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[RP] Stakhanovisme & bienséance – Acte IV

Actarius

A chaque jour suffisait sa peine. Ainsi finalement, le fait d'espacer les différents entretiens apparaissait comme salutaire. Non pas en raison des candidats, mais de la tension terrible qui régnait entre le Grand Chambellan et son Grand Maître des Cérémonies. Ils étaient contraste, opposition silencieuse de deux caractères forgés aux antipodes de deux mondes si distincts. La présence de l'un semblait un poids pour l'autre. La moindre parole ou attitude, le moindre geste ou regard, tout, absolument tout relevait d'une lutte impitoyable dont le seul objet demeurait la fuite d'une entrevue entre quatre yeux, d'un conflit ouvert.

Toute palpable que cette tension pouvait paraître, l'un comme l'autre en refusait presque viscéralement l'apaisement, s'infligeait jour après jour ce lourd fardeau comme pour mieux souffrir l'un de l'autre. Dans ces conditions, éprouver un postulant devenait une gageure. L'entrevue elle-même se déroulerait bien évidemment, mais la crainte de l'avant comme de l'après leur tiraillait les entrailles. Tel était du moins la situation à laquelle faisait face le Vicomte, qui ne trouvait au final de soulagement que dans l'entretien, seul apte à détourner son esprit de la peur du face-à-face.

A ce jeu de la fuite en avant, il fallait fourbir ses armes avec un soin particulier. Celles du Vicomte possédaient le tranchant de la morosité et la pointe acérée de l'indifférence. Plus honnêtement il ne s'agissait que d'armes d'apparat, si propices à étaler la force, mais sans la moindre résistance au combat. En clair, l'arsenal de pacotille ressemblait à s'y méprendre à un mécanisme de défense fort mal huilé.

Le Phénix inspira une dernière fois la bouffée d'air du courage et ouvrit la porte. Elle était assise, délicieusement, horriblement glacial. Une simple oeillade le mit au supplice. Bienvenue aux Enfers, Actarius d'Euphor. Sans se départir de sa contenance et de son masque de sévérité, il inclina légèrement la tête. Votre Altesse... Et le Languedocien prit place sans plus de cérémonie. En bon stratège, il décida de faire appel au garde afin de briser rapidement ce tête-à-tête.

Mon brave, faites entrer Sa Grasce Akane de Clairval.
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Akane

Humpfffffff…
C’était la pensée de la duchesse normande en cet instant précis… On lui avait trop serré le corset de sa robe… Elle avait envie d’étriper pour le coup sa servante, déjà que les robes, ce n’était pas son truc…
Bref…
Sa voiture l’avait mené jusqu’au palais du Louvre… La veille, elle séjourna dans un hôtel, et n’avait pas eu le temps d’informer des proches de sa venue en ces lieux vu l’arrivée tardive…
Un peu bougon, elle arpenta les couloirs du vaste lieu… Une grande inspiration alors qu’on l’annonça et pour chasser ses idées noires, un grand sourire, et d’une démarche fluide, même si quelque peu claudicante, elle entra et salua prestement ses interlocuteurs, le tout accompagné d’une petite révérence.

- Votre Altesse, Votre Seigneurie, bien le bonjour, merci de me recevoir en ces lieux…
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Semper Paratus Servio

