[RP] Les cloches de l'éternité n'ont pas fini de sonner

[Le 29 décembre 1460]

Le temps passe lentement loin de la personne qu'on aime, ça, il le sait très bien, l'Ecossais. Trop bien, même. Ses deux ans de détention lui avait paru deux siècle, et les quelques semaines loin de Syuzanna depuis qu'il l'avait retrouvé, au moins une vie entière.
Et c'est durant le voyage vers la tour où sa famille se réunit, qu'il avait décidé d'une chose importante. Capitale. Peu importe que la famille entière assiste à ce qui allait se passer. Il ne peut plus attendre, plus une minute, une seconde.

Il descend de son cheval, et le laisse libre aux alentours de la grande tour blanche qui se dresse devant lui. Immense et magnifique, elle illustre bien les MacDouggal. Serrant dans sa main quelque chose, il pousse la porte d'entrée. Il ne s'attarde pas sur la décoration. Il aura le temps plus tard. Ce qu'il veut, c'est Syu. Et il la veut maintenant. Pas très patient, donc, l'Ecossais.

"Syu ? Syu ?? Où es-tu ? C'est moi, Dun !"
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If there's somethin' weird and it don't look good
Who you gonna call (Ghostbusters)
I ain't afraid of no ghost*


Sybelle déteste la neige depuis toujours. Aussi, lasse de ces paysages trop blancs, elle a gagné la Tour. Là au moins, l'air marin empêche la neige de se déposer et elle a la paix.
Alanguie dans son lit, la renarde profite du calme qui règne en maître sur les lieux quand tout d'un coup, quelqu'un au rez-de-chaussé se met à appeler - ou plutôt à beugler - cherchant visiblement Syuzanna. D'abord tentée d'ignorer les cris et de rester au chaud sous la couette, elle se décide tout de même à se lever, se demandant de qui il peut bien s'agir puisque visiblement, ça n'est pas Manu. Son frère peut-être ? Mais pourquoi son frère chercherait-il sa cousine plutôt qu'elle ? C'est idiot.
Échevelée, vêtue seulement d'une chemise de nuit et une dague à la main (après tout on ne sait jamais sur qui on va tomber), la rouquine descend rapidement et se retrouve nez à nez avec un Duncan visiblement excité comme une puce.

En temps normal, la situation aurait pu bien tourner. Sybelle aurait pu être contente de le voir et l'inviter à s'asseoir en attendant que son aînée arrive. Elle aurait pu se mettre à babiller comme elle sait si bien le faire lorsqu'elle est de bonne humeur. Seulement, deux éléments font que les choses ne se passent pas idéalement : d'abord, Sybelle est mal réveillée et une Sybelle mal réveillée a des réactions un peu excessives. Ensuite, Syuzanna a oublié de parler du retour de son fiancé à la peste (ou celle-ci n'a pas écouté, ce qui est fort probable aussi) aussi celle-ci tombe des nues quand elle constate la présence... D'un mort. Rien que ça.
Toujours égale à elle-même, la jeune femme se précipite sur l'intrus et lui colle sa dague tout contre le cou, dans un réflexe des plus stupides puisqu'on ne peut pas tuer un mort une seconde fois.

Corne de bouc ! C'est quoi ce bordel ?! Qui êtes-vous ? Pourquoi ressemblez-vous à Duncan ?! Et plutôt que de continuer à interroger un revenant surement menteur, la jeune femme se met à hurler.
Syuzanna ! Syuzanna ! C'est quoi ça ???



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[Je crois que j'ai oublié de te dire...]

D'abord, il y eut une voix masculine qui résonna dans la salle du rez-de-chaussée. Une voix que la rousse aurait reconnu entre mille. Assise sur l'appui de fenêtre de sa chambre, elle s'autorisa un large sourire heureux. Depuis leurs retrouvailles, ils n'avaient échangé que de simples courriers relativement courts, et sa présence lui manquait cruellement. Elle avait bien fait, semblait-il, de lui indiquer le chemin de la Tour !

