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[RP] Panique à Louvières !

Nathan
« Allez ! Dites le-moi ! Vous m’offrez un cadeau ?! » De Nathan à Flora.


La niaiserie de Nathan était chronique, les états d’euphories préparaient divinement bien le terrain pour ce trait de caractère que le jeune blond niait remarquablement. Il était évident que la niaiserie était un défaut pour lui. Pour d’autre c’était une gêne occasionnelle. Cette-dernière s’accordait à merveille pour Flora.

Hôtel particulier des Louvières, vendredi 18 janvier de l’an de Pâques 1460.

Sa fiancée avait pris un rendez-vous chez le médecin de Bourges qui était assurément le meilleur de tout le Berry. Elle avait gagé d’aller faire ses remerciements pour les bons soins qui lui avaient été prodigués. Nathan devait initialement, l’accompagner, cependant la rumeur qui circulait dans Bourges lui arriva au coin des oreilles, un nouveau tisserand avait pris place dans la capitale Berrichonne. Il fallait le comprendre, acheter des vêtements c’était bien plus amusant que de remercier un médicastre. Le sens des priorités chez Nathan était toujours très discutable. C’était donc ainsi, que les deux jeunes blonds planifiaient leur matinée. Flora irait chez le médecin, lui dépenser de l’argent.

Nathan ne se doutait pas qu’à ce moment, son insouciance allait se terminer et qu’il serait temps pour lui de devenir un vrai adulte et non plus un grand-enfant s’abandonnant aux plaisirs les plus extravagants. Sa dernière lubie ? Une statue à son effigie en face de Louvières. Sans aucun doute, son narcissisme exacerbé n’arrêtait pas de faire ses preuves. Le ridicule ne tuait pas, mais tout de même, une limite était à ne pas dépasser.

Le garçon au poisson orange, passa donc sa matinée dans les rues de Bourges. Evitant la misère comme si c’était la peste. Distribuant quelques écus aux mendiants. La générosité des Ambroises était connue dans tous le Berry. Chaque membre de la famille la pratiquait à différentes échelles mais tous donnés un écu lorsque la pitié s’emparait de leurs cœurs à la vue des victimes de la mauvaise fortune.

A l’heure de midi, il rentra à Louvières, satisfait de sa matinée. Il alla se reposer dans un des salons de Louvières, c’était fatiguant de dépenser de l’argent. Les gens ne s’en rendaient pas compte. La dernière acquisition de Nathan ? Un petit coffret éléphantin. Tout heureux à l’idée de montrer sa nouvelle acquisition, il n’arrêta pas de la regarder. Il s’en lassa en dix minutes. Il attendit dans un calme plat, tapotant légèrement ses doigts sur ses genoux.

Le calme avant la tempête ? Tout allait pour le mieux. Mais les événements s’annonçaient fort en émotion.

En attendant Nathan réfléchissait au prochain mantel qu’il allait s’acheter.

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Flora
    " Un cadeau ? Vous pouvez voir ça comme cela oui..."
      De Flora à Nathan



    Pour une fois, la jeune fille remerciait les rumeurs qui circulaient dans Bourges. Elle avait cherché par tous les moyens de dissuader son fiancé de venir avec elle pour remercier la médicastre qui l'avait soignée. Un nouveau tisserand Berruyer lui sauvait la mise.

    Mais pourquoi déployer tant de moyens pour ne faire qu'aller remercier la médicastre qui l'avait soignée ? Tout simplement parce qu'elle avait un secret et elle devait lui en parler, se faire à nouveau ausculter par la meilleure médicastre qu'elle connaissait. Et la plus discrète surtout. Les autres étaient des charlatans. Ne se privant pas pour raconter ce que certains de leurs patients leur confiaient. Juste pour se rendre intéressants aux yeux des autres.

    Mais passons, les remerciements avaient été faits, une boite de macarons offertes à cet effet, et une nouvelle consultation en prime. Un "Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah" avait résonné à travers le dispensaire et un malaise qui suivait. La panique avait pris possession de la jeune Montbazon. Un "mondieumondieumondieu" ne cessait de tourner en boucle dans sa tête. Un "catastrophe j'vais mourir" s’enchaînait à la suite. Tout ça pour dire qu'elle devait tout cacher à celui qui partageait sa vie.

    Sortie du dispensaire, Flora marchait et marchait dans les rues de Bourges. Rentrer ? Ne pas rentrer ? Que tout cela allait être difficile ! Bouhouhou... Qu'il était cruel d’être une femme ! Il fallait rentrer.


