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[RP] "Ab ovo usque ad mala" - "De l'œuf aux pommes"

Simeon.got


L'abbaye de Tastevin, sa bière, ses moines, ses moinettes, son padré et son marmiton...

La Soeur irella était attendue en Artois comme la reine de "Saba", cette dernière était décrite comme une femme sublime et considérée comme un personnage d'une profonde sagesse et d'une haute intelligence par certains, et comme une magicienne tentatrice par d'autres..., Le moine, quant à lui, voyait en la soeur Irella la fille spirituelle de feu son mentor, Monseigneur Honoré, mère de Gabriel et abbesse d'Avranches ayant acquis les connaissances en arabe parmi les premiers, qui venait en faire profiter les artésiens avec générosité. Pour le frère toque ça valait bien toutes les Reines de Saba...oui en elle il voyait au moins ça ...

Le Frère Toque s'était arrangé pour accueillir les visiteurs normands en le monastère, de là, ils repartiraient tous vers Arras, Capitale de l'Artois où le moine résidait quand il n'était pas à l'abbaye. Marmiton y avait ouvert une boulangerie pour devenir l'un des fournisseurs officiels des tastévinégasques...

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Simeon.got


Le jour « J « était venu, c’était le débarquement de Normandie, Irella et son escort-boy, Dorilys et celsius, à des degrés divers, étaient tous d’une manière ou d’une autre des érudits. Tantôt théologien, tantôt fin limier comme tout bon chien de chasse, tantôt médecin, bref, ils étaient tous venus en Artois dans l’espoir de s’enrichir au point de vue relationnelle ou en connaissances. Or, le frère Toque qui s’était gelé les roustons, comme auraient dit les Languedociens, pendant qu’il faisait le poireau avait fini par se cloîtrer dans le réfectoire des moines, ainsi, était-il dans son élément.

Si certains pensaient que la misère était moins pénible au soleil, Marmiton, quant à lui, essayait vaille que vaille de s’en tenir à un concept culinaire, la venue de la sœur Irella et de son fils était un évènement qu’il souhaitait relever pour mieux le savourer et sa seule alternative tendait à flotter entre hors-d’œuvre et dessert.

Toutefois, après s’être installé à une des tables, le moine ne put s’empêcher de repenser au cadavre que la sœur marie-Sainte-Thérèse avait délogé de son tiroir, ça n’avait rien du polichinelle, c’était la racine principale de son histoire qui lui avait si mal forgé le caractère, alangui il était, alourdi il resterait.

Qu’à cela ne tienne, le moine éreinté chuta dans le sommeil et se mit à rêver.... Wedy avait cueilli la normande à Bertincourt, tel le perce-neige annonçant le printemps. Puis, la rousse gaillarde s’était improvisée pâtre pour guider tout le troupeau jusqu’à l’abbaye et son retour au bercail fut pour le moins animé.

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Simeon.got


Avant le départ pour Arras, les normands profitèrent de la tranquillité du monastère durant quelques jours. Irella avait informé le moine qu'un peu de repos ne serait pas superflu avant d'entamer la formation en langue arabe, en attendant qu'ils soient prêts à partir, elle s'adonnerait à la lecture d'ouvrages de théologie.

Le moine, quant à lui, devait récupérer les sacs de farine, les stères de bois, les fûts de bière pour les flamands, tout devait être chargé sur la charrette tirée par la mule Honorine.

Mais lorsque Marmiton pris conscience de tout ce qu'il fallait emporter, il s'était mis à maugréer, jamais il n'arriverait à transporter tout ce chargement sans l'aide d'un larron supplémentaire et d'un commun accord, il convinrent que le Padré se joindrait à eux jusqu'à Arras.

Tant bien que mal, le padré et le moine avaient réussi à tout caser dans le charrette, ça leur avait pris un temps fou mais ils y étaient parvenus, il ne restait plus qu'à récupérer le frère grain dans sa cellule et tout le monde pourrait prendre la route en convoi, Irella, son centigrade et son troglodyte , le frère Toque et ses acolytes.

