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[RP] Trop stupide pour courir, trop mort pour périr.

Quiou
Se perdre en les embellies de Paris vous apporte cela de réconfortant que le temps qui passe ne semble pas même rafraichir et bonifier les pires ignominies qu’il est possible d’y trouver au grès des ruelles et des lugubres impasses.
Ainsi, sans plus de peine que si elle s’engouffrait en les ailes de pierraille de son Castel de Rezinghem, la Deswaard s’est engoncée en la fange de la Capitale à la suite de son escale en ces lieux.
Pas à proprement parlé en la Cour des Miracles, mais bel et bien dans un bouge attenant à peine plus respectable, elle vient à l’instant d’en passer le seuil, camouflant son orgueil sous une volute d’étoffe aussi sombre que d’accoutumée mais à la richesse clairement moins éclatante et à la simplicité se montrant pour le moins enivrante.

L’auberge est quelque bondée.
Ici se trémousse la tenancière aux années lourdement menées et aux filasses cernes, broque en main, rire gras, poitrail en émoi et vulgarité mise en écrin.
Là se désaltèrent les pires canailles dont la mainmise sur la bouteille n’est égalable que par l’emprise de leur réconfort déplorable à l’aveuglement sans pareil.
Plus loin encore trônent les pécores des sous-bois, dodinant du chef aux allégations propagandistes des camarades utopistes se croyant de bonne foy, de bon aloi, n’ayant meilleur Roy que celui qui se fait bouche en cœur et l’illuminé du Seigneur.

Adoncques est-ce dans ce microcosme de la fatalité que notre Terreur se faufile, impavide créature aux aguets, suivie de quelques pas par un homme d’armes tout aussi passe partout que le moindre vilain sans âme.
Elle s’installera à une tablée vide de tripaille, dans un coin reculé accordant un point de vue recherché, tandis que le garde fera mine de s’installer au comptoir.

De là, elle regarde, la Deswaard.
Elle apprend la médiocrité.
Elle se joue des indigents.
Elle se ressource des empaffés.
Elle fortifie ses ressentiments.

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Rumwald
Un retour aux sources s'imposait. La lassitude de l'humeur fracassante angevine ne lui offrait qu'une envie pressante de côtoyer à nouveau son plus grand amas d'acteurs en devenir. Le volatile ne parle pourtant jamais de l'attrait délicieux qu'il trouve à penser lorsqu'il arpente ruelles parisiennes de mauvaises augures, et se complait au spectacle des reclus de la dite Société. C'est pourtant une scène qui détient un avantage certain comparé au reste des terres françaises : la Foule. Le monde alentour souhaite terriblement fouler leurs pieds étrangers pour jeter un coup d’œil. Parfois l'on ne les y retrouve plus, car ils s'y seront... Perdus ? Personne ne vous le dira. A moins que vous n'ayez les bons contacts, l'argent, le pouvoir... Le genre de passeport d'or que certains rêvent toute leur misérable existence d'acquérir.

Toutefois, le germain a toujours su se positionner au rang des coups sans envergures, sans réputation à faire. Du moins, c'est ce qu'il en a toujours été chez la Triste. Et puis, la Cour des Miracles regorgent de nombreux endroits où se cacher, tant sont ceux qui l'ont délaissé. La pègre et les malins ont investi les lieux depuis des décennies, et leur nombre ne cesse d'augmenter... Bien que ce qui fera toujours faiblesse et force à ce labyrinthe est cette guerre d'un Trône inutile. Un maître suprême... Voilà ce à quoi aspire des groupuscules. Bientôt il faudra peut être voter sous la force pour désigner une forte tête au brin d'intelligence, qui succombera aux pierres des plus hargneux, dans les jours qui suivront. Un cercle sempiternel d'auto-destruction. Belle œuvre de la Haute si jamais elle réussit. Le Hibou en fera une toile un jour, à ne point en douter.

Évasif aux discordes des miraculeux émasculés, l'artiste de l'ombre décida donc d'humer l'air des contours de la fange et des femmes de joie. De loin. Ses pas l'amenèrent vers une auberge, à l'attrait presque solide de prime abord. Pas un seul air patibulaire devant l'entrée signifiant repère, si ce n'est cris et rires gutturaux, apportant presque un air bienveillant à la simple bâtisse. Dès lors que l'entrée eût été passé, l'impression, vivace comme l'éclair, d'avoir changé de monde éclaira tout l'esprit de rapace. Ici l'on festoie, et oublie nos soucis douloureux. Gueule de bois et de petit minet se côtoient autour de choppes que l'on jurerait à peine sales - ce qui est un exploit ou presque - alors que femmes, aux rondeurs dévoilées sans pudeur, tâte les bourses des mieux sertis, pour mieux les soulager de ce poids monnayable. Ce soir, Rumwald se désignera comme pilier du bar poussiéreux. Ce soir, l'entonnoir de la lie de l'humanité sera décortiqué avec une précision chirurgicale, pour le bonheur de l'inspiration... Et si la gorge doit succomber à un premier houblon d'une qualité toute particulière, les petites voix de la conscience elles s'envolent dès cette première gorgée. Le charme prend son effet alors que les poumons s'ouvrent aux lourdes effluves des entassements alcoolisés.

De longues minutes se succèdent ainsi, à dépiauter chaque visage, comme s'il renfermait quelque intérêt subtil, que l'artiste n'aurait pas aperçu à ses débuts. Les deux billes grises trouvent leur surprise alors que les fonds se fouillent. Curieuse est-elle, cette ombre maligne où ne se lit absolument aucun sentiment. Un artefact de marbre. Que se passera-t-il donc l'inconnue, si vos yeux ou votre corps se décident à répondre à mon invitation ?

