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[RP] Quand le passé refait surface...

Flora_
Pour situer le personnage, Flora avait 6 ans quand elle a été enlevée aux siens. Après des mois de recherche de sa famille, sa colombe Innocence réussit à localiser son tuteur, Léonin, veuf de Fleur, sa maman. La petite réussit à s'enfuir de ses ravisseurs et après moult miles parcourus, elle est recueillie par le tribun du village de Saint-Aignan en la personne de Nouchkas. La petite a 7 ans quand elle revoit son papounet, et sombre dans le chagrin quand elle apprend que sa maman a perdu la vie en donnant naissance à son petit frère Arthur et que son jumeau Robin a péri dans l'incendie de Lausanne avec Aurore, sa soeur. Flora est contrariée de savoir que Léonin convole avec une autre jeune femme et préfère rester auprès de Nouchkas. Léonin lui promet de revenir la chercher à son retour vers la Franche-Comté... Seulement Flora ne veut pas quitter Nouchkas... cette dernière l'emmène en voyage voulant quitter le Berry après des déboires sentimentaux, elle la suit bien entendu vu que Léonin l'a confié à ses bons soins. Arrivées à Thiers, la jeune femme se rend compte qu'elle a oublié des effets à Saint-Aignan et confie Flora à une amie sur place. Le voyage ne devait prendre pas plus de 2 ou 3 jours. Seulement au bout de deux semaines, Flora reçoit une missive de Nouch qui lui indique qu'un ami pris dans la guerre a besoin d'elle... plus de nouvelles depuis un bout... elle finit par savoir qu'elle est blessée et en convalescence 45 jours. La guerre commence a faire rage partout autour d'elle, Flora se fait chasse de Thiers où elle n'est pas une ennemie du haut de ses 7 ans... et atterrit à Nevers où quelques jours plus tard, le même incident arrive. Elle se fait même menacer de procès si elle ne quitte pas la ville... malgré ses explications. Voilà le remerciement quand on veille avec les soldats la ville... Bref... elle retourne donc à Saint-Aignan après 2 ans à errer sur les routes sans but, toute seule. Arrivée dans sa maison laissée à l'abandon, Flora prend la décision à 9 ans de se retirer du monde pour aller prier chez les nonnes et apaiser le chagrin qui ne la quitte plus. Elle revient à la surface 6 ans plus tard, naïve et amère quant au fait que son tuteur Léonin qu'elle considérait comme son père l'ait abandonné et n'ait jamais été la retrouver depuis.




[En la ville de Saint-Aignan, dans la sobre masure de Flora]

Je venais de sortir d'une longue, longue, longue retraite. Sans que je ne m'en aperçoive, six années s'étaient écoulées. Le chagrin qui ne quittait pas mon coeur depuis l'annonce de la mort de maman et de mon jumeau était toujours présent. Seulement, la lettre d'un gentilhomme à qui j'avais offert un emploi pour s'occuper de mes champs m'avait redonné foi en l'homme. Ce dernier ne me connaissait nullement et pourtant, il avait décidé de m'offrir son amitié, une amitié qui me sera précieuse et qui perdurera sans aucun doute avec le temps. Il était d'une gentillesse et d'une prévenance qui me touchèrent au plus haut point. Je décidai alors de lui offrir mon amitié en retour et bien entendu de sortir de ce couvent. Je ne me voyais vraiment pas passer ma vie cloîtrer entre quatre murs.

Par la même occasion, je tentais de reprendre contact avec mon tuteur, Léonin de Monmouth. Premièrement pour être certaine qu'il était en vie, s'il était mort, cela aurait pu expliquer son abandon à mon égard. Deuxièmement, je venais d'avoir quinze ans depuis décembre. J'étais donc en âge de me prendre en main toute seule, vu que j'avais atteint la majorité... encore faut-il que les règles n'aient pas changé en 6 ans. Troisièmement, c'était une façon directe et franche de lui faire savoir mon déplaisir et ma profonde déception à son égard. Combien de fois m'avait-il promis de venir me chercher? Combien de fois avais-je été désillusionnée? Trop sans doute pour me rendre amère à son égard.

Je pris donc une plume et un parchemin et m'attachais à lui écrire une missive où le trop plein qui régnait sur mon cœur s'y reflétait. Je ne sais comment il prendrait cette missive, mais je me devais d'être franche et directe comme ma douce maman, Fleur, me l'avait appris.

En songeant à elle, j'avais les larmes aux yeux et souvent, je murmurais pour moi-même:
pourquoi m'as-tu laissé seule en ce bas-monde ma chère maman?

Une tâche salée se répandit sur le parchemin sans s'attaquer à l'encre, je fis donc sécher ce dernier avant de le rouler et le ficeler à la patte d'Innocence, ma loyale colombe qui ne m'avait jamais quitté durant ces longues années. Elle se faisait vieille, mais elle avait encore la vigueur d'une messagère. Je ne pouvais m'empêcher de penser au moment où elle aussi me quitterait.

Je m'essuyais les yeux, caressa le plumage de ma loyale amie et la laissa quitter son gît pour accomplir sa mission.

Je ne me faisais guère d'illusions sur la réponse que j'obtiendrais... mais comme on dit sait-on jamais alors Alea jacta est!

_________________
Leonin
[A Sellières un mauvais jour d'hiver]

L'hiver était bien là froid et rigoureux.
Comme chaque jour, il se levait aux aurores pour profiter de ce moment de calme. Discrètement, pour ne pas déranger Naelle et surtout pour qu'elle n'ait pas trop de peine, il allait faire un petit tour du propriétaire. Ce voyage l'emmenait invariablement, presque comme une habitude à la chapelle nouvellement consacrée. Là, dans un recoin, se trouvait une tombe soigneusement entretenue et toujours fleurie. Comme chaque fois, il s'arrêta quelques instants et repensa à ces jours heureux, autrefois.
Malheureusement, et il en était presque un peu triste, le souvenir de sa chère épouse s'estompait un peu. Fort heureusement, Arthur n'était pas loin, il grandissait à vue d’œil et bientôt il serait un homme, celui qui allait reprendre le flambeau. Puis il ressortit du lieu saint pour aller prendre son déjeuner.

C'est alors qu'il venait de finir et qu'il allait s'enfermer dans son bureau qu'un serviteur l'appela et il lui remit une lettre.
"Monseigneur ! Monseigneur ! Un pli important pour vous !"
Léonin haussa un sourcil. Qu'est-ce qu'un pli si important pouvait arriver à cette heure ? Il le prit et il referma la porte, interdisant à quiconque de la franchir pendant une partie de la matinée. Il avait besoin de travailler au calme.
Il ouvrit la lettre et il la lu.

Citation:

Cher beau-père,

Je voulais vous avertir que j'étais sortie d'une longue retraite destinée à maîtriser le chagrin qui m'habite depuis que vous êtes venus m'annoncer la mort de maman, aurore et de mon jumeau. Je ne sais pas si cette nouvelle vous réjouira, vu le peu de cas que vous avez fait de moi ces dernières années.

Je vous aimais comme un père... celui qu'on m'avait ravi à ma naissance. J'aurai souhaité que vous vous occupiez un peu de moi, ou tout au moins que vous teniez votre promesse envers feue ma douce mère, celui de venir me chercher.

Je vous attendais sagement durant toutes ces années mais il faut croire que votre vie sans moi était bien plus excitante. Je me sens abandonnée par les miens... je n'ai même pas eu le loisir de connaître mon frère Arthur... que vous avez tenu éloigner de moi.... et qui doit avoir si mes calculs sont exacts 9 ans le 15 février prochain, deviez-vous à ce point oublier maman?

J'avoue ne pas vous comprendre et ne plus chercher à vous comprendre.

Je ne sais plus quoi penser de vous... vous m'avez profondément blessé en m'abandonnant de la sorte... à mon chagrin... depuis mes 9 ans, j'ai passé mon temps cloîtré, ayant peur de l'extérieur...

Aujourd'hui, à 15 ans, j'en sors, car un jeune homme m'a accordé son amitié sans me connaître pour une offre d'emploi que je lui ai offerte et que je ne sais pourquoi je me sens prête à lui faire confiance.

Voilà je pense que ce sera tout pour cette fois cher beau père.

Peut-être à bientôt

Votre belle fille abandonnée

Flora de Monmouth


Tout en la lisant, plein de souvenirs remontaient à la surface. Ces longs mois à se demander ce qu'elle était devenue, ses lettres envoyées sans réponse, ses questions restées en suspens ...
Que répondre ? Il se le demandait.
Il prit la plume, un vélin et il coucha sur le papier ce qui lui venait à l'esprit. Cette lettre ne serait pas parfaite, mais il viendrait du coeur. Qui sait si elle saura lui pardonner ? Un peu ...

_________________
Flora_


[À Saint-Aignan, reprise d'une vie à peu près normale]

Je reprenais peu à peu goût à la vie, essayant de maîtriser ce chagrin qui lacérait mon cœur en mille morceaux. Un vide s'était installé, un grand vide et de voir les personnes que j'aimais le plus au monde partir pour toujours ou s'éloigner de moi pour vivre leur propre vie m'avait fait sombrer dans le désespoir. Je n'avais su la mort de maman qu'un an après que cela se soit produit, de même pour mon jumeau, mon cher Robin, ce frère que j'adorais et avec lequel je faisais les quatre cent coups. Pourquoi Aristote avait-il décidé de le reprendre plutôt que moi? Il était bien plus sage que moi alors pourquoi Robin? J'avais beau retourné le problème sous tous les angles, je ne comprenais toujours pas pourquoi tout cela était arrivé.

En attendant des nouvelles de mon nouvel ami, je m'installai près de la cheminée de ma modeste demeure et mon esprit se mit à vagabonder comme à son habitude. Malheureusement pour moi, il revenait toujours à la tragédie du 15 février 1459.

Je me souvenais de chaque détail de ce jour funeste qui avait vu mon enlèvement par ma seule faute. J'avais alors 6 ans. Nous résidions dans l'ancienne demeure lausannoise de maman qui portait le joli nom d'"À la Rose et au Jardinier". Ce jour-là, Maman était au plus mal, et pour éviter de la fatiguer encore plus, Éléonor notre gouvernante, nous avait fait sortir Aurore, Erwann, Robin et moi, afin de la laisser se reposer en attendant que le bébé veuille bien sortir, ce qui ne saurait tarder. Comme à mon habitude, je tentais d'entraîner mon jumeau dans mille et un plans qui nous vaudrait à coup sûr les foudres de notre gouvernante. Cette matinée là, Robin refusa de me suivre. Je le laissais donc auprès des autres et m'aventurais toute seule dans la forêt avoisinante. Je ne pris pas garde au fait que je marchais déjà depuis longtemps quand soudain, je tombai nez à nez avec trois hommes et une femme. Ils avaient l'air si cruel et leurs yeux avaient quelque chose de sadique que je voulus m'enfuir, mais bien sûr ces brigands me rattrapèrent. Je tentai de me débattre, sans succès, on me souleva comme un paquet et l'un des hommes me prit en croupe avec lui. Je ressentis de la terreur, celle de ne plus revoir les miens. Je décrochai tant bien que mal mon médaillon sans qu'ils s'en aperçoivent afin de donner une piste à ma famille, qui je suis sûre remuerait ciel et terre pour me retrouver. Le voyage fut si long que je m'endormis bien malgré moi. À mon réveil, je me trouvais seule, sans liens, dans une masure délabrée. J'inspectai les alentours et ne voyant personne pour me retenir, je ne demandai pas mon reste et je m'enfuis à toute jambe... Je parcourus des milles et des milles durant des jours et semaines entières avant d'arriver dans un charmant village appelé Saint-Aignan. Pour ma première nuit dans ce village, j'avais aidé à nettoyer la nef de l'Église en échange du gîte et du couvert. Le lendemain, une missive m'attendait. Heureusement, je savais déjà lire malgré mon jeune âge et fus heureuse de savoir que des gens aidaient les nouveaux arrivés. Je fus invitée à me rendre à la taverne municipale où tout me serait soigneusement expliqué. Je m'y rendis, un peu intimidée par le lieu. Je fis la rencontre de Nouchkas, Choose1, Dromois et bien d'autres personnes. Quand ils eurent entendu mon histoire, Nouchkas qui était alors le tribun de la ville, décida de me prendre sous son aile et de m'aider à retrouver ma famille.

J'avais alors un mauvais pressentiment. Le lendemain de mon enlèvement, j'avais ressenti comme un grand vide, comme si une partie de mon être s'était envolée... je compris bien plus tard que c'était la disparition de mon jumeau qui m'avait fait ressentir cela, ainsi que le décès de ma douce maman...

BONG!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je sursautais, quel était donc ce bruit qui m'avait sorti de ma torpeur.

J'aperçus ma colombe qui glissait de tout son long de la fenêtre non ouverte... Elle avait dû croire la fenêtre ouverte et se l'était prise de plein fouet. Je me précipitai donc à son secours. Je la pris délicatement dans mes mains et la ramenai dans ma demeure. Je la posai sur la table et vérifiai que tout allait bien. Apparemment, Innocence n'avait rien de casser mis à part quelques plumes en moins. Je la regardai toute émue, espérant qu'elle ne rendrait pas son dernier souffle sur cette table. Mes soins finies, elle se mit à agiter les pattes, et je vis alors un message accroché à sa patte. Je reconnus les couleurs de cire de mon tuteur... D'une main tremblante, je pris le message et une grande respiration, avant de m'installer confortablement dans ma chaise berçante pour le lire.


Citation:
Expéditeur : Leonin de Monmouth
Date d'envoi : 07/02/1461 - 21:52:05
Titre : Re: ...

Bonjour ma petite !

Je suis très heureux d'avoir enfin de tes nouvelles. J'étais si impatient de savoir ce que tu devenais et surtout où tu te trouves. J'ai tellement hâte de te revoir et surtout de te redécouvrir. Je pense souvent à toi et aussi à ta maman. Je vais souvent voir sa tombe. Je te la montrerai, elle est belle et soigneusement entretenue à Sellières.

Il y a si longtemps que j'aurais dû venir te chercher, mais je ne savais pas où tu te trouvais, je décidais de partir et patatras, tout se déroulait mal et je me retrouvais coincé ici ou là. D'ailleurs, tu vois, j'aurais dû venir vers chez toi pas plus tard qu'il y a quelques semaines. Mais depuis il y a eu deux levées de ban. C'est à dire que mon suzerain m'a demandé de défendre la Franche-Comté. Je t'avoue que j'en ai marre, j'aurais tellement aimé venir te chercher et des mois que je suis mobilisé sans pouvoir pratiquement bouger ... Mais dès que ce sera possible, je viendrai te chercher. Je te tiendrai au courant.

Ah tiens !
Je viens de penser que j'ai ouvert mon domaine. Tu y es invitée et tu peux y venir quand tu veux, les portes te seront grandes ouvertes. Tu y a ta place.

D'ailleurs, il y aura bientôt un mariage, j'espère que tu viendra., je serais si heureux que tu y sois.

Tu sais, je ne t'ai pas oubliée, je ne t'ai pas abandonnée volontairement et bientôt on sera de nouveau ensembles.

Prends soin de toi et surtout, fais attention en ce moment. Ne part pas en voyage car les routes sont extrêmement dangereuses, c'est la guerre un peu partout, c'est pour ça que depuis des mois je suis coincé. Reste là où tu te trouves et je viendrai te chercher.

A tout bientôt !

Ton Papa qui t'aime et qui pense tout plein à toi !


Je lus la missive lentement et butais sur quelques mots comme : J'étais si impatient de savoir ce que tu devenais et surtout où tu te trouves. J'ai tellement hâte de te revoir et surtout de te redécouvrir. Je pense souvent à toi et aussi à ta maman.

Je me demandais comment je devais réagir sérieusement. Léonin se disait impatient de me revoir, de me redécouvrir, qu'il pensait à moi et qu'il se demandait où je me trouvais? Pourtant, toutes ces années passées au couvent, aucune lettre de lui ne m'était parvenue, aucune! Et je n'avais pas changé de ville, je lui avais bien dit que je me trouvais à Saint-Aignan, en Berry dans le Royaume de France. Je n'avais pas bougé depuis mon retour et si je l'avais fait, je l'aurai prévenu... comme toujours. Non je n'arrivais pas à me mettre en tête sa distraction à mon égard. S'il avait vraiment voulu de moi, il aurait tout fait pour me récupérer dès qu'il avait su où me trouver. Le pire dans tout cela, c'est qu'il m'annonçait un mariage... je présume que c'était le sien... sûrement avec cette Flory... Je me souviens qu'il avait voulu que j'entre dans sa lance lors de son voyage de plaisance alors que je ne la connaissais pas et que j'attendais Nouchkas, partie chercher quelques affaires oubliées à Saint-Aignan. Nous étions à Thiers à ce moment-là. On s'était alors entendu pour qu'il revienne me chercher à son retour vers la Franche-Comté... seulement, voilà, il ne revint jamais.

