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[RP] On ne vit que d’illusions…

Alphonse_tabouret
... les apparences sont infiniment plus savoureuses que les réalités.
( Henri Jeanson )

En poussant la porte de la petite auberge qui lui faisait face, Alphonse n’avait en tête qu’une courte halte, de quoi au moins se désaltérer après ces longues heures matinales à cheval, peut-être même manger si les fumets de la cuisine le mettaient en appétit, mais surtout, se délasser un instant prés d’un feu avant de reprendre la route pour rejoindre le château. L’hiver, pluvieux, cinglant s’immisçait jusque dans les chauds vêtements qu’on lui avait faits préparer à Brienne et les arrêts qu’il s’accordait sur le chemin, étaient réellement salvateurs pour son moral. Saluant les quelques clients attablés en avançant, ses pas l’amenèrent jusqu’à une petite table à laquelle il s’assit, les flammes d’un feu bien vif crépitant à quelques mètres. Un geste lui suffit à commander une chope et attendant sa livraison, il retira ses gants dans un soupir d’aise, jouant de ses articulations pour les détendre un peu, laissant trainer son regard sur les lieux. La bière fut servie promptement, par une petite blonde aux hanches assez généreuses pour qu’on y attarde un regard et qui, entrainant ses prunelles noires avec elle en disparaissant dans un large couloir menant aux chambres, le laissa sur une découverte d’un tout autre acabit.

Dans la porte entrouverte d’une chambre se dessinait une silhouette longiligne affairée devant un miroir qu’elle ne regardait même pas, occupée à dénouer le col d’une chemise dans laquelle elle flottait, trop absorbée pour se rendre compte que cet angle de vue la laissait au regard du récent expatrié flamand. L’homme qui occupait la chambre était plutôt fin, les cheveux longs et bruns, noués dans un catogan, d’une vingtaine d’année tout au plus, et son visage juvénile, qu’il ne découvrait que partiellement, avait quelque chose de délicat, presque d’androgyne, à moitié enseveli sous une frange longue et aux plis incongrus.

Un sourire discret apparut sur les lèvres d’Alphonse, une satisfaction toute déviante se nouant dans ses tempes à l’idée que ce jeune homme ne finisse pas sa toilette mais la commence bien. Si les plaisirs de la chair jalonnaient à peu près toutes les routes qu’il prenait, l’occasion était bien rare de ne point s’abreuver aux hanches d’une femme mais bien aux reins d’un homme, et la moindre victoire sur ce monde si joliment puritain, qu’elle soit consommée ou juste admirée à la dérobée, valait son pesant d’or. Celle-ci, inattendue dans cette ville qui n’était alors qu’une escale de plus le ramenant sur les terres champenoises, le taquinait d’un plaisir insolent à l’idée même de voir se délier les muscles de ce corps masculin dans la fausse tranquillité de son intimité, acheva de le mettre de bonne humeur. Etendant ses jambes, au spectacle, n’ayant qu’à tourner la tête si d’aventure l’éphèbe se prenait à sentir un regard sur sa peau laiteuse, le jeune homme s’enfonça silencieusement dans son siège, optant pour une attitude passive qu’on pouvait imputer à la fatigue, mais que l’éclat de la prunelle contredisait dans la braise vive qu’elle laissait scintiller.

Son Anglais lui manqua, une fraction de seconde, juste assez pour que la brûlure de ses souvenirs viennent attiser la concupiscence qui avait pointé son museau en même temps que sa trouvaille et qu'il ne savoure, un peu plus, le spectacle qu’il s’offrait, voyeur impénitent.

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Maledic
Dans un coin de cette même taverne, une femme du nom de Roberta sifflait tranquillement chope après chope. Elle était grasse et les plis de ses vêtements soulignait la rougeur gonflée de ses joues d'ivrogne. De temps à autre ses yeux plissés jetait un regard vers le paquet dont elle avait la charge.
Un blondinet de 4 ans à la mine malicieuse et dont la tignasse s'étendait comme une touffe d'herbe au-dessus d'un visage couvert de poussière et d'un reste d'une gourmandise.

Le garnement était en chasse de sorcière sous les tables de la taverne, évitant les pieds de ses ennemis à fort renfort d'épée imaginaire et de bonds qui se voulaient discrets.
Il venait de se faire violemment écraser la main et sortit de sa cachette derrière un homme enfoncé dans son fauteuil, main dans la bouche pour en atténuer la douleur.
Sa petite taille accrocha un détail qui l'étonna alors. Silencieux, il pencha la tête sur le côté pour mieux voir ce que regardait l'inconnu. Un m'sieur qui se déshabillait dans une glace. Quelle drôle d'idée.
Tout à son plaisir l'homme ne décelait pas sa présence et les regards de va et vient que faisait le mioche, interdit, entre lui et sa convoitise.

Au contact d'Amalio, il avait compris que les hommes couraient après les femmes et avaient même d'ailleurs décidé qu'il était amoureux de toutes les filles, même des moches.
Il sortit un reste de morceau de pain, comme on sort du popcorn devant un bon spectacle et bava, mordit dedans, en essayant de comprendre la scène devant laquelle il assistait.
Devant l'impossibilité d'y trouver raison, il sortit son bout de pain de la bouche, et tapota de ses doigts collants l'épaule du gaillard de façon insistante, comme le font toujours si bien les enfants.


T'fais qwa ? Poukwa t'regarde le m'sieur ?

Maledic regarda l'homme de ses grands yeux curieux pleins d'innocence.
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Mon RP vous plait ? Alors vous attendez quoi pour vous incruster ?
Teo.
Tu seras un homme, ma fille !
Combien de fois ces mots, si complexes dans leur simplicité, avaient été jurés aux oreilles de la fillette Maudite qu'elle avait été, par cette crevure de patriarche ?
Etre un garçon, elle avait vécu en apprenant à l'être. Eldric lui interdisait, dans chaque lettre échangée, mais la réalité s'imposait, et le rituel était instauré.

T'es là maint'nant, deviens une femme on pourra au moins t'envoyer dans un bordel ! Faut qu'tu gagnes ta croûte !
L'opposition de l'oncle Artésien chez qui on l'avait envoyée. Aller dans un bordel ? Se faire tripoter à longueur de temps, choper quelques véroles trainant de-ci, de-là ? Jamais.

Son allure masculine, elle l'entretenait. Son mutisme, elle s'y confinait... Et même aujourd'hui, à l'aube d'une guerre fratricide, Lisa était étouffée et seule une personne l'appelait ainsi.
Son Il. Eldric.

