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[RP] Rencontre avec l'Évêque de Rodez

Navigius


La journée n'avait pas été de tout repos pour le vieil archevêque. Depuis son retour de sa captivité parisienne, il avait pris l'ampleur de la mesure du travail laissé en plan pendant ces longues semaines. Si le bureau était en ordre, les dossiers, plus importants les uns que les autres, avaient été soigneuses annotés par le Premier Vice-Primat, agrémentés de suggestions sur leur contenu ou leur degré d'importance.

Par la grande fenêtre, encadrée par d'épais rideaux de velours, l'on voyait le Soleil se coucher lentement sur Rome, la journée tirant à sa fin. Un léger feu brûlait dans l'âtre, le Primat étant réputé pour sa santé fragile, les crises de froid devant être évitées à tout pris.

Accoudé à son bureau, l'ecclésiaste italien écrivait maintes missives, renouant avec une extensive correspondance. Plus tôt dans la journée, il avait été notifié de l'intérêt de l'Évêque de Rodez à venir le rencontrer. Toujours disponible pour tous, il avait gracieusement invité le jeune évêque à venir partager une tisane, son assortiment des herbes les plus rarissimes lui valant heureuse réputation parmi les quelques buveurs du genre. Inutile de dire que cette réputation était fort peu répandue, à l'insu du prélat qui en faisait une fierté.

Continuant son travail, il porta attention lorsque trois petit coups résonnèrent à la porte. Levant les yeux mais demeurant installé à son bureau, il parla d'une voix franche et claire.

- Entrez je vous prie.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
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L'évêque de Rodez avait souhaité rencontrer le Primat pour une entrevue suite aux derniers événements. Il le savait fatigué par son emprisonnement mais également à cause du travail accumulé.

Il ne souhaitait pas faire un long entretien, pour que l'homme puisse trouver le repos rapidement, mais ils avaient beaucoup de choses à se dire.

L'homme lui avait donné comme rendez vous le soir, heure qu'il lui convenait au vu du nombre de choses à régler avant.

A l'heure dite, Nono se présenta au bureau du Primat et frappa trois coups. Il entendit une vague réponse et se permit de rentrer. Il salua son homologue comme il se devait.


Bonsoir Mon Frère,
Comment vous portez vous depuis votre retour à Rome?

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Evêque de Rodez
Navigius
L'italien se leva prestement de son bureau, à l'aide de sa canne, délaissant un vélin à moitié écrit pour venir accueillir l'Évêque de Rodez. Il s'avança vers lui et lui offrit l'accolade lescurienne, n'étant pas homme de grandes formalités. Il invita le jeune évêque à s'asseoir dans l'un des deux fauteuils confortables près de l'âtre, l'imitant de même. Il toisa le jeune homme pendant un instant, se remémorant qu'il ne connaissait que peu le prélat de Rodez, malgré ses quelques mois dans l'assemblée. Fort heureusement, il aurait l'occasion d'en savoir plus sur lui. Calmement, il répondit à sa question.

- Cher ami, je me portes fort bien, inutile de vous dire que le confort de mon lit de plume est plus grand que celui de ma maigre paillasse en geôles. Votre sollicitude vous honore, mon frère. Vous désiriez m'entretenir, j'imagine aisément que vous en avez sûrement long sur le coeur avec tout ce qui se passe. Ces événements, impressionnants même pour des prélats d'expérience, doivent être inquiétants et fascinants à la fois pour une personne plus jeune. Parlez librement, nous sommes ici en tant que deux âmes qui recherchent la vertu, parlez donc sans crainte.

Il écouta le jeune homme, lissant sa barbe.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
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Nono fût décontenancé par l'accolade faite par le Primat : il n'avait pas eu l'habitude d'une telle simplicité à Rome, ce qui le rassura un peu. Dès le début de l'échange, le curé avait trouvé quelques mots ironique pour faire oublier le passé de l'homme.

Vous n'avez pas eu droit au plume, même de poulet? Il manque de savoir vivre quand même le Roy...


L'évêque fit un léger rictus.

