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[RP semi-ouvert] Gregori et compagnie

Gregori
Pour le moment, ce RP est ouvert à tous les chevaliers de bouillons et les membres de la compagnie d'Artus. Pour les autres actuellement, merci de n'intervenir que si vous avez été invités à participer, si besoin de plus d'informations, MP moi.

Merci à ljd Maud et ljd Scath pour les corrections


Ces trois derniers mois, Gregòri, Bourguignon blond et engagé écuyer, s'était fait bourlinguer de la Champagne jusqu'en Anjou, en passant par l'Orléans et la Touraine. Le voyage fut rude à certaines occasions et, dormir à la belle étoile en plein hiver était à la limite du supportable. Heureusement, il eut quelques moments de réconforts comme lorsque son amie Jusoor de Blanc-Combaz lui avait offert une chambre à l'auberge chaque nuit passée dans la ville d'Orléans le mois dernier mais, ce n'était pas l'unique chose qui avait rendu son périple plus supportable. Les compagnons : chevaliers, soldats, mercenaires, écuyers (comme lui) ou engagés de la compagnie d'Artus – que dirigeait le Capitaine Amorri, un seigneur très respectable qui fut autrefois Maire de Mâcon – étaient des compagnons fort sympathiques, et pour la plupart des guerriers féroces à la guerre. En parlant de guerre, les batailles et les escarmouches étaient une des raisons qui avait retenu le jeune Bourguignon de ne pas repartir pour le Duché de Bourgogne dès qu'il avait appris ce qu'il s'y tramait. Cela lui porta chance, il eut réussi en Anjou, à mettre fin à une malédiction qui le tenait depuis la guerre contre l'alliance du Ponant, qui voulait qu'à chaque bataille : il ne réussisse à tuer ou ne serait-ce même toucher un ennemi. Finalement, il l'avait eu son ennemi, un Angevin, gravement blessé, baignant dans son propre sang sous ses yeux, dont il ne connaissait le nom. Une fois l'Anjou mise à genoux, il fut annoncé que l'armée repartait en direction de la Bourgogne, pour y combattre les ennemis du Duché et du Royaume de France. Une très grande nouvelle pour le jeune Bourguignon qui n'attendait que de pouvoir rentrer chez lui.

[À l'aube, le deuxième jour de février, aux environs de la frontière entre la Bourgogne et la Champagne]

Dans le sillage de l'armée, Gregòri marchait au pas, en direction du village de Tonnerre et, malgré le froid d'un matin de début de février, il était d'humeur enjouée. Rentrer chez lui, en Bourgogne, lui revigorait le moral au maximum mais, ce n'était pas la seule raison. L'idée de pouvoir botter les culs des traîtres, des croisés, des impériaux et de tout autres ennemis de la Bourgogne lui rendait une certaine impatience. Mais pour le moment, il ne pouvait que traîner son fléau d'arme, son arbalète, ses provisions et le reste de ses affaires en direction du premier village Bourguignon qu'il croiserait enfin depuis des mois...

[Plus tard dans la matinée, le campement de la Compagnie d'Artus, aux abords de Tonnerre]

Le campement de la compagnie d'Artus était entrain de s'installer à côté du village, pour une durée inconnue, mais apparemment ça n'était pas le seul. Gregòri pensait, lorsqu'il fut arrivé avec le reste de l'armée, avoir aperçu des soldats et des bannières alliés mais, il n'en était pas sûr et il s'inquiétait pour son état mental après le long périple auquel il avait pris part ces derniers mois : il faudrait qu'il se renseigne plus tard.
Dans un premier temps, il était occupé à respirer l'air de sa Bourgogne natale, il se retrouvait dans toute cette verdure, cette boue et ces forêts qu'on trouvait à perte de vue. Puis, il avait fallu s'installer dans le campement, le jeune blond s'était trouvé une place à la sortie du camp, et qui le rapprochait au plus près des portes du village. Il fit ensuite le tour du camp, pour passer le temps et se dégourdir les mollets, observant quelques soldats essayant de se réchauffer autour d'un feu, un écuyer s'en allant trouver un forgeron au village pour reforger une épée ou un soldat ayant déjà replongé dans un profond sommeil. Au milieu de toute cette agitation quotidienne d'un campement, il aperçut une chevelure rousse, sa propriétaire n'était autre que Scath, une chevalière de Bouillon et aussi – le jeune Bourguignon n'en n'était pas sûr mais presque – l'épouse de Volkmar, un autre chevalier de Bouillon qui portait à merveille la moustache. Il pensait avoir trouvé la personne idéale pour le renseigner au sujet de possible alliés dans le coin, il partit alors à sa rencontre en l'interpellant au moment où elle était proche :


« Excusez-moi ! Dame Scath ! »

La chevalière se retourna au son des mots prononcés par le jeune Bourguignon.

« Bien le bonjour dame, veuillez m'excuser de vous importuner mais, sauriez-vous si une ou plusieurs armées alliées sont présentes dans les environs de Tonnerre. J'ai cru apercevoir des troupes de ces armées à notre arrivée mais, je me demandais si je n'étais entrain de nous inventer des soldats amis qui n'existe pas dans mes pensées chimériques. Je préférais me renseigner au cas où cela pourrait être le signe d'un début de folie... »

Le jeune blond guettait avec une certaine impatience la réponse de la chevalière mais, il fut rassuré au moment où celle-ci lui expliqua qu'effectivement, il y avait une autre armée présente aux alentours de Tonnerre. Le jeune homme apaisé après ces révélations, et ayant la chevalière sous la main, voulut en profiter pour quémander de l'aide sur une chose qui venait de passer par la tête :

« Je vous remercie pour votre réponse mais, j'aurais une autre question. Est-ce que l'armée possède encore des réserves parchemins ? Je n'en ai plus et j'aimerais écrire à mes amis qui sont retranchés dans la capitale. »