Mais à peine les moines eurent-ils quitté le monastère que PATATRA! l'essieu de la charrette se rompit, elle versa, les fûts valsèrent et frôlèrent la tête du frère grain qui se tenait à côté de la carriole et tentait désespérément de retenir les sacs de farine, Honorine reçut une bûche sur le crâne même si sa caboche était faite du même bois, elle se mit tout de même à braire de douleur. C'est alors que le padré se mit à gigoter comme s'il avait des vers au postérieur, il criait son mea culpa:

"C'est moi qui ai fait la boulette....comme un bougre que je suis"..., c'était lui qui le disait,....Le frère grain n'était pas moins remonté, à son tour il réagit mais le frère toque ne fut pas certain de tout saisir, son frère était passé maître dans l'art d'accomoder la formule depuis qu'il avait débuté ses études de médecine ...":

Ben ça alors,
j'avais cru qu'on avait roulé sur des bambous et qu'on avait fait du surplace...!Sacré Padré, il m'a fait perdre ma journée...
J'espère qu'il a fait le ménage dans ses affaires, j'ai besoin d'avancer mes études de médecine non di diou.



Et Marmiton, qu'avait-il à dire par rapport à cette déconvenue qui allait lui faire louper l'enseignement d'un cours de langue? Il sautait sur place en ronchonnant:



J'vous l'avais dit Padré qu'y fallait bien équilibrer l'paquetage chans quoi on richquait l'faux départ, j'vous l'avais bien dit cré nom d'une couille helvète! puis, ch'est moi l'marmiton d'l'abbaye, ch'est à moi d't'faire des boulettes, on ch'improvise pas coq comme cha Padré, cha d'mande d'la carrière et du chavoir faire, ch'est vrai qu'cha ch'peut ch'cuire avec de la bière mais on a pas b'soin de trente-chix fûts, on a failli voir trente-chix chandelles là, J'vous l'avais bien dit Padré!
Question formule, le moine n'était pas en reste on peut dire que les toqués sont de sortie...

Pendant ce temps là, les normands avaient pris le large et le prochain départ serait prévu pour le lendemain...

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Irella
Inquiète, elle l'était quand au matin, Irella vit la boulange aussi fermée qu'une palourde fraîchement sortie de l'eau. Le moine aurait du être arrivé. Etait-il passé tout d'abord en taverne pour caler une dent creuse? La normande fit le tour des échoppes voisines. Personne n'avait vu le frère Toque, comme on l'appelait ici.

- P'têt' tinter l'cabarets l'boulanger s'implit souvint eu'l'panche! l'avait renseigné le bottier. Après l'avoir fait répéter plusieurs fois, Irella comprit à la louche "Essayez les tavernes le boulanger se remplit souvent la panse", ce qui ne faisait que confirmer ses hypothèses.
- Oh! Ben! tinter l'catieau. C't'un ouvreux l'recteur! lui affirma la tisserande qui semblait bien connaître ses habitudes aussi. C'est vrai qu'il était travailleur notre frère Toque, mais du château, elle en venait et les gardes lui avaient dit qu'il n'était passé.

La veille, le groupe de moines Tastevins étaient sensés avoir pris la route un peu plus tard que le petit groupe des Normands pour raison de Complies à la chapelle de l'abbaye et devaient les rejoindre à Arras. Certes, ils étaient chargés, leur vitesse de progression avait du être ralentie. La pauvre Honorine allait devoir montrer combien elle méritait son avoine. Avant son départ, Irella, où plus exactement sa charrette, avait été mise à contribution pour caser quelques peccadilles -un gros sac de cailloux entre autre- qui semblaient tenir difficilement dans celle des moines. Le chargement en place, ils s'étaient souhaités bonne route, priés le Très-Haut pour qu'Il veillent sur eux et avaient pris le petit chemin qui sentirait bon la noisette à l'automne suivant.