Nul n'aurait su dire pourquoi elle s'était arrêtée, ce soir là, dans sa promenade de la ville, à cette auberge, m'enfin ça semblait pas puer la mort, ni la pisse... ça changeait des bas quartiers qu'elle avait arpenté durant les dix dernières années.
La chambre où elle venait donc de poser baluchon était attenante au côté taverne de l’auberge. Elle s’en conterait, rien qu’avoir un lit flirtait avec le luxe pour La Plume.

Le baluchon fut jeté négligemment sur le lit d'ailleurs, respirer, voilà ce dont elle avait envie pour l'instant.
Le manteau qui pouvait en enfermer cinq ou six de son gabarit ne tardait pas à le rejoindre et elle sortit du baluchon des bandages propres et maculés de blanc et une chemise de même blancheur puis déposa le tout sur la commode où trônait un miroir et et un broc d'eau fraiche près d'une bassine contenant une petite éponge.

Elle avait beau porter sa gueusaillerie fièrement, Téo n'en était pas moins pleine de savoir vivre. Et après les quartiers puants, elle prenait toujours le temps d'un instant salvateur, celui où elle se rafraichissait, et se rendait plus présentable.

A aucun moment elle n'avait prêté attention à la porte de la chambre qui s'était entrouverte.
C'est donc avec l'esprit tranquille que La Masculine commença à déboutonner sa chemise qu'elle laissa choir au sol.
Et le rituel se poursuivait, tel un acte irréfléchi, automatique, elle desserrait ses bandages qui comprimaient sa poitrine que Dieu merci, le Très Haut n'avait pas voulu trop volumineuse.
Les bandes tissées accompagnèrent peu après, la chemise souillée.

Ses perles grises azurées étaient comme de coutume... vides d'expression, impassibles, et plongeaient dans celles de son reflet, face à elle.

De sa main gauche encore tuméfiée, elle s'empara de l'éponge après avoir versé de l'eau dans la bassine métallique et commença à tamponner sa nuque, lentement.
Le geste était un réflexe, le mouvement était las... Comme chaque jour...


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700 écus pour louer Sa Grasce Antonio : ça, c'est fait ! Et oui, j'suis comme ça.
Alphonse_tabouret
L’éphèbe était à mille lieux de se soucier de son spectateur, confronté à un reflet auquel il adressait un visage calme, presque désabusé, laissant danser sur la ligne claire de son profil une sorte de moue où l’apaisement avait des tournures de calvaire soigneusement feutré. Beau, étonnamment gracieux dans ses frusques trop grandes, l’Expatrié se demanda brièvement si le jeune homme cachait une difformité, un corps saccagé par l’une de ces guerres qui jalonnaient les alentours depuis quelques semaines ou si c’était un désintérêt ample des apparences qui le poussait à avoir des airs presque enfantins perdu dans le tissu de ses vêtements. Les bandages apparurent sur le coin de la commode et à la joie du spectacle à venir se mêla une indiscrétion naturelle, venue aiguillonner son imagination, et lorsque la chemise enfin déboutonnée s’apprêtait à glisser sur la courbe ronde de l’épaule, et que le corps allait enfin lui révélait ce qu’il cachait, un léger tapotement poisseux se permit de le distraire.
Le regard sombre quitta les courbes épiées juste avant qu’elles ne se dévoilent femme, et glissa sur un enfant d’à peine quatre ans, lui offrant un visage à la bouche ronde, constellé de miettes de pain, une flammèche blonde sur le haut de la tête, l’expression curieuse de celui qui cherche à comprendre :

T'fais qwa ? Poukwa t'regarde le m'sieur ?

La stupeur et le coup de chaud l’accompagnant, le cueillirent durant une seconde pleine, et si rien ne parut dans l’expression polie de son visage à l’exception d’un frémissement dans l’arrondi de la pupille, son esprit s’égara dans les limbes durant ce laps de temps.
Qu’est-ce que je fais ? Pourquoi je regarde le monsieur ? se répéta-t-il machinalement, le flot des réponses lui venant en tête, à l’exception de celle appropriée à un gamin haut comme trois pommes, avant de laisser un sourire étirer ses lèvres en guise de réflexe. Ne pas avoir l’air surpris, pour assurer que tout était normal fut la solution qui s’imposa d’elle-même à son esprit en reprenant le contrôle de cet instant sur le fil. Il avait vu ses sœurs cadettes chercher leurs réactions dans le regard des grands lors d’interrogations, de crises ou bien de chutes, et avait pu en conclure que la panique et l’empressement étaient les meilleurs moyens de prêcher le pire. Un coup d’œil balaya la taverne aux clients raréfiés, espérant ne croiser aucun regard froissé à la question pertinente du gamin, et embrassant l’indifférence nonchalante des clients avec soulagement, se concentra sur le blondinet.

-J’avais… l’impression … de le connaitre, répondit Alphonse d’une voix trainante, un peu trop mesurée pour être totalement honnête, encore fauché par le vide qui l’avait traversé à l’innocente question, tâtonnant , écartant au fur et à mesure, les diverses possibilités que lui offrait la situation. Eviter à tout prix au môme de brailler, détourner rapidement son attention, lui faire accepter une fausse évidence étaient les seules choses à faire, aussi, reprenant enfin les rênes de son flegme, une moue vaguement désappointée sur les lèvres, le jeune homme enchaina en tournant de nouveau la tête vers le voyageur, emmenant celui de l'enfant avec lui… mais finalement ce n’est pas… Ses yeux accrochèrent les petits seins de la silhouette, libérés de leurs bandages, les prunelles irrémédiablement attirées la courbe du bras venant cueillir la nuque gracile d’une éponge imbibée, laissant mourir sa phrase dans un murmure gorgé de surprise … lui…

Le gamin fut oublié quelques instants, juste le temps de trouver à ce corps aux allures masculines, aux courbes féminines, un intérêt aiguisé par les questions que cela soulevait et laissait naitre le plaisir de l’œil à ce corps filiforme dont il aurait aussi bien pu appartenir au faune qu’à la gazelle, et sous la surprise, naquit le ravissement qu’un corps aussi proche de ce qu’il n’était pas, pouvait exister et aussi joliment le corrompre.
Ah, si seulement l'angelot blond n'avait pas été dans ses pattes à cet instant précis...

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Maledic
Le morceau de pain s'amollissait dans sa petite bouche curieuse alors que ses yeux fixaient l'homme inconnu. A cet âge-là, on n'avait cure de la bienséance qui aurait fait que tout autre aurait fait semblant d'ignorer le voyeurisme dont faisait preuve Alphonse.
Sauf que non seulement cette petite malédiction avait l'habitude de se mêler de tout ce qui ne le regardait pas, pour ne pas qu'on l'oublie, et qu'on le remarque lui quand la moitié de sa famille avait une fâcheuse tendance à vouloir lui mettre des bâton dans les rues, et que de plus dans la famille Corleone à laquelle il appartenait, on avait pas pour habitude de s'occuper uniquement de ses oignons. Deux caractères qui chez un mioche de 4 ans avait pour conséquence de le rendre vraiment insupportable et envahissant.