Cette fois-ci, la chevalière répondit par la négative mais eu une idée sur le coup : charger le jeune écuyer d'aller acheter des parchemins pour l'armée, celui-ci pourrait ensuite piocher quelques feuilles dans le tas. Il suivit alors la chevalière qui s'avérait aussi être trésorière de l'armée, jusqu'à une tente gardée par deux gardes, elle lui fit signe de l'attendre dehors puis s'engouffra dans la tente, et en ressortit peu après avec une bourse. Elle chargea le jeune homme d'aller au marché du village pour acheter des feuilles de parchemin, Gregòri ne voulant ni froisser la rouquine, ni attendre que quelqu'un d'autre se charge de la tâche, accepta sans objection de partir sur le champ. Il se dirigea vers la sortie du camp, en passant par l'endroit où il s'était installé pour y récupérer quelque chose d'assez grand pour y mettre toutes les feuilles de parchemin, son choix s'était porté sur un gros sac. Ensuite, il partit enfin en direction du village pour accomplir sa tâche.

Gregòri ne s'était pas trop baladé durant son trajet jusqu'au village, une fois arrivé là-bas : il était allé directement sur la place du marché. Il s'était faufilé entre les différentes échoppes puis, il avait fini par trouver un homme vendant des feuilles et des rouleaux. En achetant jusqu'au dernier écu de la bourse, le jeune blond eu dévalisé l'échoppe de la moitié de son contenu. Ne voulant perdre de temps, il rentra au campement au pas de course, il déposa quelques feuilles à son emplacement et alla retrouver la chevalière Scath pour lui apporter les fournitures ainsi que la bourse avec les quelques deniers restants. Sa tâche accomplit, il retrouva son coin dans le campement. Le jeune Bourguignon s'assit, prit son baluchon, en sortit une plume ainsi qu'un encrier, saisissant une feuille de parchemin, il s'attela à écrire une première missive :


Citation:
À, vous, Maud de Saint-Anthelme de Rivien, Vicomtesse de Montréal

Salutations et amitiés,

Notre chère amie, Nous sommes heureux de vous annoncer notre retour sur notre terre natale – chez nous. Nous sommes intégrés dans l'armée la compagnie d'Artus dirigé par Amorri, vous devez le connaître. Nous campons pour le moment à Tonnerre mais nous ne saurions vous dire nos prochains déplacement, nous ne pourrions vous annoncer une quelconque date d'arrivée sur Dijon, nous nous contentons de suivre le rythme. Mais, ce courrier n'est pas là uniquement pour vous parler des faits que nous sommes enfin revenus dans notre cher Duché de Bourgogne.

Nous ne parlerons pas non plus de notre voyage de ces trois derniers mois, cela peut attendre un prochain courrier car nous avons des choses bien plus importantes à vous écrire.

Nous souhaitons, avons tout et après tout ce temps, vous demandez de nous accorder votre pardon au sujet de notre absence à votre mariage où vous nous aviez choisi à l'époque, comme témoin de votre personne. La maladie qui nous avait poussé à rejoindre un monastère pour y faire retraite, n'est pas une excuse acceptable car nous avons survécu à la maladie et repris le cours de notre vie. Nous aurions pu – et aurions dû – être présent, pâle et malade, mais présent et nous ne l'avons pas été. Nous regrettons sincèrement, au plus profond de nous, de n'avoir pu assister à cet évènement qui est une étape importante dans la vie d'une personne alors que nous sommes un de vos plus proches amis. Alors, nous tenions à vous promettre, qu'à l'avenir : nous serions toujours là pour vous soutenir, vous aider, vous seconder et vous secourir dans toutes les situations qui se présenteront. Pour le moment, ces mots ne sont que des tâches d'encre sur du parchemin mais nous comptons bien le traduire à l'avenir par des actes.

Nous espérons que de votre côté tout ne se porte pas trop mal à Dijon, fière et imposante capitale de notre Duché mais malheureusement assiégé par les traîtres et les impériaux. Nous attendons avec impatience de pouvoir donner la leçon que méritent ces pleutres, comme nous attendons de vos nouvelles avec un certain bouillonnement et un léger sentiment d'inquiétude que ce courrier ne vous parvienne point pour nous ne savons quelles raisons.

Que le Très-Haut veille sur vous et vous protège des malheurs mon amie,

Faict à Tonnerre le deuxième jour de février,
En l'an mille quatre cent soixante-et-un,




Gregòri enroula le parchemin, se saisit d'un autre, et commença une nouvelle missive :

Citation:
À, vous, Niall de Rivien, Vicomte de Montréal

Salutations et amitiés,

Mon ami, nous tenions à vous informer que nous sommes arrivés à Tonnerre ce matin même, peut-être êtes-vous déjà au courant. Nous tenions à vous rappeler, si peu que vous l'ayez oublié, nous vous avions promis, il y a quelques temps, que nous vous montrerions comment se botte le cul d'un vil teuton, et bien, nous espérons pouvoir vous le montrer dans les semaines à venir. Peut-être, nous verrez-vous, devant Dijon, en train d'enfoncer notre épée dans le ventre d'un teuton, donné un coup de fléau d'arme dans la tête d'un croisé ou encocher un carreau d'arbalète dans le derrière d'un traître. Dans tous les cas, nous espérons pouvoir vous montrer de quoi nous sommes capable une arme à la main et vous faire impression. Nous vous offrirons un verre dans une taverne une fois Dijon libérée.

Donnez-nous des nouvelles de la situation en la capitale et de vous-même, nous attendons vos retours avec impatience.