Irella retourna devant la boulange, frotta un carreau pour y voir mieux à l'intérieur. Et comme rien de bougeait toujours, elle décida d'aller voir au poste de garde des remparts. Là encore nul trace d'Honorine et encore moins des moines.

Son naturel inquiet qu'elle tentait pourtant de chasser revint au galop. "Et si l'armée artésienne leur avait fait subir le même sort que mon pauvre Honoré... " se rongeait-elle les sangs. Idée qu'elle balayait aussitôt. "Mais non! Tu sais bien qu'ils sont Artésiens..."

Rentrée à l'auberge, elle avait sortit son petit matériel d'écriture et avait pris le taureau par les cornes pour mander en substance "Mais qu'est que vous foutez?" Irella qui n'employait pas ces raccourcis verbaux, mit plusieurs lignes d'écriture avant d'en arriver au même résultat et laissa s'envoler le petit faucon que Gabriel avait mis des mois à éduquer pour envoyer ses messages.

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Simeon.got
« Pour devenir habile en quelque profession que ce soit, il faut le concours de la nature, de l'étude et de l'exercice. » (Aristote)...A l'université d'Arras

Le lendemain, le frère Toque avait reçu missive d'Irella par voie de faucon, voilà qui n'était pas banal que ce si majestueux animal joue les facteurs...Quand le frère toque pris connaissance du contenu de la lettre, il se dit que la soeur semblait bien inquiète, peut-être avait-elle des raisons ou pas?...Le moine griffonna rapidement quelques mots qu'elle recevrait par retour de faucon...

Et le surlendemain, les moines de Tastevin entrèrent dans la capital avec toutes les marchandises, cette fois l'essieu avait tenu le coup pour cause de rééquilibrage des charges.

Maintenant que le frère toque était à Arras, pour un homme qui avait plutôt une queue de vache dans la main, il allait devoir donner de l'huile de poignet pour avoir du pain sur sa planche et sachant qu'il était boulanger en plus d'être recteur, son emploi du temps promettait d'être fourni, il n'aurait plus une minute à lui...

Et de fait, les cours d'arabe avaient débuté le 6 février comme prévu et si Irella était ponctuelle à souhait, les élèves semblaient nettement moins réguliers, ce qui occasionnait, contre temps, intrusion, ires et énervements à profusion. Toutes les conditions étaient rassemblées pour que le moine toqué débloque tant au propre qu'au figuré.

Quand il devait établir un horaire d'ouverture des portes des auditorium, Les méninges du recteur surchauffaient, il ne savait quel stratagème utiliser pour que seuls les cinq érudits désignés suivent les cours d'arabe sans qu'un importun ne vienne s'immiscer...c'était un vrai casse-tête chinois.

Et pour parer aux absences intempestives, puisqu'il lui était impossible de prévenir le suppléant, c'était le recteur qui jouait au remplaçant, une charge supplémentaire qui lui faisait fondre sa bourse comme neige au soleil, un souci supplémentaire qu'il n'avait pas envisagé....l'homme était en passe d'être ruiné...

Alors, un jour qu'il ne pouvait plus faire face à ses dépenses, le moine s'était rendu en taverne pour rencontrer la soeur et lui demander quelques écus à prêter, il était confus malgré qu'elle lui avait proposé de l'aider quelques jours auparavant. Le recteur essayait de croiser l'abbesse le plus souvent possible et c'était lors des pauses durant les cours d'arabe qu'ils se donnaient parfois l'occasion d'échanger d'autres propos que le nom du dernier imposteur.

Le moine grognon était de plus en plus bougon mais aujourd'hui, c'est en tant que recteur d 'Artois qu'il avait demandé à la soeur Irella de passer dans son bureau dés qu'elle en aurait la possibilité, il souhaitait discuter de son séjour en Artois, entre autre.

