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[RP] Le premier qui tombe - Dominos et crise de foi.

Volkmar
Paris, dans une aube d'hiver qui avait vu les portes ouvrir avant même l'apparition des premiers rayons du soleil. Il faisait... Frisquet. Pour ne pas dire qu'on se les caillait. Même avec une épaisse fourrure offerte par sa dulcinée sur le dos, le Rouge n'avait qu'euphorie à envisager une bonne flambée et un gobelet de vin chaud, pour l'arrivée du périple. Par instant, lâchant les rênes de sa monture, il se frottait les mains pour les réchauffer. De loin en loin, les rues froides résonnaient encore des premiers bruits d'éveil, dans une atmosphère gelée par le givre et les rafales de vent dans les traverses trop droites et trop longues. Dans le petit groupe autour du Bouillonnais, une demi douzaine de personnes. Soldats, reîtres, tous peu recommandables et pourtant chaudement recommandés et pour les mêmes raisons.
Et un homme sans tête.
En fait, il en avait toujours une, grâces en soient rendues à Deos. Mais le sac de toile qui la recouvrait masquait ses traits au monde extérieure aussi bien qu'il masquait le dit monde au regard de ce qui était, manifestement, un prisonnier.
Un prisonnier mis à part cela vêtu chaudement, mais sans marque distinctive d'aucune sorte, et lié à sa monture par les jambes et les mains liées elles mêmes entre elles. Il ne s'agissait ni de lui laisser du champ, ni de le laisser tomber... Au sens propre, car manifestement, sa bonne étoile l'avait abandonné pour qu'il se retrouve ainsi saucissonné en la capitale.
Sa monture était menée par le cavalier juste devant, au licol. Là encore, ça n'avait pas forcément été une partie de plaisir. Si il n'avait pas fait tout le voyage encagoulé, une partie en avait néanmoins été faite en travers d'une monture comme un sac de grain, pour presser l'allure. Et chaque traversée de ville lui avait valu d'être coupé de tout moyen d'échange.

Dans l'ensemble, le trajet s'était ainsi plutôt bien déroulé. Pas de brigands notoires pour intercepter ce groupe d'épéistes manifestement aguerri et sans remords pour un couillon de bandit de grand chemin.
Pas de zélote aristotélicien pour avoir la bêtise de tenter la libération du prélat qu'on emmenait à des fers plus proches de son condamnateur. On avait tout fait pour que ce prélat ci ne voit pas son épopée se diffuser outre mesure, passées les frontières du Béarn.
On avait même fait en sorte que durant les quelques longues journées de cette remontée du royaume, le prisonnier ne meurt ni de faim, ni de soif, ni de froid, de fatigue ou d'ennui, par une générosité assurément digne d'éloge. Surtout qu'à voir l'état du prélat en sortant des geôles du Béarn, il avait peut-être été mieux nourri sur la route qu'au fond du trou. Si l'on voulait le juger, il valait mieux qu'il parvienne vivant à destination.
Le vermeil tira sur le mors, et vint caler son allure sur celle de son petit protégé, avant de prendre le parole sur le ton affable auquel il s'était accoutumé depuis le départ.


"Monsieur, nous en avons bientôt fini de votre déménagement. Votre nouvelle demeure est en vue. J'espère que vous ne nous saurez pas trop grief l'inconfort du voyage, mais vous savez.. Avec la gangrène qui touche l'Eglise corrompue de toute part et toutes sortes de manières, comment s'étonner que le reste du monde n'en soit que plus instable."

Un léger rire lui échappa, moqueur. Avec la croix de Genève qui ornait ostensiblement le col du Rouge, et les prières quotidiennes qui s'en trouvaient amplifiées par l'arrivée du vendredi, il n'avait pas pu échapper au "monsignore" sous escorte que son nouveau geôlier était réformé. Celui là n'avait d'ailleurs rien fait pour le cacher, à parler de Deos et se moquer de Rome. Et ses hommes, sans exception, avaient été choisis pour leur propension à mépriser la ville "éternelle"... ment souillée par l’infamie.
Le moustachu donna une claque amicale sur l'épaule de l'anonyme.


"Deos vous garde, "monsignore", c'est là que je vous laisse. Je saluerai le roi pour vous, si vous le voulez. Oh. Pendant que j'y pense. Nous avons pris avec nous quelques uns de vos biens, livres, vêtements, mais.. Je crains que nous ayons égaré votre nécessaire à écriture. C'est une chose qui advient, lors des déménagements.."

