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[RP/IG - Anjou] La bataille de Montreuil-Bellay

Actarius
Topic ouvert ici pour les joueurs dont les persos sont blessés et à Saumur. Il s'agit du combat qui s'est déroulé le 10 janvier entre les armées d'Estainoise et d'Amorri, côté royaliste et celle d'Abraxes, côté angevin. Je propose de baliser vos posts et d'opter pour le bleu, pour les joueurs de Royalistes, et le rouge, pour les joueurs des Angevins. Bon amusement !



[Armée "La Compagnie d'Artus" - Le moment tant attendu]

Ils avaient abandonné la forteresse impressionnante des barons de Montreuil-Bellay et continuaient de longer le Thouet en quête de l’armée angevine qui avait été repoussée au sud en direction du Poitou. La plaine s’étirait de toute part autour d’eux à l’aube de ce Xe jour de janvier. Elle se dessinait en courbes aussi légères qu’indolentes, parsemées de bosquets et de champs. Une légère brume recouvrait le sol, prêtant à cet instant tant attendu des allures fantaisistes, voire même légèrement inquiétantes. Mais l’inquiétude devait avoir une prise relativement faible sur une troupe qui n’attendait cette occasion depuis de longues semaines, depuis les combats menés contre Thoros à Essoyes. Du moins, telle était le ressenti du Colosse d’Oc, perché sur son destrier. Il masquait lui une appréhension terrible sous son regard farouche porté à l’horizon, son masque d’impassibilité et de résolution. Il ne craignait certes pas pour sa propre vie qu’il avait maintes fois déjà mis à l’épreuve de l’acier et du sang. Il craignait pour celle dont il portait le listel et qu’il avait tenue inanimée dans ses bras quelques semaines auparavant.

Cette scène-là, il se refusait à la vivre à nouveau. Plutôt lui qu’elle. Voilà pourquoi l’étendard du Phénix flottait non loin de celui de Dourdan, voilà pourquoi il se tenait à quelques mètres d’elle à peine, prêt au sacrifice sur la longue voie de la rédemption qu’il arpentait désormais. La troupe cheminait depuis de longues heures désormais et nul signe de l’ennemi encore dans le calme qui régnait dans cette morne étendue. Soudain, la colonne s’anima pourtant, des éclaireurs, porteurs de nouvelles qui ne faisaient pas l’ombre d’un doute, venaient de revenir. La tension grimpa d’un cran, la confrontation apparaissait désormais comme une évidence. Aux sourires carnassiers se mêlaient quelques signes à l’adresse du Très-Haut, on pouvait discerner dans les murmures quelques paroles éparses et étouffées par l’agitation grandissante du credo. Clairs, sonores ou gras, s’élevaient des rires aussi, ceux des baroudeurs, des routiniers du front. La confiance, l’impatience, ce léger souffle d’appréhension devenaient à ce point palpables qu’elles en engourdissaient les sens de cette masse guerrière prête à rugir et à fondre sur Abraxes et ses survivants.

Ils se dessinèrent justement dans les lambeaux de l’aube et de cette brume diffuse et avec eux le contour de la vie ou de la mort, posé sur la balance de l’acier des traits et des épées. Les ordres jaillirent bientôt, les encouragements, les premiers cris vengeurs, les invectives. Il y eut ce petit temps de latence, ce moment précieux de l’observation. Ils étaient peu, trop peu pour résister à la force des armées royalistes. Ils avaient beaux être dans le mauvais cas, ils avaient beau avoir soutenu une sournoise offensive contre le Domaine Royal sous de fallacieux prétextes, ces Angevins avaient du courage. Las pour eux, il ne faisait guère de doute que ce serait un massacre. Le Comte ferma les yeux un instant, porté par cet atmosphère qu’il appréciait, puis les rouvrit et les tourna vers elle. Belle, altière comme une Reine guerrière. Il ne quitterait pas son giron, il ne la perdrait pas encore, pas cette fois. Les cors retentirent.