Dos vissé au comptoir, le squelettique s'autorise le premier jet d'osselets. Rien ne va plus.

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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Cyrielle.
    La troisième spectatrice des intérêts humains n’est pas encore arrivée, pas vraiment. D’ailleurs elle n’en est une qu’en dehors de Paris, raffolant de l’esprit paysan qu’elle n’a jamais tout à fait saisi. De fait, pour notre histoire du jour, on la placera plus volontiers dans le rôle des observés, cette lie de l’humanité.
    Il n’en reste pas moins que, femme d’exception, la réputation du bouge n’est guère à son image. C’est pour la même, qu’affalée sur une botte de foin douteuse, bancale & sans intérêt, dans l’écurie de ce tripot puant, morne, & sans intérêt, elle écoute d’une oreille endormie les palabres d’un vieil homme gras, infidèle, & sans intérêt, avec sur ses traits fondus une moue lasse de la misère humaine.

    « Voyez ma bonne dame, comme j’sais que… vous faites c’que vous faites… P’t’être qu’vous pourriez… Voyez ?... »

    A ce désintérêt profond s’ajoute une main, non pas levée pour le faire taire, mais bien tendue pour saisir la bouteille, encore. Vaincre le mal par le mal, l’assommoir par l’assommant. Une longue & éclaboussante goulée vient rassasier son gosier sec, avant qu’enfin elle ne se lève pour couvrir de toute sa hauteur la silhouette du petit homme aux bourses faciles, lâchant à ses pieds la bouteille vide, qui rejoint le sol dans un bruit sourd & bien trop doux.

    « J’fais pas dans la thérapie d’couples. Ça paie pas assez, mon brave.
    Mais t’peux toujours la pousser par la fenêtre, l’étrangler avec une paire de draps, ou mettre ton fric chez l’apothicaire… Elle fait d’bons prix, elle. »


    Et la borgne de filer, claquant la porte liant au comptoir sur un « 15 écus, j’peux pas faire mieux ! » désespéré qui lui fait lâcher un ricanement mal contrôlé. N’est pas dit que la Fauve se laissera prendre à un contrat aux enjeux si faibles.
    Quitte à risquer ses galons de roture, autant les jouer pour des mises improbables.

    D’ailleurs, à peine a-t-elle posé ses doigts trop longs sur le bois visqueux du comptoir que la grasse tavernière au fard craquelant vient à elle, rappelant par la même ses habitudes d’ivrogne affamée.

    « Ton ardoise, ma vieille !
    - Rajoutes-y la piquette qu’tu m’files, fissa.
    - Crève, j’ai l’guet sur l’dos à cause du bouffon qu’est mort noyé la dernière fois… Vont fouiller dans mes comptes, & t’es une véritable perte à toi toute seule ! Alors t’es mignonne, mais j’te sers plus à temps qu’tu m’paies !
    - Garce à pustules… Et j’te dois combien ? »


    Là, la grasse s’est tue, pour mieux baisser la voix & glisser à l’oreille déformée de la blonde une somme à en faire pâlir plus d’un. Et qui ne fait qu’hausser le sourcil incertain de la borgne.
    Dès lors, dans une manœuvre étrange, elle tourne le dos au poitrail débordant de la tavernière, glissant sur les acteurs son vieil œil d’un bleu passé. Avec l’évidence de la coïncidence mal orchestrée, le premier remarqué est ce squelettique artiste désabusé, & son regard ancré dans le fond. De fait, elle suit le mouvement, & sans réfléchir plus en avant, se jette avec une facilité déconcertante dans la gueule du loup.
    La chaise est tirée, le cul posé, l’œil malicieux vissé sur cette ombre déstructurée aux vapeurs glaciales… elle serait presque capable d’en choper une engelure.

    « Vous m’offrez un verre… - C’est une affirmation. J’vous offre ma compagnie. - C’est une constatation. »

    Au diable le spectacle, Cyrielle n'est là que pour se lapider la tronche à grand coup de piquette par trop macérée. On comprendra dès lors que la borgne n'a pas le concept de gêne profondément ancré, & se moque bien de s'incruster, à force brute ou non.
    Avouez tout de même qu'avec une face telle que la sienne, on ne peut pas mieux faire que dans le grotesque.

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Quiou
Elle n’est qu’un rien dans ce tout parisien, d’apparence loin de la Vicomtesse lambda aux trémoussements d’émoi qui se pâme dès les plus frileux rapprochements calculés des prétendants en liesse.
Elle n’est pas non plus de ces exemples même de chevalerie, parangon de l’honneur transcendant le malheur des mal armés, glorieux prédateurs de la misère, chasseur funeste des limbes aux atours délétères, préférant pour l’heure s’y plonger allègrement.
Elle est encore moins de ces bienfaiteurs aux lubies déplorables qui se veulent guérisseurs des viles âmes, jugeant de son côté enviable de les voir toujours plus empirer.
Elle trône cependant là, parmi l’ombre des obombrés, à même les catacombes des embellies lessivées qui se murgent dans l’oubli, le déni de ce tout qu’ils ont appris à honnir, qu’ils rêvent même parfois de détruire.

Et de cet avant-poste grotesque, à la Dantesque de capter l’attention d’un bien piètre pigeon albinos à la curiosité dangereuse, malin mignon à l’ivoire fallacieuse, au potentiel acceptable qui se peut encore d’être discutable.

