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[RP] Stakhanovisme & bienséance – Acte II

Ingeburge
Une pause significative fut observée après la réception d'Alinéa de Raveline car Actarius et Ingeburge avaient encore quelqu'un à recevoir pour la charge de Maître des Cérémonies, il convenait donc de s'aérer l'esprit et de se détendre. La duchesse d'Auxerre passa cet intermède récréatif en dehors de la pièce réservée pour les entretiens, peu désireuse de se retrouver seule, en tête-à-tête, avec le vicomte du Tournel, ne faisant ainsi que retarder un rendez-vous qui aurait forcément lieu car elle devrait bien à un moment ou à un autre, confronter son opinion, son ressenti, son jugement quant à la prestation et l'impression laissée par la jeune Angevine. Cet instant viendrait, pour sûr, mais rien n'obligeait à ce qu'il fût immédiat et elle mit tout en œuvre pour justifier son retrait espérant ainsi qu'il n'éveillerait nul soupçon chez le pair et elle prétexta pour ce faire la nécessité pour elle de consulter Elianor de Vergy, Intendante des Menus Plaisirs, car durant la rencontre avec Alinéa, une idée relative aux festivités du dimanche douze juin avait germé en son esprit : elle ne pouvait patienter et attendre plus longuement, il fallait absolument qu'elle s'en ouvre à Son Altesse Royale et elle savait celle-ci dans les parages, en les appartements qui lui étaient réservés plus précisément et rien n'était certain quant à la durée du séjour parisien de la dauphine, et puis, nul crainte à entretenir, elle ne serait pas longue, cela leur permettrait en outre à tous deux de se délasser à fond et du reste, il suffisait de lui envoyer un garde dès lors qu'il voudrait reprendre.

Mais il n'y eut pas besoin de mander un garde à la recherche de la duchesse d'Auxerre, car n'ayant nullement de voir Elianor dans les délais les plus impératifs pour absence de motif assez puissant pour le recommander, celle-ci erra en fait dans les couloirs, non loin de la pièce, faisant semblant d'être attendue quelque part dès lors qu'elle croisait quelqu'un et pressant ainsi le pas afin de donner le change et, au bout d'un délai qu'elle estima raisonnable, elle réapparut dans la salle d'entretien, lança d'un air affairé au gardien :

— Nous pouvons désormais recevoir Orphelya Krakov Valbony, faites là entrer, je vous prie.

Puis, toujours prétendument occupée, elle vérifia le tombé d'une tapisserie, ajusta le pan rebrodé alors qu'il n'en était nullement besoin puis elle gagna finalement sa place, estimant que le temps qu'elle s'installe et qu'elle fouille dans la reliure afin de dégotter la lettre de candidature d'Orphelya, celle-ci aurait fait son entrée sans qu'elle-même eût besoin de se préoccuper du Grand Chambellan.
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Orphelya_valbony
[Azincourt]

Une annonce, des lettres, de la patience et de la panique. La jeune femme trainait dans son village, s’occupant de sa marmaille qui s’amusait à la faire tourner en bourrique.

Ca faisait plusieurs semaines qu’elle avait rédigé une lettre pour une certaine candidature.

Lorsqu’elle avait écrit cette fameuse lettre, elle avait dû parler d’un tas de choses qu’elle aurait pu faire dans son passé. Animatrice, organisatrice de bal… C’était beau hein ?
Et encore, ça remontait à un petit moment, alors pour se rappeler de ça...C'était chose impossible pour la caboche de Phé. Mais qu’allait-elle dire aux nobles qui seront en face d’elle lors de l’entretien.

Les jours avaient passés sans avoir des nouvelles de la part d’un certain Actarius. Il l’avait oublié. Tant pis, elle vaquerait à ses occupations, aussi ennuyantes soient-elle.

Les enfants se chamaillaient à dans les rues, et Phé commençait à perdre vraiment patience. Ses joues virèrent au rouge-tomate-sortie-du-jardin.