Le combat commençait.

_________________
Lady_butterfly
[Armée Angevine - Pourquoi ?]


- Damoiselle Merry, je vous interdis formellement de vous engager dans la maréchaussée ! Cela est bien trop dangereux pour votre personne … vous êtes si jeune … je ne crois point que votre oncle aurait approuvé votre demande !

- Mais Cassis, la maréchaussée propose un salaire que je ne pourrai jamais espérer pour un autre travail … 17 écus … cela représente trois repas ! Si je travaille plusieurs jours, cela nous permettra de remplir notre bourse et de partir d'ici ! Je souhaiterai tellement revoir les ruelles d'Annecy .. et ses habitants … ! Ce sera merveilleux de revoir d'anciens amis !

- Oui, si vous ne mourrez pas au combat  !

Un éclat de rire, l'inconsciente accoudée à une table, se lève brusquement pour enserrer la taille de sa jeune gouvernante :

- Allons, ne t'inquiète guère ! Je serais toujours postée à l'arrière des autres engagés, ainsi si j'ai une opportunité de fuir, je le ferai !

**

Quelle idiote !

Les yeux levés vers ses compagnons à la mine défaite, la jeune lady réfléchissait aux événements passés qui l'avaient d'une manière ou d'une autre entraîné sur ce champ de bataille. Tout était arrivé si vite … elle avait postulé à la maréchaussée et avait été plusieurs fois engagée. Puis un jour, les ordres furent formels : Restez dans les rangs ! Marchez !
Son sang s'était figé.. ce que sa chère domestique redoutait allait arriver … incapable de renoncer à cette démarche, l'orgueil aiguisant tous ses agissements, elle avait suivi le meneur tel un mouton fidèle envers son berger. Pourquoi n'avait-elle pas écouté les paroles de Cassis ? Pourquoi l'homme qui l'avait recruté ne s'était pas aperçu de son jeune âge, et ne lui avait-il pas refusé l’accès à ce poste ? Aurait-elle des cicatrices sur ce visage que tout le monde admirait ? Mourrait-elle au combat sans que personne ne se souvienne de sa très furtive présence au sein de ce monde ?
C'était les yeux embués de larmes que la fillette marchait à la suite de ses compagnons.. silencieuse dans sa démarche, le visage grave, elle ne se préoccupait guère de ce qui l'entourait, son esprit enfoui au fond de ses souvenirs passés.


- Oh, tu souhaites manier l'épée ma chère enfant ?
- En effet, mon oncle !
- Et pourquoi cette soudaine envie d'acquérir une telle connaissance ?
- Si je pars un jour en guerre, comme vous, je pourrai me défendre !

Le rire de l'homme avait retentit dans toute la cour :

- Ma chère Merry, saches qu'en tant que jeune héritière, tu n'auras guère à te battre … tes sujets le feront fort bien à ta place !

Son regard s'était assombrit, et prenant une grande inspiration, il l'attaqua sur le côté droit sans qu'il ne trouva riposte de la part de l'enfant.

- Tes côtés … fais toujours attention à ces derniers, toute personne qui sait manier une arme, commencera toujours par attaquer sur les bords … jamais de front !

Vestige de sa mémoire, la jeune lady s'agrippait rudement à ce dernier conseil donné par Lionheart qui expira quelques jours plus tard au combat …
Un son l'éveilla de ses pensées … un son terrible qui annonçait le début du combat … elle eût voulut hurler sa rage d'avoir été si idiote … mais sa fierté la rendit muette. Pressant nerveusement l'épée qui lui avait été remise, elle fixa son chef d'armée … attendant les ordres de ce dernier.
Calico
[Armée "La Compagnie d'Artus" - Le 10 porte bonheur?]

