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[RP] When the sun goes down.

Astana
— Quelque part dans Saumur, chez la scandinave.

À la sorgue, l'on rentre en rangs serrés, on se presse chez les tauliers, dans les chaumières, à l'abri d'un âtre chaleureux. Les bougies s'allument les unes à la suite des autres, les flammes vacillent, tandis que certains se regardent en chien de faïence. Avec la ville aux mains des armées royales et la rumeur d'une maladie se propageant, la paranoïa surgit bien vite. Pernicieuse. Astana fait donc grève. Grève des bulots, grève des blaireaux, grève des pestiférés et autres cadavres ambulants. Trois jours déjà qu'elle avait quitté la tente irlandaise pour s'enfermer ailleurs, limitant ses sorties à l'Amer, situé une rue plus loin. Un midi, elle y avait croisé l'Humbert, et puis il y avait eu cette proposition... d'hébergement. Le Savoyard, ou la seule personne intimidant la blonde, quoi.

Allongée sur son pieu dans la pénombre la plus totale, la Danoise en convalescence cogite. Pas si sûr qu'offrir le gîte à son ancien compagnon réformé soit l'idée du siècle. Encore moins quand on considère la façon dont elle s'est tirée de Montauban, la fois dernière. Mais n'est pas butée qui veut. Simple élan de gentillesse, hein ! Martèles-toi le crâne avec ça, ouais. Simple élan de... Oh, que ça promet d'être prise de tête, cette histoire. D'ailleurs, ça l'est déjà. Le mal de crâne est un des signes avant-coureurs, pourtant. Merveilleux.

T'aurais dû t'en douter, Sa Blondeur, que t'allais te mettre dans le pétrin !


* Titre : Lorsque le soleil se couche.
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Saanne
Saumur dans le giron de la Lys. La nouvelle avait éclaté au petit matin, lorsque les troupes du Roy avaient investi les lieux. Pas l'ombre d'un combat dans la Compagnie d'Artus, qui n'avait pas même livré bataille depuis Essoyes, depuis la Champagne.
Les soldats grinçaient des dents, à plus forte raison quand il leur fut interdit de saccager la ville. Le sang des angevins leur avait pourtant été promis, et Sang Dieu pas une bataille depuis Essoyes...

Dans ce climat, l'Humbert était maussade. A moitié frustré par l'inaction, à moitié satisfait du devoir accompli. Mais à Saumur, il avait retrouver la blonde. Voilà bien autre chose que les affaires martiales. Voilà une douleur, depuis longtemps ensommeillée, qui se réveillait subitement.

Et pourtant, lorsqu'il l'avait croisé à l'Amer, c'était à peine s'il pouvait en détacher son regard. Le destin, ce plaisantin, avait lié la scandinave à Finn, l'acolyte implacable du savoyard. Et comme si cela ne suffisait pas, l'avait précipité mourante dans les pattes du même larron quelque jours plus tôt...
Ainsi, côtoyer Astana devenait inévitable pour Humbert, et se muait en une cruelle obsession.

Alors quand celle-ci l'invita à partager sa demeure, plutôt qu'une vieille tente délabrée, comment aurait-il pu refuser ? Entre deux sourires gênés, les pommettes empourprées à s'en péter les veines, il avait accepté, promettant de venir au soir...

Et le soir, on y était. Comme il régnait une atmosphère étrange dans les ruelles, un calme pernicieux et lugubre.
Le chevalier de Bouillon avait rallié la bâtisse indiqué, le cœur serré, et frappa trois coup à la porte...

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Astana
Trois coups, et les paupières qui s'ouvrent soudainement. Un sursaut. L'heure est venue de se mouvoir, Blondeur. Avec toute la délicatesse d'une hache entaillant un arbre, la Danoise pose pied à terre en accusant un grognement douloureux. Foutue jambe, foutues côtes, foutues Vous ! Au prix d'un effort considérable, elle parvient à s'extirper hors du lit, puis hors de la chambre tout court sans y laisser sa carne. Ne lui reste qu'à traîner la patte jusqu'à la porte... si tant est qu'elle ait le courage de l'ouvrir pour laisser entrer le savoyard. Personne d'autre ne frapperait chez elle, même pas Sergueï. Et encore moins trois fois. Ah, cette obsession pour les détails...

