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[RP] Un coffret D & F

Della
      Extrait d'un testament dûment enregistré.



Citation:
A notre cher Ami, Flavien-Charles Galanodel, nous léguons le coffret ouvragé à nos armes, portant les initiales D et F, dorées à l'or ainsi que son contenu qui, nous l'espérons, lui rappellera de doux souvenirs.



      Contenu du coffret.




Lorsque l'on ouvre ce coffret, les lettres trop nombreuses, semblent vouloir s'en échapper et l'on ne peut que les replacer soigneusement si l'on désire le refermer.
Elles ne sont pas classées par date ou selon un autre critère, elles sont seulement rangées méticuleusement. Leur valeur n'est pas dans l'ordre des choses et des évènements, elle l'est seulement dans ce qu'elles ont de précieux pour celles qui les détient.

A ce jour, le coffret est toujours aux mains de Della.
Nul autre qu'elle ne détient la clé qui l'ouvre.

Ainsi donc si par un sortilège quelconque vous arriviez à lire ces lettres, ni votre bouche ni votre main ne pourraient jamais révéler leur contenu.

_________________
Della


Cela débuta en 1459.
Elle était Chambellan, il était Chancelier de Savoie...


Citation:
De Flavien-Charles, dict Fenthick, Galanodel, Chancelier de Savoy
A Della d'Amahir-Euphor, Baronne de Seignelay, Dame de Railly, Dame de Bréméan, Chambellan de Bourgogne,

Salutations respectueuses.


Votre Excellence,

"Il vient enfin aux nouvelles!" vous direz vous avec raison..
"Ah! Point trop tôt, après m'avoir laissé le dossier de la dette sur les bras, le lâche.." ajouterez vous..
"Il va pouvoir courir!" achèverez-vous..

Et vous aurez raison.

Subitement, un trop plein, une fatigue manifeste et généralisée s'est emparée de moi, et j'ai dû, sans prévenir, me rendre chez les moines du Monastère de Moustiers, pour y opérer une retraite spirituelle salvatrice et indispensable.
Et je vous ai laissé, mufle au possible, dans l'embarras, une nouvelle fois, quand à cette question de dette. Qui heureusement à su se régler en mon absence, du moins en partie.
On m'a dit chez nous que c'était grâce à mon impulsion. Je crois qu'il faut plutôt louer votre abnégation.

Quoi qu'il en soit, ma Dame, Votre Excellence, chère amie, recevez mes plus plates et sincères excuses. Et j'ose espérer que vous saurez faire preuve de la bonté qui vous caractérise, et pourrez me pardonner.

De plus, et bien que je n'ai aucun droit de le faire, je vous enjoins à vous montrer prudente. Les temps sont troubles, et la guerre avec l'Alliance du Ponant étant déclarée, je serai fort peiné qu'il vous arrive quoi que ce soit.
Et même si tout être intelligent répugnerait à vous envoyer guerroyer, vous faîtes une cible de choix pour quelque idiot en mal d'action..

De grasce, prenez garde.

Votre dévoué,




Brouillon conservé.

Citation:
A vous, Flavien-Charles, dict Fenthick, Galanodel, Chancelier de Savoie.

Bonjour, puisque l'usage le veut.

Votre Excellence, puisque je ne peux que me plier aux usages.

J'aimerais que dorénavant lorsque vous m'écrirez, vous fassiez état de tous mes titres, sans en oublier. Car voyez-vous, je suis aussi Baronne de Montpipeau. Mais j'accepte de vous excuser pour cet oubli car cela est assez récent et me vient de par mon époux, un illustre homme, un Grand Officier de la Couronne.

Concernant l'affaire que vous me laissâtes sur les bras, sachez qu'elle a avancé d'un bon pas après bien entendu avoir relancé encore et encore ce brave Charles qui courtise ma chère mère. Ainsi un premier versement de 1000 écus a été fait. Espérons que la Savoie ne se dédira plus et que le reste sera soldé tel que décidé.

Je suis touchée que vous preniez tant soin de ma santé et que vous m'engagiez à ne point me mettre au devant d'une armée. Promis, pour vous, je m'en garderai bien et je n’omettrai point de dire que je vous dois la vie ou plutôt que c'est grâce à vous que mes ennemis ne peuvent se vanter de m'avoir trucidée.
Oh, je pouvais bien vous railler un peu...Vous ne m'en voudrez point, j'en ai la totale assurance.

Cher Flavien, je vous estime, je vous apprécie, j'ai passé en votre compagnie d'excellents moments. Est-ce que cela suffit pour que je vous pardonne ? Je suis trop généreuse, trop gentille, trop...charitable, voilà le mot exact !
Je vous pardonne, mieux, je vous comprends. Il arrive parfois de ces moments où ce sont les moines ou sauter par la fenêtre. Choisissez à chaque fois les moines, mon ami, par amitié pour moi, je vous en prie.

J'aimerais dans un futur moyennement proche me rendre en Savoie, j'espère que nous pourrons nous y voir.

Que le Très Haut vous bénisse.

Amitiés.

Della.

_________________
Della
Citation:
De Flavien Charles, dict Fenthick, Galanodel, Seigneur de Roure, Seigneur de Fontcouverte,

A Della d'Amahir-Euphor, Baronne de Seignelay, Baronne de Montpipeau, Dame de Railly, Dame de Bréméan,



Salutations.


Chère amie,

J'envoie vers vous ce pigeon, en souhaitant mille grasces qu'il parvienne à destination, et me fasse part de nouvelles à votre propos, que vous, méchante que vous êtes, vous refusez à me donner.
Aurais-je, par quelque mot déplacé, réveillé en vous quelque courroux contre ma personne? Ou est-ce simplement l'éloignement, qui vous fait croire que je puis oublier personne telle que vous?

Pardieu, votre finesse et votre beauté rappellerait votre doux et bon souvenir à un trépassé, quand mon amitié pour vous me le serine jour et nuit.

