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[RP] Quand un blond et une brune prennent la route

Adelinda
Un peu avant Châteauroux

Cela fait à peine quelques jours qu'ils ont quitté Saint Aignan, et voilà déjà qu'Adye en a marre.
Le temps est pourri, la pluie ne cesse de tomber drue, le vent n'arrête pas de souffler, le sol est boueux, ils n'avancent pas, elle a mal aux pieds...


C'est quand qu'on arrive?! répète-t-elle inlassablement, agacée par ce voyage qui n'en finit pas. Pourquoi diable a-t-il fallu qu'ils partent à pied?! Pouvaient pas voler des chevaux avant de quitter Saint Aignan nan?
Nan mais quelle idée! La jeune fille adore voyager, mais quand les conditions sont bonnes! Là, c'est pas vraiment le cas. Plein les bottes!

Alors que le blondinet continue son avancée, la brunette s'arrête subitement, pour s'adosser à un arbre. Sa cape est ruisselante de pluie, ses bottes sont recouvertes de boue. Ah elle a bonne mine la voleuse!


J'm'arrête. dit-elle en fouillant dans sa besace à la recherche d'un petit quelque chose à grignoter. J'ai plus d'pied.

Sortant une pomme de sa besace, elle zieute le jeune homme blond, et porte le fruit à ses lèvres pour en croquer un bout.

On peut pas essayer d'se trouver un refuge, j'sais pas moi, genre une grange ou cabane de d'bûch'ron pour s'arrêter? J'en ai vu une pas loin, on y s'rait en un rien d'temps. C'est pas que, mais j'me les caille moi...

Puis elle lève la tête en direction du ciel, et fait une grimace en reposant son regard sur Armand.

Et l'a pas l'air d'vouloir s'améliorer l'temps... Allez, on est pas si pressés d'aller à Angoulême nan... (et s'avançant vers son compagnon, ses azurs brillants d'un éclat mutin) et j'saurai te faire apprécier l'fait de s'être arrêtés...

Alors qu'elle se colle au corps de son compagnon voulant lui faire comprendre, si ce n'est déjà fait, comment elle lui ferait apprécier une telle chose, un éclair vient zébrer le ciel suivi rapidement du bruit assourdissant du tonnerre. Adye sursaute et se blottit contre son blondinet, légèrement tremblotante. Bah oui, elle l'a jamais dit, mais le tonnerre l'a toujours plus ou moins effrayée... Alors si il s'y met aussi... Elle lève un regard où l'inquiétude se devine facilement sur le jeune homme, puis se décolle de lui pour faire demi-tour.

Moi j'y vais, pas envie d'rester là...

Et Adye de prendre le chemin pour la cabane aperçue un peu plus loin, histoire de n'avoir pas à affronter le tonnerre. Elle veut bien être courageuse, mais son courage a des limites...
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Fille de Kabotine et Gmat
Tel père telle fille, telle mère telle fille
Armand.
[Sur la route vers Loches]

Un petit sourire au coin des lèvres, Armand avancé tranquillement sur le chemin qui les amené vers Loches, les mains dans les poches et courbant très légèrement l'échine pour se protéger du froid et de la pluie. Une Adye au caractère volcanique le précédé sur la route.

- Toi qui dis tout le temps que tu n'aimes que voyager.. tu devrais être contente.. Fit-il au bout d'un moment, pressant le pas pour la dépasser et lui faire montre de son expression moqueuse. Il faut avouer que pour lui aussi ce voyage n'était pas de tout repos, déjà que le sentier n'était pas des plus agréables mais en plus les jérémiades inlassables de sa belle commençait l'agacer. Il lui fallait dont un peu de distraction.

-J'm'arrête!
entendit-il tout à coup derrière lui. Lentement il se retourna alors la jeune femme puis osa les épaules. "Faut pas le prendre comme ça, j'te taquinait..." lui dit-il doucement pensant qu'une fois de plus il avait déchainé la colère de la belle. Pourtant, il dut se rendre à l'évidence, son comportement sciemment provocateur ni était pour rien dans la décision sans appel de sa compagne ce qui fit naitre une moue boudeuse sur son visage, vite remplacée par une mine interrogative.