Il lâcha le bout de pain par terre, qui franchement commençait à être vraiment infâme, et s'accrocha d'une main au fauteuil, fixant ses deux yeux sombres sur le visage de l'homme, finissant de mâchouiller sa nourriture.


Alors poukwa t’continues à regarder si c’pas lui ?

D'une logique implacable, parfaite pour créer l'embarras approprié. Cherchant la réponse dans l'objet de son attention, il tourna son regard vers la chambre et plissa les yeux en y découvrant un nouveau personnage. Bah ? Où il a disparu le monsieur ?

Une fille ?!

Il était tout aussi interloqué que l'autre curieux et dévisageait le spectacle qui s'offrait à lui d'un air interdit. Faut dire qu'à son âge, il n'en avait pas vu beaucoup des femmes à la poitrine dénudée, à part chez sa mère à l'aube de sa vie, qui plus est une femme qui était un homme la seconde précédente !
Véritable détective, qui voulait avoir réponse à ses questions, le petit bonhomme lâcha le fauteuil et trottina jusqu'à la porte de la chambre où il colla son oeil à travers l'interstice.
Personne ne lui avait jamais appris à toquer, tout habitué qu'il était à avoir pour maison l'extérieur et les tavernes, et il poussa de quelques centimètres la porte, tout juste assez pour entrer dans la chambre.
Quel culot vous me direz ? Oui mais elle fait de la magie cette fille ! Lui aussi voulait faire.


C'ment t'y fais pou y être un garçon et une fille 'ssi ?

S'pèce de sans-gène !
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Mon RP vous plait ? Alors vous attendez quoi pour vous incruster ?
Teo.
Perdue dans ses gestes-réflexes, La Plume achevait dans un rythme toujours aussi las, de se rafraichir.
Après la nuque, elle trempa à nouveau l'éponge dans l'eau fraiche pour la passer sur ses bras, prenant garde à ne pas trop insister sur les bleus encore trop frais.
Le haut du frêle buste à la peau laiteuse fut la dernière partie à profiter de la fraicheur salvatrice de l'eau.

Ses mirettes ne quittaient pas le miroir... Non pas qu'elle avait cet égocentrisme à ne regarder qu'elle, elle haïssait profondément ce qu'elle voyait, depuis des années.
Le souvenir d'Eldric... Encore.

" T'es un diamant brut ma Lisa, faut enterrer ce Téo qu'ils t'ont fait devenir. T'es MA princesse... Arrête de te cacher..."

Voilà... Y'avait qu'à dire ça. Facile quand on a pas à subir ce corps inconnu...

Elle eut tout juste le temps de se sécher et de se saisir des bandages propres dont elle commença à compresser sa poitrine quand elle sursauta, redescendant soudainement dans les limbes de la réalité.


C'ment t'y fais pou y être un garçon et une fille 'ssi ?

N'ayant pour unique réaction que d'attraper la chemise dissimulant d'ordinaire les bandages et de la mettre devant elle, c'est la trouille qui s'empara d'elle...
Première pensée, son père avait été jusqu'à envoyer un morbac sans-gêne pour lui indiquer où elle était.
C'est comme ça que son heure approchait ? Et s'il était là, tout près... ça voulait dire qu'Eldric...

D'un geste vif, et sans quitter le morpion des yeux, elle enfila maladroitement sa chemise et la boutonna nerveusement.


T'es qui toi le Minus ? Qu'est-c'que tu fous dans cette chambre ? Sont où tes vieux ?

Manquerait plus qu'elle réponde à la question en plus.... Son intimité, son secret, violé en une fraction de seconde par un chiard qui plus est.
Bien sûr, elle n'avait nulle intention de l'attraper par le col ou autre, non... Certes elle détestait les gosses, mais ça ne faisait pas d'elle quelqu'un de violent... Du moins, pas envers autrui.

Le dernier bouton fermé maladroitement, elle leva les yeux par l'ouverture de la porte. Immanquablement, le regard se posa sur l'homme siégeant pile dans la perspective. Et si lui aussi avait vu ? Et si lui aussi était envoyé par son Vieux ?
Elle ne savait pas trop si elle était plus inquiète pour sa mort imminente par cet homme qui avait pleine vue sur elle, ou si elle était surtout en colère qu'on puisse violer son secret, comme ça, impunément.

Incapable de se lever, le doute la tétanisait.... Et les prunelles oscillaient fébrilement, de l'homme au mouflet, du mouflet à l'homme...



Edit pour fautes
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700 écus pour louer Sa Grasce Antonio : ça, c'est fait ! Et oui, j'suis comme ça.
Alphonse_tabouret
Alors poukwa t’continues à regarder si c’pas lui ? Les petits doigts potelés de l’enfant s’étaient agrippés au siège, humides, poisseux pour s’y ficher avec aplomb tandis qu’une perplexité profonde s’affichait sur ses jeunes traits. S’il avait tourné la tête à cet instant ci, Alphonse aurait compris qu’un problème épineux venait de s’accrocher à lui sous la forme de cette flammèche blonde et peut être aurait-il pu le juguler si les courbes androgynes ne l’avaient pas suspendu encore quelques instants à leur charme délicat. Une fille ?!

Une fille oui, avec tout ce que la féminité avait de plus cruel visiblement : des seins joliment galbés que l’on écrasait sous de nouvelles lanières, des lignes nettes dès lors qu'aparaissait l’étau des bandages sur son corps, une grâce enfouie qui se révélait étrangement quand on cessait enfin de l’oppresser pour mieux la rééduquer, et pourtant, malgré ça, il restait incapable de la dissocier de cette allure d’homme qui avait charmé ses sens quelques secondes encore auparavant.
L’étonnement de l’enfant répondait au sien, et ce fut seulement lorsque celui partit en guerre seul vers cette chambre aux trésors jumeaux que son regard parvint enfin à se détacher de la jeune femme pour glisser sur lui, le découvrant, décidé, aventurier, inconscient. Sa bouche s’ouvrit de stupeur, s’arrondissant en même temps que le noir de ses prunelles quand son intérêt s’aiguisait pour cette scène hors norme, et le temps qu’il passe cet état d’engourdissement propre à l’hébétude, et qu’il tende la main pour le rattraper, Maledic avait déjà franchi les pas le séparant de la tanière violée et dardait sa première question à sa nouvelle prise.