Mes pensées revinrent une nouvelle fois en arrière. Je me trouvais alors à Saint-Aignan auprès de Nouchkas fiancée à Dromois. J'étais traitée avec beaucoup de douceur. J'étais heureuse de partager leur vie. Les jours passèrent et un jour nous reçumes des nouvelles de mon papounet. Nous nous étions enfin localisés grâces à nous messagers. Il fut convenus que Léonin viendrait me récupérer assez vite. Malheureusement, les choses ne se passèrent pas très bien entre Nouckas et Dromois... Dromois partit, brisant le coeur de Nouchkas. Des mois passèrent, mais l'ombre de Dromois flottait toujours. Un jour, Nouchkas me demanda si je voulais la suivre, nous indiquerions à mon papounet où nous nous trouvions pour qu'il vienne me chercher... il se faisait attendre d'ailleurs. J'acceptai avec plaisir et nous voilà parties sur les routes vers une destination inconnue. Nous arrivâmes à Thiers, Nouch d'amour se rendit compte qu'elle avait oublié quelques effets importants à Saint-Aignan, les routes n'étant pas sûres, elle me confia à une de ses amies de Thiers. J'acceptai encore une fois, prenant de soin de me tenir tranquille et d'écrire à papounet le lieu où je me trouvais. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre qu'il se trouvait à côté et qu'il viendrait me trouver dès le lendemain. Nos retrouvailles furent émouvantes et j'appris alors ce que je pressentais : Maman, Robin et Aurore n'étaient plus. Maman avait émis son dernier souffle en mettant au monde leur petit Arthur qu'elle put serrer avant de se laisser partir et en faisant promettre à son époux de me retrouver car elle savait que je courrais un grave danger. Robin et Aurore avaient malheureusement péri dans l'incendie qui avait ravagé Lausanne. Mon cœur s'était arrêté de battre... Mon chagrin fut si grand que j'inondais ce qui m'entourait par mes larmes. Cela avait pris un an à mon beau père pour me retrouver... un an... pour m'annoncer ces terribles nouvelles...et j'appris en plus qu'une jeune femme l'accompagnait et que je devais rejoindre sa lance. Il n'en était pas question! Jamais! J'en voulus alors à mon papounet de me faire subir cela... maman s'était éteinte un an auparavant et il l'avait déjà remplacé...en plus Nouch n'était pas encore de retour, je ne pouvais me résoudre à partir sans la revoir. On s'entendit donc pour que Léonin me reprenne lors de son prochain passage qui sonnerait l'heure de son retour vers la Franche-Comté. Bref, je me retrouvais seule. J'appris par la suite que Nouch avait voulu aider un ami à la guerre et qu'elle avait été blessée, lui valant une convalescence de 45 jours. Je fus ensuite chasser de Thiers car berruyère malgré mes apports à la ville et malgré mes explications. Je ne comprenais pas pourquoi on voulait chasser une gamine de 7 ans comme moi, et quel danger je représentais pour eux. Bref, je partis sur les routes malgré moi. J'atterris à Nevers où le même sort me fut réservé après quelques semaines à défendre leur ville... en fait les gardes m'apprenaient les rudiments pour me défendre en cas de danger. Je décidai alors de prendre le chemin vers Saint-Aignan. J'avais alors neuf ans et bien entendu personne n'était venu me chercher. Je demandai alors l'hospitalité des nonnes et restai enfermer au couvent durant six longues années.

J'ai tenté de maîtriser mon chagrin, le vide qui m'habitaient sans succès. Je décidai un beau jour de janvier 1461 d'en sortir... j'avais alors 15 ans... Je repris la culture de mon champ de maïs et ce fut alors que la missive d'un jeune homme que j'embauchai qui me redonna espoir et foi en l'homme, tant sa serviabilité était innée et sans prétention.



Citation:
Expéditeur : Annaba232
Date d'envoi : 29/01/1461 - 09:28:00
Titre : remerciement

Bonjour Dame Flora ,

Aujourd'hui , j'ai l'honneur de travailler chez Vous...mais , franchement

pour le travail que vous me demandez.....c'est grassement payé !!!

Je serai très heureux, en retour de vous inviter à boire un verre...ou

plusieurs, si vous le souhaitez, en taverne !!!

J'espère que vous me ferez cet honneur .

Avec tous mes respects les plus cordiaux

Votre dévoué Annaba


Cette lettre me mit du baume au cœur et j'offris sans condition mon amitié à ce jeune homme.

Je me devais donc dans ce nouvel état d'esprit donné réponse à mon tuteur... lui en voulais-je toujours? Oui... et ce mariage prochain où j'étais invitée m'intriguait... était-ce le sien? Celui avec cette Flory??? Dans ma colère d'autrefois, j'avais écrit quelques lignes sur un parchemin vierge mais je ne m'étais jamais résolu à lui envoyer.


Citation:
"JE TE HAIS PAPOUNET! POUR M'AVOIR ABANDONNÉ ET LAISSÉ À MON CHAGRIN TOUTE SEULE!!! FLORA DE MONMOUTH"


Ce parchemin se trouvait près de mon encrier, je l'avais retrouvé le matin même. Je pris donc un nouveau parchemin vierge puis ma plume et lui fis donc réponse.

Citation:
Cher beau père,

J'ai reçu avec surprise votre missive où vous prétendiez ne pas savoir durant toutes ces années où je me trouvais. Pourtant, je vous ai adressé des dizaines de messages vous spécifiant chacun de mes déplacements. Je ne comprends donc pas comment cela est possible. Mais passons, ce qui est fait est fait, ne revenons plus dessus!

Vous me parlez d'un prochain mariage, je présume que ce soit le vôtre à moins que l'un de mes frères ou soeurs soient en âge de se marier, ce qui m'étonnerait. Je suppose donc que c'est avec cette Flory, cette femme où vous vouliez à une époque que je prenne place dans sa lance sans même avoir revu une dernière fois Nouchkas, ma bienfaitrice.

Je ne sais si je dois m'en réjouir vu les circonstances. Sans doute, vu qu'au sens de la loi, je deviens majeure. D'ailleurs à ce propos, nous devrions sans doute nous entretenir sur ce que m'a laissé maman. J'espère que vous n'y voyez aucune objection.

Je ne sais quand nous nous reverrons, j'apprécie beaucoup ma vie à Saint-Aignan, et je doute fort que l'air franc-comtois me sied.

J'espère que vous comprendrez mes raisons vu que j'ai passé la majeure partie de ma vie dans ce village que j'aime tant.

En attendant de nous rencontrer et de savoir ce qu'il en est vraiment pour vous me concernant,

Je resterai votre belle fille aimante mais amère et déçue de nos non retrouvailles au décès de maman.

Flora de Monmouth


Je reposai l'encrier et le parchemin sur mon pupitre, je m'assurai qu'Innocence avait repris du mieux avant de rouler cet ultime message. La voyant revigorée, je la flattai et pris soin de rouler le message et de l'attacher à sa patte. Je ne me rendis pas compte que j'avais rouler le mauvais parchemin, trop occupée à cajoler ma colombe. Elle prit son envol et je la regardai filer. Ce n'est que bien plus tard dans la journée que je me rendis compte de mon erreur...

_________________























Leonin
Léonin avait envoyé son courrier et il n'attendait pas de réponse immédiate. Oh non ! Ce n'était pas parce qu'il n'avait pas confiance en Flora, bien au contraire, mais le temps que la lettre mette pour y aller, puis la réponse à écrire et enfin le retour ferait qu'il se passerait bien un moment. Il avait donc profité pour réfléchir et surtout comprendre un peu ce qu'elle pouvait penser de lui. Quelle serait sa réponse ? Il n'en avait aucune idée, est-ce qu'elle accepterait sa lettre ? Il n'était pas tant doué que ça pour ce genre de missive, préférant largement les lettres plus officielles. Pour tout ce qui était soucis familiaux ou de cœur, c'était finalement un novice, un vrai de vrai.

La journée se passa sans encombres à travailler pour ses terres et celles qui allaient bientôt revenir à Flora, à passer du temps aussi avec celle qui allait devenir sa femme. D'ailleurs, là aussi il sera bientôt temps de résoudre quelques problèmes, dont le premier serait ... Mais ce n'est pas encore l'heure. Tout viendra à qui attend, chaque chose en son temps.

La soirée était arrivée si vite et il se retrouvait de nouveau dans la bibliothèque à lire avec sa bien aimée quelques livres, dont un venu du lointain orient, qui les intéressait beaucoup, l'un comme l'autre. Mais voila, un serviteur arriva, tout penaud, qui, ayant reconnu l'oiseau et surtout le sceau de Flora avait pris l'initiative de l'apporter immédiatement.
Léonin, se leva et il s'excusa auprès de Naelle, l'invitant à le rejoindre un peu plus tard dans la salle à manger pour le souper, il prit le parchemin, remercia le serviteur et alla s'enfermer dans son bureau. Il avait compris qu'elle lui répondait. Mais bizarrement, la lettre n'était pas très longue, c'était même qu'un bout de papier assez vulgaire. Il l'ouvrit et ce fut la stupeur, la consternation plutôt.


Citation:
"JE TE HAIS PAPOUNET! POUR M'AVOIR ABANDONNÉ ET LAISSÉ À MON CHAGRIN TOUTE SEULE!!! FLORA DE MONMOUTH"


Il fit les gros yeux et reposa le feuillet sur le bureau. Il ne s'attendait vraiment pas du tout à une telle réponse. Il savait qu'il n'avait pas été parfait, loin de là, mais faire une telle réponse. Pourtant, quelque chose le rassurait quelque peu, elle se souvenait du surnom qu'elle lui donnait autrefois.

Réfléchissant quelques secondes, qui devinrent des minutes et il en profita pour s'occuper de la colombe qui avait fait tout ce voyage en la nourrissant soigneusement. Puis il prit une feuille, sa plume et il écrivit soigneusement une lettre où chaque mot était pesé le mieux possible.


Citation:
Ma chère Flora.

Je viens à l'instant de recevoir ton message, si court et qui pourtant dit tant de choses.
Je m'attendais à une toute autre réponse de ta part et même si je n'ai pas été un père parfait, loin de là j'en ai conscience, je ne pense pas que j'ai droit à une telle haine. J'ai ici défendu tes intérêts, j'ai même fait fructifier tes terres qui te reviennent de droit et que tu pourras avoir quand tu le désirera. Elles sont à toi, dans un état excellent et tu pourras y vivre heureuse et épanouie. Mais, je te laisse libre choix dans tes actes.

N'oublie simplement pas certaines petites choses.
J'ai été là quand tu est née avec ton malheureux frère. J'ai aussi été là quand vous deux n'étiez que des bébés et je vous ai apporté à vous et évidemment à ta maman que j'aimais plus que tout, un toit, une famille de la chaleur, de l'amour. Vous n'avez à cette époque manqué de rien. Te souviens-tu de cette époque ? L'as-tu oubliée ?
Alors, oui, il y a eu ce jour malheureux à Lausanne où toi et Robin avez disparu et où je n'ai pu retrouver que ton frère ... Imagine-tu ce que j'ai pu vivre ce jour-là, de voir toute cette petite famille qui m'aimait disparaitre ? Tu sais, lorsque j'ai appris que nouchkas t'avais pris sous son aile, je me suis entretenu par courrier avec elle et je t'ai confiée à elle. C'était la meilleure solution ce jour-là, pour tout le monde, j'en avais la certitude.

Tu vois, en vivant avec Larouscka, tu as pu découvrir mille et unes choses que tu n'aurais jamais pu vivre avec moi. Tu as rencontré des gens, vu des paysages, que tu n'aurais jamais pu découvrir avec moi. Aujourd'hui, tu es une jeune fille et moi je commence à me faire vieux. Mais il est encore temps de se retrouver et de s'aimer comme un père aime sa fille chérie.

Mais pour ça, ça ne tient qu'à toi, uniquement à toi. Tu as toutes les cartes en main.

Les portes te sont encore grandes ouvertes et tu sera accueillie ici et traitée comme ma fille, avec amour.

Je resterai toujours ton père qui t'aime, sache-le, malgré ces derniers mots terribles que tu m'as envoyés.

Léonin de Monmouth


Voila, la lettre avait été écrite. Rapidement, trop peut-être. Mais il ne savait que dire de plus et surtout comment la tourner autrement que comme ça. Il se leva et attacha à la colombe qu'il avait nourrie sa réponse. Il ouvrit la fenêtre et il la laissa partir.
_________________
Flora_


[Saint-Aignan, jour de l'envoi du mauvais parchemin]

J'étais sortie prendre quelques bouffées d'air frais peu de temps après le départ d'Innocence. Mes pas m'amenèrent irrémédiablement vers la taverne municipale "Au Berry libre" où j'avais rencontré la veille Annaba. Inconsciemment, je devais vouloir le revoir. Je ne sais pourquoi mais son amitié m'apportait le réconfort qui m'avait fait défaut ces dernières années. Il était attentionné alors que nous nous connaissions à peine, ou pour ainsi dire pas encore. Il était serviable et savait récolter ou labourer un champ comme pas deux. Je me demandais encore comment il avait réussi à me sortir de mon état d'ermite dans lequel je me complaisais depuis de trop nombreuses années. Six années, six années où je ne me souciais plus de rien et sombrais encore plus dans la mélancolie et le désespoir. La prière ne m’apaisait nullement, de toute manière à neuf ans, c'était le dernier de mes soucis normalement non? Alors à quinze ans encore plus... d'ailleurs, c'était la raison pour laquelle j'étais sans doute sortie, je savais que rien de bon ne m'arriverait dans ce couvent et j'avais trop soif d'apprendre de nouvelles choses pour me morfondre au fin fond d'un tel lieu. J'entrai donc dans la taverne et une véritable tornade me secoua légèrement. Je fus happer vers l'intérieur, tandis que je ne sais qui malgré un air familier de la silhouette entraperçue sortait. Je fus tellement surprise que je m'assis à une table et commanda un verre au tavernier pour me remettre de mes émotions. Le tavernier m'apporta un remontant de son cru, quelle ne fut pas ma surprise de constater à la première gorgée que je pris qu'elle me brûlait le gosier.

"
Zustre de zustre de zustre... ce tavernier m'a donné de l'alcool", pensai-je pour moi-même.

Je me demandais si je ne devais pas jeter cette infâme boisson. Quoi qu'après la première sensation de brûlure passée, je m'aperçus que ce n'était pas si mauvais finalement. Je me résolus donc d'en prendre une deuxième gorgée et je savourais finalement peu à peu cette drôle de boisson. Je sortis de ma besace un parchemin et une plume. Je demandai à mon ami si ce n'était pas lui par hasard qui était sorti comme une tornade de la taverne. Je n'avais pas sitôt envoyé ce pli par le messager du tavernier, qu'Annaba entra en taverne l'air un peu contrit. J'en conclus donc que j'avais vu juste... c'était donc lui ma tornade inexpliquée. Cela nous amusa énormément. Il me demanda de lui pardonner son impatience. Ne me voyant pas arriver, il était parti comme une flèche. Nous parlâmes ensuite affaires, il me vendait sa farine et me demanda de lui vendre mon lait. Il me confia qu'il voulait être plus intelligent pour m'impressionner et surtout ne pas paraître benêt ou timide à mes yeux, ce qui m'étonna au plus haut point et je rosis involontairement. Il m'avoua également qu'il voulait devenir médecin. Je lui avouais également que c'était également mon rêve d'étudier la médecine. Peut-être comprendrais-je alors quel mal avait emporté ma douce maman. Annaba me fit alors la promesse qu'il resterait quoi qu'il arrive de mon côté et surtout à mes côtés quoi qu'il advienne. Je lui en étais gré. Un baume semblait donc se répandre sur mon coeur meurtri et blessé. C'est à cette promesse que nous nous quittâmes avec la promesse de nous revoir le lendemain. Il porta ses lèvres sur ma main et se retira. Un instant, je restais à sourire béatement en touchant le dos de ma main avant de reprendre moi aussi le chemin de mon humble demeure, toute heureuse de ma soirée.

Je ne savais pas à qui me confier. Il faut dire que je ne connaissais plus vraiment personne dans les environs. En plus, je ne savais pas ce qu'il était advenu de Nouchkas ou encore de ma tante Caro. Je résolus donc de m'épancher sur un parchemin pour faire sortir toutes ces émotions qui m'habitaient et qui étaient plus ou moins contradictoire. Mais que m'arrivait-il donc?

"
Pffffffffff, pourquoi c'est toujours dans des moments pareils que nous ne trouvons pas une oreille attentive pour écouter nos confidences", pensais-je tout haut.