« Nom d’une… Louis ! Pépin ! Arrêtez ou…Ou je vous colle deux heures de lecture chez les vieillards à côté de chez nous. »

C’était la seule punition qui avait un effet radical sur ses marmots. Ils avancèrent, les oreilles basses jusqu’à la maison. Elle avait un sourire diabolique. Qu’est-ce qu’elle aimait se faire respecter.
Un courrier sur le pas de la porte. Qui pouvait lui écrire ? La justice encore ? Les Artéssiens étaient friands des procès pour des âneries… Elle prit la lettre en tremblant, peur d’une quelconque mauvaise nouvelle. Sait-on jamais qui pouvait être l’auteur.
Il y avait un seau, un seau qui ne lui disait malheureusement pas grand-chose, la gorge maintenant nouée, elle dégrafa le petit morceau de cire pour lire la missive. Au fur et à mesure que ses yeux parcoururent le parchemin, son sourire s’élargissait. On venait de la convoquer ! Mais attention ! C’était au Louvre ! Paris.
Phélya voulait sauter de joie, mais vu la figure déconfite de ses mioches, elle garda ça pour elle et monta se préparer dans sa chambre. A l’aube, elle partirai, et elle arrivera au bon moment, c'est à dire dans plusieurs jours.

« Mes chéris, vous allez chez Papa et vous dites à celui-ci que votre Môman a un rendez-vous des plus importants ! »

Les gosses expédiés chez leur père, Phé allait pouvoir rassembler ses vêtements, de la nourriture, et aller récupérer sa monture dans la grange de la taverne municipale.


[Arrivée au Louvre]


Vêtue d’une somptueuse robe verte, couleur qu’elle appréciait fortement. Les cheveux relevés en chignon bien serré ! Aucun cheveu n’allait jouer au rebelle. Parfait, il fallait qu’elle soit parfaite.
En se pavanant dans les couleurs, elle tentait de trouver quelqu’un pouvant la renseigner. C’est qu’elle ne tenait pas à avoir les pieds abimés avant l’entretien, et voir une jeune femme qui boitait, ça n’allait pas faire bon effet.

Phé avait prit une mauvaise habitude de se mordiller la lèvre du bas lorsqu’elle stressait et pour une fois, il y avait de quoi. Elle n’avait strictement rien préparé. Fallait-il prévoir un discours ? S’entrainer à parler à l’oral ? Savoir utiliser le bon vocabulaire ? Hé ! Il fallait s’incliner ? Tant de questions dans sa petite tête. Une femme du peuple n’allait jamais égaler une noble, et savait qu’au fond, elle s’était déplacée pour rien. Phé, pourtant était du genre coriace, et bien décidée. On lui avait tant répêté « On a rien sans rien » ou « Qui ne tente rien, n’a rien ». Alors allons-y.

Un garde passait dans le couloir et avait prononcé son nom. C’était elle Orphelya Krakov Valbony ! Oui ! Elle était là. Relevant le pan de sa robe, elle se dirigea, à la hâte vers le garde qui lui ouvrit la porte. Derrière cette porte, son sort allait être scellé.
Elle passa ses mains sur sa robe pour la remettre correctement, vérifia sa coiffure, et s’essuya par avance le front.

« Bien le bonjour, Monsieur, Madame. »

Il y avait une petite phrase qui passait dans sa tête « Surtout, parles doucement ma fille ! Surtout n’en fais pas trop ! »
S’approchant de ses interlocuteurs, elle s’inclina respectueusement, la tête basse, le regard vers le sol avant de se relever et regarder les personnes face à elle. Ca c’était la Grande Cour. Elle rougissait rien qu’à l’idée de pouvoir parler avec eux.


« Je me nomme Orphelya Krakov Valbony. Merci d'avoir accepté ma candidateur.»

Avec tout ça, la jeune femme n’avait même pas prit le temps d’admirer l’endroit où elle était. Jamais elle n’avait cru aller à Paris..Jamais elle ne pensait se balader dans une bâtisse aussi magnifique.

