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[RP] Balades gastronomiques, correspondances gourmandes

Cerdanne
Milles et une façon d’accommoder les… macarons…

Citation:
Angers, 4 janvier 1461.

Ma roide, ma frangine,

La plume que j’avais enfouie tout au fond de mon sac de misère a trouvé le moyen de se faire entendre.
Pique que tu piques du haut de ton biseau pour exister...
Et me voilà, doigts rageurs resserrés sur elle, penchée, courbée sur une page blanche.

Angers est magnifique sous la neige.
La Lune reflète à merveille les armures ouvragées des armées qui se pressent sous les remparts.
Yolanda n’en finit pas de s’en extasier…

Au passage, merci de m’avoir prévenu de son arrivée.
Je l’attendais avec impatience tu penses bien.
La cuisine du château est en effervescence de fait. Chacun y va de son savoir pour inventer la pâtisserie qui réjouira notre Damisella…
Demain, je tacherais de lui faire découvrir la cuisine locale, ô combien riche en couleur et saveur de la capitale angevine.
Mais cette lettre qui se terminera peut être par La recette du siècle a besoin de prendre quelque distance avec la cuisine.

Comment as-tu pu laisser partir Yolanda seule sur les routes ???
Toi ??
Ton ventre te bouche la vue à ce point que tu la laisses déambuler entre armées et bandes de dégénérés, rapaces, profiteurs et autres écumeurs de grands chemins ????

Ma rage doit être proportionnelle à ton bidon à l’heure qu’il est.
Sans compter les nouvelles que la voix sucrée de Yolanda m’a susurré.

Une certaine chouette déambule dans Saumur …j’ose espérer que tu ne sors pas de Gonthier sans gardes à tes côtés.
Et que dire de Judas qui doit te couver de son œil brillant mais néanmoins bien noir. Finalement il n’y a guère que le colosse qui apaise mon inquiétude.
Lui, je sais qu’il va te garder en vie pour pouvoir te régler ton compte une fois que tu auras dégonflée.

Pour en finir avec l’aigre doux sache que cette jeune damisella, entre deux macarons engouffrés à la vitesse de l’éclair, soulève la boue comme personne.
Elle a le chic pour faire prendre l’air aux secrets enfouis et aux mémoires closes.

Une façon comme une autre pour me mettre au régime.
J’ai plus que les os à perdre maintenant.
J’en perd le sommeil de ses investigations.

La bonne nouvelle de tout ce remue-ménage, c’est que le chardon refleuri en plein hiver. Tu me diras, d’ici peu Imbolc sera là… sachons positiver.

Ne te laisse pas faire par cette bande de mioches qui gravitent autour de toi.
La brunette Alix surtout.
Une pestouille née celle-là. Normal remarque… née Lyonnaise.
Mais ce qui me tracasse le plus c’est ce hibou de malheur.

Inutile de te dire que j’attends réponse.

Non content de devoir garder les portes d’Angers, je garde pendant mes courts moments de repos celle de Saumur, celle de ta chambre et depuis peu surveille les tombes scellées et oubliées…

Judas, j’ose l’espérer fait suivre dans ses malles de quoi apaiser mes tourments…je compte sur toi pour faire provision…

Ci-joint la recette des « oublies » façon Angevine..
Une pure merveille….

gaffe à toi frangine.
Cerd


_________________
Cerdanne
Milles et une façon d’accommoder les marrons…


Citation:
Yop Mâme,!

La plume s’étant invité à mes doigts gelés, je ne pouvais pas lui infliger pire punition que de noircir parchemin sur parchemin.
La cuisine ce n’est pas vraiment ce qu’elle préfère laisser glisser de son cou gracile mais si elle veut exister, elle doit en passer aussi par les corvées de chiottes.

Cela dit, je lui offre un « trône Royal »
Figurez-vous chère gourmande que je suis en peine pour accommoder foultitudes de marrons glacés que j’ai soigneusement sauvegardés dans une des réserves du château.
J’ai cru comprendre que vous aviez une recette qui dépasse toutes celles concoctés jusqu’alors.

Bon d’après ce que j’ai entendu dire il faut un confit royal pour réussir ce plat. Comme je vous sais généreuse et partageuse, j’ose espérer qu’en dehors des petites astuces qui donnent tout le sel à ce met délicieux, vous aurez plaisir à me faire parvenir, cuissots, large poitrine et petits lardons royaux qui m’aideront à éblouir le palais du fou chantant.