Petite sauterelle aux allures de pucelle, elle suivait l'armée de la Compagnie. Ils étaient partis de Saumur, s'insinuant peu à peu dans la campagne angevine à la recherche de l'armée rebelle. L'incursion se faisait plus profonde presque aux confits de la frontière poitevine. L'armée rebelle se cachait, mais elle se serait vite débusquée au vu de la longue langue de soldats se dépliant comme un ruban immense sur cette route de campagne.
Les bruits étaient ceux d'une armée en rut avec comme objectif de pacifier la zone. Aucune parcelle ne sera laissée aux angevins, la France viendra écraser cette terre. Le lys fleurira bientôt partout.
Peu à peu les villes tombaient sous le joug Français. Personne ne frappe, ni ne menace la France sans en subir les conséquences.

Les angevins se soumettront ou périront par la faute de l'égo d'un régnant voulait défier le Roy lui même. Le combat était justifié, la cause noble. Le chevalier Calico, assise sur son fougueux destrier, était là, parmi ses frères d'armes, venant de tout horizon.

Soudain la masse de soldats de l'armée rebelle s'étalait devant eux. Abraxes tomberait avec les siens. L'armée de la Compagnie, faites de guerriers aguerris, les châtierait, sans aucun état d'âme. Elle ne massacrerait pas de pauvres paysans mais des soldats qui s'étaient enrôlés pour frapper le Lys, alors le Lys les frapperait.

La brunette, plus jeune des chevaliers du Roy, leva sa tête, fière, la mâchoire crispée, le regard grave. Elle ne tomberait pas comme elle était tombée pendant la fronde. Elle serait leste, rapide, telle une tique sur le dos d'un chien.

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Aimbaud m'a tuer....de rire
Abraxes
[Armée Porc-Epique – L'instant suprême]

Le général cochonnier observait, lucide mais résolu, l'avancée de la soldatesque fleurdelysée dont la supériorité numérique était indéniable, même si le cœur resterait à jamais l'atout des indépendantistes angevins. Après le bref mais violent combat qui avait vu l'armée Porc-Epique éjectée hors de l'enceinte de Saumur, privée de rien moins que la moitié de ses braves tombés en protégeant la ville, — au premier rang desquels le Maire lui-même, et avec lui ses miliciens et plus de la moitié des maréchaux, — l'issue ne faisait guère de doute. Même la solide et compacte garde rapprochée d'Abraxes avait été durement touchée. Mais, tant que flotterait l'oriflamme rose jambon narguant les mercenaires et les valets de l'anti-roy, il savait que le sacrifice de sa petite troupe donnerait aux défenseurs de la capitale le temps précieux dont ils sauraient tirer profit.

C'est donc avec satisfaction que, les survivants regroupés en un bivouac de fortune, et après distribution des vivres dont ils ne manquaient pas (pour s'être bien amusés à intercepter les ravitaillements de l'ennemi), il avait reçu de l'Archiduc les consignes qu'il espérait, qu'il approuvait, et qu'il s'était empressé de transmettre à ses soldats :

Compagnons,
Notre valeureuse armée a combattu contre des forces supérieures en nombre, mais grâce à vous toutes et tous elle n'a pas été détruite.
À nos morts et blessés de cette nuit, nos pensées reconnaissantes.
J'ai reçu les ordres de l'état-major : je ne détruis pas notre fière armée, nous allons continuer à être une épine dans le pied de l'envahisseur.
Vive l'Anjou indépendant !


Ici, sur ces terres de Montreuil Bellay, haut lieu de leur histoire, ils sauraient donner le meilleur d'eux-mêmes et, quitte à mourir, ils mourraient chez eux, pour défendre leurs valeurs, pas comme ces mercenaires d'un tyranneau ivre de pouvoir dont les exubérances étaient déjà en train de lui attirer les foudres tant de l'Église que de l'Empire, et qui bientôt aurait à affronter de pires sécessions faute d'avoir su accepter la tranquille liberté d'un peuple qu'on savait indomptable.