Alors, comment vous portez vous? Quelles nouvelles de la belle de Bourgogne? Des bonnes j'espère?
Faut il que le destin se joue de nous, au point que vous vîntes quérir l'argent de la dette savoyarde quand je fus Chancelier, que vous devîntes Ambassadrice en Savoie lorsque je démissionnais, et que maintenant que me voilà Commissaire au Commerce, ce ne soit pas vous que l'on envoie me voir?
Ah, voilà une fourberie bien atroce, et soyez sûr que mon coeur saigne, et ce, sans exagération.

J'ai appris que la guerre contre le Ponant allait se jouer à Tours, de mon ami Namaycush. Je prie pour la Bourgogne, et pour la Couronne.

Sans compter, pour vous..

Avec toute mon amitié,
Chaleureusement,





Citation:
Très cher Flavien,

Bonjour à vous !


Mon ami,

Je suis toujours très heureuse de recevoir vos courriers. Vous lire est un plaisir.
Voici donc que vous recevez votre première réponse : oui, j'ai bien reçu votre missive. Et cela même s'il a fallu qu'elle fasse un plus long chemin que prévu.
En effet, je ne suis plus en Bourgogne, actuellement, mais à Montpipeau, baronnie de mon époux, où je tâche de prendre du repos.
J'ai abandonné toutes les charges qui étaient miennes en Bourgogne afin de ne plus m'en tenir qu'à ma charge royale, celle de Premier Maître d'Hôtel.
Ainsi donc, dorénavant, il vous faudra attendre quelqu'un d'autre que moi, pour venir récupérer la dette de la Savoie. Dette qui fut amenuisée, si mes informations sont bonnes, par un achat d'un minerai. Mais peu importe. Laissons les choses politiques et diplomatiques, contentons-nous de propos bien moins sérieux !

Ainsi donc, non, je ne pense pas que l'on m'oublie aussi facilement. Surtout lorsque comme vous, l'on est une personne absolument charmante et attentionnée. Car vous l'êtes. De façon à ce que vous non plus, l'on ne vous oublie pas.

Pour tout vous dire, cette guerre me pèse, énormément.
Elle retient mon époux au front, au sein d'une armée, elle sépare les gens qui s'aiment et les amis.
Je m'ennuie aussi. A attendre que cessent les combats et qu'à nouveau, l'on parle d'autre chose que de dénombrer les morts d'un côté et de l'autre !
Le Ciel m'en soit témoin, je hais le Ponant et tout ce qu'il peut représenter ! L'Anjou en tête, pour raison personnelle. Mais je ne peux m'empêcher d'avoir pitié de tous ces pauvres hères envoyés au combat, au nom d'une Couronne. Je suis Royaliste, l'ai toujours été et le resterai jusqu'à ma mort, quoi qu'il m'en coûte...mais pourquoi faut-il que tant de sang coule ?
Peut-être est-ce parce que je suis Diplomate dans l'âme mais il m'arrive parfois de ne plus trop comprendre les raisons de cette guerre.
Si vraiment, la fin se joue à Tours, alors, qu'elle se joue vite et que l'on prie pour que la paix revienne.
Mais me voilà partie à disserter sur un sujet bien triste...Pardonnez-moi, mon ami.
C'est que réduite à apprendre la broderie, le temps me paraît long et je me venge sur la plume, à chaque fois que je le peux, imaginant que demain, l'on pourrait à nouveau parler de projets et évoquer de prochaines visites !

Je suis heureuse pour vous, de votre charge de Conseiller ducal, je sais que la Savoie va vous devoir beaucoup. Je vous sais tellement talentueux dans toutes vos entreprises !
D'ailleurs, un jour, il vous faudrait penser à être Duc, à votre tour...

Voulez-vous que je vous dise ? Je viens de passer un excellent moment à vous écrire. Je vous remercie.

Que le Très Haut vous bénisse, cher Flavien.

Amitiés.


_________________
Della
Citation:
De Flavien Charles, dict Fenthick, Galanodel, Seigneur de Roure, Seigneur de Fontcouverte,

A Della d'Amahir-Euphor, Baronne de Seignelay, Baronne de Montpipeau, Dame de Railly, Dame de Bréméan,


Salutations.


Mon amie,

Qu'il est bon d'avoir de vos nouvelles, et ce même si votre inquiétude m'afflige, et me fait soucis à mon tour.
La guerre est l'un de ces maux que l'Homme aurait du avoir banni depuis des siècles, déjà, mais bien évidemment, il n'en est rien.
Pourtant, qu'apporte-telle à l'Humanité que souffrance et déchirement? Un vainqueur en est il vraiment un, lorsque l'on voit les sacrifices tolérées pour parvenir à cette fin?

Tant de questions que je me pose, et pour lesquelles j'ai une réponse, mais qui sont bien utopiques, je le crains.

N'allez pas croire qu'avoir peur pour votre mari et pour vos amis, qui, je le crains, ne doivent pas manquer de grossir les rangs des armées royalistes, et de souhaiter de ce fait, la fin la plus rapide possible pour cette guerre, et ce quelle qu'en soit l'issue, fasse de vous une femme à blâmer. Au contraire, je pense.
Et pour vous aider à surmonter toutes ces épreuves, il me semble que votre retraite à Montpipeau soit une idée excellente.
Et si mes lettres peuvent être une distraction plaisante pour vous, et faire ainsi que ce que vous nommez vos interminables journées passent plus vite, cela me ravit, m'enchante, et m'honore.

Tout autant, d'ailleurs, que la flatterie dont vous faîtes l'exercice sur moi, et qui, je l'admets, fonctionne à merveille.
A défaut de vous voir, je m'escrime du mieux que je peux pour les comptes de Savoie, mais je ne crains que les chiffres ne soient des compagnons fort fades et inintéressants.. Sourire..
Le saviez vous, ma chère, que j'ai déjà été Duc de Savoie? C'est moi même, qui est signé la paix avec Genève, et si cela m'a valu de nombreuses critiques, j'y trouve pourtant ma plus grande fierté, pour les raisons mêmes que vous évoquiez pour la guerre France/Ponant. La folie des hommes doit toujours être endiguée.

Oh oui, je sais, je ne suis point Vicomte, ce qui empêche de déduire que je puis avoir été Duc. J'ai refusé mon fief de retraite.
Quel homme pourrait s'auto-couronner? C'est là une étrangeté à laquelle je me suis, et me refuserai toujours.
Mais si je devais redevenir Duc, un jour, je prendrai probablement le Duché auquel j'aurai droit.