J'arrivais donc à ma demeure, souriant béatement ou bêtement comme vous voudrez, et je m'approchais de mon pupitre, pour épancher mon trop plein d'émotions. Mon regard fut aussitôt attiré par un parchemin. Je le pris en main et le lus. Quelle ne fut pas ma surprise de reconnaître les mots que j'avais écrit le matin même à l'endroit de mon beau-père. Comment se faisait-il que le parchemin se trouvait ici et n'était pas en partance pour Sellières? Soudain, mon sang se figea. Je me rappelais du mot que j'avais retrouvé également ce matin-même. Je fouillai mon pupître sans succès, j'en conclus donc que j'avais envoyé par méprise ce mot où je criais haut et fort que je haïssais mon tuteur! Je fus prise d'un vertige. Je n'avais jamais cherché à le blesser même si lui l'avait fait en m'abandonnant... Jamais! Comment pourrai-je me pardonner ma bévue et encore mieux me faire pardonner auprès de lui, car je ne doutais pas qu'après ces mots il ne voudrait plus jamais m'adresser la parole.

J'étais profondément consternée par cet incident. Je m'assis ou plutôt je me laissai tomber dans mon siège. Je réfléchis ou du moins j'essayais de réfléchir à la meilleure façon de réparer les pots cassés, car je ne doutais nullement que je les avais cassés, ces pots! Et bien entendu, aucun moyen d'intercepter ma colombe. Malgré mon agréable soirée passée en compagnie de mon cher ami Annaba, cet incident m'arracha des larmes de colère envers moi mais surtout de tristesse face au chagrin immense que j'allais sans doute causer. J'étais donc maudite? Cela ne vous rappelle rien? Je dois bien tenir cela de quelqu'un!

Je m'efforçais les jours suivants de chercher une solution ou du moins une façon de réparer l'envoi de ce mot que je souhaitais avoir brûlé. J'en venais presque à souhaiter qu'Innocence se perde pour ne pas livrer son message... mais sachant à quel point cette dernière était infaillible dans ses missions, je ne me faisais guère d'illusions. J'hésitais même à demander conseil auprès d'Annaba afin qu'il ne s'aperçoive pas tout de suite quelle maladroite je fais. Pour le coup, on pourrait me surnommer la reine des maladroites et encore ce ne serait pas un euphémisme!



[Saint-Aignan, quelques jours plus tard]

Il était fort tôt. L'aube n'était pas encore levée. Tout était calme dans le village. Pourtant, je ne dormais déjà plus. Une journée de travail m'attendait au fournil. J'étais en effet devenue artisane depuis peu, et comme j'avais appris l'art de faire de délicieux pains et de délicieuses brioches au couvent, je me suis dit que ce serait plus utile à la ville que de tisser des vêtements comme me l'avait pourtant appris Nouchkas. C'était d'ailleurs plus un passe-temps pour moi qu'un travail. Ce matin donc, j'attendais la livraison de 4 vaches contre deux fournées de mes délicieux pains. J'en étais très heureuse bien entendu mais cela demandait une minutie de tous les instants et une rigueur sans faille. Je m'étais levée aux alentours de trois heures. J'avais fait une toilette rapide avant de me rendre séance tenante à mon fournil que j'avais appelé "Aux délices de Flora". Je commençais à avoir une clientèle régulière et ma réputation commençait à s'améliorer. Je me mis donc au travail sans tarder. J'étais toute affairée quand soudain un bruit d'ailes me fit relever la tête. Je vis Innocence se poser sur un coin de mon établi où je pétrissais la pâte avec énergie. Je m'essuyai les mains pleines de farine sur mon tablier et lui demandai de s'approcher. J'observai ses pattes et je vis qu'un message aux couleurs de Sellières était attaché. Mon coeur s'arrêta de battre. Me mettait-il aux arrêts pour lui avoir envoyé ce mot? Je sais qu'il en avait le pouvoir et comme nous nous étions perdu de vue ces dernières années, je n'aurais pu lui en vouloir. Toutes sortes d'idées de la sorte plus saugrenues les unes que les autres me traversèrent l'esprit. Ma main trembla légèrement en décachetant la missive.

Je la lus à haute voix comme pour être sûre de saisir chacun des mots qu'aura écrit mon tuteur.


Citation:
Ma chère Flora.

Je viens à l'instant de recevoir ton message, si court et qui pourtant dit tant de choses.
Je m'attendais à une toute autre réponse de ta part et même si je n'ai pas été un père parfait, loin de là j'en ai conscience, je ne pense pas que j'ai droit à une telle haine. J'ai ici défendu tes intérêts, j'ai même fait fructifier tes terres qui te reviennent de droit et que tu pourras avoir quand tu le désirera. Elles sont à toi, dans un état excellent et tu pourras y vivre heureuse et épanouie. Mais, je te laisse libre choix dans tes actes.

N'oublie simplement pas certaines petites choses.
J'ai été là quand tu est née avec ton malheureux frère. J'ai aussi été là quand vous deux n'étiez que des bébés et je vous ai apporté à vous et évidemment à ta maman que j'aimais plus que tout, un toit, une famille de la chaleur, de l'amour. Vous n'avez à cette époque manqué de rien. Te souviens-tu de cette époque ? L'as-tu oubliée ?
Alors, oui, il y a eu ce jour malheureux à Lausanne où toi et Robin avez disparu et où je n'ai pu retrouver que ton frère ... Imagine-tu ce que j'ai pu vivre ce jour-là, de voir toute cette petite famille qui m'aimait disparaitre ? Tu sais, lorsque j'ai appris que nouchkas t'avais pris sous son aile, je me suis entretenu par courrier avec elle et je t'ai confiée à elle. C'était la meilleure solution ce jour-là, pour tout le monde, j'en avais la certitude.

Tu vois, en vivant avec Larouscka, tu as pu découvrir mille et unes choses que tu n'aurais jamais pu vivre avec moi. Tu as rencontré des gens, vu des paysages, que tu n'aurais jamais pu découvrir avec moi. Aujourd'hui, tu es une jeune fille et moi je commence à me faire vieux. Mais il est encore temps de se retrouver et de s'aimer comme un père aime sa fille chérie.

Mais pour ça, ça ne tient qu'à toi, uniquement à toi. Tu as toutes les cartes en main.

Les portes te sont encore grandes ouvertes et tu sera accueillie ici et traitée comme ma fille, avec amour.

Je resterai toujours ton père qui t'aime, sache-le, malgré ces derniers mots terribles que tu m'as envoyés.

Léonin de Monmouth


Je la relus une seconde fois pour être sûre que les mots écrits n'étaient pas différents ce que j'avais compris juste avant.

Mon mot lui disait que je le haïssais et lui m'ouvrait quand même en grand les portes de son domaine et de son coeur et qu'il m'aimait toujours comme sa propre fille malgré mes terribles mots. Je n'en croyais pas mes yeux, j'étais trop abasourdie. Il ne m'en voulait donc pas de lui avoir envoyé ce malheureux mot. Je ne savais plus comment je devais réagir, trop stupéfaite pour faire un quelconque geste. Je respirai un grand coup pour me ressaisir et continuer ma tâche, car le propriétaire des vaches n'allait pas tarder à arriver. Je me promis de répondre à Léonin, le soir même, sans tarder. Je me devais de lui dire à quel point je regrettais qu'il ait reçu par erreur ce message alors qu'en fait, ce n'était vraiment pas ce que je pensais malgré tout. Je me remis donc au travail sans plus attendre et patientai jusqu'à la fin de la journée pour m'empresser de répondre à mon tuteur.



[Plus tard dans la soirée, toujours à Saint-Aignan]

Je venais de faire une apparition brève en taverne sans avoir vu qui que ce soit. Je fis le chemin qui séparait la taverne de ma demeure perdue dans mes pensées. Je me demandais comment tourner ma lettre. Sans que je m'en rende compte, j'étais arrivée chez moi et je m'étais installée à mon pupître. Je pris ma plus belle plume et je commença à rédiger une missive excusant ma bévue. Je décidai également de joindre le pli qui aurait dû être livré l'autre jour plutôt que celui que j'aurai dû brûler.

Citation:
Cher papa..ounet,

Enfin si vous me permettez de vous appeler encore ainsi malgré la bévue malencontreuse que j'ai faite. Sachez que le mot qui vous a été envoyé, vous a été remis par erreur. Non pas que je n'ai pas écrit ce mot, mais je n'avais alors que 7 ans... je l'ai retrouvé le matin où je vous faisais réponse et comme ma colombe s'était un peu assomée je ne me suis pas rendue compte que je vous l'adressais plutôt que ma réponse.

Je vous prie donc de bien vouloir pardonner ma maladresse et le chagrin que je ne doute pas vous avoir causé. Je ne le voulais vraiment pas, bien que je me suis sentie abandonnée ces dernières années et que j'aurai pu vous écrire légitimement ces mots, sauf que maman m'a toujours appris à ne pas causer le chagrin volontairement et donc même si j'ai écrit ces mots sur un parchemin, je ne voulais vraiment pas vous les destiner.

J'aurai dû brûler ce parchemin de malheur.

Veuillez encore une fois accepter mes plus plates excuses. J'espère que vous saurez me pardonner et me direz comment l'être... pardonnée...

Je vous aime encore comme mon père bien que j'ai été déçue et blessée de votre silence à mon égard ces dernières années.

J'espère donc vous revoir bientôt si les mots que vous avez couché sur le velin sont vrais, et à quel moment car je doute pouvoir quitter Saint-Aignan, le village que j'adore pour le moment.

Enfin, j'attends de vos nouvelles pour savoir comment et si vous me pardonnez...


votre belle fille qui vous aime malgré tout et que vous pourrez surnommer la plus maladroite de toutes

Flora de Monmouth


PS : vous trouverez ci-joint le pli original que je voulais vous adresser.


Je roulai les deux parchemins ensemble après les avoir relu. Satisfaite, je les attachai à la patte d'Innocence que je sommai de se rendre à Sellières dès le lever du soleil. Je soufflai ensuite ma bougie et m'apprêtai à me coucher, l'esprit un peu plus en paix... enfin presque.

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Leonin
Léonin attendait impatiemment la réponse. Il se demandait même si il en aurait une un jour, tellement le dernier courrier que Flora avait envoyé était plein d'amertume, d'agressivité. Toutefois, il attendait quand même une réponse. Il la connaissait bien. Dans son dernier courrier il était resté gentil, aimable mais quand même un peu ferme.

Quand, une après-midi alors qu'il se trouvait cette fois-ci dans le campement de l'armée Impériale, il vit un coursier qui arrivait tenant un pli qu'il lui remit. Celui-ci était plus épais que les autres. Léonin se demandait encore ce qu'il pouvait contenir. Il s'effaça dans sa tente et s'installa confortablement sur l'unique siège. Il ouvrit le pli et il lut la lettre. Il sourit. Il s'en doutait, ce ne pouvait être qu'une erreur de sa part. Il la reconnaissait bien là et on aurait presque pu croire que c'était sa fille à lui tellement elle pouvait être tête en l'air comme lui. Il en avait la preuve. Cette fois-ci un vrai sourire se dessinait sur son visage.

Prenant un vélin et une plume qu'il trempa dans l'encre, il se mit à écrire.


Citation:
Bonjour ma Flora.

Je viens à l'instant de recevoir ta lettre, ou plutôt tes deux lettres. Je vais tenter de répondre au deux en une seule.

Tu peux toujours m'appeler Papounet oui, j'adore ce surnom tu sais, il me fait sacrément plaisir ... Surtout quand on sait qu'Arthur m'appelle comme ça aussi. A se demander qui a bien lui apprendre ça. Ta lettre m'avait très surprise mais j'ai bien compris ce que ce petit mot contenait comme rancoeur et malheur. Sache que ce n'est pas bien grave, je risque pas de t'en vouloir, cette histoire est déjà oubliée tu sais. Ne t'inquiètes pas pour ça, ce n'est pas important. Je pense qu'un père doit savoir tout pardonner à sa fille, simplement parce que c'est sa fille et tu es ma fille.

D'après les quelques informations que j'ai pu glaner ici ou là, il semblerait que je puisse me libérer rapidement. Si tel était réellement le cas, je pense pouvoir venir rapidement si toutefois les chemins sont libres. La guerre nous sépare, on se trouve chacun d'un "mauvais" côté de la barrière. C'est pour ça que je ne te demande pas de quitter Saint Aignan et je crois que jamais je ne te le demanderai. Tu peux vivre où bon te semble à partir du moment où tu es en sécurité et surtout heureuse. Mais dès que possible, je viendrai au moins te revoir un peu.

Quand je parlais de mariage, je parlais effectivement du mien mais pas avec la demoiselle que tu as connue, mais avec une autre, totalement différente de la première. Je te la présenterai à l'occasion et ce n'est pas parce que je me remarie que j'oublie ta maman, bien au contraire, elle aura toujours une place dans mon coeur, mais vois-tu, un homme de mon âge ne peut pas rester seul. D'ailleurs, en pensant à ça, toi aussi tu sera bientôt en âge de te marier, va falloir y penser, hein ? Je plaisante, je te taquine.

Nous profiterons de notre rencontre à Saint Aignan pour parler de tout ça, tu as le temps encore, profite de ta jeunesse et de ta vie. Je te dirai tout ce que tu dois faire (ou ne pas faire), je t'aiderai, je serais là pour toi.

Prends soin de toi !

A tout bientôt.

Ton Papounet


Voila, la lettre était écrite. Il n'était pas satisfait, jamais. Mais tant pis, trois fois qu'il la recommençait et aucune n'était aussi bonne que celle-là. Faisant venir un coursier, il lui donna le pli scellé et quelques écus puis celui-ci partit.
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Flora_


["Aux délices de Flora" - Saint-Aignan]

Mon fournil devenait de plus en plus populaire. Chaque jour, de nouveaux clients y affluaient. J'étais ravie bien entendu mais le temps commençait à me manquer. J'en venais à me demander si je ne devrais pas, dans un futur proche, engager du personnel pour m'aider à la tâche. Il faut dire qu'avant de devenir boulangère, je passais mes loisirs à confectionner des vêtements pour mes amis et moi-même. Aujourd'hui, je n'y accordais que trop peu de temps à mon goût. Pourtant, l'hiver était si rude cette année que le froid me transissait de plus en plus. Je m'étais d'ailleurs mise à la recherche de tissus de premier choix qui se vendaient à prix d'or sur le marché, pour tisser des vêtements bien plus chauds. La veille, par une chance inouïe, un marchand ambulant de passage m'offrit de riches et belles étoffes pour un prix modique, enfin modique dans le sens qu'il me les vendit la moitié de leur prix, en contrepartie de mes délicieuses brioches, une cinquantaine pour être précise. J'étais doublement contente mais je me demandais encore comment je trouverais le temps de tisser ces beaux vêtements qui me tiendraient au chaud. Bien entendu, je n'étais pas si dépourvue, puisque pour Noël, j'avais reçu un magnifique présent, dont j'ignorais encore l'origine. Il s'agissait d'un manteau et de bottes en fourrure. La boîte dans laquelle ils étaient emballés, contenait une carte où figurait un grand "F avec la mention en post-scriptum : "Je ne t'oublie pas où que je sois!". Je me demandais encore ce que cela pouvait signifier. Il va sans dire que j'avais décidé de ne les porter que pour les grandes occasions, autrement dit jamais. J'avais bien trop peur qu'on trouve curieux qu'une jeune paysanne comme moi s'habille aussi richement. Cependant, la nuit précédente, une tempête de neige s'était abattue sur le village. Au matin, je découvris un paysage enchanteur recouvert d'une épaisse pellicule blanche immaculée. Je n'avais d'autres choix que de porter ce magnifique présent pour être au chaud. Sur le chemin me menant au fournil, des rires d'enfants qui bataillaient à coup de boules de neige fusaient et cela me rappelait immanquablement l'époque où j'étais enfant et où je m'amusais ainsi avec Robin. Bien que son absence me pesait encore en laissant un grand vide, ces rires me mettaient tout de même du baume au cœur. J'avais à peine franchi la porte du fournil qu'Innocence me fonça dessus et me livra son message sans plus de façon. J'hésitais entre éclater de rire et l'inquiétude vu son âge. La voyant se redresser et aller picorer quelques graines dans une mangeoire que je lui avais installée, j'entrepris de lire la missive qui venait de mon beau-père.