C'ment t'y fais pou y être un garçon et une fille 'ssi ?

Aurait-il voulu se lever dans l’instant pour aller chercher l’enfant avant qu’il ne cause plus de dégâts, qu’il ne l’aurait pas fait, car au-delà du risque d’entrer à son tour dans l’intimité de la brune, il se déroulait sous ses yeux un spectacle tel que ce côté observateur qui teintait ses manières depuis son enfance, se régalait de trop pour l’interrompre. Tour à tour homme, femme, et encore homme, proie dans l’œil du fauve, avant cette fois ci de devenir victime sous le joug d’un bourreau de quatre ans… Teo enchainait les rôles, consciente et à la fois à mille lieux de se douter de quoique ce soit, éventant malgré elle ce secret si jalousement gardé auprès de ce qu’il y avait de plus périlleux : un enfant. A l’instant même où tombait, tranchante, l’interrogation du blondinet, la chemise se rabattit sèchement sur la poitrine, lui redonnant définitivement cette trompeuse allure masculine qu'il avait admiré.


T'es qui toi le Minus ? Qu'est-c'que tu fous dans cette chambre ? Sont où tes vieux ?

Les doigts nerveux s’affairaient à reboutonner le vêtement, déviant l’essentiel habilement, louvoyant au creux des points d’interrogations pour mieux noyer l’impertinent, et ne s’interrompirent que lorsqu’elle croisa enfin le regard de l’expatrié. Il put lire dans ses yeux la déflagration d’un coup de semonce ravageant ses pensées, la peur mêlée au doute, se disputant la réaction entre la violence et le désespoir et il se reconnut avec une telle netteté dans cette marée noire d’horreur qui ensevelissait toute la prunelle, qu’il resta tétanisé lui aussi, non pas d’être découvert mais de se voir en elle, parfait reflet de bile amère et de terreur.
Un secret. Une peur. Teo avait offert les siens en sauvant Alphonse de la curiosité de Maledic et il s'en trouva inexplicablement ravagé un bref instant.
Quelque part, quelque chose, quelqu’un l’asservissait de la même manière insidieuse que son père ne l’avait fait avec lui et cette seule pensée suffit à le réveiller brutalement, le faisant lever de son siège, retrouvant le calme de ses manières que cette fraction de seconde avait su placer en ligne de défense.


-Veuillez nous excuser. L’absence de dénomination fut volontaire. La masculine partageait bien malgré elle son secret, et c’était un témoin discret qui se présentait à elle, étrangement prévenant, ému et tyrannisé par cette chape de plomb qui l’avait momentanément engourdi jusqu’à la moelle. Pouvait-on encore faire fi des apparences, et se remettre chacun sur son chemin à longer avec les œillères nécessaires ? Alphonse recula brièvement sa chaise sans pour autant avancer, offrant un sourire plus nerveux qu'il en l'aurait voulu. L’enfant n’est pas à moi, sinon je lui aurais enfourné assez de pain dans la bouche pour qu'il ne pipe plus un mot, et je crois bien deviner qu’il n’est pas à vous non plus… Si vous permettez que je le récupère pour le ramener à qui de droit…

Si seulement Maledic avait pu être un enfant comme les autres, tout aurait pu se terminer aussi simplement… Mais un enfant, qui plus est Corleone, et surtout celui-là, ne nait que pour prolonger un supplice, aussi doux puisse-t-il se révéler par la suite.
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Maledic
A toute question innocente, se doit une réponse innocente selon notre petite tête blonde. C'est donc un étonnement manifeste qui s'étendit sur la bouille crasseuse de Maledic quand l'homme-femme lui répondit aussi brusquement. Surpris par la véhémence de ses propos il la regarda s'habiller et se transformer à nouveau en homme avec un intérêt non feint.
S'il se déshabillait, lui, serait-il une femme ? Une question qui demandait une pratique étendue pour trouver réponse. Pour se transformer, cette personne là en tout cas, changeait de vêtements. Elle se déguisait en fille ou en garçon ? Il fallait donc bien qu'elle soit l'un des deux au départ, ou alors elle était aucun des deux. Mais ça c'était pas possible, ça n'existait pas.
Dire qu'il n'avait même pas encore abordé le sujet de la conception des bébés, et que pareille situation déclenchait déjà autant de chaos...

Il allait répondre avec toute son effronterie aux questions tricheuses de la... le... du truc qui n'avait même pas commencé à répondre à la sienne avant de parler - le comble de l'impolitesse - quand le type dans le fauteuil lui coupa l'herbe sous le pied.

Le mettre une pipe dans le mot ? Evidemment qu'il n'était pas à lui, il n'est à personne, il est pas un jouet comme Navet - son ours en tissu. Le ramener ? Ah non, non, lui il voulait savoir !
Il se tourna d'un air agacé vers le type qui devait certainement être un peu fou pour dire des absurdités pareilles, avant de prendre une grande inspiration et de se mettre à hausser la voix, au cas où quelqu'un s'aviserait encore de lui couper la parole. Puisqu'il fallait d'abord répondre aux questions avant d'avoir ses réponses, torse bombé fièrement :


Suis pas Minus suis Maledic ! - se rappelant ce que tata Laell lui avait justement enseigné - suis ssez mwa partout, alors vais où veux ! Et j'pas de vieux mwa.

Qu'est-ce qu'il en ferait d'un vieux ? A part lui soutirer quelques bonbons, il n'y voyait aucun avantage, surtout que la plupart faisaient des bisous affreux qui collent et qui piquent.
Il avait affaire à deux trimbés.


Alo's t'dis, t'une fille ou un garçon ?!

La petite malédiction n'avait pas l'intention de les laisser tranquilles tant qu'il n'aurait pas satisfait sa curiosité tel un chien s'accrochant à son os. Il se rappela tout à coup que l'autre voulait le ramener à Quidedroit, personne qu'il ne connaissait même pas, et se retourna donc vers lui, l'avertissant d'un regard méfiant.

Et j'y ai pas b'soin qu'on m'y ramène !

Non mais ! Occupe toi de tes affaires, toi.
Il avait pris une mine boudeuse qui lui donnait un air assez amusant si on se contentait de participer à la scène sans être la proie de pareil phénomène.

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Mon RP vous plait ? Alors vous attendez quoi pour vous incruster ?
Teo.
Et ce fut l'inconnu qui intervint en premier. Encore que le terme "inconnu" était utopique puisque, le chiard était un inconnu, l'homme était un inconnu, et la situation de secret dévoilé malgré elle lui était tout autant inconnue.

