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[RP] Les Pairs de France enfermés à Paris? Que nenni!

Ingeburge
[Angers, hors les murs, sauterie royale, boudoir dourdannais]




Angers, donc.

Ingeburge avait suivi comme un petit mouton avec les autres membres de la Compagnie d'Artus. Cette fois, pas moyen d'y aller en voiture, elle aurait bien voulu pourtant surtout qu'elle en avait une à disposition. Mais voilà, si elle avait pu faire Auxerre-Troyes puis la brousse troyenne-Chinon en coche, maintenant qu'elle était revenue sous la bannière royale, elle devait faire comme tout le monde, enfin, comme tous ceux ayant un cheval : elle avait donc grimpé sur son frison, tant bien que mal. Plutôt mal, elle avait encore... mal. Docile comme depuis le début de cette guerre, elle avait pris sa place dans la file et avait chevauché sans jeter un œil au paysage, sans s'enquérir d'où ils allaient, se préoccupant uniquement de son bras blessé qu'elle avait fait bander tout contre son corps. Rien d'autre ne l'intéressait qu'elle, si on leur avait demandé de bouger, c'était forcément pour une bonne raison. Et puis, elle se doutait que l'idée n'était pas de rentrer benoîtement à la maison et si elle ne demandait pas d'action, ne s'estimant pas suffisamment encore remise, quitter le cloaque saumâtre de Saumur n'était pas pour lui déplaire.

Et finalement, on lui avait annoncé Angers. Logique, même s'ils auraient pu moins avancer au cours de la nuit. Il n'y avait aucune raison de se rendre dans un Poitou qui s'était intelligemment désolidarisé des menées angevines en Domaine Royal. Angers et nouvelle installation, pour une durée indéterminée. Il y en avait du monde! Bien plus qu'à Saumur, et forcément quelques têtes connues vu la concentration de sujets-vassaux-officiers royaux au mètre-carré. Alors que l'on dressait le double et vaste pavillon qui faisait office de modeste-piaule-en-temps-de-guerre à la marquise de Dourdan, celle-ci chargea un môme zélé faisant partie de son train d'aller se renseigner sur les forces en présence. Le mioche revint alors que la Danoise pouvait désormais profiter de ses appartements de toile et de velours et se voyait débarrassée des diverses protections qui la harnachaient. Le moutard conta par le menu qui il avait vu, quels noms lui avaient été confiés et Ingeburge s'exclama :

— Eh bien, l'on pourrait presque tenir céans une session de la Pairie.

La moue alabastrine de la Prinzessin se fit songeuse. C'est vrai que le contingent de porteurs de manteaux bleus doublés d'hermine était pour le coup fourni et qu'en dehors des exercices imposés par les obligations royales, elle ne voyait guère ses petits camarades. Du constat à l'idée, il n'y eut quelques secondes et Ingeburge rédigea quelques billets pour ses com-pairs retrouvés. Au sein de la Compagnie d'Artus, ils étaient trois : le marquis de Senlis, le comte du Tournel et elle-même. Et voilà qu'à la faveur des révélations du gosse, elle avait appris que la princesse d'Igny, la duchesse de Corbeil, le marquis de Rosny, les ducs d'Alluyes, de Montlouis et de Trun étaient également de la partie. Si ce n'était pas merveilleux! Les morceaux de parchemin noircis et scellés, l'on en chargea le gamin qui d'espion devint messager et des ordres furent jetés pour préparer la réception en deux minutes concoctée et réaliser tous les souhaits exprimés.

Quand les invités arriveraient, ils seraient introduits sous le dais du double pavillon; tous pourraient ainsi voir les Pairs de France réunis qui non, ne passaient pas leur temps carapatés à Paris. L'occupation sur le terrain, ça les connaissait. Sous l'avancée de toile retenue par des piquets, des nattes de jonc avaient été étalées au sol et garnies de carreaux de tapisserie, des chaufferettes sur lesquelles avaient été jetées des herbes odorantes et posés des couvercles à trous avaient été allumées, des lanternes avaient été accrochées, des faudesteuils disposés en demi-cercle et sur une petite table à tréteaux, l'on pouvait trouver deux barriques en perce, des carafons, des timbales et de quoi se sustenter. C'était peut-être la guerre, et c'était peut-être même la guerre en Anjou, mais la marquise de Dourdan qui était vêtue comme si elle organisait un raout mondain à Paris n'allait pas se comporter comme une pécore. Surtout quand il s'agissait de recevoir ses com-pairs. Ce qui expliquait qu'elle avait consenti à passer son manteau de Pair sur ses épaules. Bon, le froid hivernal aussi. Mais jamais ô grand jamais elle ne le reconnaîtrait.

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Actarius
[Angers, hors les murs, sauterie royale, boudoir dourdannais]

Angers, oui.