En effet, je souhaitais vous rencontrer malgré votre convalescence et votre quantité de travail...Hélas, le temps ne nous permet pas de faire autrement.

Nono fit la mine grave.

Vous devez savoir qu'être un nouvel évêque est dur, surtout en cette période trouble. J'ai eu de la chance, cela dit, d'avoir pris mes fonctions avant ces événements...
Cependant, j'ai plusieurs souci avec mon diocèse et surtout avec Rome en général.

Si vous voulez, je voudrais d'abord aborder avec vous les soucis de mon diocèse... Rome étant un long sujet, je voudrais résoudre certains problèmes localement.

Vous savez surement que Rodez a eu beaucoup d'évêques de "passage" au détriment des fidèles. Si ce n'est pas vraiment le cas, c'est le ressenti général. Le meilleur exemple est notre Frère Peccatore. Il était présent et connaissait très bien le diocèse mais il est tombé rapidement malade. La conséquence est que les villageois ne l'ont jamais connu..et il n'a été présent que quelques mois malgré ses compétences et son envie de guider au mieux les fidèles.

Tout ceci pour dire qu'ils ont l'impression qu'ils sont abandonné de Rome. Je n'ai pas encore réussi à leur faire comprendre que Rome, c'est moi, en quelque sorte. Ils reconnaissent mon travail mais je ne suis pas Rome à leur yeux.
J'ai bien peur que cette avis soit partagé par l'ensemble de nos ouailles, d'où cette guerre que le Roy nous livre. Pour moi, ce n'est qu'un prétexte pour dire un mal-être.

La position du Rouergue face au conflit a été vite fait. Ils se sont posé LA question : "qu'a fait pour moi Rome et le Roy?" La réponse a aussi été rapide : "rien". Ils ont un déficit de 400 000 écus, ce n'est pas rien. J'ai déjà lancé un appel au don, j'en ai également fait durant plusieurs semaines. Cet appel a permis à faire stagner durant quelques semaines voir à renflouer les caisses durant quelques jours mais cela est vite reparti.
Que puis je faire d'autre? On m'a soumis l'idée que si Rome avait réussi à monter une armée contre le Roy, elle pourrait trouver des travailleurs pour remplir les mines durant deux ou trois semaines... que répondre à cela?


Nono se tût préférant commencer par un sujet presque simple avant de poursuivre .
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Evêque de Rodez
Navigius
L'ecclésiaste avignonnais eût un large sourire devant le jeu de mots formulé par son collègue de Rodez. En effet, la détention avait été dure, largement au Béarn, puisque le Roy avait ensuite été désireux d'éviter de sembler cruel face au vieil homme qu'il avait enfermé sans raison aucune. Il redevint sérieux devant les propos du jeune homme.

- Mon frère, il n'y a pas de bon temps et de mauvais temps pour s'ouvrir le coeur et l'esprit. J'apprécie grandement ta franchise et ton ouverture. Je vais donc tenter de t'offrir ma perspective sur les choses que tu as mentionnées.

- Il est toujours plutôt difficile de concilier l'action épiscopale locale avec l'image de Rome en général. Moi-même, dans les divers postes que j'ai occupé, me suis toujours retrouvé plus populaire que Rome auprès de mes paroissiens. C'est un phénomène qui s'explique par la qualité de ton travail et par l'impopularité qui incombe naturellement à Rome, corps composé de tous mais de personnes, sans visage, qui doit souvent prendre les décisions de discipline et parfois même déclarer le recours au fer. Mon conseil est de jouer cette carte dans une certaine limite, en te montrant plus conciliant que Rome, plus attentionné que Rome, afin que tes paroissiens se disent être tomber sur un bien bon prélat. Toutefois, il te faudra aussi défendre Rome, ses décisions, parfois impopulaires. Le tout est une question d'équilibre et de jugement.


Certains diocèses avaient en effet été délaissés, involontairement bien sûr, mais le fait demeurait qu'il était souvent difficile pour Rome de remplacer rapidement les prélats. Un comte changeait aux deux mois, l'évêque, hélas, demeurait parfois dans le long sommeil.