Et comme elle ne faisait jamais les choses à moitié, trois inconnus équivalait à non pas un, mais trois problèmes.
Un problème de quoi ? trois ? quatre ? cinq ans ?
Un problème qui devait pas être très loin de son propre âge.
Un problème à l'âge inestimable mais qui devait rapidement trouver une solution.

Souvent, la solution était d'abord l'affrontement des problèmes, parfois, c'était la fuite. Sauf que la fuite passait par la porte et que pour l'atteindre, y'avait deux obstacles.

Si aucun doute, de par la question, ne persistait à savoir si le môme avait vu, y'avait encore encore une chance pour que l'inconnu adulte soit ignorant des ...dessous du décor.


-Veuillez nous excuser.
L’enfant n’est pas à moi, sinon je lui aurais enfourné assez de pain dans la bouche pour qu'il ne pipe plus un mot, et je crois bien deviner qu’il n’est pas à vous non plus… Si vous permettez que je le récupère pour le ramener à qui de droit…


Le regard de La Masculine se pose sur le visage de l'inconnu adulte, fort agréable au demeurant, mais son désintérêt la laissait le plus impassible possible.
Réfléchir.... Elle n'avait aucune idée de qui savait quoi, enfin, sauf pour le mouflet... Mais qui goberait une histoire pareille ? Les gosses ont tellement d'imagination...
Non elle, c'était surtout cet homme qui l'inquiétait.

S'il était envoyé de son vieux et qu'il avait vu la scène, alors elle donnait pas chère de sa propre vie.
Et dans ce cas, la meilleure défense restait l'attaque.
Mais être agressive s'il n'avait rien vu laissait deux options.

La première, il se braquerait, l'insulterait et partirait. Fin de l'affaire.
La seconde, il rétorquerait...et là, ce serait le terrain de jeu favori de La Plume... le rapport de force. Elle décida de laisser faire et voir venir pour le moment..


Ah vous le connaissez donc ce chiard.Et qu'est-ce que ça fait dans un endroit comme ça ? ça n'a pas de foyer ? de parents ? C'est vous qui l'avez amené ici puisque vous semblez savoir à qui le ramener
Autant lui j'suis pas contre son départ, autant vous.... j'dois vous parler. A tout prix.


Voilà...elle se devait d'en avoir le coeur net, et la meilleure manière d'y parvenir était de lui parler.
Mais le gosse parlait trop à son goût. Parler, elle aimait pas ça.
Sauf qu'à priori, le mouflet, lui, était bien décidé à baragouiner et à l'asséner de questions, enfin une seule, mais répétitive.
C'est nul les gosses, ça pige jamais qu'on veut pas qu'ils se mêlent... Mais non, elle ne satisferait pas sa réponse.


suis ssez mwa partout, alors vais où veux ! Et j'pas de vieux mwa.

Perplexe se fait le minois pâlot de La Plume...

Ah nan ? sans rire ? T'es tombé du ciel toi ? Pis si t'as pas de vieux, qu'est-ce que tu fous ailleurs que dans un dispensaire ou un orphelinat ?
Et ici, c'est ma chambre, c'est moi qui la paie, alors nan t'es pas chez toi partout, compris ?


Alo's t'dis, t'une fille ou un garçon ?!

Et blaoum... encore une fois, la question tombe...

Ecoute-moi bien toi, le morpion. Peu importe ce que j'suis. L'important, c'est ce que j'fais. Et si t'avais idée de c'que je fais aux mômes trop curieux.... Tu serais déjà reparti en courant. N'use pas de ma patience. Sois mignon.

Pi c'monsieur c'est qui? ton père ? ton oncle ?


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700 écus pour louer Sa Grasce Antonio : ça, c'est fait ! Et oui, j'suis comme ça.
Alphonse_tabouret
Le désastre se poursuivait, insensible, sans se soucier une seconde des brulures qu’il apposait çà et là sur les âmes blessées de deux de ses protagonistes, et semant bien au contraire des étincelles d’envies sous le crane blond du troisième. Qu’il était cruel d’ainsi rassembler ceux qui ne devraient jamais se rencontrer, dans les circonstances les plus violentes, de les jeter dans une tourmente dont on ne pouvait s’extraire que par la fuite ou la lutte. Qu’importait finalement le résultat de tout cela, pour l’heure, ce qui avait un sens, c’était cette panique dans le regard de la jeune femme, cette flamme vive qui la transformait si rapidement en une colère froide, gouvernée par la nécessité et l’instinct et qui alimentait chez lui une compréhension qu’il ne soupçonnait pas, une presque envie d’abnégation.
La demande avait sonné à la façon d’un ordre où il percevait un soupçon de supplique et il reconnaissait si bien cette façon de parler qu’il s’en sentit écorché jusqu’aux entrailles : L’urgence absolue, le besoin de savoir ce qui était su… mais si lui avait appris très jeune à cacher cette panique sous le masque d’une impassibilité étudiée, la masculine avait été saisie sur le vif d’un secret qui ne protégeait pas qu’elle et s’en était trouvée brièvement démunie, et c’était ça qui le tourmentait à cet instant ci.

J'dois vous parler. A tout prix. avait elle dit.

Oui, sans nul doute, la question se poserait, et le mensonge ne viendrait pas, non pas qu’il en soit incapable, mais il était convaincu qu’un secret était mieux protégé dès lors que l’on en connaissait réellement tous ses détenteurs. La situation aurait été bien plus simple si elle s’était cantonnée entre eux deux, dans l’intimité immédiate d’une discussion privée dans l’antre refermée de la brune, mais il se trouvait un élément qui perturbait toute la logique d’une telle équation et qui se manifestait dans la voix fluette et contrariée de la flammèche blonde. Il aurait juste été si simple de mettre Maledic dehors, de le laisser face à une porte close. Il aurait pu y hurler tout son saoul, chacun des clients de la taverne aurait interprété sans trop d’imagination une possible raison à ce que deux adultes s’enferment dans une chambre, mais le rejeton en avait décidé autrement et enferra Téo dans le flot de ses mots. Si une seconde, Alphonse eut l’espoir que finalement, tout ça ne se noie dans le babillement têtu du gamin, Maledic se permit de recentrer le débat d’une façon on ne peut plus magistrale :


Alo's t'dis, t'une fille ou un garçon ?!
Ecoute-moi bien toi, le morpion. Peu importe ce que j'suis. L'important, c'est ce que j'fais. Et si t'avais idée de c'que je fais aux mômes trop curieux.... Tu serais déjà reparti en courant. N'use pas de ma patience. Sois mignon.
Pi c'monsieur c'est qui? ton père ? ton oncle ?