Et là? On fait quoi? On se regarde dans le blanc des yeux. Elle souriait légèrement à l'assistance en attendant des questions ou autre...

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Actarius
Tandis que la Bourguignonne s'était éclipsée, le Vicomte lui s'était déjà plongé dans la lecture de la seconde missive de candidature. Et l'aveu qui y figurait relevait de la plus pure des vérités. La demoiselle n'avait pas l'habitude de rédiger pareille lettre et cela demeurait facilement décelable par ce côté droit au but et succinct à l'extrême. De ce mot, qu'il rangea soigneusement avant le retour de sa maniaque de Grand Maître des Cérémonies, le Grand Chambellan en retira plusieurs enseignements ou plutôt des intuitions qui, pour certaines, se confirmèrent bientôt avec l'arrivée de la jeune Artésienne.

Le visage du Phénix, toujours aussi fermé, toujours aussi peu cordial, se dérida quelque peu. D'un léger hochement de tête, il répondit à la salutation aux contours très franchouillards et d'un geste de la main, l'invita à prendre place
. Bienvenue au Louvre, Mestra Krakov Valbony. Là encore, il entra dans le vif du sujet. Précisons toutefois que les propos qui suivirent ne furent ni prononcés avec dédain, ni avec un air furieusement outragé. L'étiquette, lui-même avait dû l'apprendre. Il est convenable de ne pas user du mot "Monsieur" envers un Pair de France, on préféra plutôt "Votre Seigneurie". De même "Madame" n'est pas indiqué lorsque l'on s'adresse à une Princesse impérial, "Votre Altesse" serait bien plus approprié. Et si les titres vous sont inconnus, alors utilisez la fonction "Monsieur le Grand Chambellan" "Madame le Grand Maître des Cérémonies". Ou l'art de mettre à l'aise une personne en quelques instants. A ce moment fatidique, un léger sourire qui se voulait rassurant, poignit sur ce faciès si rude. Mais cela s'apprend.

Quatre autres personnes ont postulé à la fonction que vous briguez. La concurrence sera rude et pour nous le choix sans doute difficile. Ceci dit, la première interrogation qui m'est venue à la lecture de votre candidature concerne votre nom.
Là, ça devenait franchement cruel, mais le Phénix était franc et préférait crever les abcès au plus vite pour poursuivre dans la sérénité, du moins le faisait-il en maintes occasions et cet entretien ne fit pas figure d'exception à cette règle de caractère. Krakov... J'ignore si ma mémoire me fait défaut, mais ce nom évoque pour moi une famille de brigands notoires et de gens peu soucieux des lois et de leur respect. Les perles de "Sienne" du Languedocien demeurèrent fixées sur le regard de l'Artésienne. On y lisait aucune animosité, mais sans doute ce qui pouvait s'apparenter à une profonde curiosité. Les temps changent évidemment. Le passé ne correspond plus forcément au présent et j'ai même auditionné pour certains postes des brigands repentis. Néanmoins, j'aimerais en savoir plus sur vous et votre histoire avant de poursuivre.

Etait-ce là un premier test ? Une premier tison balancé pour endurer la résistance au feu de celle qui aurait sans doute pris les traits d'une malheureuse victime passée à l'interrogatoire pour un auditeur extérieur à la scène ? Peut-être, peut-être pas. Le regard, la gestuelle du Grand Chambellan n'offraient aucune réponse. Hormis ce léger sourire, qui s'était rapidement estompé, aucun signe palpable ne pouvait amener à une réponse avec certitude. Restaient la conviction et le ressenti personnels de l'Artésienne. Le doute prendrait-il place ? La fierté, la colère ? Sadique le Pair de France ? Sans doute un peu. A savoir si il en était conscient ou non, cela demeurerait une autre question sans réponse.
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Orphelya_valbony
Son interlocuteur l’invita à prendre place et se mit à parler. Elle tendit l’oreille avec attention pour ne rater aucun mot.