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Irella
Il avait coulé un peu d'eau sous les ponts depuis le problème du retard des moines brasseurs. Ils n'étaient pas des lapins de six semaines et ne chargeaient pas leur charrettes pour la première fois, aussi Irella se garda bien d'en faire le moindre commentaire à qui que ce soit quand ils furent arrivés.

Entre salle de cours et bibliothèque, on peut dire que le séjour artésien aura été des plus studieux pour Irella. Elle n'avait cessé de lire quand elle ne parlait pas quelques mots d'Arabes avec les étudiants ou qu'elle les guidaient dans l'orientation de leur plume. Le passage à l'écrit avait été une difficulté supplémentaire à surmonter comme ça l'avait été pour les étudiants normands quelques semaines plus tôt.

Aussi quand elle trouva le petit mot du moine recteur sur le bureau de la chaire lui demandant de passer le voir dans son bureau, elle y pressa le pas.

Quelques coups sur la porte pour s'annoncer...


- Mon frère... Le bon jour. Vous vouliez me voir semble-t-il...

Elle visa un siège qui lui tendait les bras et vint s'y caler sans attendre.
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Simeon.got
« Pour devenir habile en quelque profession que ce soit, il faut le concours de la nature, de l'étude et de l'exercice. » (Aristote)...A l'université d'Arras

Le moine s'était fait apporter deux plats pleins de morceaux de saucisson et de fromage, en veux-tu? En voilà!... et il consultait un ouvrage qu'il avait découvert dans la bibliothèque, une drôle d'histoire de loup-garou qui lui donnait des frissons mais malgré tout il n'avait pas l'intention de raccrocher, plus... il souhaitait en savoir plus.

Lorsqu'il finissait de lire une page, Marmiton piochait un morceau de fromage et un morceau de saucisson qu'il engloutissait, le livre n'allait pas tarder à s'engraisser, tous les feuillets seraient bientôt translucides de gras...

Quand la soeur Irella frappa à la porte et entra, il ne l'entendit pas, il ne la vit pas non plus prendre place devant lui tant cette histoire de lycanthrope retenait son attention, chaque paragraphe entraînant le suivant et de saisir deux nouveaux morceaux pour les porter à sa bouche et s'en bâfrer...Ca dura un petit moment avant que le moine prenne conscience que sa prof d'arabe était là, ce fut un petit toussotement qui fit sortir le frère toque de ce monde imaginaire, alors il s'exclama:


Tiens ma choeur, j'penchais qu'vous viendriez plus? le moine replongea le nez dans son manuscrit en disant: n'rechtez pas d'bout, j'achève d'lire un rapport important et j'chuis à vous!Encore quelques lignes pensa le moine...oui encore une mais à un moment donné, le frère toque ferma le livre en le claquant un bon coup et à Irella il demanda:

Alors ma choeur comment cha ch'pache vot'chéjour? z'êtes chatichfaite de l'accueil? Vos élèves chont chtudieux? dites-moi ma choeur? rien qu'à le voir assis derrière son bureau le moine était bluffant, pour peu on aurait pu penser qu'il était recteur de l'université d'Artois..Ah? C'est effectivement le cas? Mazette!
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Irella
Le postérieur calé dans le fauteuil, Irella regardait le moine qui, accaparé par sa lecture, n'avait pas l'air de vouloir lever la tête. Seul le mouvement de ses yeux allant d'une ligne à l'autre et ses mandibules en mouvement lui prouvaient qu'il n'avait pas sombré dans un sommeil de plomb. Quand elle le vit tourner une nouvelle page, elle toussota, le rappelant à son bon souvenir. Marmiton finit par lever le nez de son ouvrage qu'il qualifia lui même de "rapport" ce dont Irella ne fut dupe, le manuscrit ne ressemblant en rien à un rapport, mais elle ne releva pas le "petit mensonge". Il s'enquit alors de son séjour en Artois.