Estimant qu'il avait assez attendu, elle bascula ses jambes à l'intérieur, au moment où dans les escaliers, résonnaient les pas d'un membre de la famille. Cette pensée l'électrisa soudain : elle avait oublié de les prévenir du retour de Duncan. Oups. Et cette révélation lui fut confirmée par les hurlements de... Sybelle. C'était Sybelle qui venait de découvrir la résurrection de Duncan.

Elle traversa la chambre à toute allure, dévala les marches, en loupant certaines au passage, manquant de s'étaler en route, mais finit par arriver saine et sauve jusque sur les lieux de l'incident. Et ce qu'elle vit lui dressa les cheveux sur la tête.

- Par tous les Dieux ! lâcha-t-elle, stupéfaite. Puis, rougissant légèrement, elle crut bon ajouter une petite explication. En fait, Sissi, j'ai oublié de te dire que... Duncan n'est pas mort. En fait. Il a été retenu prisonnier pendant presque deux ans, et si tu pouvais juste arrêter de le menacer avec cette dague, histoire de ne pas le tuer pour de bon ?

Elle adressa un sourire d'excuse à Duncan et Sybelle, les pieds en canard et les épaules remontées comme pour se faire la plus petite possible...
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[Action... réaction !] *

Bon. L'arrivée ne se passe pas exactement comme prévu. Au lieu des cris de joie espérés, il a le droit à un couteau sous la gorge. Pas forcément ce dont on peut rêver après deux ans de séparation.
Levant les mains en l'air, Duncan ouvre grand les yeux. Il reconnait sans peine la jeune et jolie Sybelle, mais elle n'a pas l'air commode.

"Oh", lâche-t-il. "On se calme."

Comment ? Elle n'est pas au courant la jeunette ? Il se gratterait bien la tête mais n'ose pas bouger, dans l'immédiat.

"Peut-être que je ressemble à Duncan... parce que je suis Duncan ?"

Heureusement, Syuzanna débarque assez rapidement. Profitant de son arrivée, il attrape le poignet de la petite rousse et lui ôte aussi doucement qu'il peut l'arme des doigts de Sybelle. Il n'a pas particulièrement envie de se transformer en steak tartare dans l'immédiat, donc mieux vaut être prudent.

"Voilà, écoute ta cousine. Elle dit souvent la vérité, quand elle y pense."

Clin d'oeil à Sa rousse accompagné d'un sourire amusé. Bien, il doit peut-être expliquer l'affaire ?

"J'ai effectivement été retenu prisonnier par Blaine durant vingt mois. A sa mort, son fils a libéré tous les détenus, dont moi. Je me suis lancé à la poursuite de Syuzanna et je l'ai retrouvé, il y a... deux semaines je crois. Voilà l'histoire, en gros."

Posant la dague sur un guéridon branlant, il adresse un sourire rassurant à Sybelle, puis s'éloigne d'elle en un ou deux pas, pour s'emparer de la main de Sa Syu. Sans se soucier de la présence de la jeune fille, il embrasse sa Précieuse avec ferveur, la serrant ensuite contre lui. Se rappelant ensuite qu'ils ne sont pas seuls, il se tourne vers la cousine de Syu sans lâcher la main de celle-ci.

"Désolé de t'avoir fait... peur ?"



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Everything I want the world to be
Is now commin' true especially for me.*


On se calme, on se calme… Facile à dire ! Elle n’est jamais morte elle, alors évidement qu’elle n’est pas très inquiétante (et non, le fait qu’elle fasse à peine cinq pied de haut ne joue en rien là-dedans). Toutefois, Syuzanna arrive rapidement et tandis que Duncan profite de ses explications pour désarmer la jeune femme, celle-ci adresse une grimace à son aînée. On a pas idée d’oublier d’annoncer des trucs pareils quand même !

T’es une sacrée veinarde NicDouggal ! Un peu de plus et je le finissais pour de bon ton Duncan, fait-elle d’un air amusé. Sans vouloir te vexer mon vieux, hein… Ajoute-t-elle à l'intention de l’homme en question.