La Flegmatique s’apprête d’ailleurs à s’adresser au volatile perdu - pauvre innocent incongru – au travers d’un probable léger signe de tête, d’un imperceptible hochement du chef, ou alors d’un glissement des obsidiennes du côté d’une assise bien placée aux abords de la Noldor, à moins que la dextre ne vienne à s’agiter qu’à peine en un spasmodique mouvement des doigts, et ce, pour ouvrir les portes de son empire à l’hôte de ces bois au plumage aussi délictueux que doit être son ramage.

Du moins, est-ce là ce qui avait été envisagé un millionième de seconde avant qu’une apparition plus repoussante que le rapace ne vienne à couvrir sa vision de glace.
La chose est de haute stature, quoiqu’usée par les encablures innombrables d’un chemin sans fin, couvert de boue, de fange et d’ordures.
Mais le mot usé en soi ne convient pas, il serait préférable d’utiliser les qualifications de l’effritement, de la désagrégation, de l’endommagement, de la putréfaction.

Et tandis que les sillons se révèlent dans un jeu de clair-obscur boursouflé par les aléas des larmes embrasées, que l’œil unique et chafouin offre ce que son autre ne discerne point, à la Deswaard d’accueillir les maux de la femme en plus de sa présence ineffable.
Bien sur, elle ne s’intimide pas de la bizarrerie qu’on lui présente là, ne cille pas, ne dévie pas la course de ses pupilles malines, en vient même à contempler plus hardiment l’imperfection, sans répit, sans trouble, sans écœurement, sans émotion.


Attention, belle amie…Car vous constaterez que je puis aisément m’attribuer votre compagnie plus longuement que le temps d’une simple soirée.

Et clairement, passer sa vie au collet de Maldeghem, ça vous la pourrit grave.

Je vous laisse l’heur de commander de quoi rassasier votre fierté, elle en aura bien besoin.

Tout ceci sur un ton badin de l’anémie aussi éloquente que la plus stoïque des désespérantes.
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Rumwald
Ah... Le plaisir exceptionnel du hasard. Cette force inaccessible, au taux de chance cousin du Néant, souffleuse d'évènements soudains et variés contre votre gré. Délicieuse amie. La borgne aux souvenirs des flammes infernales ? Nenni. La perturbatrice au jeu des ombres muettes a cette grâce ponctuelle de saisir la moindre branche. Le Hibou lui en veut-il pour autant d'avoir pris place et arracher quelque salive à l'invité d'une nuit ? Au contraire.
Les osselets sont clairs, elle prend l'avantage d'instinct. Advienne que pourra. L'heureuse élue. Oh s'il ne suffisait que de détenir un faciès prompt à faire fuir toute la populace gentilhomme, ce serait trop facile... Non, l'artiste se dit toujours que les plus épicuriens qu'il lui soit donné d'avoir connu, ont souvent été des agents de l'instant présent. Fiers cavaliers du Chaos et de l’Équilibre, les pions ont cette aura juteuse et prometteuse... De ceux qui ne s'embarrassent plus ou peu des consciences amères ou soucieuses, s'adaptent, combattent. Pour notre brûlée, il y voit une lueur de vie entourée d'un corps dégarni. Une vilénie aux charmes de torero... Agis d'abord, vois ensuite. Serait-ce ainsi qu'il faudrait définir le plus simplement ceux qui osent ?... La réponse attendra, la gorge sèche crie pour une nouvelle gorgée.

Le houblon est aux limites de l'infect. Mais le semi-poison a cet intérêt là d'être la juste dose ne penchant ni en faveur des plus grandes brasseries, ni des bouges de la plus belle gangrène réunie. Un frêle moment, l'artiste croit être fixé, alors que lui même joue les observateur vicelards. Curieux ? Homme de main ? Amante ? Vengeance ?
Les différents scénarios effleurent son esprit, spongieux de l'éther ambiant et enfoui. Mais, au final, ces premiers diablotins se retrouvent vite balayés par un tout autre souhait que prévu à l'origine de son retour à Paris. L'intrigue finit de faire lever le germain et de payer une cruche. De terre et d'argile de surcroit - humour du soir bonsoir - . Ne vivons-nous pas dans un monde merveilleux !

Fort de sa corne d'abondance du frère de Dionysos, le blafard squelettique prend à son tour place au demi cercle féminin. Le tableau manquait tellement de virilité... Mensonge et ironie ? Si fait. La vérité ? Laissez-le vous en signifier quelques infimes mots, sourire cousu habituel ponctué d'un air pincé et "passionné".


Meine Damen... Si vous me le permettez, j'offre le petit frère de l'assaillant de cervelle.

La générosité lui fera peut être défaut. Pire. Mais c'est justement ce qui le fera le plus rire. Qui a dît que le Hibou n'était pas de cet échantillon de parasites en cette fameuse lie humanitaire ?
A son tour de pousser l'affaire. Alors, femmes, quel sera le thème ici et aujourd'hui, si bien sûr vous m'acceptez ?...



Meine Damen : Mes Dames. Rumwald accentue Dames pour une raison d'intérêt.
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Cyrielle.
    Des réactions que suscitent la Fauve & son visage, on citera, comme toute première, la stupeur. Les traits se lisent d’un œil béant, qui loin de s’effrayer à l’instant se contente d’apprécier tout d’abord les contours irréguliers, les vallées creusées à la pelle, les monts déchirés par le temps, les morsures striées qu’ont laissé quelques flammes. Avec une pointe de courage inutile, le regard s’éclipsera quelques millièmes de seconde sur la partie infestée par l’âge uniquement, où peut-être quelques-uns croiront voir une femme de caractère, de celles qui ne sont belles que parce que fortes têtes.

