[RP] Quand un Montestier reprend les rênes du Charolais

Crezus

Crezus venait de recevoir un pli portant sceau ducal, l'ouvrant sans tarder un rictus de plaisir lui déforma fugacement le visage. La duchesse de Bourgogne, Maud Saint Anthelme de Rivien venait de le nommer Protecteur du Patrimoine Bourguignon.

Diantre, pas de temps à perdre... Vite une plume et un parchemin... Alors Duchesse, gnagna, remerciement distingués... bla bla... Commençons tout de suite, gnabla, Impliqué, sérieux etc.. Respectueusement...

Crezus se tourna vers son page,

Porte ça à l'Ogresse immédiatement, et rameute le bougre de la duchesse Angelyque, le dénommé Riccardo, il me semble qu'il doit aller se rendre auprès le campement de l'armée Haut les Coeurs menée par le sieur Falco, j'ai un pli à lui faire remettre!

Sans autre forme de procès, Montestier entreprit d'un main sure l'écriture de sa missive,

Citation:

A Vous Falco de Cartel, Mignon de Sa Majesté Eusaias de Blanc Combaz
De nous Crezus de Montestier, Protecteur du Patrimoine Bourguignon

Bien le bonjour,

C'est avec regret que nous venons d'apprendre par notre page que lettres inconvenantes furent reçues par la Duchesse Angelyque l'enjoignant à commettre acte de cocufiage envers son éclopé.

C'est avec détresse que, alors que nous couchions dans le Charolais hier soir, nous en avons profité pour décacheter ces infamants courriers et avons lu leur contenu.

C'est avec un regret encore plus marqué que nous apprîmes que lesdites lettres avaient pour expéditeur votre personne.

C'est donc avec fermeté que nous vous enjoignons à vous repentir de vos actes malsains, et à considérer votre vice en ce qu'il est, soit une marque flagrante du baiser du Très-Bas en votre esprit.

Nous ne pouvons que vous conseiller de vous absoudre immédiatement de toute pensée perverse à l'encontre de la Mirifique Duchesse, et de vous trouver parti au plus vite pour vous faire passer toute envie corruptrice à l'avenir. Nous avons oui dire qu'en Touraine et en Berry moult damoiselles vous tendaient les bras, jetez vous y donc sieur Cartel.

En tous les cas, veuillez croire en notre confiance en votre jugement, et soyez assuré que vous monobouler est une des sanctions qui vous pend au nez en cas de récidive.

Respectueusement,
Crezus de Montestier, Gardien des Mamelles Mirandoliennes

Entre temps l'âne damnée de la Mirandole était arrivé et tentait de lire la lettre par dessus l'épaule de Crezus, surement avec réussite comme en attestaient les sifflements ininterrompus sortant de sa bouche, ou de Dieu sait quel autre orifice...

Crezus se retourna et tendit la lettre à Riccardo en le fixant sombrement,

Tu n'étais pas loin dis moi...
Yo sourveillé el Charolais por la patrone...
Tu veux dire que tu étais en train de fouiner maudit espagnol,
No Señor Crezous, yé souis la por aider la famillia,
C'est ça oui, écoute, porte ça au sieur Falco et pas un mot à la Mamelue, sinon il t'en cuira crois moi,
Mé...
Un mot bougre, et les bouteilles de Montrecul que tu empruntes régulièrement referont surface, et pas par leur voie normale je te le promets!
Mé... Señor Crezous...
Silence et file!

Angelyque

[Chambre d'Angelyque de la Mirandole, Avant que Crezus n'intercepte Riccardo]

La Mirandole faisait les cent pas dans sa chambre, fulminant après avoir découvert que la duchesse Maud avait mis ses menaces à exécution et nommé Crezus, son impossible beau-frère, comme son protecteur. Ignorant totalement que c'est auprès de lui qu'elle courrait le plus grand risque. Bien entendu, l'animal, grâce à de belles paroles, avait réussi à la convaincre que la Charolaise avait besoin d'une protection rapprochée. La vie de la Mirandole était devenu un enfer, enfin, un doux enfer, car si elle ne l'avouerait jamais, même sous la torture, la présence du Montestier ne la dérangeait pas tant que cela. Se plaindre lui donnait néanmoins bonne conscience et le père Aristokolès serait ravi de voir les progrès qu'elle avait fait lors de sa prochaine confession.

Dans l'immédiat, il lui fallait répondre à Falco, la duchesse s'était inquiétée le matin même de ne plus retrouver les courriers de Cartel mais ne s'inquiéta pas outre mesure, ses tiroirs débordaient et il n'était pas rare qu'elle n'en égare un. Elle appela son valet, plus tard, elle s'occuperait de l'Ogresse, et ne rejetait pas l'idée de soudoyer Alphonse pour qu'il diminue ses rations de nourriture, une duchesse affamée, ça court plus vite sur les remparts et ça ne perd pas de temps à s'occuper de la vie privée de ses vassaux pour leur faire des misères.

Riccardo, tu vas porter ce pli et ce petit paquet pour moi en Touraine, à Chinon. C'est très important.
Douchessa, jé né pas envie d'y aller, jé dois allé al mercato por comprare oun costoume por vous fare honneur.
Riccardo, tu trouveras tout ce qu'il te faut là-bas. Falco, le destinataire du paquet est le Mignon du Roi, il doit avoir plein de fanfreluches dans ses malles.
Falco? Celui qui est chauve é manchot qui vous éscrive touto el tiempo? El Hérético? Douchessa, cé né pas oun hombre fréquentablé! yé souis là moi! .
Riccardo, tu me fatigues. Tu es mon valet. Falco est important à mes yeux depuis longtemps et il est devenu très important dans le Royaume. Il a été Duc de Touraine, tout le monde est à ses pieds à présent, et c'est le Mignon du Roi. Tu devrais essayer de t'en faire un ami..
Douchessa, vous avez toujours des amicos étranges! porqué ne pas mi envoyer voir la bella Ingebourge à la place! elle mé plé, ella!
Oui, je sais, mais je ne veux plus que tu l'approches, je te l'ai déjà dit, elle m'a fait tout un cirque à ton sujet.
Yo lui ai chanté ouna chansona dé ché moi et loui ai embrassé los piéds.
Oublie. Falco est entouré de femmes, il a même une ZOB, il y en aura bien une qui va te plaire dans l'armée des petits coeurs.
Ca mé pléré d'avoir ouna armée de doñas qué se battent por mi!.
Ca viendra un jour, prends exemple sur Falco, même Thoros tremble devant lui..
yé vé andare à Chinon douchesse, vous avé raison, bientôt les pequeños cuores né parleront plous qué de Riccardo. Y El Couillou mi nommera aussi sul Mignon. .
Hum...Nous verrons. Tu donneras aussi ce ruban à Falco, à lui et à personne d'autre, et tu porteras aussi une caisse de MontreCul, cela motivera les troupes qui partent à l'assaut chaque nuit. Ca les réchauffera..
Yé vé leur proposé dé lé rechauffer tambien.?
Bien, ne reviens pas tant que ta mission n'est pas terminée.
Yo reviendré presto Douchessa. Yo vé sourveiller Crezous qui fé trop el patrono en el Charolais. Yo crois qu'il mé sourveille!.
Je m'occuperai de lui. File, à présent, j'ai à faire!.
A vos ordres douchessa!
Hum...si tu fais des aneries Riccardo, je te pends par les pieds à ton retour, je te préviens. .
Como vous voulé douchessa, jé diré rien.