    On inspiiiiiiiiiiiire... et on rentre !!



    - Oh mon amour ! Vous m'attendiez ? J'espère ne pas avoir été trop longue, nous avons beaucoup discuté avec Asterie ! Vous avez achetez beaucoup de choses chez ce nouveau tisserand ? Pas trop dépensé ?


    Mensonge, mensonge. Elle avait surtout hésité à rentrer. Devait-elle lui dire finalement ? Non non non ! Pas question ! Il fallait un plan ! Elle y réfléchirait plus tard ! Pour l'instant, la façade ! Sourire magnifique, voix enjouée. C'est ce qu'elle voulait laisser paraître. C'était la première fois qu'elle s'essayait à pareille comédie. Ce ne serait peut être pas aussi réussi qu'elle le voulait.

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Nathan
« Votre cadeau… Je le crains… Reflète votre potentiel d’emmerdeuse. » De Nathan à Flora.


Le jeune blond attendait sa fiancée. Comme d’habitude, il n’aimait pas attendre et comme d’habitude elle était en retard. Il adorait les gens ponctuels et détestait les retardataires. Malheureusement, il était tombé sur la femme du royaume qui détestait les cadeaux et était toujours en retard. Il ne comprenait toujours pas comment il s’était amouraché d’elle.

Elle arriva, visiblement mal en point. Il arqua un sourcil la regarda et se demanda comment on pouvait rentrer d’une visite chez le médecin dans un moins bon état qu’au départ. Il réfléchit quelques secondes et abandonna la réflexion pour se concentrer sur un bout de fil qui dépassé de la robe de Flora. Nathan passait du coq à l’âne avec une facilité fascinante. Il l’écouta tout en penchant sa tête afin de faire une analyse plus précise de ce bout de fil. Acné est à imperfection, que fil rebelle est à tare.

Elle lui dit d’un ton inhabile : «
Oh mon amour ! Vous m'attendiez ? J'espère ne pas avoir été trop longue, nous avons beaucoup discuté avec Asterie ! Vous avez achetez beaucoup de choses chez ce nouveau tisserand ? Pas trop dépensé ? » Il ne comprenait pas pourquoi elle s’intéressait à ses achats quotidien. Il lui répondit : « Vous avez un fil qui dépasse de votre robe. C’est stressant. »

Il prit une paire de ciseau et la lui donna tout en disant d’un ton appliqué : «
C’est vraiment horrible, une imperfection du vêtement. C’est comme si vous aviez un énorme bouton sur votre front… » Il regarda son front et reprit : « Ouais, mauvais exemple. »

Il alla se rasseoir et répondit enfin à ses questions : «
Oui, je vous attendais. Comme toujours. Vous avez été très longue. Vous avez parlé de quoi avec Asterie ? Je n’ai rien n’acheté c’était moche, comme votre robe d’ailleurs néanmoins je me suis acheté un petit coffret. Il était joli vous comprenez… »

En attendant sa réponse, Nathan s’amusait avec un écu en or.

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Flora

    " Je suis une hérissonne, une emmerdeuse née. "
    De Flora à Nathan



    Le choc de ce que la médicastre lui avait confirmé l'avait rendue plus pâle qu'à l'accoutumée. Pourvu qu'il ne le remarque pas. En tout cas, il avait l'air agacé. Agacé sur retard de la jeune fille surement. Depuis, elle pensait qu'il en avait pris l'habitude, mais apparemment non.


    De la maladresse dans ses paroles, elle espérait qu'il ne se rende compte de rien. En réalité, il avait plutôt l'attention fixée sur un fil de sa robe qui dépassait. Une paire de ciseaux donnée, et Flora le coupa. Mais les dernières paroles résonnèrent dans sa tête. "C'est comme si vous aviez un énorme sur bouton sur votre front...". Sa peau avait toujours été parfaitement belle, sans aucune imperfection. Était-il possible que ça ait changé? Inquiète, elle se dit qu'elle irait se regarder dans le miroir plus tard.


    Il alla s'asseoir. La jeune fille fit de même en prenant le fauteuil en face de lui. Tentant de se comporter comme à son habitude, Flora lui répondit aussi calmement qu'elle le pouvait.



