Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] From Éire with love - Part I.

Mog
[I'm a man you don't meet every day - The Pogues]
[Je suis un homme comme on en voit pas tous les jours.]


Cahin-caha, la carriole progresse et couine depuis des lieues. En particulier depuis qu'elle accueille un fardeau supplémentaire. Les quilles ballantes, le nouvel occupant s'est perché à l'arrière parmi les porcs et leurs étrons. Le vieux chêne approche des trente cernes et n'en est pas à sa première brasse dans la fange. Un long passé de mésaventures, une guirlande de petits coups foireux qu'il arbore en jetant une paire d'yeux désabusés sur le sentier.

- « Easy, buddy. », proteste-t-il lorsqu'un passager lui fourre son groin dans l'oreille.
[« Doucement, mon pote. »]

Les joies de la clandestinité n'augurent rien de meilleur alors que la Porte Montmartre se dresse en rempart patibulaire sur sa route. Soulevant ses pieds, l'étranger se contorsionne avec adresse et se cale au fond de la remorque. Jamais il n'aura autant violé l'intimité de ses grouinants voisins. Quelques éclats de voix insondables placent une pogne en alerte sur la lame de mauvaise facture qui l'escorte à la hanche. Le temps se suspend au bon vouloir de la soldatesque, lequel tarde à activer les rouages de son moyen de locomotion.

Enfin, les ballottements reprennent. La cité s'offre à lui au travers des interstices qui séparent les planches de bois mal agencées servant d'enclos aux bestiaux. Soulagement partagé par les voyageurs de la porcherie mobile puisque l'un d'entre eux se permet d'évacuer sa tension en gerbe brune sur sa trogne burinée.


Shit.
[Merde.]


*Titre: péjorativement, 'Un Irlandais à Paris'.
Astana
.
    « Direction la sortie »

Au sortir d'une taverne des Halles, la créature qui arbore sa gueule des mauvais jours cavale front baissé pour ne pas croiser son ombre. On est rue Coquillère, les souvenirs y ont un goût de cendres. Drapée d'une ivresse des plus éphémères, elle presse le pas pour s'éloigner, bousculant parfois un badaud au travers de son chemin, parfois un simple mur qui ne s'efface pas, lui.

La fuite se poursuit jusqu'aux limites du quartier. L'air y est toujours aussi nauséabond, et pourtant la Danoise y respire mieux. Envolé, le poids étouffant en sa poitrine. Mêlée dans une masse grouillante où l'identité se perd, elle arpente ruelles glauques et grands axes sans réel but. Encore quelques heures à tuer avant de s'envoler pour l'aigrie Bourgogne en fort étrange compagnie.

Soupir.

La dextre plongée en sa poche s'arme d'une pipe et d'un petit paquet où sèchent des herbes helvètes. Tout en marchant, la scandinave s'affaire à bourrer le foyer du brûle-gueule, museau baissé. Elle sème quelques feuilles chemin faisant, l'ébriété n'aidant pas franchement à son ouvrage. Alors l'encapuchonnée pile, là, comme ça, en plein milieu d'une rue. Gestes nerveux, imprécis, d'une bestiole en peine qui espère trouver réconfort avec quelques bouffés anesthésiantes. Cependant, qui dit rue dit passage, et qui dit passage dit...


GAFFE À VOUS !

À peine le temps de relever la tête et de sauter d'un pas en retrait, le capuchon se faisant la malle, que c'est une charrette chargée de porcs qui lui passe sous le nez. Son conducteur jurant quelques propos fumeux au sujet des femelles. Un sourcil peu compréhensif s'arque en réponse, bien vite suivi du deuxième à la vue du curieux passager encrassé à l'arrière.


Ouh.

Grimace de circonstance.

Et la blonde d'adopter un mur en guise de support, déjà passée à autre chose.
Bon alors, cette pipe... y'a plus qu'à recommencer.

_________________
Mog
A l'heure où les regards profanes sur son compte sont légion, où même les murs écroulés le toisent comme le dernier des rebuts échappé de sa condition, la recherche de familiers s'impose en nécessité. Intervient la voie du salut, éphémère et brouillée par la cadence soutenue du char l'entraînant vers l'inconnu. Une trogne dont le souvenir impérissable appert au coin de la ruelle.

D'un bond, l'homme s'affranchit de sa cage, faussant compagnie à ses compagnons de malheur. C'est la gueule enfarinée de bran animal qu'il regagne les pavés et suit les miettes d'une ivresse programmée. Les feuilles égrenées de-ci de-là craquent sous le pas curieux du Gaélique. La providence a bon dos et, pas un seul instant, le doute ne freine son allure.