Considération culinaire à part, sachez qu’Angers ne me fait pas oublier Saumur et ceux que j’aime.
Je sais bien que par le passé, mes mots parlaient plutôt de pêche au gros et bien au large de nos terres.
Mais vous commencez à me connaitre.
Je dis ce qu’il y a dire mais je laisse la diplomatie à la porte de ma cabane.

Tachez de continuer à explorer avec autant de réussite les secrets d’une cuisine bien de chez nous et préservez-vous je vous en prie de tous ces adeptes de la nouvelles cuisine française qui à mon sens est à …chier..

Au plaisir de vous lire, Mâme.

Un bonjour éventuel à votre marmiton…

Cerd

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Anaon
Elle est devenu blanche... Elle est passée verte... Elle a fini rouge. La gueule en arc-en-ciel, en fait. Mélangez le tout, çà vous donne du marron. Un marron bien sépia, de l'encre qu'elle couche sur son vélin.

Citation:
Château-Gontier
Le 4 janvier, du mois de l'An 1461
Bien tard dans la nuit... Ça donne du 5 Janvier sans doute, du coup...
    A toi, Sœur de cœur,

Par où commencer... Angers te rend bavarde, çà fait plaisir à voir. Fais donc crisser ta plume, fais!Ça grince à mes oreilles, mais c'est doux à entendre. Un peu comme tes ronchonnades ou tes demis-mots funèbres qui me donnaient des envies de baffes. L'envie de te coller des claques en t'ordonnant de me sourire.... mais au final, qu'importait, t'étais déjà là, en vie. Même sans la joie clouée au bec, je m'en contentais.

Alors râle de tout ton soûl... Grogne! Tant que tu râle, c'est que tu respire. Et moi, çà me fait sourire...


Ah! Yolanda! Que la peste soit de ce macaron sur patte! Elle m'avait assuré qu'elle partirait avec son armada de cabots et de gardes! Tu penses bien que jamais je ne l'aurais laissé partir seule! J'aurais même rouler à ses côté pour l'accompagner si elle me l'avait demandé... ou si elle ne me l'avait ne serait-ce qu'autorisé... Mais penses-tu, entre elle et l'Amant, les vaches sont bien gardées. Si je les écoutais, je finirais ligotée à mon lit, avec l'interdiction de bouger le moindre orteil de peur que çà me fatigue. On me donnerait même la becquée si je le demandais.

M'enfin, ne t'inquiète pas, mon "bidon" est bien gardé, mais surement pas par le colosse. Je crois que je préfèrerais tendre ma gorge au premier passant que de laisser trainer la vie de mon enfant entre ses mains. Non pas que je n'ai pas confiance en sa force, pour l'avoir testé, je sais que beaucoup s'y briseraient les dents, mais je crois que se sera à moi de lui en péter quelques-unes pour gagner à ses yeux un brin de valeur. Peut être qu'après cela, je pourrais attendre quelque chose de lui... Ah! Il me provoque, tu le connais, et j'enrage de ne pas pourvoir le lui rendre dignement.

Pour les petites, ne te soucie pas de cela. Les Alix sont en vadrouilles, Elendra est chez les moines, Aliénor est étrangement calme... au Château je n'ai bien à faire qu'à la plus douce, Jenifael. Si j'ai des tourments à avoir, ils ne viennent pas de celles-là...

Tu me manque... Tu n'es pas partie depuis longtemps au final... mais tu me manques, ma sœur. A l'instant, je rêve d'un grand chemin. Toutes les deux... Partir. je ne sais où, pourquoi, je ne sais pas... sans rien autour... Rien que nous, la tête vide. Tout m'épuise ici. Tous surtout...

Laisse-moi donc rêver à cela. Ne te laisse pas mourir de consomption. Car je te préviens, si les pigeons ne mettent que quelques heures pour survoler le peu de distance qui séparent nos deux terres, avec moi, tu n'auras pas le temps de finir cette lettre que tu pleureras déjà de la taloche que je t'aurais claquer derrière la tête. Elle je te jure que celle-là, elle te décollera les dents s'y ce n'est tes yeux qui sauteront de leurs orbites...