Encore un léger rire, et le moustachu, plutôt content de lui, pressa le pas de sa cabale pour reprendre la tête. Les rues s'animaient désormais, et il lui tardait d'arriver. Il avait fait une pause la veille dans le seul but de parvenir en la ville avant que tout ne s'excite, avant que Paris ne s'éveille. Et même calculé au poil, ça avait été juste.
Enfin, les murs du Châtelet s'étendaient au dessus de sa tête. Un peu de boucan attirerait sans doute quelque garde pour ouvrir la porte. Un signe à un reître, et...


"Ohééé, du châtelet ! Un paquet pour le roi !"
_________________
Navigius
La traversée du Royaume avait été longue et ardue pour l'ecclésiaste italien. Tiré des geôles dans lequel il n'avait vu que noirceur et difficulté, il avait été emmené hors du Béarn en pleine nuitée, afin d'éviter que la nouvelle ne s'ébruite et qu'une quelconque cohue ne puisse survenir, l'homme ayant toujours été d'une générosité exemplaire envers les béarnais. Ce point seul l'avait rassuré sur la qualité de son escorte, qui outre son allure peu recommandable, faisait preuve d'un jugement aiguisé quant au bon déroulement de leur mission. On lui avait remis un lourd mantel de feutrine, signe que la température au nord du Royaume n'était pas aussi douce et clémente que celle soufflant sur les champs du Sud.

Ils avaient chevauché des jours durant, l'italien ne pipant nul mot ni signe pouvant témoigner de son inconfort à être ligoté à sa monture. Ses jambes hurlaient de douleur mais son faciès demeurait dur et fixé. Il trouvait bien inutile toutes ces précautions, après tout, il s'était lui même livré aux autorités béarnaises et n'avait jamais agi de quelconque façon à laisser présager une quelconque évasion. Si le Roy aurait voulu se faciliter la vie, il aurait pu le convoquer à Paris, il s'y serait rendu sans attendre, tant sa loyauté à la Couronne de France ne faisait aucun doute.

À chaque approche d'une ville, on lui plaçait un sac de toile sur la tête, cherchant à le désorienter. La pratique était franchement désagréable, mais nul doute voulait-on éviter qu'il ne soit reconnu. Il ne pouvait penser que l'on voulait éviter qu'il ne sache où il s'en allait, après tout, il connaissait le Royaume avec beaucoup d'acuité, l'ayant parcouru pendant des décennies. Ainsi donc, il savait qu'ils avaient traversé Limoges, car le son des cloches de la Cathédrale sonne légèrement faux, un sujet qu'il ne fallait aborder avec l'Évêque de Limoges que sur la pointe des pieds, tant la ville faisait fierté.

La traversée n'avait été meublée que de peu de discussion, l'ecclésiaste ayant la sagesse de ne point relever les railleries de ses geôliers, qui avaient visiblement été sélectionnés par leur prédestination à terminer leur existence sur l'Enfer lunaire. En contrepartie, le prélat avait été d'une courtoisie extrême, conscient que ces hommes ne faisaient que leur devoir, aussi erroné soit-il.

La cavalcade s'étirait, on le trimbalait tantôt comme une marchandise, tantôt comme le plus dangereux des criminels, un criminel se déplaçant avec une canne, dont les genoux étaient en bourrique, mais qui semblait avoir le pouvoir d'invoquer la foudre si jamais ses mains se libéraient. Lorsqu'ils arrivèrent près de la Capitale, on lui plaça le sac sur la figure à nouveau. Il sourit, inconnu de ses geôliers, car quiconque avait sérieusement habité Paris savait que cette ville se trahissait non pas à la vue de ses bâtiments, mais plutôt à son odeur, tout simplement écœurante. Le chef de son escorte lui adressa une raillerie, à laquelle il répondit d'une voix douce et calme, celle d'un homme profondément en paix.

- Ma foy, si vous eussiez voulu que je ne sache point que vous me guidiez à Paris, il aurait fallu me boucher le nez, cher messire. Pour ce qui est de la qualité de l'escorte, soyez-en félicité, vous avez su éviter les routes infestées de brigands, ce qui rassure sur le peu de qualité qui reste au service de notre Royaume. En ce qui concerne la corruption que vous alléguez, vous remarquerez que son accusation semble tout bonnement s'étendre à quiconque ne partage pas l'opinion de notre monarque. Semblerait-il qu'il soit plus facile de la dénoncer que de la trouver et la prouver par des faits.

Il ne pouvait être vexé par les railleries de ces hommes. Lorsque l'on se trouve devant l'erreur, le pardon est la seule option. Ces hommes n'avaient probablement rien appris de mieux, car s'il eût une quelconque connaissance pratique de la religion, ils sauraient que l'homme qu'ils escortait était non seulement un évêque très libéral, mais aussi assidu et humble dans son office. Difficilement le modèle corrompu, lâche et concupiscent que tentait d'établir le Roy. Il sourit à l'homme puis lui répondit à nouveau, suite à une autre boutade.