Ingeburge

Il n'eut même pas besoin de parler pour qu'elle ressentît aussitôt le poids de sa présence, la densité de son aura, la pression de son essence, l'oppression de son être; seul se révéla suffisant le bruit de ses pas conquérants qu'elle reconnaissait sans peine maintenant, tant elle avait appris à le repérer depuis qu'il lui était clair qu'elle le redoutait. Les restes de la belle sérénité qu'elle avait pu expérimenter lors de la rencontre avec le Premier Aumônier de France achevèrent de s'envoler avec cette entrée qui pour toute inexorable et prévisible qu'elle fût n'en demeurait pas moins redoutable et si elle remua à peine, tâchant de maîtriser les sursauts de son corps, elle en fut bel et bien touchée. Son seul geste fut de reposer le petit canif au manche de nacre et la plume d'oie qu'elle tenait entre ses doigts bagués, le premier servant à tailler la pointe de la seconde là où il était bien inutile de le faire puisque l'instrument d'écriture avait déjà été préparé et puisqu'elle savait que c'était le cas. Elle n'avait en fait pas trouvé d'autre moyen pour tromper tant son attente que sa fébrilité, ne voulant que ni l'une ni l'autre se remarquassent, désireuse avant toute chose qu'il ne sorte pas, qu'il ne sorte plus du cadre dans lequel avaient jusque récemment évolué leurs relations en jetant d'autres phrases malheureuses. Oui, il valait mieux qu'elle reposât l'arme qui aussi dérisoire et dénuée de danger qu'elle parut était pourtant bien capable de lui entamer les chairs, ce qui ruinerait tous les efforts qu'elle faisait pour qu'il ne fît pas attention à elle, qu'il l'ignorât même. Et c'est toujours dans cette volonté de faire profil bas qu'elle ne le regarda pas quand elle murmura quelques mots indistincts et automatiques en guise de salut, faussement absorbée par le vélin déroulée sous ses yeux.

Et, même si elle semblait ne pas le voir, elle lui fut reconnaissante de ne pas prolonger l'intimité de leurs retrouvailles et assurée qu'ils seraient bientôt trois et non plus deux – peu importait les valets, domestiques et gardes gravitant autour d'eux, ceux-ci se confondaient avec le décor, dénués de parole et d'initiative qu'ils étaient –, elle guetta la venue de la duchesse de Normandie. Celle-ci parut et la fraîcheur qui en émana fut comme une goulée d'air sain et tonique pour la Prinzessin aux nerfs éprouvés.
Se détendant quelque peu, Ingeburge accueillit aimablement Akane :
— Merci à vous, Votre Grâce, d'avoir su trouver le temps de vous libérer et de sacrifier, j'imagine, une séance du conseil des Grands Feudataires du Royaume. Et merci, également, pour cet intérêt manifeste que vous portez à l'Office des Cérémonies et au-delà, à la Maison Royale.
Un coup d'œil fut jeté à la lettre envoyée par la Normande et restant sur cette impression, l'Auxerroise demanda :
— Pourriez-vous justement nous développer les raisons de cet intérêt et nous détailler ce que, selon vous, vous pourriez apporter à la charge de Maître des Cérémonies? Votre profil est des plus... martiaux.

L'hésitation n'avait pas été le fait du mépris mais bien celui de la délicatesse et la remarque fut donc, en conséquence, en tous points urbaine.
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Akane

Toujours tout sourire, et replaçant une mèche couleur de jais derrière son oreille, échappée de sa coiffure, elle leur répondit en les regardant tour à tour dans les yeux.

- Il est vrai qu'à première lecture, mon profil semble des plus martial...
Mais... J'ai en moi deux facettes : La femme de caractère s'engageant sur des terrains politiques ou militaires, la femme sérieuse et accomplie, et celle plus légère qui apprécie les distractions fort bien organisées, et les petits plaisirs s'y rapportant... Quelle joie d'organiser une cérémonie ou des festivitées, si celles ci sont appréciées des invités ! Pour moi, donc ceci est une grande source de satisfaction, et par la même occasion, comme évoquée dans ma lettre, cela permet de montrer une image rutilante de notre Royaume !

Son regard s'était illuminé lors de son petit discours, ses mots motivés et légers s'envolaient dans la pièce...

- A mes tout débuts, avant de commencer la politique, je fus responsable des festivitées pour une ville normande... Je n'en garde que de très bons souvenirs... L'exaltation de la préparation des événements...La mise en place finale, puis le jour J...

J'ai aidé aussi pour les festivitées de mon duché, l'échelle d'application étant plus grande, cela m'a ouvert de plus grandes perspectives qui m'ont des plus enchantées....

Ce que je peux apporter à ce poste ? Beaucoup de fraicheur, de spontanéité, d'idées aussi que je serai ravie de soumettre à qui de droit, et pour lesquelles je serai ravie de travailler en collaboration avec le reste de l'équipe chargée des grands événements, comme l'intendante aux menus plaisirs par exemple...
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Semper Paratus Servio

Actarius

La Normande et le Languedocien partageait donc un point commun dans leur parcours, l'animation. Et cela ne fut pas sans arracher un sourire au Grand Chambellan qui se souvenait avec plaisir de ces moments précieux, aujourd'hui bien loin. Ah ! Le fameux bon vieux temps, fait de simplicité et de spontanéité. Cette résurgence l'emplit tout à fait, pour peu, il en aurait presque oublié la présence si pesante de la Bourguignonne.