Devant l'entrée, l'Astana prend une longue et ô combien profonde inspiration, avant de tourner la clef par trois fois dans la serrure. La lourde s'ouvre dans un grincement, Humbert apparaît, et la blonde d'avaler sa salive comme une pucelle effarouchée. Faiblardise bien vite envoyée valser par un glacial et un peu trop surjoué :

Heureuse de te voir ici, Humbert. Entre.

Elle s'efface légèrement sur le côté, s'appuyant dans l'encadrement de la porte, avant de remarquer qu'il n'y a guère que l'âtre comme source de lumière.

Pardonne l'ombre régnante, tu veux ? Je... mh, dormais.

Ha, vraiment ?
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Saanne
« Il est encore temps de reculer Humbert, songe donc à l'état dans lequel tu étais la dernière fois quand la belette t'as ramassé en morceaux. »

*Toc*

« Te voilà à peine débarqué dans cette satanée ville, que tu te précipite déjà chez elle, mais qu'espère tu trouver ? »

*Toc*

« Peine perdue, tu es bon à pendre, mon pauvre Humbert... A quoi sert donc le repentir ? »

*Toc*

« Trois coup, vieil imbécile, te voilà démasqué ! » 


Combien de temps à poireauter devant cette porte ? Une éternité peut-être, une fraction de seconde tout au plus. Il ne saurait le dire, tout absorbé qu'il est par les démons du passé qui resurgissent. S'explique-t-il au moins ce qu'il vient faire là ? Rien est moins sure...

*clic*

Sursaut !

*clic*

Nous y voilà !

*Clic*

La porte s'ouvre...

Un éclair traverse le regard du savoyard apercevant la scandinave. Une tétanie d'une seconde à peine, où le visage figé de la blonde remonte dans son esprit... En dépit du temps, toujours semblable à celui qu'il croisa pour la première fois.
Une chaleur vive s'étend dans l'estomac du brun, il se consume le faciès pourtant impassible, les yeux plongés dans ceux d'Astana.

Salutation glaciale, il hoche la tête, et entre...

Ses iris sont irradiées par la lueur pourtant faiblarde du foyer, alors que la porte se referme derrière lui. Est-il vraiment là où il croit être... pris au piège ?

Ses lèvres s'étirent légèrement de crispation, son mutisme naturel refaisant surface. Pourtant, il faut bien dire quelque chose. La voix faiblarde, qu'importe ! La gorge sèche tout d'un coup, et les mots qui se détachent comme un relief sur un mur de silence 
:

- Merci de ton accueil... Tana.

Péniblement, il lui sourit. Mais pourquoi est-ce si dur ?
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Astana
Situation critique. Sourire crispé qui en dit long.

L'espace de quelques secondes, Astana hésite à ouvrir la porte sur la nuit au dehors pour le chasser. Sauve-toi Humbert, le piège inconscient se referme et personne ne sortira plus. Peut-être est-ce par pur égoïsme qu'elle lâche ainsi la poignée et se contente de tourner la clef. Trois fois. Par pur égoïsme, oui, parce qu'elle a des choses à dire. Autant en finir. Tirer un trait, tout rayer, raturer, et commencer une nouvelle page. Ou pas. Elle tente un sourire foireux, qu'il ne doit même pas voir tellement il fait sombre, ici.


C'est normal.

Silence gêné. Raclements de gorge successifs.

Ça aurait été tellement plus simple à écrire par lettre. Le fait que la Danoise ait des soucis à l'oral n'est pas une grande nouvelle. Alors quitte à s'enfoncer un peu plus et à y revenir plus tard... elle opte pour la technique bien connue de « la nuit porte conseil ». Esquive.

Tu prendras ma chambre, durant ton séjour.

Elle porte un regard circulaire sur la pièce. Ce n'est pas chez elle. Ça ne l'a jamais été. Le mobilier fait clairement défaut à la demeure. Il n'y a guère que sa propriété à la Cité des Saules qui ait été meublé, fut un temps. Ici, tout évoque la fuite, l'absence. Le jemenfoutisme patent. Les grisâtres terminent leur course sur la porte menant droit à sa chambre, seul endroit à peu près confortable de la baraque.

Je dormirai ici.