Je suis ravi d'avoir eu de vos nouvelles. Dieu vous garde.

Chaleureusement,
Votre ami,



Citation:
Flavien,

Le bonjour vous va !


Comment allez-vous, mon ami ?
Rassurez-moi et annoncez-moi que vous êtes vivant et entier.
Hélas, mon époux est revenu du front, grièvement blessé. Il perdra très probablement l'usage normal de sa jambe et ce, malgré tous les bons soins qu'il reçut.
Cette guerre est exactement comme le dites, un mal qui ne devrait plus exister. Puisse le Très Haut inculquer la Sagesse enfin à ses Enfants !

Mes jours se passent donc auprès de Kéridil, veillant à ce qu'il reprenne des forces, lui faisant la lecture ou priant pour son rétablissement.
Savez-vous que ma Mère Angélyque de la Mirandole épouse mon oncle, Enguerrand du même nom ?
Vous la connaissez, il me semble, lui de même. Imaginez-vous ce que cela donnera ? Pensez-vous que la chose soit pardonnable au Ciel ?
Certes, ils ne sont pas du même sang, pas plus que je ne le suis, mais quand même, ils sont frère et soeur au regard de la généalogie et devant leur père, Vaxilart.
Mais arrêtons là les pleurnicheries !

Et revenons à vous.
Il est vrai qu'en fouillant ma mémoire, j'ai souvenir de vous, Duc.
Il me souvient également avoir eu vent de cette renonciation que vous fîtes. Il me semble qu'à cette époque, j'étais à peine entrée en Diplomatie. C'est vous dire la raison de cet oubli.
Je ne suis pas étonnée, désormais que je vous connais, de votre attitude. En effet, à vos yeux, il faut être absolument parfait et droit pour pouvoir ne serait-ce que prétendre à l'obtention d'une reconnaissance.
Je vous comprends.
Pourtant, je pense qu'il nous est aussi favorable de nous savoir quelqu'un de bien.
Les soirs où devant un parchemin, l'on doute de tout, même de nous, les jours de tempête du coeur lorsque demain nous paraît un port trop loin à atteindre, les nuits sans fin aux lueurs des chandelles, pouvoir nous rassurer nous-même, en nous sachant homme ou femme honnête et noble...ceci est important car cela nous fonde, nous forme, nous pousse, nous relève et nous rend cette force qu'ont les gens de bien.
Alors, même si vous avez fait ce choix, qui était de votre libre arbitre, n'hésitez pas à vous valoriser. Moi, je vous trouve absolument parfait ! Mais cela doit venir du fait que je ne vous connais pas encore parfaitement...Prenez ceci avec le sourire, le but est là !

Je vous confie au Très Haut, Il a mission de vous sauvegarder. Vous me direz s'Il a bien fait ça !

Amitiés.

Della.


_________________
Della
Citation:
De Flavien Charles, dict Fenthick, Galanodel, Seigneur de Roure, Seigneur de Fontcouverte,

A Della d'Amahir-Euphor, Baronne de Seignelay, Baronne de Montpipeau, Dame de Railly, Dame de Bréméan,


A vous, ma Dame,


Chère amie,


Oui, je suis et resterai bien vivant. Il faudrait au Malin, déployer des trésors de roublardise, pour m'arracher à la vie, que je chérie tant. Ne soyez point trop inquiète pour moi, je me fais fort de l'être assez pour que mon regard croise encore une fois, au moins, le votre, si charmant.

Je vais bien, physiquement du moins.
Je suis entouré d'amis qui me sont précieux, et leur amitié est une source incommensurable de réconfort pour moi.
Oui.. Peut être l'avez vous compris.. Mon mariage est noyé. Du moins, c'est ainsi que je le vois.
Mon épouse ne veut assumer son rôle de mère, et même si elle ne me le dira point explicitement, je lis dans ses yeux qu'elle ne veut pas d'enfants. Et nos relations se dégradent considérablement.. Nous en sommes à parler de divorce..

Enfin, à moi d'arrêter les pleurnicheries. Et c'est à moi de vous dire, que je vous trouve en tous points parfaite!

Qui d'autre se préoccuperait d'un mariage, par bonté d'âme, quand votre époux aimé est blessé? Ah, que je sois damné si je n'avouais à dire que je l'envie un peu!
Concernant votre affaire, je ne crois que le Ciel ne se fasse affaire du re-mariage de votre Mère et de votre Oncle. Ce sont deux personnes de qualités, qui ont maintes fois prouvés qu'ils n'étaient point à céder à un caprice. Je pense donc leur décision murement réfléchie, et leur amour sincère. L'amour ne devrait avoir de frontières, ou de barrières.
Le mien, je le crois empêtrer dans une situation définitive, car le divorce... Non, c'est indigne.
Je me réjouis donc du mariage des autres, et celui qui vous concerne placera un peu de joie dans la folie qui dévaste la France. Et si il est un peu inconventionnel, j'en conviens, ce défaut sera vite pardonné, à la contre-partie du bonheur qu'il amènera. Tranquilisez vous donc, ma chère amie.

Vous parlez de ma perfection, vous vous trompez de cible.
Vous êtes la parfaite de nous deux, et je ne cherche qu'à devenir meilleur, en vous imitant.
Gageons que j'y parvienne un jour. Ne dit on pas que l'élève dépasse parfois le Maistre? ..sourire..

Ah, Della , portez vous bien, et soyez remerciée de votre amitié. Prodiguez milles soins à votre époux, et aimez le comme il vous aime, je n'en doute pas. Comment ne pas aimer épouse telle que vous?

Soyez certaine de mon amitié sincère.

Le Très Haut m'a bien gardé jusqu'à d'hui. Je vous confie à mon tour à ses bons soins..

Vous me direz, si il fait bien.. ..sourire..