Et c'est ainsi que le valet rose partit en direction de Chinon. Arrivé au abords du campement de l'armée des Coeurs Navrés il se présenta afin de remettre le courrier de la Mirandole, le ruban aux couleurs du charolais et la caisse de MontreCul.

[Aux alentours de Chinon, campement de l'armée Haut les Coeurs]

Correo de la mififica douchessa Angelyque por Falco de Cartel El Mignon del Rey!!! yé souis Riccardo! El Valeto de la Mirandoula! Correo Correo! Correo por Falco! dondé esta?

Citation:

De nous, Angelyque de la Mirandole, Paire de France, Duchesse du Charolais, Vicomtesse de Mussidan, Baronne de Cruzy le Chastel & du Fleix, Dame de Soirans,

A vous, Falco de Cartel, Mignon de SM Eusaias de Blanc Combaz,

Salutations,

C'est confuse que nous prenons la plume ce jour pour vous remercier de votre présent dont la délicate attention nous a beaucoup touchée. Veuillez nous pardonner de ne pas vous avoir écrit plus tôt, ni donné de nos nouvelles, mais quelques culs serrés ne nous ont pas quittée de l'oeil un instant, sans compter le protecteur que la duchesse de Bourgogne, surnommée l'Ogresse a osé nommer auprès de notre personne. Comme si nous avions besoin de quelqu'un pour nous surveiller! Nous avons un confesseur.

Nous avons appris que vous menez l'assaut chaque nuit contre ce fanfaron de Thoros et de son armée de sent-la-pisse, de pitres. Cela fait des semaines qu'ils font les zouaves! Puissiez-vous les achever! Nous aimerions tant être à vos côtés pour abattre le taurillon, mais nos obligations nous retiennent encore à Dijon.

J'espère que les petits Coeurs ont meilleur moral à présent, je me doute bien que le mandat passé à dû être difficile, mais vous avez tous relevé le défi haut la main, d'ici nous avons pu entendre le grincement des dents des pécores à qui vous avez volé la vedette. Il n'y a rien de pire que les jalouseries et la bêtise en ce bas monde.

Vous trouverez joints à cette missive, un ruban assez large que vous pourrez nouer à Poisse, il vous portera bonheur, ainsi qu'une caisse de MontreCul, qui nous l'espèrons réchauffera tous les coeurs, nous nous doutons que la vie en campement ne doit pas être facile. Pour votre Zob et autres soldates de l'armée nous joignons un petit miroir en argent ainsi qu'un morceau de saponaire parfumé au lilas dont vous retrouverez la douce fragrance également sur le ruban. Puisse tout cela vous faire un peu penser à nous et à la Bourgogne. Nous comptons sur vous pour veiller à ce que vos femmes ne perdent pas le sens de la féminité. Rappelez vous des festivités à Jacques Coeur. Sous leurs armures, les femmes doivent porter de la soie, et rien d'autre.

Transmettez nos amitiés et notre soutien à tous les Coeurs, ainsi qu'au Duc Pervers et au Vicomte Pierre Louis, nous espérons n'avoir oublié personne.

Que le Très Haut veille sur vous!

Pour Sa Majesté Eusaias de Blanc Combaz!

Fait sur les remparts de Dijon, ce 18 décembre 1460

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Evidence

Falco. a écrit:

Bilan d'escarmouche.

.Correo de la mififica douchessa Angelyque por Falco de Cartel El Mignon del Rey!!! yé souis Riccardo! El Valeto de la Mirandoula! Correo Correo! Correo por Falco! dondé esta?
Dans un joyeux silence joliment ponctuée de l'armement d'une arbalète, et la chute d'un distrait surpris par l'arrivée tonitruante, Falco lève les yeux.
Le froid s'est changé en flotte et l'auvent peu étanche délave certains courriers.
Gouttes qui tombent d'entre les solives à travers la chaume moussue.
Certaines visent même le crâne chauve de Falco.
Sa plume se fiche nette contre une poutre quand il la balance pour choper une arme.
Et se retrouve avec une chope d'étain parée à affronter la menace..A tout réfléchir, la regardant, il réalise que la plume aurait été mieux..

Braies de Bynarr, andouille de Riccardo! Serions archers plutot que cavalier tu serai joli herisson rose!

Sa joie est soigneusement camouflée derrière sa trogne de croque mitaine.
Des nouvelles de sa dame de coeur! Enfin!

Il attrape le courrier...Et découvre qu'il y en a un second qui ne porte pas le cachet de la Mirandole.
Haussement de sourcil et regard vers l'espagnol à fanfreluches.
Lecture du premier.
Regard vers le chargement non loin, se disant qu'en outre il vient de récupérer un cheval de bât gratoche en prime.
Cela servira de leçon à Riccardo.

De sa voix la plus douce (celle qui ressemble à un troll croquant une colline moyenne) il lance:

Bourgogne vous offre son nectar! Pétez quelques goulot, que chacun trinque ! Au Roy, A Mirandole et à vous! Thoros est étrillé, nous le finirons à l'aube!

Le ruban.
Il le roule et déroule dans sa paume, le humant.
Oublieux un instant qu'un Falco au sourire rêveur tranche avec l'image qu'il est censé avoir nuits et jours.
Sous le lilas il croit deviner le parfum du cou de celle qu'il aime maintenant depuis tant de mois.
Comme le souvenir de sa peau glissé dans la fibre.

Le courrier lui apporte le même genre de moral que le bon vin va en faire aux cavaliers.
Il tique en ayant confirmation des rumeurs.
Bourgogne lutte pied à pied contre des fanatiques bigots.
Un confesseur?
Malepeste!

Ma Dame, c'est ici, entre deux escarmouches que mon esprit est le plus clair. Je n'ai que trop attendu et j'ai refusé d'affronter les obstacles s'opposant à notre amour..Moi qui ai pourtant défié Roy et Rome, ducs et opprobes sans l'once d'une hésitation..L'amour fait perdre la raison.
J'ai été sot.

Alors il découvre le second courrier...En brisant le sceau du pouce.

Il couche en Charolais?
Il lit mes courriers?
Il quoi?
C'est quoi cette bouffonnerie?

Et la chope d'étain d'aller aussi se ficher dans la poutre.
Je vous l'accorde, la poutre est pourrie..Mais quand même!
Cartel, on apprend 17 façons de tuer avec une assiette et le double avec un gland, à bon entendeurs..
Je vous l'accorde aussi, Sans Nom veillant comme une mémé gateuse sur son Cavalier Noir, il aime à lui donner ce genre de coup de pouce contre nature à l'occasion.

Riccardo, joli Riccardo..Magnifique Riccardo..Tu ne bouges pas, tu touches avec les yeux la plus belle cavalerie du royaume et ensuite tu vas porter ma réponse à ma Dame.
Arrange toi pour que ce sieur Crezus la lise avant..Je t'en donnerai copie.
Fais lui croire qu'il tient la seule et unique.

Un méchant gros plan sur l'oeil de Falco montrerait un reflet de la cour du Relais de la Caforna ou campe la troupe.
Avec des flammes autours et un aperçu funeste de son état d'esprit.

Ma Dame,

En ces temps de chaos ou les moeurs dansent sur la musique de la Luxure,nous avons fait fi de nos différences pour ne regarder que nos âmes et nos coeurs.
Ce que j'ai vu en vous m'a plu et a brisé la coque de fer coupante me protégeant de l'émotion.
Guerrier sans haine, tueur sans colère, homme de guerre ayant placé la raison froide au centre de son art.
Vous avez brisé cela faisant naitre une douce douleur entre mes côtes glacées.
Vous êtes un des joyaux de france, une part de l'âme du royaume aprés avoir donné vos meilleurs traits à la Bourgogne.
Adulée ou detestée, jalousée, courtisée. Combien se perdent dans leur quête lubrique? Posséder ces charmes et rondeurs , vous prendre et par la s'habiller de votre splendeur pour embellir leur laideur.