      - Eh bien... nous avons discuté de choses et d'autres. Rien de bien intéressant pour vous. Tout était moche... comme ma robe... je vois... Pourtant c'est vous qui me l'avez achetée lorsque nous sommes arrivés en ville. Vous vous en êtes déjà lassé ? Seriez vous content si je vous laissais m'en acheter une nouvelle ? Mais une seule hein... pas plus !


    Elle pouvait bien lui accorder au moins cela, après tout, elle lui cachait bien l'état dans lequel elle allait être pendant plusieurs mois.

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Pouikie
Quelque part en plein milieu du marché, il y avait une enfant. Et cet enfant ruminait comme tout enfant.
Mais la gazoute* de Bourges ruminait plus qu'à son habitude. Depuis sa sortie de Noirlac, elle parcourait les rues berruyères comme une âme en peine. Sans faire attention aux passants qu'elle bousculait et aux pieds qu'elle écrasait, Pouikie s'en alla s'assoir sur les marches d'une taverne.

De sa besace sale et raccommodée, la gamine sortit un portrait chipé dans les bureaux de la Mère Supérieure. Le portait avait été exécuté au charbon mais le temps avait abimé la qualité de ce portrait. Mais Pouikie s'en fichait, elle arrivait à distinguer les traits de la personnes dessinée. On y voyait une femme, aux longs cheveux et au visage fin, un visage orné d'un sourire angélique.

Dans un long soupir, et comme à son habitude, la gamine fourra le portrait dans sa besace et se mit à rêvasser; elle avait besoin de se consoler.
Pour se consoler, une seule solution, un cadeau ! La gamine se leva et se mit en marche vers la Louvière. Nathan lui avait promis un chiot, elle le voulait. Le dresser pour mordre les mollets du roux et chasser le Brun serait une distraction assez longue pour éviter de ruminer.

Arrivée devant l'hôtel nathanesque, l'enfant poussa les portes et se planta dans la pièce, les poings sur ses hanches. D'une voix délicate, elle se mit à crier :


Nathaaaaaan ! Floraaa ! J'viens voir le chiot ! Et puis pour avoir le mien de chiot !


* gazoute : gamine
Nathan
« La basse-cour y passera toute entière ? Ou c’est une nouvelle lubie ? » De Nathan.


Elle s’était assise en face de lui, bien évidemment Nathan ne se rendait pas compte de la gravité des faits puisqu’il n’en avait pas encore eu la connaissance. Il était certes niais sur les bords mais il savait analyser, décortiquer et comprendre les faits et gestes de chacun. Il était superficiel mais doté intellectuellement. Il ne fallait pas accorder le préjugé sur les blonds avec lui. Il regardait donc Flora, attendant quelques réponses qu’il savait à l’avance ennuyante. Sur ce dernier point, il faisait erreur.

Il l’écouta donc : «
Eh bien... nous avons discuté de choses et d'autres. Rien de bien intéressant pour vous. Tout était moche... comme ma robe... je vois... Pourtant c'est vous qui me l'avez achetée lorsque nous sommes arrivés en ville. Vous vous en êtes déjà lassé ? Seriez-vous content si je vous laissais m'en acheter une nouvelle ? Mais une seule hein... pas plus ! » Un roulement des yeux et quelques moues prononcées plus tard, le plissement des sourcils arriva. Il y avait quelque chose d’étrange dans les dires de sa fiancée. Un sourire en coin apparu délicatement sur son visage et il donna réponse : « Je vous ai offert cette robe ? Ah peut-être… Je me lasse facilement des choses, vous devriez le savoir. Vous m’autorisez à vous offrir une robe ? Mais enfin… Vous êtes souffrante ? Question rhétorique, vous avez fait une erreur et vous essayez de vous pardonner. Mais quelle erreur… Là est la véritable question. Vous ne m’autoriserez pas de vous offrir une robe aussi facilement à l’accoutumée. Donc j’en déduis que vous souhaitez me faire plaisir, car ça me fait plaisir de vous faire des cadeaux. Donc si c’est pour me faire plaisir il y a quelque chose en contrepartie qui ne me fera pas plaisir. Jeu à sommes nulles. Donc vous me cachez quelque chose. Qu’est-ce donc ? »

Malgré la fierté d’avoir mené un tel raisonnement, son sourire se dissipa. Que lui cachait-elle ? Il le saurait un jour ou l’autre. Et ce fut Pouikie qui lui donna le déclic avec son arrivée en fanfare. Elle parlait de chiots, de bébé chien en somme. Il regarda la petite avec de grands yeux et se tourna brusquement vers Flora : «
Ne me dites pas que… » Il secoua la tête essayant de chasser cette horrible pensée.
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Flora
    Une arrivante qui tombe à pic ! Dieu comme j'aime cette petite !
    Pensée de Flora



      Donc vous me cachez quelque chose. Qu’est-ce donc ?