- Soyez remercier pour votre office d'escorte. Nul doute que vous auriez préféré ne pas devoir faire une telle épopée par si froid hiver. Toutefois, vous me permettrez de vous recommander d'éviter d'entrer dans l'industrie manouvrière, car sur le peu d'items qui se trouvaient dans ma geôle, vous avez réussi à en égarer un. Je crois que vous êtes meilleur soldat, votre profession vous sied. Pour ce qui est de porter mes salutations au Roy, je crains que cela ne soit considéré comme de la coopération avec un traître à la France, ainsi donc, laissez moi vous épargner la coupe de l'opprobre royal en n'en formulant point.

Ils entrèrent dans la cour du Châtelet, où l'ecclésiaste attendit qu'on lui indique la suite des choses.
Amory
Il devait courir partout en ce moment, mais il avait été avertit par les hautes sphères que Monseigneur Navigius, le primat de France déclaré traitre par le Roy devait être transféré du Béarn au Châtelet.
Le gros serge était donc venue l’avertir que le paquet venait d’être livré.
Il se déplaça donc lui-même, afin de le réceptionner. Il espérait qu’on ne lui demande pas de passer l’homme à la question. Le prévôt de Paris avait bien trop longtemps fait partie de la GE pour maltraiter un pauvre homme d’église.


Il arriva donc appuyé sur sa canne saluât l’escorte. Il était entouré de Wendoline et de Hersent.

"Bonjour messire, je suis Amory de Lucas, prévôt de Paris. Je réceptionne cet homme mais avant de le mettre dans sa geôle je voudrais constater son état de santé pour mon rapport et mes registres."
Il s’approcha de l’homme, le saluât faute de pouvoir faire mieux avec sa hanche brisée.


"Monseigneur, soyez le bienvenue au châtelet. Sachez que vous serez traité avec les égards de votre range et de votre fonction. Des appartements fermées mais chauffés et confortables vont être mis a votre disposition. Vous aurez un garde et le médecin du guet qui veilleront sur vous. Si vous avez besoin de qui que ce soit vous le demanderez à votre garde qui me remontera l’information et j’accorderai ou pas en fonction de la demande. Pour le moment vos affaires vont être apportées dans votre cellule appartement de luxe et quand à vous vous allez passer entre le médecin Philios qui va regarder si vous allez bien. Les épidémies se propagent partout dans le royaume de France et Paris n’est pas en reste."

Il ordonna au gros serge en garce d’aller faire avertir Philios, puis d‘aller mettre en route une flambée dans les appartements surveillé de Monseigneur. D’autres gardes prirent les affaires de l’homme d’église et quand à lui et ses membres du guet, ils l’accompagnèrent dans la salle de soin.
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Navigius
Le Prévôt de Paris arriva donc sur l'entrefait. On retira au prélat son sac de toile, il put ainsi se découvrir dans la cour d'un châtelet royal, visiblement à Paris puisque l'odeur d'excréments parisienne ne mentait jamais, mais il aurait été en mal de dire exactement où, lui-même ne connaissant de Paris que les églises, le collège des Bernardins où il enseignait souvent et le Palais du Louvre. Il prit une bouffée d'air, heureux d'être débarrassé de son couvre-chef. Lorsqu'il constata l'identité du Prévôt de Paris, il fut soulagé, il le savait homme d'honneur, il est restait bien quelques un dans l'administration royale, pauvres hères coincées entre leur devoir et leur religion.

Il hocha la tête en guise de salutation à l'homme. Il n'avait point l'intention de lui faire la vie dure avec des excès de caractère, il ne s'était jamais conduit de la sorte et il avait une compréhension poussée du sens du devoir, il savait que le seul responsable demeurait le Roy, cet homme qui avait fait basculé le Royaume de France dans la gueule du Sans-Nom. Il l'écouta puis lui répondit d'une voix toute calme, celle d'un homme digne et en paix :

- Enchanté Messire Prévôt. Il eût été plus plaisant de faire votre connaissance en de meilleures circonstances, mais ce sont celles mises à notre disposition par le Très-Haut. Laissez-moi d'ores et déjà vous informer de ma santé, je me portes très bien et n'ai point eût de recrudescence de ma maladie du poumon depuis mon séjour chez les moines-médicastres de Forli l'hivers dernier.

Il se tourna un instant vers son escorte, puis fit de nouveau face au Prévôt. D'une voix emplie de gentillesse, il s'exprima:

- Si vous pouviez mentionner à qui de droit que cet homme a accompli son devoir avec efficacité et dignité, je vous en serais gré. Une remontée du Royaume si rapide, sans rencontrer de brigands relève d'une maîtrise des compétences poussée.