Je vous ai courtisée et avons devisé selon des usages devenus si rares dans ce royaume ou même Rome aime à cultiver des cocus au bénéfice des envies camoufles sous des soutanes.
Vous avez eu des mots qui dansent en mon coeur une sarabande brulante.

Mes sentiments m'ont aveuglé, j'ai regardé les obstacles se dressant entre nous et je les ai crus insurmontables.
Parce qu'ils venaient de votre bouche, j'ai oublié de les voir comme je vois habituellement des murailles.
Rome empêcherait notre amour au nom d'un mariage lugubre?
Elle protége le coureur de jupons, le courtisan embeli de vos titres et en cela vous garderait enchainée?

Ici et maintenant, à dix lieues de Blois ou nous esbignons Thoros, je viens d'épurer mon esprit des voiles inutiles.

En premier lieu sachez que je vous propose de prendre en charge l'éducation tant physique que spirituelle de vos enfants.
Ils seront en ma protection comme dans votre giron et ainsi cesseront d'être un outil de chantage de votre mauvais époux ou de tout autre malfaisant.

En second lieu, ma Dame, je vous demande votre main .
Je vous en ferai demande dés que possible et devant tous dés que mon devoir et les hasards de guerre le permettront.
Si Dieu m'épargne, alors je saurai que si vous acceptez de poser votre paume dans la mienne, aucun homme ou Institution ne devra se dresser devant nous. Car ils perdront plus que l'honneur.

Vos présents sont le témoignage de votre grandeur.
Et ceux qui verront la lame de Poisse verront votre ruban avant de tomber.

Veuillez informer le sieur Crezus que nous le prions de renoncer à son poste. Qu'il prétende maladie intestinale ou autre, il parait que des épidémies rodent.
Arrangez vous pour qu'il sache que je considère ma lame comme la meilleure des potions contre les maux de ventre.
Et sachant que ce bas courtisan n'a en désir comme confesseur que de vous séduire, que même lame est le meilleur des remédes aux basses envies.
Il sera bon en eunuque d'Alexandrie s'il persiste.
Aux sombres maneouvres et actes de biais j'oppose ma droiture. On ne combat pas des serpent en devenant serpent, mais en restant bonne fourche.

Puisse Déos donner aux dames nobles même beauté interieure qu'à vous.

Falco de Cartel
Mignon du Roy

En selle!
Nous devons bouter Thoros hors de blois!
Il a perdu un bon gros quart de sa troupe et ils crevent de faim!
Renvoyons les en Berry! Ah!Ah!

Ca c'est dit une fois la copie faite et remise à Riccardo.

La ruée suivante déboucha sur Blois désertée par Thoros.
Légérement décimé de toute part, le bonhomme a filé refaire ses forces dans le nid du poussin.
Mais cela est une autre histoire.
Celle de l'armée Haut les Coeur fermait un chapitre Orlannais pour commencer celui d'Anjou.
Le job a été fait.
Il avait deux objectifs.
Récupérer le Lys pour leur Oriflamme.
Rendre service à une duchesse qui même dévôte, fut alliée fiable d'un Duc Réformé.
Thoros est plus amusant à enquiquiner le Berry et n'est une menace nulle part ailleur.

Par contre une fois le courrier parti Falco glissa à Evidence avant de l'envoyer dans le sillage de Riccardo:
Tueuse , arranges toi pour que la Duchesse Maud sache ceci..

Duchesse Maud,

J'ai affronté Rome et un Roy par convictions.
Imaginez ce que je peux commettre si l'amour me guide.
Ne soyez pas rempart devant une belle idylle, je vous en conjure.
FdeC

Crezus

Crezus qui s'en revenait tout juste de Dijon entendit un éclat de bruit derrière lui. Se retournant sur sa selle, Montestier fut tout d'abord surpris de voir un nain tout crotté se dandiner, un examen plus attentif lui découvrit un héphaistos des temps moderne, boitillant et à demi-aveugle. Courtois, Crezus le laissa le rejoindre,

Messire Crezus, la belette espagnole de la duchesse Angelyque m’envoie vous porter ceci, c'est de la part du mignon de couchette du Roy. Il m'a dit de vous dire que c'était l'unique exemplaire...

Montestier tendit la main, après en avoir au préalable ôté son gant de peur de le tâcher, il savait le boiteux aussi soigneux de sa personne qu'il l'était de son âme. Décachetant avec expertise la missive il la parcourut rapidement des yeux avant de laisser s'épanouir un large sourire, puis une franche hilarité. Laissant tomber la lettre dans la boue, Montestier talonna son cheval et se dirigea au galop vers le domaine de la Mirandole pour répondre au plus vite à cette incongrue bravade.

Plume sortie, encrier prêt, main tâchée, Crezus hurla pour faire sortir le drôle du château de sa tanière,

Citation:

A Vous Falco de Cartel,
De nous Crezus de Montestier, Protecteur du Patrimoine Bourguignon

Je vous salue,

Nous ne savons par quel maléfice vous tenez encore debout, et n'êtes pas déjà rongé par le mal qui vous dirige toujours plus loin dans l'erreur.

Vous vous doutez bien qu'avec une telle amorce, notre état d'esprit n'est plus celui qui fut le notre lors de notre premier échange épistolaire. Alors amical et prévenant, vous venez de nous forcer à devenir menaçant et suspicieux.

Ainsi, votre dernière lettre, qui au passage ne nous été pas destiné, est néanmoins parvenue entre nos mains, et si c'est avec un léger déplaisir que nous avons parcouru le début de celle-ci, c'est avec un rondouillard mépris que nous avons lu le dernier paragraphe.

Vous savez, il paraît, manier l'épée, les mots et l'esprit pourtant ne sont pas votre fort, et vous devriez cesser cet acharnement maladif et de mauvais goût.

Vous êtes énervé car votre campagne, amoureuse s'entend, bat de l'aile, vous avez mal ciblé et mal tiré, c'est un fait, mais n'en tenez rigueur qu'à vous même. Ne vous ridiculisez pas à vous rouler dans la fange de la honte en rajoutant ridicule à niaiserie.

De plus, vous n'êtes pas la seule menace qui pèse de son ombre sur la chasteté de la Mamelue, loin de là. Nous considérons ainsi que notre poste est nécessaire, qu'il est indispensable pour éloigner les malfaisants qui ne cherchent que le plaisir charnel, et que ceci posé, il est indiscutablement prioritaire que nous nous y consacrions de toute notre force.

Ce n'est certainement pas une fourche émoussée qui va nous faire reculer, donc une dernière fois, ne tentez pas le malin en vous fourvoyant dans cette voie. Vous nous soulagerez d'un inconvenant, et nous pourrons nous consacrer à éloigner les autres serpents de celle que vous pensez et déclamez vous être chère. Cela en soit devrait être une raison suffisante pour vous faire réfléchir, et abaisser le dard.

Avec agacement,
Crezus de Montestier, Gardien des Mamelles et autres délices Mirandoliennes

Riccardo!! Puis plus fort en sonnant avec frénésie la clochette des domestiques, RICCARDDOOO!! Viens donc!