Je te fais confiance. Je suis l'ainée, je t'impose l'obéissance. Reviens-moi en un seul morceau. Ou laisse-moi te retrouver sur tes deux pieds. Si malheurs il t'arrive, je veux être la première prévenue. Je ne laisserais aucun charlatant qui se dise "médecin" faire de ton corps une boucherie! Les trois-quarts de ces gens sont des pedzouilles qui ne valent pas un clou. Je n'ai bien confiance qu'en mes mains et je ne tolérerais pas que quelqu'un te fasse plus de mal encore.

Alors maintenant prend soin de toi, raconte moi donc toutes ses choses que Yolanda épanche à tes oreilles, qu'au besoin je puisse démentir. Et empiffre toi un peu, que çà te remplume, car ce n'est pas à cette allure que tu trouvera le mâle qui viendra dérouiller ta cambrure.

Je fais gaffe à moi si tu fais gaffe à toi.
    Anaon

************

Ps : Si joint le "Quatre-claques" recette que tu feras gouter de force, je l'espère, à la Josselinière pour son imprudence.

Raffermissez la pâte crânienne d'une taloche de colosse
Attendrissez les oreilles d'un sermon digne de ce nom ( Prudence et Mensonge peuvent en être des ingrédients)
Réchauffez les joues d'une paire de claques ( ou le séant d'un coup de pompe ) pour s'assurer de la concentration
Saupoudrez de l'ultime menace : "La prochaine fois je l'épouse, et je vous demande pas votre avis"

A servir sur un ton froid pour plus de saveur. Dégustez!

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Cerdanne
Milles et une façon d’accommoder le poisson…

Citation:
Angers
Le 5 janvier , petit matin.

Ma roide, ma frangine.

Finalement, je ne regrette pas la piqure de ma plume.
Revêche, retorse certes mais une fois bien en main, elle devient docile voir amicale. Bon, bref, tu l’auras compris ce matin ton courrier m’a arraché un sourire.
Et de fait rendue bavarde que multiplie deux ou plus.
Comme pour les macarons ça.
Tu en manges un, puis un autre, ensuite tu peux plus t’arrêter.

J’ai en fait tellement de choses à dire, à te dire, que je ne sais même plus par quoi commencer…

Je transmettrais avec plaisir ta recette si je parviens à croiser Yolanda.
Pâtisserie propice aux épousailles d’après ce que tu en dis.
Mais la damisella a beau avoir quelques rondeurs, cela ne l’empêche pas de se mouvoir dans Angers comme un poisson dans l’eau et d’échapper à ma vigilance bienveillante.

A propos de poisson, je cherche désespérément une recette pour accommoder thons et morues.
Arrivés en bande cette nuit il me semble qu’il ne faille pas attendre pour les enfumer avant de les passer au sel.
J’ai bien quelques souvenirs de mes escapades marines mais j’ai tellement occulté cette époque-là que j’ai du mal à me souvenir réellement de la marche à suivre.

Au milieu de tout cet amas frétillant et brillant, j’ai reconnu, vu de mes yeux vu, quelques spécimens rares.
Genre loup de mer si tu vois ce que je veux dire.
Si j’arrive a y mettre la main dessus, promis, je t’en garde un morceau…

Ne me demande pas de t’obéir en tout point.
C’est mission impossible.
Mais sache que je n’ai pas l’intention de céder mon corps maigrichon à quiconque. Encore moins à un charlatan comme tu le dis si bien.
Par contre......, ne me tente pas.
L’idée de te voir rallier Angers à la moindre de mes blessures pourrait bien me donner l’envie de braver le monde entier.
Ton bidon et toi qui te caches derrière me manque, tu sais.
Et l’idée que tu puisses accoucher sans que je sois là me hérisse au plus haut point. Donc j’en reviens à ce que je disais.
Faut que j’enjambe les remparts en hurlant pour être sure de te revoir très vite.

Je vais quand même tacher de retrouver Yolanda avant ce soir, mais cette pestouille trouve le moyen de sortir des murs d’Angers…

Gaffe à toi frangine.

Cerd

La journée risque d’être longue, mais ma plume ne me quitte pas.
C’est drôle cette impression que je n’ai pas tout dis, que j’ai encore plein de choses à dire et que je n’arriverais pas à tout écrire.