Que le Très-Haut vous garde,

Faict à Tonnerre le deuxième jour de février,
En l'an mille quatre cent soixante-et-un,




Le jeune écuyer rangea sa plume, son encrier et les quelques feuilles de parchemins qu'il lui restait. Il embarqua les deux missives, se rendit au pigeonnier du village et attacha les parchemins aux pattes de pigeons. Les volatiles disparaissant au loin, l'angoisse le gagnait, un peu...
_________________
« Vicomte ! Vicomte ! Votre épouse a donnée naissance à une tartine de pâté géante ! »
Calico
En quelques mois la sauterelle de Bouillon avait fait un petit tour de France. Partie depuis la Provence pour rallier l'Anjou dès qu'elle fut informée du début des hostilités. Puis en Anjou, après bien des batailles et la prise du Château, il n'y avait guère de raison de rester surtout qu'à l'Est se préparait un autre front.
Les gens de Bouillon répondait toujours présents. Le visage émacié, les traits tirés et la besace vide mais ils s'étaient engagés en connaissances de cause. C'étaient des personnes de terrain, de tout terrain même.

Les terres bourguignonnes se profilèrent enfin. Cette terre riche au vin si capiteux, à ses plats merveilleux à en saliver, pour sûr que Calico espérait manger. Si elle n'avait pas ses heures de sommeil et sa ration de bouffe, elle était à 50% de ses capacités vitales, mais malheureusement pour les autres toujours à ses 100% de vivacité pour faire chier.
La Bourgogne, elle y avait vécu un temps avant de partir avec la troupe des Bouillonnants sur Toulouse. Mais la sauvageonne, ne connaissait guère de monde.

Le campement était vaste. Les oriflammes et les tentes poussaient comme des champignons après la pluie. Ils avaient eu quartier libre mais Calico ne savait pas trop quoi faire.
Sortir? Oui peut être, les tavernes bourguignonnes seraient sans doute plus chaleureuse qu'en Anjou. Mais pour l'heure, elle trainait ses pieds dans le campement, attendant la tombée du jour pour faire une incursion en ville. Petite incursion. Avec 10 écus on va pas bien loin, car elle ne s'autorisait que cette somme. Le reste était bien planqué. Il fallait garder une poire pour la soif.

Elle vit Gregòri. Ils s'entrapercevaient mais elle ne le connaissait pas. Curieuse, la petite brunette l'était et elle le suivit des yeux à distance.
Il portait des trucs bizarres et quand enfin il s'assit dans un coin, elle constata que c'était pour écrire. ECRIRE.
Voilà tout un art dont elle ne maitrisait pas toutes les subtilités. La sauterelle du Roy, était autodidacte et ça se voyait bien car elle pouvait faire saigner des yeux à qui la lisait. Falco lui avait bien expliqué qu'en étant chevalier de sa Majesté, il faudrait qu'enfin elle saches lire et écrire. Mais qui trouver pour cette lourde tâche? Surtout qu'elle n'aimait pas demander un service, à cause de son orgueil mal placé, mais aussi un peu à cause de la honte qu'elle ressentait. Il y avait le temps aussi. Où trouver le temps d'apprendre à lire et à écrire quand on était sur les routes si longtemps?

La sauterelle s'approcha, discrète, sans bruit, longeant une tente puis sortant sa tête et la rentrant, telle une tortue.
Peu à peu la démarche féline prit de l'assurance et elle s'approcha assez pour arriver à lire derrière son épaule. Lire était un bien grand mot, elle regardait plutôt la belle écriture fine qu'il avait.
T-O-N-N-E-R-R-E
Elle avait noté un mot "tonnerre" ainsi dont la ville s'écrivait comme ça. Si on l'avait laissé faire elle l'aurait écris bien différemment, "Tonère", pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?
Elle ne comprenait pas pourquoi écrire était si compliqué et pourquoi il existait autant de mot différent.
Intérieurement elle fulminait d'être si illettrée, alors qu'elle était pourtant maligne.

Soudain son nez la gratta comme si une effluve poivrée venait de percuter ses naseaux. Elle tortilla son nez, ferma ses yeux, ouvrir la bouche, bref une grimace pas très glamour. Elle tentait de se retenir trop près de Gregòri pour que l'éternuement passe inaperçu. C'était un calvaire.


ATCHOUUUUUUUUUuuuuuuuuuuuuuuuuummmm!!!!!!!

Elle oublia de mettre la main devant la bouche quand toute une série de postillons plus ou moins gros mêlés à de la morve alla droit vers le dos de l'écrivain.
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Scath_la_grande
[Tout comme a dit l’bondin, même coin, même trogne, même heure… c’est fou c’te hasard…]


Occupée à essayer d’arnaqu… hum vendre un tonneau de vin bordelais à un prix aussi indécent que son décolleté –spécial commercial- la Musteile n’entend point arriver en tapinois l’écuyer du Roy. Il faut l’avouer sourire et bailler mignardes œillades afin de refourguer sa daube made in Quercy laissent ses arrières bien mal assurés.

« Excusez-moi ! Ça commence mal. Dame Scath ! Encore un qui veut s’en ramasser une… »

Ainsi distraite dans son commerce, la Bertrix pivote lentement son corps gracile dans la direction de l’opportun, les fauves nonchalants venant à ausculter le béjaune de pied en cape tout comme elle jaugerait une marchandise et en estimerait son coût.
D’un mouvement de main, elle chasse le clampin presqu’à point pour le négoce de son mauvais carmin, et repose attention et prunelles sur le blondinet.


« Bien le bonjour dame, veuillez m'excuser de vous importuner mais… [...] »

Un sourcil automnal se soulève, le museau se penche légèrement sur le côté, la Frayner tente d’endiguer sa perplexité.
Qu’est-ce que c’est que ce Bouillonnant trop poli ? Foutrecul d'bordel c’est louche !
Les révérencieux attisent toujours chez la rouquine quelques méfiances, et la paupière baissée, elle prête une oreille assidue à son verbiage, le rassurant tout de gob’ sur ses craintes d’un ton abrupt.
Se pensant enfin débarrassée du jeune homme, qui ma foi s’il ne fut pas tant blond aurait été tout à fait de son goût, le Chevalier s’en va pour vaquer à ses affaires pécuniaires, lui restant quelques bonnets à se débarrasser avant les premiers redoux.
Apparemment le Gregòri n’en a pas fini avec la sublissime Musteile.
L’inconscient ! Le fou…

A présent, le voilà réclamant du parchemin, pis quoi encore, à croire qui ne sait pas qu’il s’adresse à la pingrerie dans toute sa splendeur.
Agacée, elle entreprend de prime à refuser puis se ravise en dernière minute, jà le germe d’une idée malsaine vient d’éclore dans la radine caboche rouille.
La lippe vermeille s’étire, un sourire de goupil vient éclairer son museau carnassier.
Il suffira de charger l’innocent écuyer de faire l’achat de feuillets sur les deniers de l’armée, il prélèvera ainsi de quoi satisfaire son écriture, et elle s’en octroiera une large part à son tour, le reste ira dans les fournitures de la Compagnie.
Si la supercherie se fait découvrir, la Bertrix accusera sans battre d’un cil le béjaune et se gardera sauve de toute sanction.