Je hochais la tête de temps à autre et levais un sourcil en constatant que le mariage dont il m'avait parlé était bien le sien mais avec une autre demoiselle... Je ne pus m'empêcher de penser qu'il était un coureur de jupon. C'est bien beau de dire que son grand âge faisait qu'il ne pouvait rester seul. Ben voyons. J'étais peut-être fleur bleue, naïve, mais sans nulle doute innocente. Pour moi, nous ne pouvions avoir qu'un seul véritable amour au cours de notre vie. L'image de l'amour que je me faisais ressemblait au dernier livre que j'avais lu et qui s'intitulait "
Tristan et Yseult". Quand on ne peut vivre sans avoir la personne aimée à ses côtés, quand notre coeur fait un bond à chaque fois qu'on l'aperçoit, quand on ne peut concevoir la vie sans elle, quand on la prend telle qu'elle est avec ses qualités et ses défauts, nous sommes irrémédiablement en amour avec cette personne. Si cet amour est partagé, nous serons sans nul doute les plus heureux et les plus chanceux de la terre. C'est pourquoi, voir mon beau-père changer de partenaire comme de chemise malgré la promesse faite ma douce maman, me chagrinait et je souhaitais ardemment n'être la femme que d'un seul homme, si jamais cela devait se faire. À cette pensée je rougis car depuis peu des sentiments inconnus m'avaient envahi et de curieuses sensations m'habitaient chaque fois que je voyais ce jeune homme que je considérais maintenant comme mon meilleur ami. De plus, le fait que mon tuteur me taquine sur le mariage en me disant que j'étais en âge de me marier me fit tout drôle. Je n'y avais jamais songé... pourquoi y aurai-je songé? surtout chez les nonnes?

Je me mis à rêvasser. Je me voyais déjà en robe blanche, les cheveux arrangées en bouclettes anglaises, dans une petite chapelle intime où deux témoins et nos parents proches seulement seraient présents. J'avancerai au bras de mon vrai père et ma douce maman serait là assise sur le premier banc, fière de voir sa fille si radieuse et toute souriante. Robin et mes autres frères et sœur seraient également présents avec Éléonor et mon père adoptif. Le jeune homme qui se tiendrait près du prêtre pendant que je remonterais l'allée centrale au bras de Faross serait...Annaba. L'image se brouilla soudainement comme si une tornade l'avait emportée. Reprenant soudain pied avec la réalité, je m'aperçus que je pleurais à chaudes larmes tout en pétrissant la pâte qui devait servir à faire mes délicieux pains. Je n'avais d'autres choix que de jeter cette pâte. Ces visages qui m'étaient apparus me manquaient terriblement même s'ils devenaient de plus en plus flous avec le temps. Je gardais encore précieusement dans mon médaillon un portrait de mes parents, Faross et Fleur, ainsi que celui de mon père adoptif, Léonin, celui que j'appelais quand j'étais encore une enfant papounet. Les traits étaient presque invisibles et je me demandais encore comment les restaurer.

De trop grands chamboulement étaient en train de se faire dans ma vie sans que j'en comprenne le sens pour le moment. Le temps nous livrera peut-être la solution à tout ce mystère qui régnait dans mon cœur. Allez savoir.

Je pris une profonde respiration et entrepris de refaire la pâte que j'avais gâché par mes pleurs. Ma journée était donc loin d'être finie. J'entrepris de faire le vide dans mon esprit, mais sans un véritable succès. Je décidais alors d'en terminer là pour aujourd'hui et de regagner sans plus attendre mon logis.

Le chemin me sembla très long. J'étais triste. Cela faisait plusieurs jours qu'Annaba et moi nous ne nous étions pas vus. L'un et l'autre nous étions trop affairés dans nos échoppes, ce qui nous faisait oublier le reste. C'est donc toute mélancolique que je franchis le seuil de ma porte. Quelque chose attira aussitôt mon attention. Un coffret se trouvait sur la table de ma cuisine. Curieuse je m'en approchai et je m'aperçus également que des fleurs avaient été mises dans un vase. Je me demandais bien de qui cela pouvait provenir. Une carte se trouvait sur le coffret, je la pris et vis un grand "
F", avec l'inscription : "Elle te revient de droit". Que de mystère. Qui pouvait me faire des cadeaux aussi mystérieux? J'ouvris le coffret. Une bague s'y trouvait. Je la pris entre mes doigts et l'examinai. C'était en fait un jonc, une inscription s'y trouvait : "Avec tout mon amour éternel - F." Mon cœur s'arrêta. Une multitude de questions me traversait l'esprit. Je n'arrêtais pas de me demander pourquoi on m'avait envoyé ces présents et surtout pour quelles raisons on voulait faire sortir les fantômes du passé. Était-ce mon père adoptif qui se jouait de moi? Je ne trouvais pas cela drôle du tout. Je devais en avoir le cœur net. Je pris donc une plume et un velin et je tentais de lui écrire une lettre sobre mais directe.


Citation:
Cher papounet, père adoptif,

J'ai reçu votre lettre. Je ne vous cacherai pas que cette histoire de mariage malgré votre soit-disant grand âge qui vous empêcherait de rester seul m'a causé un réel déplaisir. Quant à me marier, je ne connais rien aux choses de l'amour mais j'ose espérer que je connaîtrais le seul et véritable amour qui dure toute une vie comme dans cette histoire de "Tristan et Yseult" que maman aimait me raconter et que j'ai relu dernièrement. Cependant, vu que c'est votre vie et que cela ne me regarde aucunement, je ferai contre mauvaise fortune bon coeur, rien que pour vous.

Je vous écris également pour vous demander quelque chose. J'ai reçu de mystérieux présents à Noël et aujourd'hui-même et j'aimerai savoir si vous en êtes l'auteur, ce qui me surprendrait vu que les présents étaient accompagnés d'une carte signée d'un grand "F". J'avoue que cela me laisse perplexe. Le premier présent comportait un manteau et des bottes de fourrure avec la mention : "Je ne t'oublie pas où que je sois!", le second présent comportait un jonc de mariage avec une inscription : " Avec tout mon amour éternel - F." et la carte mentionnait : "Elle te revient de droit." J'avoue que ce F me fait penser à quelqu'un et cela ne peut guère être possible. Je vous en conjure, dites moi que vous n'avez rien à voir dans l'envoi de ces présents mystérieux. J'ai besoin de savoir. Ces présents me mettent mal à l'aise pour tout vous dire et si ce n'est vous, je crains que nous soyons face à un problème de taille qu'il faudra résoudre au plus vite.

J'espère donc recevoir de votre réponse le plus tôt possible.

Je vous embrasse cher père adoptif,

Votre fille adoptive

Flora de Monmouth


Je relus la missive et la plia. Innocence étant introuvable, je fis venir un pigeon voyageur que j'utilisais à l'occasion. Après lui avoir donné les instructions adéquates pour mener à terme sa mission, il s'envola sans demander son reste. Il m'incombait donc d'attendre cette réponse. Je repris le jonc entre mes doigts. Il me semblait si familier. Où l'avais-je donc vu?

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Leonin
Je Mon dieu qu'il faisait froid en ce moment !

Léonin était dehors en ce moment, mais ni à Thoraise, ni à Sellières. La levée du ban en Franche-Comté l'avait obligé à se promener en armée. Il avait alors troqué ses belles pierres pour une tente de campagne, son grand lit de Thoraise et ses couvertures énormes pour une couche simple, ses habits de Vicomte, pour une tenue plus militaire ses ...

Mais cette situation lui rappelait tellement de bons souvenirs, de batailles qu'il avait pu mener ici ou là. Il repensait à ses premières batailles, il y a si longtemps, ce fameux été où Dole avait résisté vaillamment à des hordes de brigands. Il était jeune et plein de projets, d'envie. Aujourd'hui, les années avaient passé et sa vie commençait à être derrière lui. Pourtant il avait une idée, des projets, encore quelques envies.

Il avait donné des ordres. Seuls les courriers les plus urgents, les plus importants ne devaient lui être transmis. Les autres, il verrait ça plus tard. Et pourtant, il reçut un courrier et pas n'importe lequel : celui de Flora. Il entra dans sa tente pour être au calme et il l'ouvrit pour la lire tout en s'asseyant devant sa petite table. Il fronça les sourcils à plusieurs reprises et fut surpris d'une chose. Il reposa la lettre et il réfléchit. Un "F" ? Qui ça pouvait être ? Pas Fleur, elle n'était plu et il avait lui-même fermé la boite. Aujourd'hui elle était dans la chapelle St Martin. C'est à cet instant que Léonin percuta enfin : un F comme F... !

Léonin prit sa plume, un vélin et il se mit à écrire la réponse.


Citation:
Chère Flora.

Je t'avouerais que je m'attendais un peu à ta réponse.
Fleur est encore et toujours dans mon coeur, elle y a une place immense et tu sais qu'elle m'a terriblement manqué. Même encore aujourd'hui, parfois, elle me manque. Je me souviens des moments où j'étais avec elle ... Mais le temps a passé. J'espère pour toi que tu ne passera pas par là où je suis passé, de perdre son amour, de le voir mourir et partir. Il m'a fallu si longtemps pour tourner la page. Et je suis tombé sur Naelle qui a su me remonter le moral et me remettre en selle. Je te la présenterai.

Sinon pour ce que tu me dit à propos des deux cadeaux que tu as reçu, je n'en sais pas plus. Je ne t'en ai pas envoyé, j'aurais signé de mon nom ou j'aurais mis "Ton papounet". Je me demande qui ça peut bien être. Je vais mener mon enquête. Ce n'est pas quelqu'un qui tu connais de Saint-Aignan dont le nom commencerait par F ?

Aujourd'hui je ne suis ni à Thoraise, ni à Sellières, le ban Franc-Comtois est encore levé. Il fait froid, je suis dehors, dans ma tente de campagne à attendre qu'il se passe peut-être quelque chose. J'aimerais bien que ça soit fini cette histoire. Je suis trop vieux pour ces co*rature* bêtises. Mais bon, je fais quand même attention à moi.

Et toi ? Que fais-tu de beau en ce moment à Saint-Aignan ?

Prends bien soin de toi.

Léonin


Il la signa et il la plia soigneusement. Sortant de la tente avec celle-ci dans sa main, il la remit au coursier avec quelques pièces et l'ordre d'aller la remettre à qui de droit le plus rapidement possible.
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Flora_


[Un soir en taverne à Saint-Aignan]

Les jours passaient paisiblement et se faisaient de plus en plus harassantes mais je ne m'en plaignais pas. Mon échoppe commençait à prospérer et je gagnais confortablement ma vie. Pour une fois depuis que j'étais laissée à moi-même, je ne m'inquiétais plus de savoir ce que je mangerai dans la journée pour ne pas mourir de faim. Je pouvais enfin m'offrir quelques victuailles qui me gardaient pleinement en santé. Aristote avait enfin résolu de me redonner goût à la vie. Enfin, c'est ce que j'aimais me conter. Bien qu'affairée ainsi à mon fournil, j'étais toujours préoccupée par ces mystérieux présents que j'avais reçu. Ce "F" me hantait. Qui était-ce? Pourquoi signer de cette simple initiale qui pouvait autant rappelé Fleur que Faross? À vrai dire, je pensais plus à mon vrai père car maman était morte en couches sous les yeux de son mari et de ma tante Caro. J'étais donc convaincue que quelqu'un me jouait un très méchant tour et j'étais bien résolue à mettre la lumière sur ce mystère. J'attendais donc avec impatience une réponse de Léonin mais en ces temps de guerre, je me demandais encore s'il aurait ma missive et s'il saurait me répondre.

Je venais de finir une dure journée de labeur à mon fournil et je fermai la boutique. Comme à chaque soir, espérant revoir Annaba, je me rendais en taverne. Bien souvent, c'était peine perdue, lui aussi travaillant très fort. Pourtant, j'espérais toujours le rencontrer et discuter avec lui. Cela faisait plusieurs jours que nous n'avions pu nous voir et nos discussions commençaient à me manquer. Plus le temps passait, plus je me disais que ce n'était pas seulement de l'amitié que j'éprouvais pour ce jeune homme. En fait, ne connaissant rien aux choses de l'amour, mis à part ce que certains auteurs décrivaient dans leurs livres, je ne savais pas avec certitude si c'était ce sentiment pur et innocent qui dure toute une vie que j'éprouvais pour Annaba, mais une chose était sûre c'est que chaque fois qu'il posait son doux regard sur moi, j'avais le cœur qui palpitait et je sentais mes joues rosir. Ce n'était donc pas une simple amitié qui nous liait, du moins je commençais sincèrement à le croire. J'avais donc espoir ce soir-là de le voir, de lui faire part de ce que je ressentais, non pas pour l'effrayer mais vu que c'était le seul être vivant à qui je me confiais depuis de nombreuses années, il saurait sans doute me renseigner sur ces sentiments inconnus qui m'assiégeaient. La patience est mère de sûreté, dit-on. On ne croyait pas si bien dire en fait.

Je venais à peine de m'installer sur un siège, que je vis le bel Annaba entrer tout essoufflé. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et un large sourire éclaira mon visage. Il m'avoua qu'il avait eu peur de me rater comme à chaque soir, il avait donc couru jusqu'à la taverne pour me revoir. Ce geste me toucha tel une flèche en plein cœur. Après ces premières politesses échangées, nous parlâmes de tout et de rien. Le temps défilait tellement vite en sa compagnie que plusieurs heures s'étaient écoulées. À un moment donné, je pris mon courage à deux mains et j'amenai le sujet sur le rêve que j'avais fait nous concernant. Ce rêve où il était question de mariage, notre mariage et où mes parents étaient présents. Je ne m'attendais tellement pas à sa réaction que je fus clouée sur place. Annaba resta sans voix un instant. Les minutes s'écoulèrent et chacune me paraissèrent une éternité. Je n'osais croiser son regard. Il me répondit qu'il aurait aimé que ce soit la réalité ce rêve, enfin pas pour mes parents décédés, mais pour ce mariage. Je lui fis part alors de ce que je ressentais, de ces sentiments étranges et inconnus qui m'assaillaient le concernant. Je lui murmurai que j'étais désolée si je l'avais effrayé, mais que ne connaissant rien aux choses de l'amour, je ne pouvais avec certitude mettre un nom dessus.

Il me prit la main avec douceur et y posa ses lèvres. Ce simple geste eut pour effet de me faire frémir et rougir encore plus. Nul doute, ce que je ressentais semblait être de l'Amour, cet Amour pur et innocent en lequel je croyais dur comme fer et qui serait à mes yeux éternel! Il m'avoua alors qu'il était tombé profondément amoureux de moi dès notre première rencontre, qu'il n'aurait jamais osé me l'avouer au vu de mon jeune âge et de mon innocence. Cela eu pour effet de me faire rougir encore plus. Annaba avait de si belles manières, sa timidité augmentait son charme à mes yeux. J'étais tout simplement heureuse, heureuse pour la première fois depuis de nombreuses années et j'oubliai en cet instant tout ce qui m'avait chagriné jusqu'alors, trouvant enfin ma place dans cette vie, une raison de vivre et pas n'importe laquelle : celle d'aimer et d'être aimée en retour tout simplement. Il me prit doucement dans ses bras et déposa un baiser sur mon front et tout naturellement je me blottis contre lui, savourant l'instant présent. L'heure était déjà tardive, nous devions malheureusement nous quitter. Nous nous promîmes de nous revoir bientôt ou de nous écrire lorsque nous étions trop occupés. Il me fit un dernier baise-main avant de nous quitter.

Le cœur léger et amoureux, je me rendis chez moi, toute joyeuse. La vie serait belle, je n'en avais aucun doute.


[De retour chez moi à Saint-Aignan]

Pourtant, une fois le seuil de ma masure passé, la réalité me frappa d'un coup de fouet. On avait de nouveau pénétrer chez moi. Un vase rempli de fleurs fraîchement coupées s'y trouvaient. Le parfum qui en émanait me rappelait immanquablement mon enfance passée à Poligny. Comment était-ce possible? Un parchemin se trouvait sur la table. je le pris fébrilement et je le lus à haute voix, sans m'en rendre compte.

"
Nous veillerons toujours sur toi, ma petite princesse. N’aie crainte en l'avenir! Personne ne te fera de mal! Foi de guerrier! Ces variétés de fleurs sont celles qui se trouvaient dans le jardin merveilleux de ta merveilleuse maman à Quingey. Je les ai plantées à ton insu dans ton petit jardin derrière ta maison. Je t'aime ma petite princesse, ne l'oublie jamais! F."

Un tremblement s'empara de moi. Le vélin me glissa des mains. Je me sentis pâlir à vue d’œil. Les dernières heures passées en taverne s'effacèrent d'un coup. Mon esprit était obnubilé par ce message. Que pouvait-il signifier? Pourquoi m'offrir les fleurs de maman? Pourquoi ce F.? Tout ce mystère commençait sérieusement à me tomber sur les nerfs. On ne pouvait tout simplement pas se présenter à moi et me dire franchement de quoi il en retournait, plutôt que de me faire de mystérieux présents et les accompagner de mots tout aussi mystérieux. Je me laissai tomber sur ma chaise berçante près de l'âtre et réfléchis à ce que tout ceci pouvait signifier. Je me demandais si j'étais vraiment en sécurité ici. Je n'avais point d'armes. De toute manière, je n'en aurai jamais eu l'utilité au couvent. Il fallait à tout prix que je trouve un forgeron pour me fabriquer une épée. Si seulement j'avais celle de maman... Je ne savais pas si je devais pleurer tant que toute cette histoire me rendait triste par les souvenirs qu'elle me faisait revive ou être en colère après cette personne qui agissait dans l'ombre et qui semblait me connaître.