Bruit de chute et malédictions à peine étouffées, et l'intrigant se retrouva, pantelant, devant le bureau de Crezus,

Qué mé vaut cette convocation Señor Crezous?
Tais toi et tends ta main mon brave Riccardo... Merci d'avoir subtilisé cette missive, je t'en sais gré!
Bah, vous savé yé soui fidél au Señor... Mé pour lé lettre, cé como vous voulé, mé yé vé dévouar encore faire l'allé rétor ché le découillu?
Oui, maintenant galope hors de ma vue! Même consignes, un mot à la Duchesse et couic...

Crezus

[Quelques heures, ou quelques jours après selon la déférence du mulet espagnol de la Duchesse...]

Señor Crezous?
C'est toi mon brave Ricco?
Si, pouis-je entré?
Viens donc ici, j'ai la main lasse et l'esprit vif, il faut que je te dicte lettre et que tu en fasses copie aux enfants de la Mamelue, les officiels tout du moins, Adonis, Agapée, Della, Gilbert Phil et Gaelle...
Mé Señor Crezous, va t-y être longue lé lettre?
Nous verrons... prépare ta plume et pose ta carcasse auprès de la fenêtre, je commence

Citation:

A Vous mes chers neveux et nièces,
Adonis de Montestier,
Gaelle de Montestier,
Della de la Mirandole,
Agapee de Montestier
Gilbert Phil de Montestier,
Fils et filles de la Duchesse Angelyque votre mère adorée, chair de sa chair ou presque,

De nous Crezus de Montestier, Protecteur du Patrimoine Bourguignon et frère du regretté Stam de Montestier,

Salutation,

Vous n'êtes pas sans savoir que votre mère dispose d'un nombre de galants aussi important que les étoiles,
Vous n'êtes pas sans savoir que votre mère aime à les éconduire en ménageant leurs susceptibilités respectives,
Vous n'êtes pas sans savoir que votre mère, dans sa grande bonté, n'ose pas dire non de peur de blesser ses amants malheureux à qui elle tient comme un solitaire à sa bague,
Vous n'êtes pas sans savoir que, même s'il bat de l'aile, le mariage de votre mère lui interdit tout errements,

Or, vous trouverez joint à cette lettre une copie de la missive envoyée par l'un de ces lascars qui tournent autour de votre mère, copie conforme qui confirme la vilenie de certains d'entre eux. Comble de la méséance, ce dernier, outre un physique repoussant, s'est permit de demander sa main à votre mère la sachant mariée, et peste que je m'y oppose.

Ne voulant remporter ce combat seul, c'est donc à vous que je fais appel pour me seconder dans cette tâche titanesque. Ce malotru en particulier n'est rien, il n'est que la partie émergente du banc d’écueil qui tente de faire chavirer votre mère à tout instant, mais un exemple en montrant famille soudée et prête à défendre la vertu de la Duchesse ne peut être que bénéfique.

C'est pourquoi je vous demande votre soutien, que vous montiez au créneau pour vous dresser contre le porte étendard des cocufieurs tentateurs, et des monoboulés sans âme.

/SPAN>

Citation:

Ma Dame,

En ces temps de chaos ou les moeurs dansent sur la musique de la Luxure,nous avons fait fi de nos différences pour ne regarder que nos âmes et nos coeurs.
Ce que j'ai vu en vous m'a plu et a brisé la coque de fer coupante me protégeant de l'émotion.
Guerrier sans haine, tueur sans colère, homme de guerre ayant placé la raison froide au centre de son art.
Vous avez brisé cela faisant naître une douce douleur entre mes côtes glacées.
Vous êtes un des joyaux de France, une part de l'âme du royaume après avoir donné vos meilleurs traits à la Bourgogne.
Adulée ou détestée, jalousée, courtisée. Combien se perdent dans leur quête lubrique? Posséder ces charmes et rondeurs , vous prendre et par la s'habiller de votre splendeur pour embellir leur laideur.

Je vous ai courtisée et avons devisé selon des usages devenus si rares dans ce royaume ou même Rome aime à cultiver des cocus au bénéfice des envies camoufles sous des soutanes.
Vous avez eu des mots qui dansent en mon coeur une sarabande brûlante.

Mes sentiments m'ont aveuglé, j'ai regardé les obstacles se dressant entre nous et je les ai crus insurmontables.
Parce qu'ils venaient de votre bouche, j'ai oublié de les voir comme je vois habituellement des murailles.
Rome empêcherait notre amour au nom d'un mariage lugubre?
Elle protége le coureur de jupons, le courtisan embeli de vos titres et en cela vous garderait enchainée?

Ici et maintenant, à dix lieues de Blois ou nous esbignons Thoros, je viens d'épurer mon esprit des voiles inutiles.

En premier lieu sachez que je vous propose de prendre en charge l'éducation tant physique que spirituelle de vos enfants.
Ils seront en ma protection comme dans votre giron et ainsi cesseront d'être un outil de chantage de votre mauvais époux ou de tout autre malfaisant.

En second lieu, ma Dame, je vous demande votre main .
Je vous en ferai demande dés que possible et devant tous dés que mon devoir et les hasards de guerre le permettront.
Si Dieu m'épargne, alors je saurai que si vous acceptez de poser votre paume dans la mienne, aucun homme ou Institution ne devra se dresser devant nous. Car ils perdront plus que l'honneur.

Vos présents sont le témoignage de votre grandeur.
Et ceux qui verront la lame de Poisse verront votre ruban avant de tomber.

Veuillez informer le sieur Crezus que nous le prions de renoncer à son poste. Qu'il prétende maladie intestinale ou autre, il parait que des épidémies rodent.
Arrangez vous pour qu'il sache que je considère ma lame comme la meilleure des potions contre les maux de ventre.
Et sachant que ce bas courtisan n'a en désir comme confesseur que de vous séduire, que même lame est le meilleur des remèdes aux basses envies.
Il sera bon en eunuque d'Alexandrie s'il persiste.
Aux sombres manœuvres et actes de biais j'oppose ma droiture. On ne combat pas des serpent en devenant serpent, mais en restant bonne fourche.

Puisse Déos donner aux dames nobles même beauté intérieure qu'à vous.

Falco de Cartel
Mignon du Roy

J'espère que cette lettre vous trouvera tous bien portants et je vous souhaite de mémorables fêtes de fin d'année.

Affectueusement,
Votre oncle

Della

Seignelay, veille de la Saint Noël.

C'est au milieu des malles que l'on fermait que le messager arriva à Seignelay, porteur de la lettre du Montestier.

Ce ne fut que tard dans la journée que la Duchesse de Chartres prit connaissance du pli.
Lorsqu'elle en lut l'entête, un sourcil se leva.
Lorsqu'elle lut un peu plus loin, elle sourit avant de lever les épaules.
De la seconde missive, la fameuse copie, elle lut la signature, rien d'autre. Ce qu'elle estimait être un torchon vola au milieu des flammes de la cheminée, exactement comme son auteur devrait brûler, suppôt du Sans Nom.

Elle se servit un verre de Beaumont qu'elle fit tourner doucement entre ses mains, cherchant à trouver dans le liquide vermeil, les mots qu'elle allait coucher bientôt sur un vélin.
L'exercice lui parut extrêmement difficile...Ce qu'elle venait de vivre, sans que celle qu'elle appelait Mère ne lève le petit doigt, au contraire même persuadée que c'était sa mère qui avait lancé la machine, en prenant la première la parole contre elle, faisait surgir sans cesse des mots blessants et douloureux. Ce n'était pas là ce qu'elle voulait écrire au Montestier. Celui-là ne savait rien des récents événements et n'avait rien y voir non plus.
Elle but, une grande rasade du vin et chercha encore des mots...Fallait-il dire à cet oncle surgit de nulle part que Angélyque tournait le dos à la religion aristotélicienne et que assurément influencée par l'hérétique de Touraine, elle était devenue une proie facile pour toutes les tentations fussent-elles de l'âme ou de la chair.