L’argent dûment confié, les manières bien trop policées du Gregòri enflamment néanmoins la défiance infuse de la Bouillonnante Musteile, qui pour s'assurer, envoie sur ses pas sa manchote attitrée sous l’ordre de le surveiller.
On n’sait jamais avec ces gens trop polis… ils ont souvent la grossièreté de tromper leur monde.
Minah sur les basques du blondinet, la rousse se demande si elle va expédier Jeanne pour pister sa propre écuyère dont la confiance qu’elle lui porte est toute relative.


« Ahem... Jeanne… ? »
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Niall
Des piles de courriers, des piles de courriers ... MMMmmm Au feu !! Ça réchauffera les hommes!
Des comptes, encore des comptes. Faire faire la popote. Diriger les troupes!

Tout ça devenait d'un monotone. Et l'ennemi qui n'attaquait toujours pas... Les lâches !!
Les abrutis plutôt oui ! Non mais sérieusement c'était quoi cette tactique de vouloir faire un siège alors qu'ils auraient eu leur chance des jours et des jours plus tôt.
Maintenant tout semblait joué d'avance au fur et à mesure que les jours passaient.

Des pigeons, tout un tas de pigeons. Des nouvelles d'un peu partout lui venaient concernant les armées qui arrivaient pour leur prêter main forte.

Ah un pigeon inhabituel !! Une lettre à lire. Encore une, mais il la lut. Un rictus s'afficha sur le visage du Lion. Bien sur qu'il était au courant. Ce serait un monde si il n'était pas au courant de ce qui se passait en Bourgogne.
Niall décida donc de prendre la plume pour répondre à Grégori.


Citation:
De Niall de Rivien, Vicomte de Montréal
A Gregori de Sabran-l'isle

    Salutations amicales,

    Gregori que voilà de bonnes nouvelles venant de vous. Effectivement nous étions bien au courant de votre arrivée en Tonnerre. Nous voyons avec joie et jubilation que promesses seront tenues ... Enfin si vous n'arrivez pas trop tard ou que nous vous en laissons une miette !
    Les teutons et les traîtres qui les accompagnent semble pour le moins frileux à l'idée d'un bain de sang. Les voilà qui campent depuis plusieurs jours à nos portes et ne bougent pas le plus petit orteil à part pour trucider d'innocents voyageurs qui avaient espéré visiter la capitale.

    Que vous dire de Dijon ... Les journées ici sont bien mornes depuis quelques temps. Il ne se passe pas une journée sans que nous soyons sur les remparts attendant impatiemment le dénouement de cette triste histoire. Quand je parle de dénouement je veux bien sur parler de la fin inévitable. Les teutons ne semblent pourtant pas y entendre grand chose en matière de stratégie militaire, ils auraient pu frapper depuis bien longtemps avec plus de chances de nous anéantir. Mais plus les jours passent plus leurs espoirs se réduisent à peau de chagrin. Plus les jours passent et plus nos armées se gonflent. Plus les jours passent et plus les renforts tant espérés pénètrent en Bourgogne. L'ennemi est maintenant encerclé et le seul choix qui s'offre à lui est de venir s'écraser sur les remparts inébranlables de Dijon. Mais il tarde .. Oh oui grand Dieu il tarde bien trop à mon goût.

    J'ai reçu une missive qui m'a beaucoup fait rire hier. La Curie semble avoir décidé de nous excommunier. Quel grand rire j'ai eu en lisant ceci. Excommunié !! Moi !!! Sans procès sans rien !! Je ne tiendrais en aucun cas compte de ces mots ! Je suis aristotélicien et je le reste quoiqu'en penses certains fessiers trop mous à la Curie Romaine.
    Dans la foulée nous avons reçue annonce qu'une nouveau Pape s'était installé en Avignon. Un Pape de bonté et de sagesse. Nous verrons ce que tout ceci donnera.

    Mais hâtez vous mon ami... Hâtez vous !! Ce matin j'ai aperçu l'arrivée d'un nouvel oriflamme parmi les teutons et je gage qu'avec une tête de mouton pareille il s'agisse des troupes de ce vil Bélier malodorant Joinvillois, ce qui veut dire que l'hallali sera pour bientôt.
    Hâtez vous de venir en Dijon et de me montrer comment vous plantez épée avec force vigueur dans les entrailles d'un traître ... Sinon il ne vous en restera plus aucun. Il se seront fait passer au fil de l'épée par la garde bourguignonne que nous constituons tous en Dijon.

    Nombres d'étendards flottent sur les remparts, dont celui de Montréal et des de Rivien, venez y ajouter les vôtres que nous rions ensemble devant le danger et que nous en finissions avec ces pouilleux qui ont cru pouvoir faire baisser pavillon à la Bourgogne et à la France !

    J'espère vous voir très prochainement à Dijon où nous pourrons festoyer sur les cadavres encore fumants de la traîtrise et de la folie.


