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[RP] En fuyant la pluie, on rencontre la grêle.

Della
(*)
[Au Cerf d'Argent]

Encore une journée passée équipée en bonne petite soldate qui se bat pour ce qu'elle croit juste et bon.
Encore une journée à passer et repasser sans cesse le film des événements, cherchant encore où le raccord à merdouiller pour en arriver là.
Là, c'est cette drôle de situation dans laquelle on trouve la Duchesse de Chartres, le derrière entre deux tabourets, à ne savoir comment agir pour tenir la route sans glisser et se retrouver plantée dans le décor.

Elle rentre de cette garde longue et interminable au cours de laquelle, elle et ses copains de murailles ont vu au loin passer les étendards bien trop haïs, ceux de scélérats qui se sauvent dès qu'une armée les prend en chasse et courent se réfugier dans les braies d'Eusaias en criant "Maman" !
Alors, elle est ronchon, la Renarde.
Bah, ça devient habituel d'être ronchon, comme si la mauvaise humeur et l'amertume étaient devenues les seules compagnes acceptables.
C'est facile d'être ronchon, suffit de répondre par de vagues grognements en haussant les épaules, genre : "Cause toujours, j'en ai rien à faire". Ca permet de rester seule, de n'avoir aucun compte à rendre, à personne. Ca protège en quelque sorte. De tout ? Hmm...pas sûr. C'est plutôt de la poudre aux yeux qu'on se lance à soi-même pour ne pas regarder en face la solitude qu'on a doucement mais sûrement tissée autour de soi.

Elle a mangé, en bas dans la salle commune, en évitant de parler à l'aubergiste. Ce n'était ni bon ni mauvais, ça se mangeait. Le vin était infecte ! Elle ne l'a pas bu, a préféré sa flasque de génépi acheté à un Savoyard. La flasque est vie, il faudra songer à la remplir...

Elle va monter à l'étage, elle a envie de se laver un peu et de dormir en attendant demain et le nouveau jour.

Elle se lève de table, s'apprête à dire bonsoir à l'aubergiste quand un homme apparaît, sortant de l'escalier. Un premier regard apprend que l'homme est blessé, pas en grande forme. Della s'en fiche. Elle aussi, elle est crevée, les autres n'ont qu'à faire comme elle, avancer malgré tout.
Ca y est, elle va partir mais...un truc la retient...cet homme...il a quelque chose qui attire à nouveau son regard...une allure, un genre qui la retiennent...Ce n'est sans doute rien du tout, ou peut-être quelqu'un qu'elle a croisé un jour, quelque part...Elle s'étonne elle-même de cet intérêt soudain déclenché par cette rencontre. Généralement, elle a une très mauvaise mémoire des visages et des noms...Alors, pourquoi est-ce que lui l'attire ?

Sans plus réfléchir, elle lance à l'homme qui semble vouloir sortir de l'auberge, tentative pour le retenir, pouvoir encore le regarder :


Bonsoir, messire !
Tout va bien ?
Je peux vous aider ?


Oui, parce que quand même, le bonhomme a l'air d'être un peu à la ramasse, alors, autant se montrer charitable pour joindre l'utile au nécessaire.

(*)Proverbe turc
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Finn
« A boire, à boire. » C'est le refrain qui martèle sans relâche le crâne frisé du Gaélique.
A boire, pour s'abrutir et museler les tiraillements de son cuir éventré.
A boire, pour espérer, après un litron englouti, céder à l'assoupissement de quelques heures.
Boire oui, mais pas de cette infâme vinasse encore trop clémente avec ses humeurs.

A trois pattes, le vieux seigneur prend la fuite. La tangente direction la porte d'entrée. Par ici la sortie. Ou l'inverse.
Porté par un élan modéré, les vestiges d'une journée de service qui jonchent la grande salle défilent sans accrocher sa prunelle. Un décor désormais familier dans lequel il évolue sans s'attarder, la soif au ventre.

La course s'achève pourtant avant la ligne d'arrivée. Ou d'entrée, peu importe.
Une voix l'alerte, moins rugueuse que celle des habitués, plus étrangère, toute aussi digne de méfiance. La carcasse ne se retourne pas, tout juste le visage s'offre-t-il de profil. Le mauvais, l'inerte. Une arcade se fronce et une voix bourrue déclame toute la perplexité que lui inspire cette interruption.


- « Comme vous voyez, j'ai b'soin de rien. »

L'Irlandais est pris au dépourvu, sans quoi aurait-il avancé quelque raillerie avec un brin plus de conviction. Mais celle-ci a le mauvais goût de l'épier, et d'une drôle de façon, ce qui laisse peu de place à sa tendresse naturelle. Et met à mal sa trop grande patience.

Lentement mais sûrement - ne rêvons-pas, il est loin de cavaler -, se dessine la fin de l'entretien d'un pas clopinant à dextre.