- Tu veux trouver un refuge?.... maintenant?? fit-il en la regardant les yeux ronds de surprise et les poings sur les hanches. Tu ne crois pas qu'on devrait plutôt continuer, pas que j'aime pas les bouges dans lesquels on traine depuis quelques temps mais j'voudrais trouver un peu mieux qu'une cabane abandonné pour m'reposer! poursuivit-il en croisant les bras. Déjà qu'ils traversaient tout le pays pour on ne sait quel raison alors si en plus il fallait s'abaisser à vivre dans la misère... hors de question, il valait mieux que cela!

Il en était là de ses récriminations lorsque la dernière phrase de sa compagne s'insinua dans son esprit étirant immédiatement ses traits en un sourire faisant montre de son intérêt tout à coup éveillé. Il l'enlaça tandis que la belle se collait à lui.
"Tu es gelée!!!" lui dit-il en déposant un baiser sur son front. Et puis tout à coup la jeune femme se détacha de lui, une drôle d'expression sur le visage.. une expression qu'il ne connaissait pas , qui le surpris...

- Moi j'y vais, pas envie d'rester là...

Nouvelle expression d'incompréhension sur le visage d'Armand. Son comportement était des plus étranges... elle ne voulait plus avancer, faisait une drôle de tête, avait soit disant mal aux pieds, était de mauvaise humeur et en même temps recherchait de la tendresse... quelque chose ne collait pas... Et puis tout à coup Armand se figea, son sang ne fit qu'un tour, ses pieds refusèrent de lui obéir et, sans qu'il ne comprenne d'ou elle venait il entendit sa propre voix demander :

- T'es pas enceinte hein??


Il la regarda comme hypnotisé, sa vie entière lui revenant en pleine face, ses espoirs pour l'avenir se fracassant contre des rochers imaginaires. Il se vit tout à coup en train de labourer un champ une horde de marmots lui criant dessus... vision apocalyptique... non, c'était forcément autre chose... ça le devait!
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Adelinda
La voleuse a fait à peine quelques pas que la question, qui n'en est pas vraiment une, fuse. Arrêt immédiat de la jeune fille, qui porte subitement la main à sa gorge, manquant de s'étouffer par le morceau de pomme qui vient de passer de travers en même temps que l'information que le blondinet demande.

Nan mais il est malade?!

Adye se retourne lentement pour dévisager son compagnon au visage décomposé. Si de sa vie elle n'a pas encore eu une expression con sur la face, eh bien voilà qui est fait.


Tu peux répéter?? demande-t-elle à brûle-pourpoint, n'étant pas certaine d'avoir bien entendu ce qu'il vient de dire. Elle a dû rêver, ce ne peut être que ça...
Quand enfin l'information monte à son petit crâne de piaf, Adye se voit blanchir à une vitesse impressionnante. Sa plus grande frousse deviendrait réalité?
Nan...
Pas possible...
Et puis...
Sur quoi se base-t-il pour dire ça?

Rapidement, elle réfléchit à sa situation.
Des nausées? Non, à part la fois où elle a mangé la viande qui devait être passée depuis un certain moment. Ses seins ont grossi? Non, toujours aussi parfaits. Des odeurs qu'elle ne supporte plus? Bah, pas plus que d'habitude...
Mais après tout, qu'est-ce qui l'empêcherait de voir cette horrible éventualité devenir réelle? Certes elle prend des précautions, ces herbes achetées à cette vieille femme à moitié sorcière lui assurant une certaine sécurité en ce qui concerne les "accidents", mais rien ne dit que c'est efficace à cent pour cent.

Rhaaaaaa!! Il aura réussi à la mettre dans le doute! Saleté! C'est alors que ses pensées rejoignent celles du blondinet, pour la montrer avec six chiards en train de hurler dans ses jupons, tirant sur le bas de sa jupe quémandant à bouffer, alors qu'elle nourrit le dernier né de son sein tombant. Son corps aujourd'hui si parfait se voit dans ses pensées ramolli de toutes parts, ses si beaux cheveux ébènes se retrouvent blanchis, et sa vivacité éteinte par l'éreintante corvée d'être mère...