De Roure, le 7 de Novembre Mille Quatre Cent Cinquante Neuf,





Citation:
Très cher Flavien,

Mon ami,

Que voici une bien triste nouvelle vous concernant. Bien que femme et curieuse, rarement, je me penche sur les couples, les pensant si pas toujours heureux, au moins, sans trop de violence ou de désaccords. Ainsi, jamais je n'ai pu imaginer un seul instant que vous puissiez être ainsi désabusé par votre mariage. Je vous plains, sincèrement, de tout coeur. J'imagine combien il doit être difficile de se sentir seul alors que le chemin se présentait pour deux âmes dont les regards portaient sur un même horizon.
Lorsque mon époux était à la guerre, il m'est arrivé d'imaginer le pire, et à ces moments-là, je me demandais à quoi je pourrais bien me raccrocher si jamais le destin décidait de nous séparer. Le Très Haut était mon premier secours. Mes vignes, le deuxième. Mes amis, le troisième.
Je vous suppose croyant, j'ignore si l'amour des terres vous porte mais ce dont je suis absolument certaine, c'est que des amis, vous en avez ! Et même si tous vous délaissaient, il vous resterait la pire...moi ! Car je suis extrêmement têtue et pugnace et jamais, je n'abandonne mes amis.
Ces lettres que nous échangeons m'apportent énormément de plaisir et de joie, à moi aussi et j'espère que mes missives vous prodiguent quelque chaleur amicale.

Le temps me semble long, chaque jour plus long. L'attente de la naissance devient maintenant impatience. Impatience d'être délivrée, de voir enfin cet enfant, m'extasier, peut-être, ou pas, sur sa frimousse. Mes sentiments sont tellement partagés. Un matin, je suis heureuse et à la veillée, j'ai peur de ne pas réussir à l'aimer. Il fut tellement difficile de l'engendrer, je suis angoissée à l'idée qu'il ne vive pas ou qu'il ne soit pas celui que mon époux désire. Peut-être n'aura-t-il jamais de fratrie. Je n'ai pas le droit à la faute pour celui-ci. J'ai crainte de décevoir Kéridil. Je prie, je sais que le Très Haut est bon.

Cela me fait penser que je dois vous annoncer ma future nomination de Diaconesse !
J'en suis réjouie !
Je vais assister les clercs d'Orléans et suppléer lorsque l'un ou l'autre sera indisponible.
La nomination se fera dès que j'aurais mis l'enfant au monde afin que cette nouvelle tâche ne me fatigue pas au-delà des forces qu'il me reste.
Je suis absolument heureuse d'enfin pouvoir servir notre Seigneur !
Ainsi, il me sera donné également d'officier en la chapelle de Montpipeau, en tant que Chapelain.
J'espère qu'un jour viendra où vos pas vous mèneront jusque là.

J'aimerais que cette guerre finisse, que les familles, les amis puissent à nouveau se réunir dans l'allégresse des simples visites.
Prions pour cela, mon ami.

Ecrivez-moi vite.

Que le Très Haut veille bien sur vous.
Amitiés.

Della.


_________________
Della
Citation:
Della,

Ma chère amie, vous excuserez la rustre attitude dont je m'escrime, semble-t-il, à faire preuve à votre égard, en vous ayant encore une fois laissé sans réponse.
Comment allez vous? Et votre enfant?

Je traverse vos terres, en ces heures troubles, sans pouvoir plus m'arrêter que les précédentes, à savoir, pour dormir, et pleurer, sur la folie des hommes, politique ou non, qui déchire notre belle voisine bourguignonne. Et c'est à regret que je me contente de vous écrire, quand mes yeux et mon amitié auraient mille fois préféré vous revoir de leurs yeux vus, et profiter de votre compagnie à raison de plus qu'une heure arrachée à nos vies trépigneuses.

Mâcon et Bourg ne sont guère loin, et la frontière est aisée à franchir. Je compte donc bien vous visiter plus souvent, prochainement, mes voyages étant achevés.
Et je suis encore entier, comme vous auriez du le constater dans cet entretient, cette entrevue qui n'a pas existé.

Votre amitié me manque, de même que votre présence. Mais encore une fois fautif de régularité, je ne puis qu'une fois encore abuser de votre mansuétude et de votre bonté, et espérer, un peu, toujours d'un espoir de fou, qu'à nouveau, vous daignerez me répondre.

Libérée de votre enfant, vos charmes doivent être revenus. Est cela qui agite tant et si bien la Bourgogne? Cela ne saurait m'étonner.
Ah! Que, le Très-Haut vous garde, mon amie, et vous couve dont son regard bienveillant.

J'aurai sans doute, je le souhaite et l'espère, bientôt l'occasion de vous narrer mes voyages. Si vous daignez me recevoir.

Chère amie, votre dévoué,

Flavien.


Citation:
Cher Flavien.

Il faut croire qu'en effet, je suis douée d'une patience infinie puisqu'à nouveau, voici que vient la réponse à votre lettre.
Notez déjà qu'elle me ravit. Comme toutes celles que vous m'écrivez d'ailleurs, bien trop rarement. Oui, cela est un reproche car vous me privez d'un plaisir.

Je suis heureuse de vous savoir en bonne santé. Et je continuerai mes prières afin qu'Il ne vous oublie pas parce que je tiens à vous.

A cette heure, je suis à Cosne où j'attends le prochain départ pour Orléans.
En effet, mon époux est à présent Duc là-bas et il convient que je sois à ses côtés pour son couronnement ainsi que pour lui porter les quelques conseils que je pourrais lui donner en matière politique voire même diplomatique.

J'avais jusqu'à ces derniers jours, choisi de louer une maison à Chalon, proche de Cosne, avec le dessein, moi aussi, de passer de temps à autre, la frontière. Hélas, la dernière fois que je me suis rendue en Savoie, point de vous à l'horizon.
Maintenant que vous me dites rentrer chez vous, peut-être alors, n'étiez-vous même pas en Savoie lors de ma visite.
J'ai appris que vous renonciez au projet de devenir Empereur, j'ai cru comprendre que vous aviez été approché par les Borgia afin de soutenir leur candidate. J'imagine que vous savez ce que vous faites.
Ici, nous avons un candidat d'exception, Eusaias de Blanc Combaz ! Si le Très Haut pouvait enfin choisir un homme, un vrai, à mettre sur le trône, je lui en serais reconnaissante. Les reines de chiffon, c'est vite lassant. Espérons que personne ne tombe sur cette lettre...mes propos me vaudraient encore des remontrances au pire, même ! Heureusement, je vais payer cher assez le messager pour qu'il vous remette ce pli en main propre.