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Bertrade
Un éclair de surprise dans les yeux, une missive décachetée en grande hâte, et lue d’une traite, un sourire se dessinant à mesure que défilaient les mots. Leur dernière entrevue s’était déclinée sur le thème de la mésentente cordiale, à peu près aussi chaleureuse que le vent d’hiver qui leur avait échauffé les oreilles toute cette nuit glacée.

Réponse griffonnée dans l’instant. Causer cuisine, la belle affaire!


Citation:
Mon Amie,

Vous connaissez sans doute bien mon altruisme. Pardonnez-moi donc d’n’éprouver aucune compassion pour cette pauvre plume, d’autant qu’elle me glisse à l’oreille quelques nouvelles d’vous. Causer cuisine quand bien même nous sommes au bord de la disette. J’reconnais là votre humeur caustique, qui m’a j’dois l’avouer, bien manqué ces derniers mois. A croire qu’la guerre vous réussit, elle vous remet du rouge à l’âme !

Accommoder des marrons glacés m’écrivez-vous. Il y a pour c’la maintes manières, et l’alcool qu’j’ai concocté avant votre départ pourrait fort bien les accompagner. Ramasser quelques cadavres devant vos murs, couper la main qui tient l’épée et la faire revenir dans une d'nos eaux de vie de pays, pour en immortaliser l’éphémère ambition. Car voyez vous j’crois bien qu’j’ai saisi la chose. Même s’ils prennent nos villes et nos châteaux, l’Anjou est un chiendent ; elle s’mure entre les failles des pavés et les f’ra éclater, patiemment.

Ici nous pratiquons la dinde aux marrons. J’dirais plutôt la buse farcie. Mais j’n’ai pas encore déterminé tout juste qui farcit qui. J’me contente d’balancer mes ptits marrons à la fronde du haut des remparts, paraît même qu’j’ai touché l’œil unique d’un borgne. L’reste du temps j’m’exerce au hachis, j’ai même trouvé le sceau d’un duc dans la viande hachée. L’vénitien m’avait prédit qu’j’ne mourrais pas avant d’avoir tué un duc. La chose est faite. Mais j’ne veux plus mourir.

Une recette… Celle qui m’fait saliver ces jours derniers, c’est celle du vol au vent ! Savez-vous, v’là bien longtemps qu’j’n’étais restée si longtemps au même lieu, et chaque nuit sur les remparts m’est une torture, à deviner l’horizon sous les lueurs blafardes de la lune. Prenez une pâte légère comme un rêve, garnissez là d’espoirs et recouvrez d’un soupçon d’aventures…

Prenez soin d’vous, racontez moi un peu d’vous. J’ne devine que votre humeur, j’voudrais m’assurer qu’vous avez r’bouché votre trou. Les armées m’semblent tout proches des remparts d’Angers, j’ne voudrais point qu’il vous arrive malheur.

Pour la pêche au gros, l’bateau a coulé, on n’en conserve plus même le souvenir. La vie est cruelle n’est-il pas hé ?!

Bert

PS : j’ne sais comment l’dire à Anaon, p’tet pourriez-vous me conseiller, mais j’crains qu’nous n’ayons fort abîmé la petite… non pas si petite… le jeune duchesse d’Josselinière cette nuit.


Edit pour orthographe
_________________
Anaon
Citation:
Château-Gontier
Le 5 Janvier, du mois de l'An 1461
"Du mois de l'An 1461"... Je date toujours ainsi... Mais je crois vraiment que çà ne veut rien dire...
Après-midi.
    A toi, le Chardon sauvage,

Je t'imagine tellement bien a demi-nue, braillant sur les remparts "Venez à moi, c'est Anaon qui viendra!". Je suis sûr que pour la peine tu arriverais à détourner toute une armée à toi seule... Escadron et compagnie d'homme du moins, femme je penses moins. Inutile de te jeter dans la gueule du loup, pourtant, je peux encore venir pour moins que çà... Sait-on, des fois que tu te coupe le pouce avec du papier...

En parlant de loup, venons-en à la mer donc.