Et il avait tout de même fallu deux jours à ces lourdauds d'ennemis pour les rejoindre ici, où allait se jouer le combat décisif. Deux jours gagnés pour l'Anjou. Deux jours où ces étrangers loin de leur sol, l'estomac creux, guettés par la maladie que favorisent la malnutrition et le vice, commençaient à entendre parler des frasques de leur roitelet à l'encontre du clergé, commençaient à douter du bien-fondé de leur invasion, allaient de plus en plus se déchirer entre eux en querelles religieuses et aspirer à regagner leurs foyers avant que le Saint-Empire et Rome ne déchaînent leur courroux contre leurs propres provinces.

Oui, cela valait la peine de mourir maintenant. Abraxes, se retournant vers l'assemblée clairsemée mais ardente de ses braves, lut dans leurs yeux que toutes et tous, même les plus frêles, même les moins armés, même les moins expérimentés, étaient prêts à donner leur vie. Et seraient prêts, si Aristote leur en offrait l'occasion au sortir du trépas, à recommencer encore et encore.

Il était fier d'eux.

Sobrement, comme le voulait son ascendance laconienne, il leur fit une courte harangue, la dernière sans doute :


Je compte sur vous, Saumur compte sur vous, l'Anjou compte sur vous, notre liberté dépend de nous ! En avant !

_________________

Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)
L.i.a._de_denere
[Quelque part dans la brousse, à environ une lieue derrière l'Armée "La Compagnie d'Artus"] *

Elle allait mourir.

Les joues inondées de larmes, Laetitia allait droit devant elle sans plus chercher à trouver son chemin. Ça faisait déjà longtemps qu'elle avait fini par s'avouer qu'elle était perdue. Mais elle marchait quand même, épuisée, désespérée. C'était la fin, elle savait bien.

Depuis quand elle marchait toute seule dans le noir comme ça? Peut-être des heures, des mois, des siècles, elle savait plus. Elle avait été si excitée quand elle avait su que l'armée partait en mission, et puis tellement déçue quand elle avait compris qu'elle irait pas avec eux. Elle avait pas pensé aux combats et à la guerre, ou pas vraiment, elle avait juste eu envie de voir ce qui allait se passer parce qu'elle en avait assez de rien savoir et de rien comprendre, et de s'ennuyer et de juste toujours essayer de fuir ceux qui l'enquiquinaient, en particulier sa soeur. Alors sans réfléchir, et même si ça lui ressemblait pas de faire des folies pareilles, elle avait caché un pain et sa dague dans son sac et avait profité de l'agitation et de la pénombre pour se faufiler hors de portée des griffes de la nourrice royale. Elle avait décidé de suivre l'armée de loin, comme juste une autre ombre dans la nuit.

Quelle idiote!

Au début, elle avait réussi à suivre le rythme malgré qu'elle avait un peu trébuché contre un rocher et s'était cognée en tombant, et une autre fois elle avait arrêté de marcher juste un peu parce que ses pieds commençait à faire plutôt mal, mais un moment donné, elle était dans la lune parce que c'était monotone et quand elle en revint, elle se rendit compte qu'elle voyait plus rien devant elle et elle entendait plus rien non plus, à part sa propre respiration et ses pas sur la terre craquante. Elle était toute seule.

Alors elle marcha un peu plus vite même si ça lui faisait encore plus mal sous les pieds. Mais il y avait toujours rien, rien d'autre que la nuit et le silence et les étoiles et le froid, alors elle commença à avoir peur et se mit carrément à courir. Et puis il y avait rien de rien, juste du noir un peu plus noir que le reste quand elle croisait un arbre ou autre chose qu'elle savait pas c'était quoi, et elle était essoufflée et ça brûlait dans sa poitrine, mais elle courait quand même parce qu'elle avait franchement la frousse maintenant.

Après pas si longtemps, une douleur se mit à lui faire mal sur le côté et ça l'obligea à s'arrêter en se tenant le ventre. Elle en profita pour essayer de reprendre son souffle. Sa gorge brûlait mais ça l'empêcha pas de crier dès qu'elle en fut capable.


Ohé... Ohé!