- D'aussi loin que je me souviennes, Rodez a été un diocèse de passage pour de nombreux prélats : Zoélie, Odoacre, pour ne nommer que ceux-là. Je crois que votre diagnostic est bon. Il faut beaucoup de présence. Lentement mais surement, vous deviendrez l'Église à leurs yeux. Bien souvent, quand je luttais contre les hérétiques, ils critiquaient Rome et je pouvais éteindre leurs feux en leur disant que ce n'était pas Rome ici et que tout était fait convenablement. Un diocèse requiert un engagement sans limite. Vous serez rapidement tenté d'aller vers une promotion de métropolite, mais croyez-moi, un diocèse bien géré vaut mieux que tout. La relation de confiance se renforce avec le temps.

La discussion passa sur les réactions parfois simplistes du temporel. L'italien prit une légère pause, réfléchissant à la situation. Il reprit calmement.

- Concernant le calcul utilitariste des autorités rouergates, je vous dirais que le désintéressement est mieux qu'une action vigoureuse pour Eusaias. Certes, l'Église pourra tenter de les assister, mais il vous faut leur faire comprendre que si le clergé est avili au Roy, les votes dévolus au clergé dans les élections royales seront aussi à la portée de la clique du Palais. De plus, la liberté des consciences sera réduite à néant.

Il laissa son cher collègue assimiler le flot de ses paroles, s'attendant à ce qu'il passe au second sujet incessamment.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
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L'évêque de Rodez écouta avec attention les propos du Primat.

Cela est pour moi le problème : Rome a un visage, des visages! Le votre est au premier plan pour moi; vous êtes le visage dissimulé, sinon à quoi servirait le rôle de Primat? Il y a également les Cardinaux qui donne une image.
Le Primat donne un souffle à l'AEF mais ne va pas vraiment plus loin au sein du diocèse mais je préfère en parler après, comme je vous le disais.

Je ne sais pas si vous vous rappelez mais j'avais sollicité un dialogue par rapport aux hérétiques. Ils avèrent qu'après quelques mois, le sujet n'a plus lieu d'être car ils n'avaient pas de vrai guide et que c'était leur moyen de le scandé... heureusement pour moi d'ailleurs.
Vous savez, j'ai été curé en Champagne pendant plus d'un an sans louper de messes et sans avoir envie de changer de paroisse ni d'évoluer au sein de notre Eglise, je pense donc que Rodez sera mon terrain de prêche pour quelque temps encore. Je ne vise pas de poste en particulier, comme je l'avais expliqué à mon arrivé à notre Frère Bender. Pour moi, ce qui compte est le développement de la Foi. Le titre ne m’intéresse que trop peu. C'est également pour cela que j'avais fait le choix d'un gros diocèse, pour ne point m'ennuyer trop vite et pour pouvoir proposer des choses nouvelles.
Cela dit, je prends en compte votre argument et je ferais attention de suivre ma voix.

Je rebondi d'ailleurs sur l'histoire avec notre ami Daniel...Comment dois je l'expliquer d'après vous?
On m'a demandé s'il pouvait célébrer un mariage dans mon diocèse. Évidemment, j'ai pris des pincettes en refusant la demande mais a votre avis, que puis je faire en étant dans le diocèse voisin?


Nono se tût et regarda l'homme. Il avait beaucoup de questions et passait à travers certaines réflexion avec lequel il rebondirait par la suite.
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Evêque de Rodez
Navigius
L'avignonnais écouta les nombreuses paroles du prélat de Rodez, souriant doucement en étant réassuré qu'il n'était point le seul rongé par le doute, cette maladie qui sapait les bases de la conviction la plus pure affichée par certains. Pour ceux affectés par le doute, la vie spirituelle et intellectuelle prenait des proportions de fardeau continuel. Heureux les convaincus, dirait-il, car ils sont déchargés du doute. Il répondit calmement à son jeune ami :

- La structure de Rome est fort difficile. La fonction de Primat relève plus d'une fonction de Primus inter Pares que de dirigeant du clergé français. Comme vous le voyez dans nos statuts, la fonction est solidement enchaînée à la volonté de l'Assemblée épiscopale de France. Le réel pouvoir à Rome réside entre les mains du Saint-Père et de la Curie. Nous sommes, en quelques sortes, les exécutants de leurs décisions mais aussi les conseillers d'icelles. Au fil des ans, je vous avoue que cette situation est parfois plus pesantes et d'autres fois plus légère.