Alors le poisson. Ah! A cuisiner c'est du grand art. A pécher aussi... Le poisson, çà a tendance à gesticuler pour un rien, mais un coup sec derrière la tête et çà devrait le calmer suffisamment. Les carpes arrêteront d'ouvrir la bouche pour ne rien dire au moins... Quant à la morue çà se mange formidablement bien en morceaux, tu sais, "Morue en charpie" qu'on dit. Pour le reste... Fume-les sans remord, ils seront toujours moins indigestes après. Concernant tes loups de mer, faudra éclairer encore un peu ma lanterne.

Pour ma part, c'est plutôt la volaille qui ferait frémir mes couteaux. Quoi que je ne suis pas sûr que le hibou soit une volaille. C'est pas un plat commun, c'est pourtant le genre de piaf qui mériterait de passer aux flammes... Ça hulule dans le secteur et mes mains tremblent de rage de ne pas pouvoir chasser. Chasser... Tout type de gibier. Je crois vraiment que j'en manque, de çà.

Dis-moi que tu t'es cassé un ongle. Que tu as perdu un cheveu. Trouve moi la moindre excuse qui me ferait venir à Angers. Je sûr qu'en plus tu ne sais pas faire à manger et que tu bouffe plus mal qu'un chien... Mais si depuis hier, j'ai définitivement - et enfin - décidé de tenir le château, je crois que je ne supporterais pas ces murs bien longtemps ( rassure Yolanda, si tu la vois, là n'est pas une marque de ma soudaine obéissance, mais bien la conséquence d'une décision personnelle ). Ce n'est pas que je n'aime plus les petiotes, pas non plus que les domestiques soient désagréables, m'enfin, rien ne vaudra un petit verre à tes côtés. Moi derrière mes murs, toi, si près à la protection de tes remparts... S'en est frustrant, et je te jalouse presque d'être là où je ne peux être.

Pourtant, ton filleule doit être bien gardé. Je le prépare à ta rencontre. Je le préviens que t'es un peu chiante et que tu n'hésite pas à tirer les oreilles des enfants pas sage. Je lui dis aussi qu'elle est belle sa marraine, même quand elle fait la tête. J'espère qu'il ne s'effraiera pas, pourtant, qu'il sortira à son heure sans trainer... Mais entre les descriptions que je lui donne et son père qui n'a plus un brin de douceur, je me dis qu'il vaudrait peut être mieux qu'il naisse sourd. Je serais ravie de savoir qu'il n'a jamais rien pu entendre...

Sur ce ma belle, ma plume te laisse dans l'attente que la tienne reprenne sa danse.
Fais-moi plaisir, trouve-moi ce macaron pour lui coller la brassée qu'elle mérite.

Je penses à vous.
Il me tarde de vous revoir, toutes les deux.
    Anaon

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Cerdanne
Comment accommoder les restes ...


La plume qu’elle avait délaissée ce 5 janvier au matin était restée à la même place. Bien au chaud au fond de sa besace.
Ses doigts par moment se laissaient aller à la toucher, comme pour s’assurer qu’elle était toujours là.
Ben oui, toujours là…Mais La provençale faisait de la résistance.

Deux jours qu’elle tournait et retournait les mots dans sa tête.
Deux longs jours à peser, colorer, recolorer, tailler les phrases qu’elle allait poser là.
Depuis que la Provençale avait repris son service, elle regardait du coin de l’œil l’ombre de la plume qu’elle avait fini par extirper de son sac et marmonnait entre ses dents.
Il lui fallait bien répondre pourtant…


Citation:
Château d’Angers
Le 7 janvier, entre chiens et loups...

Mâme,

Je vous imagine bien du haut de vos remparts à faire le ménage.
Consciencieuse dans tout ce que vous entreprenez je vous imagine bien ratissant large et n’oubliant aucun coin.
Mais, pour en revenir à vos recettes, autant celle du vol au vent m’a carrément emballé, votre manière d’accommoder les marrons m’a fait grimacer.

Vous connaissez mon gout pour le sombre mais je n’ai pas encore réussi à trouver plaisir à manger mes semblables.
Vous me direz, si la disette s’installe je serais bien contente de mordre à pleines dents dans un cuissot bien dodu et rôti à souhait.

Ici les jours passent et les armées repassent.
Elles ne cessent d’aller et venir entre Angers et la morne plaine.
A ce rythme-là, vos ragouts à venir seront à cuire et recuire tant la viande sera dure.