Elle désigne l'autre lit, calé dans le fond de la pièce, vers la droite. Les lèvres se pincent. Hein, que tu vas aller te coucher Humbert ? Tu vas tout d'même pas nous obliger à avoir cette discussion cette nuit, quand même ?
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Saanne
L'obscurité accentue le flottement entre deux répliques, ou deux soupires... Difficile au savoyard de bien discerner les lieux. C'est sombre. C'est vide. L'austérité de la Réforme mise à nue. L'atmosphère est pesante, mais cela tient plus à nos deux oiseaux qu'à la pièce elle-même.

D'ailleurs, couvert par la pénombre, le brun ne la lâche pas des yeux. Elle avait refermé à clé derrière lui, et cela lui contracta la poitrine, comme lorsqu'on passe la corde autour du coup d'un pendu.

Mais n'avait-il pas déjà entrevue cet instant, quelques fois dans ses songes. Ces curieuses retrouvailles, entremêlées de gêne et de rancœur...
Ils avaient été liés l'un à l'autre sur le sceau de l'effervescence et paradoxalement gravé leur union dans la chaire... Celle d'une inconnue, portant à jamais leur initiale dans le dos, sans autre raison plus évidente que la passion qui dévorait leur âme, à l'un et à l'autre.

Est-ce donc cela la matière de leur lien ? Empreinte de folie, jadis, et encore aujourd'hui ?

Le brun en a mal au crâne, occultant presque la présence physique, il est plongé plus loin, comme aspiré par les abîmes que lui évoque la scandinave... Pourtant elle, elle le ramène sur terre vêtue de son manteau de glace...

Elle lui parle de prendre sa chambre. Il ne distingue qu'à peine son visage. La raison le rattrape : pourquoi prendrait-il la chambre d'une éclopée ?

- Non ne t'inquiètes pas, je dormirai là.

Ses paroles suivent ses pensées, méfiance ! Il dépose son bagage près de la couche. Rien d'imposant, une couverture de voyage, un tonnelet de vin, quelques breloques. Au moins il s'est libéré de ses songes, bien que les mots lui manquent encore. Il n'a jamais été un grand bavard, la walkyrie non plus. Acclimaté à la pénombre, il distingue mieux les contours, se détend un peu. C'est la première fois qu'il se retrouve seul avec elle depuis...


- J'ai apporté du vin. Tu en veux ?

Voilà au moins un terrain d'entente. Peut-être un moyen de rompre la glace...
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Astana
Froncement de sourcils. Demi-tour gauche. Et la blonde de s'en aller cueillir deux verres qui trônent majestueusement sur la plus grande table de la pièce, près de l'âtre. Tu ne t'en tireras pas comme ça, jeune homme. C'est orgueilleux, une bestiole pareille, on l'a déjà dit. La contredire est une mauvaise idée. Elle s'installe de fait sur une chaise qui lâche une plainte d'agonie, l'invitant à la rejoindre de sa main valide, impassible. C'est qu'elle porte bien son surnom, la Banquise...

Je ne te laisse pas le choix... pour la chambre. Tu...

Elle tousse et doit s'arrêter quelques instants. Le temps de ravaler ses maux, et de s'essuyer la bouche d'un revers de manche.

... es mon invité. J'ai le sens des conventions. Un minimum.

La dextre se loge sur sa clavicule encore endolorie. Sale bête vicieuse. Juste le temps de fermer les yeux et d'accuser une grimace douloureuse, que l'Humbert a rempli leurs verres de liquide carmin. La blonde s'en empare d'une main tremblante, le corps n'ayant pas encore récupéré toutes ses facultés, trempe ses lèvres dedans et... tire la gueule tout net. Sa mine se décompose. Du vin de Cahors. Leur boisson de prédilection à l'époque montalbanaise. Et bim, dans ta gueule, la Danoise ! Elle écluse fissa, pour faire passer le goût amer du breuvage, qui appelle, lui aussi, des explications.
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Saanne
L'attribution des lits semble une affaire bien peu rentable à négocier. D'abord parce qu'il se butte contre un mur, et ensuite parce que cela ne présente pas grand intérêt aux yeux du savoyard. Son hôte dormira là où elle le souhaitera. Et lui ma foy bénéficiera d'une couche un tant soit peu confortable pour la première fois depuis des semaines...

D'ailleurs, dans ses souvenances, et d'avoir aussi pratiqué la sulfureuse belette, il sait très bien que c'est le genre d'animal à ne point attaquer de face. Surtout que sa suggestion a fait mouche. Ultime réserve qui lui reste depuis son départ de Guyenne, et qui tombe à point nommé en une pareille occasion.