La lueur d'un foyer l'attire comme un navire en perdition à son phare. Quelques enjambées courtaudes le rapprochent d'un air débonnaire. La chevelure grasse du Gaélique est ramenée en arrière d'une main coquette alors qu'un sourire mignard lui fend la barbe. L'hurluberlu se débarbouille alors à même sa manche, décimant le plus gros de l'ouvrage porcin.

D'un aspect jugé satisfaisant à grand renfort de modestie, le Gaélique lève quelques doigts pour héler l'apparition providentielle d'un ton camarade.


- « Karine, hey...»

Le vieux renard cale à deux pas de la créature dont la blondeur, la dégaine nerveuse et la franche hospitalité affichée l'avaient induit en erreur. Circonspect, il constate la méprise. Et, sans déroger à son immobilisme, détaille des racines jusqu'aux cimes ce conifère enneigé bien trop élevé.

- « ... »

Une étrangère.
Ou plutôt, non, une locale.
Il se tait et se gratte l'oreille.
Astana
Pipe au bec, fumée dans les naseaux, la mercenaire épouse son bout de mur comme si sa survie en dépendait. Les pensées dans le vague tout comme le regard, elle sent l'embrouille avant même de voir son champ de vision s'obscurcir soudainement d'une silhouette trapue. L'odeur infecte que l'homme dégage n'a d'égale que son expression empotée.

Et comme il se pose là, et qu'ils s'observent mutuellement en chien de faïence, la Danoise le reconnaît. Le type aux porcins. Toujours aussi nerveuse, bien qu'un peu moins vive, elle tire une latte pour envoyer la fumée droit vers les nuages grisâtres. Le zig cause pas, elle non plus. Quoi, t'as perdu ta langue ? À croire qu'il attend qu'elle ouvre le bal des familiarités. Son dos remonte légèrement le long du mur pour se redresser complètement. Ainsi donc la femme domine l'animal d'une demi tête. Plissement d'yeux.

La couturée finit par lancer à brûle-pourpoint :


Quoi ?!

Non, toujours pas ?
Nouvelle taffe.


Si c'est une ribaude que vous cherchez, vous en trouverez trois rues plus loin.

Pas touche ou j'te bouffe.
_________________
Mog
Planté devant la grande gigue, le front se plisse.

Hermétique aux grandes salamalecs de sa vis-à-vis, l'Irlandais n'entrave pas une once de son franc-parler. Seuls le ton rude et la mine austère de la fumeuse d'herbes lui font entrevoir la possibilité qu'elle puisse chercher à l'envoyer voir si les pavés sont plus clairs ailleurs. A moins que ce ne soit ça, une Parisienne.

L'œil vitreux, il jauge alors.
Et se lance.


- « Tissue ? », réclame-t-il en mimant des mains l'emploi qu'il veut en faire sur sa trogne crottée.
[« Mouchoir ? »]

Pas totalement convaincu que sa prestation soit entendue, l'homme s'éclaircit la voix et baragouine tout ce qu'il sait dans un terrible accent gaélique.

- « Je.. voulons... Bourgogne.. ? »

C'est plus clair là, non ?
Astana
Sourcils arqués, la scandinave jauge l'énergumène crasseux.

La consonance de son accent, en plus de lui esquinter les esgourdes, lui rappelle grandement l'Irlandais. Aurait-il des compatriotes en planque dans tout le pays ? Des types fraîchement débarqués pour l'espionner durant son temps libre ? Il y peu de place pour les coïncidences, tout de même. Plissant les yeux, elle cogite, cherche à mettre un peu d'ordre dans ses pensées décousues. Pourtant méfiante de nature, la Danoise se surprend à voir sa curiosité piquée au vif. Tu veux du Bourgogne ? J'ai mieux pour te faire causer.

Sans le perdre de vue, elle glisse une main dans sa besace pour en ressortir non seulement une flasque, mais également un linge usé qu'elle lui tend.


Prune.

Dit-elle en désignant la flasque, ne sachant pas comment le traduire en anglois.

Hors de question qu'elle use de ses connaissances pour leur faciliter la conversation, de toutes façons.
Pas un mot étranger ne passera la barrière de ses lèvres. Elle demande, associant le mime à la parole.