Même dans la difficulté, le prélat prenait le temps d'apprécier le travail bien fait. La haine était une notion qui lui était étrangère depuis de nombreuses années. Toujours attaché à son cheval, il jeta un regard sur ses liens alors qu'on lui expliquait les conditions de sa détention. Une cage dorée, mais une cage tout de même. Il prit de nouveau la parole.

- Les conditions m'apparaissent emplie de la bonté qui est si caractéristique du Royaume. Je vous indique toutefois n'avoir besoin de rien d'autre en frais de nourriture que du pain, de l'eau et occasionnellement un bouillon. Peut-être aurais-je besoin de quelques ouvrages légaux, si le Roy prend la décision d'apporter un peu de justice à cette affaire, il m'apparait très spécial de ne point être convié à un procès. La preuve doit être difficile à ramasser faut-il croire.

On lui détacha ses liens, ainsi donc, il put descendre du cheval. Appuyé sur sa canne, qui avait été rangée sous la selle, il se plaça à la disposition du Prévôt, qui devait le mener à l'examen médical. En s'y dirigeant, il eût une dernière demande.

- Si je puis demander, je serais très reconnaissant si l'on pouvait mettre à ma disposition un prêtre, voilà près d'un mois que je n'ai pu décharger mon âme de mes péchés, par la confesse. Dans les circonstances actuelles, je crois que le Grand Aumônier de France serait un choix loyal au Roy qui ne risque pas d'exacerber les tensions.

Il attendit la suite, l'examen médical.
Wendoline
Le Prévôt de Paris avait émis le souhait qu'elle fasse partie de cette délicate mission ; l'arrivée du Primat de France déclaré traitre par sa Majesté Eusaias et sa prise en charge.

Quand on leur annonce que l'escorte est arrivée au Châtelet, revêtue de son uniforme, elle rejoint sans attendre Amory et Hersent dans la Cour.

Un homme entravé à sa monture, traits tirés entourés de cavaliers qui semblent soulagés de laisser en ce lieu leur « paquet » comme l'un d'eux l'a fortement crié afin de se faire annoncer, attend sans mot dire mais néanmoins attentif à ce qui l'entoure.

Elle l'observe, son regard ne révèle rien de ses sentiments, le faciès d'un homme doté d'une force de caractère à en croire son calme apparent. Accrochée à sa monture, une canne, un sac de toile aussi. Il lui est facile de deviner que ce dernier a servi à recouvrir le visage de Monseigneur Navigius. Quelle que soit sa raison en ces lieux, elle connait le rang du prisonnier. Elle-même croyante aristotélicienne, ancien pèlerin de la Paix respecte l'être humain et il n'est pas question de déroger à ses valeurs.

Elle incline légèrement la tête....
Monseigneur.....

Puis Amory bien que gêné par son ancienne blessure s'approche de l'homme, l'accueille avec la bienveillance qui lui sied. Il lui explique le déroulement de sa prise en charge comme prisonnier des geôles du Châtelet. Une prison dorée certes, contrairement aux autres incarcérés, mais prison tout de même.

Ils accompagnent tous trois ensuite le Primat en direction de ses futurs appartements alors que le gros Serge part à la recherche de Philios, médecin chargé d'examiner le détenu.

L'homme d'église en profite pour émettre le souhait de rencontre un prêtre afin de soulager son âme de ses péchés. Il charge en outre Amory de rapporter le travail accompli de l'escorte, soulignant qu'il n'a pas été maltraité.

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Hersent
A peine de retour de la mission "Reyne de Chypre" qui l'avait menée sous les ors du Louvre, une autre mission attendait le Guet et non des moindres: accueillir un prévenu de marque, un VIP comme on dira des siècles plus tard, un Monseigneur emprisonné par le Roy... misère où allait-on si on mettait en geôle les prélats???

Elle accompagnait son chef, le Prévôt de Paris, Amory, ainsi que sa comparse Wendoline.

Le prélat ne semblait guère dangereux et ne serait pas un "client" difficile. On avait ouï dire qu'il était malade, aussi regarda-t-elle en arrière pour voir si le médecin du Guet arrivait.

Impeccable dans son uniforme d'apparat, elle n'avait pas eu le temps de se changer, elle salua comme il convenait l'homme d'Eglise: elle s'inclina puis esquissa le geste de baiser la bague proclamant son état de prélat de haut rang. Elle était bonne Aristotélicienne et se devait de le montrer même si le retrait des armées royales de la GE avait été dommageable et pouvait coûter la vie de centaines d'hommes.


Monseigneur, nous ferons en sorte que votre séjour au Châtelet se déroule au mieux. Je peux vous faire préparer une tisane au thym afin de soulager vos maux de gorge et un éventuel coup de froid ... le climat délétère de notre Capitale est bien moins agréable que les cieux de votre Italie.