Pardonnez-moi de ne pas parler de la Bourgogne et de ce climat horrible qu'elle connait actuellement. Mais je préfère ne plus évoquer ce temps qui heureusement, s'achève aujourd'hui avec un nouveau Conseil.

De mon fils, je vous dirais qu'il est fort et vaillant, que l'hiver ne lui causé aucun souci, malgré son jeune âge pour l'affronter.

J'ai hâte de vous revoir, Flavien, hâte aussi de vous écouter me raconter vos voyages et tout ce qui vous fera plaisir.
Il nous faudra encore patienter un peu ou même un peu plus, cela n'en sera qu'un meilleur moment.

Je vous en prie, continuez à prendre soin de vous, continuez à bien vous porter.

Je vous embrasse.

Della.

_________________
Della
Citation:
Cher Flavien.

Bonjour, mon Ami !


Je vous écris de Montpipeau, en Orléans, où je vis depuis que mon époux fut élu Duc. Loin de la Savoie, cette fois.

J'ignore si ma lettre précédente vous est bien arrivée, je m'étais pourtant assurée de l'honnêteté du messager chargé de vous la porter, tout comme celui qui vous apportera celle-ci sera de confiance.

Depuis lors, le Royaume de France a un nouveau roi. Point Eusaias, hélas, mais Vonafred. Le connaissez-vous ? Moi, je le connaissais avant qu'il ne soit roi, je me doutais qu'il ne serait pas net, j'avais raison. Voici qu'il fait prince son frère Namay, déclaré félon par feue Nébisa ainsi qu'un autre de ses frères, un homme que j'ai rencontré déjà auparavant et que je sais être brigand.
Ce roi fait monter maintenant l'armée de Namay vers la Bourgogne, prétendant aller chasser des brigands en Champagne, avec, selon beaucoup, le désir d'envahir la Bourgogne qui serait le repère d'Eusaias.
Mais où va notre Royaume si un roi s'en va raser une province loyale ?
J'ai quitté l'Office de la Bouche, lasse de servir celui qui n'aurait jamais du être sur le Trône, bien trop tentée de lui faire avaler quelque nourriture infecte ou pire.
Eusaias monte une fronde. J'ignore quelle en sera l'issue.
Je prie pour que le Très Haut ramène la paix et la sérénité sur le Royaume.

J'aimerais tant avoir de vos nouvelles, savoir ce que vous faites aujourd'hui, quels sont vos projets pour le futur.
J'aimerais tant vous revoir, entendre votre voix. Vous me manquez, Flavien. Les jours d'autrefois me manquent lorsque je me sens lasse et que je ne comprends plus rien à ce qu'il se passe.

La Savoie est-elle belle au printemps ? Je ne me souviens pas de l'avoir vue en cette saison, j'imagine que tout doit resplendir de sublimes couleurs !
Etes-vous heureux, mon Ami ?
Je l'espère de tout mon coeur, de toutes mes forces. Vous méritez le bonheur.

Je prie pour que cette lettre vous trouve encore une fois en pleine santé, je vous confie au Très Haut, à ses bons soins.

Je vous embrasse.

Della.

_________________
Della
Citation:
Ma chère amie,

Pardonnez une fois encore, l'impardonnable attente, et la longueur sans excuses de ma réponse.
Je fus fort pris, ces temps derniers, ou il était question de massacrer le sens-la-pisse Thoros l'infâme.

Que je suis heureux que vous ayez donné la vie! Quelle joie doit être la votre, et recevez mes plus sincères félicitations.

Ah Della .. Mon coeur brûle de vous revoir, mais .. est ce raisonnable?
Je dois vous le dire, je dois vous l'avouer ..
Et pourtant non .. !!
Mais si..
Je crois que je vous aime..

Soyez rassurée, je ne vous importunerai point, et si vous le vouliez, mes courriers cesseraient sur l'heure, et j'emporterai avec moi, loin en Empire, les souvenirs de votre beauté et de votre charme, sans que personne, jamais ne sache rien de ce qui, assurément, sera honte pour vous.

Me voilà candidat pour la Couronne Impériale, pousser par mes amis.
Peut être, lorsque je vous reverrai, serai-je Empereur. Peut être, pas, qu'importe.
Mon coeur est votre.

Portez vous bien, pour l'amour de Dieu.
Et garder vous heureuse, c'est là tout ce qui m'importe.

Votre dévoué,

Flavien.


Citation:
Flavien,

Bonjour à vous.

A mon tour, je vous demande d'excuser les jours passés avant de prendre la plume pour répondre à notre désormais incontournable courrier.

Ma vie vient à nouveau de prendre un nouveau tournant, je suis rentrée en Bourgogne.
Mon intention était de m'y rendre au printemps, d'y passer quelques semaines que j'aurais mises à profit pour venir vous voir, mais je n'ai pu rester plus longtemps à tourner en rond, en Orléans, à faire de la tapisserie. Mes doigts ne supportaient plus la piqûre des aiguilles. Je fanais, lentement, mais assurément...

Un fils m'est né, dans la fin du mois de novembre. Il se nomme Clement Lexhor Jules. Il est si petit que je me demande comment il se peut qu'un jour viendra où il sera un homme. Il me ressemble, paraît-il. Je vous avoue que je ne vois rien en lui qui puisse me ressembler, à part peut-être la couleur des yeux.