    Ils n’en auront, néanmoins, pas le temps, pas conscience, pas l’envie même d’imaginer une femme dès lors qu’à leurs cerveaux impurs se seront manifestées les délicatesses de cet œil supposé manquant & de ses brûlures innommables. En fait, en une fraction de secondes, la stupeur se transforme en horreur, passablement alimentée par tous les monstres de leurs enfances respectives, pour que bientôt l’angoisse & la rage de s’être laissé à observer la Chose ne s’impose à leurs esprits.
    Le rejet de ce parfait déni de la mort, & de la vie tant qu’on y est, est chose habituelle, redondante, inconventionnelle même lorsqu’elle n’est pas.

    « Oh la grosse ! – Trois se retournent, une seule se reconnaît. Si le nom est connu, il ne sera pas dit. Double ration d’vinasse pour bibi, c’est mes généreux qui payent ! »

    Les autres se devront donc de se démerder.
    Cyrielle, en fait, n’est pas plus généreuse qu’un prisonnier protégeant sa ration mensuelle de croûton de pain. Passons.

    Parfois encore, bien que trop rarement à son goût, Cyrielle peut se targuer d’être vue telle bête de foire, étonnante, bizarre & effrayante, quoique bienaimée par toute sa grandeur & sa facilité déconcertante à se jouer de son propre spectacle. L’intéressée, intéressante alors, bien que pas spécialement mordue d’être l’étoile montante, ne niera pas apprécier cette fascination malsaine qu’elle inspire à ceux qui, fanés à son humble avis, s’empourprent sans gêne d’être en pleine floraison.

    Bref. Sous le dandinement bruyant de la tavernière ramenant le nectar en double chope, on peut, sans trop de peine, s’apercevoir que la borgne est loin d’être satisfaite. Cette femelle corbeau, plâtrée d’on ne sait quel folie qui fige ainsi son bec, déplumée de toutes les bontés que la Nature se gausse de créer, arrachée aux flammes du gel & de la neige sans qu’on ait pu tout à fait - voir pas du tout - nettoyer ses ailes des ravages du froid, oui, celle-là même, ne la regarde pas tel qu’il le faudrait. Elle contemple, oui, mais sans fascination.

    Et si la première entrée est ratée, la seconde, porte ouverte par l’étranger qu’elle semble avoir piqué, n’en est pas vraiment plus réussie. A croire même, que par son pelage blanc, il compte voler la place à Mme Fauve, actrice accomplie & réclamée des théâtres. Qu’importe… de toute manière, on l’a toujours trouvée surjouée.

    La première chope est vidée de la piquette âpre, laissant glisser, sur le cou de la borgne, ses gouttes pourprées & à la fragrance dérangeante. Le revers de main ne se fait pas attendre, pour effacer les traces sur le menton abîmé, qui, malheureusement peut-être, ne perd rien en sa monstruosité.
    Et enfin, le gosier baigné de rouge, la fangeuse s’anime.

    « J’offrais ma compagnie à Madame… mais j’peux bien m’couper en deux pour satisfaire tout l’monde. Avec d’si bons arguments. »

    La seconde chope tinte contre la vide, & la quarantenaire ouvre les bras. Façon comme une autre de porter toast à si belles rencontres, & de glisser un œil d’un bleu fripé sur la face immuable.

    « Répétez-moi d’faire attention quand vous tiendrez mon cœur fauché ent’ vos doigts g’lés, Madame.
    Hinhin. Autant lui proposer d’trouver un cerveau chez un germain. »


    Sourire de connivence pour le mâle. Prendra, prendra pas, l’albinos se dévisage longuement, toujours avec cette marque mesquine imprimé sur la lippe déchirée.
    Allez, venez, & entrez dans la danse. Allez, venez, c'est votre jour de chance.*
*On m'en voudra pas pour oser contrefaire Grégoire.
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Rumwald
Lissons la toile de cette scène au caractère romain. Puisque Rome a son Colisée, ses gladiateurs, son Empereur, et ses applaudisseurs asservis dans l'excitation pure de cette indélicatesse à observer l'unique Perfection œuvrer.
Tandis que le grotesque décide de flatter d'une longue descente un gosier brûlé, le blafard caresse à peine, d'une dextre molle, le bois éclaté et fatigué de ce temps passé à supporter ébats ragoutants, frappes de géants et lames d'ignorants. Rugueux et amer, tout comme la pierre, la matière bénie de son peuple où les histoires s'inscrivent pour ne plus jamais mourir. Au pire sont-elles oubliées, voire brisées, puisque le passé déplait à ces agitateurs de curiosité. Les longues listes d'erreurs n'ont pas besoin d'être contées, car l'être humain de bonne société se doit d'être clamé pour sa foi, son honneur, sa civilité. Une logique émouvante, puissante, une véritable lumière guidant dorénavant les troupeaux apeurés d'un inconnu inexpliqué.