Certaines choses pouvaient être dites, elles le seraient.
D'autres resteraient dans le secret, telle cette immense sensation d'être abandonnée par sa mère, d'être devenue une cible parmi d'autres sans n'être plus rien d'autre qu'une ennemie contre laquelle il fallait s'opposer...

Le vin fut but. Jusqu'à la lie.

Citation:

Messire Crezus de Montestier,

Le bonjour vous va.

Sachez d'abord que je suis bien étonnée et heureuse d'apprendre que j'ai un oncle.
J'ignorais que feu Stam de Montestier - paix à son âme- eut un frère.
Tant mieux si pour vous, la santé est bonne et la vie belle.

Les premières phrases de votre lettre m'ont fait sourire doucement.
Il y a bien longtemps que je sais que Angélyque aime à être entourée de soupirants.
Il n'est pas mystère non plus qu'elle soit amourachée, elle l'est constamment.
Elle vit comme cela et ne pourrait penser autrement.

Je n'ai pas lu la copie de la missive qu'elle a reçue. Cette missive étant écrite par un hérétique, il est hors de question que j'en lise deux mots. Une chance que je commençai par la signature, ce que je fais toujours.

Il n'y a rien d'étonnant à ce que la veuve de feu votre frère fricote avec ce soudard malfrat et brigand, en sus d'être un hérétique.
En effet, Angélyque, depuis un moment, se détourne de la vraie foi et des préceptes de Christos, renie son serment de baptême et adore se montrer médisante envers les clercs et tous ceux qui ne pensent pas comme elle, qui ne pensent pas comme le roi qui l'a couverte lui aussi, cette fois d'un manteau.

Jusqu'il y a peu de temps, messire, j'aurais fait à peu près n'importe quoi pour ma mère. Je l'aimais et je l'appréciais, je la trouvais absolument extraordinaire. Mon adoption n'était pas un faux-semblant, ni pour elle ni pour moi. Je la défendais même en prenant la plume pour m'en aller plaider sa cause auprès du roi Vonafred.
Aujourd'hui, la seule chose que je pense nécessaire de faire pour elle, c'est de prier, prier beaucoup pour qu'elle arrive à combattre le Sans Nom à qui elle a ouvert grand les bras.
Alors, je prie et je prierai encore beaucoup, autant qu'il le faudra et j'allumerai des cierges, des douzaines de cierges, pour sauver son âme. Mais rien d'autre ne ferai. Parce que ce combat-là, celui que vous voulez mener, j'ai bien peur qu'elle n'en ait déjà dicté l'issue et que quoi que vous fassiez, elle s'en fichera bien et n'en fera qu'à sa tête.
Concernant l'hérétique qu'elle adore, rien ne ferai non plus. J’exècre ces gens, je ne m'y frotte pas, exception faite si ma lame est au clair.

Je vous souhaite bonne chance et bon courage dans votre entreprise, messire de Montestier.

Que le Très Haut vous guide.

Respectueusement.

Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor.

Demain, elle irait prier, prier beaucoup.
_________________

Crezus

Alors que Crezus était en train de lire les missives des enfants de la Mirandole, Riccardo entra en trombe dans la pièce, sans s'annoncer, sans frapper, mais essoufflé comme un beau diable,

Señor Crezous?
Quelle folie te pousse à tant d'effronterie l'espagnol?
Héé.. Pouis-je entré?
Trop tard pour ca, approche toi et vide ton sac... Nous verrons si cela te sauvera d'un châtiment corporel plus que mérité.
Regardéz, una peintre mé vendu cé déssin...
Sacrebleu... Vite ma plume...

Citation:

A vous Angelyque de la Mirandole, Mirifique duchesse du Charolais,
De nous Crezus de Montestier, Protecteur du Patrimoine Bourguignon

Duchesse,

Un inconnu nous a apporté aujourd'hui un dessin en couleur, intrigué nous l'avons acheté et notre première réaction fut une grande joie qui étreignit notre bas ventre. Pourtant, quelle ne fut pas notre horreur lorsque nous vous reconnûmes sur le croquis...

C'est donc avec une sainte horreur que nous venons d'apprendre que vous vous amusiez à vous promener en notre bonne ville de Dijon, accoutrée en sauvage des pays arides du Sud, presque nue et sans notre présence qui plus est.

Quelle folie s'est emparé de vous pour que vous ne voyiez pas le danger inhérent à ce choix vestimentaire? Votre corps pulpeux est assez tentateur sans qu'en sus vous en rajoutiez gracieusement.

Nul doute que les voyeurs, et voyants de notre belle capitale doivent vous dévorer des yeux présentement, et c'est pourquoi, nous sommes forcés de vous mettre en demeure et de ne plus vous donner en spectacle ainsi, en tous les cas pas sans notre aval et notre surveillance rapprochée la plus stricte.

Soyez assurée que ce courrier ne vous trouvera que quelques minutes avant notre arrivée, soyez également assurée que nous saurons immédiatement si pervers ou prélat vous a touchée... et qu'en ce cas, notre courroux n'aura de borne que le royaume terrestre. Nous vous prions ainsi instamment d'être la plus prudente possible, votre honneur, et le nôtre, sont en jeu.

Votre dévoué, mais marri, protecteur
Crezus de Montestier

Vite apporte ca à la Mamelue, ne lambine pas, et surveille la, j'arrive dès que je me suis habillé et que j'ai discuté avec la Duchesse Maud...

Edit: Changement de l'image

Angelyque

La vraie sagesse est de ne pas sembler sage (Eschyle)

-Patrona?
-Oui, Riccardo?

La Duchesse du Charolais était dans sa chambre, devant son miroir, et ne se lassait pas de s'admirer, tournoyant sur elle même tout en caressant le tissu diaphane. Jamais robe n'avait eu autant d'effet sur elle, la Mirandole avait beau avoir la chair de poule et claquer des dents, pour rien au monde, elle n'aurait revêtu autre tenue que celle-ci.

-Riccardo, comment trouves-tu ma tenue? elle me met encore plus en valeur que la robe en lierre offerte par Cassian, non?
-Patrona, jé souis d'accord avec vous. jé vous porte joustement ouna lettra del Señor Crezous.
-Ah....mon cher beau-frère! qui devait étudier la théologie je crois pendant quelques jours...ça tombe bien! le Très Haut est avec moi en ce moment, mon bon Riccardo! tu ne peux pas savoir comme je me sens libérée depuis deux jours!

Tout en souriant, la duchesse prit le courrier des mains de son valet et en commença la lecture. Au fur et à mesure qu'elle prenait connaissance de la lettre, sa mine s'allongeait. Comment diable avait-il pû être informé de là où il se trouvait. Ca n'arrangeait pas ses affaires.

Elle décida de lui répondre le plus vite possible, afin de le rassurer, et surtout, l'empêcher de revenir.

-Quelle poisse! Moi qui pensais avoir la paix encore un moment! cela ne fait que deux jours qu'il est parti!

Toute à son humeur, elle ne remarqua pas l'air coupable de Riccardo et prit derechef sa plume qu'elle fit crisser sur le velin.

Citation:

De Nous Angelyque de la Mirandole, Duchesse du Charolais,
A Vous, Crezus de Montestier, notre très estimé Protecteur,

Cher et bien-aimé beau-frère,

Salutations,

C'est fort confite et émotionnée que nous avons pris connaissance de votre missive, et de vos craintes, injustifiées.
Nous admettons avoir fait l'acquisition d'une nouvelle tenue, qui vient d'Orient mais tenons à vous rassurer sur le fait qu'elle n'est en rien indécente. Les parcelles de peau qu'elle laisse découvertes sont vraiment insignifiantes et je puis vous assurer que la jupe est bien longue et couvre en totalité les chevilles, le contraire eût été indécent.