L’obscurité de ses prunelles quitta les mèches blondes pour rejoindre celles de la brune, se perdre un instant dans les affres qu’elle commençait à dissimuler, retrouvant l’équilibre lentement, prudemment, sur le fil que faisait onduler le Corleone le long de ses questions.

-Ni le père, ni l’oncle, fit il sans quitter le sourire léger qui ornait paisiblement ses lèvres, masque mit immédiatement dès que leurs regards s’étaient croisés, sinon, j’aurais peut-être un semblant d’autorité sur lui… Il haussa les épaules. Je crains qu’il ne faille lui fournir une réponse pour qu’il daigne vous laisser en placer une, continua-t-il, signifiant par là qu’il acceptait la discussion, un moyen, peut-être de la rassurer. Il tourna la tête vers les clients de la taverne et trouva exactement ce qu’il cherchait, avachi à quelques tables de là. S’accroupissant pour être à hauteur de Maledic, il planta son regard dans le sien pour capter son attention. C’est un garçon, ça se voit non ? demanda-t-il en désignant Téo d’un geste de la tête sans la regarder. Toi aussi tu as des seins après tout. Le mot était lâché, la Masculine savait désormais ce qu’il savait et jusque-là, c’était la plus parfaite vérité, même la mine renfrognée de Maledic ne pourrait pas s’y opposer. Ça arrive que certains hommes les développent plus que d’autres. Regarde, poursuivit-il sur le même ton égal, faisant pivoter l’enfant d’un mouvement tout en légèreté pour lui montrer un homme amplement bedonnant, ronflant doucement à sur son siège, et dont on ne pouvait nier qu’il avait, sous sa chemise tendue, les seins particulièrement développés.
Il se suspendit au visage du gamin, à son analyse de cette vérité, à l’assimilation de ce fait possible, se demandant si cela suffirait à convaincre la tête blonde qui lui faisait face. Il n’avait plus qu’à espérer que Maledic soit assez soufflé par cette authenticité pour oublier que si Téo était un garçon, c’était le comportement d’Alphonse qui redevenait suspect.

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Maledic
Le problème chez nos chères petites têtes blondes est que toute réponse entraîne irrémédiablement une avalanche de questions. Et que toutes questions entraîne une réponse. Cela ne s'arrête que quand une mouche voletant à proximité est jugée plus intéressante ou que les besoins primaires se font sentir : pipi, popo, dodo, faim. Or il n'y avait pas de mouche.

T'es tombé du ciel toi ? Pis si t'as pas de vieux, qu'est-ce que tu fous ailleurs que dans un dispensaire ou un orphelinat ?

Il souffla depuis sa lèvre inférieure (essayez de souffler sur le haut de votre crâne, c'est exactement sa position) d'un air navré et agacé. Encore une stupide. Ce devait être une fille. C'sûr. Peu importe que ces propos se mêlent à la conversation des adultes, ce qu'il avait à dire lui, était bien plus important, puisque c'était lui qui le disait.

Bah nan, si j'ytais tombé de tout la haut dans le ciel, j'y sera mort couillon ! J'y pas d'vieux pasque j'y pas acheté d'vieux.

Sa mère n'était pas vieille, c'était la plus jolie. Il n'y avait donc aucun risque pour qu'il fasse le rapprochement. Ah la polysémie de la langue...
Il ne trouva rien à rétorquer sur le prix de la chambre, l'es pas encore riche, faut s'incliner.

Non mais c'est pas croyable ! Voilà qu'elle ignorait encore sa question. Mais il en avait rien à faire qu'elle soit ce qu'elle est et ce qu'elle fasse et qu'elle soit curieux ou qu'elle courre.


Sois mignon.

Un large sourire éclaira la face du mioche et il s'illumina tout à coup, comme une bonne gueule d'ange, écartant les bras tendus loin de son corps.

Suis beau là ?

C’est un garçon, ça se voit non ?

Il secoua la tête, non ça se voit pas. Il tourna diligemment la tête vers la salle, écoutant les explications. Seulement un certain Quentin Locke lui avait fait répéter attentivement en taverne ce qu'était un sein, grâce à une discussion au sujet de teutons, de tétons. Alors là il ne pouvait pas se tromper. Il entreprit de faire la leçon à cet idiot supplémentaire.

Na. Moi y'ai des tétons. Lui *pointe du doigt* y est comme un cochon, ya trop mangé. Et l'fille y ont des seins, mais sont plus gros et cachés dedans l'tétons.

Vous avez compris ? Le baragouinage de la malédiction était loin d'être clair mais il avait raconté l'essentiel. Soudain ça fit tilt dans sa minuscule caboche tordue. Il se retourna d'un bloc vers Téo en la pointant du doigt, bouche grande ouverte et yeux écarquillés.

T'y une fille !

Suite à cette découverte, comme toute réponse, les questions arrivèrent dans la foulée.

Poukwa t'y caches tes nénés en garçon ? Ci joli l'filles. T'y ma namoureuse ?

Il avait entreprit une collection d'amoureuses, et comme personne ne lui avait expliqué que une c'était bien, il s'entêtait à demander à toutes les filles qui passaient. Voulant entrer dans ses bonnes grâces, il tourna son doigt poisseux vers l'autre, et cafta. Il l'avait déjà gardé super longtemps si on y pense.

Y t'as epio... expo... hèsp... rygarder pendant looooooongtemps, luiiii.

Vlan. Un jour, on finira par lui couper la langue à celui-là.
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Mon RP vous plait ? Alors vous attendez quoi pour vous incruster ?
Teo.
Ni le père, ni l’oncle[ ...] sinon, j’aurais peut-être un semblant d’autorité sur lui… Il haussa les épaules. Je crains qu’il ne faille lui fournir une réponse pour qu’il daigne vous laisser en placer une

Forcément.... Un hochement de tête résigné de Téo. Vrai qu'il semblait pavoir aucune once d'autorité sur le môme... Mais vrai, aussi, qu'ils étaient là tous deux, et vrai toujours que l'homme était sacrément diplomate pour lui expliquer que les hommes aussi avaient ces attributs plus ou moins volumineux.
La comparaison qu'il fit d'ailleurs, fut un poil vexante, l'exemple désigné ressemblait à un double gras et résolument, Téo était bien loin d'être cette masse hideuse.
Si un jour on l'avait surnommée La Plume, c'était sans doute pas pour rien.

Qu'est-ce qu'elle aimerait voir son Eldric débouler à cet instant même... Lui aurait plié l'affaire en deux temps trois mouvements... Mais elle...
Ils, les inconnus, venaient de pénétrer au coeur du secret d'une vie.
Détenteurs de ça, alors ils auraient sur elle tout pouvoir pour en extorquer ce qu'ils voudraient.