Le sujet passa ensuite sur Daniel Henriques, l'ancien archevêque de Toulouse. L'italien entretenait une réelle et profonde amitié avec le prélat qui s'était lui-même placé en disgrâce. L'avignonnais avait eût grand peine à signer l'appel de candidature pour son remplaçant, espérant pouvoir faire traîner l'affaire jusqu'à la résolution du conflit, évitant des difficultés néfastes. Il répondit avec coeur, diplomatiquement.

- Je crois qu'il vaut mieux éviter les situations conflictuelles avec notre ancien collègue pour le moment. J'ai espoir qu'une fois ce conflit réglé, nous saurons le réconcilier avec Rome, mais la sagesse me dicte d'éviter d'ajouter des griefs à son dossier. Soyons prudents, soyons calme et compréhensif. J'ai moi-même visité Daniel à Toulouse et je l'ai senti changé, profondément agité.

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Primat de France
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L'évêque sourit au propos du Primat.

En effet, c'est ce que j'ai fait pour notre ami.J’espère toujours qu'il retrouve la voix de Rome et qu'il puisse reprendre son poste. Nous n'avons hélas pas eu le temps de vraiment se connaitre avec la quantité de travail que j'ai dût faire...mais Rodez se retrouve presque avec des voisins absent entre Le Puy et Toulouse. J'ai beaucoup à faire et je n'ai pas le temps de voir ailleurs mais quand même... savoir qu'on est seul dans le coin n'est pas forcement une bonne chose.

Nono sourit presque amusé de sa réflexion.

Cependant dans son acte, il y a un malaise, tout comme dans cette guerre. Actuellement, nous n'avons rien fait pour changer cela: pas même essayer de comprendre le pourquoi du comment.

La preuve étant, que pour vous, il n'y a pas de "visages" de Rome alors que pour moi, il y en a. Nous n'avons qu'un rôle de conseil étant évêques certes, mais nous pouvons mener des actions non? Prouvez qu'on existe comme assemblée.

Par exemple, aider les comtés/duchés ayant besoin en faisant des appels, faire un récapitulatif mensuel des actions mener à l'AEF, dans l'ensemble des diocèses. Cela pourrait montrer que les évêques se mobilisent et qu'on a entendu leur plainte. Il peut aussi y avoir un petit journal humoristique de nos débats, qui peuvent être faux d'ailleurs. Lancer des rumeurs, si c'est pour se rapprocher des fidèles, cela peut être agréable...
Bref montrez que Rome est présent et que c'est par le biais des évêques sur le terrain.


Le curé marqua une pause dans son échange.

Vous savez, en devenant évêque, je me suis dit "enfin, je vais pouvoir faire changer les choses, ne plus me sentir seul". A mon sens, c'est par ses petites marques de reconnaissances que les clercs s'investiront un peu plus dans notre Eglise. Ils se diront "je suis enfin reconnu pour mon travail, je vais continuer".
L'avantage d'un récapitulatif est aussi que les fidèles savent que nous travaillons un peu partout, qu'il y a de l'animation et nous pourrons ainsi connaitre éventuellement certaines personnes qui sont inconnu à d'autres notamment pour les postes d'évêques. C'est également un bon moyen pour nous de nous entre-aider : par exemple si un diocèse ne montre rien durant deux mois, soit il ne se passe rien et là il faut aller voir l'évêque soit il n'y a plus rien à faire et là on peut lui proposer quelque chose de nouveaux comme un diocèse ou une autre méthode etc etc.