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Della
On a beau avoir vu des gens crever à vos pieds, les avoir même aidé à rendre l'âme, un visage abîmé surprend toujours.
Celui que l'homme lui montre, en se tournant un peu vers elle, provoque un mouvement de recul incontrôlé. C'est qu'il est bien amoché, le gars.

Della se reprend, tous sens en éveil soudain, un signal atavique s'est mis en alerte. Il n'est pas net, celui-là...Mais qui l'est encore aujourd'hui, dans cette ambiance où tout le monde est l'ennemi de quelqu'un ?

Alors, elle relativise, il ne reste plus de l'état d'alerte que le soulèvement de sa poitrine, un peu trop rapide. Et elle tente d'être cordiale à défaut d'être amicale. Un geste vague, comme si la main se tendait mais qui retombe bien avant son objectif, une espèce de sourire un peu trop froid très certainement et la voix qu'elle veut neutre :


D'accord. Excusez-moi, alors.
Vous n'êtes pas Bourguignon...Vous...
Elle bouge, avance d'un pas, elle voudrait voir l'autre côté du visage, parce que parler à un masque dépourvu de vie, ce n'est pas aisé, ça la met mal à l'aise...Vous venez de loin ? Et puis, il y a toujours cette étrange impression qui lui assèche la bouche, ce truc que ce gars a et qui la perturbe. Un autre pas, encore un peu de côté, cette fois, elle le voit presque...pas encore tout à fait...mais presque...Vous semblez fatigué, vous avez combattu ? Il faut le retenir encore un peu, le forcer à lui faire face, il faut qu'elle le voit, ça en devient tellement fort, nécessaire, qu'elle lui attraperait bien le bras pour le forcer. C'est quoi votre nom ? Moi, c'est Della.
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Finn
Elle se déplace, pas l'Irlandais qui daigne seulement la suivre de l'autre profil, le bon, celui vers lequel elle destine ses pas. Et une salve de questions toutes plus saugrenues les unes que les autres l'assomme.

Sa curiosité appelant la sienne, un coup d'œil circonspect se met à détailler celle qui se meut dans son dos et semble chercher par quel bout le prendre. Un vague sursaut l'y attarde.

J'te connais toi.
Mais d'où ? Ca...

La mémoire fait des ratés, quelques pièces font défaut à la reconstitution du puzzle.
Pas plus avancé par son sobriquet, le vieux briscard hésite à lui offrir en pâture le sien. Qu'en ferait-elle ? Il lui faut alors rassembler tout le flegme dont il est capable malgré la méfiance induite de cette curieuse rencontre. Et ce dans l'unique but de l'égarer.


- « Rodrigo. Ca vous plaît ? »

L'échassier pivote autour de sa troisième jambe et lui fait face, un demi-sourire insolent fendant sa trogne.
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Della..


Tandis qu'il se tourne lentement, s'appuyant, elle pense à son époux, accompagné de cette canne dont elle a fait oeuvrer la poignée, il y a longtemps, pour adoucir cette douleur découlant de la dépendance à ce membre devenu l'inséparable. Elle ne lève le regard sur le visage de l'homme que lorsqu'il parle et là, c'est le choc ! Oui, elle le connait, elle le sait, elle s'en souvient, elle l'a déjà vu...et une angoisse indéfinie la gagne.

Son sourcil gauche se soulève, drôle de réflexe de famille :


Rodrigo ? C'est pas d'ici, ça, je le savais que vous n'étiez pas Bourguignon ! Votre accent...Il vous a trahi.
Mais ça me plait, oui.


Pourquoi lui dit-elle cela ? Elle n'en a aucune idée, un réflexe peut-être. Ou plutôt, pour continuer la conversation, découvrir ce qui la chamboule autant devant cet homme.

On boit un coup ? Il est encore tôt pour aller dormir et...Indiquant la porte que Rodrigo semble vouloir prendre, elle continue : Il fait froid, dehors. Je vous offre un verre, ça vous dis ? Vin ? Bière ? Hypocras ?

Sans attendre de réponse, elle tire un tabouret et s'y assied en désignant celui en face à l'attention de son invité.

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Finn
Certes, il fait froid.
Certes, il fait soif.

Une grimace se fraye un chemin sur les traits asymétriques à la perspective d'une ivresse à l'hypocras. Abruti par le flot de paroles ininterrompu, mais néanmoins intrigué par la curieuse apparition, le Gaélique finit par se laisser tenter. C'est qu'elle le prend par les sentiments la bougresse.


- « Va pour une bière. »

Une, hein.

S'installant péniblement à la place désignée, le membre de bois trouve place entre ses guiboles endolories. Et l'invité de contempler son hôte en silence sans plus l'ombre d'une trace d'insolence.


- « Ça vous arrive souvent d'saouler les inconnus dans les rades ? » Au propre comme au figuré.

T'es qui, bordel ?
Pas certain que tu tiennes à le savoir, l'Irlandais...
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