Que le Très Haut vous garde mon ami




Rédigé et scellé en Dijon, au campement de la Veuve Noire, le 3ème jour du mois de février 1461


Et Niall d'attacher son courrier à la patte d'un imbécile de pigeon et de l'envoyer vers son destinataire.
_________________
Minah
[On l’on apprend à jouer les espions]

Les pieds voyageurs de la manchote étaient comblés. Fallait reconnaître ça à l’armée.
Entre deux sièges où on l’ennui vous changeait en limace, vous vous baladiez d’un bord à l’autre des Royaumes.

Pour l’heure, Minah découvrait Tonnerre et ses environs, traînant à la suite de m’dame Scath.
Auprès de sa patronne, elle apprenait beaucoup. L’art de la guerre, le maniement des armes, comment estourbir un homme rien qu’avec le petit doigt ? Que nenni. Mettre en valeur son décolleté à des fins hautement lucratives, faire passer de la piquette pour le breuvage de Dieu, soupeser d’un œil expert la bourse (notez le singulier, bande de dévergondés !) d’un pigeon… Tel était plutôt le crédo.
À dire vrai, l’écuyère ne suivait que distraitement l’enseignement beletteux. Elle ne faisait pas la distinction entre le bon cru et la piquette et s’en fichait comme d’une guigne : tant que ça se buvait et faisait tourner la tête…
Elle aurait bien piqué dans la marchandise, la crasseuse, mais la rouge gouailleuse lui aurait collé une claque sur le museau à vous dévisser la narine. Et Minah aimait garder ses trous de nez au bon endroit, c’était tellement plus pratique pour se moucher ainsi que tout le monde le sait.

Donc la petite bête faisait l’andouille derrière les tonneaux, improvisant un duel à l’arme blanche contre un ennemi invisible, qu’elle se plaisait à humilier par quelques sentences bien choisies.

Ah-ha ! Charogne ! Le sourire que je vais te dessiner dans le bide sera moins vilain que celui qui s’étale sur ta figure ! Et… Et, tiens kicéçuilà ?

La châtaigne abaissa son épée et observa, perplexe, le jeune homme qui conversait avec Musteile. Il causait avec le raffinement de ce genre de personnes qui ne pètent jamais en public. Que faisait quelqu’un comme ça dans l’armée ? N’a-qu’une-patte se gratta la tête sans prendre la peine de lâcher son épée, manquant de s’éborgner au passage.
Son étonnement s’accrut davantage encore quand m’dame Scath lui versa un peu de monnaie. Elle pour qui la radinerie était une seconde religion ! Il se tramait de vilaines choses ici !

Quand la Chevalière l’envoya aux trousses du blond, l’écuyère comprit aussitôt.
Mais bien sûr ! Quel plan astucieux ! L’argent n’était que diversion pour taire la méfiance du jeune homme et ainsi le filer sans soucis ! Ce devait être un espion et il ne devait pas savoir qu’il avait été démasqué !
Mais il fallait des preuves de sa traîtrise… La tâche de la gueuse était des plus délicates. Elle eut un hochement de tête entendu à l’adresse de la belette.


Je s’rais à la hauteur, dit-elle avec une conviction toute solennelle.

Et elle fila avec une discrétion toute relative à la poursuite du suspect. La manchote trottinait à petits pas pressés dans un fracas de métal – son épée battant contre sa cotte de mailles – à peine assourdi, la tête abaissée entre les épaules, jetant sans cesse des regards autour d’elle comme un oiseau terrifié, se cachant dès qu’elle trouvait sur son chemin un objet plus gros qu’elle.

Le traître savait où aller visiblement : il se dirigea droit vers une échoppe à l’air hautement suspect. Un lieu qui ne fait commerce que d’encre et de papier est l’antre du Sans-Nom, assurément.
Ecrire ne servait à rien d’intéressant, toute personne saine d’esprit le savait. Le blond l’ignorait bien entendu puisqu’il s’assit dans un coin pour s’adonner à ces pratiques sans-nomtiques.

Minah se renfonça dans une zone d’ombre, plus attentive que jamais. Le jeune homme devait envoyer des messages secrets aux ennemis de l’armée, décrivant avec précision ses stratégies et sa position.
L’écuyère fronça le nez avec dégoût. L’espionnage était un acte abject et jamais elle ne s’y abaisserait ! Non, qu’elle faisait actuellement n’avait rien à voir, elle était du bon côté,
elle.
Toute occupée à ses sombres pensées, l’éclopée ne vit pas arriver la soldate, qu’elle ne connaissait pas – la châtaigne avait l’impression de ne jamais connaître personne de toute façon. Surprise par l’éternuement, elle poussa un grand :

Iiiiirk !

Qu’elle tenta tant bien que mal d’étouffer dans sa main droite… avant de se souvenir que de main droite, elle n’avait plus. Crotteuh-de-bique. Si Minah était démasquée, m’dame Scath allait la tuer.
Il fallait jouer jusqu’au bout, ou l’armée était perdue…


Hum. Euh… Salut ?


Silence.

J’cherchais un truc dans l’coin. Euh. Hum. D’la graisse. Pour le cuir. Hum. ‘Sauriez pas où en trouver ? Hein ?


Sourire niais tout en dents pourries. Tête légèrement penchée de côté. Yeux vaguement larmoyants. Goutte de bave au coin de la lèvre.
Je-suis-ino-ffen-si-ve. La bête sortait la grosse artillerie.

_________________
Cassian_darlezac
[Et pendant ce temps là, autre part sur le campement.]

Certains se demandent peut être comment une armée ordinaire, dotée de gens d’armes plutôt que de gens d’esprit, avait pu se retrouver ainsi à court de parchemin. En règle générale on imagine mal, et à juste titre, les soldats en hommes férus d’écriture. Une observation rapide du campement pourrait d’ailleurs nous conforter aisément dans cette idée. Durant leur temps libre les soldats misaient, buvaient, parlaient, blaguaient, il s’entraînaient pour les plus courageux, mais pas l’ombre d’un écrivain en devenir. A moins que…

Un attroupement de braves soudards, battant l’épée à la ceinture, se trouvait ce jour là devant la tente de l’intendant. Et c’est ce petit intendant, qui était tout à la fois : Intendant, Chevalier et Prince, qui retint notre attention. Depuis quelques jours l’intrépide Paon de Bourgogne, de Bouillon et de France avait décidé de se mettre à la poésie. Ainsi se tenait-il là les bras chargés de parchemins usagés à faire la lecture à ceux qui n’avaient pas osé l’envoyer paître. Mais approchons-nous plutôt, afin de nous ébahir devant la subtilité de ces quelques vers.