D’ailleurs, quand on y pense, il n’a pas tellement changé que cela. Il faut vraiment qu’elle soit mal réveillée pour avoir douté de son identité alors qu’elle l’a pas mal fréquenté (ou plus exactement, elle traînait en permanence dans les pattes de ses frères, cousins et cousines et donc, dans les siennes au passage… Mais la mauvaise foi veut qu’on ne précise pas qu’elle s’incrustait, plus qu’elle n’était invitée à passer du temps avec ses aînés).
Tandis qu’il s’explique, une information et une seule est retenue par la rouquine. Blaine est mort. Dans d’atroces souffrances avec un peu de chance… Les meurtres de ses parents ont donc été vengés et que cela soit de la main d’un homme ou de celle d’un Dieu, cela ne change rien. L’usurpateur est mort… Voilà une information qui mérite d’être fêtée !
Et alors que dans la tête de Sybelle, une gigue endiablée se met en marche, voilà qu’en plus Duncan va embrasser Syuzanna. Bon, d’accord le spectacle n’est pas forcément ragoûtant pour la rouquine mais il faut avouer que l’idée est plaisante, elle : gagner un écossais bien connu et apprécié à la place d’un grand blond désagréable dans la famille, c’est quand même une sacrément bonne chose !
Se précipitant vers le couple, la jeune femme dépose de gros baisers sur leurs joues, un sourire lumineux accroché aux lèvres. A journée extraordinaire, réaction extraordinaire… Une Sybelle qui entre en contact physique avec d’autres personnes de bonne grâce, c’est aussi rare que de la neige en été.

Cette journée est merveilleuse ! Duncan, je t’adore ! S’exclame-t-elle. Il faut qu’on fête toutes ces bonnes nouvelles : il nous faut à boire ! Et à manger !

Mais réalisant soudain qu’elle n’est pas habillée, Sybelle s’écarte des deux tourtereaux.

Hum… Je vais peut-être aller me préparer d’abord. Ça pourrait être une bonne idée.

Et aussitôt dit, aussitôt fait. D’une démarche bondissante, la rouquine s’élance vers sa chambre.

Oh et je n'ai pas eu peur, ça m'a juste très légèrement surprise, précise-t-elle avant de se retrouver hors de vue.

Vous voulez rendre une rouquine heureuse de bon matin ? Annonçait lui la mort d'une autre personne pardi !



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« What a wonderful world... » *

La menace Sybelle ayant été écartée par les mains habiles de Duncan, Syuzanna s'autorisa à reprendre son souffle. Souffle qui lui fut de nouveau coupé par l'intensité du baiser de l'Ecossais. Aucun rapport, songea-t-elle, avec celui de Søren, lorsqu'il l'avait embrassé, à sa demande, alors qu'elle espérait rtrouver la mémoire de cette façon. Celui de Duncan était empli d'amour, de passion, de... de... de tas de choses qui devaient être étrangères au Danois.
Elle put de nouveau respirer normallement lorsqu'il s'écarta d'elle. Oui, c'était plus pratique d'avoir les lèvres libres pour parler. Rosissante, aux anges, elle n'entendit que la moitié des paroles de Sybelle, ne retenant que « Duncan je t'adore » , « manger » et « boire ». Trois propos qu'elle ne pouvait pas contester.

Serrant dans ses mains celles de l'Ecossais, elle leva les yeux vers lui. Dieux, qu'il était beau ! S'en était-elle jamais rendue compte avant ? Il semblait avoir été dessiné de la main des Esprits eux-mêmes, ou des dieux immortels. La rousse secoua la tête, revenant sur terre. Diantre, cela ne lui ressemblait pas de rêvasser ainsi. Elle se sentait idiote, pour le coup.
Se souvenant de son entrée fracassante et bruyante, elle se racla la gorge, curieuse soudain :

- Euh... Au fait, Dun ? Tu me cherchais ? Pourquoi donc ?