Je me dois également de vous rassurer sur son origine. Cette robe a voyagé sur le Napadélis, et il serait erroné de ne pas penser que les divines mains de Sa Sainteté ne se soient apposées dessus. Nous pouvons ainsi à juste titre estimer que cette tenue a été bénie par le Pape Innocentius, plus qu'une simple tenue, nous pouvons la considérer comme une relique.

Ce n'est que justice après les épreuves par lesquelles nous sommes passée quand nous avons si stupidement égaré les braies souillées.

De plus, avant que je ne revetisse cette splendeur, vous l'apprécierez sans doute une fois que vous m'aurez vue dedans, il y a eu deux signes, que je qualifierai comme des signes du Divin. Quelques minutes avant, j'ai réçu en pleine tête, une boule de neige, tirée par un évêque, et avant lui, tenez vous bien, c'était une boule de neige d'un curé de Bourgogne qui m'atteignait en pleine poitrine, directement sur ma médaille d'Aristote.

Cela ne s'est pas fait par hasard. Le Très Haut, dans sa grande bienveillance, voulait sans doute ainsi m'exprimer son approbation. Grâce à cette tenue, toutes les brebis égarées auront envie de me suivre sur le droit chemin. Je ne peux que penser que Sa Sainteté, à défaut d'avoir pris la peine de me répondre, a voulu également qu'il en soit ainsi et que je porte quelque chose qui est sans aucun doute passé entre ses divines mains.

Vous n'avez donc aucune raison de vous en faire. Je puis vous assurer que chaque messire dont j'ai croisé la route n'a fait que se répandre en compliments, plusieurs m'ont proposé de me couvrir et de me raccompagner dans le Charolais. La réaction des femmes a été quelque peu différente néanmoins. La plupart ont trouvé à redire. Il en a toujours été ainsi de toutes façons dès que j'ai porté quelque chose de différent, alors qu'ensuite, toutes ont fait en sorte d'avoir pareille tenue en leur garde-robe.

Vous pouvez donc, mon bien-aimé beau frère continuer de faire retraite et d'apprendre toutes les facettes de la Theologie ou je ne sais quoi que vous m'avez assuré vouloir étudier. N'hésitez pas à potasser et repotasser vos cours.

Votre obéissante protégée,

La lettre fut repliée, et scellée et rapidement entre les mains du brave Riccardo.

-Depêche-toi de porter ça à Crezus! Va, mon brave Riccardo et surtout ne traîne pas en route. Il est inutile de torturer inutilement ce cher Crezus qui a l'air de se faire un sang d'encre! et rassure-le s'il te pose des questions!
_________________

Riccardo.

Elle le coince dans un recoin. L'assassine de Cartel qui connait presque mieux que Mirandole le planning et les manquements de sa valetaille.
Pas belle, fonctionnelle, au visage régulier qui n'exprime que trop peu d'émotions, elle s'est impregnée de son patron sa facçon de parler.
Lente, grave, pesée à l'aune du plomb.

Gentil Riccardo rose..Je te coupe une rubignule si tu piailles.
Ce sera aisé, elles pendouillent sous ton tablier comme cerises mûres à souhait.
Remets ceci à ta maitresse.
Et cela à Crezus.
Parlant de lui..Retiens ceci.
Falco de Cartel épousera Angélyque et tu le serviras.
Veille à ne pas faire partie des déchets qu'il éliminera sans état d'âmes.

Bourgogne va mal..Imagine qu'une fois l'Anjou pacifié le Roy le désire à Dijon? Imagine...

Elle glisse suavement deux missives dans l'échancrure de la chemise de Riccardo.
Toutes deux scellées.

Ma Dame,

Déos et la sagesse militaire font qu'Anjou est devenue une principauté ridicule sans que nos armées ne déplorent de pertes.
Cependant cette même sagesse sert de pretexte à trop de pleutres pour porter l'estocade finale contre angers.
Nos cavalerie bouillonne tant nous n'aimons pas être changés en piquets de cloture.
Mon Roy prend immense risque de ridicule à tant laisser son Etat Major dicter la pleutrerie plutot que l'audace.

Il parait que grand navrement gagne la bourgogne, j'ai prié Déos pour que vous ne soyez pas atteinte.
Concernant les aspects politiques de votre chère terre si aimable sachez mon soutien absolu.
Il est terrible que Bourgogne se prenne pour Rome et Dieu sans en assumer le prix.

Vous savez combien nos Fois différent, mais entendez la sagesse de la Réforme qui empêche de mêler Dieu aux affaires du monde.
La Foi est un guide dans nos actes pas un suzerain temporel.

Vous même dans vos choix suivez les Ecritures et restez droite à vos devoirs devant votre terre.
Non pas que je déplore que vous soyez Romaine alors que je suis Réformé.

D'ailleur mon amour pour vous vaut bien une messe, sachez le.

Ici la Loire et la Maine débordent dans les champs, les ponts surnagent, chaque soir des milliers de mouettes survolent nos têtes avant d'aller dormir.
Et je pense à vous.
En chaque instant. Mêlant votre voix à nos ruses burlesques devant une porte féroce.
Imaginant votre main dans la mienne quand je fais de durs choix.
Vous ne seriez pas d'accord, empreinte de vos devoirs féodaux ou de votre Foi.
Nous en discuterions.
Vous auriez des mots durs et moi des mots froids.

Mes pensées vont vers vous, ma Dame

Falco de Cartel

A crezus,

Je vous invite à prier Dieu du mieux de votre âme corrompue.
A vue vous serez evisceré.

N'espérez pas de dialogue.
Devant votre fanatisme seul le fer dans les oreilles et la bouche dénoue le verbe.
Vous êtes un coquin pervers.
Vous êtes hebergé à titre gracieux par une dame et confondez invitation avec permis de régner en son nom sur ses terres.

Il est possible que je vienne à vous.
Vous vous cacherez et refuserez le combat.
Ainsi est votre personne.

A dieu vat

Falco de Cartel

Angelyque

La duchesse avait reçu plusieurs missives de Falco.

La guerre, les combats, les attaques des chiens de Rome avaient fait qu'elle avait du mettre les missives personnelles de côté, rusant afin que Crezus ne tombe pas dessus, ignorant qu'en réalité Falco avait veillé à ce qu'il en ait copie. Entre temps Evidence, la servante de Falco avait balancé son amant du haut de la Tour du bar, ameutant toute la population de Dijon du fait que la Charolaise ne passait pas ses nuits seule comme elle voulait bien le faire croire à tous.

Ce qui était le cas à présent puisque Crezus n'était pas au mieux de sa forme, entre sa chute et ses blessures au combat, la Mirandole passait par conséquent ses nuits en solitaire.

Falco, par un mauvais coup du destin ou une mauvaise position des planètes qui sait, s'était retrouvé coincé à Tonnerre durant 45 jours, Crezus avait monté une liste qui avait rendu la duchesse folle de rage regroupant autour de lui tous les proches de la Mirandole qui plus est. Comment avaient-ils tous osé? son propre valet Riccardo y était allé de bon coeur.

Outrée et de mauvaise humeur, Angelyque faisait les cents pas sur le haut des remparts, se concentrant sur la Bourgogne, qui finalement lui avait toujours été fidèle.