Qu'est-ce qui vous amène à Paris ?
_________________
Mog
Le regard intrigué du Gaélique se pose sur la flasque alors qu'il se débarbouille à l'aide du linge douteux. Une petite langue franchit le seuil de sa lippe.

Oubliant l'échec de sa requête, l'étranger échange le torchon bruni contre la mystérieuse offrande. Un mouvement de recul quand l'effluve lui grille les naseaux. En voilà une qui sait recevoir. Téméraire, il goûte.

Une toux mêlée d'un rire gras accueille la goulée péniblement administrée à un foie en piteux état.


- « Oh, that's grand. »
[ « C'est génial. »]

Imprononçable, mais délicieux.

Distrait, il lui faut pourtant se reconcentrer sur les gestes de sa bienfaitrice pour en démêler le sens.
Ceci fait, l'hésitation est palpable. Elle a beau l'avoir rincé, le zig n'est pas né de la dernière pluie salée d'Irlande.


- « Sightseeing ? Je voulons Bourgogne. »
[« Tourisme ? »]

Ah, ce qu'il est buté.
Astana
Prend-moi pour une buse. Du tourisme ?

Va plutôt boire l'eau de la seine, et dégage de ma vue.

Tout en grommelant, le museau fiché dans son col, la mercenaire s'empare à nouveau de sa bien-aimée flasque. Non, elle la lui arrache presque des mains, en fait ; pour ne lui laisser que le tissu pouilleux entre les pognes. Soudainement peu aimable vis-à-vis du type dont elle ne croit rien.

Heureux hasard que de tomber sur la seule Danoise de la capitale sachant parler anglois, et qui se rend justement en Bourgogne. N'est-ce pas ?
L'avisant d'un oeil torve, l'Acariâtre fait claquer sa menteuse contre son palais.

Viens qu'on joue un peu sur les articles, mon gars.


La Bourgogne, ou le Bourgogne ?
_________________
Mog
Privé de la flasque, le gorgeon suivant n'atteint pas ses lèvres au risque d'épouser le chiffon qui y siège à présent. Et tant qu'à faire, mieux vaut le digestif que la digestion porcine.

La réaction de son inconnue est aussitôt scrutée, savamment étudiée par deux orbites incrédules tant sa confusion est grande.Les murmures peu amènes dont elle le gratifie laissant peu de doutes sur leur réelle teneur, l'étranger se raidit et se braque. L'intérêt porté n'était visiblement pas que pure civilité, elle attend quelque chose.

Mais sa question à double tranchant ne l'avance pas davantage.

- « Oh God... »
[« Oh mon Dieu... »]

Il n'y en a quand même pas cinquante !

- « BOURGOGNE ! », radote-t-il tout en ondulant conjointement des deux pognes vers une direction quelconque, ramant sévère.
Astana
Il en faut peu pour énerver la bestiole.

À quelques nuances près, les grisâtres sortent de leurs orbites et de la fumée s'échappe des naseaux danois.
Bam. Et c'est la main qui rejoint son front en un geste dépité. C'est ce qu'on appelle un langage universel.


BORDEL MAIS J'EN SAIS RIEN !

Sans plus attendre, l'Astana tire une nouvelle fois sur sa pipe, et ce dans l'unique but d'envoyer sa fumée droit vers le Gaélique.
L'échine quitte le mur dans la foulée ; et elle se barre ainsi. Sans plus de fioritures, si ce n'est celle d'un glaviot craché aux pieds de l'inconnu.

_________________
Mog
Elle s'en va. Se tire à l'Angloise. Et ses chances de trouver ce qu'il cherche avec.

Poussé dans ses derniers retranchements, le Gaélique remâche son échec devant l'Iceberg avant de capituler, amèrement enfumé.


- « All RIGHT ! »
[« D'accord ! »]

Manifestement moins sot qu'il veut bien s'en vanter, le Mog n'est pas là par hasard. Et même si sa méfiance se heurte à celle de la barrière de glace, il n'en démord pas d'avoir été béni par la Providence.

Tendue vers la fuyarde, une main potelée dévoile un parchemin chiffonné datant de plusieurs jours.
Rédigée en charabia vernaculaire d'une main tremblante, une histoire de 'Bourgogne' et de 'Finn Ó Ceallaigh'.