Non non non... Rien de tout cela n'est vrai... Ce n'est que cauchemar... Rien ne dit qu'elle est enceinte! Elle n'a aucun des symptômes!
Mais et si...?

Et puis pourquoi il lui parle de ça?! Trouverait-il qu'elle a grossi...?
De nouveau le ciel se voit zébré d'éclair et le tonnerre gronde, faisant sursauter une fois de plus la voleuse qui pose un regard paniqué sur son compagnon.
Pas l'endroit pour s'affoler... Et sa peur du tonnerre ne fait qu'accentuer celle de l'improbable idée d'être en cloque.


Je... j'vais à la cabane, rejoins-moi si tu veux, j'vais pas rester une minute de plus ici. fait-elle d'une voix blanche.

Et sur ces mots elle reprend sa route, le teint plus pâle que d'habitude. Elle n'est pas enceinte... Mais elle en aura la confirmation que dans une quinzaine de jours. En attendant, elle va trouiller...

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Fille de Kabotine et Gmat
Tel père telle fille, telle mère telle fille
Armand.
[Sur la route]

La réaction d'Adye ne le rassura en rien. Au contraire, sa fuite sonna dans l'esprit d'Armand presque comme un aveu.. ou alors peut être se pensait-il tellement exceptionnel qu'une telle chose ne pouvait qu'arriver... Il fallait bien reconnaitre que son égo, particulièrement développé pouvait parfois lui donner quelques sueurs froides.
Après le choc, le jeune homme secoua la tête pour retrouver ses esprits. La tempête qui se déchainait autour d'eux ne valait guère pas plus qu'un coup de vent en comparaison de celle qui se jouait dans sa tête. Tout occupé à ses pensées, il lui fallut bien quelques secondes alors pour s'apercevoir que la belle avait poursuivit sa route.. cherchant à fuir l'orage... à moins que ce ne soit lui...


- T'aurais pu au moins nier!
, fit il tout à coup en arrivant à sa hauteur. Remarque après tout, un Armand junior serait un vrai bénédiction pour ce monde.. bon certes il ne serait jamais aussi génial que son père mais on pourrait en tirer quelque chose... poursuivit il en regardant Adye qui marchait d'un pas pressé, semblant bien plus préoccupée par l'orage que par ce qu'il racontait. Essayant de suivre le rythme imposé par la belle tout en continuant son monologue, Armand se mit même à penser qu'une fille pourrait lui être finalement utile.. si elle avait sa capacité avec se lier avec tous et la beauté de sa mère, nul doute qu'il pourrait la donner a un homme contre une dote des plus conséquentes...

Il ne put aller plus loin dans ses réflexion car déjà se profilait devant eux la silhouette d'une bicoque dans un triste état certes mais avec un toit.


- J'vois vraiment pas pourquoi tu tiens tant à passer la nuit là, c'est un vrai taudis!![/color] s'exclama alors le jeune homme en regardant la cabane d'un air mauvais.[color=green] Loches n'est plus très loin, à 3 lieux au plus...

La mine qui lui fit face le fit taire. De toute évidence, la jeune femme n'était guère disposée à parlementer et il est de notoriété public que ce que, "ce que femme veut, femme obtient".

Oubliant pour un temps ses préoccupations de "futur papa potentiel", Armand prit la main de sa compagne, lui offrant un sourire sincère. Il était à mille lieu que l'intrépide Adye pouvait être totalement paniquée face à un orage mais il n'était guère nécessaire d'avoir fait des année de psychologie pour s'apercevoir comprendre qu'elle avait juste besoin de réconfort.


- Aller viens tu es gelée, on devrait bien trouver de quoi nous réchauffer là dedans et puis un bon feu ne nous ferra pas de mal.
Joignant le geste à la parole, le jeune homme entraina la jeune femme jusqu'à la porte de la cabane qu'il poussa pour les faire entrer. l'intérieur était en tout aussi mauvais état que l'extérieur mais au moins ils étaient au sec. Après un bref état des lieux, durant lequel il mémorisa l'état de la cheminé ainsi que deux portes donnant surement sur des chambres, il se retourna vers Adye.