Pourriez-vous nous donner un aperçu de quelques unes de ces idées dont vous parlez ? La question était quelque peu malicieuse. Car parfois on demeurait vague, faute de pouvoir être précis. Voilà précisément ce qu'il cherchait à savoir en osant une interrogation de cet acabit.
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Akane

C’était étrange…
La normande était arrivée bougon à cet entretien, préoccupée par la Normandie, là où elle subissait les attaques de quelques aigris, de gens bien pensants qui ne le sont pas forcément…
Mais petit à petit, en exposant sa motivation, son sourire lui revint et cette lueur malicieuse dans le regard qui parfois se manifestait alors qu’elle montrait une sérieuse détermination, également…

Elle se sentait à l’aise, et quitte à tout donner, elle donnera tout, rien à perdre de toute façon…
Nouvelle question du Grand Chambellan qui ne l’étonnait guère, elle hochait la tête et son sourire se fit plus grand. Il la prendrait peut être pour une illuminée avec la grande maitresse des cérémonies mais qu’importe. Des idées, elle pouvait en avoir à la pelle, là tout de suite, elle aurait pu parler d’une célébration du macaron, oui cette chose délicieuse, sucrée et fondante au palais… Mais cela ne ferait pas sérieux.

Akane la paradoxale, celle qui est l’ombre et la lumière.
Aujourd’hui, elle serait lumière et feu, la ténébreuse tempête…
Sa réponse ne se fit pas attendre.

- Tout d’abord, le solstice d’été arrive bientôt. Si je me trouvais nommée en tant que maistre des cérémonies et que nous nous trouvions à un mois de la date fatidique, je proposerai par exemple à ma responsable une célébration qui réunirait la noblesse de France. Un banquet réunissant des mets aux saveurs estivales, puis un grand bal, avec un discours en rapport de Sa Majesté. Il serait demandé aux invités de se rendre à ces festivités dans des tenues rappelant les couleurs chaudes, et l’astre solaire…

Ou alors…

Par exemple toujours dans l’éventualité d’organiser un banquet puis un bal, réunir la noblesse uniquement du Domaine Royal, pour une célébration le concernant. Toujours avec un discours de notre Reyne en ouverture. Peut être aussi écouter les doléances de certains nobles qui au préalable en auraient fait demande avec confirmation de leurs venues, rien ne devant être laissé au hasard…
Pour le repas, servir des spécialités de chaque région concernée, un peu comme ce qui avait été fait pour le sacre royal…Puis le bal…

Petit silence en attendant la réaction de ses interlocuteurs… Fantaisiste la Clairval, ou si peu…
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Semper Paratus Servio

Actarius

Et cette réaction ne tarda guère. Le Phénix, comme on le surnommait, conserva la main. Il avait écouté la réponse avec intérêt et brûlait de rebondir, ou disons plutôt de poursuivre. Ce qu'il fit sans se gêner et sans se soucier du possible agacement que cela pourrait engendrer dans le coeur ou l'esprit de sa voisine. Intéressante réponse ma foi.

Il s'humidifia le gosier et continua son laïus avec un aplomb qui contrastait véritablement avec l'air bonhomme et si peu inoffensif qu'offrait son visage désormais tout à fait détendu, en apparence du moins. Car nul doute qu'il sentait encore la présence de sa voisine et que cette volonté de poursuivre envers et contre tout n'était rien d'autre qu'un mécanisme de survie. Plus il parlerait, plus il serait acteur, moins il aurait à l'entendre, à la voir. Oui, il fuyait, il fuyait vers l'avant ou plutôt vers l'après. Prenons l'exemple de cette célébration du solstice d'été. Comment procéderiez-vous pour la mettre sur pied et où la feriez-vous ?
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Akane