Elle s'éloigna légèrement, main sur le pommeau de son sabre, et fit signe aux plantons de préparer le salon où Monseigneur attendrait la convocation de Sa Majesté.

Si Monseigneur veut bien nous suivre jusqu'au salon où une bonne flambée ravigotera votre organisme. Et puis, nous pourrons bavarder un peu en attendant l'arrivée du prêtre que vous avez réclamé.

En elle-même, elle priait pour que le Guet puisse en trouver le Grand Aumônier de France rapidement, ce qui lui éviterait de chercher un de ces curetons plus sales que les pauvres ouailles dont il avait la charge dans les bas-fonds parisiens.
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Philios
Philios avait été prévenu par le Gros Serge qu'il était demandé en tant que médecin pour examiner un patient et devait donc se rendre rapidement au Chatelet…
Il n'en savait pas plus…
Il ordonna qu'on lui prépare un cheval.

Il fronça les sourcils…
Un patient… rapidement au Chatelet… Cela ne présageait rien de bon…
Pourvu que ce ne soit pas un prisonnier soumis à la question pensa-t-il…
En tant que Médecin son rôle était de sauver des vies… maintenir un pauvre hère en vie pour qu'il puisse continuer à se faire torturer pour la raison d'État n'était vraiment pas une chose qu'il appréciait…

Mais bon les ordres étaient les ordres il passa rapidement par son bureau prendre sa besace médicale…
Dedans il avait l'essentiel, de quoi examiner un patient, faire quelques sutures et quelques plantes…
Il regarda rapidement dans l'armoire où se trouvait sa réserve… Parmi la quantité de sacs de lins rangés dans l'armoire, chacun contenant des plantes différentes il en choisit un parmi ceux teint en rouge… De la valériane… qui pouvait s'avérer utile si il lui fallait opérer… Il allait refermer la porte de l'armoire lorsque son regard fut attiré par une série de petits pots en grés… un baume au millepertuis utilisable pour des brulures… Il en prit un, cela pouvait s'avérer utile…
Il mit le tout dans sa besace enfila un manteau chaud et descendit rapidement aux écuries avant de prendre la direction du Chatelet.

Son uniforme de membre du Guet, lui permit de rentrer sans plus de formalité dans la Prison.
Il s'adressa à l'un des gardes,

Sa Grasce le Prévôt de Paris m'a demandé de venir pour voir un malade, conduisez moi à lui.

Il fronça les sourcils, le garde ne l'entraînait pas vers les cellules et donc vers les chambres de questions du sous-sol, mais vers l'aile réservée aux prisonniers de marque… Ce ne serait donc pas un questionné mal en point qu'il aurait à traiter… C'était déjà une bonne chose…

Le garde le conduisit à la salle de soins, où se trouvait Amory et un homme d'un certain âge qu'il ne connaissait pas… son patient surement…

Il inclina la tête devant le Duc,

Votre Grasce, vous m'avez fait demander...
Navigius
Alors qu'ils commençaient le chemin qui les mèneraient de la Cour du châtelet à l'endroit où il subirait la dite inspection médicale, une jeune demoiselle, visiblement membre du guet royal à la livrée qu'elle portait, arriva. Il lui décocha un regard empli d'amitié, le regard d'un homme qui malgré son infortune, demeurait positif et grandement respectueux de tout ceux qui dans ce conflit, étaient plus victimes qu'instigateurs. Lorsqu'elle se présenta à lui, il fit un hochement de la tête amical, lui murmurant quelques mots.

- Bonjour chère demoiselle. J'espère que votre arrivée s'est passée sans encombres, les rues de la Capitale sont parfois bien dangereuses en des temps troubles.

Toujours à ce soucier des autres, c'est la raison pour laquelle il avait endossé la soutane quelques décennies plus tôt. Chaque homme et femme était une merveille de Dieu, possédant une histoire propre et vivant une vie décidée par le Très-Haut, pour témoigner à tous ses enseignements dans le contact entre les gens.

Arriva alors la Capitaine Royal de Champagne, reconnaissable à son costume d'apparat. L'italien n'avait point le plaisir de la connaître en personne, mais il lui semblait avoir entendu quelques bons commentaires à son égard. La mémoire, cette faculté défaillante, lui faisait cruellement défaut en cette journée, embrumée par la fatigue des dernières semaines. Lorsqu'elle s'adressa à lui, faisant les démarches de politesses, il lui répondit avec un ton amical, comme s'il venait d'oublier sa situation et celle du Royaume.