Ce "F" me turlupinait. Ce n'était pas le F de Fleur... mais serait-ce celui de Faross? Pourtant maman lui avait rendu les derniers hommages en présence de ses amis, elle avait enterré son mari peu de temps après notre naissance à Robin et moi. Elle me l'avait conté. Tout comme elle m'avait conté qu'elle avait déposé, dans son cercueil, le jonc qui les unissait par le mariage, en raison de la souffrance qu'elle avait éprouvé durant l'absence de son cher époux tant aimé. Elle avait d'ailleurs assisté à la cérémonie de deuil avec son ami Léonin, qui l'avait soutenu durant toute sa grossesse pendant l'absence de mon père, bien avant que le temps les fassent tomber amoureux l'un de l'autre et que Léonin devienne ensuite son mari et mon père adoptif.

Soudain, un éclair ce fit dans mon esprit... le jonc... cette bague que j'avais reçue... était-ce le même que maman avait déposé dans le cercueil de son défunt mari? Aurait-on pillé la tombe de mon père? Ou celui-ci s'était-il fait passer pour mort avec la complicité de quelques amis? L'effroi me gagna... si c'était vrai...si Faross était vivant... pourquoi se manifestait-il maintenant et non quand j'en avais le plus besoin, il y a 9 ans de cela? Pourquoi? Qu'avait-il à y gagner? Comment devais-je réagir? Mes pensées défilèrent ainsi à un rythme effréné. Cela m'étourdissait presque. La fatigue aidant, je m'endormis près du feu qui sans que je m'en aperçoive était en train de s'éteindre.


[Deux heures plus tard - à la naissance de l'aube]

Des coups insistants me sortirent de ma torpeur. J'avais peine à ouvrir les yeux. Les coups redoublèrent de vigueur, me réveillant pour de bon. Je sautai sur mes pieds à l'affût. Une couverture glissa à terre. Je ne me rappelais pas l'avoir ni m'être endormie à vrai dire. Une belle chaleur se dégageait de la pièce, le feu avait été attisé... Quelqu'un se trouvait chez moi et cela m'effrayait car je ne savais pas qui! Je me rendis prudemment vers l'origine de ce tapage. On cognait tellement fort à la porte que je crus un instant qu'elle allait céder. Je l'ouvris et découvris un homme avec une lettre à la main. Il ne fit pas de cérémonie et alla droit au but.

"
Demoiselle Flora? Flora de Monmouth?

-Heu... oui c'est bien moi
, lui dis-je d'une voix mal assurée

- J'ai un message pour vous! Tenez!", me répondit-il d'une voix bourrue.

Je pris le message qui portait les couleurs de Sellières et allai chercher quelques piécettes pour le dédommager. Il partit ensuite sans demander son reste. La missive que j'espérais tant de Léonin était arrivée. Je la lus immédiatement.


Citation:
Chère Flora.

Je t'avouerais que je m'attendais un peu à ta réponse.
Fleur est encore et toujours dans mon cœur, elle y a une place immense et tu sais qu'elle m'a terriblement manqué. Même encore aujourd'hui, parfois, elle me manque. Je me souviens des moments où j'étais avec elle ... Mais le temps a passé. J'espère pour toi que tu ne passera pas par là où je suis passé, de perdre son amour, de le voir mourir et partir. Il m'a fallu si longtemps pour tourner la page. Et je suis tombé sur Naelle qui a su me remonter le moral et me remettre en selle. Je te la présenterai.

Sinon pour ce que tu me dit à propos des deux cadeaux que tu as reçu, je n'en sais pas plus. Je ne t'en ai pas envoyé, j'aurais signé de mon nom ou j'aurais mis "Ton papounet". Je me demande qui ça peut bien être. Je vais mener mon enquête. Ce n'est pas quelqu'un qui tu connais de Saint-Aignan dont le nom commencerait par F ?

Aujourd'hui je ne suis ni à Thoraise, ni à Sellières, le ban Franc-Comtois est encore levé. Il fait froid, je suis dehors, dans ma tente de campagne à attendre qu'il se passe peut-être quelque chose. J'aimerais bien que ça soit fini cette histoire. Je suis trop vieux pour ces co*rature* bêtises. Mais bon, je fais quand même attention à moi.

Et toi ? Que fais-tu de beau en ce moment à Saint-Aignan ?

Prends bien soin de toi.

Léonin


Tu parles! Cela m'avançait beaucoup ce qu'il me disait, surtout après les derniers évènements de cette nuit! Maman occupait encore une place dans son cœur? La belle affaire, cela ne l'empêchait pas d'aimer une autre femme. Enfin peu importe, cela ne me regardait pas, c'était sa vie, pas la mienne! En ce qui me concernait, mon coeur n'appartiendrait qu'à un seul homme et cet homme se prénommait Annaba! Bon passons... revenons à nos moutons! Enfin je devrai dire revenons à nos vaches puisque j'en possédais quelques-unes. Léonin me disait qu'il n'était pas l'auteur de ces présents et me demandait si je connaissais quelqu'un dont le nom commençait par F. Non c'est vrai? Pourquoi n'y avais-je pas pensé? J'étais peut-être blonde mais j'avais de la jugeote! Non personne dans mon entourage portait le prénom ou le nom commençant par F. Et comment expliquerait-il ce mot reçu cette nuit et surtout cette intrusion chez moi?

Je m'installai à mon pupitre et fis une réponse rapide à la missive de mon père adoptif. Il fallait que ce mystère cesse sinon je deviendrai assurément folle et je voulais absolument garder toute ma tête pour mon aimé.


Citation:
Cher Père adoptif,

Je vous écris en réponse de votre missive que je viens de recevoir. De nouveaux éléments pour le mystère qui m'occupe sont apparus. Cette nuit, j'ai eu la preuve qu'on s'était introduit chez moi. Des fleurs fraîchement coupées dont la variété étaient de celles préférées de maman se trouvaient dans un vase. Un nouveau parchemin était posé sur ma table. Je vous en livre la teneur :


Citation:
Nous veillerons toujours sur toi, ma petite princesse. N’aie crainte en l'avenir! Personne ne te fera de mal! Foi de guerrier! Ces variétés de fleurs sont celles qui se trouvaient dans le jardin merveilleux de ta merveilleuse maman à Quingey. Je les ai plantées à ton insu dans ton petit jardin derrière ta maison. Je t'aime ma petite princesse, ne l'oublie jamais! F.


J'avoue que la situation ne me fait pas rire du tout. J'ai l'impression d'être surveillée par je ne sais qui. Cela m'effraye au plus haut point. Quelqu'un me connait et essaye de me jouer un méchant tour... ou alors... ou alors... non ce n'est point possible. Cela ne se peut pas. Il faut que cela cesse! Je veux retrouver la sérénité, je ne veux pas me sentir surveillée, je ne veux pas qu'on s'introduise chez moi sans ma permission! Et pour répondre à votre question, non personne dans mon entourage ne porte un prénom ou un nom commençant par F.

Je vous en supplie, aidez-moi! Il faut que nous trouvions le coupable de cette situation qui commence à me terroriser. Cela me fait revivre plein de souvenirs qui me plongent dans le chagrin. J'ai la chance d'avoir rencontré un jeune homme qui m'a livré son coeur, je ne veux pas perdre tout cela car je risque de devenir folle avec ce mystère!

Aidez-moi, cela urge!

Votre fille adoptive qui vous aime

Flora!
Citation:


Je relus la lettre pour la forme, la pliai et sifflai Innocence pour qu'elle livre ce message au plus vite! La situation urgeait vraiment maintenant! Je détestais me sentir ainsi démunie face à ce genre d'évènements dont le sens m'échappait encore...

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Leonin
En pleine préparation de voyage, un très long voyage.

Et quel voyage ! Des mois qu'il était en gestation, en préparation. Il n'en avait parlé à peu de monde mais cette fois-ci c'était le jour J. Il partait pour la cité lointaine d'Alexandrie. Léonin avait hésité longtemps à emmener ou pas Arthur, son héritier. Finalement, il avait décidé de le prendre avec lui. Finalement ça serait pas une mauvaise idée pour lui.

En tout cas, Léonin était heureux et pressé de partir, la Franche-Comté l'oppressait depuis quelque temps et il avait besoin de se mettre au vert.

Cette fois-ci il était dans son bureau quand il reçu le courrier venant de Flora. Il sourit alors qu'il avait le feuillet dans sa main et il donna à manger à la petite colombe. Mais son sourire disparut rapidement quand il lut les mots qui étaient couchés sur le vélin. Les nouvelles étaient mi figue, mi raisin. Il avait vérifié, ça ne pouvait être qu'une seule personne ce "F".
Il continua sa lecture jusqu'au bout puis il reposa délicatement le vélin sur le bureau, s'appuyant sur le dossier de son fauteuil pour trouver une solution qui ne lui vint pas tout de suite.

Une seule possibilité s'offrait à lui : envoyer son plus fidèle garde. Il prit un vélin, son nécessaire à écriture et il coucha sur le papier ce qu'il avait à dire, ne parlant pas du voyage, pas pour le moment, il savait qu'elle ne comprendrait pas qu'il parte en voyage. Parfois il se se demandait si elle n'oubliait pas qu'à cette époque la plupart des pères ne s'occupent de leurs enfants que pour leur imposer leur époux.




Une fois terminé, il reposa le tout, plia soigneusement le feuillet et fit venir son fidèle garde. Dès qu'il fut là, il lui donna quelques ordres discrètement. Le premier était de remettre à Flora la lettre, le second, de la surveiller, discrètement, elle et la maison, surtout elle. Le dernier ordre était qu'il devait se mettre au service de la jeune femme et répondre à tous ses ordres ou demandes à condition qu'ils ne contrviennent pas à ce que le Vicomte venait de lui donner. Puis il lui donna une belle bourse remplie d'écus, assez pour pouvoir vivre pendant quelque temps. Dès qu'il n'aurait plus beaucoup d'argent, qu'il avertisse, Léonin lui en ferait parvenir.

Une fois le garde parti, Léonin put retourner à ses occupations, pensant tout le temps à Flora et surtout préparant à la fois ses bagages et les différents documents pour transmettre ses terres de Quingey à sa fille adoptive.

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Flora_


[Quelques lunes plus tard à Saint-Aignan]

C'était une de ces journées que je détestais. Le temps était humide et grisâtre, ce qui avait pour conséquence d'altérer mon humeur. J'avais hâte que le printemps arrive, que la nature renaisse, que les animaux sortent de leur hibernation et surtout d'entendre gazouiller les oiseaux au lever du jour. C'était de fort petites choses mais elles avaient tendance à me réjouir au plus haut point. Je sais bien que mon jeune âge pouvait me rendre insouciante à certains détails, mais j'avais quand même du bon sens, c'est d'ailleurs ce qui m'avait permis de faire fructifier mon fournil et de devenir érudite. J'aimais mes études, j'apprenais un peu chaque jour. Bien entendu, elles progressaient lentement mais comme on me l'avait appris, il y a quelques années, Rome ne s'était pas faite en un jour. Je patientais donc et je me nourrissais du savoir que l'on me prodiguait. À temps perdu, j'enquêtais toujours sur les présents mystérieux que j'avais reçu. Je m'interrogeais. Si mon père, mon vrai père, celui que j'aurai tellement aimé connaître, vivait, que ressentirai-je si je me retrouvais en face de lui? De l'amour? De la haine pour ne pas s'être fait connaître à moi avant? Plus je réfléchissais, plus je me demandais à vrai dire ce que cela pouvait faire son silence durant ces 15 ans. Je pensais qu'en fait le plus important c'était qu'il soit en vie et que je puisse enfin le connaître. Maman m'avait vanté tellement ses qualités, que je ne pouvais que l'aimer et tenter de lui ressembler, car oui j'espérais secrètement avoir son caractère trempé et téméraire enfoui en moi. J'espérais ne pas avoir hérité de la prudence légendaire de maman qui sur la fin se rebellait contre tout le système qui nous dirigeait. Je me demandais si je ne pourrai pas reprendre le nom de mon père Faross. Seulement voilà, je ne m'en rappelais plus de ce nom... pourtant, je devrai m'en rappeler. Ce n'est qu'au mariage de Maman et de Léonin que j'avais changé de nom... Pffffffff je ne possédais vraiment pas une mémoire d'éléphant. Pendant toutes ces réflexions, je me dirigeais comme à mon habitude à mon fournil. Quelque chose d'étrange m'interpela, la porte de l'échoppe était ouverte. Décidément, on pouvait rentrer chez moi comme on voulait. Je poussais donc la porte prudemment, et là sur l'étal où je fabriquais mes pains, était posé un objet long et brillant. Je m'en approchai doucement et quelle ne fut pas ma surprise de trouver une épée. Je la pris en main et l'examinai. Je fus étonnée par sa légèreté. Son manche était ouvragé, nul doute qu'elle avait été fabriqué par un maître d'armes. Les initiales FdQ y étaient incrustées, serties de petites pierres brillantes, comme des diamants, mais je n'osais espérer que cela en fut. Ce serait bien trop précieux. La lame était également bien ouvragée, j'en avais le souffle coupée. Un morceau de papier glissa à terre. Je le pris et lus la note écrite :

"
Pour toi, ma petite princesse, de quoi te défendre dans ce monde cruel d'adultes! Reçois ce présent à tes 15 ans, lorsque le printemps approchera. F.!"

Décidément ce "F" me poursuivait partout. En relisant le mot qui accompagnait cette arme sublime, je me mis à penser qu'en fait, ces présents avaient été préparés bien à l'avance et devaient m'être remis à des moments précis. Faross aurait-il pris ces précautionneuses mesures dans l'espoir que je ne l'oublie pas? Ou du moins que Robin et moi nous ne l'oublions pas? Je suis sûre que de tels présents avaient été préparés en double mais qu'avec la tragédie de Lausanne, Robin n'aura jamais le loisir de savoir que son père avait toujours pensé à lui. Plus j'y pensais, plus je trouvais que cette idée avait du bon sens. Mais dans ce cas, qui avait été chargé par notre père de nous remettre ces présents? et surtout dans quel but? Il est vrai qu'à cette époque, même si les pères ne participaient pas trop à l'éducation de leurs enfants, ils mettaient un point d'honneur à leur assurer un toit, de quoi les nourrir et surtout les savoir en sécurité!

J'en étais là de mes tergiversions quand Innocence atterrit dans la farine. Décidément, je me disais que la colombe devenait bien trop vieille pour ce genre de course. Je devrai sans doute trouver une autre messagère sous peu. Cela me fit un petit pincement au coeur car ma colombe je la devais à Nouchkas. Je me demandais si elle était toujours en vie, si elle avait trouvé le bonheur comme elle le méritait. Il serait bien temps que je tente d'entrer de nouveau en contact avec elle, mais à vrai dire, je ne savais pas où adresser ma missive. Il serait temps d'y repenser à la veillée. Pour le moment, je vis un messager qui me tendit une missive, je voulus lui donner quelques piécettes et il les refusa. Je lui demandai de patienter un instant au cas où j'aurai un message à transmettre à mon tour, puis je me mis à lire la missive.


Citation:
Ma Flora.

J'ai bien reçu ta lettre et je suis allé vérifier. Ca ne peut pas être la personne à qui je pensais ... Mais par contre est-ce que ça pourrait être Faross ? Il a disparu il y a longtemps dans un monastère. En serait t-il sorti ? Je vais mener mon enquête de mon côté. Le mot que tu m'as transmis me fait bien penser à lui. Je me demande comment il a pu sortir après autant de temps.

Dans le doute, je vais t'envoyer mon plus fidèle garde en qui j'ai une confiance aveugle, celui à qui je confie le travail le plus délicat. Il sera là pour t'aider, te défendre, te protéger. D'ailleurs c'est lui qui porte cette lettre et qui te la remettra en main propre. Il est à partir d'aujourd'hui entièrement à ton service, je lui ai donné pour ordre de faire tout ce que tu lui demandera. Ne t'occupe pas pour le payer ou le nourrir, je lui ai donné de quoi subvenir à ses besoins.

En parlant de ça, il va bien falloir que je te remette les clés des terres qui te reviennent de droit. Je vais aller parler incessamment sous peu au Héraut de Franche-Comté. Je te tiendrai au courant dès que possible, dès que j'aurais des nouvelles. Pour ça non plus, ne t'inquiètes pas. Le château et les terres ont été soigneusement entretenus.