Là, on essayait de lui poser une colle… Elle avait cru un instant que sa proposition de festivités relative au solstice d’été serait de mauvais gout…Mais visiblement, son idée n’avait pas provoqué une quelconque désapprobation…
Petit instant de réflexion chez la brune avant de formuler sa réponse, et grande inspiration, ses azurs toujours fixés sur ses deux interlocuteurs… Et elle se lance, saute peut être dans le vide…

- Et bien, dans un premier temps, et comme dit précédemment, il va sans dire que sans approbation de cette idée de part une ou un supérieur, en l’occurrence dans ce cas de figure, de Son Altesse, rien ne sera fait…Sa Majesté doit être également avisée puisqu’ elle détient une place prépondérante…

Ensuite, il faut organiser l’événement, et là, c’est un travail d’équipe qui se met en place, une collaboration entre les différents offices gérés par exemple par le Grand Echanson, dame Della de Volvent, et le Premier Maistre d’Hôtel, damoiselle Eilinn Melani. Trouver les mets et boissons en adéquation avec le thème concerné.

En parallèle, il faut définir clairement le déroulement des festivités, le placement lors du banquet des nobles, veiller à l’agencement des lieux choisis, la sécurité, avec la Garde Royale...

Dans ce cas de figure, j’opterai aussi saugrenue que peut paraitre mon idée concernant l’endroit, les jardins du Louvre… Quoi de mieux que le grand air pour célébrer une telle occasion ? Les nuits sont douces, longues en cette période, et les jardins, splendides.L’occasion aussi d’animer ce lieu à mon sens.

Mais revenons à l’organisation. Par la suite, une invitation sera transmise à chaque feudataire de comté/duché pour être retransmise à la noblesse, dans cette invitation sera mentionnée d’aviser sa présence par un écrit, afin de connaître le nombre exact de participants et d’adapter en fonction les besoins pour le repas et le bal…

Le Jour J, il va sans dire qu'un maistre de cérémonies se doit de veiller sur le bon déroulement de l'événement.

Peut être que je me trompe en matière d’organisation, je ne prétends pas tout savoir, et que le Très Haut m’en garde, mais je serai des plus honorée d’apprendre les rudiments nécessaires à cette fonction si l’occasion m’en était bien évidemment donnée.

Elle restait droite, la normande, droite et fière.
Loin d’avoir la langue dans sa poche, toujours à dire ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent… Ca passe ou ça casse…Et un léger doute de s'emparer d'elle, malgré son aplomb.
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Semper Paratus Servio

Ingeburge

Persuadée qu'elle n'y arriverait pas, la duchesse d'Auxerre laissa rouler l'entretien, sans y prendre part, écoutant les réponses données et les questions qui en étaient à l'origine. Et, quand bien même elle eût voulu prendre part à la discussion n'eût-elle pas pu y parvenir; le Grand Chambellan de France semblait bien disposé à ne pas lui laisser prendre la parole. Pourquoi? Elle ne chercha pas à comprendre, se demandant si elle était plus vexée par cette attitude en elle-même ou si celle-ci ne démontrait pas, s'il en était encore besoin, que décidément, quelque chose ne fonctionnait plus.

Ce fut une remarque des plus terre à terre qui la fit revenir à elle, Akane évoquait les jardins et des réjouissances pouvant s'y tenir et elle se réveilla tout à fait, étonnée de ce qu'au final, elle devait être à la seule à craindre les raouts en plein air. Mais c'était quoi cette manie? Il fallait que cela cesse et pour que cela s'arrête, il fallait passer à autre chose. Alors, passant du coq à l'âne, la duchesse d'Auxerre demanda :
— Quel est selon vous le but d'une cérémonie? Et à quoi doit-on veiller avant toute chose dans la réalisation d'un événement?
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Akane

Son Altesse venait de lui poser une question...
Et quelle question...
Le Grand Chambellan menait l'entretien jusqu'a présent, et la brune normande de se demander si la dame se portait mal. Point évident de savoir ce qu'il en était réellement quand on ne connait pas la personne qui se trouve devant soi.

Oh temps suspend ton vol...
Il en fallait un peu, du temps, avant de formuler une réponse.
Il y'avait il un piège dans la question posée ?
Court instant de reflexion, elle avait retourné l'interrogation dans tous les sens, il était temps pour elle, de répondre.