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Evêque de Rodez
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La discussion allait bon train. Les propos sur le cas de l'ancien archevêque de Toulouse poussèrent le Primat à vérifier d'un coup d'oeil que la porte était bel et bien fermée, c'était le cas. Il baissa néanmoins le ton de sa voix, instinctivement.

- Je partages vos sentiments envers la tristesse de ce qui est arrivé à notre cher Daniel. Hélas, en ces temps à Rome, nos sympathies sont plutôt matière à nous placer à risque qu'à nous permettre d'agir efficacement à ce sujet. Il nous faut survivre à la tempête si nous voulons pouvoir arriver à l'aider lorsque les eaux agitées se seront calmées. N'en convenez-vous pas?

Le jeune prélat de Rodez enchaîna ensuite sur divers projets qu'il affectionnait. L'italien y voyait la pensée positive et constructive qu'il recherchait, ce qui le conforta dans l'offre qu'il songeait à faire depuis quelques jours. Souriant, il répondit.

- Voilà beaucoup de bonnes idées. Certaines demandent beaucoup de travail, d'autres sont réalisables assez aisément. J'apprécie tes suggestions, mais je tiens à te rappeler que tu peux les proposer à l'Assemblée, comme tout prélat peut le faire. Il ne faut pas regarder la Primatie comme étant dépositaire de toute initiative. Cependant, je crois que cela serait certes plus aisé dans une fonction plus officielle. Comme tu le sais surement, mon mandat primatial touche à sa fin. Je comptes porter ma candidature à nouveau devant nos confrères, mais j'aimerais t'offrir de te joindre à cette éventuelle équipe primatiale, comme Vice-Primat. Est-ce un défi que tu apprécierais? Je ne l'offre qu'à condition d'un effort soutenu et de la poursuite de ces idées qui te son chères.

Il étudia la réaction du jeune homme.

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L'évêque de Rodez sourit au propos du vieil homme.

J'ai bien compris que l'équipe Primatial "n'était que là" pour représenter l'Assemblée. La composant, je peux présenter mes différents projets.
Je n'ai qu'un seul souci... et pas des moindres... je suis inventif que qu'en il y a échange et discussions.


Nono rit.

Ce soir, c'est le cas et donc je viens d'avoir ces inspirations. L'AEF n'est pas forcement le meilleur lieu pour moi pour penser à de nouvelles façons d'agir.

Le Prélat acquit aux paroles de l'homme.
Il fût surpris par la proposition, il ne s'y attendait vraiment pas. Il ouvrit la bouche et un semblant "Ho...!" en sortit.


Euh, moi? l'un des Vice-Primat? mais cela fait six mois que je suis dans l'Assemblée... cela est peu...non?
Il va falloir que je réfléchisse à cette proposition car je n'avais pas envisagé cette possibilité, surtout après les derniers événements. Je ne me sens pas capable de vous remplacer comme l'a fait Monseigneur Fitz durant votre absence...
Vous garderiez Fitz comme Premier Vice-Primat ou va t il arrêter?

Et puis, je n'ai toujours pas fini mon tour de mon diocèse officiellement...


L'homme commença à réfléchir à toutes les conséquences : les absences éventuelles dans son diocèse, les aller-retour avec Rome, la gestion de l'AEF, ce qu'il pourrait apporter, son rôle, ce qu'il lui manquait dans son diocèse.

Si j'acceptais de défi, comment travaillez vous au sein de l'équipe? Avez vous une fiche de route? regardez vous l'avancée des travaux? Quels sont les conséquences en terme de responsabilité envers l'AEF et le spirituel voir le temporel?
Je ne me suis jamais posé ces questions par le passé et donc je n'ai pas de réponses...

Si je m'engage dans quelque chose, sachez que je serai présent dans la tâche.