    Le raisonnement de son fiancé? La jeune femme ne l'avait pas écouté. Seules ses dernières paroles raisonnaient dans sa tête.
    Ne pas lui dire.
    Se taire.
    Trouver un autre sujet à aborder.

    Et le débarquement de Pouikie survint. Oh ! Merci Aristote ! Ce Dieu lui sauvait la vie. Pour le moment.
    Reportant son attention sur la petite, elle lui sourit. Elle était mignonne, pleine de vie, elle l'adorait. Flora espérait de tout coeur qu'elle aurait des enfants lui ressemblant. Ooooh oui !

    Puis Nathan qui se tourne vers elle, les yeux écarquillés, n'émettant que quelques mots à l'intention de la jolie fleur.



      - Ne me dites pas que…



    Et c'est à ce moment là que la panique survint. Oh non ! Il avait deviné ! Ce ne pouvait être que cela ! La tête secouée pour lui dire qu'il se trompait et... Une idée, une idée, une idée ! Ah !! Trouvée !!


      - Ooooh ! Pouikie comme tu tombes bien ! Juste à temps pour aller à Sarzay ! Tu te souviens, n'est ce pas ? Pendant que nous serons là bas, Nathan ira chercher ton chiot ! Si ce n'est pas fait, tu pourras continuer de râler après lui en rentrant !



    Vite. Partir de Louvières. Loin des questions. De l'interrogatoire qu'il pourrait lui faire subir.
    Flora s'était levée à toute vitesse et avait pris la main de Pouikie dans la sienne, lui faisant presser le pas. Se trouvant près de l'entrée, la Montbazon se tourna vers le blondinet.



      - Nathan, mon amour que j'aime ! June m'avait dit de passer à Sarzay pour ma robe, j'avais oubliée de vous prévenir ! Je reviens plus tard !



    Ni une, ni deux, les deux jeunes filles partirent pour Sarzay, en coche bien sûr.

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Nathan
« Mais enfin… Je… Que ? Ah ! Norf* alors ! » De Nathan.


Nathan, mon amour que j'aime ! June m'avait dit de passer à Sarzay pour ma robe, j'avais oublié de vous prévenir ! Je reviens plus tard ! Lui avait-elle dit. Sur le coup Nathan ne comprit pas la raison pour cet empressement de quitter Louvières. Elle s’était habilement servit de Pouikie et le jeune blond se retrouva debout au milieu de son salon.

Encore sous la surprise de ce départ il resta immobile plusieurs minutes croyant que c’était une mauvaise blague. Dieu savait à quel point il détestait ce genre de situation où l’incompréhension était maitresse. Un haussement des épaules, une marche lente et le blondinet arriva devant les portes grandes ouvertes de Louvières. Il voyait au loin le coche partir en direction de Sarzay. Il soupire et murmura : «
Ne me dites pas… Qu’elle a adopté un nouveau chiot ? » Pour sûr, la clairvoyance de Nathan lui faisait cruellement défaut.

Il referma les portes de Louvières, il était seul dans son hôtel. Un frisson désagréable parcouru son corps par vague. Il n’aimait plus être seul. Il se dirigea vers une petite salle souvent oubliée. Il y retrouva son compagnon depuis toujours, son poisson orange. Il en était fier. Il prit un verre de whisky, Flora n’étant pas là, aucune remontrance et aucun retroussement de nez montrant la désapprobation de cette dernière. Il but donc son verre en compagnie de son poisson orange. Lubie Berrichonne ou pas, il parla à son poisson : «
Mais de toutes manières, il n’y a que toi qui puisse me comprendre… Tu te fais un peu vieux quand même… »

Il se rendit compte de la situation et retint un sourire en coin. Il alla donc faire une promenade dans les jardins de Louvières, réfléchissant au comportement de fiancée.




*Norf : Expression Berrichonne très utilisée dans de nombreux cas.
L'interprétation peut se résumer à : erf arf mince. Le norf marque l'étonnement de la personne.

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Pouikie
Et mon chiot alors ? de Pouikie à elle même

Pouikie se posait cette question à ce moment là. Nathan était étonné d'une révélation de Flora, Flora embarquait Pouikie pour les essayages de robes et Pouikie suivait docilement, ou presque : une moue magnifique venait de se dessiner sur les lèvres de l'enfant.