Rien. Que l'air dans ses poumons et le vent dans les branches d'un arbre invisible, pas loin.

Ohé! Quelqu'uuun?

Elle était vraiment, vraiment toute seule.

Là, la panique lui avait serré sa gorge en feu en faisant passer un millier d'images dans sa tête. Les loups, les fantômes, les sorcières, les ours, les épidémies, les chiens errants, les Égyptiens errants, les Angevins errants...


Oh... Oh!

Ça venait de lui retomber dessus. Les Angevins! Ça devait pulluler d'Angevins dans le coin, surtout qu'on était en Anjou! Et puis on était en guerre et ils voulaient être indépendants, et c'était pour ça qu'ils tranchaient la gorge des gens et qu'il fallait faire tomber leurs villes avec des sièges! Et elle, elle était là à crier comme une coquecigrue pour mieux leur faire savoir où la trouver pour la couper en morceaux!

C'est là qu'elle se mit à trembler et à pleurer, mais ça l'empêcha pas de recommencer à marcher parce que vraiment, si elle pouvait trouver un salut quelque part, ça serait par en avant, là où l'armée du Roy devait pas être si loin, quand même, il suffisait qu'elle continue un peu, encore un peu, juste un peu plus, mais surtout en silence, pour pas se faire trouver par les Angevins. Tout doucement, le ciel était passé du noir au bleu très foncé, puis il avait glissé vers le gris, tandis que les étoiles s'éteignaient une à une, et maintenant, on commençait à deviner un peu plus ce qu'il y avait tout autour.

Rien. C'est-à-dire, personne. Un plat pays avec pas de maisons, et ce qui semblait être pas loin un bosquet d'arbres et de buissons.

Laetitia était à moitié morte de peur et de fatigue. Elle se réfugia sous le bosquet, là où il faisait encore noir, et elle se roula en petite boule, bien cachée, pour attendre... elle savait pas quoi. La mort, sûrement.



* [HRP] Note: si vous voulez faire intervenir votre marionnette dans cette partie du RP, svp m'écrire un MP avant, car il y a un petit scénario en cours. Merci! [/HRP]
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Lluwella
[Campement armée Porc-Epique]

Cette fois... ça y était.

Ce qu’elle redoutait depuis qu’elle avait hurlé
« Mais qu’est qu’il fout, ce con ? » dans le silence nocturne de la taverne, quand elle avait lu le courrier de Leilani qui lui racontait le « pèlerinage » angevin en domaine royal. Crime de lèse archifollerie, sans aucun doute, que cette exclamation, s’il y avait eu la moindre oreille suspecte ou délatrice aux alentours. Elle avait eu envie de hurler bien autre chose, mais elle s’était contenté d’un « Il veut qu’on crève tous ou quoi ? » tout en froissant le parchemin et en le jetant au feu d’un geste rageur.

Parce qu’ils allaient y rester, ça c’était sûr. Pessimiste Lulu ? Après cette foutue année 1460, certainement. Elle ne voyait plus le verre à moitié vide mais vide carrément.

Tant qu’à mourir autant en profiter donc. Elle s’était donc amusée (autant qu’épuisée) pleinement en participant à ce que l’histoire appellerait certainement, s’il y avait une justice historique, le « grand bluff d’Abraxes seigneur de Saint Poix ». Réussir à faire croire qu’une ville quasi désertée, était peuplée d’une armée immense et sanguinaire. Il faut dire qu’ils s’étaient donné du mal les quelques irréductibles saumurois, tournant sans relâche sur les remparts, à faire croire qu’ils étaient des centaines. Et contre toute attente, ils avaient réussi. De longues semaines, les armées ennemies avaient hésité à attaquer, comme pétrifiées devant les murailles de la ville.