* Louis Armstrong - What a wonderful world
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[Dis-moi oui]

Bien bien bien. A l'instant où Sybelle quitte la pièce, une boule tord l'estomac de Duncan. C'est le moment. Mais maintenant qu'il y est, il aimerait bien être ailleurs tout bien réfléchi. Ouais, a-t-il vraiment raison de vouloir faire ça ? Pas évident. Il risque de perdre la tête. Au propre ou au figuré d'ailleurs. Selon la réponse. Ouais, c'est pas forcément si géniale que ça comme idée. Mais elle veut savoir. Il déglutit avec peine. Comme s'il avait un menhir coincé dans le gosier. Il se prend à espérer le prompt retour de Sybelle.
Et puis, quoi, se morigène-t-il. C'est Syu, non ? Elle l'aime, il l'aime, rien à craindre.

Prenant son courage à deux mains... et deux pieds... il se tourne lentement vers Sa Syu. Les yeux baissés, il serre ce qu'il tient dans la main. Puis, après une nouvelle déglutition, il s'agenouille. Et lève les yeux vers elle, parce qu'il le faut bien, il ne va pas s'adresser à ses pieds quand même. Soufflant un grand coup, il la regarde dans les yeux, se sentant un peu stupide dans cette posture. Puis enfin, il se lance, parce qu'après tout il a fait le plus difficile et qu'il ne peut pas prétexter refaire son lacet puisqu'il est chaussé de bottes.

"Syuzanna ? Tu sais que euh... que je t'aime. Je sais que tu m'aimes. Et euh..."

Duncan ouvre la main, révélant une bague en or, représentant un coeur couronné tenu par deux mains.

"Est-ce que tu veux m'épouser ?"
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[Et ça va durer très longtemps, et tu sais pourquoi je l’sais ? Parce-que encore aujourd’hui, tous les matins au réveil, la toute première chose que j’veux c’est voir ton visage.] *

Elle le vit bien s'agenouiller, mais ne réalisa pas ce que cela signifiait. Comme dans un éclair étrange, elle se revit allongée de force sur une table de taverne, éclaboussée de bière, Søren à moitié allongé en travers de son corps, l'obligeant presque à accepter sa demande en mariage.
Syuzanna secoua la tête, se forçant à vivre le moment présent, mais ébranlée de retrouver ce souvenir à cet instant précis.

Elle le contempla, un genou au sol, sans parvenir à comprendre ce qu'il se passait. Il ouvrit sa main, prononça comme une sorte de préambule, et fit bel et bien sa demande. Et celle-ci venait de lui, personne ne l'avait obligé. Pas comme autrefois, où leurs deux pères les avaient contraints et à demander, et à accepter. Cette fois, il lui demandait sa main par amour, et par amour seulement. « Mes aïeux » songea-t-elle sans revenir de sa surprise.

- Je... je...

Son coeur battait la chamade, son esprit était aussi embrumé que si elle avait bu un tonneau de scotch. Portant une main à ses lèvres, les yeux écarquillés.

- Oui, souffla-t-elle. Mes dieux, Duncan, oui !

Eclatant de rire, elle se jeta à son cou, les faisant basculer en arrière, à même le sol. Incapable de contenir sa joie qui était aussi limpide que de l'eau de roche, elle l'embrassait tout en s'esclaffant, le serrant à l'en étouffer, heureuse, comme depuis bien longtemps, elle ne l'avait pas été.

* citation du film « PS : I love you »
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I watched it begin again*


Le visage illuminé par une bonne humeur sans limites, Sybelle se prépara en vitesse, non sans chantonner en boucle "Blaine est mort. Blaine est mort. Blaine est mort". Dieux que cette journée était bonne ! C’était vraiment une bonne idée que de venir à la Tour. Une fois sa longue chevelure rousse lissée, la renarde redescendit en tendant l’oreille, tâchant de comprendre pourquoi Syuzanna disait oui d’un air si enthousiaste. Finalement, elle fit une entrée triomphale dans la pièce, pour trouver sa cousine à embrasser Duncan, à moitié étalée sur lui.

Dites, vous voulez manger qu… Aaaah ! Vision d’horreur ! Je vais faire des cauchemars pour les vingt ans à venir à cause de vous ! S’écria-t-elle en se masquant les yeux, plus amusée qu’autre chose. Un peu de tenue par les Dieux !