Votre missive m’a fait plaisir.
Tout au moins jusqu’à ce que je lise votre Post Postscriptum.
Je loue votre clairvoyance et votre discrétion à ne pas faire de gorges chaudes de vos exploits nocturnes.
Nous savons toutes deux que certain ventre rond n’y résisterait pas. Je me chargerais de lui annoncer la triste nouvelle.
C’est son chien, je devrais dire son veau, mais je ne voudrais pas vous mettre l’eau à la bouche, qui m’a mené à elle.
Vous vous doutez bien que ces deux jours de silence je ne les ai pas passé à ne rien faire.

Sachez que j’ai donc délaissé l’art de bonne cuisine pour celui de la dentelle. Heureusement la broderie et ses nombreux points ne s’oublient pas.
Rapetasser une princesse ce n’est pas rien. je peux vous l’assurer.

Prenez soin de vous mon amie, et préservez-vous de tous ces marauds qui trainent sur notre belle terre angevine.

Cerd.





Citation:
Château d’Angers
7 Janvier 1461, nuit tombée.


Ma frangine, ma belle enrobée,

Alors …J’ai cassé un ongle. Non !!! Deux ongles.
C’est hoooorriblement douloureux, tu sais.

IL FAUT QUE TU VIENNES !

Tu me manques …affreusement.
Ton bidon doit être énorme et ce gamin ne doit demander qu’à sortir.
Vous n’avez pas intérêt à faire ça à Gontier et sans moi.
Ce petit ne peut naitre entre des bras de matrones nourries trois fois par jours par l’église de Rome et qui plus est vont se dépêcher de te le faire baptiser. Donc…

IL FAUT QUE TU VIENNES !

De toute façon c’est plus possible de te savoir seule avec ce hibou qui doit voler bas autour de toi.
Si en plus tu dédaignes la force tranquille d’un colosse pour protection, il ne te reste qu’une chose à faire. Embarque s’il le faut valets, servantes et gamines mais VIENS !

J’ai plus le gout à la cuisine et je crois que j’ai mangé trop de macarons.
Du coup c’est le dégout de tout.
J’ai délaissé les cuillères de bois et les marmites de cuivre pour un ouvrage plus délicat. La broderie…

Ne grimace pas, Dentellière c’est une bien belle occupation.
Et je suis contente de moi je n’ai pas perdu la main.
Notre macaron Yolanda a été la première a bénéficier de mon retour dans le rang des couturières.
Elle a quelques accrocs sur sa jolie peau de princesse qui ne pouvaient souffrir de rester béants.

TU VOIS QU’IL FAUT QUE TU VIENNES !

Moi aussi je t’aime, ma frangine, ma belle enrobée.
Cerd.

_________________
Anaon
    Çà commence par un fou rire qui se ternit dans un sourire. Çà se clôture sur un regard plissé. L'angoisse naissante est pourtant mise en sourdine. Taisons les coups de paniques intempestifs.

    Citation:
    Château-Gontier
    Le 7 Janvier, du m *rature* de l'An 1461
    Un peu avant la mie nuit


      A toi, la pas enrobée que je vais réussir à engraisser,
      Oui, à toi mon oie qui ne doit plus être très blanche.


    Point par point je te réponds. Et tu vois bien, sans moi tu sais pas quoi faire de tes dix doigts! Tu sais ma belle, pour enterrer les cadavres y'en a un qui a inventé les pelles! Re-vo-lu-tio-naire! Plus la peine de creuser à bout de bras et de trifouiller les vers, y'a qu'à saisir le manche! Pour ce qui est de tes petites ongles, j'espère que tu as gardé les bouts, on va essayer de te les recoller, va. Faudrait pas que ta beauté en prenne un coup.

    Point numéro deux. Je dois avouer qu'il est loin le temps où je pouvais lorgner mes orteils en baissant la tête, mais arrêtez donc de fantasmer sur mes mensurations de génisse, je vous rassure, je passe encore largement les portes! Le jour où il faudra songer à élargir les embrasures... Là on s'inquiètera...mais j'espère avoir accouché avant. Maintenant à l'aube de la huitième lune, rien ne tardera plus, mais rien ne me paraitra plus long, je crois. Et ne parle pas de malheur! Moi vivante jamais mon enfant n'ira entre les mains d'un cul-béni! Hors paternel... m'enfin tu conviendras, on a connu moins dévot que celui-là... Donc non, si mon enfant doit être béni ce ne sera qu'au miel et à la mode païenne. Abandonne-moi aux mains de ventrière qui psalmodie des "Amen" et je te promets que je te sucre ton héritage qu'est ma carcasse et mes quelques armes.