Du mouvement, enfin, du mouvement salvateur pour un Comte qui se rouillait dans sa calme routine du campement de Saumur. L'appel du départ avait résonné comme un appel du large, promettant mille aventures aussi fabuleuses que merveilleuses. Oh ! Il la voyait déjà sa charge épique fendant le flot des Angevins de sa lance mortelle puis de sa lame impitoyable. Oh ! Il se voyait déjà grimpant à l'échelle sur les remparts où il mènerait un héroïque combat, épée au clair, regard en rage. Oh ! Il se voyait déjà emmener ses compagnons en une offensive décisive dans les rues d'Angers. Oh ! Il voyait déjà son armure rougie de sang. Il avait vu bien des choses durant le trajet, alors qu'au final, la dure réalité était criarde de cynisme: La Compagnie d'Artus avait troqué un campement pour un autre - ou plutôt en avait démonté un pour en rebâtir un autre dans un nouveau lieu. Un endroit où la routine succéderait à l'attente, la lassitude à la routine, la révolte à la lassitude, l'abandon à la révolte et le départ à l'abandon. D'heureuses perspectives en somme pour un Phénix sur le point de s'éteindre.

Mais une missive venue du Languedoc tout d'abord lui apporta un précieux réconfort. Il avait laissé les terres qu'il chérissait tant depuis des semaines et y avait abandonné bien de l'amertume sans pour autant oublier. Il n'était parti qu'avec un seul regret, celui de n'avoir pu le revoir. Le chapeauté n'était reparu qu'une fois le Comte éloigné. Une lettre, puis une réponse et à nouveau le silence. Un silence désormais rompu. Oui, ce message venu du sud lui apporta un peu de cette chaleur qui lui manquait et il s'empressa d'y répondre avec une rare sincérité. Car entre tous, le Traverse restait son plus fidèle ami languedocien. Les nouvelles n'étaient pas franchement bonnes, néanmoins il y avait quelqu'un au moins chez lui pour se soucier de lui et prendre de ses nouvelles, c'était toujours cela de pris. Il apposait son scel lorsqu'on le surprit avec une invitation qu'il n'attendait pas. S'en suivit l'envoi de deux messagers. L'un prendrait la longue route du Languedoc, le second préviendrait l'hôte de sa venue. Puis arriva le temps de se préparer, de troquer la martiale armure pour un sobre, strict et sombre pourpoint de velours au col monté, pour des pantalons plus clairs et dissimulés dès le haut des mollets par de longues bottes de cuir noir. La taille était soigneusement découpée par une ceinture de laquelle jaillissait un fourreau, car rien ne disait que l'ennemi n'attaquerait pas durant cette petite et charmante coterie. Enfin, le mantel de la charge pairiale complétait une mise coutumière de par sa sobriété.

Le Phénix s'offrit même le luxe d'une séance de rasage. Car sa barbe habituellement taillée avec précision avait été négligée ces derniers temps, la faute au conflit. Bref, il parut bientôt fringant à l'entrée du double pavillon, s'extasia de l'aménagement, reconnaissant bien là le goût et le soin de l'irrésistible Prinzessin, huma les senteurs délicieuses lorsqu'on l'introduisit sous la toile de cette antre fort bien tenue et, ma foi, bien moins "militarisée" et épurée que la sienne propre. Son regard finit par croiser la divine Bourguignonne, la Marquise dont on ne pouvait qu'elle n'avait pas besoin d'être ambassadrice pour que ses soirées fussent toujours un succès.


Votre Altesse, commença-t-il de sa voix ensoleillée. Merci pour votre invitation et cette fort belle idée. Oui bon, ce n'était pas une entrée très originale, quoiqu'en y regardant bien, on pouvait percevoir, ou plutôt elle pouvait percevoir cette lueur amoureuse dans ses yeux, qui rendait cette arrivée particulière faute d'être originale.
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Lexhor
[Angers, hors les murs, sauterie royale, boudoir dourdannais]

Angers, enfin.

Cette fois il y était et il n'avait pas envie de sucrer des fraises. Quoi que, des fruits rouges agrémenteraient bien la ration quotidienne. Mais ce n'était pas la saison.
Lancer l'assaut, emmener ses hommes s’engouffrer dans un trou béant créé dans les remparts et prendre le château d'Angers. Voilà ce à quoi il aspirait et ce qu'il avait en tête, regardant la ville qui se dressait devant lui.

Peu importe ce qu'il s'était passé, peu importe ce qu'il se passait, le pair ne pouvait réprimer un sourire. Et son enthousiasme.
Son regard se détourna vers l'est, en direction de la Touraine, d'où il puisait sa force. Ce n'était certainement pas sa ration quotidienne qui lui procurait toute son énergie.

C'est alors qu'un message lui parvint. Il le lut et un sourire se dessina de nouveau sur son visage.

Ha, elle ne peut pas se passer de moi ! Grande idée que cette convocation dans cette circonstance.