- Mon frère, je dois vous avouer que ce séjour aura eu pour conséquence de changer l'avis que j'avais des terres artésiennes et de leur accueil. Suite à l'horrible châtiment que les armées artésiennes avaient infligé à notre feu Honoré, je ne pensais trouver qu'une horde de furibonds, couteau entre les dents et voulant en découdre à tout prix. Avouez que s'en prendre à notre pauvre Honoré... Au lieu de cela, je dois avouer que j'ai du réviser mon opinion.


Elle leva les yeux au ciel comme pour saluer son défunt père spirituel et revint à la conversation.


- Quant aux cours pour lesquels je suis venue jusqu'ici, ma foy... Au début, il y eut bien quelques étudiants qui n'auraient pas du entrer dans la salle et pourtant s'y trouvaient mais bon... Vos étudiants sont avides de savoirs et progressent du mieux qu'ils peuvent. Vous même vous avez fait d'énormes progrès! Je pense que vous pourrez bientôt vous passer de moi pour l'enseignement de la langue.

Etes-vous satisfait de votre côté?

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Simeon.got
« Pour devenir habile en quelque profession que ce soit, il faut le concours de la nature, de l'étude et de l'exercice. » (Aristote)...A l'université d'Arras

Pendant qu'Irella faisait part de ses impressions, le moine repensa à ce livre si passionnant qu'il venait de fermer, il se demanda quelle suite lui était réservée et ce ne fut que quand elle prononça le nom d'Honoré qu'il revînt au fil de l'entretien opinant de chef pour montrer à la sœur qu'il l'approuvait. Même s'il avait des difficultés à l'admettre, lui aussi souffrait de l'absence de Monseigneur Honoré, heureusement, qu'il avait trouvé en la personne du padré un nouveau mentor!

Irella leva les yeux vers le ciel, Marmiton suivit son regard et remarqua qu'une araignée était en train de tisser sa toile, puis elle aborda le sujet relatif au cours d'arabe et le moine de répondre avec pragmatisme :


Oui mais Moncheigneur a un peu cherché chon mal'heur ma choeur, l'est allé aux d'vants d'ches problèmes, chi j'me chouviens bien il vous a écrit qu'il doutait d'lui, cha a p'têtre préchipité cha mort hein? Oups se dit Marmiton, il n'était pas censé avoir lu la lettre que le prélat avait écrite à Irella...Alors, il bondit derechef sur le sujet qui aurait dû les occuper, l'arabe....

Bon ben oui ch'est pas chimple d'jouer au garde-fou, j'peux pas leur interdire d'entrer chi les élèves élus chont pas à l'heure, les plaches chont chères hein ma choeur? Ch'est pour cha qu'je donne d'ma perchonne, vous m'connaichez m choeur hein? ponctua le moine pour se rassurer qu'il faisait une bonne action en se sacrifiant pour suivre les cours d'arabe quand les autres faisaient preuve d'inconstance... D'ailleurs à ch'chujet... Le moine baissa le ton d'une octave avant de dire:


J'vais pouvoir vous rembourcher, faut qu'vous fachiez rouler les cailloux, j'vais tout vous noter et vous l'faire parvenir dichcrèt'ment cha doit rechter entre nous ma choeur!


Puis, le recteur enchaîna:

Donc, j'penche pas d'voir vous garder plus longtemps qu'quatre ch'maines, ch'est dame Alizarine qui ch'ra contente, j'ai r'chu d'ches nouvelles plusieurs fois d'jà, elle che d'mndait comment vous alliez?


Le recteur allait devoir aborder la taxe universitaire et pour se donner du courage, il attrapa deux morceaux de fromage et deux morceaux de saucisson qu'il se fourra dans la bouche...Il ne pensa même pas en proposer à Irella...il les avala en déglutissant bruyamment et prit son courage à deux mains pour annoncer la couleur à la soeur:


Bon ma choeur, y a auchi ch't'hichtoire d'taxe, ben cha va pas tarder à tomber, y faudra qu'vous la régliez avant d'partir, chi vous avez encheigné à chinq élèves, cha r'vient à 17,50 écus l'cours complet, 3,50 par tête d'pipe même chi vous n'avez d'mandé qu'dix écus par élève, j'vous en avais parlé hein ma choeur?