« Ecoutez ça, écoutez donc hum… hum… hum…:

Par delà landes fumantes,
Corbeaux et douces amantes,
Par delà prés verdoyant,
Grosses vaches et vers luisants,

Au détour, vastes rivières,
Hobereaux, belles meunières,
Au détour, pic enneigé,
Bons soldats, lac gelée...... »


« La queue quoi ? ! Euh... Z’êtes ben sûr qu’c’est ben poétique tout ça votre Altesse… ? Hin hin... » Coupé dans son élan c’est un regard bien méchant qu’avait lancé le prince à l’audacieux et la réplique avait été cinglante.

« Lac, lac, sombre ignare ! C’est l’alexandrin qui veut ça ! Ah ! Que ne suis pas entouré de grands esprits, MOI, le Prince-Chevalier-Poète ? Allez donc ignorants, vous ne méritez pas d’entendre ma prose ! Mais moi je sais, moi je sais, que bientôt ce vilain baron du Fleix aura trouvé son maître. Et l’on jettera ses mauvais vers au feu comme l’on se jettera à mes pieds ! Baste ! De toute façon je n’ai plus de parchemins et il faut m’en allez en trouver quelques uns. »

Il s’en alla donc.

Les plus perspicaces auront peut être compris que c’est la trésorière qu’il s’en allait emmerder. Traversant le camp, il trouva la Von Frayner non loin en apparente méditation, à moins qu’elle ne discuta avec quelqu’un d’autre, enfin rien de bien important sans doute. Il s’incrusta sans détour.

« Ah ! Chevalier, vous voilà enfin, je vous cherchais ! Dites moi… J’ai acheté du parchemin il y a deux jours et voilà que la réserve est à nouveau à sec. Vous seriez bien bonne de bien vouloir payer quelqu’un pour aller m’en chercher. Qu‘il me l‘apporte dans ma tente. » Une fois la requête faite, il pu se laisser aller à la confidence. S’il avait décidé de se faire poète s’était bien entendu pour charmer les femmes. Or il avait là une bonne femme, Von Frayner de surcroit, qui ne pourrait que succomber face à la beauté de ses vers. C'était là une bonne occasion de s'entraîner. « Voyez-vous, je m’essaie timidement à la poésie. Enfin… puiqu’une démonstration vaut mieux que de longs discours… souhaitez-vous esgourdir quelques uns de mes vers ? » Dessous son bras siégeait toujours une bonne pile de vélins usagés, qu'il présentait à présent sous le nez de son interlocutrice.
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[Seigneur de Corcelles - 17 ans]

[Merci à JD Aymon pour la bannière. ]
Griotte
[Pas très loin de la position de Scath, et pour son plus grand malheur, de celle de Cassian.]

De retour en Bourgogne, la jeune Bâtarde ne ressentait aucun soulagement. La Bourgogne s'enfonçait avec le temps dans une entourloupe politique malsaine, sans cesse renouvelée par un contingent de nobles tous plus spéciaux les uns que les autres.
Ainsi elle se sentait bien plus à son aise à férailler en compagnie de quelques soudards Bouillonnant qu'à côtoyer les salons trop parfumé d'hypocrisie Bourguignonne.
Certes, même avec ces vaillants chevaliers elle se montrait peu disserte, mais il était clair que sa mine se révélait de plus en plus lumineuse au fur et à mesure du temps.

Alors, occupée à brosser minutieusement sa jument, elle sursaute quand la voix pleine de niaiserie fraternelle se fait entendre.
Demi-tour, la brosse dure échoue au sol tandis que la jeune Blanc-Combaz pose ses émeraudes sur le profil maigrichon de Cassian.
Il n'avait guère changé, toujours aussi blond, toujours aussi naïf, il avançait encore dans le monde sûr de sa supériorité.
Un sourire de naître sur sa face, la jeune femme l'écoute amusée, bras croisés sur sa poitrine, dos calé contre le flanc du cheval.
Elle se demande à quelle sauce l'Adolescent va être mangé par la banneret.
Et elle, la baronne d'Ittre, quand elle l'entend parler poésie, ne peut retenir ce rire narquois, fort à propos, qui révélait d'excellente manière ce qu'elle pouvait penser des ambitions poétiques de son frère.


Hin Hin Hin.
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Ernst.
Il avait soif. Pas qu'il avait chaud non, juste envie de boire. Ce genre de soif que l'eau ne peut pas assouvir, à part, peut-être, l'eau-de-vie. Le schnaps de sa Rhénanie natale, Ernst avait fait une croix dessus depuis longtemps. Il avait tenté une piquette locale au nom amusant. Comment s'appelait-elle déjà? Ernst sourit en y repensant. Les consonances étaient graveleuses. Un truc du genre "Bourre-minette" ou "méla-moua". Pas vraiment de l'alcool à proprement parler. Plutôt un assaisonnement, tout juste de quoi cuisiner un coq. Le vin de Bourgogne était bon, dans la grande majorité mais Ernst avait besoin d'autre chose. Il avait besoin que ça le réchauffe un peu plus. On lui avait parlé de l'eau-de-vie de marc de Bourgogne. Une liqueur produite par distillation du marc de raisin. Ernst avait supposé que si le vin était bon, le marc devait l'être également.