Lexhor ne prit pas la peine de se pomponner plus que ça. Une armure plus légère, un brin de toilette rapide. Il faut dire que lui n'avait pas les même intentions que d'autres envers le PIP.
Il enfila son manteau de Pair et prit la direction de la poterie du coin. Il ramènerait peut-être une cruche. Ha non, un pot, c'était un pot qu'elle avait dit. Ou bien une outre? Une amphore? En tout cas surtout pas une cruche !
Guilleret, il marchait en fredonnant un petit air qu'il reprit plusieurs fois.
Arrivé près du boudoir improvisé, on pouvait l'entendre chantonner, et toujours lorsqu'il fit son entrée, car on ne peut s'interrompre dans une chanson.


"Tout va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien."


Légeère inclinaison du buste.

Dieu vous garde, votre magnificence, votre grandeur. Je ne dérange point? J'ai reçu pli me demandant de me rendre séant icelieu. Et je suis là.
Une saisine flamande à traiter en urgence vos seigneuries?

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Mariealice
[Angers, Angers, l'arrêt ne dure jamais.]

Je m'emmerde.

Oui la phrase avait été lâchée à haute voix à défaut de l'être de façon intelligible. Quoique vu le ton employé, si on n'avait pas compris les mots, le sens global devait être clair.

Parce que oui elle s'enquiquinait grave la brune, à courir d'une ville à l'autre sans bien comprendre à quoi on jouait dans cette partie là. Si c'était à chat, elle aurait volontiers répondu qu'elle avait passé l'âge de se percher sur un arbre pour que l'on ne l'attrape pas. Si c'était à j'épuise les hommes et femmes avant les combats, la stratégie était certes innovante mais totalement imbécile. Si c'était à on fait la guerre, elle conseillerait bien quelques universités à certains histoire de prendre des cours. Parce que bon sang de bon soir, elle en avait ras les bottes. Du coup, les écuyers et autres hommes d'armes évitaient de la croiser ces derniers jours, histoire d'éviter au mieux une chausse volante, au pire des corvées supplémentaires qui n'avaient rien de réjouissantes.

Lorsque la missive arriva, le gamin repartit plus vite qu'il n'était arrivé, au vu du regard que la brune lui lança en prenant le parchemin. Reconnaissant le sceau, Marie se dit que soit il y avait un souci avec un de leurs fiefs, soit à la Pairie. Lasse, elle fit sauter la cire avant de lire incrédule les lignes écrites par la main de la Pipesque Montjoie.


Hein?

Oui ce n'était pas un grand discours mais au moins cela changeait l'entourage de ses grognements et autres énervements. L'interjection fut suivie d'une moue tandis que les doigts tapotaient sur le coffre sur lequel elle s'était assise. Quelle idée.... Et croyait-elle que Marie avait de quoi s'habiller correctement en pleine campagne? Non parce que connaissant un peu Ingeburge, nul doute que ce serait les petits plats dans les grands. Soupir. Gros soupir. Collant le parchemin sur la dite malle, planté dans le bois par une dague histoire que sa moitié ne la cherche pas, quelques ordres laissés avant de se diriger vers l'endroit de la sauterie. Propre mais clairement pas en tenue d'apparat, elle se retrouva donc face à une Marquise, un Duc et un Comte en manteau de Pairs tandis qu'elle se présenta juste avec son manteau fourré offert voici peu par Walan, une chemise blanche propre, des braies et des bottes noires cirées même si pas neuves. Le manteau bleu lui il était tranquillement à Paris, pas la place pour le trimballer en chemin.

Bonjour tout le monde.

Vous l'avez voulue? Beh vous l'avez.
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Ztneik
Voilà bien des semaines que le campement n'avait pas été établi de manière aussi importante. Après plusieurs semaines, voire plusieurs mois de mobilisations, le Duc de Trun était enclin, entre formalités administratives et chevalerie, à répondre positivement au regroupement proposé par Montjoie. Le Duché d'Anjou et sa Capitale Angers, il ne faisait en effet aucun doute que le lieux s’avérait tout à fait propice à quelques journées passées dans un calme plat. Un contingent bien fourni et de qualité était présent à proximité de la ville dont plusieurs Pairs de France.

Un moment de quiétude plus tard, affublé d'une barbe de quelques journées et après un modeste repas, le Pair toujours armé, rejoignit certains de ses collègues en prenant le temps de les saluer avant toute autre chose.


Vos Seigneuries...

Courtoisie de rigueur à l'adresse des premiers présents en les personnes du Roy d'Armes, du Phénix, de Lexhor et la Violette. Le Duc de Trun imaginait ses compagnons d'infortune luxueuse, marqués, même au demeurant d'une expérience dans ce genre de conflit. L'inexpérience, se disait le Duc, valait tout l'or du monde et continuait de penser qu'un monde sans conflit apparaissait comme un luxe lorsqu’il ne s'agissait pas d'utopie.

Des plus ravis de vous voir en bonne forme.
Qu'en est-il de vos compagnons d'armes ?

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