Il se tût et continua à réfléchir en attendant les réponses. Il arbora une mine très songeuse : il était venu pour avoir un échange et il repartirait peut être avec un nouveau poste, il ne savait que penser de cela.
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Evêque de Rodez
Navigius
L'ecclésiaste avignonnais eût un léger sourire lorsqu'il sentit son jeune collègue s'emballer devant sa proposition. Il parvenait presque à se revoir lui-même lorsqu'on l'avait approché avec telle suggestion, c'était il y a bien longtemps, était-ce sous le règne primatiale de Monseigneur Aurélien? Possiblement, il ne s'en souvenait guère mais se rappelait bien avoir été agité comme un enfant tortillé entre le fait de quitter la protection des jupons maternels et le désir d'affronter le monde de par sa propre volonté. Il se doutait bien que le jeune prélat allait avoir exercice d'introspection à faire, mais il se sentait le devoir de chasser les doutes qu'il sentait obscurcir l'esprit de l'évêque de Rodez. L'expérience lui avait appris que la confiance apportait bien de bonnes surprises, et peu de malheurs irréparables si l'on surveillait la situation attentivement. Prenant une gorgée de sa tisane, il répondit calmement, essuyant les quelques gouttes collées à sa barbe.

- Mon cher ami, laisse moi te rassurer, je ne t'offrirais pas une telle opportunité si je ne voyais pas en toi les prémices d'un grand évêque. Il est normal de douter de ses capacités, il s'agit de la base de l'humilité, mais celle-ci ne doit jamais nous paralyser. Je comptes en effet retenir les services de Monseigneur Fitz, comme premier Vice-Primat. Sa conduite irréprochable et son assiduité sont pour moi un soulagement constant, un baume sur mes inquiétudes suscitées par ma détention illégale par l'Anti-Roy de France. Je crois qu'il te faut saisir l'occasion, mais je te garanties, si jamais en cours de route, si nous sommes élus, tu ne te sens plus à la hauteur, je te déchargerai de ce service avec tous les honneurs. Il n'y a de mal à essayer.

Il sourit pensivement, songeant aux nombreuses initiatives mises de l'avant, sans trop de brio, dans sa propre jeunesse, alors qu'il était un jeune prélat ambitieux et querelleur. Fort heureusement, l'âge l'avait détourné de ses confrontations avec Monseigneur de Nivellus, face à qui, avec la rétrospection de la sagesse, il avait fait montre d'un rigorisme suffisant et inacceptable. Il fallait admettre que le départ de l'ancien archevêque de Vienne de l'arène politico-religieuse avait inconsciemment joué sur l'assouplissement du jugement de l'italien à son égard, comme quoi, certains bas-instincts échappaient encore et toujours à l'esprit sagace du vieux sage. Il reprit son travail de sape contre les doutes du jeune homme.

- Le travail au sein de l'équipe primatiale est très théorique en ce moment. J'ai été élu sur un programme qui n'a pu être mis en oeuvre que partiellement, les circonstance et ma capture déroutant un peu l'action primatiale. Il va de soit que si tu acceptes, nous tiendrons une rapide consultation sur un programme à proposer à nos collègues, un programme simple mais applicable. Pour ma part, je désire pouvoir donner des mandats précis aux vices-primats, et leur laisser l'initiative de le développer, avec mon support lorsque requis. Je crois foncièrement qu'il faut donner un objectif, et laisser la personne y répondre pas sa propre ingéniosité.

Il songea un instant au climat délétère qui régnait à l'Assemblée. Jadis, il s'était vu comme le conquérant qui imposerait une sorte de Pax Navigius, mais force était de constatée que le chemin vers la concorde à l'AEF était pavé des cadavres moraux de nombreux hommes pieux n'ayant réussis à inverser une tendance fratricide. Il faudrait trimer dur, prélat par prélat. Toutefois, il demeurait convaincu qu'il était possible de ramener la concorde, optimiste qu'il était. Terminant la dernière rasade de son breuvage, il posa son gobelet sur la petite table puis plongea son regard dans celui de son interlocuteur.

- Je sais que le climat de l'Assemblée t'inquiète. Pour que le mal triomphe, seul suffit l'inaction des hommes de bien. Ainsi donc, ne cherchons pas à régler le problème d'une seule tirade, contentons-nous d'agir bien et de chercher à calmer les conflits. Qu'en dis-tu, aimerais-tu te dévouer à cette mission pendant quatre mois avec moi?

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