Ceci dit, elle retira ses mains de ses yeux et tenta d’analyser la situation. Sa cousine étouffant Duncan ou quelque chose s’en approchant, leurs têtes de niais joyeux et… Une bague en or, tombée sur le sol juste à côté d’eux.

Dites moi pas qu’c’est pas vrai !** Vous vous êtes fiancés ? Encore ?! Et sans même attendre la réponse, elle ajouta, malicieuse : Syu’, puisque tu me supplies je veux bien être ta demoiselle d’honneur ou un truc s’en approchant, mais je te préviens, j’mettrais pas de robe !

Et tout en parlant, elle alla vers la cuisine pour en revenir munie d’une bouteille de scotch et de trois verres qu’elle remplit rapidement avant de les tendre aux deux autres.

Je propose qu’on porte un toast à Duncan, qui est l’esprit le plus vivant qu’on ai vu depuis un bon bout de temps ! Et aux bonnes nouvelles, puisque cela semble être le mantra du jour.

Tout sourire, Sybelle leva son verre. C’était définitivement une journée mémorable.




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[Fiançailles ; ou comment combler un homme définitivement.]

Par les Dieux ! Elle a dit oui ! Pour la seconde fois, c'est à signaler. Alors qu'elle se jette à son cou et que son épine dorsale heurte les pavés, il a comme envie de chanter quelque chose de joyeux. Un truc, n'importe quoi, du moment que ça parle d'amour, de papillons et d'oiseaux colorés. Elle a dit oui ! Au lieu de chanter, il se met à rire, à rire, à rire ! A s'en casser la voix, mais qu'importe. Elle a dit oui !
Sur ces entrefaits, la jolie Sybelle fait son apparition comme un lutin sorti d'un coffret. La voir lui procure le plus grand plaisir : témoin de leur bonheur, elle semble elle aussi enchantée.

Se redressant, serrant contre lui sa Précieuse, il ferme un instant les yeux. Tout ébloui, il lui semble que le sol tangue sous ses pieds. L'odeur de sa rousse lui emplit les narines, et Duncan se surprend à sourire de ce simple fait. Il l'aime, elle l'aime, ils s'aiment, ils vont se marier. Faire des enfants ? Oui, il en veut bien, car après tout, c'est la femme de sa vie. Il se rend compte brusquement de ce qu'il fera bientôt. Epouser la cheffe du Clan MacDouggal. Ca en jette, c'est certain.

"Syb' ! Que je suis heureux de te voir !"

A l'entendre, on dirait que ça fait trois siècles et demi qu'ils ne se sont pas vus, mais qu'importe.

"Un toast ! Quelle joyeuse idée !"

Duncan se lève, un bras passé dans le dos de sa rousse, la main sur sa taille. Il s'empare d'un verre, l'offre à sa fiancée, en prend un pour lui, trinque à la ronde, boit cul sec.

"Nous serons mariés le mois prochain !" déclare-t-il en souriant. Trop rapide ? Non, pas vraiment, car après tout, n'ont-ils pas attendu deux ans ?
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« Si je pouvais bâtir
Un soleil, un empire,
Pour toi sans hésiter,
Cents mille fois je le ferais » *

Il riait, et elle en faisait autant. De bonheur ? Sans aucun doute. De surprise également. Car après tout, leurs fançailles d'autrefois n'étaient pas vraiment brisées, puisque le mariage avec Søren n'avait pas été un vrai mariage. Mais qu'importait ! Il lui avait demandé par amour sa main, et c'était le plus beau jour de sa vie.
L'arrivée de Sybelle compléta le tableau enchanteur. Elle quitta les bras de son promis pour serrer sa cousine contre elle. Soudain inspirée, elle l'observa d'un oeil neuf.

- Mieux que cela, ma cousine ! Mieux que demoiselle d'honneur ! Cela fait longtemps que j'y pense, et c'est aujourd'hui officiel ! Tu seras notre officiante officielle ! Te voilà dès à présent la druidesse du Clan MacDouggal !