Le moine aussi allait devoir payer les siennes et ça ne le réjouissait jamais...Il dit encore:


Dame Dorylich ch'ra logée à l'même encheigne hein? faudra qu'elle paie avant d'r'partir!
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Irella
En dégoisant, Irella n'était pas certaine que le moine était tout ouï, pourtant maintenant qu'il prenait la parole, elle se rendait compte que ses paroles n'avaient pas nourri le vent. Elle plissa le nez quand il affirma que le saint homme- saint aux yeux d'Irella- était allé au devant de ses propres ennuis. Elle ne voulait se souvenir en aucune façon de ce qui l'avait fait douter alors. Elle savait qu'elle n'effaçait pas la situation mais tout au moins, elle en occultait une partie. Elle aurait voulu répondre qu'elle n'en eut pas le temps puisqu'il enchaînait sur le sujet qui semble-t-il l'amenait ici même, l'Université.
Il avait joué son rôle à la perfection avec ces cours et le but pressenti était atteint.
Aussi, le moine tenait à rembourser ses dettes avant son départ. Irella haussa les épaules. L'argent n'avait jamais été un sujet auquel elle donnait beaucoup d'importance. Pourtant il est des moments où l'on abordait ce genre de sujet devant elle, et le moine avait choisi celui-ci. Combien lui devait-il? Elle aurait été incapable de le dire.
Puis vint le moment où il lui rappela qu'elle allait devoir rentrer en Normandie. Certainement qu'on l'attendait aussi là-bas, tant à l'Université que dans sa paroisse. Son retour... Il allait marqué un tournant dans sa vie. Elle en avait conscience. Elle soupira quand il aborda le sujet sur le solde des impôts sur le travail professoral... Encore un sujet d'argent. Déjà elle s'emmêlait déjà les pinceaux avec les chiffres qu'il avançait et l'arrêta tout net.


- Mon frère... faites m'en le calcul et je payerai rubis sur l'ongle. Vous savez combien je n'aime ces questions...
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Simeon.got
S'il y avait quelqu'un qui était capable de comprendre ça, c'était bien le frère toque mais il n'avait pas l'intention de faire le moindre calcul et il répliqua à la soeur:

J'chuis recteur ma choeur, pas compable, ch'est au bailli qu'r'vient chette charge, Dame Ruby, chi elle n'fait pas chon travail, ben tant pis!



Le moine fit la moue puis il demanda à Irella:


Vous allez r'partir directement après l'dernier cours ou vous recht'rez encore quelque jours?

Marmiton n'avait pas pu croiser gabriel tant il avait été occupé, il s'enquit de la santé du gamin:

Comment va Gaby ma choeur,? J'ai pas pu lui faire visiter la ville à Gaby ma choeur mais bon vous chavez combien j'chuis pris, faudra qu'vous lui expliquiez hein ma choeur? faudra!
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Irella
Le moine n'allait pas jouer au chaperon financier de la normande, et somme toute, même si ça l'avait arrangé, Irella ne lui en voulait pas. Il avait bien autre chose à faire et elle, même si elle plissait le nez, le comprenait fort bien. A ce moment, elle ne doutait pas quel boulet elle serait en se trompant de coffre dans lequel elle allait s'amender de sa taxe; nouvelle pierre à l'édifice de son incompétence notoire face aux affaires d'argent.

Quand il s'enquit de la durée de son séjour, puisque les cours pour lesquels elle était venue touchaient à leur fin, elle haussa les épaules. Elle serait bien restée encore un peu pour continuer de travailler et d'approfondir l'une de ses connaissances, mais elle n'était pas seule dans cette aventure. et n'avait que trop peu de nouvelles de l'un de ses compagnons d'échange universitaire et ne pouvait répondre catégoriquement pour le moment.


- Je ne sais encore combien de temps nous serons encore présent, mais ne vous inquiétez pas, je vous tiendrai au courant dès que j'en saurais plus.