La réaction de la blonde démontre qu'il a touché un point sensible et lui arrache un léger sourire, qu'il dissimule aussitôt dans le fond de son verre. Il se réjouit l'Humbert ? Non, c'est surtout nerveux, tout doué qu'il est pour les confrontations avec le sexe opposé.

Machinalement il se ressert un verre, et celui de la blonde au passage, au risque que celui-ci lui soit projeté au visage.


- Soit !

Dit-il laconiquement en guise de reddition, et de lui tendre le verre. Son esprit nébuleux se remémore cependant la discussion qu'ils avaient eu, lorsque Sa Blondeur invita Monsieur le Chevalier à partager son logis... C'est périlleux ! Et ces paroles qui devancent encore les pensées... trop tard !!!

- Tu ne m'avais pas dit qu'il y avait cinq chambres chez toi ?

Fit-il remarquer sur un ton calme.
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Astana
T'as gagné une bataille mais pas la guerre, Sa Blondeur. Il a bien failli te couper l'herbe sous le pied.

Machinalement, la jambe droite s'allonge sous la table, tandis qu'elle jauge son adversaire par dessus le verre porté à ses lèvres. Quelque chose a changé chez le Savoyard, sans qu'elle sache encore quoi. Chose qui la perturbe grandement. Les mois passés à guerroyer, peut-être ? Elle finira bien par mettre le doigt dessus. On n'connait jamais vraiment les gens. Le verre est reposé sur la table, un geste vague désigne l'escalier se trouvant derrière elle.

Trois autres là-haut.


Le regard s'accroche au sien.

Je ne te fais pas visiter, mon état ne me le permet guère.

Une brève pensée s'échappe pour s'enfouir au coeur du mois de Novembre précédent. Une soirée de disette dans une taverne perdue dans la pampa tourangelle. La Danoise avait parié avec les slaves que cinq chambres seraient à leur disposition sur Saumur quand ils le voudraient. Somme toute, la bande n'avait mis qu'une fois les pieds ici, et l'Astana ne montait plus à l'étage depuis. Conséquences de paris inutiles. Haussement d'épaules, et la langue de claquer contre le palais, agacée.

Je pourrais me reconvertir en aubergiste, si les choses venaient à mal tourner.

L'ombre d'un sourire lui est adressé. C'est qu'il faudrait songer à se détendre un peu.

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Saanne
Un regard porté un peu plus loin, il n'avait pas remarqué l'escalier jusque là, qui revient aussitôt se ficher dans celui de la blonde. Voilà qui répond à sa question. Il est évident qu'il n'irait pas faire monter les marches à la danoise, ça ne l'intéressait pas vraiment de visiter de toute façon. Il se tasse un peu plus sur sa chaise, savoure la tanin bien prononcé du vin de Cahors.

- Sans doute, oui.

Tant de choses avaient eut lieu, depuis l'époque montalbanaise, qui se hissaient comme une barricade entre les deux anciens amants. Des chemins différents qui les ont amené là, dans cette baraque austère, attablés et mal à l'aise...
Enfin elle lui sourit. Maigrement d'accord, mais cela sonne comme une trêve passagère.
Le feu crépite timidement dans l'âtre, fait danser les ombres autour d'eux, réchauffant à peine la pièce, et l'ambiance au passage.
Humbert se demande à quels desseins Déos avait jugé bon de les réunir. N'avait-il pas, depuis lors, renforcé ses idéaux de vertus, de spiritualité ? Être ici, c'est comme un aveux de faiblesse. Face à celle, qui seule, a vraiment su briser ses défenses. Pourrait-il seulement se targuer d'une conduite chaste en se présentant à elle ? Non, bien sur, quelque chose en lui le consume, bien que son esprit le refoule dans son subconscient à ce moment précis.

Bercé par les flammes, il la contemple comme un vestige soudain réapparu d'entre les décombres. Sa respiration lente s'entrecoupe de quelques gorgées de vin. Et ce silence en devient presque confortable, qu'il ne se résous plus à le rompre... Qu'y a-t-il donc sous cette banquise, Sa Blondeur ? Que te souviens-tu vraiment, de ce que nous fumes jadis ? Que reste-t-il encore de ce rêve enivré que tu as brisé ?
Il est là, et bien là ton Humbert, que vas-tu donc faire de lui ?