D'un trait, elle vida le verre que lui offrait Duncan, et posa une main sur l'épaule du jeune homme, le regardant d'un oeil débordant d'amour.

- Le mois prochain ? Janvier ? Si vite ?

Moment de réflexion. Son précédent mariage avait eu lieu en août, en plein été. Et il avait été aussi court que malheureux. Alors pourquoi pas celui-ci au beau milieu de l'hiver ?

- Attendons Février, il nous faut le temps de nous organiser, d'envoyer les invitations, et il faut du temps à Sybelle pour connaître les rituels sur le bout des doigts. Février, Dun, cela te va-t-il ?


* Emilie Simon - Bel Amour
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Y'a d'la joie. Bonjour, bonjour les hirondelles
Y'a d'la joie dans le ciel, par dessus le toit
Y'a d'la joie et du soleil dans les ruelles
Y'a d'la joie, partout y'a d'la joie*


Sybelle, ou comment faire prendre tout son sens à l'expression "tomber des nues".
Observant la cousine avec attention, la rouquine se demande un instant si elle est devenue folle à force de trop de bonheur... Puis, elle décide qu'elle aime cette idée. Après tout, elle a toujours respecté les Dieux, les esprits et les préceptes allant de pair avec leur religion alors, pourquoi pas ? Certes du haut de ses seize ans et avec son minois angélique elle ne colle pas tellement au stéréotype du druide avec sa longue barbe blanche contrairement au sage Merwynn mais qu'importe ! L'essentiel, c'est d'y mettre toute son âme et ça, elle en est capable.

Syu', tu es merveilleusement cinglée... J'adore cette idée ! Je vous promet que je serai la druidesse la plus géniale de l'histoire de l'humanité ! S'exclame-t-elle tandis qu'un sourire encore plus grand apparaît sur son visage.

Bien, ceci dit la jeune femme se calme un peu et tout en écoutant la discussion de Duncan et Syuzanna sur la date, elle tente de se souvenir de tout ce qu'on fait à un mariage, boire à outrance mis à part... Dur, dur. Il va falloir qu'elle étudie ça d'un peu plus prêt. Mais pour le moment, l'essentiel c'est qu'après un sacré bout de temps, ces deux là vont enfin être unis. Bien que peu portée sur les histoires d'amour - et les sentiments de manière générale - la rouquine ne peut que se réjouir pour eux. Après tant d'attente et de peines, le bonheur est enfin là. Et gare à celui qui voudrait leur voler : Sybelle, peste de son état, veille au grain !

Février, d'accord. Vous ne voulez pas fixer une date un peu plus précise ? Et un lieu ? Fait-elle doucement, en songeant que de quoi écrire ne serait pas de trop.

Et tandis qu'elle parle, des images multiples lui reviennent, dont une en particulier : celle de l'oncle Wallace en train de danser sur une table lors d'une fête quelconque sous les regards tendrement amusés de ses proches.

Oh ! Et vous savez quoi ! L'avantage à être en France, c'est que pour une fois on ne verra pas le séant de l'oncle Wallace ! Il a toujours eu une vilaine tendance à soulever son kilt quand il avait abusé d'hydromel, ajoute-t-elle avec une moue comique.




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[Vous prendriez ma vie, je prendrai votre main] *

Attendre février ? Préparation de Sybelle ? Invitations ? Voilà tout un tas de trucs auxquels il n'a pas pensé, l'Ecossais. C'est qu'elle a raison, sa rousse. Même s'il sait qu'elle ne veut pas un mariage avec deux cents convives, il faut bien qu'il y ait quelques témoins, dont la famille. Surtout la famille !
Il soupire, pas franchement emballé par le délais mais après tout, il faut bien qu'il accepte. Si Sybelle ne sait pas quoi raconter pour les unir, ça va faire un peu bizarre et ce sera râté, et pas question que leur mariage soit un fiasco.
Duncan sourit tendrement à sa fiancée, songeur. Il a une petite envie particulière, question invité, et le nom de Soren flotte sur ses lèvres. Juste une envie de le ridiculiser, de lui faire voir ce qu'il a perdu. Il en rirait bien d'avance mais n'a pas trop envie d'expliquer aux filles la cause de son hilarité, aussi il garde un visage neutre, et étouffe ses gloussements.