Sur le marché, le germain aperçut, au loin, le jeune écuyer du Roy. Il semblait pressé, presque fébrile. Il était reparti vers le camp avec une pile de vélin et de rouleaux. Ernst avait esquissé un sourire. En passant devant l'étal du marchand de vin et dérivés, le blond lâcha une bourse contenant une bonne poignée d'écus. Les affaires paternelles marchaient bien. Le vieux devaient posséder quelques forges dans tout son fatras commercial. Le germain vérifierait, peut-être, un jour. Les écus entraient, Ernst se chargeait de les faire circuler. En jetant la bourse sur l'étal de bois, le germain grogna un simple.


- Evite la pisse de chat.

Le blond avait beau soigner ses manières en société, quand il avait ce genre de soif, il grognait. Son interlocuteur sortit une bouteille poussiéreuse de sous l'étal et la tendit au germain. Le sourire, de connivence, du négociant ne cachait rien de l'habitude qu'il semblait avoir de marchander avec Ernst. Le blond ôta sa coiffe de fourrure et se saisit de la-dite bouteille. Il sortit sa dague de sa botte droite et ôta la cire qui cachait le bouchon de liège. Une fois la dague rentrée, le germain se mit à frapper le cul de la bouteille, préalablement enroulé dans sa coiffe, contre un mur. Le bouchon ne mit pas de temps à s'éjecter et à laisser l'orifice libre de toute entrave.

Ernst regagna le camp militaire en buvant de petite lampée de gnôle. Il stoppa net, la main levée, goulot à portée de bouche. Il revit l'écuyer entouré de belle manière. Un peu plus loin il pensait deviner les enfants du Roy et une crinière rousse qui lui arracha un léger sourire. Ernst avisa un petit tonneau et y posa son séant. L'alcool commençait à faire son effet et c'est les yeux pétillants qu'il regarda la bouteille.


- Foutredieu, tu vaux bien le schnaps du grand-père.

Ernst avala une énième rasade et observa les alentours les yeux mi-clos. Il n'était pas ivre non. Une chose était certaine, il n'avait plus froid. Il suffisait de voir son mantel et sa chemise traîner à ses pieds ainsi que son torse nu pour s'en rendre compte. L'espace d'un instant, le germain se sentait chez lui. Ne manquait plus qu'une musique bien rythmée et il aurait dansé le stampjan.
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La_Hachette, incarné par Scath_la_grande


[Ou quand l'ombre est celle d'une ombre...]

Tonnerre, après l'Anjou, ça n'avait rien de bien trépident non plus...
Non pas que les combats ne soient pas le passe temps favori de la Hachette, bien au contraire mais, cette dernière plus habituée à la rixe et l'exhibition qu'aux arts de guerroyer des grands, n'y avait pas vraiment trouvé son compte.

D'autant que Jeanne, à cet instant, regardait de loin sa maîtresse réaliser son commerce, traînant ses chausses près des tentes voisines avec des coups d'œils discrets pour les marchandises de certaines charrettes. Pains, maïs, et enfin fruits! Autant de choses qui réveillaient l'appétit pourtant peu conséquent de la donzelle qui s'arrêta finalement près du maraîcher.
Scath, en plein négoce, se servait de son avantageuse carrure pour troquer de la monnaie sonnante et trébuchante contre un de ces vins imbuvables dont elle avait la propriété. Pauvre de lui à celui qui achetait ce vinaigre, mais qu'importait...Plus loin, la Laisné nota le manège de la Châtaigne qui se battant encore contre des moulins à vent réalisait quelques mouvements d'attaques quelconques, ce qui laissa paraître un des rares sourires à la Hachette.

Délaissant son observation un instant pour laisser ses doigts graciles fouiller un des sacs sur une de ces charrettes pour une pomme de saison, Jeanne mordant à belles dents dans le fruit devenu sa propriété à cette seconde, ne put à ce geste que constater qu'un blond avait abordé sa belette. Contournant le véhicule, elle se rapprocha de l'endroit où la discussion se déroulait et ne put que cueillir une fois l'échange achevé l'appel de la Bertrix.
L'ombre surgit d'on ne savait trop où, se positionna dans la sillon de la rouquine, les yeux rivés sur la silhouette de Minah suivant le blondin...


Oui, m'dame?

Nul doute que d'ici peu, elle sillonnerait à son tour dans les pas d'une manchote, trop peu scrupuleuse pour écouter les leçons de troque de sa patronne! Minah...aussi repérable à l'odeur qu'au bruit...ce serait presque trop facile!


Calico
Après s'être copieusement répandue sur le dos du blond, elle envoya sa manche venir récupérer le reste, sur son visage. OUUuuh que ça fait du bien d'éternuer, un peu plus et elle en aurait pisser de joie.

Iiiiirk !

AAAAAAaaaaaaah!!!!

Calico fit volte face, la conscience pas tellement tranquille pour avoir émis une beuglante. Pauvre blond, il devait penser qu'il était au milieu d'une troupeau de bovins.
Sur le qui vive, la sauterelle vit que c'était la manchote. Une lubie surement de Scath, qui avait pris une écuyère manchote au sens strict du terme.


Je t'avais pas entendu arriver.

Tout le comme le blond n'avait surement pas du voir arriver la Cali. Ils étaient à la file indienne à essayer de se faire peur ou quoi?
La brunette étira son cou pour voir plus loin, peut être qu'un troisième larron était dans les parages.

J’cherchais un truc dans l’coin. Euh. Hum. D’la graisse. Pour le cuir. Hum. ‘Sauriez pas où en trouver ? Hein ?

Explication vaseuse de quelqu'un qu'on prend la main dans le sac. Qui surveillait elle? Le Blond ou Calico?
Un regard circonspect la zieuta de bas en haut, restant un petit moment sur son moignon. C'était peut être la petite soeur de Falco?


De la graisse, voyons voir...

Elle se frotta le menton, dans une moue de concentration, quand elle vit que le dos de Gregòri était crépité de points blancs. Elle fit de grands yeux et passa sa main sur le dos du blond, en étalant ses postillons. Ben vi, fallait les faire pénétrer dans le tissu.

Non je ne vois pas mais peut être que le Messire sait.