- Ne vous inclinez point chère amie, nous les lescuriens préférons une accolade amicale et fraternelle plutôt que ce petit rituel du baisé de la bague, chose avec laquelle j'ai toujours eu grande difficulté. Soyez assurée que je ferai de mon mieux pour que mon séjour au Châtelet ne vous soit point cause de soucis. En prime, je me déplace lentement et j'ai peu d'endurance, ce qui fait de moi un prisonnier disons, plutôt simple. Je vous remercie de votre offre de tisane, j'ai habitude de la camomille, mais le Thym fera tout autant, c'est une charmante attention. Je connais bien le climat de notre Capitale, j'ai officié comme Grand Aumônier de France sous sa Majesté Lévan III de Normandie, il y a de cela quelques années, ainsi donc, je suis familier avec les vents frisquets survenant brusquement. Puis, il faut dire, j'ai aussi été posté en Artois, qui est également choyée par la Nature en matière de température glaciale.

Il sourit, heureux de faire la rencontre d'une personne supplémentaire. Plusieurs pourraient en être surpris, car était là un homme qui sortait de plusieurs semaines en geôles, d'une cavalcade au travers du Royaume pieds et points liés et qui se retrouvait au milieu d'une crise religieuse sans précédents.

- Madame, je suis votre obligé et je vous suit. Je ne doutes point que mes accommodations seront satisfaisantes, je dois dire que le bruit de l'eau qui ruisselait sur les murs de ma cellule au Béarn ne me manque seulement que lorsque vient le temps des prières, il s'agit d'un son particulièrement relaxant.

Arriva sur l'entrefait le médecin, enfin, semblait-il au prélat.
Amory
Il laissa ses drôles de ame discuter avec le prélat. l'homme vait bien annocé qu'il serait sans problème et ça le soulagea. Il ne se voyait pas avec un prisonnier capricieux et pénible à gérer. Il était en train de remplir la paperasse quand Philios fit son entrée. Il le saluat.

"Monseigneur, je vous présente le médecin du guet Messire Philios. il va vous ausculter et si durant votre heu séjour vous aviez un souci il sera la à votre écoute. Pour les repas, j'ai bien entendu votre souhait, mais pourtant il ne sera pas dit que vous ne mangiez pas au moins comme nous. Ne prenez pas peur, ce ne sont pas des ortolants loin de la, mais soupe un peu de fromage , un peu de lard, des fruits. Je vais cesser mes bavardages et laisser Phil faire son travail, nous serons dans la pièce à coté, ensuite nous vous insatallerons dans vos appartements et je préviendrais le Grand Aumônier de France que vous souhaitiez vous confesser."

Il saluat l'homme d'un signe de tête et fit sortir les filles pour laisser Monseigneur seul avec Philios.
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Navigius
L'arrivée au châtelet se déroulait presque normalement, tous bavardant avec enthousiasme et dans une ambiance calme et bon enfant. C'était un grand contraste avec l'état du Royaume, mais tant d'événements inquiétants n'étaient pas connu du prélat, coupé du monde depuis des semaines et sortant à peine de geôles lugubres peu ouvertes aux correspondances et nouvelles de tout acabit. Le regard du prélat allait de visages en visages, portant attention aux expressions de ses geôliers, de cette façon analytique qu'on certain prêtres ayant passé leur vie auprès des paroissiens, comme s'il était à la recherche d'un tourment non dévoilé, d'une émotion non-exprimée. La voix du Prévôt de Paris le rappela à l'ordre, mettant fin à ses rêveries. Il lui répondit avec toute la courtoisie que des hommes de respect savaient se démontrer, se faisant un point d'honneur de ne point laisser l'ambiance du royaume salir ses relations interpersonnelles :

- Vous êtes fort aimable, Messire Prévôt. Bien que je m'attriste à ce changement de diète, la discipline et la rigueur ayant toujours été placées au coeur de ma vie et de mon action épiscopale, je ne ferai point de caprice face à une pitance qui serait j'en suis sûre, désirée par d'innombrables paysans. Vous savez sûrement que la nourriture manque cruellement auprès de nombreux sujets, la mortalité étant toujours très haute chez les vagabonds.

Voyant le Prévôt amorçant son retrait de la pièce, l'ecclésiaste se tourna vers le médecin.

- Je suis à votre disposition Messire Philios.
Hersent
Elle fut arrêtée dans son geste par les paroles douces et sereines du prélat, elle rougit légèrement et se releva. Ses traits étaient tirés par les veilles au Guet comme dans son campement militaire, en rase campagne orléanaise. La fatigue lui faisait perdre la mémoire immédiate, elle oubliait parfois ce qu'on venait de lui dire peu de temps auparavant.
Entre temps, Philios arriva avec sa mallette de médecin, et Amory fit les présentations avant d'inviter Wendoline et elle-même à se retirer à sa suite afin de laisser Philios examiner leur hôte. Avec l'épidémie qui s'étendait chaque jour dans le Royaume, mille et une précautions étaient nécessaires pour qu'elle ne se propage pas trop vite.