Moi je ne peux toujours pas venir, mes courriers risquent pendant un moment à mettre un peu de temps pour me parvenir, donc ne t'inquiète pas si je réponds lentement.

Je suis content que tu aie trouvé un chéri, j'espère qu'il est doux et gentil avec toi et surtout qu'il te rend heureuse. J'espère qu'un jour je pourrais le rencontrer, le jour où je viendrai à St Aignan pour te retrouver.

Je pense fort à toi et prends bien soin de toi !

Ton papa


Je n'en revenais pas de certains points. Comment aurait pu sortir Faross après tout ce temps? Tout simplement par la porte comme tout le monde. Il ne fallait pas être magicien pour sortir d'un monastère. Je l'avais bien fait moi quelques mois plus tôt. Mais bien sûr! Faross ou la personne qui le représentait car je penchais de plus en plus pour la seconde hypothèse ne m'avait rien envoyé avant, puisque je m'étais cloîtrée au couvent pendant six longues années. Il ou elle me savait en sécurité. Je revenais aux autres points de la lettre... décidément, je me disais que je devenais de plus en plus amère envers mon père adoptif, au point tel que je désirais plus que tout revenir à mes sources, mes origines, celles qui faisaient que j'étais la fille de Faross et Fleur et non la prétendue fille adoptive de Léonin. Je ne pouvais point lui en parler, de toute manière même si nous étions semble-t-il réconciliés, je ne pouvais oublier qu'il m'avait abandonnée à mon sort pour continuer de vivre sa vie. D'ailleurs, je venais de retrouver la lettre du Héraut impériale que j'avais reçue à mes 6 ans, dans laquelle il m'informait que Léonin serait le régent des terres de Quingey jusqu'à mon 14ème anniversaire. Qu'est-ce qui avait empêché Léonin de me rendre la Baronnie de mes parents à mon 14ème anniversaire? Voulait-il les garder pour lui-même? Tant de questions qui resteront sans doute sans réponse.

Je relus une énième fois le mot, et je butais sur le garde... depuis quand j'avais besoin d'un garde? Pendant neuf ans, j'ai été laissée à moi-même, je savais donc très bien me défendre... alors un garde alors que j'avais 15 ans aujourd'hui me faisait doucement rire. Je ne me laisserai pas faire. Il était hors de question que j'accepte les services de ce garde. D'autant plus que là Léonin me disait qu'il ne viendrait pas à ma rencontre avant très très longtemps. Il ne fallait pas être devin pour le savoir. D'ailleurs, cela voulait dire une seule chose : il partait en voyage car durant toute la durée du ban franc-comtois, il m'avait répondu dans des délais fort raisonnables. Si c'était vraiment le cas, je ne pourrai sans doute pas lui pardonner cette fois! Trop c'était trop! J'avais besoin de lui maintenant et il déguerpissait encore... car j'étais persuadée qu'il voyagerait, il n'arrêtait pas de dire qu'il s'ennuyait ferme durant le ban en Franche-Comté. Oui si Léonin partait une nouvelle fois en voyage sans s'arrêter voir sa fille adoptive, il goûterait les foudres de Flora! Foi de Moi!

Cette supposition ne me donnait qu'une envie, celle de porter à nouveau le nom de mon vrai père. D'ailleurs, en y pensant, comment Léonin pouvait penser que c'était Faross? Il avait participé aux funérailles aux côtés de Maman. Il savait donc très bien que cela ne pouvait pas être lui. Seconde question, si jamais cette histoire de voyage se précisait, se pouvait-il qu'il fuit afin de garder les terres qui me revenait pour ne pas subir les foudres de Faross qu'il croyait en vie?

Oui beaucoup de questions... mais où était la vérité?

Il fallait d'abord que je règle le cas du garde. Je me retournais donc vers le messager qui patientait dans l'encadrement de la porte.


-Messire, pardonnez-moi, je viens de lire la lettre de mon tuteur, et il semblerait qu'il vous ai chargé d'être à mon service.

-Oui M'zelle Flora

-Je veux que vous alliez le retrouver et lui dire que je refuse son offre. Pendant Neuf ans j'ai été laissée à moi-même, je suis capable de me défendre toute seule!

-Impossible M'zelle, il est trop loin et je ne saurai le trouver!

-Comment cela il est trop loin, la Franche-Comté est à 4 jours à cheval, et votre cheval me semble bon, non?

-Oui M'zelle mais non il n'est plus en Franche-Comté à l'heure que je vous parle

-Comment cela plus en Franche-Comté! C'est quoi cette histoire! Il m'a spécifié qu'il était coincé dans son Comté à cause du ban, alors pourquoi m'aurait-il menti?

-Une offre en or s'est offerte à lui.

-Une offre en or, dites-vous? Très bien, dites lui où qu'il soit, que désormais je veux retrouver le nom de mon vrai père!!!!! Je ne saurai tolérer plus d'autres mensonges de sa part! Quand je relis sa dernière lettre où il avait soit disant hâte de me rencontrer au plus vite à Saint-Aignan après la levée de ban...je vois que c'est faux!


Le garde voyant qu'il en avait trop dit resta silencieux, ne pipant plus mot à mes arguments. J'étais furieuse, j'avais donc vu juste. Léonin était parti et pas pour me voir. Il ne me restait donc qu'une chose à faire, enfin deux, découvrir la personne qui m'envoyait les bienfaits de mon vrai père et me rendre séance tenante en Franche-Comté même si cette idée ne m'enchantait guère! Cela n'en resterait pas là! Je renvoyais donc le garde à son maître, espérant que ce dernier lui ferait fidèlement une description de tout ce que je lui avais dit et surtout la fureur à son égard que je ressentais à cet instant!


J'ai utilisé le garde offert à Flora

_________________






























Leonin
Marseille, un certain jour de mars et il y faisait beau. Il n'avait pas pu aller chercher Flora, une fois de plus, une fois de trop. Mais comment faire, être toujours tiraillé d'un côté comme de l'autre, à devoir choisir, prendre des décisions. Soit il faisait l'une et devait assumer les conséquences gravissimes, perdre des amis, soit faire l'autre et ... Devoir subir la même chose. Il ne devait finalement que faire ce qu'on lui imposait presque, parfois il se demandait s'il avait la possibilité de pouvoir faire juste ce qu'il désirait, au moins un moment.

Ce voyage en était la preuve absolue.
Soit il ne répondait pas à cette possibilité d'aller à Alexandrie et il perdait l'occasion de découvrir de nouvelles contrées et de répondre à l'appel de la Régente.Soit il restait en Franche-Comté à se morfondre pour une levée de ban sans but, sans intérêt à se morfondre.
Avant, ça avait été soit aller à la recherche de Flora et perdre sa fiancée, soit rester avec sa fiancée et risquer de perdre Flora. Il avait fait ce choix-là. Pourquoi ? Il ne savait pas trop. Mais ce fut son choix. Maintenant, il devait en subir les conséquences.
Ce genre de choix, lui revenait régulièrement ... Presque tous les mois ...
Il en était de même pour ce voyage, mais là il avait décidé seul, en son âme et conscience.

C'est là, à Marseille qu'il reçut dans son hôtel particulier qu'il reçut son garde.


Monseigneur ... M'zelle Flora m'a congédié ... Et je lui ai dit que vous n'étiez plus en Franche-Comté.

Léonin resta assit et il s'appuya sur le dossier de son fauteuil. Décidément, en ce moment, rien n'allait droit.

Et tu ne l'as pas suivie ? Tu n'es pas resté avec elle quand même ? Non mais tu as écouté mes ordres au moins ?

Le Vicomte était en colère, clairement. Mais le garde reprit.

Mais ... Monseigneur ... Je l'ai faite suivre et elle a pris la direction de la Franche-Comté.

La Franche-Comté ? Fais sceller mon cheval sur le champ, on y retourne en quatrième vitesse !

A peine une heure plus tard, le Vicomte et son garde passaient la porte de la route d'Arles, direction la Franche-Comté. Fort heureusement, Léonin avait pas mal de contacts le long de la route et ils purent à plusieurs reprises changer de monture. Le voyage fut fait en un temps record, en prenant parfois des chemins de traverse. Le plus long fut de traverser la Bresse quand ils se perdirent et se retrouvèrent face à un étang imprévu.
Mais ils arrivèrent à Poligny. Un crieur public s'égosillait. Le Vicomte ne l'écouta pas. En fait il ne put pas, un de ses contacts, un serviteur, venait lui dire qu'une Flora était en ville et qu'elle venait de partir pour l'Héraulderie. Léonin connaissait si bien le chemin, qu'il y fut rendu bien vite.


Et hop ! C'est la bas là suite !

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Flora_


[Saint-Aignan - après le renvoi du garde]

Je ne décolérai pas. Comment mon tuteur avait pu me faire un coup pareil après toutes ses promesses? Je rageai. Afin de ne pas désobliger ma clientèle, j'avais fermé le fournil de bonne heure. Il n'était pas question que mes clients réguliers me voyent dans cet état. C'était donc cela le soit disant amour paternel? Quelle infâme comédie! Je jurai devant Aristote que si je devais, un jour, avoir des enfants, je ne les traiterai jamais avec cette indifférence et je les aimerai inconditionnellement. Je les protégerai du mieux que je pourrai, mais jamais, ô grand jamais je ne les laisserai livrer à eux-mêmes. J'avais besoin d'une oreille attentive, d'une oreille qui saurait me réconforter, m'apaiser. Je pensais bien évidemment à Annaba, mais devais-je lui mettre ce fardeau sur les épaules?

Je sortais du fournil perdue dans mes pensées, toujours enragée. Je ne fis pas attention où menait mes pas et sans crier gare, je frappais quelqu'un. Je fus confuse et me confondis en excuses. Je levais enfin les yeux vers cette personne et quelle ne fut pas ma surprise de voir un visage qui me paraissait familier. Je réfléchis un instant pour savoir qui pouvait être cette personne, mais plus je cherchais, moins je trouvais. La dame me souriait, puis se présenta.


Bonjour belle enfant, on me nomme Oriane, Oriane. de Quingey.

Quand elle me dit son nom, j'étouffai un cri. Je mis du temps à lui répondre dans un murmure presque inaudible


Ai-je bien entendu, vous avez bien dit Oriane de Quingey? Votre nom ressemble à celui d'une terre ayant appartenue à feu mes parents que semble-t-il je dois recevoir prochainement. J'avoue que je trouve cela fort étrange, pour ne pas dire surnaturel. Auriez-vous un quelconque lien avec cette terre lointaine?


La dame s'avança vers moi toute souriante et finit par me répondre :


Si j’ai un lien avec la terre de Quingey? On peut dire cela belle enfant. En fait, j’ai ce nom depuis ma naissance. Lorsque mon frère a été sur le point d’être annobli, il a demandé s’il était possible que ce soit la baronnie de Quingey, puisque cette terre portait le même nom que notre famille, cela lui a bien évidemment été accordé.


Je fus estomaquée, je restai bouche bée, aucun son ne voulait sortir de ma bouche. Décidément, cette journée était pleine de surprises.


Donc… mon père était votre frère et donc… je suis votre nièce par la force des choses, balbutiai-je, mais que faites-vous par ici? Comment n’ai-je jamais entendu parler de vous avant aujourd’hui?

Je me tus et la regardai dans les yeux. Elle était vraiment belle, son regard était le même que celui de mon père... regard dont je me souvenais grâce au portrait que je portais dans mon médaillon.


Je te connais depuis bien plus longtemps que toi ma chérie, c’est certain. Tu es bien ma nièce Flora, la fille de feu mon frère Faross. Peu avant ta naissance et celle de ton pauvre frère Robin, ton père s'est confié à moi. Il se disait sur la fin de sa vie, malheureux d'avoir délaissé ta pauvre mère qu'il adorait et ne pas connaître ses enfants à venir. Il ne voulait surtout pas être un fardeau pour Fleur et a préféré disparaître de sa vie juste avant de mourir. Il m'a confié pour ton frère Robin et toi, ma chère Flora, des présents que je devais vous remettre à des périodes spécifiques peu après vos quinze printemps. Je n'ai malheureusement pas pu donner ceux réservés à ton frère mais je les ai gardés précieusement.
Pour répondre à ta question sur mon nom, je ne me suis pas fait connaître avant ma belle enfant car j’arrivais toujours trop tard sur le lieu où on m’avait dit que tu serais. Ce ne fut point facile. Ton père m’avait demandé de garder toujours un œil protecteur sur ta douce maman, Robin et toi.
J’ai appris sur le tard que Fleur avait décidé de partir pour Lausanne, ville qui l’avait vu naître ou presque. Lorsque je suis arrivée là-bas, la ville était en flamme. J’ai appris quelques jours plus tard que Fleur avait péri en donnant naissance à un petit garçon, que ton frère Robin et Aurore sa fille adoptive avaient péri lors de l’incendie et que toi, ma belle enfant, tu avais été enlevée par on ne sait quel brigand. J’étais vraiment peinée d’avoir failli à la promesse faite à ton père concernant ton jumeau et ta maman, mais j’étais résolue à te retrouver, peu importait si je devais remuer ciel et terre. J’ai d’ailleurs ragé quand je me suis rendue compte que le bouffon que ta mère avait épousé en deuxième noce n’avait pas pris toutes les mesures pour te retrouver.
Quelques semaines plus tard, à force de recherches et surtout de l’interception d’une colombe, je sus où tu te trouvais : Saint-Aignan. Tu étais saine et sauve et j’en étais ravie. Mon but était donc d’aller là-bas et de te mettre sous ma protection. J’ai eu malheureusement des contretemps qui m’ont fait arriver à Saint-Aignan que quelques semaines plus tard. Tu étais introuvable. Je me suis renseignée à la taverne municipale et j’ai appris que tu étais partie en voyage avec une Dame prénommée Nouchkas qui t’avais prise sous sa protection en attendant l’arrivée du bouffon qui t’avais adoptée et qui n’est jamais venu finalement te chercher, même s’il savait où tu te trouvais, puisque j’avais pris soin que ton message lui parvienne quand même.
J’étais fort désappointée, car je me faisais une joie de me faire connaître à toi, ma belle Flora. Personne ne sut où vos pas vous avaient menés, alors j’ai lancé des recherches et je sus peu après que vous étiez à Thiers. Je me rendis là-bas séance tenante pour me faire dire qu’une gamine de 6 ans avait été chassée de la ville car elle appartenait à un duché qui n’était plus les bienvenus sur leurs terres. J’en fus bien entendu choquée. Je me demandais où une petite fille comme toi se trouvait et ce que tu pensais. Je ne doutais point que cette nouvelle épreuve faisait partie de la goutte d’eau qui faisait déborder le vase.
Ma pauvre chérie, je sais que tu en as vécu des vertes et des pas mûres et que certains t'ont prise pour un lapin de trois semaines, alors que pour ton âge tu avais bien plus vécu que certains. J’aurai tellement aimé te réconforter. Par la suite, j'avais affaire en Bourgogne, j'ai appris par hasard que tu te trouvais à Nevers, le temps que j'y arrive tu en étais également chassée. La vie est parfois étrange...
Ce ne fut que quelques mois plus tard que j’ai su que tu étais retournée à Saint-Aignan pour entrer au couvent. J'ai donc pris contact avec la mère supérieure du couvent pour m'assurer que tu serais bien traitée et surtout de me dire quand tu en sortirais. Toutes ces années, j’espérais que tu sortes du couvent. Je t’ai même envoyé ton premier présent le jour de tes quinze ans. C’est peu après que tu es sortie.
J’étais coincée en Bourgogne pour des affaires urgentes mais j’ai engagé quelqu’un de confiance pour veiller sur toi à ton insu, même si parfois c’était par intrusion chez toi. Je suis navrée, mon but n’était pas de t’effrayer ou te donner de faux espoirs, car j’ai su dernièrement que tu avais confié à ton bien aimé Annaba que tu pensais que l’auteur de ces cadeaux mystères étaient feu ton père Faross, à cause des cartes qu’il m’avait laissé et qu’il avait signé d’un « F ».
J’espère que tu me pardonnes ma belle enfant. Maintenant que je suis auprès de toi, je souhaite toujours le rester et veiller sur toi comme feu mon frère le souhaitait.


Après qu’elle s’eût tu, je ne savais point comment réagir, car se faire dire par une belle inconnue qui ressemblait, maintenant je le savais, à mon père que j'étais sa nièce était la dernière chose à laquelle j'aurai pensé sincèrement. Je tentais de reprendre mes esprits et soudain le puzzle qui semblait encore si compliqué ce matin se résolvait d'une manière assez inattendue. Contre toute attente, je sautais dans ses bras en larmes, lui ouvrant totalement mon cœur.