Le moine, qui avait une relation particulière avec Gabriel, le fils d'Irella, depuis sa dernière venue à Avranches, se plaignit de ne l'avoir vu assez. Il faut dire que le recteur était un forçat de travail, aussi il manquait de temps pour venir passer quelques instants avec le jeune adolescent.


- Peut être arriverez vous à le voir avant notre départ. Je dois vous dire qu'il aura beaucoup aimé votre bonne ville d'Arras. Il apprécie la vie qui y règne. Avranches est si éloignée de l'effervescence de la capitale à laquelle il aura goûté.

Elle savait le moine inquiet pour Gabriel. Lors d'une missive qu'elle avait reçue avant son départ d'Avranches, le moine la mettait en garde de la sensibilité du garçon et lui conseillait d'être attentive à lui. Avec elle, il était pas bavard et elle n'avait su dire si son humeur parfois changeante était due à sa condition d'enfant seul au côté d'une mère qui faisait de son mieux mais dont la vie venait de prendre une nouvelle tournure à laquelle personne n'était préparé, Gabriel encore moins.

- Mon frère... Je sais que vous avez parlé avec Gabriel... Peut être aura-t-il été plus prolixe avec vous? Je n'arrive à dénouer et comprendre ses pensées depuis quelques temps. Je sais qu'il change, qu'il grandit... mais il parle peu et je me disais que peut être... avec vous... il avait pu livrer ce qui semble le tourmenter...
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Simeon.got
Pour une fois le frère toque n'était pas braqué sur une recette ou sur le repas qu'il allait engloutir en soirée, nenni, il pensait à la suite de cette histoire de loup-garou et d'une façon ou d'une autre il restait sur sa faim de ne pas pouvoir se replonger dans sa lecture...Il écoutait la soeur irella d'une oreille inattentive en passant maître dans l'art du béni- oui-oui, sans doute sa religieuse interlocutrice penserait-elle qu'il lui était tout dévoué.

Or, il fut un sujet qui interloqua notre moine replet, la soeur Irella ne s'en tînt pas aux activités touristiques de son fils, elle dévia sur le comportement étrange de son Gaby non sans demander à Marmiton s'il avait pu recueillir quelques confidences de la part du garçon...Dans un premier temps, le moine prit pitié de la soeur et faillit se laisser aller à la confidence, mais son ventre se mit à gargouiller, ce qui affûta ses sens, il se prit une poignée de morceaux de fromage et mâcha avec lenteur pour gagner du temps....On pensait souvent que le frère marmiton était un âne brailleur mais cette fois il n'était pas dupe du jeu de la soeur Irella, elle avait une belle manière pour l'amener à faire des révélations...

Bien entendu qu'il savait que Gaby était peu loquace et il savait quelle en était la raison mais plutôt mourir que de cracher le morceau,...Alors, le frère Marmiton prit son air le plus bourrin pour répondre à la soeur Irella, l'homme avait tout de même été élevé à la campagne au milieu d'une basse-cours et des vaches, on ne peut renier ses origines et surtout quand ça va aider à contourner un problème épineux...


Ben ma soeur, ch'est pas comme chi vous él'viez une fillote hein? vous pouvez pas chavoir ch'que ch'est que de d'vnir un homme hein? Cha pache par des endroits qu'vous n'pouvez pas même imaginer, vous connaichez la différenche entre un ongre et un étalon? ben pour vot'filch ch'est un peu pareil, ch'est bientôt l'étalon qu'vous z'allez bientôt voir en lui, y va bientôt chanter comme l'coq chur l'fumier!
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Irella
Bien que jusqu'alors, le moine semblait ne l'écouter que d'une oreille, quand elle en vint au sujet des pensées non exprimées de Gabriel, celui-ci parut plus intéressé. Enfin, le crut-elle, parce qu'aussi vite que puisse aller la main d'un voleur de pomme sur l'étal d'un commerçant, il s'empara d'une poignée de fromage qu'il conservait à ses côtés et l'enfourna sans plus de cérémonial. Elle leva un sourcil le temps de la mastication, pendu à ses lèvres dont elle espérait qu'elles lui livrent quelques secrets de son adolescent de fiston.