Monseigneur, vous trouverez une tisane au thym bien chaude, avec un pot de miel de mon domaine si vous souhaitez l'édulcorer, dans vos appartements que nous partons faire préparer.

Elle s'inclina respectueusement, un éclair parcourant son regard: elle avait retrouvé le nom du Grand Aumônier de France! Monseigneur Aurélien! Mais cela ne suffirait pas à échapper au repos chez les nonnes... elle avait bien tenté de donner le change mais .... échec sur toute la ligne.
Elle sortit donc de la pièce en compagnie du Prévôt et de Wendy.

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Philios
Philios regarda partir l'impénitente bavarde, il lui sourit.

Quand elle eut refermée la porte, il s'avança devant l'homme d'église et s'inclina devant lui.


Bonjour Monseigneur

Certes sa Grace Amory l'avait déjà présenté, mais c'était là une chose sur laquelle il insistait avec ses étudiants... "Votre patient ne va pas se mettre à tout vous raconter de ses problèmes de santé, de but en blanc... Prenez toujours un peu le temps de lui parler un peu... avant d'aborder les problèmes médicaux..."
Il commença donc par se présenter...

Je me présente, Philios, je suis Médecin, et… il désigna son uniforme… vous l'aurez deviné… membre du Guet de Paris.

Philios s'assit non loin du prélat et sortit de quoi écrire,
Je vais prendre quelques notes si vous permettez, Philios lui sourit. Rien qui ne sortira du Chatelet, je puis vous l'assurez…

Je crois savoir que vous avez fait un long voyage jusqu'ici…
Tout c'est bien passé ?
Vous n'avez pas pris froid ?
Le voyage ne vous a pas trop fatigué ?


Mais buvez votre tisane tant qu'elle est chaude... ajouta-t-il en désignant la tasse préparée par Hersent.
Navigius
La capitaine royale de Champagne faisait montre d'une courtoisie faisant honneur à son duché. En effet, l'ecclésiaste gardait de bons souvenirs de la Champagne, du moins, du moment où il ne fut plus artésien, puisque l'Artois et la Champagne partage une haine viscérale touchant toutes les classes de leurs sociétés respectives. L'italien lui lança un regard reconnaissant, empli de bienveillance, tout en hochant de la tête, s'inclinant légèrement en guise de respect. De sa voix douce et calme, il la remercia en ces mots :

- Vous êtes fort aimable chère amie, ma foy, j'espère que nous aurons l'occasion de partager ce pot de miel qui j'en suis sûr sera un vrai délice. Toutefois, il me faut rassurer notre bon docteur sur le fait que je suis en aussi bonne forme que l'âge me le permet.


Il sourit puis reporta son attention sur médecin. Son visage lui disait vaguement quelque chose, l'avait-il croisé au Béarn, lors d'un de ses nombreux voyages? Lorsque ce dernier se présenta, il lui retourna la courtoisie avec politesse :

- Messire Philios, il est mon grand plaisir de faire votre connaissance. Je suis Monseigneur Navigius, prêtre ...et vous l'aurez deviné, prélat de l'Église Aristotélicienne Romaine. Toutefois, ne laissons pas ces technicalités nous empêcher de faire plus ample connaissance.

L'homme de médecine lui posa une série de question, visiblement cherchant à mieux connaître le patient qu'il évaluait avant de poser un quelconque diagnostic, voilà qui était sage. Il entreprit donc, dans le détail, de répondre à ses questions.

- En effet, le voyage entre le Béarn et Paris peut s'avérer fort long. Il s'est déroulé sans grande histoire ou embûche, si ce n'est qu'il est fort difficile pour le dos de chevaucher avec les mains attachées et les jambes liées aux cheval. Enfin, il faut croire que le métier de prisonnier est somme toute plus périlleux que l'on ne voudrait l'imaginer. Pour ce qui est du froid, je suis souvent enclin à des crises de froid, mais elles ne se sont plus manifestées depuis que j'ai quitté le donjon béarnais. Toutefois, j'ai le poumon capricieux, si bien que mes médicastres ne me recommandent pas l'air trop frais du nord du Royaume. Je ne ressent pas de symptômes particuliers outre les douleurs de la vieillesse.
Philios
Philios sourit au Prélat,
C'est un honneur de vous rencontrer, j'ai bien souvent entendu parler de vous, lorsque... il ne put retenir une grimace… j'étais Béarnais…

Même si j'aurais préféré faire votre connaissance autrement...