Ma tante, si ce que vous me dites est vrai… je suis la plus chanceuse des jeunes filles. J’ai longtemps prié pour que quelqu’un se préoccupe de moi durant toutes ces années passées au couvent, et je croyais que j’avais été littéralement abandonnée. Maintenant en entendant votre histoire me concernant, je sais que vous avez toujours veillé sur moi, mais je me demande encore pourquoi vous avez gardé l’anonymat quand vous m’avez envoyé ces présents de feu mon père?


La jeune dame me réceptionna dans ses bras et me serra contre elle, comme l’aurait fait n’importe quelle mère ou tante pour sa fille ou sa nièce. J’y trouvais un grand réconfort, et le lourd fardeau que je m’étais imaginé sur mes épaules disparut petit à petit. Une nouvelle vie s’offrait à moi et je savais désormais que j’appartenais à une famille qui se souciait de moi et cette famille c’était Oriane., seule membre qui restait de la famille de feu mon père.

Ma belle enfant, il est hors de question que je t’abandonne. J’en connais un qui se retournerait dans sa tombe sinon et viendrait me hanter le restant de mes jours. Je suis heureuse de faire partie de ta vie Flora, sincèrement et je ne laisserai personne te faire du mal désormais. Je ne comprends toujours pas que ton tuteur n’ait pas tenu la promesse faite à ta pauvre mère de te retrouver, car oui cette promesse je l’ai appris par Éléonore, ta gouvernante quelques jours après l’incendie tragique de Lausanne. S’il était en face de moi, je lui ferai passer sa goujaterie!


Un sourire se dessina sur mes lèvres. D’après ce que maman m’avait raconté de mon père, ma tante semblait avoir le même caractère bien trempé et ne souffrait pas qu’on lui marche sur les pieds. Je lui racontais donc tout ce qui s’était passé durant ces neuf dernières années et la raison de ma sortie du couvent. Je lui parlais du dernier épisode avec mon tuteur, sa lettre, le renvoi de son garde par mes soins et la lettre que je venais de retrouver de Dame Idril, le Héraut de Franche-Comté. Je vis ma tante se crisper et s’emporter. Je l’exhortais à se calmer, il n’y avait pas mort d’hommes tout de même.
-Ma chère enfant, les terres de Quingey doivent te revenir, j’y mets un point d’honneur car c’était le souhait de ton père mais également de ta mère. Il est hors de question que ces terres restent sous tutelle de ce Léonin de pacotille qui t’a lâchement abandonné pour convoler de fleur en fleur!

J’eus un autre sourire en l’entendant parler de la sorte et bien elle n’avait pas sa langue dans sa poche, tante Oriane. C’était un vrai régal! Je lui fis part qu’Annaba m’avait également encouragé de prendre la route vers la Franche-Comté pour régler mon héritage, même s’il ne savait pas de quoi il s’agissait encore, étant donné le silence assez long de mon tuteur sur la question et surtout vu ce que son garde m’avait dit.


Très bien ma tante, nous irons en Franche-Comté. Le temps de l’organiser, je pense que nous pourrons partir d’ici quelques jours.

Ma douce Flora, je ne pourrai malheureusement pas voyager avec ton amoureux et toi car j’ai une affaire urgente à régler. Par contre, envoie-moi une missive dès que tu arrives à Dole et décris moi la situation que tu trouveras là-bas. Si je le juge nécessaire, je viendrai te prêter main forte à l’Hérauderie afin de m’assurer que tes intérêts soient protégés. Dans tous les cas, je vous rejoindrai là-bas dès que j’aurai réglé cette affaire qui m’empêche de voyager avec vous.


D’accord ma tante. Je ferai comme vous le dites.


Nous passâmes le reste de la journée à bavarder et je lui fis rencontrer celui qui avait ravi mon cœur, il y a peu. Elle le trouvait charmant avec des manières que peu dans ce monde avait. J’étais heureuse, vraiment depuis bien longtemps. Ce ne fut donc que le 20 mars que nous nous mîmes en route, soit 14 jours après cette merveilleuse rencontre avec ma tante Oriane. Annaba et moi, nous étions enchantés de ce voyage car il nous permettait de nous connaître mieux, nous traversâmes également des villes que je ne connaissais pas, comme Bourges, Sancerres, Sémur, Châlon, Dijon et Dole. Il était merveilleux de voyager, j’aimais cela mais pour ne pas incommoder mes clients réguliers, j’avais embauché deux merveilleuses boulangères pour mon fournil. Je savais que grâce à elles, la boutique était entre de bonnes mains. Je quittais Saint-Aignan pour un temps, le cœur léger.


Étant donné le dernier rp...j'ai préféré faire le rp rencontre Oriane/Flora ici-même, même si cela devait avoir lieu avec la joueuse d'Oriane. Elle est courant. Je vais poster les échanges faits à la HI ici même, afin de clore ce rp. Bon jeu

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Flora_
Flora_ a écrit:


Je venais à peine d'arriver en Franche-Comté, ma province native. Cette contrée éveillait en moi des souvenirs douloureux car elle s'associait à la perte de mes parents. Mon tuteur, le Vicomte Léonin de Monmouth, qui, pourtant avait su où me trouver après mon enlèvement, n'avait pas mis les moyens en œuvre pour venir me chercher. J'avais alors trouvé refuge à Saint-Aignan, village du duché berruyer, à l'âge de six ans. Aujourd'hui, le temps avait défilé et j'avais quinze printemps. J'étais tombée récemment sur une lettre que m'avait envoyé le Héraut à l'époque où on pouvait lire qu'à mes quatorze ans, je devrai recevoir la baronnie de Quingey en héritage comme l'avait souhaité ma douce maman, Fleur. J'avais repris contact avec mon tuteur qui m'avait dit qu'il avait tout mis en ordre et rassemblé tous les documents nécessaires pour me redonner les terres qui me revenaient de droit. Ce fut donc toute une surprise de savoir qu'il était absent de Franche-Comté. D'après les renseignements que j'avais pu recueillir, il était parti en bateau vers une contrée lointaine. Je m'étais donc mise en quête de trouver l'Hérauderie. Je m'étais d'ailleurs perdue à plusieurs reprises avant d'arriver au, semble-t-il, bon bureau. Je frappais à la porte avant d'entrer et me présenta.

Bonjour,

Je me prénomme Flora. Il y a encore quelques temps je portais le nom de mon père adoptif et tuteur, Léonin de Monmouth, mais j'ai décidé de reprendre le nom de mon père, Faross de Quingey. J'ai ici une lettre que m'a envoyé le Héraut, Demoiselle Idril de Sparte, alors que j'avais 6 ans et que je me trouvais à Saint-Aignan, après avoir échappé à mes ravisseurs.... mais cela est une autre histoire. Cette lettre disait que le Vicomte de Sellières serait le régent de la baronnie de Quingey jusqu'à ce que j'atteigne quatorze ans, d'où ma présence aujourd'hui, puisque j'ai maintenant quinze printemps. Si vous le souhaitez, je peux vous montrer cette lettre, je l'ai ici avec moi.


J'attendis qu'une des personnes présentes me réponde, afin de régler la situation.



Idril_de_sparte a écrit:

Depuis son bureau, ou elle planchait sur un arbre incomplet qui lui avait été remit et donc qu'elle devait compléter, La rondouillarde brunette entendit du bruit et laissa son travail pour accueillir le nouvel arrivant.


Flora_ a écrit:


Bonjour,

Je me prénomme Flora. Il y a encore quelques temps je portais le nom de mon père adoptif et tuteur, Léonin de Monmouth, mais j'ai décidé de reprendre le nom de mon père, Faross de Quingey. J'ai ici une lettre que m'a envoyé le Héraut, Demoiselle Idril de Sparte, alors que j'avais 6 ans et que je me trouvais à Saint-Aignan, après avoir échappé à mes ravisseurs.... mais cela est une autre histoire. Cette lettre disait que le Vicomte de Sellières serait le régent de la baronnie de Quingey jusqu'à ce que j'atteigne quatorze ans, d'où ma présence aujourd'hui, puisque j'ai maintenant quinze printemps. Si vous le souhaitez, je peux vous montrer cette lettre, je l'ai ici avec moi.



Le bon jour demoiselle Flora.
C'est moi-même qui vous ai écrit il y a quelques années, Idril de la Fiole Ebréchée de Valfrey, enchantée.

Mais venez, nous allons nous installer dans mon bureau pour continuer de discuter.


Après un court voyage jusqu'à son bureau, Idril présenta un siège à la demoiselle et lui proposa une boisson, avant de s'asseoir à son tour et de reprendre l'entretient.

Bien, reprenons.
Pour me prouver que vous êtes bien majeur, je vais demander au Vicomte de me le confirmer par écrit. Un détail ne vous en faite pas.
Ensuite je vous ferais un courrier de succession que vous pourrez transmettre au héraut de Franche-Comté pour que les registres soient mis à jour.


La jeune femme fit une pause.

Avez-vous des questions concernant cela ?


















Flora_ a écrit:


Je souris à l'arrivante qui m'invita dans son bureau. Je la suivis sans plus de façon après l'avoir saluée. Je me rendis compte que j'avais écorché son nom. J'en étais désolée.

Pardonnez-moi, si j'ai oublié une partie de votre nom. Je dois dire que je n'avais retenu qu'une partie.


Je lui tendis la lettre qui datait maintenant pour lui montrer.

Citation:
* Expéditeur : Idril_de_sparte
* Date d'envoi : 23/06/2011 - 14:22:38
* Titre : Succession

* Le bonjour jeune demoiselle,

Tout d'abords je vous présente mes excuses pour l'attente de cette missive.
Mais je tenais à vous écrire une fois la succession de la baronnie de vostre père terminée.
C'est aujourd'hui enfin chose faite, et je puis vous annoncer que le jour de vostre quatorzième anniversaire vous deviendrez baronne de Quingey.

En attendant ce jour le Vicomte Leonin de Monmouth sera régent de vos terres.
Copie de l'acte de succession lui a été remit de ma part, si vous le souhaitez je puis vous en faire parvenir copie aussi.

Cordialement

Idril de la Fiole Ebréchée de Sparte
Poursuivante ès Généalogie
Damoiselle de Dampierre et de Nommay


Je pris le siège qu'elle me présentait ensuite et écoutai ses directives. Il fallait qu'elle est la preuve de ma majorité. Elle souhaitait demander cette preuve à Léonin ce qui me surprit vu qu'il n'avait pas fait cas de moi depuis mon enlèvement il y avait maintenant neuf ans et lui fit savoir.

J'espère pour vous qu'il se souviendra de mon âge. Je dois dire qu'il n'a pas été des plus présents dans ma vie depuis mes six ans, pour ne pas dire absent. Vous pourriez sans doute contacter la sœur de cœur de feue ma maman, elle s'appelle Caro qui corroborera mon âge puisqu'en tant que médecin, elle a accouché feue ma maman de Robin et moi-même. Aux dernières nouvelles, elle était au Royaume de France. Vous pourriez sans doute la contacter par missive. Je ne doute pas qu'elle se fasse un plaisir de vous répondre.


À l'évocation de mon frère jumeau, les larmes me montèrent aux yeux. Je pris une profonde respiration pour faire passer cet instant d'émotion et de chagrin qui m'habitait encore. Je me tus.









Leonin a écrit:
Léonin, le Héraut ès Luxembourg était dans une pièce voisine, dans son propre bureau, à travailler un peu sur quelques documents qu'on venait de lui faire parvenir quand un de ses fidèles serviteurs, qui le suivait partout et qui était au courant de tout ce qu'il se passait autour du Vicomte arriva pour lui annoncer que sa fille adoptive était là.
Léonin se leva d'un bond. Qu'avait donc fait son fidèle garde ? Pourquoi ne l'avait t-il pas averti ?
Il sortit rapidement de son bureau et il prit le chemin de celui d'Idril. Il lui avait parlé il y a peu de sa fille et de son désir de lui rendre ses terres qui lui revenaient de droit. Il se disait qu'il pourrait en profiter pour faire les retrouvailles, enfin.

Arrivé devant la porte, il frappa, attendant qu'on lui permette d'entrer.



--Oriane_de_Quingey a écrit:
Après la mort de Faross, elle avait voyagé des années entières, trop longtemps au gout de certain, pas assez à son propre gout jusqu'au jour où un courrier lui parvint de sa nièce lui expliquant certaine situation au détriment de l'enfant de Faross et de Fleur.

Fleur, qu'elle avait rencontré au début de sa relation avec son cher frère, femme qu'elle aurait aimer connaitre davantage, après il était trop tard, devenue veuve elle avait épouser un bouffon plus âgé qu'elle et qui ne lui avait pas apporté le bonheur escompté.

A peine était telle en Auvergne en direction du Berry qu'un pigeon l'informa que sa nièce, aussi belle que fut son père et sa mère était déjà en Franche Comté pour demander l'heritage familial qu'elle aurait du recevoir depuis plus d'un an, flora requierait sa présence à la herauderie impériale et bien soit elle y serait.

Elle allait décliner son identité quand elle aperçut Flora qui présentait sa situation, un moment je restais à la regarder, belle jeune fille bientôt femme, Oriane se dirigea vers elle, un baiser sur le front de la jeune fille, un sourire à la personne présente.


Bonjour, Je suis Oriane. de Quingey, soeur de feu Faross de Quingey et Flora, sa fille legitime est ma nièce, je suis ici pour conseiller et surtout observer si la remise des terres de Quingey sera faite comme il se doit, cela fait un an que ma nièce aurait du les recevoir mais il parait que la personne qui en détient le douaire serait absent.


( n'etant pas encore en savoie, je passe par un personnage secondaire, vous pouvez m'envoyer des pigeons à oriane. si besoin est)



Leonin a écrit:
Il avait attendu quand une personne lui passa devant, lui marchant presque sur les pieds sans un seul mot d'excuse ou quoi que ce soit. Léonin haussa un sourcil, trouvant cette personne sans gêne, mais rien ne l'étonnait aujourd'hui. Alors, il entra.

Bonjour Flora. Je suis là, je ne t'ai pas oublié et je suis là pour te remettre tes terres comme je l'avais dit autrefois. Je suis content de te voir tu sais. Je vais pouvoir te rendre ce qui t'appartient.
J'aimerais bien, une fois que ce sera fini, que je te fasse un peu visiter et qu'on puisse se parler, j'aimerais te connaitre et tenter de te retrouver un peu, qu'en dis-tu ?


Regardant Idril, il la salua, discrètement.

Bonjour Idril et ... Bonjour Dame.



Flora_ a écrit:


Je fus si surprise de voir entrer tour à tour ma tante Oriane et Léonin qu'aucun son ne sortit de ma bouche. Comment se faisait-il que ma tante ait répondue si vite à mon courrier et que Léonin, que tous ceux que j'avais interrogé quant à savoir le lieu où il se trouvait m'avaient répondu qu'il était actuellement sur un bateau se dirigeant vers un lointain pays? J'avouai ne plus rien comprendre à la situation, mais bon puisqu'il était présent en chair et en os, je ne doutai pas que les affaires qui nous intéressaient se régleraient d'autant plus vite. Je me levais et embrassais ma chère tante que j'avais retrouvé il y a peu et pour la raison pour laquelle je désirais reprendre le nom de mon père, Faross de Quingey.

Bonjour ma tante, je ne vous attendais pas si rapidement. Je suis tout de même ravie de vous revoir. Vous pourrez sans doute aider le Héraut à y voir plus clair me concernant.

J'eus à peine le temps de dire ces mots que Léonin entré vivement dans le bureau du Héraut me salua également et se disait ravi de me voir en précisant qu'il ne m'avait pas oublié, ce à quoi je haussais les sourcils en pensant "mais bien sûr!". Je le saluai d'un léger mouvement de tête tout simplement sans grandes effusions.

Pardonnez-moi Dame Idril pour ces entrées impromptues. Je vous présente donc ma tante Oriane de Quingey, la sœur de feu mon père qui possédait à l'origine la baronnie de Quingey, et vous connaissez sans nul doute le Vicomte de Sellières.

Je me tus et attendis que le Héraut nous demande ce qu'elle avait besoin pour faire la transmission des terres. J'avouai que je me sentais un peu nerveuse et je me demandais si je serai à la hauteur de la gestion de cette baronnie qui me liait à feu mes parents.



Idril_de_sparte a écrit:
Son bureau était devenu un moulin ou quoi ?
Elle avait bien entendu des pas dans le couloir puis des coups à sa porte mais la seconde d'après d'autres pas s'étaient fait entendre et la porte s'était ouverte sur une femme inconnue.

Quand celle-ci se présenta, sans même s'excuser de son entrée cavalière dans le bureau, Idril ne pu retenir une petite moue en vu d'un problème qui allait suivre.

Léonin fit son entrée à son tour... et qui directement s'adressa à la jeune Flora.