Semblerait que ton gus nous ai un peu menti sur l'état de cette baraque... [/color]fit il d'un ton critique. [color=green]Mais bon, si on veut suivre nos plans, ça devrait faire l'affaire. J'ai vu qu'il y avait une petite grange dehors, j'y trouverais peu être un peu de bois sec. Tu peux dégager la cheminée en attendant?

Il offrit un sourire charmeur à sa compagne comme pour l'inciter à accepter puis la prit avec tendresse dans ses bras et murmura d'un ton espiègle avant de retourner sous la pluie diluvienne....

.... et puis avec un bon feu et si junior n'est pas en route, peut-être qu'on pourrait s'entrainer un peu pour l'avenir....
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Adelinda
La pluie ne cesse de tomber, ajoutant, si tant est que ce soit possible, à la mauvaise humeur de la jeune fille.
Elle a froid, elle a peur, elle est paniquée...
Journée très agréable...
Tenant de sa main droite sa capuche qui menace de tomber sur ses épaules au moindre coup de vent, elle se dirige à vive allure vers l'endroit où elle a aperçu le refuge un peu plus tôt.
Et bientôt, le blondinet se retrouve à ses côtés, continuant de parler comme si de rien n'était.


T'aurais pu au moins nier!

Nier? A quoi ça aurait servi? Leurs donner de faux espoirs? Si elle elle doit craindre le pire, pas de raison pour que lui n'ait pas droit à la même chose! Après tout, ils ont été deux pour le faire, ils seront deux à se ronger les sangs!
Mais rien de tout ceci n'est dit au jeune homme. Pas envie de parler pour le moment. Pas même pour rabaisser ce p'tit prétentieux qui s'croit l'meilleur homme du royaume.
Et elle risque d'en pondre un comme lui... Eh be, Si ya un dieu, qu'il lui fasse la grâce de ne pas être enceinte. Ce sera un bien pour l'humanité après tout! Bon peut-être pas pour l'humanité, mais du moins pour elle... Elle a assez avec un p'tit con, pas b'soin d'en avoir deux.

Bientôt ils arrivent enfin à destination, la masure se découpe dans le paysage, rapidement éclairé par un nouvel éclair. Adye serre les mâchoires, et se remet en marche pour atteindre la demeure le plus vite possible. Au moins à l'abri, elle entendra un peu moins ce tonnerre qui l'effraye tant. Pffff être une voleuse, adorer se mettre à dos les villageois et craindre la foudre... Allez comprendre quelque chose!

De nouveau la voix d'Armand se fait entendre, énonçant une plainte qui commence à agacer la brunette. Comme seule réponse elle se contente de tourner un regard noir sur le blondinet, ce qui a pour effet le but recherché. Mais elle ne peut s'empêcher d'ajouter tout de même un :


Si t'es pas content j'te r'tiens pas, vas à Loches, moi j'reste ici!

Sur ces paroles pleines de bon sens, la jeune fille fait un pas en direction de la masure, mais est rapidement arrêtée par son compagnon, qui a alors changé de ton. Elle ferme alors les yeux et pousse un petit soupir, elle est lasse de tout ceci. Après tout, il n'y est pour rien si il fait ce temps pourri. Elle se contente alors de hocher la tête et de le suivre jusqu'à la cabane, pour voir de ses yeux vus l'ampleur des dégâts à l'intérieur.

En effet, ça va pas être du luxe... murmure la jeune fille, avant de se retourner vers Armand. Mais au moins on a un toit au-d'sus d'la tête.

Elle rabat ensuite la capuche laissant ses cheveux noirs retomber sur ses épaules et son dos, et dégrafe la cape qu'elle jette dans un coin de la pièce. Puis se retournant de nouveau sur son compagnon, elle hoche la tête avant de se retrouver de nouveau dans ses bras. Elle l'écoute et ne peut s'empêcher de plisser le nez. S'entraîner? Pour plus tard? Parce qu'il croit vraiment que même dans cinq ou dix ans, elle voudra lui donner un enfant? Autant pas y penser...