Mais son visage passa du rouge au blanc rapidement. Le Grand Chambellan lui avait fait une remarque des moins agréables. Soit. Elle n’allait certainement pas s’excuser après des paroles aussi peu polies. Elle me disait donc dans sa tête que la noblesse se prenait sans arrêt pour des personnes différentes, hors un homme reste un homme, mais elle préféra se mordre la langue pour ne rien dire.

Elle avait d’un seul coup le visage fermé quand il commença à blablater de son nom de famille. Peut-être que ce nom en disait long sur elle, mais après tout, si son nom avait dérangé le Chambellan, elle ne serait pas là, à passer un entretien pour un rêve impossible.
Sa gorge semblait s’être asséchée en deux minutes, mais elle garda la tête droite avant de répondre, avec sincérité à la question de l’homme qui se tenait en face d’elle. Être naturelle, voilà ce qu’il fallait faire.
En forçant un petit sourire sur ses joues, elle ouvrit la bouche.


« Bien, si je devais me présenter, je dirai en premier lieu que j’ai repris ce nom il y a peu de temps. Certes, mon père était un ancien brigand, ce nom est connu de partout, mais je ne l’ai guère connu. J’ai retrouvé mon frère, Messire Blink et qui m’a permit de porter le nom de mon père, même si celui la est entaché par un passé douteux et sans doute très honteux, mais ce n’est guère le mien. Je ne connais donc pas l’histoire de la famille. »

Elle afficha un sourire ravi. Elle n’allait pas utiliser les formes, c’était qu’une femme du peuple.

« Quant à mon histoire, je suis une Artésienne d’adoption, mais Celte de naissance. Je ne connais pas la politesse qu’il faut employer envers de grandes personnes, en ayant peu côtoyée malheureusement. J’ai longtemps œuvré pour mon Comté en travaillant avec les Bourgmestres de l’époque, ainsi qu’au niveau Comtal en participant activement à l’animation de celui-ci, et dans la politique. Pour terminer, j’ai à ma charge trois enfants, trois petits garçons sans doute mieux éduqués que moi d’ailleurs. »

Elle regarda franchement le Chambellan. Peut-être avait-elle répondue de travers, mais elle a été sincère du début de la fin. Qu’aurait-il à dire de plus ? Elle semblait néanmoins plus calme qu’au début.
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Actarius
Le Grand Chambellan se dérida tout à fait. Et enfin son accent d'oc devint plus chaleureux. Non pas que son humeur morose s'était améliorée, mais la jeune Artésienne avait piqué sa curiosité et son intérêt. Elle avait offert une belle contenance à une entrée en matière pourtant extrêmement difficile à négocier.

C'est un acte courageux que de prendre un tel nom. Pour dire vrai, je n'aurais pas agi autrement à votre place. Ce n'est ni un nom, ni le passé de nos parents qui nous définissent, mais nos actes. Le Vicomte se tenait parfaitement droit, le regard toujours rivé sur cette demoiselle à l'avenir certain. Vous avez su faire face avec contenance et en demeurant courtoise à deux "piques" plutôt directes de ma part, je vous en félicite sincèrement. Personnellement, je ne suis pas excessivement à cheval sur l'étiquette et son respect à mon égard. Par contre d'autres le sont beaucoup plus et il est nécessaire pour occuper une fonction à la Cour de connaître la manière de s'adresser à une personne. Mais comme je vous l'ai dit cela s'apprend et avec de l'envie, de la curiosité, on peut tout apprendre.

Le Phénix, car ainsi surnommait-on le Mendois en référence au phénix d'or qui ornait ses couleur, marqua une légère pause, le temps de se rafraîchir le gosier avant de continuer sur sa lancée explicative. Faire face à des gens pas toujours agréables et d'une rare fierté, mais influents fait partie des risques du métier, oserais-je dire. Une erreur dans la manière de s'adresser à eux, et ce peut être un flot méprisant auquel il faudra faire face en tachant de ne pas entrer dans la provocation ou le conflit, de demeurer stoïque, courtois sans montrer un quelconque signe d'agacement. Typiquement le genre d'attitudes que pouvait imaginer ou qu'avait vécu le Vicomte face à certains noms plutôt connus du Royaume de France. Oui, lui aussi avait dû ronger son frein, serrer les poings et prendre sur lui malgré ses profondes envies de laisser éclater la violence, dont il était coutumier et mestre sur les champs de bataille.