Flavien, dois-je vous dire combien votre aveu m'a troublée ?
Comment n'ai-je pas vu venir cette déclaration alors que petit à petit nous nous rapprochions à travers ces lettres dans lesquelles nous nous confions avec autant de ferveur ?
J'oscille entre deux sentiments, retenue que je suis par tout ce qui me fait, les bonnes manières, la foi, les usages et tout à la fois, le coeur battant lorsque votre souvenir se profile dans mes pensées.
Nous ne sommes pas sages et j'en suis responsable par cet aveu que je vous fais. Je sais que je pèche et que le défendu guide mes élans, mais qu'y puis-je alors ?
Non, je ne veux pas que vous cessiez de m'écrire, comme je ne veux pas vous chasser de ma vie ! Mais je ne veux pas non plus vous entraîner avec moi dans une folie dont nous savons tous les deux qu'elle pourrait très mal se terminer.
Nous sommes mariés, tous les deux et nous avons juré fidélité lors de notre mariage, nous savons tous les deux qu'un faux pas risquerait de nous faire perdre tout ce que nous avons obtenu à force de persévérance et de volonté. Oui, nous savons cela, vous et moi. Mais alors, pourquoi suis-je en train de vous dire tout ceci ? Suis-je folle ou irresponsable ? Comment être sage lorsque je pense à vous ?
Il conviendrait que je vous interdise de me répondre, que je vous supplie de m'oublier et de ne plus revivre les souvenirs. Il conviendrait mais je n'en ferai rien. Et je vous en demande pardon.

Je vous promets d'être heureuse, à chaque fois que je penserai à vous, que je verrai les traits de votre visage dans mes songes, je serai heureuse.
Pardonnez-moi de ne pas avoir la force nécessaire, pardonnez-moi cette lettre, pardonnez-moi d'avoir croisé votre chemin.
Soyez Empereur, vous en avez l'étoffe, l'Empire a besoin de vous.
Soyez heureux, vous aussi.

Que le Très Haut vous bénisse.

Tendrement.

Della.

_________________
Della
Citation:
A Della,

Ma douce amie, il vient des instants ou la simplicité seule, peut exprimer le sentiment le plus profond que l'on éprouve en pensant à une certaine personne.
Et quand à la lecture de vos mots, je n'ai su plus que dire ou que faire, j'ai su et que c'était des ces instants là, ceux même dont je vous parle, que je vivais.

Aussi, comme tout mon langage ne saurait exprimer ce que vos mots ont fait sur moi, en moi, pour moi et par moi, acceptez ma simplicité, en ces trois mots.

Je vous aime.

Portez vous bien, et prenez grand soin de votre enfant. J'ose espérer, en frémissant à cette idée d'une jalousie bien malvenue, que votre mari vous choie et vous aime au moins à ce que vous le méritez. Je le tuerai de mes mains si vous deviez être malheureuse.

Votre aimant,

Flavien.


Citation:
Flavien,

Mon époux m'aime, sans doute.
Moi aussi, je pense l'aimer.
C'est si commode.
Lui chez lui et moi, chez moi.
Pas de dispute.
Pas d'avis divergent.
Le calme plat.

Et je meurs doucement, comme les fleurs au coeur de l'été qui cherchent le soleil et qui s'inclinent aussitôt celui-ci disparu.
Je me sens responsable de cette situation car je ne trouve pas les mots qui diraient à mon époux combien je suis mal. Jamais je ne lui écris, et si je tente de le faire, j'ai l'impression d'écrire à mon frère.
En guise de sursaut, pour palier à cette mort douce, je cherche un émoi par-ci par-là, un regard qui me donnerait l'envie de sortir encore ma plus belle robe et de faire briller mes cheveux. Quand je le trouve, ce regard, alors, je me morfonds et je prie de toute mon âme pour demander pardon au Très Haut d'avoir ne serait-ce qu'un seul instant eut envie d'un baiser.

Pourquoi vous inflige-je cette lettre, Flavien ?
Me pardonnerez-vous, vous pour qui je semble compter plus que pour mon propre époux ?
Me voici à nouveau à me trouver pécheresse alors que je ne cherche qu'un peu de bonheur.

Je dois me rendre à Thorens. Il le faut, je dois voir le prieur.
Mon voyage en Savoie est donc avancé, je ne sais si je fais bien de vous en parler, vous apprendrez de toutes façons ma présence là-bas.

Je vous prie de bien vouloir pardonner les errances de cette lettre, c'est que je me sens tellement perdue...

Puisse le Très Haut avoir pitié.

Della.

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Della
Citation:
Ma tendre amie,

Della,

Votre lettre me porte autant de plaisir que d'effroi. Oui, je connais Vonafred, comme je connais Eusaias et Namay. Et si il ne m'étonne pas que tout vous ai porté à Eusaias, sachez que je crois pouvoir compter Vonafred et Namay parmi mes amis, et ce, bien que je connaisse la méthode Salmo Salar, et que je ne l'approuve point souvent.

J'ai vent de ce qu'il se passe en France, et la situation ni est guère plus jolie que celle que nous nous décrivions auparavant, ne croyez vous pas? Diantre que les hommes sont fous. Quand à moi, je me découvre, irrémédiablement sans doute, fou de vous.

Ma Dame, moi qui vous porte un amour impossible et inavouable, de grâce prenez grand garde à vous, si vous tenez à prendre garde à moi!
Vous me manquez temps que je ne saurai souffrir d'avoir à apprendre quelque funeste nouvelle ou trépas, sans avoir eu le bonheur de ne vous revoir, qu'une fois encore.

Et si par le Roy vous vous sentiez menacée plus que de raisons, accourez en Empire, vous y serez au moins laissée en paix.
Si d'aventure vous vouliez me confier votre fils, mon amie, n'hésitez point.

Vous vouliez des nouvelles de ma personne. Sachez que je viens d'être nommé Chancelier Impérial et Régent d'Empire pour sa Majesté Impériale Marina "Adala" Borgia. Le travail est dur mais passionnant. La charge est lourde, les opposants féroces, ma vie, difficile.
Mais mon siège est assez haut désormais pour oeuvrer au bien commun, et pour protéger mes proches.
Cependant, j'ai du quitter ma Savoie natale. Pas définitivement, mais je passe plus de temps en Strasbourg, la Capitale d'Empire, et en ses Palais qu'en mes domaines de montagnes, ce qui me peine. Mes intendants me prédisent des raisins gros comme des pêches cette année, et des récoltes superbes.

Je crois être heureux, Della. Je le serai plus encore si je vous savais pleinement en sécurité. Et qu'importes nos possibles dissensions politiques, car je n'ai pour la France que peu d'intérêts, et que ces choses là sont pour les sots, au final, c'est mon amour, dont je rougis de moins en moins en y pensant, le Très-Haut me pardonne, pour vous qui dicte mon coeur.

Donnez moi sans cesse de vos nouvelles, et venez en Empire, pour moi.