Et c'est bien là que le germain reconnait silencieusement avoir franchi les portes de l'entendement. Ces murs représente les limites des Jeux, cette table ronde ce sable prêt à recevoir les mises sournoises, et la dégoulinante pseudo immondice masse innombrable, rieuse et rayonnante de dépravation, ces spectateurs enivrés dans leurs limbes personnelles. Le décor est posé, apprécié d'un hululement qui ne franchira jamais les lèvres fines de l'artiste. Parlons-en d'ailleurs à notre tour, puisque le détail plait à l'imagination, aux dieux de l'illustration.

Bien loin de faire concurrence à la Fauve, le visage blanc souffre de peu de ratures, cousines de la chienlit. Serait-ce par couardise ? Force à déglutir ? Chance soumise ? Chacun n'entendra que ce que leur petit être soufflera. Mère Nature avait décidé ainsi qu'un frêle garçon au sommeil volatile, à la mine maladive et aux cheveux vieillis, serait l'heureux avènement d'un empire habitué aux gaillards colossaux... De ce qu'en disent les racontars toutefois.
Le germain avait pourtant failli faire parti de cette famille éborgnée, cette dernière ne cessant de grandir. Une femme aux cheveux de feu en avait décidé autrement, n'imposant à la vue de tous qu'une ligne courbée sous l'orbite sénestre, surlignant les cernes déjà trop appréciables. Quand à l'éclat surplombant la lèvre supérieure, le souvenir brutal d'un revers asmodéen fauché restera à jamais cloué.
Rien de bien menaçant de la part d'un squelettique dira-t-on. Le sourire trop perçu sur le blafard s'agrandira alors, tant est si bien que vos jugements suivront à l'emporte-pièces, et que l'étranger se nourrira de votre langue lourde de culture. C'est une éponge pour certains, un nuisible pour d'autres, un rigolo pour la fin. Tout les surnoms l'effeuillent. Tendre ballet. Mais qui dira un jour la vérité ?

Grâce de cela. Reportons-nous sur cette figure, exceptionnellement enjolivée à la mémoire de la barbarie. Une litanie aux vers imprimés à fleur de peau, si tant est qu'il en reste une partie saine. Une double face dérangeante qui, au contraire de la stupeur, attire le gris de l'âme par simple curiosité. Celle là même de griffonner prochainement ce faciès tortueux et ce timbre franc, qui renforce l'emballage sombre et malsain à croquer. Mais les ardeurs sont loin, fragmentées, en attente d'un goût du jour. Seul un croissant de lune, que l'on jurerait entretenu, s'agrandit quelque peu à ce qui semblerait un compliment. Tranchez-donc belle amie, j'ai hâte de voir si le contraste de votre folie diffère selon chaque moitié...

Puis vient le temps de la taquinerie, la superbe, la pique de paille chérie que l'on envoie voler à qui mieux mieux. A l'humour ressenti, un rire léger ébroue la trachée, avant que le Hibou ne réponde :


Pauvre petit cœur... Je lui souhaite bon courage Fraulein. Je crains qu'il ne soit trop sec encore, pour si facilement me dévoiler.

A l'ironie, le blafard commande à nouveau. Une récompense ou une proposition à l'ivresse, la tentation citera sa réponse. Il appellera cela une mise en bouche nommée "Enchanté". Claquement d’œil futile passé, le volatile ose reporter son attention à la première intéressée. La suite dépend de vous Impératrice...



Fraulein : Demoiselle.
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Quiou
Parmi la foule des décatis, à même l’œil du cyclone cinglant les cinglés de ses vents violents calmant les cris des dépravés, ladite Impératrice issue des glaces – de glace - ne bouge pas, ne bronche pas, n’esquisse pas le moindre mouvement, contemple le combat des tempéraments affûtés qui se jaugent et se tailladent sans la moindre débandade affaiblie.

C’est dire qu’il n’y a qu’en de bonnes sociétés où les tombereaux de badauds badinant côtoient les larves de l’effroi que la Maldeghem rejette son habituelle emprise souveraine pour se pâmer d’un voile innocent des temps passés (ou du moins le croit-elle), oubliant ainsi au fil de la chute le piédestal de la Noblesse pour se remémorer l’injonction des bravades, la fougue des petits, l’insouciance des embellies, la satisfaction d’une vie méprisable.

Et retrouver là le vrai, le comportement véritable, de celui qui tend à ne pas souffrir la mainmise deswaardienne, de celui qui s’entend à cajoler la médiocrité des bassesses qu’on lui sert tout au long de son interminable journée, de celui qui aspire à s’aveugler un instant pour oser braver les dangers peu amènes, se lançant dans la chasse au chasseur, perdant sa place par la même occasion.
Et à la Terreur de juger tout cela, sans débordement d’inspiration, touchant du bout des doigts ce qu’elle aime à détester, cette humanité bestiale et provinciale, ce débordement d’émotion et de couleur qui lui font croire alors aux ardeurs de l’enfer avant que de la remettre sur le droit chemin de la haine, du dédain et de ses fonctions de châtelaine.

Il y a là la bête et…la bête.
L’artiste et l’artifice.
Le pâle et la débandade.
La bravade et la mascarade.

De plus, à la tête de ce déballage de fascinations émoustillantes aux saveurs quelque peu écœurantes, nous avons la Noldor, commodor accommodant aux serres endiablées d’un enchantement figé, miroir lunaire de ses compères joyeux, rigolards et pour le moins heureux, bibine en main, gorge déployé, collet d’alcool si prestement installé pour mieux subir ses affres avilissantes et ses déboires dépravantes.
Les deux mignons matous s’en vont même jusqu’à jouer d’un peu d’esprit, faisant peser quelques joviales menaces telles les fines lames des incapables dont on ne retrouve pas partout la trace.