Le Grand Chambellan joignit ses mains et poursuivit sans se départir d'une sérénité évidente et d'un enthousiasme visiblement grandissant. Oui, les entretiens lui plaisaient. Il aimait piéger, il aimait parler autant qu'écouter et observer les mécanismes de défenses de ses interlocuteurs. Et cela était d'autant plus aisé lors d'entrevues très formelles lors desquels, il n'avait pas à entrer ou à se laisser porter malgré lui dans un registre plus passionnel. Pourquoi vous dis-je tout cela ? Parce que si les "autres" peuvent se permettre des rustreries et des familiarités, nous, gens de la Maison Royale devons nous montrer exemplaires aussi souvent que faire se peut, pour ne pas dire tout le temps. Brisant l'étreinte de ses mains, il saisit la missive de candidature et arriva cette fois précisément dans le vif du sujet. Vous nous avez écrit que vous avez eu l'occasion d'organiser des réceptions et des animations au sein de votre comté. Pourriez-vous nous en dire un peu plus là-dessus je vous prie ?
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Orphelya_valbony
Phélya qui se tenait face au Grand Chambellan venait de la féliciter. Elle avait apprit à rester de marbre, même dans le plus pire des cas, et il y en avait eu des cas similaire à celui-ci. On l'avait ridiculisé lors de son anoblissement, lorsqu'elle avait dignement posé le genoux au sol. On lui avait refusé l'anoblissement pour des raisons de couches! Et elle était parti, face à beaucoup de monde, la tête droite. Elle tenta de sourire mais également de l'écouter, les souvenirs, c'est pas toujours bon.

"Je sais parfaitement que cela s'apprend, sinon vous n'auriez pas accepté une gueuse..."

Franche? Il le fallait après tout, il n'avait pas ménagé ses mots face à elle, elle non plus voilà.
Elle n'allait pas raconter sa vie quand même..Mais pourtant, elle se mordit la langue à plusieurs reprises pour ne pas lui dire qu'elle connaissait cela, que même si elle n'étais pas de la Cour, elle savait rester stoïque, neutre...

"Bien, je sais très bien qu'il y a une manière tout à faire différente que celle que j'utiliserai pour parler à mes enfants,
cela va de soir."

Phélya jeta un coup d'oeil à chaque mouvement du Chambellan avant de le voir saisir sa lettre. Elle ne se rappelait guère ce qu'il y avait écrit dedans mais son interlocuteur lui posa une question qui la fit sourire.

"En Artois, nous avons un Cabinet des Divertissements, malgré que je travaillais pour mon village, je me suis mise à œuvrer pour le Comté. J'y ai fais plusieurs animations comme la Course de fût, ou bien j'ai organisé la célèbre Mise aux Enchères des Membres du Haut Conseil pour pouvoir aider celui-ci. J'ai récolté une belle somme, je dois l'admettre.
Pour d'autres animations, j'ai aussi fais une carte aux trésors géante dans mon village...
Or de ça, j'ai également organisé des réceptions dans mon village pour de diverses occasions, je me suis occupée du banquet jusqu'aux bougeoirs en passant par la couleur des rideaux de la salle de réception."