Avec toute mon affection,

Fenthick

P.S. : Votre valet précédent ne m'a jamais atteint. Je fais escorter celui là de deux de mes gaillards les plus endurcis. J'ai trop envie que cette lettre ne vous rejoigne.

F.


Citation:
Flavien, mon Ami,

Le bonjour à vous.


Les heures sont longues à attendre que le Royaume éclabousse son sang aux quatre coins de nos duchés.
Car nous en sommes là, hélas.

A Orléans, une armée attend de pied ferme celle de Eusaias.
Le roi lui-même se trouverait dans cette armée, ainsi que la reine.
Il me vient alors la pensée que les monarques pourraient trouver la fin de leur vie dans un affrontement aux portes de la capitale du Duché de mon époux. Oserais-je vous dire qu'un sourire marque alors mes lèvres ?
L'image de mon ami Eusaias blessé ou tué au même endroit me fait frémir.
Ô je sais qu'il n'est point blanc, il ne l'a jamais été, mais le roi l'est-il plus ? Vous qui me disiez le connaître, vous savez ses manigances peu fières et ses grâces accordées à qui voudra bien lui baiser les pieds sont autant d'affronts qu'il fait aux sujets loyaux. Il sera bientôt plus confortable d'être brigand ou hérétique que fidèle et aristotélicien.

Ma position est tellement délicate.
Mon coeur me hurle de tendre une main amicale à celui qui porte le nom de félon et la raison m'oblige à ne rien faire, pour l'honneur de mon époux. J'enrage de ces contraintes ! Comme j'enrage de toutes celles qui m'empêchent de prendre la route de l'est pour le seul plaisir de vous revoir. Sagesse, moralité, loyauté, fidélité...parfois autant de chaînes qu'il nous faut tenir malgré nos envies de liberté.

Comme je suis fière de vous, Flavien, de ce poste que désormais vous occupez avec brio, j'en suis certaine.
Vous me rassurez en me disant que vous êtes heureux. Je le suis donc aussi, même si le constater par moi-même m'emplirait de bien plus de joie. Ce jour viendra, j'en suis persuadée, je le veux, il le faut !
Que la paix vienne et que la voie de l'est me soit enfin ouverte ! Je viendrai.


Mon tendre ami, je vous confie au Très Haut.

Della.

_________________
Della
Citation:
Douce amie,


Excusez, encore une fois, le délai de cette réponse. Je trouve à peine le temps de dormir un peu, et ma correspondance en retard est en train d'atteindre des sommets que je n'aurai jamais cru possible.
Tant la privée que la publique est fournie, et si pour l'une, je puis éventuellement déléguer, ce que je ne fais guère d'ailleurs, il est absolument impossible de déléguer la seconde.

Mais, si cela peu m'excuser un peu, sachez que cette réponse là passe avant celle que je dois au Roy des Deux-Sicile.
D'ailleurs, si vous ne le connaissez pas, ce dernier est un rustre de la pire espèce qui nous laisse, l'Impératrice et moi-même, attendre aux portes du Château de Naples, alors que son couronnement est sûr le point de commencer. Rendez-vous compte!

J'espère que vous vous portez le mieux du monde. Mes oisillons m'ont fait savoir que votre mari vous avait fait enfermer pendant la Fronde. J'ai trouvé cela odieux!
Et bien que je n'en connaisse la raison, les murs d'Orléans doivent vous paraître désormais bien froids et austères, maintenant que vous en fûtes prisonnière.
"Prisonnière" .. Le mot sonne faux, vous concernant.
Le Très Haut sait que je souhaite de tout mon coeur que vous vous portiez au mieux!

Je profite de cette lettre, qui tombe fort à propos en date quand au sujet qui vient, pour vous venter les mérites d'un jeune homme dont je crois que l'une de vos filleules est éprise autant que lui-même en est éprit.
Ce jeune double duc, Leg dict le Jeune, Di Cesarini, est, bien qu'un peu maladroit parfois, tout à fait bon et généreux. C'est un jeune garçon plein de promesse et d'esprit, et je suis sûr que ces mots seront totalement inutiles tant vous le trouverez à votre goût.

Quand à moi, les temps sont durs, la charge est lourde, les pressions incessantes, les vipères toujours plus nombreuses.
Les rumeurs les plus folles m'assaillent, ont dit que je voudrai déflorer l'Impératrice! Rendez-vous compte! Heureusement pour moi, celle-ci est une monarque exceptionnelle, et elle a toute confiance en moi. Je ne saurai comment je ferai à l'inverse ..
Mes seules réconforts résident en ma fille, qui est toujours attentionnée pour son père, et en le souvenir que j'ai de vous.

Je vous aime toujours, et je crois que cela ne changera guère plus à l'avenir. Puisse le Très-Haut me pardonner de vous mettre ainsi dans l'embarras et de compromettre votre honneur tout autant que le mien.
Mais je suis faible, et vous êtes belle, trop peut-être. Belle, douce et vive ..

A dieu, Della, ma tendre amie.

Puissions nous nous revoir! J'irai jusqu'en Orléans, si il le faut!

Tendrement,

Flavien


Citation:
Cher Flavien,


Peu importe le temps que met votre réponse, pourvu qu'elle me parvienne.
Voilà l'important, pouvoir lire vos mots et savoir que tout va bien pour vous, que le Très Haut a entendu encore mes prières.

J'ai failli vous écrire alors que j'étais enfermée mais j'ai eu peur que mon époux ne fasse lire mes lettres et les mots que j'aurais eu à ce moment auraient été assassins envers lui et nous auraient très certainement fort mal servis, tous les deux.
J'ai aussi voulu quitter Orléans et prendre la direction de l'est, hélas, les armées étaient par trop menaçantes et mourir sous les lames des soldats n'était pas mon projet.

Kéridil a agi avec sagesse, mon amitié pour Eusaias aurait pu mettre à mal le Duché d'Orléans tout entier. Aujourd'hui, je m'en rends compte. Tout comme je me rends compte que finalement Vonafreux a des qualités. Je lui ai d'ailleurs écrit récemment afin de lui porter connaissance des mérites que je lui reconnaissais. Après mes précédents courriers dans lesquels je m'insurgeais contre sa façon de traiter ma Chère Mère, je le lui devais bien. Il m'a répondu, m'assurant de son amitié. Mais faut-il réellement y croire ?