Ni vu ni connu j't'embrouilles!!!!
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Scath_la_grande
[Le blond, la brute et la truande...]


« … Ah ! Jeanne… mais enfin… »

Tant la phrase que la main gantée de noir restent en suspens, importunées par l’intrusion du rejeton royal.
Un blond !
Ben tiens… à croire que tout ce que le campement compte de paille et de royal a décidé de la faire foutrement chier en ce jour.
D’un mouvement de sa menotte, elle indique à son homme de main –Jeanne - de rester coite et d’attendre que le Chevalier en ait fini avec les emmerdeurs du coin.

Légère moue agacée qui s’en vient teinter son museau renardier, les fauves s’enchâssent sur la silhouette du foutriquet, il a tout du puceau.
Un poing se pose nonchalamment sur sa hanche, devanture pommelée mise en avant, alors que la Bertrix lui accorde toute l’attention d’un prédateur se questionnant par quel tendre morceau de chair elle entamerait son repas.
Intérieurement, presque cynique, la rousse se repait du béjaune dont elle pourrait ne faire qu’une bouchée.
La lippe s’étire, l’insolente créature va frapper. Bien bonne, j’t’en fouterai moi !


« Moi qui me demandais justement si les parchemins avaient servi à torcher le bren pour disparaître avec tant de célérité… je vois que je n’étais pas très loin de la vérité.
Vous auriez mieux fait de faire quelques passes d'arme au lieu de vous adonner à cette activité de fiotte ! »


La parole s’accompagne d’un regard pesant sur l’amas enroulés que tient le prince sous son bras.
Hin hin comme dirait Griotte.
Le gracile corps se penche un peu en avant, moue frondeuse, le pauvre Cassian devrait peut-être penser à numéroter ses abattis ou fuir à proposer ainsi à La Rouge des choses immorales telle que la lecture de vers bien rythmés –lui payer des verres par contre aurait été du domaine du concevable et bien moins suicidaire-.


« M’esgourdir ? Pourquoi pas m’esbaudir pendant qu’on y est… si vous souhaitez un avis, et quand bien même vous ne le souhaitiez pas je vous le sers en l’état, si vous continuez ainsi c’est moi qui vais vous estourbir…

Et puis vous dites « Timidement »… timidement c’est à voir… hein ! Dans la bouche d’un Blanc-Combaz ça sonne aussi faux que la piétaille de ferraille contre vrais écus dans une escarcelle… »


Se détournant un petit de son interlocuteur, le museau de la Musteile se plisse sous la contrariété, Minah a déjà filé, collé au train du précieux écuyer. A elle d’étouffer un grognement avant de revenir sur celle qui est son ombre.

« Jeanne ! Fais prévenir L’Vairon, on sort les bestioles… sourire à malice, on remet le couvert sur les paris de combat de furets, ça t’va ? »

La silhouette pivote pour retrouver le Cassian, éclipsant un petit ricanement sous son air gouailleur.

« Dites donc l’Blanc-Combaz ? Au lieu d’gribouiller des conneries pour pauvres sottardes décérébrées, ça vous dirait de faire des paris ? Ça fait moins barde en collant comme occupation… Pis si vous gagnez, je vous fais 50 % de réduction sur mon vin de haute qualité, provenance directe de Bordeaux, grains de raisin foulés à pied nu de vierges du couvent de Sainte Ilinda… 90 écus le tonneau… c’est don-né ! »

N'est-ellle pas mignonne ?
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Ernst.
Ernst déambulait sur le campement, torse et pieds nus. La bouteille, qu'il tenait à la main, était à moitié vide ou à moitié pleine selon le degré d'optimisme. Il s'approchait, imperceptiblement de la rousse et du petit blond. Il fut, bientôt, assez proche pour entendre leur conversation. Le germain ne put s'empêcher de sourire en entendant le gringalet parler de poésie. Le germain s'approcha un peu plus. Il finit même par les rejoindre. Le blond avala une gorgée d'eau-de-vie et tendit, machinalement, la bouteille à la Rouge. Il devança une possible question en grognant un :

- Il fait chaud, l'hiver, chez vous.

Ernst tourna lentement la tête vers le jeune Blanc-Combaz et esquissa un nouveau sourire. Son attention revint alors sur le chevalier banneret.

- J'ai cru entendre parler de furets. Puis-je me joindre à vos paris?

Ernst jeta un oeil, tout en parlant, dans la direction d'où lui provenait un rire moqueur. Nouveau sourire en coin. La famille royale finirait bien par être au grand complet à cette allure.
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Cassian_darlezac
Le jeune Blanc Combaz, fronçait les sourcils tout en écoutant la Von Frayner. Qu’était-ce que cet animal là ? N’était-elle pas une femme ? N’était-elle pas d’un noble lignage ? Nombre d’entre elles se pâmeraient pour l’écouter, et elle ? Elle y voyait une occasion de s’esbaudir, pire, de l’estourbir. Des rustres. Son père n’étaient entouré que de rustres, insensible à l’art et aux belles choses, et lui, glorieux inventeur des alexandrins à sept pieds, oui Monsieur, se voyait moqué et chahuté.

Nous nous ne nous étendrons pas plus sur son ressenti, d’ailleurs à présent il s’en fichait, voilà. En bon poète maudit il avait remis ses parchemins sous le bras, conservant toute dignité. Il s’était enfin fait une raison, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, bientôt on l’adulerai. Voilà, calme, calme, il n’y pensait même plus, ou vaguement, quelque part en plein cœur de son cerveaux par exemple, ça semblait bouillonner un peu...

Rha ! Fiotte ! Elle l’avait traité de fiotte ! Ah ça ! Elle allait voir qui était la fiotte quand il lui raflerait sous le nez sa bouteille de mauvais pinard !


« Pari tenu ! Mais pour quatre-vingt-dix écus j’embarque aussi les vierges ! » C'est qu'on était dur en affaire dans la famille...
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[Seigneur de Corcelles - 17 ans]

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