    Point numéro trois. Mes pas ne quittent plus les pourtours du duché de Gontier. Abandonnée les tavernes et leurs plus ou moins bonnes compagnies! Je ne pouvais plus, pour maintes raisons, lui plus qu'une autre. Il est venu... Une fois. L'emplumé est venu. Encore, je l'ai vu et çà a été comme un coup de surin dans les entrailles. L'envie de céder au pavé la moindre boustifaille qui me collait à l'estomac. Évidement, bien vite je suis parti, ne pouvant supporter l'insupportable. Plus insupportable encore que de l'avoir à porter de main sans pouvoir la lever sur lui. Je m'évertue à chasser ces pensées noires. Mais il hante ma vie comme le hibou sa nuit...

    Ne t'inquiète pas pourtant, il ne viendra pas me déloger derrière ces murs. Mais je crois que si je le voulais vraiment, je pourrais compter sur les bras d'un slave pour me sortir d'un mauvais pas – n'en déplaise à l'Amant. Tu l'auras déjà croisé, j'en gage, cet homme mensuration colosse avec un cœur à gosse. Mais me reposer sur les autres n'est pas mon habitude... et à défaut d'accepter la garde, je préfère tenir le nid.

    Quatrième point et pas des moindres. Éclaire ma lanterne et tais mes inquiétudes. Qu'a-t-il donc encore fait ce macaron sur patte? Elle se remet à peine de son obscure maladie et la voilà qui crapahute à droite et à gauche! Je te jure que ces gosses m'ont usés, de la plus petite à la plus vieille! Et quand elles m'abandonnent au calme, je ne m'en ronge que plus les sangs. Qu'a-t-elle donc voulu faire cette fois-ci? Je crois sérieusement qu'il va falloir que je la force à se livrer au maniement des armes, ne serait-ce que pour lui apprendre à ne pas se blesser avec un cure-dent...

    Mais dis-moi tout ma sœur, ne joue pas de mots couverts avec moi.

    Puissent tes armes veuiller sur toi,
    Elles sont plus fidèles que les dieux.

      Anaon


    Taisons les coups de paniques intempestifs. Puisqu'un ton si léger dans les mots ne peut rien présager de grave...

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]


Bertrade
Quelques mots griffonnés d'une écriture brouillonne, vélin froissé, tâché, ramassé sur un sol où il fut égaré.

Citation:
Veau façon carpaccio... et ses trompettes de la mort.
J'lai trompée. Il...?

B.


Parce qu'on n'emporte pas son écritoire sur les remparts.
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Cerdanne
L’art de rallonger les sauces …

La vérité est au fond de la marmite.
Mais elle a beau se pencher au-dessus d’elle, elle ne voit que sa tronche déformée et grimaçante.
Et pour cause ce n’est pas avec un poêlon qu’on recolore et recoud les macarons.
Bon puisque il faut que les choses soit dite autant être claire voir transparente.


Citation:
Château d’Angers
Le 10 du mois de Janvier 1461

Ma frangine, mon enrobée.

Le temps passe vite bien trop vite.
Et j’espère que malgré le paquet d’oiseaux de malheurs qui trainent dans notre beau ciel angevin, mon messager te trouvera et que tu auras l’intelligence de le suivre.
Il a ordre de t’attendre, de te suivre, de coller à tes bottes même s’il se met à pleuvoir des coups de bâton.

Tu me demandes de ne pas jouer.
Tu me demandes de laisser les mots couverts de côté.
Comment ne pas avoir envie de te satisfaire ?
Alors que je t’imagine, ventre en avant, regard plissé et inquiet.

Le macaron sur pattes comme tu la nommes, n’a plus de pattes ma roide.
C’est un image bien évidemment, mais elle est réaliste.
Elle n’est pas prête de repartir courir la campagne avec ses molosses. Eux-mêmes ont subi quelques dégâts d’ailleurs.