Rapide, bien expliqué, du moins elle l'espérait. Elle fixa le Chambellan en attendant des remarques, aussi désagréables les unes que les autres. Petit sourire figé sur ses lèvres. Phélya semblait maintenant vraiment calme et apaisée, rien n'allait l'atteindre. L'insulte au début de l'entretien avait réussi à la mettre dans l'ambiance mais il ne connaissait pas la candidate.
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Ingeburge
Depuis le début de l'entretien, la duchesse d'Auxerre était allée de surprise en surprise et quand elle jugea qu'il était bon pour elle d'intervenir, elle eut bien du mal à articuler quelques paroles. Cet étonnement qui ne la quittait pas n'avait pas débuté avec cette hostilité instantanée qu'elle avait ressenti dès lors qu'elle s'était trouvée en présence d'Actarius sans parvenir à trouver si cela venait d'elle ou de lui mais par un flot de couleur, du vert plus précisément, et si elle avait appris à ne plus s'émouvoir de cet outrage à sa vue quand elle croisait la dauphine de France qui prisait par-dessus tout cette teinte, il n'en demeurait pas moins que chez d'autres, cela la choquait tout autant, surtout chez les gens de condition manifestement inférieure. Elle en fut ensuite pour ses frais quand un « madame » lui fut servi, nature, sans fioriture et son émoi se marqua par un sourcil haussé et une réplique qui ne sortit point car elle avait été devancée par un Grand Chambellan décidé à en découdre. Celui-ci aussi était pour elle une source de stupeur alors qu'elle l'observait du coin de l'œil en train de s'en prendre à Orphelya. Elle l'avait déjà vu en grande forme et sa victime d'alors avait été elle-même mais cela n'avait pas été suffisant pour qu'elle crût cela possible, pas assez répété pour qu'elle estimât qu'il pouvait être aussi sévère alors qu'au fond d'elle, elle sentait qu'elle avait occulté cette part sombre qui existait en lui, restée comme elle l'était sur leur première rencontre et l'impression chaleureuse qui avait émané de lui en cet instant.

Un frisson rétrospectif la prit et elle saisit l'occasion que lui donna la nouvelle insolence de la Valbony pour prendre la parole et ainsi écarter des pensées qui l'amenaient sur la mauvaise voie alors qu'elle avait tâché de reprendre des forces avant ce nouvel entretien :

— Par ma foi, vous avez la langue plutôt agile.
La saillie avait été lancée d'une voix légèrement rauque et aux inflexions neutres.

Le visage de la Prinzessin était tout aussi imperturbable et ses yeux morts plantés dans ceux de l'Artésienne, elle s'expliqua :

— Il est pourtant des occasions où il faut savoir se taire et accepter les remarques et les conseils, d'autant plus lorsque ceux-ci sont dispensés avec amabilité. Votre répartie était donc pour le moins déplacée.

Et, une question vint, au cas où, car pour l'heure, elle entretenait de grands doutes :
— Animations villageoises, donc, fort bien mais avez-vous idée des personnes que l'on est amené à rencontrer lorsque l'on rentre à l'Office des Cérémonies de France?

Nul mépris pour autant, juste le besoin de comprendre.
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Orphelya_valbony
Phélya, droite comme un piquet ne s'était pas spécialement attardé sur la jeune femme en face d'elle, qui semblait plutôt muette.
Il y eut comme un froid dans la salle, déjà qu'elle se sentait pas à l'aise, elle faisait l'effort de rester. Elle regardait l’assistance avec un petit sourire tout de même, ne pas faire comprendre qu'elle avait peur d'eux, et pourtant il en fallait...
Puis une remarque l'agaça au plus haut point et le fit sans doute comprendre dans son regard. Elle ne supportait pas qu'on la rabaisse car elle n'avait pas de titre à l'arrière train, pas de grandes robes et des bijoux à gogo, mais elle en savait sur la vie!
Il y avait des remarques qu'on pouvait laisser passer, sourire et continuer, mais d'autres où il fallait répondre. Quoi que, avait-elle dit quelque chose de déplacer? Non! C'était la pure et simple vérité. Chacun des deux voulaient la blesser, et ça n'allait pas marcher de si tôt. Après tout, elle n'était que gueuse, et eux, nobles, elle ne connaissait rien au monde, mais penser qu'au moins, on pouvait la respecter et la laisser parler. Qu'avait-elle dit de regrettable?
Sous la table, elle tirait sur sa robe pour ne pas exploser et rester digne malgré les petits piques. Elle avait des questions à leur poser, mais à son avis, on allait prendre ça pour une répartie pour le moins déplacée, alors elle se tut.