La répartie du mioche lui aurait sans doute filé envie de rire en d'autres cironstances, mais là, non.

Tout s'embrouillait, toutes ses pensées, spontanées, instinctives, faisaient un magnifique bordel dansant dans sa caboche et le bouquet final sera une chute généralisée.


Poukwa t'y caches tes nénés en garçon ? Ci joli l'filles. T'y ma namoureuse ?

Et la meilleure défense restait l'attaque... Elle sentit son teint déjà pâle, blémir encore plus. L'homme, inconnu toujours, n'avait pas réussi à le confondre.
Restait à s'éloigner de son harcèlement interrogatif.

Le geste lent, elle s'accroupit, sans pour autant répondre, à hauteur du mioche, sa main gauche fouillant sa poche d'où elle tira 5 écus brillants qu'elle tendit au gamin.

Et elle osa... oui, à ce moment précis, elle osa river ses prunelles et leur gris azuré, vers l'homme... l'inconnu.
Juste une fraction de seconde.

Déjà, ses yeux quittaient l'adulte pour foudroyer le mioche du regard, sa main tendue vers lui, laissant briller les écus en sa paume.


Tu vois ça ? Bin si tu déguerpis, ces pièces sont à toi. Mais juste si tu me laisses discuter avec ton... enfin... avec lui... S'tu sais être mignon, t'sais être gentil nan ?


C'était sans compter sur la nouvelle révélation du chiard...

Y t'as epio... expo... hèsp... rygarder pendant looooooongtemps, luiiii.


Le sang de La Plume se mit à bouillir.... L'avait-il reluquée ? Vraiment ?
Dans cette atmosphère, tout régnait. Tout, et son contraire.
La main toujours tendue vers le gosse, elle se releva sans quitter l'homme du regard.


Je.... "ça" dit vrai ? Vous avez.... Longtemps ? Qu... Débarrassez-moi de ça... vous semblez savoir à qui le ramener, alors faites-le...

Dépit, confusion et gêne prirent leur emprise sur la voix d'ordinaire si sereine de La Plume. Levant de nouveau les yeux vers l'adulte, elle espérait croiser son regard avant que le désarroi ne soit trop présent.
Oui, elle l'implorait presque du regard, pour qu'il la libère de ce mini deux pattes envahissant.

Discuter avec le jeune homme devenait urgent...

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700 écus pour louer Sa Grasce Antonio : ça, c'est fait ! Et oui, j'suis comme ça.
Alphonse_tabouret
Poukwa t'y caches tes nénés en garçon ? Ci joli l'filles. T'y ma namoureuse ?

Le K.O était technique, magistral et plutôt amer dès lors qu’il était prononcé par un enfant tout juste apte à sortir quelques phrases de sa petite bouche poisseuse, non sans susciter un certain intérêt chez l’expatrié car, quels que soient les mots qu’employaient cet enfer sur pattes, il touchait diaboliquement au but, à la fois implacable et adorable. Une leçon à lui tout seul ce petit Corleone.
S’il avait su que son propre Lion avait semé au travers des tempes blondes des idées déjà bien précises sur l’anatomie féminine, il n’aurait pas manqué de trouver la scène définitivement drôle, mais pour l’heure, le regard de la Masculine lui cuisait la nuque d’angoisses et tandis que Maledic égrenait un verbiage déséquilibré, il ne pouvait s’empêcher de sentir toute l’urgence qui émanait de ce corps longiligne qui avait si joliment capté son attention. Pas besoin de la voir ou de la regarder pour sentir que Teo fulminait, violemment ballottée entre les écueils que ses deux inopportuns compagnons semaient au fil des minutes devant elle.


Y t'as epio... expo... hèsp... rygarder pendant looooooongtemps, luiiii.

Une ou deux secondes s’envolèrent, silencieuses, dans le confinement de cette chambre qui n’avait plus rien d’intime, saccagée par la présence d’indésirables, éventrée par une porte béante sur le reste de l’auberge. Nulle possibilité de cris, de menaces, de lames pour blanchir l’atmosphère dans ce temps suspendu où les secrets les plus clandestinement dissimulés se voyaient révéler sans la moindre pitié, sans la moindre cruauté et dans la plus totale férocité. Alphonse sentit le malaise courir le long de la silhouette féminine qui se redressait, et lui rendit un regard calme, presque surpris lui-même de ne pas sentir le voile désagréable de la culpabilité l’envelopper comme il l’aurait cru. Et après ? Secret pour secret, honte pour honte, cachotteries pour cachotteries… Ils partaient finalement sur un pied d’égalité, leurs mystères ravivés aux yeux du monde restaient entiers dans le fond si ce n’était la forme et le jeune homme jaugea cela comme un indiscutable atout.

- Je.... "ça" dit vrai ? Vous avez.... Longtemps ? Qu... Débarrassez-moi de ça... vous semblez savoir à qui le ramener, alors faites-le...
-Ça dit vrai, fit il en hochant la tête, restant encore à hauteur de Maledic, sans pouvoir s’empêcher d’adresser un sourire doucement admiratif à la tête méchée qui avançait une moue satisfaite de son coup. J’ai, suffisamment, poursuivit il en répondant à ses questions sans plus en dire. Inutile de fournir plus d’armes au gamin qu’il n’en possédait déjà, mais que faire de cette pointe d'insolence dont on ne peut se détacher même au pire moment? La distiller, dans un sourire... ce que fit le jeune homme. Il ne faut pas m’en vouloir, je ne sais pas résister aux jolies choses… L’équation se compliquait, car se débarrasser du cyclone était trop hasardeux. Non seulement il avait flairé instinctivement ce qu’il y avait de pire à trouver mais n’avait visiblement aucune envie de disparaitre de la scène dressée à la va vite par un enchainement de catastrophes. Le souvenir de ses sœurs remonta à sa mémoire et l’évidence s’imposa d’elle-même : accepter le môme sans discuter devenait leur unique moyen de possiblement le désintéresser. Lui refuser l’accès à cette sphère étrange qui les liait malgré eux, c’était le risque de déchainer sa curiosité déjà exacerbée et les mener droit au mur. Vous ne m’écoutez pas, reprit-il plus posément en se redressant, la voix adoucie, déployant sa hauteur jusqu’à de nouveau la survoler d’une tête. Les mots seraient désormais à double sens, contenus devant un public indésirable mais pourtant présent, laissant des acteurs avares de mots trop nets remplacer l'apparat par la substance. Il serait désormais nécessaire que chacun entende ce qui lui était dit sans avoir à s’épancher plus que nécessaire devant la pipelette, du moins, jusqu’à ce qu’elle ne trouve une autre proie. Je ne sais pas à qui appartient cet enfant, je n‘ai donc aucun moyen de m’en défaire… Stricte vérité dans laquelle se mêlait un soupçon d’amusement. Le feu grignotait lentement les limites fixées par les uns et les autres et Alphonse ne pouvait s’empêcher de se demander jusqu’au pouvait aller la consommation sans leur bruler les doigts, curieux, définitivement trop, jusqu’à la perte un jour certainement, mais pour l’heure tellement friand de ces petits riens qui vous bouleversaient au moment où l’on s’y attendait le moins. Que diriez-vous de nous accompagner boire quelque chose en salle ? Il posa une main sur l’épaule de Maledic pour l’enjoindre à l’accompagner. Finissez de vous préparer, nous vous attendons… Et toi, que veux-tu boire ? , fit il au gamin, retrouvant sa nonchalance usuelle, cachant derrière la sérénité aussi factice que réelle, tout le possible qu’il savait les menacer.