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Astana
Sans doute ?!

Sans doute tu ferais une bonne aubergiste, ou sans doute j'ai plus rien à te dire ? Parce que l'archiblonde aimable comme une porte de placard qui se reconvertirait en aubergiste, ça marquerait le début d'une belle blague foireuse... qui ferait rire trois pélos tout au plus. Le silence perdure, les taiseux s'observent. À plusieurs reprises, Astana ouvre la bouche puis se ravise, aucun mot n'étant en mesure de franchir la barrière de ses lèvres. Elle termine son verre en avance et se ressert dans la foulée. La colère monte, s'insinue dans les veines danoises.

Le vin de Cahors est nocif pour toute personne ayant des choses à se reprocher.

Frustration. Les souvenirs lointains de leurs nuits passées lui explosent en pleine tête.

Qu'est-ce que tu fais là, Humbert ?

Verre reposé d'un geste sec sur la table. Clac.

La Belette ne t'a pas prévenu, ne t'a pas interdit de mettre les pieds ici ?


Qu'est-ce que tu fiches ici alors que je t'ai brisé. Qu'est-ce que tu fiches ici alors que je suis partie sans même me retourner, sans même te répondre. Qu'est-ce que tu fiches ici alors qu'on cours à la catastrophe. Qu'est-ce que tu fiches ici alors que tu devrais me maudire. Qu'est-ce que tu fiches ici...

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Saanne
Nous y voici ! Le rythme s'embrase, les verres descendent plus vite qu'ils ne se servent... Pauvre tonnelet, sauras-tu contenir tant de mois de silence ?
Dans l'altercation de la blonde, Humbert semble retrouver quelque chose de familier. Cette fois oui, les plaies sont réouvertes.

Ce « Sans doute » maladroit l'a fait bondir... Il voulait dire en fait, tu ne seras pas aubergiste, je n'escompte pas te laisser là, à Saumur. Mais un savoyard, ça ne s'exprime pas mieux qu'une Scandinave, ça comprime en fait...

Que fait-il là ? Et bam ! Fin de la trêve... Il boit d'un trait, se ressert, accuse un nouveau choc à l'énonciation d'une Musteile. Cette belette s'est toujours immiscée entre eux deux. Le souvenir lui remonte à la tête, lui vrille les tempes.


- Je...

Bien sur qu'elle hurlerait si elle le savait là. L'avertissement avait été lancé il y a bien longtemps... et ces temps-ci il était loin d'être en odeur de sainteté aux yeux de la rousse. Pire, il flirtait avec son courroux.

Mais la blonde, comment sait-elle ? La Bertrix l'a-t-elle mise en garde elle aussi ? Faut-il qu'elle soit venu mettre ses pattes une fois encore dans cette affaire ?
Le brun serre les dents à cette pensée. Il n'a pardonné à l'autre ses interventions jadis, pas plus qu'à Astana, mais a tu cela tout ce temps.


- Je n'ai cure de l'avis de Scath !

Longue et ample gorgée de vin, pour faire passer la tirade qui lui déchire les lèvres. Et de reprendre, un brin blessé par l'estoc de Sa Majesté des Glaces :

- Je suis là parce que tu l'as voulu.Et que, par les temps qui courent, Déos à jugé bon de te ficher sur ma route, et moi sur la tienne !

Vraiment ? Tu veux t'aventurer sur ce terrain Humbert ? Tournes donc ta langue avant de parler...
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Astana
HA... mais Moi, j'étais là avant ! Ça fait des mois que je moisis à Saumur ! Il a bon dos Déos de t'amener ici !

Comprendre : fallait aller faire votre guerre ailleurs.

C'est qu'elle l'a mauvaise, la bestiole. Et comme brailler n'arrange rien à son état, elle fiche la dextre au niveau de son flanc droit, sourcils froncés. Il ne faut pas relever l'affaire Musteille, tout compte fait. Déjà d'une parce qu'elle lui a illico interdit de toucher à ne serais-ce qu'un cheveu du Chevalier de Bouillon, et de deux parce qu'elles ne sont pas amies pour rien. Qui se ressemble s'assemble. À ceci près que la Bertrix est un poil plus possessive, et que la blonde a tendance à se tirer dès qu'elle ne maîtrise plus la situation.


Et puis, je n'ai rien voulu du tout. C'était...