Comme d'habitude, les nobles passaient du coq à l'âne et poursuivit sur ses paroles par rapport aux réceptions. Elle se mordit la langue fortement pour ne pas dire de bêtises et réfléchir à sa réponse. On surveillait le moindre mot de travers.


"Ma foi, on doit bien y rencontrer la Haute Noblesse, peut-être la Reyne, et les conseillers de la Cour, on doit aussi rencontrer la Cour entière, du moins, je le suppose. Que des personnes hautement placées, celles qui s'habillent de façon élégante... Ce n'est point la même chose qu'une animation au village, c'est sûr. Mais néanmoins, qu'on soit noble ou pas, on doit bien manger la même chose, mais la cuisine doit être mieux élaborée."

Petit sourire, l'entretien allait sans doute se terminer. Elle commençait à regretter de s'être frotté une fois de plus à une noblesse sans cœur, mais ne le fit surtout pas comprendre. Elle attendait d'autres questions...

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Actarius
Le Vicomte se contentait d'écouter et d'observer désormais. Les bras toujours croisés, il demeurait d'un marbre neutre quand bien même il avait remarqué l'insistance de l'Artésienne sur certains points, aussi ne fût-il pas long à rebondir lorsqu'elle eût terminé sa réponse.

Vous avez en partie raison. Mais malheureusement, les nobles ne mangent pas comme les paysans. Ils sont cependant faits de chair et de sang. Vous semblez avoir un ressenti certain sur la noblesse. C'est plutôt fâcheux. Je suis de naissance roturière, les manières, l'étiquette j'ai dû les apprendre. Et j'ai commencé comme vous en organisant des animations de village en Languedoc, ce que je faisais encore jusqu'à récemment. Vous pensez peut-être que je vous méprise, ce n'est pas le cas. Par contre je suis inquiet. Cette fonction exige une connaissance de l'étiquette, de certains usages. On peut compenser l'ignorance par l'apprentissage, mais si chaque remarque, conseil ou consigne venant d'un noble est un problème pour vous, je ne vous cache pas que ce sera difficile.

Le Vicomte se rafraîchit le gosier, puis reporta son regard de Sienne sur la postulante. Si la noblesse était une condition, si j'estimais qu'il n'y a pas de roturiers capables d'occuper la fonction que vous briguez, vous ne ne seriez pas là. Mes officiers sont tous traités de la même manière, nobles ou roturiers. L'office ne fonctionne pas comme une tyrannie et tout le monde peut s'y exprimer librement. Ce qui explique que l'ambiance y est agréable et les conflits rares. Bref, si vous placez la noblesse en ennemie et que chaque mot issue d'elle est source de mécontentement, alors votre place n'est effectivement pas au Louvre et je le dis sans arrière-pensée, je préfère être franc. Ceci m'amène à une autre question. Le Phénix but une nouvelle gorgée et poursuivit. Le Maître des Cérémonies n'est pas indépendant, il aide, discute, présente ses idées et collabore avec le Grand Maître des Cérémonies qui est son supérieur hiérarchique. Est-ce que le fait de devoir suivre des consignes, accepter des remarques et des corrections est un problème pour vous ?
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Orphelya_valbony
Phélya regardait à nouveau l'homme qui semblait vouloir parler. Elle l'écouta, tira l'oreille avec attention. Ne sait-on jamais si il lui balançait un autre petit pique.
Celui-ci parla comme ci de rien n'était mais ressentit quand même une autre remarque.


"Si je puis me permettre, car nous sommes là pour un entretien, j'aimerai dire que j'ai nullement cherché à trouver une répartie, mais je disais ce que je pensais juste, tout comme vous... Peut-être pas de la bonne façon, je m'en excuse, mais je ne suis pas là pour vous agresser, sachez le."