Retenant un soupire, Idril se racla la gorge.


Hum, bonjour à tous.
Pour celles qui ne me connaissent point, je suis donc Idril de la Fiole Ebréchée de Valfrey, héraut ès généalogie icelieu.

Dame Oriane, enchantée.
Concernant vos propos, il n'y a une petite erreur, aucun douaire sur la baronnie, et encore moins un douaire avant succession.
Ici il y a un régent, ici présent, qui c'est occupé des terres de Quingey.


Autant mettre ça au clair de suite, sinon un coup à voir fleurir des douaires pour peu que quelqu'un passe dans le couloir et entende cela.
Reportant son regard sur les trois personnes, elle reprit


Quand à savoir si oui ou non le régent c'est soucié de la jeune Flora, ceci n'a rien à voir avec la succession.

Ben oui quoi, elle gère les familles la brune, pas les histoires de familles.
Elle ne releva même pas le reproche fait au régent de ne pas avoir rendu la baronnie, la demoiselle n'en n'ayant elle non plus pas fait la demande il y a un an mais a su trouver la hérauderie seule ce jour...


Dame Oriane, Vicomte, puisque vous êtes là je vais m'éviter de vous envoyer des courriers qui ne feraient que retarder la suite, le temps que vous les receviez puis que vous me répondiez etc.
Donc, pouvez-vous me confirmer que la jeune Flora ici présente est bien âgé d'au minimum 14 ans en 1 jours.

Demoiselle Flora, avant de continuer je me dois de vous informer d'une chose. Actuellement un texte est en discussion au seins de la hérauderie, dans nos bureaux privés, visant à ne plus accepter qu'une famille porte le nom d'un fief. Cela en vu d'éviter qu'un jour une famille puisse porter le nom d'un fief appartenant à une autre famille. Comprenez qu'aucun fief n'appartient ad vitam eternam(*) à la même famille.


Ceci étant dit, la rondouillarde brunette attendu les réponses, et surtout les réactions à ce qu'elle venait juste de dire.


(*) : excusez l'approximation de mon latin

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Flora_
Flora_ a écrit:


Je regardai tour à tour les personnes présentes dans la pièce. La seule évocation que le nom de mon père était affilié à une terre ne m'avait jamais effleuré. Ma tante m'avait parlé du nom de mon père à notre première rencontre. Après m'avoir raconté quel grand homme il avait été, j'avais tout naturellement voulu reprendre son nom. Je n'avais point connu mon père car il était décédé peu après ma naissance. Je ne me doutais vraiment pas qu'il était apparenté à la baronnie de Quingey. Je pensais naïvement que c'était un pur hasard que notre nom de famille soit également celui d'une baronnie. De plus, si Léonin ne m'avait point parlé dans sa dernière lettre qu'il souhaitait me remettre les terres de Quingey, je ne sais pas si je m'en serai souciée. Sans compter que j'avais retrouvé la lettre de Dame Idril avant de partir, qui annonçait que j'aurai dû la recevoir à quatorze ans. J'étais encore au couvent puisque j'en étais sortie peu après mon quinzième anniversaire. Ma tante Oriane et mon bien aimé Annaba m'avaient alors encouragée à aller en Franche-Comté pour reprendre en main la gestion de Quingey, après que je leur eus raconté que Leonin restait silencieux à mon message que devait lui transmettre son garde. Je ne m'attendais pas que ce fut si compliqué. À vrai dire, je ne sais si j'aurai fait le chemin de Saint-Aignan jusqu'ici si j'avais su.

Dame Idril, sincèrement, je ne savais point que le nom de famille associé à feu mon père était affilié à celui d'une terre. Ma tante Oriane, ici présente, porte également ce nom. Elle n'est pourtant pas baronne. Je pensais que c'était un pur hasard que notre nom de famille soit associé à celui de la baronnie. Je comprends parfaitement que vous discutiez d'un tel texte à l'Hérauderie et qu'un fief n'a pas une appartenance ad vitam eternam, mais que faites-vous quand ce nom porté avant l'obtention d'une terre est le même que ladite terre octroyée par la suite, car j'imagine que ce fut le cas pour feu mon père, sinon sa sœur, ici présente, ne porterait point ce nom?



--Oriane_de_Quingey a écrit:
C'était cet homme qui avait lâchement abandonnée la fille de mon frère Faross et de son épouse et qui maintenant venait lui faire des courbettes, cela l'aurait arrangé qu'elle ma douce nièce ne réclame jamais son héritage.

Je saluais le heraut, tout en posant ma main sur l'épaule de flora en signe de reconfort.


Dame idril, je puis confirmer que ma nièce ici présente à depuis un an passé l'age de 14 ans, que si son future époux et moi même ne l'avions enjoins à réclamer son héritage, jamais elle ne lui aurait été remise pour celui qui porte effrontément le titre de baron de Quingey partout, alors que comme vous dites, il n'en est que le regent, il est ma foi fort surprenant que personne de la herauderie ne lui en est signifié ce fait, il a usurpé un titre ne lui appartenant pas du tout.

Quand au nom de famille, cela a toujours été celui de notre famille, quand il fut décidé d'octroyer une baronnie à feu mon frère, le choix se porta sur ces terres présentement au vu qu'elle s'appelait du même nom.



Leonin a écrit:
C'était assez étonnant de voir débarquer cette bonne femme justement aujourd'hui, juste le jour où Flora allait hériter de ses terres. Comme par hasard, l'appât du gain, fait apparaitre des gens qui sortent d'on ne sait où ... Fleur ne lui en avait jamais parlé, ni Flora dans les lettres qu'ils s'étaient envoyés. Léonin se posait bien des questions à son sujet.

Idril, je confirme moi aussi que Flora a bien passé les 14 ans. Et contrairement à ce que raconte la demoiselle que je ne connais pas et qui comme par hasard débarque justement aujourd'hui, j'ai déjà pris contact avec vous, Idril, il y a quelque temps afin de savoir comment procéder pour rendre ces terres. Je tiens à préciser à la dame qui semble en savoir tellement sur moi, que je n'ai jamais signé "Baron de Quingey" et je n'ai jamais été reconnu en tant que tel. Je me suis toujours fait connaitre comme Régent de la Baronnie de Quingey, rien d'autre. J'ai géré ces terres avec toujours l'optique de les rendre dès que possible à sa propriétaire légitime qui est Flora et personne d'autre. Je les ai gérées au mieux en les faisant prospérer et je n'en ai retiré pas un seul denier.
Flora, tu pourra prendre contact avec l'Intendant actuel, qui pourra te sortir l'ensemble des livres de compte de toutes ces années, avec tous les détails.



Idril_de_sparte a écrit:
A peine le temps de répondre à la jeune Flora que sa tante prenait la parole, suivit de Léonin. Namého, ils allaient la laisser en placer une ou pas ?!

Bon, merci dame, merci Vicomte de me confirmer que la jeune Flora ici présente est bien majeur.

Regardant la tante, Idril fit glisser devant elle le courrier ramener par Flora.

Concernant l'héritage de la demoiselle Flora, je lui ai écrit moi-même dans cette missive qu'elle serait baronne à sa majorité. Venir ici et dire que personne ne l'avait informé est faux.
De plus la finalisation de l'héritage ne se fait pas automatiquement, la preuve vous êtes tous dans mon bureau, il faut donc que l'héritière nous disent à nous hérauderie qu'elle est majeur, et que ceci soit confirmé par d'autre personne.
Je puis aussi vous affirmer, dame, que le Vicomte ici présent m'a contacté bien avant la venu dans ce bureau de demoiselle Flora afin de connaitre les démarches pour finaliser la succession du baron Faross.

Quand à l'accusation d'usurpation de titre de la part du Vicomte, si vous en avez la preuve écrite il faut la montrer dame.
Mais je ne vais pas m'étaler sur ce sujet ce n'est point la raison de ce... rassemblement.


Bientôt la brunette aurait droit d'entendre que la Hérauderie ne faisait rien ou autre. Mais elle n'est que héraut ès généalogie elle, pas Maréchal d'Armes Royal, elle avait assez à faire avec sa greffe sans empiéter sur le travail de son supérieur.
Regardant la jeune fille, la rondouillarde héraut poursuivit.


Votre âge étant avéré par deux témoins, ceci est donc validé.
Vous êtes devant moi et je vous observe depuis tout à l'heure, je puis affirmer que vous êtes apte à la gestion de votre fief.


Posant ses mains jointes sur le bureau, elle continua

Pour le nom de famille identique au nom d'un fief, il y aura deux solutions.
Pour vous dire, il y a un autre noble dans le même cas que vous, à savoir son nom de famille identique à son fief. Après recherche de notre part, la Hérauderie, il lui sera proposé de modifier le nom de son fief vu qu'il y a une possibilité. L'autre solution est la modification du nom de famille.
Il y a peu de famille concerné mais toutes seront contacté et des solutions seront proposé au cas par cas.
cela répond-il à votre interrogation ?



Flora_ a écrit:


J'avais l'impression qu'on me prenait pour une jouvencelle sans cervelle. Comment expliquer qu'à l'âge de 6 ans, même si on reçoit une lettre qui stipule que vous allez hériter à l'âge de 14 ans d'un fief, on n'est pas forcé s'en souvenir sur le champ, encore moins après les épreuves que j'avais vécu et la longue retraite que j'avais entreprise au couvent. Je jetai un regard furtif à Léonin, il semblait surpris de voir ma tante Oriane. Je me demandais comment il le prenait, car oui elle avait mis un point d'honneur à défendre mes intérêts elle-même. D'ailleurs, à voir son air, j'avais l'impression qu'il prenait ma tante pour une usurpatrice, sans doute pensait-il que la terre de Quingey l'attirait. Il était tellement dans le champ si telle était sa pensée. Je n'avais certes pu le prévenir après le renvoi de son garde par mes soins, mais j'avais fait la connaissance de ma tante peu après cet épisode. C'était elle l'auteure des cadeaux mystérieux que j'avais reçus... présents que lui avait remis son frère Faross, peu avant de mourir. Elle m'avait expliqué qu'il en avait laissé deux exemplaires de chacun de ces cadeaux pour Robin et moi. Nous devions les recevoir pour nos quinze printemps. Je ne vois pas comment je ne l'aurai pas cru surtout que le dernier présent était l'épée que je portais présentement, objet créé par les soins de Faross, forgeron de métier. Je revins à l'instant présent pour écouter Dame Idril.

Merci Dame Idril. Ces renseignements nous sont précieux. Si vous me permettez je vais préciser quelques points à ma tante et mon tuteur ici présents en aparté. Je pense que c'est nécessaire et excusez-nous si ces arrivées non prévues vous ont dérangées.


Me tournant vers ma tante, je lui chuchotais pour qu'elle seule entende :

Ma tante, merci de prendre si à coeur mes intérêts. Votre présence à mes côtés depuis notre rencontre me réconforte. Apparemment, selon ce que vient de nous apprendre Dame Idril, les formalités pour me transmettre la succession de feu mon père sont en bonne marche. Il n'est donc pas utile de chercher querelle à qui que se soit.

Je lui fis mon plus beau sourire. Puis me tournant vers Léonin, je le pris à part dans un coin de la pièce :

Cher tuteur, vous ne connaissez point ma tante, il est vrai. Elle a voyagé énormément mais elle restait en contact avec feu mon père. Ma douce maman ne l'a connu qu'au moment de son mariage avec mon père Faross. Elles ne se sont pas revues depuis. Il est donc fort probable que maman ne vous en ait point touché mot. Vous rappelez-vous des présents mystérieux que j'ai reçus? et pour lesquels vous deviez m'aider à rechercher qui en était l'auteure? et bien vous ne serez point surpris de savoir qu'il s'agissait de ma tante ici présente, Oriane de Quingey. Présents que lui avait remis feu mon père peu avant de mourir pour me les remettre ainsi qu'à Robin quand nous aurions quinze printemps. Nous nous sommes finalement rencontrées et nous nous sommes tout raconter, d'où sa présence à mes côtés car feu mon père souhaitait que les terres de Quingey revienne à l'un de ses enfants. Robin n'étant malheureusement plus....

Ma voix se tut, je laissais échapper une larme à l'évocation de mon jumeau. Je pris une profonde respiration et je poursuivis :

Mon jumeau étant décédé, ma tante m'a dit que les terres me revenaient de droit et qu'il serait temps de les réclamer vu que j'avais plus de quatorze ans. Votre silence assez long cher tuteur a fait que je me suis déplacée ici tout simplement et ma tante devait me rejoindre à l'Hérauderie pour s'assurer que tout se passerait bien. J'espère avoir répondu à vos interrogations silencieuses et presque accusatrices.


Me tournant à nouveau vers le Héraut, je me rapprochai de son bureau et je lui souris.

Je pense avoir tout dit. Si je peux faire quelque chose d'autre pour vous, Dame, je suis à votre entière disposition. Pour le nom de notre famille, nous verrons à ce moment-là. Pour le moment, ce n'est point la question du jour.



Leonin a écrit:
Finalement, une fois le mauvais moment passé et les quelques explications faites à la Dame qu'il ne connaissait pas, Léonin préféra ne pas en ajouter, la situation était bien assez difficile pour tout le monde, y compris pour lui. Se retrouvant en apparté avec Flora, il l'écouta avec attention, puis il lui répondit, sourire aux lèvres, car il était quand même heureux de la revoir.

Non, je ne la connaissais pas, ta maman ne m'avait jamais parlé d'elle, pourtant elle m'avait parlé de beaucoup de choses sur sa famille, ses amis. J'avais même anobli un de ses amis pour qu'il puisse se marier avec sa compagne. Ca date d'il y a bien longtemps tout ça ... Enfin bref ... Oui je m'en souviens bien des présents que tu as reçus et j'ai mené mon enquête. Je n'avais pas pensé à cette possibilité-là et personne ne m'en avait parlé. Maintenant que je sais tout ça, je ne suis pas surpris, non.


Il soupira quand elle parla de Robin, un pincement au coeur en se rappelant de cette sombre journée où Arthur était né mais où il avait perdu gros.

Oui, elle a raison, les terres te reviennent de droit, complètement. Pendant toutes ces années je les ai gérées au mieux et j'ai fait en sorte que tu puisse y habiter dès maintenant. J'ai fait en sorte de garder le personnel et j'ai fait restaurer le château. Tu verra, il est très beau et pas très loin de mon petit château de Thoraise. Tu vois, je suis allé voir Idril que je connais bien depuis longtemps, pour lui en parler. Je devais t'envoyer une lettre pour t'expliquer la marche à suivre, mais j'ai appris que tu étais en Franche-Comté, alors je suis venu au triple galop.
Si tu as besoin d'aide, de conseils, n'hésite surtout pas, je serais là pour t'aider.


Puis il la laissa aller pour continuer la discussion, espérant que tout se déroule au mieux.



Idril_de_sparte a écrit:
Le temps que les petites histoire de famille s'arrangent... ou non... Idril rédigea l'acte de succession finale.

Citation:
CERTIFICAT FINAL DE SUCCESSION NOBILIAIRE

Conformément au testament de Fleur de Monmouth, baronne en douaire de Quingey, rédigé par ses soins le 26 janvier de l’An de grâce 1459, sa fille Flora, désormais majeur, hérite de la baronnie de Quingey conformément à ligne héréditaire provenant de feu Faross.


Flora devient donc de plein droit Baronne de Quingey ce qui lui donne le droit de porter le fief, ainsi que d’avoir les privilèges dudit fief.

Le régent de la baronnie perd de ce fait tout droit sur ledit fief.

Fait le 2 avril 1461 à Aix la Chapelle
Par Idril de la Fiole Ebréchée de Valfrey
Hérault ès Généalogie



Demoiselle Flora, voici pour vous.
Vous voilà officiellement baronne de Quingey.






Flora_ a écrit:


Je fus agréablement surprise par la célérité de Dame Idril. Pendant que je discutais en effet avec ma tante et Léonin, cette dernière avait rédigé le certificat final de la succession. Elle me le tendit peu après que je sois revenue vers son bureau. Je le pris et le lus. Tout était conforme et je la remerciais comme il se devait.

Je vous remercie pour tout Dame Idril et surtout pour votre diligence. J'aimerai que vous m'expliquiez, si vous le pouvez, en quoi consiste les devoirs et obligations d'un noble en Franche-Comté. J'aimerai également savoir quels sont les privilèges qui y sont attachés comme stipulés dans ce certificat. Et pour finir, existe-t-il un blason quelconque pour la baronnie? si oui, à qui dois-je m'adresser pour le demander?

Je lui souris, mes dernières questions auraient sans doute pu avoir une réponse auprès de Léonin, mais je préférai les connaître du Héraut-même. Après tout, il valait mieux connaître toutes les règles pour savoir ce qui m'attendait à proprement parler.

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