Et il y avait deux jours de cela ils s’y étaient enfin décidés. Ils avaient dû être déçus, les soldats ennemis, eux qui avaient rongé leur frein si longtemps, de trouver si peu de sang à faire couler. Non que les angevins ne se soient pas défendus, nombre d’entre eux étaient même tombés sous les lames ennemies. Elle avait vu Wilh s’effondrer pas loin d’elle, mais elle n’avait pas eu le temps de lui porter secours. Elle ne pouvait qu’espérer que sa blessure n’ait pas été fatale.

Cris, sang, fureur, confusion…

Comment ils s’étaient retrouvés en pleine campagne, Lulu n’aurait su le dire.
Ils n’étaient plus qu’une demi poignée. Echevelés, sales, épuisés. Tristes. Sans armes pour certains. Lulu n’avait plus que son arc. Elle avait perdu son épée elle ne savait où. Mais de toute façon, elle n’avait jamais été foutue de s’en servir.

Ils étaient restés là deux jours. Heureusement dans la débâcle, ils avaient réussi, allez savoir comment là encore, à emmener avec eux suffisamment de vivres pour tenir.

Alors qu’elle commençait à espérer un peu, l’ennemi les avait retrouvés. Perchée sur un arbre à son habitude, elle les regardait approcher.
Il lui sembla entendre Abra se lancer dans une harangue. Mais elle ne comprit pas ce qu’il avait dit. Pas d’importance. Elle le connaissait si bien qu’elle se doutait bien de la teneur du discours.

Dieu qu’ils étaient nombreux.

Tout ça pour nous !, pensa-t-elle. Si ça n’avait pas été si terrifiant, elle aurait presque trouvé ça flatteur. Manifestement, pour les chefs royalistes, un soldat angevin valait dix des leurs.

Cette fois ça y était.
La mort était arrivée.
Scath_la_grande
_____________« Et le sang des étoiles
_____________A coulé sur nos fronts
_____________Qu’une dernière fois
_____________Nous levions vers le ciel.
_____________Et le ciel déchiré,
_____________Les entrailles ouvertes,
_____________A saigné sur la terre,
_____________A saigné sur nos songes. » - Jean Villard dit Gilles



[Compagnie d’Artus- une Belette au pays des fous & des loups]


Matin blême de guerre, où le gris front du ciel se penche sur cette campagne harassée d’hiver, gerbant sa grêle vie sommeilleuse.
Les montures empiètent sur le lourd silence ainsi que le froissement des pas et de ferraille qui parlent en place des hommes aux becs cois.
Ainsi les voilà, les séditieux angevins qui manœuvrant dans l’urgence durant les escarmouches de Saumur durent se replier en panique et urgence à quelques lieues de leur ville.
La Musteile jette son regard dans l’horizon où les ombres quittent leur statut de ténèbres pour enfin reprendre l’apparence de soldats, de chevaux, d’une armée au loin.
Ainsi les voici, les valeureux.
La rousse cavalière est à même de les comprendre dans leur lutte mais sans l’esquisse d’une compassion elle passera dans leurs rangs et fauchera sa moisson d’âmes.
Priez…

L’altière silhouette s’ébroue, tournant lentement son museau vers ses camarades de jeu, sourire dans un écrin d’arrogance, l’œillade conquérante, d’un battement de cil posant ses fauves sur les visages connus, le front haut.


« Compagnons ! Prions ! Et d’ajouter cynique. Surtout pour eux… »

Elle baille une attention renardière à Judas qui la poursuit depuis quelques temps d’assiduités toutes aristotéliciennes s’étant mis à cœur de convertir sa flamboyante cousine à une religion plus conforme selon ses mœurs.
Puis laisse la gravité se loger dans ses prunelles qu’elle élève au ciel.