Réfléchir. Remplacer quelques mots par d'autres, moins assassins, plus fourbes.


Par PURE gentillesse !


Et d'opiner vivement du chef pour appuyer son mensonge, avant de tirer la gueule de nouveau. Lippe retroussée.

Tu es là parce que tu le veux bien. Je ne t'ai pas obligé à venir. D'ailleurs... D'AILLEURS, puisque c'est SI horrible, tu sais où est la porte.

Ou l'art de retourner la situation et de rejetter la faute sur les autres. Plus ou moins.
Trois personnes bien distinctes sont présentes icelieu. Humbert, Astana, et son Égo.
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Saanne
- Tu sais bien que ce n'est pas de ça que je parle !

Se défend-t-il dare-dare, se remémorant les quelques courriers qu'ils s'étaient échangés voilà plusieurs semaines. Lui quittant Saumur pour rallier la Bourgogne et l'armée du Roy, elle y arrivant le lendemain de son départ...
Il s'en était fallu de peu, pour que ces deux là soient réunis, voyagent ensemble même. Mais la parenthèse s'était refermée comme elle s'était ouverte, par le fruit du hasard.

Le Chevalier n'y a pas repensé jusque lors, et cela lui saute aux yeux désormais. De ce qu'il en sait, ce n'était pas prévu que la blonde reste à Saumur. Comment peut-elle être de si mauvaise foy ?
Tourne ta langue ! Tourne ta langue ! Il se retient d'arguer dans ce sens, ni d'en revenir à cette histoire d'engagement auprès de Finn. De toute manière elle en est consciente, n'attaque pas de face pauvre fou...

Il tente de se décrisper avec une nouvelle dose de Cahors, la regarde, l'observe, cette furie venue du Nord. Ce n'est pas lui, un Tarin, qui va se laisser mordre par le froid. Trouver un moyen de désamorcer cette bombe frigorifiante.


- Je n'ai jamais dit que c'était horrible. D'ailleurs, je ne nie pas, je voulais te voir.

Un ton mesuré, voilà qui est de bon aloi. Le brun dans une gestuelle bien rodée, rempli à nouveau les deux verres, et en place un sous le nez de la danoise.
Il ne pourrait que perdre en continuant ce jeu d'estoc. Ce n'est pas son fort, surtout face aux femmes, et à plus forte raison celle là.
Son regard change, trahi un sourire plus franc sur un visage qui commence à se teinter de rouge. Le vin aide bien sur, mais sous ses airs de méhariste aguerri, il demeure intimidé par la blonde
.

- Depuis tout ce temps, n'as-tu rien à raconter ?

Ose-t-il, en se rasseyant sur sa chaise.
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Astana
Chaud/froid désagréable. Il gueule pour se radoucir quasiment aussitôt, avec pour effet d'affaisser les épaules de la Danoise. Elle retrouve son calme bancal. L'égo a beau être infiniment grand, le cours des choses l'est encore plus. Et si une chose demeure inchangée depuis tout ce temps, c'est bien leur intimidation respective. C'est un paradoxe inexpliqué qui se passe de mots.

Il ne nie rien. Elle nie tout en bloc.
Il les ressert. Elle boude son verre.


Des choses à raconter... il y en a un tas, et si peu à la fois. Raconter quoi ? Les semaines d'errances ? Les amitiés mortes et enterrées ? Les passages en la Capitale aussi fades que décevants ? Les larcins ? Les mairies du Bourbonnais saccagées ? La fuite qui en a découlé pour un blond dont elle est tombée enceinte ? Ce pois qui n'a jamais vu le jour ? L'abandon qui a suivi, avec un séjour forcé à Bruges en prime ? Oh. La rencontre avec le Hibou qui l'a trouvée déplumée, peut-être ? Non plus. Alors... les retrouvailles glaciales avec Johannes et l'arrivée à Paris ? Ah ! L'escorte de la fille d'Agnès jusqu'à Saumur où elle est restée depuis ? Et l'abandon de Johannes, encore ? ... Mieux vaut taire tout ceci.

Rien qui en vaille la Peine, non. La Fronde devait être nettement plus intéressante, je suppose.

Elle blêmit, s'empare de son verre et finalement l'écluse fissa, avide de courage liquide.

Je te dois des excuses.

Dit-elle, le regard ayant perdu toute hargne. Ainsi dépose-t-elle les armes.
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