- Le but d'une cérémonie... Et bien montrer la magnificience de la couronne, à mon sens, question d'apparat, mais aussi divertir, proposer quelques réjouissances...

Dans la réalisation d'un événement, il faut s'interroger sur quels moyens peuvent être mis en oeuvre pour celle-ci, que ce soit pécunièrement parlant et techniquement parlant. A quoi bon faire des projets s'ils ne peuvent être réalisables pour une quelconque raison ?
Il faut veiller également à la sécurité...
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Semper Paratus Servio

Ingeburge

Tiens, la duchesse de Normandie venait de perdre d'un peu de sa volubilité et de son assurance. Le constat fusa dans l'esprit embrumé d'Ingeburge, limpide mais pour autant, celle-ci ne marqua nul étonnement, qu'il fut satisfait ou alors, tout le contraire; elle nota simplement l'information dans un coin de son cerveau, pour le moment où il s'agirait de reprendre les différents entretien, avec soin et d'en débattre avec le Grand Chambellan de France.

Jetant un coup d'œil à celui-ci, la Prinzessin reprit ensuite :
— Mes deux questions étaient liées, j'aurais aimé vous entendre en fait sur la portée, le symbolisme... Mais soit.

Il y eut un nouveau regard vers Actarius et elle conclut finalement :
— Pour ma part, je pense avoir tout ce qu'il me faut. Vous avez su abondamment exposer vos idées et votre point de vue et j'estime en ce qui me concerne être renseignée comme je le souhaitais. Mais peut-être que Sa Seigneurie...

Les mots moururent sur ses lèvres, il y avait des jours qu'ils ne se parlaient plus et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle se sentirait la force de lui adresser la parole. Elle revint donc à Akane et acheva :
— ... aura d'autres questions à vous poser.
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Actarius

Le Vicomte avait écouté attentivement conservant au possible une attitude des plus neutres, quand bien mêmes les propos ne le laissaient pas indifférents, quand bien même son silence impliquait qu'elle parlât. Et ce simple fait, cette application irrémédiable du principe de causalité, lui coûtait vraiment. Il en avait fini par en perdre tout à fait le fil, le reprenant par intermittence.

Fort heureusement, lorsque le "Sa Seigneurie" résonna, il se trouvait dans une de ces occurrences de lucidité et ainsi put-il éviter le piège et répondre avec cette indifférence morose, teintée néanmoins d'un peu de son soleil du sud. Celui-là même qui brillait dans son accent.

Non, aucune question supplémentaire ne me vient à l'esprit. Il se leva alors et, dans ce qui était devenu un rituel, invita la duchesse et la princesse à l'imiter. Je vous remercie votre Grasce et vous souhaite un excellent retour en Normandie... Amen ? Non ! ... Nous vous écrirons dès que notre choix aura été fait.
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Ingeburge

Il se leva et à sa suite, elle se leva aussi. Impatience? Routine? Un peu des deux sûrement tant elle est pressée d'en finir et tant depuis quelques jours, elle agit en automate, merveilleuse et coûteuse machine – cela lui allait si bien – prisée par Philippe le Bon de Bourgogne-Valois. Elle se leva, donc et ne se fit pas prier pour se retirer, dès qu'elle eut salué la duchesse de Normandie de quelques mots d'usage lancés d'une voix sourde. Il était temps qu'elle sortît, qu'elle se libérât de la présence du Phœnix, qu'elle se dégageât de son joug et ce d'autant plus, elle en avait eu la récente confirmation, que ce serait le soir même que se déroulerait cet entretien qu'elle avait sollicité.

Quelques mots donc et une inclinaison du chef en guise de conclusion au rendez-vous et en guise de préambule à la fuite... Car elle fuit malgré son pas lent et tranquille, elle fuit malgré son allure modérée, elle fuit, tout simplement, encore présente mais déjà au dehors, vers Saint-Germain-l'Auxerrois qu'elle rejoindra sans tarder et où elle se répandra en prières éplorées.
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Stakhanovisme & bienséance – Acte IV

Actarius

Akane

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Ingeburge

Akane

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