« L’unique est raison.
L’unique est raison.
L’unique est raison.
Le juste vit dans Ta foi et ne craint rien.
Alors, Seigneur, dispose de moi comme il te plaira,
Dolence du fer ou mort, j’accepte de Toi mon sort. »


La Frayner a en guerre bien plus de froideur que toutes les glaces du nord, faisant une furieuse concurrence à sa danoise sur ce terrain-là.
Toute de morgue, elle attend avec le peu de patience dont il est possible d’accabler les monstres de guerres dont elle fait partie.
Que vienne le signe pour que les vagues déferlantes d’hommes et de chevaux parcourent la distance, la bouffent à coup de sabot, en lames de fond de bruits sourds en hurlades et ferrailles.
Que vienne l’heur où chairs et fers se mordront avec effronterie où la célérité habitant sa dextre, la Musteile défouraillera son épée jetant son cry –tout neuf, jamais utilisé, primeur du potager-.


« Dieu juge ! De sa lippe carnassière, un inaudible murmure pour clore les derniers mots, … et je suis son bourreau… »

Tremblez, le Très-Hauct peut vous envoyer bien pire que la peste, la Sanguinaire du Quercy s'en vient.

10/01/1461 04:05 : Vous avez frappé Alexxia. Ce coup l'a probablement tué.
10/01/1461 04:05 : Vous avez frappé Almiighty. Ce coup l'a probablement tué.

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Eric.laveau
[Vermifuges & dératisations]

Rent-A-Car...Cock a Doodle Do...Vairon ou encore Bouillon. Ces quelques noms peuvent vous paraître ridicule voire risible aujourd'hui. En aucune façon vous n'auriez l'idée farfelue de les associer à la peur ou à la terreur la plus noire et la plus intense ayant jamais écumé les terres de cette morne planète. Et pourtant...En cette froide journée de janvier 1461, la dixième du mois si les récits sont exacts, la mort portait le nom de Laveau alias Vairon. *Un éclair lacère le ciel et augmente l'effet dramatique du récit de façon on ne peut plus significative* Elle portait également celui de Calico alias la Sauterelle, de Scath alias la Belette, de Volkmar alias la Moustachue...même s'il préfère répondre au sobriquet Le Rouge et sans oublier Georges aussi connu sous le nom de Georges. Les chevaliers de Bouillon œuvraient au sein de la Compagnie d'Artus depuis le début du conflit opposant le Roy Balbuzard, Eusaias à ce nid de dégénéré qu'on appelle l'Anjou. Une armée Angevine avait été repoussé au sud de Saumur où était ce... ? Peu importait le nom de ce foutu patelin au final, le sale boulot se devait d'être fait et bien fait. Traque le gibier et fait lui sa fête. Décime les jusqu'aux derniers. Voilà ce que le Vairon se disait. Il n'exprimera pas la moindre pitié pour ces détraqués. Oh Eric ne se faisait pas d'illusion. Il était également un désaxé du bulbe et son heure finira bien par arrivé un jour. Mais pas maintenant. Non...pas maintenant.

La traque de l'armée du Fou, anciennement Archiduc d'Anjou, les avait mené jusqu'aux plaines de Montreuil-Belley. Le coin était tellement parfait pour se foutre sur la gueule en beauté que c'en était presque émouvant. Acculés, ils étaient fait comme des rats. L'issue de cette journée ne pouvait que se solder par un affrontement violent et sanglant comme on les aime. Enfin...comme les aime les vainqueurs. Les autres...Ils n'aiment plus grand chose à part peut être le pissenlit. Laveau se sentait revivre. Enfin. Le sol tremblait, un bruit sourd se répandait petit à petit comme un présage de mort, le bruit de plusieurs centaines de bottes marchant en cadence ou presque. Au bruit de pas vint s'ajouter le cliquetis métallique des armures et des armes frappant le cuissot des chevaliers et autres combattants du Roy de France. Cette mélodie martiale et menaçante qui grondait au loin, se fit plus forte, assourdissante. Elle était partout. Elle les cernait, les enfermait pour mieux les broyer.