Malheureusement, ma Mère et ma vassale, Maud Saint Anthelme sont en procès pour haute trahison. Elles sont accusées d'avoir favoriser Eusaias lorsqu'il a pris le château de Dijon. Je suis bien en peine avec cela mais je ne prends le parti de personne, l'affaire est trop grave. Je ne peux encore et toujours que demander au Très Haut d'étendre sa main sur la Bourgogne afin que celle-ci recouvre son calme et sa sérénité. Lors d'un bref passage en mes terres de Bourgogne, j'ai seulement fait remarquer que les actes d'accusation du Procureur relevaient plus de la plaidoirie que d'un simple acte de faits comme cela aurait du l'être. Nous attendons les verdicts avec impatience. Je ne sais encore quelle sera mon action alors. Si jamais Maud était reconnue coupable, il me faudrait la renvoyer à la roture, ce qui me fendrait le coeur autant que cela me ferait enrager ! Car il s'agirait bien là pour moi également, d'un affront amer. Mais ne vendons pas la peau de l'ours trop tôt.

Je suis heureuse d'apprendre que votre fonction vous plait. Oui, elle vous prend du temps mais je sais que vous ne déméritez point et que vos talents sont reconnus. Je suis fière de vous.
Je suis flattée bien évidemment de passer devant un roi, pour ce qui concerne votre missive ! J'en rougis...de plaisir, sans aucun doute.
Ne laissez pas les mauvaises langues jalouses vous dénigrer, mon tendre ami ! Ruez et montrez-leur que vous êtes un homme d'honneur, droit et fier ! C'est la rançon de la gloire, hélas. Retenez que jamais la belle étoile n'est entachée de la bave des crapauds. Regardez votre fille et voyez en son regard tout l'amour qu'elle vous porte, vous en oublierez les médisants. J'aimerais que vous puissiez voir le regard que je porte sur vous, Flavien.

J'ai rencontré le Duc Leg Di Cesarini.
La façon dont vous le décrivez est tout à fait bonne. Maladroit mais charmant. Il apprendra encore et pourra très certainement palier à ces quelques maladresses.
Je souhaite bien entendu que ma filleule et lui puissent convoler. Je pense que l'annonce de leurs noces sera pour bientôt. Puisse ce couple vivre dans la paix et dans l'harmonie.
Si vous êtes un ami de Leg, alors, peut-être puis-je espérer qu'il vous invite à son mariage ? Ce n'est pas sage, je le sais mais vous revoir me serait si agréable.
Je n'ai pas le droit de me plaindre de ma vie. J'ai tout en suffisance et trop aussi ! Je ne suis jamais seule, je suis entourée de gens de maison, de gardes, de valets, j'ai un fils adorable et mon époux est Duc apprécié du roi. Pourtant, il m'arrive de m'asseoir à la fenêtre et de rester là, des heures durant à imaginer autre chose, d'autres gens autour de moi, d'autres paysages aussi. Alors, je me sens lasse et triste parce que je ressens ce vide menaçant, cette espèce de solitude de l'âme qui rend morose et goûte l'amertume. Dans mes rêves secrets, je me trouve dans vos bras et sans qu'un seul mot ne s'échappe de mes lèvres, vous devinez ce que je veux vous dire. Ces jours-là qui suivent ces rêves, je suis heureuse, simplement.
Ô oui, je sais. Je sais que ceci n'est guère sage ni raisonnable mais les rêves ont-ils pour but la sagesse ? Non, je ne le pense pas. Je les vois comme des nuages qui nous emmènent loin du quotidien, loin des devoirs et des charges qui nous incombent, qui nous libèrent enfin de chaines que nous avons nous-mêmes scellées à nos chevilles, soumission volontaire et librement consentie à une vie dont nous cherchons à nous échapper lorsque le poids des fardeaux est trop lourd.

Mais que me voici à philosopher comme un vieux prêtre alors que je ne voulais que vous voir sourire !
Souriez, mon cher et tendre Flavien, souriez car par dela les chaines, nos liens se tissent pour en apaiser la morsure jusqu'au jour béni où vos mains enserreront les miennes et où vos lèvres se poseront sur mes doigts.

Portez-vous bien, prenez soin de vous.
Que le Très Haut vous protège de tout tourment.

Tendrement.
Della

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Della
Citation:
Flavien,

Bonjour.


A l'heure où j'écris cette lettre, je devrais plutôt dire "bonne nuit". Mais cela ne se fait pas de débuter une missive par ces mots. Et puis, vous me lirez seulement demain et donc, le "bonjour" sera de bon aloi.
Je suis à Strasbourg, depuis aujourd'hui. Plus précisément, dans un hôtel proche de la cathédrale. Vous aviez raison, la cathédrale est magnifique ! C'est une pure merveille architecturale dont il me tarde d'admirer toutes les œuvres. Le Très Haut doit être sensible à ce travail des hommes, je ne manquerai pas non plus d'aller y prier. Sans doute d'ailleurs irai-je à la messe demain.

Je ne pense pas qu'il faille mettre sur la jeunesse de Charlemagne ses procédés. Il a hérité de son père un caractère déterminé, ce qu'il veut, il l'obtient. Il m'a quelque peu entretenue du sujet qui vous préoccupe tous les deux et je dois avouer que son raisonnement se tient. Cela dit, je me garderai bien d'intervenir même si la solution me semble assez évidente.

Tout ceci n'a rien à voir avec ma présence à Strasbourg, vous le savez. La seule raison, c'est vous et le désir que j'ai de vous revoir.
Il me serait bien agréable de savoir où mes pas devraient me conduire afin de croiser, par hasard, votre route...

En attendant que ce hasard prenne vie, je vous embrasse.


Tendrement vôtre.

Della.


Citation:
Mon coeur bondit. Ce soir, rendez-vous au Sud Est de la ville, en bordure des jardins impériaux. Il existe une poterne dissimulée dans le mur à une coudée d'une fontaine représentant un chevalier victorieux. Je vous trouverai là. Venez seule.

F.

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