Mais le temps n'était pas à la bouderie. La Gazoute s'installa dans le coche, face à Flora, et fouette cocher, la jeune femme et l'enfant était partie à Sarzay. Pouikie perdit très vite sa moue et s'intéressa au paysage, au cocher et surtout, elle s'intéressa aux chevaux.

Norf de norf !
se disait Pouikie, il me faut des chevaux, ils sont plus rapides que Truc!Il était bien connu de tous qu'un poney ne pouvait pas faire face à un cheval mais Pouikie le découvrait à cet instant. Elle se promit de soudoyer le Brun pour obtenir une belle jument, forte et rapide, idéale pour s'entrainer à tirer à la fronde ou tirer son épée. D'ailleurs, en parlant d'animaux ...

Dis Flora, c'est sûr que j'aurai mon chiot ? Ou au moins je pourrai voir le tien, dis c'est sûr ?

Et toute une flopée de question suivit :

Flora, tu me promets que la robe ne sera que pour toi hein ? Oui, j'aime pas porter de robes, même s'il faut en porter pour les mariages.
Et puis, quand est-ce qu'on reprendra les leçons pour que je devienne une presque dame ?


La question la plus importante franchit les lèvres de Pouikie :

Flora, c'est quand qu'on arrive ?
June
Un petit vent frais s'engouffra dans la pièce lorsque le grand blond ouvrir la fenêtre. Cela faisait longtemps que la chambre n'avait pas été visitée ; depuis l'arrivée du Seigneur dans son castel, en fait. C'était d'ailleurs l'endroit le plus isolé du château de Sarzay, difficile d'accès, couloirs sombres accompagnant le visiteur dans un calme trop silencieux.
Les yeux bleus parcoururent la pièce, buvant la vue offerte d'une seule traite. Un fauteuil de bois noir et de velours rouge. Un portrait au mur, accroché un peu de travers, comme si on l'avait placé là à la va-vite. Une vieille armoire en chêne, sans doute d'origine normande, dont la porte de droite fermait mal et oscillait au gré des courants d'air qui passaient par là. Elle grinçait de mal-être lorsque le vent la poussait trop. A l'intérieur, des vêtements sur lesquels la poussière s'était installée. Ils avaient appartenu à une femme dont le mince sourire brillait encore dans le cadre de bois accroché au mur. Elynne.

June croisa le regard de celle qui ne vivait plus. Même si l'existence de la brune avait été pour le moins chaotique, elle avait été la seule de ses enfants à lui avoir réellement témoigné de l'affection. A son grand regret en effet, ni Nathan ni Orian ne l'aimaient vraiment pour celui qu'il était aujourd'hui, préférant le haïr pour celui qu'il avait eu la honte d'être un jour. Celui qui abandonne. Celui qui n'aime pas. L'égoïste.
Parfois, il aimerait que son histoire soit celle de son frère. Si Jigsaw avait été le père des deux louveteaux, June n'aurait pas eu à assumer les conséquences de ses amoureuses folies. Si Jigsaw avait été le père, peut-être que les deux garçons n'auraient pas eu à subir leur propre méconnaissance de leurs origines. Est-ce que le jumeau de June aurait eu davantage de courage ? D'honneur ? Qu'aurait-il fait à sa place, à ce moment où il donnait l'enfant à Norm ? Et à celui-ci, où il parait sans se retourner, laissant une jeune femme et un bébé ? Le Chancelier ferma les yeux, torturé par ses propres pensées.

Il avait souvent songé à des solutions, parfois extrêmes. Fallait-il se passer la lame au ventre, alléger ce monde d'un déshonoré de plus et par la même soulager deux jeunes loups d'un fardeau qu'ils n'auraient jamais du porter ? Fallait-il mentir, leur présenter comme histoire vraie celle d'un autre père, grand homme parfait sur lequel ils auraient pu jurer, qu'ils auraient pu idolâtrer, au lieu de celui-là, pauvre hère perdu entre son histoire et son travail ? Fallait-il finalement leur donner raison, devenir celui qu'ils pensaient qu'il était réellement ? Un être au coeur de pierre, tout simplement ?