Cela me fait penser qu’il est tout aussi important de les soigner eux aussi.
Si Yolanda perd un œil, il faudra bien quelques guides pour la mener sur les chemins.
Mais rassures toi, elle va bien...

Voilà, en vrac comme pour un ragout bien épais qui se doit de mijoter longtemps, les dernières nouvelles du front.
Les vraies de vraies hein !
Pas comme celles que tu peux surement entendre circuler à Saumur sur l’Anjou et les angevins.
Ta venue est doublement importante et attendue.

Inutile de te dire qu’en plus de m’aider à soigner notre friandise bien effritée, un retour aux sources angevines ne peut que t’être salutaire à toi et MON filleul…

Voilà ma frangine.

Alors, tu cesses de grommeler.
Tu fais un baluchon rapide, comme au temps heureux des escapades et tu suis mon messager, qui en plus d’être dévoué n’est pas désagréable à regarder.

Interdiction de te fouler ne serait ce que le petit doigt.
Tu as obligation d’arriver entière et de bonne humeur, toi et ton ventre rond.

Cerd

_________________
Cerdanne
Bout de parchemin reçu, froissé et tout taché.
Quelques mots lus avec difficulté tant les lettres sont tordues.
Une énigme qui va occuper une bonne partie de sa nuit. Le B déchiffré en fin de message lui donnera du fil à retordre.

Parce que si elle pense à Bert la gourmande, l’écriture brève et maladroite ne lui ressemble guère.
C’est après en avoir débattu avec sa mémoire qui a cherché à identifier les pattes de mouches posées sur le vélin qu’elle est revenue à sa première impression.
C’est Bertrade et pas une autre qui lui a laissé ce message sibyllin.



Citation:
Château d’Angers
11 janvier 1461, à la nuit tombée.

Mâme,

Le veau Marengo est prêt.
Je répète : Le veau Marengo est prêt.
Les trompettes sont encore dans le pré. (Grand bien leur fasse. Une bonne gelée les rendra toute attendries une fois cuites.)

« IL » se tiendra debout sur la plus haute branche, comme à son habitude .
« IL » sera sur la plus haute.

C.


Parce que l’amitié c’est aussi ça… comprendre et ou attendre sans comprendre des jours meilleurs.
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Anaon
    Le choc. C'est toujours la même rengaine. Une pensée qui se pète la gueule et un vertige au fond des tripes. Les yeux qui parcourent les lignes sans les comprendre. Leurs sens qui sonnent creux... ou qui tintent comme un glas. C'est le silence. Son estomac se rétracte en une poigne acide, mais l'esprit ne percute pas. Ou si peu. Formidable machine d'autodestruction que voilà.... Autant que de survie. Il ne commande pas la panique, non. Il bloque l'angoisse, mais gèle la femme dans un mutisme glacial.

    Les azurites se relèvent pour embrasser le vague, puis c'est tout le corps qui suit l'ascension. Une main sur sa panse, elle se rapproche de la porte où attendent la domestique et le messager qu'elle a mené à elle. Les prunelles cobalt restent figées sur le mur en face... à moins que ce ne soit le vide qu'elles contemplent obstinément.

    _ Faites apprêter un coche... Aux couleurs de Château-Gontier bien visibles. Des malles aussi. Mettez y quelques habits pour moi et ainsi que pour la Duchesse. Des robes amples, confortables... simples. Et tout ce qui pourra ajouter à son bien être... Preniez du linge propre pour des bandages.

    Le timbre est calme. Trop sans doute. Déjà le chaperon emprunte les couloirs en continuant de dispenser ses directives.

    _ Venez avec moi, il faut que nous regroupions les onguents et les herbes...

    Partir. Partir, vite. Maudite Cerdanne et ses mot-rasoirs planqués dans du velours. Qu'est-il arrivé à Yolanda exactement? Pourquoi? Quand? Comment? Qu'a t-elle bon sang? Elle se promet qu'une fois arrivé à Angers - s'il lui est permis d'arriver – elle apprendra au chardon à parler autrement qu'en sibyllin. Pour le moment, elle n'a pas à chercher à comprendre. Elle se doit de faire vite en présumant le pire. Prévenir les petites aussi qu'elle quitte le navire. Rester vague, pourtant, ne pas les inquiéter. Et quand l'heure sera venu, partir.

    Cette fois, il n'y aura pas de réponse au Chardon.

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
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