Petit arrêt avec un sourire gêné, décidément, elle sera passer par tous les états.


"Je n'ai rien contre la noblesse, à part celle qui se permet de réduire les autres à un néant... Navrée d'être aussi crue. Je n'ai sans doute pas la politesse que vous Votre Altesse, Votre Seigneurie, néanmoins, je suis prête à apprendre, j'ai une grande soif de connaissance."


Petit regard vers ses pieds, encore plus gênée. Elle savait parler, mais avant tout, c'était de la répartie qu'elle avait fait, sans même le vouloir.

"J'ai accepté vos remarques sans que je réplique, je sais qu'il faut rester de marbre parfois, et savoir tenir sa langue est une chose que peu possède, et souvent si convoitée. Je..."

Elle serra les dents, il avait réussi à toucher la corde sensible. Elle se cachait sous son arrogance car elle savait qu'au fond d'elle, elle regrettait de ne pas être comme eux. On l'avait toujours trainé dans la boue...Elle avait toujours été le propre chef de sa vie, mais cela fut chaotique. Elle voulait juste changer de vie et devenir celle qu'elle rêvait d'elle. Elle se sentait capable.


"Je..Je suis prête à recevoir toutes les remarques, remontrances, conseils pour avancer, pour pouvoir gérer cette fonctions. Je ne trouve pas que c'est un problème de recevoir des consignes et accepter des corrections, c'est comme ça qu'on apprend le métier..."

Peut-être avait-elle fait fausse route, elle hésita à se lever, sentant qu'elle avait raté la chance de sa vie.

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Actarius
Le Vicomte offrait un sourire qui se voulait rassurant. Les bras croisés, il écoutait cette dame, une énigme, un mystère attachant par sa force, mais aussi par sa fragilité. Elle avait été mise à rude épreuve, avait dû subir les assauts de deux inconnus à la longue liste de titres, de quoi effrayer et décontenancer bien des personnes. Mais elle avait tenu bon, répliquant avec franchise, avec son coeur. Sans doute ceci expliqua-t-il le ton bienveillant qu'emprunta la voix du Grand Chambellan.

Je vous remercie. De vous être déplacée tout d'abord et d'avoir parlé avec franchise. Il se leva alors et d'un geste invita son officier ainsi que l'Artésienne à l'imiter. Nous avons encore quelques entrevues, prévues ces prochains jours, mais nous vous préviendrons dès que nous aurons pris une décision. Quelle qu'elle puisse être, n'ayez aucun regret. C'est une noble occupation que d'organiser des distractions, des banquets, peu importe que cela se fasse à la Cour, dans une capitale, une ville ou même un village. Le sourire d'un villageois heureux vaut bien celui d'un homme de Cour comblé.

Il s'inclina légèrement. Je vous souhaite un bon retour en Artois.
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Ingeburge
Que savait-elle de lui? Si peu de choses, elle s'en rendait compte maintenant qu'elle l'observait, quelque peu surprise, confier à l'Artésienne qu'il était issu de la roture. C'était un point qu'elle n'avait jamais soulevé, n'ayant aucune raison de le faire et c'était un point qui ne l'avait jamais interpelée tant rien dans l'attitude du Languedocien laissait paraître qu'à un moment dans sa vie, il avait été autre chose que le vicomte du Tournel. Elle l'avait ainsi connu et il conserverait toujours cette apparence en son esprit.

Son étonnement s'accrut, d'où lui venait cette étrange pensée? Elle était loin désormais de l'entretien qui se tenait, loin de cette pièce, loin du Louvre, elle était au final par trop centrée sur elle-même. Le rendez-vous s'acheva, sans qu'elle trouva quelque chose à y redire et à l'invitation d'Actarius, elle se leva et murmura quelques mots indistincts de salutation. Puis, sans attendre que celui-ci ou Orphelya s'adressent à elle, elle se retira, songeuse.

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