Ses yeux bleus s'ouvrirent de nouveau à la lumière. Il s'approcha du portrait, frôla d'un long doigt fin le dessin des contours du visage. et toi, Elynne, as-tu aussi menti sur tes sentiments ? As-tu joué la comédie ?
Il détourna la tête vers le coin le plus sombre de la pièce, d'où ressortait un pan de tissu d'un blanc pur. S'approchant de ce qui avait été un de ses chefs-d'oeuvre de tisserand, il tira le mannequin vers lui et la robe de mariée d'Elynne, attirant toute la lumière qui résidait dans la pièce, se révéla aux yeux du monde.
C'était un vêtement plutôt cossu ; après tout, June était devenu un excellent tisserand à force de travail. Il utilisait le meilleur tissu qu'il trouvait ; pendant un temps, il le produisait lui-même, élevant des moutons blancs, activité qu'il délaissa ensuite. Il n'était pas doué pour l'élevage. De plus, il s'appliquait sur chaque vêtement. Les tenues exceptionnelles comme les robes de mariées étaient celles qu'il préférait faire. Celle-ci avait été pour sa fille, et elle portait rien qu'à la voir toutes les traces d'un amour paternel mêlé à un talent abouti.
Avant d'être la robe d'Elynne, ce vêtement avait appartenu à une autre femme. et dans les deux cas, la parure de mariée n'avait servi qu'à de multiples essayages, la promise mourant avant la véritable cérémonie. Il revoyait encore Cécile tournoyer dans cette robe, ses bras fins, frôlant le tissu, son sourire empli de bonheur. Il se rappela sa propre angoisse à l'idée que la robe, très simple à l'époque, qu'il avait mis des semaines à faire, ne plaise pas à sa future épouse, elle qui avait chaque semaine de nouvelles toilettes plus belles et plus élégantes les unes que les autres. Mais celle-ci avait été un coup de coeur pour la jeune Ambroise. Elle avait serré contre elle le blond le plus heureux du monde.
La robe avait subi quelques modifications pour Elynne : rajout de dentelle, modification du corset, réajustement de la jupe. Seuls restaient de la robe de Cécile les deux rubans de tissu rouge qui serraient le corset, ces mêmes rubans qu'il garderait pour la nouvelle modification qu'il avait l'intention de faire.

Il ne voulait pas travailler dans son atelier berruyer, pas pour cette robe, elle méritait un cadre bien plus élégant. Aimbaud et Godefroy, les deux gardes habituels de Sarzay, avaient été prévenus d'avance que si une jeune femme blonde se présentait à l'entrée, ils seraient tenus de l'accompagner jusqu'à la pièce où se trouvait le Sidjéno en ce moment-même. A condition qu'ils s'en rappellent...

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Chancelier & Bailli du Berry - Seigneur de Sarzay - Président du FIER
Aimbaud, incarné par June
[Aimbaud, personnage non joué, un des deux gardes du château de Sarzay, seigneurie de June.]

Belle journée, sympathique odeurs de "bientôt l'printemps" dans l'air. Routine tranquille, mais drôle d'ordres. Une jeune femme blonde qui devait arriver un jour ou l'autre, peut-être ce jour, peut-être demain, peut-être jamais ? Forcément la nouvelle conquête du patron, héhé. Il avait pour coutume de les collectionner. Godefroy et lui en avaient vu passer plus d'une sans pouvoir y toucher. Quand même, il pourrait faire partager, des fois, le grand blond.

Il reporta son attention sur la route. Bientôt, un nuage de poussière s'éleva sur la route qui menait au château, annonçant une visite. Un oeil à Godefroy, qui lorgnait la même chose. Il était sympa, Godefroy, ils se comprenaient bien tous les deux. Il était bien content d'avoir un compagnon et ami comme lui.

Un coche arriva, tiré par deux élégantes bêtes qu'Aimbaud identifia comme des chevaux. Logique, en fait. Mais pas pour Aimbaud. Il vit une première fille descendre, la fameuse blonde, mais celle-ci était suivie par une gamine. Ah, de l'imprévu ! Aimbaud avait horreur de l'imprévu.
Il chuchota à son collègue :


"C'était pas prévu qu'il y en ait deux ! On les laisse pas passer et on demandera que le chef descende."
Godefroy, incarné par June
[Godefroy, l'autre garde de Sarzay.]

Il hocha la tête à la proposition de son collègue. C'était toujours Aimbaud qui avait les bonnes idées, Godefroy le suivait en pleine confiance.

A la porte des murailles, il s'apprêta donc à barrer le chemin aux deux donzelles.
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