Puis il écouta l'homme d'église évoquer son voyage.
En effet Monseigneur, c'est là un bien long voyage que vous avez du faire…
Je l'ai effectué moi-même il y a quelques mois… Lorsque j'ai quitté ce maudit Comté aux politiques pourris jusqu'à la moelle…

Enfin presque… puisque pour ma part je ne me suis pas rendu à Paris mais en Champagne…
Mais vous l'avez fait dans des conditions… bien pires que les miennes…


Puis souriant à son patient,
Faites moi voir vos poignets Monseigneur.

Les poignets de l'homme portaient tels deux bracelets, la marque de liens portés longtemps…
Philios soupira, et chercha dans sa besace le pot de baume qu'il avait pris en partant…

A vrai dire ce n'est pas à cet usage que je destinais ce baume. En fait lorsqu'il m'a été demandé de venir au Chatelet en tant que Médecin, je m'attendais plus à trouver un moribond soumis à la question au nom de la raison d'État… Fort heureusement c'était pour vous…

Se rendant compte de ce qu'il venait de dire il regarda le prélat l'air embarrassé…
Enfin… euh… je veux pas dire que… que… je suis content de vous voir emprisonné… hein…
Mais euh… comment dire… pour l'aspect médical… euh... maintenir en vie un type qui a déjà subi la question, pour qu'il la subisse à nouveau… ce n'est pas vraiment ce que j'apprécie…


Philios baissa la voix… et le regard… Je ne devrais pas dire cela… mais pour être honnête… je préférerai des fois pouvoir achever un de nos prisonniers que le remettre sur pied pour qu'il se refasse torturer au nom de la raison d'État...


Puis, regardant le pot de grès qu'il avait toujours à la main, il reprit de son ton habituel…
Euh... Le millepertuis vous fera du bien et fera rapidement disparaître ces marques.
Je vous laisserai ce baume, vous pourrez vous en appliquez un peu sur les poignets plusieurs fois dans la journée jusqu'à ce que les marques aient disparues…



Lorsque Navigius évoqua sa détention, Philios fronça les sourcils… il avait été suffisamment longtemps Officier de la Prévôté du Béarn pour en connaître les geôles...
Oui... je conçois facilement qu'en effet l'hiver dans les prisons béarnaises ne soit point une sinécure…

J'imagine aisément que vous avez du subir le défilé de toutes les saloperies hypocrites du Béarn qui se sont désolées au nom d'Aristote de votre condition de prisonnier, mais n'ont rien fait pour vous sortir du donjon afin de vous placez dans un lieu de détention plus... civilisé...

Ici votre appartement sera chauffé, et je donnerai des ordres pour que vos gardes s'assurent d'y maintenir une bonne flambée.
Ainsi d'une part vous n'aurez pas froid et d'autres part vous évitera une maladie due a une faiblesse des poumons…


Philios lui sourit, Vous qui avez longtemps vécu en Béarn, je suppose que l'odeur de la lavande ne vous dérange pas… en plus du feu vos gardes veilleront à ce qu'un chaudron d'eau avec quelques poignées de lavande soit en permanence sur le feu.
Dans une pièce fermée et chauffée l'air devient sec, cela rendra l'air plus respirable.


Philios se leva,
Bien... si vous voulez bien ôter votre soutane, afin que je vous examine...


Ah… j'y pense…
Vous disiez avoir eu les mains attachées dans le dos… et ce pendant plusieurs jours...
Avez-vous des douleurs au niveau des épaules ?
Stephandra
La brune de venir s'enquérir de l'état de santé du primat, elle avait signifié aux membres du guet qu'il était plus que probable qu'elle vienne, aussi ne devraient-ils pas être étonnés.
La jeune femme parcourt les couloirs qui l'amène à l'endroit où se trouve le prisonnier. Membre du guet qui lui signifie que l'homme n'est pas seul, qu'un médecin du guet est à ses côtés.

Médecin du guet, rapide pensée, Philios! Stéphandra arrive donc près de la porte et elle odit


Bien... si vous voulez bien ôter votre soutane, afin que je vous examine...


Ahem! Le moment est certes mal choisit pour entrer ainsi sans y être invitée, aussi toussote-t-elle légèrement, dos à la porte, vi elle est pas genre à vouloir se rincer l'oeil d'une part et d'autre part respecte l'intimité de chacun même si dans ce cas là c'est une consultation médicale. Elle a beau être elle même médecin, ce n'est pas la raison de sa visite.

Ils ont du entendre le toussotement, donc elle dit assez fort pour qu'ils odissent mais point de trop pour ne pas réveillez tout le quartier.


Bonjorn, c'est Stéphandra, pourriez-vous me dire lorsque je pourrai entrer, je vous prie.

Pas très pratique de parler dos aux personnes à qui on s'adresse, mais pourtant c'est le choix qu'elle fait pour l'instant, la jeune femme sait que ce n'est qu'une histoire de minutes....

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