Les animaux!!! ce sont tous des animaux!! leur but n'est pas de me donner de l'affection mais de faire en sorte que je n'en ai point!

Une nouvelle missive de Falco lui était parvenue, plongeant la duchesse dans une profonde reflexion.

Quel dommage que la polygamie ne soit pas tolérée, cela règlerait une bonne partie de mes soucis en fait.

Ma Dame de Coeur, Princesse de Lune,

L'amour courtois ou fin'amor serait ainsi mon destin?
Selon ces régles où l'aimant épris d'une Dame de rang supérieur doit sans cesse prouver son amour par défis et prouesses?
N'avons nous pas déjà assez défié Dieu et Roys pour que la régle s'incline et accorde la victoire?

Dois je encore rompre le destin, scinder l'unique chemin possible pour le changer en bifurcation pour le plus grand plaisir de Dieu ou du Sans Nom qui detestent chacun ce qui est prédestiné?

Dois je tuer ou renoncer à tuer?
Vous qui tenez ce qui reste de mon coeur dans votre main, jetez le au feu, écoutez Celui qui vous à parlé.
Il fut Archange et est loin d'être sot.

Vous aimez les hommes puissants ou séduisants.
Je ne suis ni l'un ni l'autre et ma qualité d'homme semble parfois même remise en question.

Ou aimez moi.

Comme on peut aimer Hephaistos le dieu boiteux créateur des antiques machines de l'Olympe.
Aphrodite le pu.
Et Angélyque?

De Tonnerre

FdeC

Prenant son nécessaire d'écriture , la duchesse s'appliqua à lui apporter réponse.

Citation:

A Falco de Cartel,

Mon cher Vicomte,

Salutations,

C'est l'esprit bien retourné que je prends la plume ce jour.

Alors que j'étais bien sage à Dijon, arpentant le haut des remparts de la ville et attendant patiemment votre venue, qu'apprends-je?

Que vous trainez en route, en profitez pour faire le joli coeur en Berry, faisant la cour à la Prévôte qui parait-il a le visage d'une bambi mais le corps d'une bimbo?

Non content de cela, alors que je me morfondais à Dijon, au lieu de vous empresser de me rejoindre, vous n'avez rien trouvé de mieux à faire que de vous éloigner encore plus de moi en vous rendant à Tonnerre, puis en défiant à nouveau le Très Haut afin de vous faire poutrer sauvagement par nos alliés! vous auriez voulu le faire exprès que vous n'auriez pas mieux réussi!

Mais cela ne vous a pas suffit, il a fallu en outre que vous m'envoyez votre odieuse servante qui a osé m'agresser, déchirer les voilages de ma plus jolie robe, qui a osé me peloter, me menacer, hurler par la fenêtre que j'avais un amant, ce qui est faux!

Pour enfin entrainer avec elle dans sa chute par la fenêtre mon pauvre beau-frère Crezus, qui était occupé à veiller sur ma sécurité.

Je suis très fachée, Falco de Cartel.

Et espère que vous aurez de bonnes excuses à me fournir si toutefois vous parvenez un jour à venir me rejoindre sur Dijon. Je ne saurai trop vous conseiller de corriger votre servante comme il se doit, elle aurait pu tuer ce pauvre Crezus qui est tombé au front pour couronner le tout, affaibli par ses blessures.

Je n'ai plus personne à présent pour me tenir compagnie et c'est bien esseulée, malheureuse comme une pierre dans ma chambre et abandonnée à la Tour du Bar que je vous écris ce jour.

Puissiez vous recouvrer enfin la raison et vous faire pardonner de toutes ces vilaines choses!

Je suis fort mécontente, je ne vous le cache point.

Que le Très Haut vous guide.

Voilà de quoi noyer le poisson, en amour comme à la guerre, la Mirandole avait une devise, Argumentum Baculinum, l'argument du bâton, autrement dit...la meilleure défense c'est l'attaque...

Donnant quelques piécettes au premier gamin qui passait par là.

Va porter ça au Vicomte Falco de Cartel, mon brave, tu le trouveras à Tonnerre.
_________________

Crezus

Montestier était en train de s'épuiser la vision à la chiche lumière de sa chandelle, il avait un courrier extrêmement important à écrire, et n'avait jusqu'à présent pas eu le temps de posément laisser libre cours à sa prose. C'était chose faite... Un dernier coup de plume, un sceau de cire apposé et la lettre partait vers son destinataire.

Citation:

De Nous Crezus de Montestier, Juge de Bourgogne & Protecteur du patrimoine ducal,
A vous, Mignone royale.

"Vae Victis!"(1)

Tout comme Elle, vous gisez sur votre couche, là s’arrêtera la comparaison. Alors que vous êtes brisé, Elle se pâme. Alors que vous gémissez, Elle… et bien Elle aussi… Cessons, je sens votre furibonderie s’exacerber.

Oui, je devrais avoir la victoire modeste, pourtant je dois confesser que je n’arrive point à me départir de cette sensation de délicieuse félicité que je ressens. J’aimerai pousser le vice et vous asséner le fameux "œil pour œil, dent pour dent", mais vous n’avez plus les premiers, et avez perdu les secondes lorsque vous avez voulu vous frotter à ces jeux dangereux que sont la Guerre & l’Amour.

Pourtant, dans votre mésaventure vous avez de la chance. Evidence, votre reitre, n’a peut-être pas réussi sa tentative d’assassinat à mon encontre à la Tour du Bar, mais elle n’a pas non plus avoué que vous étiez l’instigateur direct de cette folie. La suspicion n’étant pas preuve, cela vous évite, pour l’instant, l’enlaidissement et la geôle.

Soyez assurez cependant que je veille, une nouvelle tentative de sédition amoureuse envers la Mirandole, et mon ire vous suivra comme le fléau suit les rats. Je vous en conjure, pour votre santé mentale - dont je n’ai pourtant cure - ne vous acharnez pas sur cette voie. C’est un dédale dont vous ne trouverez pas le fil, c’est un bourbier dans lequel vous vous noierez.

La tâche était au-dessus de vos forces, je vous avais prévenu. Votre acharnement aveugle - pardonnez-moi le plaisir que j’ai à écrire ce mot – vous a mené à cette impasse. Bien sûr, la décision relève de votre libre arbitre, mais, pour le bien de vos proches, détournez-vous de ce Styx des temps modernes, tournez casaque…

Rappelez-vous des paroles de l’italien, "Toi qui entre ici abandonne toute espérance"(2), et pourtant, vous avez franchi allégrement le deuxième cercle des Enfers, vous avez avec acharnement bondi jusqu’à sombrer jusqu’au septième. Prenez garde, suivez le poète lors de sa remonté, au risque d’y rester…

Sa Grâce Angelyque n’est pas Héra, et vous n’êtes pas Héraclès. Faites fi de cette légende qui dit qu’en tétant son lait vous obtiendrez l’immortalité. Votre nom a fait long feu, il est temps d’ouvrir les yeux – oui que voulez-vous, je m’acharne.

Je suis las, et ma lettre vous trouvera aussi surement que si elle était plus longue. Je terminerai donc sur une dernière citation, "J'y suis, j'y reste"(3) !

Si par mégarde vous vouliez répondre, veuillez, je vous prie, éviter vos élucubrations syntaxiques habituelles, et faire des phrases sans trop d’onomatopées et de gargarismes littéraires.

En espérant une remise aussi molle que fugace,

(1) Malheur aux vaincus ! (Brennus - chef gaulois)
(2) Dante : La Divine Comédie – Les cercles des Enfers : 2ième: La Luxure, 5ième: Les Colériques, les Rancuniers, les Mélancoliques, 6ième: Les Hérétiques, 7ième: Les Violents.
(3) Mac-Mahon, Edme Patrice Maurice de (1808 - 1893) lors du siège de Sébastopol (guerre de Crimée)

Falco.