Adoncques y-t-il là de quoi déguster quelques joliesses désœuvrées, croupissant dans l’ambiance détonante des psaumes imbibées de boisson en lice avec les idées dévastatrices tombant en pâmoison, tandis que vient au tour de la sérénissime Vicomtesse anonyme de se jouer des bambinos mal armés.


J’ai fort heureusement pour habitude de ne guère m’abaisser à répéter, d’autant plus lorsque j’ai sous mes yeux le chiffon rapiécé d’un être perclus…d’abomination.

Un frêle sourire en coin viendra étirer la lippe blême, figeant un peu plus le marbre pourtant si fade, parcheminant l’humeur ladre de la Deswaard.
Puis, sous les atermoiements délirants de ses pensées rondement bien agencées, partant à l’assaut des pires ignominies sans l’ombre même d’un sursaut, persifflant sournoisement à l’évocation bienvenue d’un challenge entre ami, elle glissera la dextre dans les méandres et autres volutes de tissus couvrant le satin de sa tenue, pour venir déposer sur la tablée le trésor de soie emmitouflant de son écrin quelques pièces d’or tentatrices pour qui se sent aux aboies.

Dès lors l’homme de main qui était resté durant tout ce temps au comptoir, mine de rien, à l’affût, aux aguets, s’était alors levé pour se diriger vers sa Dame noire, suivant une mécanique que l’on aurait pu croire bien huilée, et ce, pour se saisir de la bourse écumante d’espoir et d’envie au nez et à la barbe des invités.
Il ira d’ailleurs offrir une infime partie de l’appât généreux à la tenancière, lavant les plausibles ardoises des deux âmes dépensières, en plus des consommations de la soirée.


Chaque chose à un prix. Et votre compagnie ne suffit cependant pas à le rembourser.

Amateur de risque, nous avons l’honneur et le privilège de vous énoncer que vous venez de vous endetter auprès de la glaciale Terreur.
Keep smiling. *




*Garde le sourire.
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Cyrielle.
    A croire que Fauve échaudée ne craint guère l’eau froide.
    En vérité, la longue ne craint en tout & pour tout qu’une vie vidée d’ennuis toujours plus gros les uns que les autres. Ennuis résultant généralement de fréquentations passablement malsaines, qui malgré leurs puanteurs spirituelles étonnamment étonnantes, arrivent à rendre à la quarantenaire une étincelle de folie innocente, celle de l’insouciance adolescente, pour mieux la faire glousser comme une poule.
    Alors oui, Cyrielle glousse, on a dit comme une poule, paupière à demi-close, toute excitée qu’elle est par la tournure que prend la scène.

    « Avouez quand même qu’ma compagnie vaut son pesant d’or. L’œil glisse sur l’albinos.
    Vous valez quoi, vous ? »

    Loin d’être rhétorique, la question se teinte d’un intérêt profond. S’il s’endette aussi, sans doute faut-il alors retenir ses traits : on épaissit son carnet d’adresse comme on peut. D’ailleurs, puisqu’elle doit être borgne pour son effronterie, elle se doit de pousser la qualité à son comble.

    « Quitte à vendre nos âmes au diable… que diriez-vous d’augmenter l’enjeu ? »

    L’azur grisé se pare d’innombrables rides, alors qu’un sourire vient découvrir une canine à l’émail noircit. On affirmera sans hésitation que la chose l’amuse, & de fait, que la fragrance malsaine qui se mêle à son parfum musqué n’est plus une simple impression fugace.
    Sans compter qu’entraîner un squelette à sa suite a quelque chose de bien grisant.

    « J’me paierai bien un Frison. »

    Y’a pas d’mal à s’faire plaisir.

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Rumwald
Adoncques une pluie de grêlons se fait ressentir dans cette tourmente bucolique et citadine. Le genre de vent frais qui pose son empreinte, sans pitié aucune, si ce n'est le reniement. Le déni de la race humaine. Ou serait-ce un masque de théâtre bien malin qui cache une lueur interdite de curiosité...? L'iceberg n'est pas banal. Et c'est tout à son honneur. Tout au plaisir de l'artiste. Les mots percent l'humour et le vice avec une teinte posée et emplie de sécheresse. L'on dit que les paroles valent des armes... Balivernes. Sauf à pousser la guerre entre lâches, l'effet sera toujours plus efficace à poser une arbalète armée sur le front apeuré de la victime. Parlons peu mais bien, n'est-il pas Impératrice ?

Mais que serait la noblesse - bourgeoisie ? - sans ses gens et ces muscles affinés dans le tord boyaux de la violence... Sinon qu'un doux menu pour le peuple assoiffé de vengeance. Un pion avance et sape le moral au scintillement asservisseur. Deux contre deux. Homme contre Hibou. Femme contre Fauve. De ce combat ressortira-t-il quelques secrets de cette richesse de soie, de matières ou d'émoi ? Le blafard se questionne, jauge la potentialité d'un contrat tenace avec la vilaine, ou si tout simplement la seule dorure intéressante se trouve plus loin que le bout de son nez et de ses billes grises.

Un gloussement le tire à nouveau de ses pensées, alors que le tohu-bohu règne en maître en cette arène, avant qu'une question ne suive pour mieux le faire naviguer dans les tréfonds de l'auto-critique. Combien vaux-tu plumeur déplumé, artiste engagé, bras déloyal de la sainteté, proxénète désabusé, solitaire assassiné ? Mercenaire ou Partenaire ?
Le diable est cité. Suivi de près par un objectif délicat, le noyau de la situation, et son prix. Mais quel est l'enjeu pour l'Impératrice après tout... Pose-t-on son couffin d'argent dans un bouge pour simplement visiter la faune détestable ? Là était le véritable intérêt du germain. Oui...