Quand le moine lui fit remarquer qu'elle n'élevait pas une fillote, Irella acquiesça. Et acquiesça encore quand il prétendit qu'elle ne pouvait savoir ce qu'était que devenir un homme. Elle se demandait pourtant ce qu'il voulait dire quand il affirma qu'elle n'avait pas idée des endroits par où pouvaient passer les transformations des mâles bambins à l'âge où les boutons font leur apparition sur leurs joues imberbes. Elle se sentait bien seule face à ce problème et n'avait aucune idée du parcours initiatique que l'âge semblait traverser.
Comme le moine lui faisait remarquer avec sa métaphore équine, elle voyait bien son corps se transformer. Ses muscles se faisaient plus forts, les poils de ses jambes avaient poussés et sa voix commençait à dérailler quand il s'aventurait à aligner plus de deux mots à la suite, mais des idées qu'un garçon pouvait laisser émerger dans sa caboche, elle n'en savait rien. Devait-elle insister? Le garçon s'était-il confié vraiment?
Il lui avait semblé pourtant. Elle se permit de n'arrêter là la conversation.


- Oui mon frère... Je vois bien de quoi vous voulez me parler... Mais... Je sais aussi qu'à son âge, son père lui manque. La seule présence d'une mère à ses côtés n'est-elle pas suffisante. Il ne trouve pas en moi une oreille à laquelle il pourrait se confier. Aussi j'avais pensé qu'à la Noël, il vous avait parlé. Son moral était plus fort. Il semblait ragaillardi par votre présence...
De grâce, mon frère, si vous savez quelque chose, faites m'en part...


Irella n'avait pas pour habitude de forcer les gens à parler, mais là, le sujet était trop important pour qu'elle le lâche si facilement. Que risquait-elle? Au pire, qu'il la rembarre sans rien lui livrer de plus.

Elle le regarda de façon insistante.

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Simeon.got
Après que la soeur Irella eût fait preuve d'insistance le moine pensa "cette femme est insatiable"! Un nouveau gargouillis alarmiste vrilla les entrailles du moine et ce sont les morceaux de saucisson qui trinquèrent, le marmiton en prit à pleine main et se les fourra dans la bouche...Il se mit alors à ruminer dans tous les sens du terme...

C'est y pas possible de continuellement se mettre dans des guêpiers pareils pensa Marmiton qui continuait à mastiquer...Il essaya de se remémorer son tête à tête avec Gaby en forêt...Le moine se rappela de sa première impression lorsque le jeune garçon avait commencé à donner des signes d'irritation...Hum...ça pouvait être une solution...

Le moine n'était pas du genre à s'encombrer l'esprit de réflexions relatives au comportement humain mais lorsqu'on a eu une mère comme la chrétiennote, ça aide à anticiper certaines réactions et vu comment le moine avait pris la nouvelle quand il avait su qu'un de ses paroissiens contait fleurette à l'abbesse et la façon dont il avait abordé le conteur en question, pour sûr ça allait lui retomber sur la poire, le gamin ne serait que la pauvre victime manipulée...

Non non non se dit le moine, il n'était pas question qu'il se mette Irella à dos, il n'y avait donc qu'une alternative pour que le frère reste en bon terme et avec la soeur et avec gabriel quoi que ce serait sans doute moins évident avec le gamin mais en bon cuistron le marmiton pensa "On ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs"....Alors il se lança, mais prudemment tout de même, il ne fallait pas éveiller le moindre soupçon chez la soeur:


J'd'vrais pas vous parler d'cha, ch'est pas à moi d'le dire ma choeur..Le moine se tut quelques instants ainsi la soeur resterait pendue à ses lèvres et il aurait le temps d'affûter ses armes...
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