L'autre dirait:
"Comme il y a beaucoup de soldats et peu de braves, on voit aussi beaucoup de versificateurs et presque point de poètes Les hommes se jettent en foule dans les métiers honorables, sans autre vocation que leur vanité, ou, tout au plus, l’amour de la gloire."
Ce type ressemble fort à l'autre mari, le flasque Flex.
Fier d'avoir eu et de posséder.
Jouer à qui à la plus garnie avec moi, comme s'il s'imaginait que nous êtions à évoluer en même monde.

Il a demandé à ce qu'on lui lise le courrier.
Comme toujours, depuis sa cécité, de la missive la plus administrative aux mots les plus intimes, il dépend de lecteurs.
La confiance étant chevillée en lui comme l'épine dans un pouce maladroit, il ne se soucie guère de secrets éventés.
Ou autres choses soit disant secrêtes.

Par contre, son écritoir garni de repéres cloutés lui permet d'écrire droit.
Même si encore la, un lecteur veillera à sa place qu'il n'envoit pas de torchon indéchiffrable.
Cela fut difficile à acquérir, mais il n'a d'autre choix que d'être opiniâtre.
Et tout le temps pour cela.

Ser Crezus,
Ne brandissez pas trop haut des menaces de justice à mon encontre.
Robe de Juge va à votre mesquinerie comme l'odeur au putois apeuré.

Mais foin de vos jubilations, elles sont éclaboussures de bouse qui tombe d'une vache courtaude. J'ai les bottes et le coeur bien plus ferrées que vous ne l'imaginez.

Vous crachotez une victoire de chair, hier vous vous drapiez dans votre mission de protection de la belle .
Vous êtes comme ces Prelâts louches qui adorent s'entourer d'enfants de choeurs, jurant de leur vertu et pronant chasteté devant tous.

Ainsi vous êtes, êtiez, seriez un amant de ma Dame de Coeur?
Ni le premier, ni le dernier tant elle attire papillons et mouches à viande.

"A ce pot de miel je suis le énième à gouter"? Voila votre gloire?
Je vous la laisse entière volontier.

Notre différence est la, jeune homme.
Vous la voulez, vous l'avez,
Je ne désire point posséder ma Mirandole, ni la marquer de mon odeur comme un goupil marque une souche.
Elle n'est pas un bien, ou un meuble.

L'amour n'est pas possession, il est partage .
Ma Dame de Coeur marchera à mes coté, en égale, si elle le désire, autant de temps que Dieu voudra.

Chantez, dansez, trépignez si cela vous plait.
Vous avez?
Vous possédez?
La belle affaire.

Elle m'a déjà donné bien plus que ce que vous ne picorerez jamais, petit étourneau.

Falco de Cartel
Mignon du Roy
Vicomte de Cravant.

On lui relit.
Il scelle.
Et envoit.

Selon les dernières nouvelles, le printemps sera jeune quand elle et lui pourront se retrouver à se toucher.

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Quand un Montestier reprend les rênes du Charolais

Crezus

Citation:

Vite apporte ca à la Mamelue, ne lambine pas, et surveille la, j'arrive dès que je me suis habillé et que j'ai discuté avec la Duchesse Maud...

Edit: Changement de l'image

Crezus

Citation:

Ma Dame,

En ces temps de chaos ou les moeurs dansent sur la musique de la Luxure,nous avons fait fi de nos différences pour ne regarder que nos âmes et nos coeurs.
Ce que j'ai vu en vous m'a plu et a brisé la coque de fer coupante me protégeant de l'émotion.
Guerrier sans haine, tueur sans colère, homme de guerre ayant placé la raison froide au centre de son art.
Vous avez brisé cela faisant naître une douce douleur entre mes côtes glacées.
Vous êtes un des joyaux de France, une part de l'âme du royaume après avoir donné vos meilleurs traits à la Bourgogne.
Adulée ou détestée, jalousée, courtisée. Combien se perdent dans leur quête lubrique? Posséder ces charmes et rondeurs , vous prendre et par la s'habiller de votre splendeur pour embellir leur laideur.

Je vous ai courtisée et avons devisé selon des usages devenus si rares dans ce royaume ou même Rome aime à cultiver des cocus au bénéfice des envies camoufles sous des soutanes.
Vous avez eu des mots qui dansent en mon coeur une sarabande brûlante.

Mes sentiments m'ont aveuglé, j'ai regardé les obstacles se dressant entre nous et je les ai crus insurmontables.
Parce qu'ils venaient de votre bouche, j'ai oublié de les voir comme je vois habituellement des murailles.
Rome empêcherait notre amour au nom d'un mariage lugubre?
Elle protége le coureur de jupons, le courtisan embeli de vos titres et en cela vous garderait enchainée?

Ici et maintenant, à dix lieues de Blois ou nous esbignons Thoros, je viens d'épurer mon esprit des voiles inutiles.

En premier lieu sachez que je vous propose de prendre en charge l'éducation tant physique que spirituelle de vos enfants.
Ils seront en ma protection comme dans votre giron et ainsi cesseront d'être un outil de chantage de votre mauvais époux ou de tout autre malfaisant.

En second lieu, ma Dame, je vous demande votre main .
Je vous en ferai demande dés que possible et devant tous dés que mon devoir et les hasards de guerre le permettront.
Si Dieu m'épargne, alors je saurai que si vous acceptez de poser votre paume dans la mienne, aucun homme ou Institution ne devra se dresser devant nous. Car ils perdront plus que l'honneur.

Vos présents sont le témoignage de votre grandeur.
Et ceux qui verront la lame de Poisse verront votre ruban avant de tomber.

Veuillez informer le sieur Crezus que nous le prions de renoncer à son poste. Qu'il prétende maladie intestinale ou autre, il parait que des épidémies rodent.
Arrangez vous pour qu'il sache que je considère ma lame comme la meilleure des potions contre les maux de ventre.
Et sachant que ce bas courtisan n'a en désir comme confesseur que de vous séduire, que même lame est le meilleur des remèdes aux basses envies.
Il sera bon en eunuque d'Alexandrie s'il persiste.
Aux sombres manœuvres et actes de biais j'oppose ma droiture. On ne combat pas des serpent en devenant serpent, mais en restant bonne fourche.

Puisse Déos donner aux dames nobles même beauté intérieure qu'à vous.

Falco de Cartel
Mignon du Roy

J'espère que cette lettre vous trouvera tous bien portants et je vous souhaite de mémorables fêtes de fin d'année.

Affectueusement,
Votre oncle

Della

Citation:

Demain, elle irait prier, prier beaucoup.
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Crezus

Citation:

Crezus

Citation:

Angelyque

Citation:

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Evidence

Falco. a écrit:

Duchesse Maud,

J'ai affronté Rome et un Roy par convictions.
Imaginez ce que je peux commettre si l'amour me guide.
Ne soyez pas rempart devant une belle idylle, je vous en conjure.
FdeC

Angelyque

La vraie sagesse est de ne pas sembler sage (Eschyle)

Citation:

Riccardo.

Angelyque

Prenant son nécessaire d'écriture , la duchesse s'appliqua à lui apporter réponse.

Citation:

Crezus

Citation:

Falco.

On lui relit.
Il scelle.
Et envoit.

Selon les dernières nouvelles, le printemps sera jeune quand elle et lui pourront se retrouver à se toucher.

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[RP] Quand un Montestier reprend les rênes du Charolais