"D'accord pour février, ma Syu. Mais je n'attendrais pas plus longtemps, je te préviens !"

Il leur sourit, les yeux brillants. Duncan se sent bien. Le mariage ne lui fait pas peur, au contraire. Depuis le temps qu'il l'attend ! Il est pressé de faire d'elle son épouse, de pouvoir la nommer "sa femme". Possessif ? Un peu... beaucoup. Mais il sait qu'elle l'est autant que lui. Comme il aimerait que le père MacDouggal voit sa fille ! Il en serait fier même s'il n'avait jamais été affectueux envers elle.

"J'ai hâte, Syuzanna NiDouggal, de faire de vous mon épouse." fait-il en déposant un baiser dans le creux de son cou. Puis, se tournant vers sa future cousine par alliance : "Je dirais... ici ? A la Tour ? Cela me semble bien, devant à la fois la mer et la forêt, tout ce que nous aimons. Et pour la date... Le huit ? Qu'en dis-tu, chérie ?"

A la mention de Wallace, Duncan ne retient pas un éclat de rire :

"Prie pour que ce ne soit pas moi qui le soulève, le kilt !"


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Tout sembla s'enchainer très vite, ce qui ne pouvait que combler son coeur d'Ecossaise folle d'amour. Une date, un lieu, une druidesse. Elle avait idiotement envie d'y être déjà. Son imagination mise en brânle, elle se représentait déjà la blanche robe de Sybelle, la sienne aux couleurs du Clan, les mains liées, les visages heureux, l'herbe sous ses pieds nus, et puis plus tard, la consommation du mariage... même s'ils avaient pris un peu d'avance sur cet aspect-là des épousailles...
Mais il lui fallait redescendre sur terre, et vite. Elle n'était pas du genre fleur bleue, mais là tout de même, il s'agissait de son mariage à venir. Un peu de magie ne ferait pas de mal.

- Le huit février, ici-même, à la Tour. Excellente idée. A l'extérieur, bien entendu.

Qui seraient les invités ? Sa famille entière bien sûr, à savoir Cait, Manu et ses enfants, Darren, et bien entendu Sybelle et son homme. Pas beaucoup d'autres personnes, non, ce serait inutile. Sa famille pour témoin, cela lui suffisait. Peut-être Søren ? S'il était vraiment ce qu'il prétendait être, ce pourrait être amusant de le confronter à Duncan. Il faudrait qu'ils en discutent. Elle ne pouvait pas prendre cette décision seule.

- Bien ! Voilà, Sissi. Sois prête pour le huit février !
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We're so happy and we're celebratin'
Come on and let your feelings show.
Love is all, well love is all !*


Le huit février. Cela ne lui laisse pas tellement de temps mais elle devrait pouvoir se débrouiller. Et puis de toute manière, quitte à devoir arrêter de dormir, quitte à ne plus se consacrer qu'à cela, elle le fera.

Tout sourire, la renarde tente de visualiser les visages heureux des jeunes épousés et des membres du clan autour d'eux. Qu'il sera bon d'assister à tout cela et d'y prendre part, même ! Secouant légèrement la tête pour chasser ses pensées un brin trop niaises de son esprit, Sybelle décide de quitter la Tour dans la journée. Elle n'a pas de temps à perdre, elle doit gagner Brecheliant pour demander son aide au Sage qui "règne" sur les lieux.

Le huit février, bien. Je serai prête. D'ici là, je vais parfaire mes connaissances sur le sujet. Si vous avez des questions, des idées, des suggestions, faites les moi parvenir par courrier, d'accord ?

Et sur ces bons mots, la rouquine les serra brièvement dans ses bras avant de courir rassembler ses affaires puis d'aller seller son cheval pour partir. Elle avait fort à faire.



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