Erwelyn
… poil au nez !
Elle la regardait, cette église dans laquelle ils s'étaient dit oui, plus d'un an auparavant. Plantée sur la place donnant sur le lieu Saint, bien emmitouflée dans un manteau chaud et sobre, Lynette avait les prunelles fixées sur cet endroit qui avait vu un homme et une femme se marier. Certains le savaient – Lynette et Vaxilart – certains s'en doutaient – la famille Mirandole qui n'avait jamais pu la piffrer – d'autres l'ignoraient – les poneys roses – mais ce mariage avait été une grande mascarade, un piège dans lequel Lynette et Vaxichou étaient tombés, une mauvaise blague du duc des années auparavant qui avait mal tournée. Il l'avait fait passer pour sa femme, ou plutôt son grand amour, devant les poneys roses, erreur fatale. Qu'est-ce qui avait bien pu lui prendre ce jour là ? Mahaut et Orka s'étaient alors engouffrées dans la brèche, voulant organiser le plus rapidement possible ce mariage fou. A rajouter à cela, Vaxilart avait balancé la dernière bombe : que Lynette attendait un enfant de lui.
Dur de revenir en arrière et de dire la vérité ensuite aux deux poneys roses surexcitées par la nouvelle. Il était impossible pour elle de le faire, et elle savait bien aujourd'hui qu'elle aurait du prendre son courage à deux mains et ne pas plonger dans ce mensonge, pour avouer aux poneys la vérité. Désemparés, les deux protagonistes de l'histoire n'avaient pu que se laisser emporter par tout ceci, ce qui les avait menés sur ce parvis, dans cette église.
Voilà ce qui passa dans sa caboche, alors qu'elle observait ce clocher à cette heure-ci silencieux. Que de gâchis... un faux serment prononcé devant le Très Haut et qui aujourd'hui était remis en question. Oh, Lynette aurait pu rester mariée, c'était un état comme un autre. Sauf que, quasiment dès la fin de leur mariage, Vaxilart était allé s'enfermer chez les moines. Au début elle s'était dit qu'il en sortirait. Mais après plus d'un an, elle s'était rendue à l'évidence : il avait maintenant voué sa vie au Très Haut. Leur serment de mariage qui déjà à l'époque ne voulait pas dire grand chose, n'avait aujourd'hui plus aucun sens. Elle imaginait Vaxilart revêtant l'habit de moine, oubliant jusqu'au oui qu'il avait prononcé ici-même. Et pour l'avouer, tout ça n'était pas pour lui déplaire, si ça pouvait mettre fin à ce mariage complètement idiot...
Alors qu'elle se perdait dans ses pensées, on toussa juste derrière elle, ce qui la fit sursauter et se retourner rapidement. Elle décrocha un sourire, mais pas trop. Il ne faudrait pas que l'évêque s'imagine qu'elle était gaie ce jour. La buée due au froid s’échappant de ses lèvres, la duchesse salua celui qu'elle attendait.
Le bon jour à vous Monseigneur, c'est un plaisir de vous revoir.
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Elle la regardait, cette église dans laquelle ils s'étaient dit oui, plus d'un an auparavant. Plantée sur la place donnant sur le lieu Saint, bien emmitouflée dans un manteau chaud et sobre, Lynette avait les prunelles fixées sur cet endroit qui avait vu un homme et une femme se marier. Certains le savaient – Lynette et Vaxilart – certains s'en doutaient – la famille Mirandole qui n'avait jamais pu la piffrer – d'autres l'ignoraient – les poneys roses – mais ce mariage avait été une grande mascarade, un piège dans lequel Lynette et Vaxichou étaient tombés, une mauvaise blague du duc des années auparavant qui avait mal tournée. Il l'avait fait passer pour sa femme, ou plutôt son grand amour, devant les poneys roses, erreur fatale. Qu'est-ce qui avait bien pu lui prendre ce jour là ? Mahaut et Orka s'étaient alors engouffrées dans la brèche, voulant organiser le plus rapidement possible ce mariage fou. A rajouter à cela, Vaxilart avait balancé la dernière bombe : que Lynette attendait un enfant de lui.
Dur de revenir en arrière et de dire la vérité ensuite aux deux poneys roses surexcitées par la nouvelle. Il était impossible pour elle de le faire, et elle savait bien aujourd'hui qu'elle aurait du prendre son courage à deux mains et ne pas plonger dans ce mensonge, pour avouer aux poneys la vérité. Désemparés, les deux protagonistes de l'histoire n'avaient pu que se laisser emporter par tout ceci, ce qui les avait menés sur ce parvis, dans cette église.
Voilà ce qui passa dans sa caboche, alors qu'elle observait ce clocher à cette heure-ci silencieux. Que de gâchis... un faux serment prononcé devant le Très Haut et qui aujourd'hui était remis en question. Oh, Lynette aurait pu rester mariée, c'était un état comme un autre. Sauf que, quasiment dès la fin de leur mariage, Vaxilart était allé s'enfermer chez les moines. Au début elle s'était dit qu'il en sortirait. Mais après plus d'un an, elle s'était rendue à l'évidence : il avait maintenant voué sa vie au Très Haut. Leur serment de mariage qui déjà à l'époque ne voulait pas dire grand chose, n'avait aujourd'hui plus aucun sens. Elle imaginait Vaxilart revêtant l'habit de moine, oubliant jusqu'au oui qu'il avait prononcé ici-même. Et pour l'avouer, tout ça n'était pas pour lui déplaire, si ça pouvait mettre fin à ce mariage complètement idiot...
Alors qu'elle se perdait dans ses pensées, on toussa juste derrière elle, ce qui la fit sursauter et se retourner rapidement. Elle décrocha un sourire, mais pas trop. Il ne faudrait pas que l'évêque s'imagine qu'elle était gaie ce jour. La buée due au froid s’échappant de ses lèvres, la duchesse salua celui qu'elle attendait.
Le bon jour à vous Monseigneur, c'est un plaisir de vous revoir.
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