Oui, il aurait pu agir autrement, évidemment. Cela aurait sans nul doute fait quelques vagues, mais rien d’ingérable au fond. La taverne n’était pas de première classe, ni même de première fraicheur et avait certainement déjà eu son lot d’ivrognes ou de couples faisant le spectacle sans que personne ne s’en offusque vraiment, mais ce n’était pas tous les jours qu’on trouvait chez l’autre la lueur d’un secret à ce point vital qu’on a peur de lui autant qu’ on le chérit.
Sadique, le flamand ? Certainement un peu. Le désir de voir Teo aiguillonnée par une vérité qu’il cherchait à comprendre venait de le prendre aux tripes.

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Maledic
Ooooh. Des pièces... et qui brillent en plus ! Une lueur qui ne ferait que s'amplifier avec l'âge - tare génétique - s'alluma dans les yeux du gamin qui empocha les pièces sans poser de question. Avec ça, y'avait de quoi acheter un paquet de bonbons. Ou même qu'il pourrait acheter le premier copain pour une amoureuse ? Un roi pirate devait être riche, et le début de la fortune était juste là, au creux de sa petite main.

- Et toi, que veux-tu boire ?

L'attention du morveux était totalement détourné de l'autre donzelle. C'pas bien compliqué un mioche, ça fonctionne pareil qu'un plus grand : des sous et de quoi boire vous retourne n'importe qui.

Pas du pipi ! Di lait à la confitoure !

Comme tout mioche de cet âge là, le sucre avait une attirance folle. Puis en plus, c'est pas lui qui paye, hein ?
Il suivit le drôle d'homme à une table, posant avec précaution ses petites pièces sur le bord avant d'escalader de ses petites gambettes un grand tabouret - grand pour lui seulement. Genoux pliés, pieds sous les fesses, il détailla le monde qui l'entourait d'un intérêt non feint.
Ses mirettes finirent par se fixer sur l'homme et le scrutèrent dans le détail, de ces regards dérangeants qu'ont les gosses qui ignorent la gène et les marques de la société. Continuant à détailler ce visage inconnu, il se cura le nez bien soigneusement avant de fourrer l'objet de son délit entre ses lèvres. Hop ! Ni vu ni connu, personne n'a rien vu.
Oh mais c'est qu'on en a oublié les questions d'usages !


Qwa ton prénom ? Ti quel âge ? Li où ton amoureuse ?

Voilà qui est fait. C'est important ce genre de question pour savoir à qui on a affaire.
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Mon RP vous plait ? Alors vous attendez quoi pour vous incruster ?
Teo.
- Ça dit vrai, [...] J’ai, suffisamment [...]

Tu m'en diras tant.... Dès cet instant, elle prit conscience que cette rencontre ne la laisserait pas indemne. Elle ignorait à quel moment, elle ignorait comment, mais alors qu'il aurait pu tout bonnement partir...il était resté et ambitionnait même de poursuivre visiblement.

Et s'il était un commanditaire pour sa fin de vie... il était aussi logique qu'il ne lâche pas sa victime.

Téo et le goût du danger. Son quotidien. Et la fuite....

L’écouter ? Bien sûr qu’elle le faisait. Elle ne faisait même que ça. Oui, résolument, le comportement de La Plume se trouvait légèrement modifié face à ces inconnus.
Etrangement, elle se demandait si la présence morveuse ne l’arrangeait pas. Pas elle, mais lui. Comme si ça lui évitait de parler… ou de parler trop.

Et la phrase tourbillonnait dans l’esprit Plumesque. « Si vous permettez que je le récupère pour le ramener à qui de droit… »

Deux solutions :

- Il connaissait parfaitement le gamin et était effectivement envoyé par le Patriarche, d’où la contradiction qu’il s’évertuait à entretenir désormais. Une sorte de boulette qu’il rattrapait pensant qu’elle était assez stupide pour ne pas l’avoir écouté…vraiment.

- La présence du morveux était rassurante pour lui, lui donnant cette assurance, dans le verbe, dans le regard, Cette assurance qui déstabilisait Téo. Cette assurance qui lui flanquait l’envie de voir Eldric débouler pour la sauver de ce merdier émotionnel.

Pourquoi ? Pourquoi l’inconnu avait dit ramener le gamin « à qui de droit » alors que, de sa propre confession, il ignorait qui était ce "à qui de droit" ?

Le morveux avait pris les pièces et l'inconnu coupa court à la réflexion de la Plume, la conviant, avec eux, à aller s'abreuver.
Elle les laissa avancer dans la salle et referma la porte derrière eux...correctement cette fois.
Elle pris le soin de re défaire sa chemise pour bander correctement sa poitrine, même maintenant que son "secret" était violé.
Une fois sa féminité comprimée, elle remit la chemise maculée et la boutonna correctement, jusqu'à l'avant dernier bouton.
Soigneusement, elle peigna ses cheveux d'ébène qu'elle noua en catogan à la base de sa nuque.

Prête, elle l'était, malgré ce tourment bizarre qui gagnait du terrain en elle... Un inconnu, mais il savait tout d'elle, en une fraction de seconde... Et il faisait tout pour qu'elle sorte de ses démons, du moins en avait-elle l'impression.

Faire le vide. Encore.
La main se pose sur la poignée de la porte qu'elle ouvre doucement.
Le regard se perd dans l'espace à la recherche du gamin et de l'inconnu.
Une fois repérés, elle s'approche de la table... L'angoisse revient, le regard se refait fuyant... Là ils ne sont plus seuls, le monde, elle aime pas.
Préférant se planter debout face à eux, la voix tremble légèrement.


J...Je..suis là....
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