Était.


Je vaux la tête du contrat... Ou de la patte qui graisse.

Jouons le jeu jusqu'au bout, et dévoilons nos petites...


Beaucoup de poudre... Pour commencer.

Sauteries. La noire impressionne les oreilles du Fou. Ce serait un malheur s'il ne puis s'en servir ne serait-ce qu'au dernier acte de son œuvre... Le mal est à peine dit. La parole vous revient pie des neiges. Seriez-vous timide à cette brise malsaine ou... En manque ?
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Quiou
A la limite de la perdition, jaugeant les impavides animés aux plaques rosies de joie, d’émoi et de volupté sombrant inlassablement dans les méandres de l’alcool et de la dérision, oubliant presque le licol de la vie qui s’enserre toujours plus avant sur la graisse d’un double ou d’un triple menton bien rempli, étouffant presque les barbes ripailleuses et les veinures frauduleuses des bonnes gens, c’est le marmoréen d’une peau claire, implacable et délétère, qui anime malgré ses attraits austères les débats enjoués de la tablée.

Tout au plus une mèche d’une obombre clairsemée d’un blond rouquin viendra étayer le tableau froid et impavide que vient offrir le minois minaudant de l’Indubitable, crachant de ses hauteurs dantesques le respect et l’obligeance, imposant subtilement l’effroi et la décadence d’un parcours en ascendance.

Adoncques la dextre viendra un instant jouer d’un rythme effréné, quoique sublimement désordonné à même le coin du bois du support aux striures et autres dégâts, comme pour sublimer un instant les pensées du moment, persifflant l’esprit tirailleur qui s’étire et se meurt dans quelques limbes que les invités redouteraient bien un jour de pouvoir parcourir sans plus d’atours que le manteau de la déchéance accompagné d’une cotte de l’impertinence.


Vous évoquez le Diable, belle amie ? …Que le Très-Haut m’en garde.

Un signe religieux viendra à s’étirer comme pour protéger le prophète de ses adeptes, réalisé artistiquement par la sénestre, doctement agencé comme pour se pâmer de quelques redoutables soutiens divins, raillant par la même le spirituel et le vilain, tandis qu’un bref sourire impromptu parcheminera le coin des lèvres malines et purpurines.

Puis, tout en se remémorant le récent gloussement des plus délicats, aux harmonies détendues, à l’abandon distendu qui transpire la bonne humeur et le sourire grivois, le faisant intérieurement réitéré jusqu’à plus soif, jusqu’à satiété, à la Deswaard d’ajouter à la ronde, roide, froide.


A trop juger de sa prime valeur, l’on en perd plus que le nécessaire.
Tête ou patte, je saurais m’en satisfaire, s’il advenait que vous perdiez l’un ou l’autre.


Et de rêvasser déjà à quelques collections de doigts trônant en l’écrin salvateur d’un bois fruité couvert de linceul, avant de s’attarder plus longuement sur les déboires de la folie et de ses inimitables embellies.

J’augmente la mise, s’il le faut.

Elle est perdue, la Noldor, plus encore que ses compatriotes de tripot.
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Cyrielle.
    Aux réponses du Hibou, au signe chaste de la Noldor, à la tournure des choses & des gens, à l’extatique passion qui l’anime alors, Fauve se gausse &, grassement, fait retentir ce rire qui la rend si immonde.
    Elle est grasse & lourde, la longue blonde déchirée, repue de chairs & de violence, avide de déchéance & de désespoir. Il n’y a plus une once de raison dans ses gestes & ses mots, & l’absence de jugeote chez ses comparses du soir la transporte tout à fait.

    « Il le faut. »

    C’est un constat, qui assomme tout autant qu’il soulage. Les enchères montent, montent, & montent encore, & s’il faut pour cela que la mort en soit seul acquittement, & bien soit ! Fauve n’est pas prude, Fauve n’est pas conciliante. Et n’attend pas des autres qu’ils le soient.
    En vérité, peut-être la seule chose à la guider encore est ce trépas évident, qui l’attend à chaque invitation qu’elle pose. Il faut comprendre alors qu’à son âge, avancé pour certains, respectable pour d’autres, carrément chimérique pour la plupart, les motivations sont aussi restreintes que le reste de vie qui devrait lui rester.

    Trop de vie, tue la vie.

    « On perdra c’que vous prendrez, lâche-t-elle dans un souffle étranglé de celle qui jouit déjà du pacte de sang, faut-il que le diable nous le fasse payer plein pot.
    Pétons-nous la panse. »

    C’est un ordre, joint à la main qui se lève pour ramener à eux la grosse tavernière. Ce qu’elle commande, encore, pour l’assemblée complète, tout autant qu’elle a parlé pour le blanc, par le blanc, histoire de ne pas être seule à s’enfoncer avec application.
    Avouons que la chose n’a aucun intérêt si on est seul à en profiter.
    Voyez la générosité.

    « Z'iriez jusqu'où ? »

    Perso, jusqu'à la fin.