Puis vint le silence. Un silence de mort, glacial. A vous geler les roustons et les os. Le Bouillon était là. Le Bichromé des mirettes était là, il patientait auprès de ses frères et sœurs corbacs, oui même à côté de celui qui avait la fâcheuse tendance à lui briser les noix. Il attendait l'instant qui déclencherait la fureur sur ces terres. D'ici peu, le fracas des armes se fera entendre et brisera ce calme ainsi que les cranes. Armures enfoncées, mâchoires éclatées à coup de masse.
Des vies qui s'étiolent avant de disparaitre dans la brume de cette froide matinée de janvier. La dixième du mois pour certain. La dernière pour d'autres.



10/01/1461 04:05 : Vous avez frappé Lluwella. Ce coup l'a probablement tué.

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Minah
[Côté Artus – la bête se réveille]


C’était le jour. C’était le jour qu’on leur avait promis à tous, le jour où après une longue hibernation, ils auraient chacun du sang sur la gueule.
Elle avait attendu comme les autres, l’éclopée. Avec une impatience toute barbare d’abord puis un morne ennui par la suite.

Maintenant, Minah n’était plus très sûre de vouloir y aller tandis qu’elle s’ébrouait dans l’aube, chassant les derniers lambeaux de sommeil. Se frottant un œil du revers de sa patte courtaude, elle avisa ses compagnons.
Etaient-ils impatients, nerveux, terrifiés ? La crasseuse aurait été en peine de le dire. Peut importait en réalité. Du moment que personne ne s'apercevait de sa propre peur, du moment que les angevins se pissaient dessus de frayeur.

D'ailleurs ils avaient fui queue entre les pattes, les couards. La compagnie les avait pourchassés, traqués comme un fauve qui joue avec les nerfs de sa proie. Mais ceux d'en face n'avaient plus rien à perdre et il était à craindre qu'ils se montrent féroces comme des bêtes acculées.
Aujourd'hui, nous verrons qui du chassé ou du chasseur se taillera une bavette sur le cadavre de son ennemi.

La gueuse frissonna. Elle était petite. Inexpérimentée. Estropiée. Serait-elle parmi ceux qui survivraient ?
Mine de rien, elle se glissa parmi ses compagnons, dans l'ombre imposante du cheval de m'dame Scath. Elle s'y sentit presque en sécurité, anonyme au milieu de ses semblables.
Mais quelque chose l'observait. Quelque chose que les autres ne pouvaient pas voir. À la limite de son champ de vision, la manchote aperçut son monstre qui la gratifiait d'un sourire obscène.
L'écuyère fronça les sourcils.


Qu'est-ce que tu fous là ? Grogna-t-elle assez bas pour n'être entendue que de l'importune – bien que les mots soient superflus dans leurs échanges.

La Chose haussa une épaule difforme et décharnée, à peine voilée par quelques chiffons sales. Gloussement rauque.


Je m'assure qu'on ne te tue pas avant que je puisse te manger.

C'est pas l'moment ! Tu… chuis occupée, là, quoi ! Chais à peine utiliser cette putain d’épée plus grosse que moi et… et pour aller la foutre dans l’gras d’un type je t’explique pas ! J’vais bientôt crever, ça t’suffit pas ?!


Le monstre fit lentement osciller sa tête couverte de stigmates et de plaies en signe de négation. Elle – car c’était une femelle – était un être gourmand.

Non. Jamais. Ceci dit, tu sous-estimes ta capacité à foutre des gnons.

Minah se souvint vaguement avoir martelé la vilaine face boursouflée à l’aide de ses deux poings.
La rage l’avait faite sentir si bien… Elle sentit quelque chose lui fouailler les tripes. Oui. La violence était si agréable…
La tête de châtaigne sourit. Sa marche se fit plus décidée tandis qu’elle se dirigeait vers la bataille.

Elle leva son épée à hauteur de genou d’homme comme on le lui avait enseigné (« vise les jambes ! ») et poussa un cri de guerre qu’elle imaginait bestial et terrifiant.


WiiIIIiiiiiiiooooOOOUUUuuuuuuuuaaaaaAAAAAAAaaarrrrrrrggllll… !


10/01/1461 04:05 : Vous avez frappé Keith_seven. Ce coup l'a probablement tué.

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