- « I'm looking for someone. Maybe you know him. », lâche-t-il tout en la dévisageant, avant de céder un détail sans doute capital.« It's from me Mom. »
[« Je cherche quelqu'un. Vous le connaissez peut-être. Ca vient de ma maman. »]
Astana
Aux premiers signes de reddition, elle marque un temps d'arrêt pour faire volte-face et observer plus en avant le Gaélique. Il semblerait que la Danoise se soit trouvé un certain talent pour attirer les boulets à trois lieues à la ronde, ces derniers temps. Tant et si bien qu'elle en nargue certains, et fait route avec d'autres. Maîtresse des causes perdues.

Récupérant sèchement le parchemin tendu, la fumeuse plisse le front. Ainsi penchée sur le vélin, le gris au fond de ses yeux tombe prestement sur le nom grossièrement gribouillé. Et c'est son visage tout entier qui prend une teinte grisâtre, sous le coup de l'étonnement.


What the fu...
[C'est quoi ce bo...]

Stupeur teintée d'un profond ressentiment à l'égard de l'Irlandais dont elle est l'Écrin. Qu'allait-il faire dans cette galère, encore ?
Une fois cette entrevue conjuguée au passé, il aurait plutôt intérêt à avoir de solides explications à lui fournir.

Ses traits se déforment un chouïa.


I don't give a f*ck about your mom. Who the hell are you ?!
[J'en ai rien à foutre de votre mère. Vous êtes qui, vous ?!]

Très polie, très agréable, toujours.
Attention, il paraît qu'on touche pas à la mère d'un Irlandais.

_________________
Mog
Ainsi donc, l'Ingénue ne l'est pas tant et baragouine un Anglois tout aussi insolent que sa prétendue façade. Le poney gaélique cabre.

- « Hey... Don't talk about me Mom like that, Gally-Crow. She's a nice person, a lovely old lady. »
[« Hey... Parle pas de ma mère comme ça, l'Epouvantail. Elle est gentille, c'est une adorable vieille dame. »]

Un brin froissé par la rudesse de son interlocutrice, l'Irlandais repasse son broigne du plat de la main. Quelle mouche l'a piquée ? C'est pas des façons de traiter celle qui a engendré tant de bons à rien avec la plus grande abnégation.

- « Mog O Conaire. », se présente-t-il, l'offense passée et un semblant d'amabilité retrouvé. « Just a friend who did quite a long journey. »
[« Je suis juste un ami qui a fait une longue route. »]
Astana
C'est la sentence qui tombe, avantage à l'adversaire. Le sobriquet dont il vient de l'affubler ne sort pas des méandres de ses pensées. Un seul homme l'avait appelé de la sorte jusqu'à présent, et se trouvait originaire de la même contrée. Assurément, le quidam ne pouvait être au fait des coutures juchées sur le cuir Danois à moins que l'Irlandais n'ait bavé. Et c'est la question qui martèle la caboche abasourdie : pourquoi ? Quels menus détails as-tu livré aux mains d'inconnus, Cazayous ?

L'instinct de la scandinave n'obtient pas un zéro pointé pour autant.
La méfiance est exacerbée par sa fonction d'Écrin.

Cette lettre pourrait être un prétexte factice. Non pas inventée de toutes pièces, mais dérobée au moment opportun pour atterrir entre de mauvaises mains. L'épée de Damoclès présente au-dessus de la tête du Régicide irlandais peut pousser à bien des choses. Les arrivistes de première main en quête d'un titre, d'une récompense...

Pas convaincue pour un sou, elle lui offre un petit rire dédaigneux.
Casse-toi les dents là-dessus.


Right. You're a friend about whom he never speaks.
[Vrai. Vous êtes un ami dont il ne parle jamais.]
_________________
Mog
La réflexion que semble s'accorder la chevelue dépigmentée l'égare un instant. Loin de rendre la politesse d'usage qui veut qu'elle lui offre son nom, celle-ci lui fait l'honneur d'une défiance accrue. Sans doute a-t-elle réalisé qu'elle ne lui est pas si étrangère, confirmant ainsi son identité auprès du Gaélique.

A lui de prouver la sienne.

Désappointé de se voir ainsi mis en doute en sus de constater que son camarade préfère taire ses plus vieilles fréquentations à son entourage, sa mine se relève pour plonger deux billes à la sincérité inébranlable dans celles de la fidèle employée.

- « Fine. We may be not as close as we used to be. », avoue-t-il dans un soupir. « How may I prove to what extent we were good fellows ? »
[« Bien. Nous ne sommes peut-être plus aussi proches qu'avant. Comment puis-je prouver à quel point nous étions bons camarades ? »]

Mmh ? Une idée ?
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)