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Rumwald
Voilà où mène l'audace chers enfants. Aux ennuis ou/et au paradis. Le choix est soumis. Et ce n'est pas pour rien que face à ce dernier, notre être s'interroge moult fois à faire ou non le pas premier. Un pied dans la fange. Les calamiteux et leur air patibulaire, l'épiderme graisseux, les cheveux en nid de bête, la gorge douteuse et les mains noires... Voyez comme on acclame un soir. Soirée de fous. Là où l'on joue le tout pour le tout. De bourse, il ne reste plus que ce qui est la valeur la plus chère à l'Homme. Une vie. Chienne de vie ? Ce genre de questions chers amis, sont les adorées des malheureux. Boulimiques, alcooliques, névrotiques... Le peuple à la philosophie éthérée, puissante. Le centre de toute l'attention. Le ver au bout de l'hameçon.
Mais vous, vous l'avez, ce qu'eux n'ont plus, l'ont noyé : l'objectif. Une quête au bonheur. Passons les gens différents, les feignants, les déviants... Sortez de ce troupeau qui n'a de faire que répéter, pour s'attirer les faveurs d'autrui, ce que la majorité se plait d'aimer. Ce soleil-ci vous éclaire la voie. Voix maudites, de ces femmes au teint placide et dangereux. Deux pois(s)ons assis sur un lot invisible qui doit trouver son porteur. La première fait office de joueuse d'échecs, choisissant à chaque partie sa couleur favorite. Préférée puisqu'elle doit renverser chaque coup de l'adversaire. La maitresse du contre... La noblesse de l'ombre... Noirâtre Froideur, je succombe.
La seconde est poupée de chair gratinée. Une succube malformée, mal famée, là où le regard déplait mais la curiosité se fait. Au fil des blessures, l'on oublie que l'on est trop près de l'animale. Trop proche d'une conscience effacée sur le Fil de la Violence, dont elle est une des adeptes les plus prometteuses... Jusqu'à ce que ses dès donnent le mauvais chiffre. L'épicurienne ensanglantée... La glousseuse déphasée... Fauve, la perfection je vous souhaite enflammée.

Et vous voilà.

Germain, et une lueur sous la main. Miséricorde à offrir à l'Art le plus à même de satisfaire son interminable inspiration... Plus la gente féminine parle, et plus le lot s'apprécie. Que donnerait ce trio si éloigné et proche ?
Le blafard se décide à nouveau de répondre à l'enjouée, et tout autant à la reculée :


Nous avons le dessert mais pas le plat. Qui l'offre ?

Jouer nos vies... Et pour quelle ineptie mesdames ?

L'on me nomme Hibou. J'irais jusqu'à ce que vienne l'ennui...

Car oui mes jolies, c'est là mon plus grand ennemi...

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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Quiou
La lippe s’étire difficilement, comme arrachée, forcée, torturée par quelques fils d’aciers grinçants sur la peau, qu’un homme invisible – Dieu ? - , dantesque, dément vient à tirer vers le haut. Le coin s’affaisse d’ailleurs quelque peu, révélant une si rare fossette à l’obombre caverneux qui se pâme d’apparaitre enfin à la lumière du tripot, dans un éclat sublimant la fin. La faim. Mais de qui ? De quoi ?

Qu’importe. La Deswaard sourit, voilà seulement le vice révélé par ce bref mouvement délictueux qu’il aurait été préférable de proscrire à toute âme incapable de se tenir convenablement.

Elle sourit donc, maîtresse bien volontaire d’un jeu plongeant plus amplement en les limbes délétères des moins envieux, cajolant par la même ses compagnons d’animalerie, passant du prédateur nocturne, petit être taciturne nappée d’un voile blanc nuit, à la tigresse boursouflée, laminée de partout, venant de nulle part et fière contre tout.


A trop tourner autour du pot, vient l’agacement que nous ne souffrirons plus longtemps.

Elle se lève.
Frêle et pourtant imposante de par les effets suavement distillés d’une allure implacable.
De cette grandeur à la fois détestable et pourtant si vivifiante.


Madame suffira, puisque c’est là la prime appellation que vous m’avez octroyée…Ou Deswaard. C’est selon.

Et fi des mondanités, allons parcourir le monde, car l’on ne saurait plus longuement s’attarder dans ce débarras des empaffés piaffant de volupté, de joie, d’ardeur et autres torpeurs incapables de provoquer le moindre émoi.
Courrons les rues, jouons aux Roys de Paris, aux créateurs d’embellie, saccageons les vertus.


Allons chercher votre plat.

Et de prendre la direction de la sortie. Suivie de prêt par l’homme de main.
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Cyrielle.
    - Cyrielle.

    Un nom, un vrai, pour cette assemblée de faux-noms. Adepte des surnoms pour les uns, pour les autres, mais rarement pour elle-même, & ce malgré que parfois, souvent même, on aime la nommer Fauve. Pour sa blondeur, & pour ses griffes. Pour ses canines, & pour sa faim. Pour ses danses, funestes, & sa dague, létale. Pour sa rapidité, ou son avidité, qui sait ?
    Mais pour tous, c’est Cyrielle. Le nom, le vrai, pour des milliers de masques exhibés.

    Dès lors, elle se lève, longue, longue, longue & ferme, glissant les mains dans son dos dans l’attitude parfaite de ceux qui ne sont qu’ombre. Ombre remarquable, toutefois, d’autant que le trio – quatuor désormais – n’est pas des plus discrets.

    Mais qu’importe, une telle mauvaise affaire vaut bien une once d’évidence.

    - M’dites pas qu’vous nous emmenez chez vous…
    Et en baissant la voix :
    - Jamais l'premier soir, ma doucette.

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