Avant de le laisser partir, elle le tire par le bras pour se retrouver de nouveau tout contre lui, et attire son visage vers le sien pour poser ses lèvres sur les siennes. Ce n'est seulement qu'après avoir échangé un long baiser que la voleuse laisse sortir son blondinet, pour se diriger ensuite vers la cheminée.

Quelques minutes plus tard, un bon feu crépite dans cette cheminée, offrant à la pièce une chaleur qui réchauffe peu à peu ses occupants.
Un fauteuil, bien qu'en assez mauvais état, a quand même accueilli le jeune couple, qui se laisse bercer par les flammes dansant dans l'âtre.
Après un petit moment à savourer cet instant de calme, ne sursautant légèrement que lorsque le tonnerre résonne de nouveau à l'extérieur, la jeune fille relève ses azurs vers son compagnon, et un petit sourire éclaire alors son visage.


Il faudrait qu'on recommence à chasser comme on l'a fait cette nuit... Ca a bien porté ses fruits non... Mais cette fois... interdiction formelle à quiconque de se joindre à nous!

A ces mots un petit rire s'échappa de sa gorge, se rappelant de son ami Arlechino qui s'était joint au groupe sans demander aucune autorisation. Tsss quel sans-gêne celui-là!
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Fille de Kabotine et Gmat
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Armand.
[Dans la cabane]

Le blondinet ne put s'empêcher de rire à la remarque de sa compagne oubliant ainsi pour un moment les idées qu'il avait derrière la tête. Les images des heures passées lui revirent en tête dans un florilège de saveurs plus délicieuses les unes que les autres. Il les revit ainsi guettant à l'abri d'un fourré le moment propice pour surgir de la nuit et surprendre les téméraires voyageurs qui se seraient égarés sur le chemin. Souvenir qui ne manqua pas de faire naître sur son visage l'un de ses sourires qui montrait combien le jeune homme pouvait être satisfait de lui-même.
Et pour cause, peu avant le coucher du soleil, alors que l'atmosphère était déjà bien lourde et qu'au loin grondait l'orage, leur patience fut récompensée lorsque passa devant eux un couple de femmes à l'aspect plutôt chétif. Un simple regard avait alors suffit pour se mettre d'accord pour passer à l'action, sortant des buissons épées en avant.

"La bourse ou la vie" était une des phrases les plus communément employées dans la profession pour ce genre de situations. Mais ici, nul besoin de recourir aux menaces ou à la terreur. Une épée en guise de dissuasion et un sourire charmeur au coin des lèvres feraient très bien l'affaire, tel étaient les méthodes du blond. Sa compagne, toujours prête quant à elle, pour une bonne bagarre se tint pourtant tranquille, tout comme leur acolyte qui avait choisi ce moment précis pour enfin faire son apparition. Si leur attitude à tous deux surpris Armand, celui-ci n'en laissa rien paraitre et s'adressant aux deux voyageuses il énonça :

Mes dames, ce que vous transportez là me semble bien lourd pour de si fragiles créatures... Permettez donc à mes camarades ici présents, Armand se retourna alors vers Adye et l'homme pour les présenter , ainsi que moi-même de vous soulager de quelques bricoles afin de vous faciliter au mieux le voyage.

Le ton calme et presque enjoué d'Armand ne laissait pourtant place à aucune négociation. Ses azurs étaient plantés dans les yeux d'une des femmes, l'épée dressée prête au combat, ses oreilles à l'affut moindre brut. Les voyageuses n'avaient guère d'autres choix que d'obtempérer, tous le savaient pourtant il fallait rester prudent, ils n'étaient point à l'abri d'un acte tout aussi désespéré qu'irraisonné.

Fort heureusement pour tout le monde, le "passage des biens" se fit sans le moindre accroc. Les voyageuses bien que visiblement au bord de l'apoplexie préférèrent ne rien tenter, laissant ainsi leurs agresseurs repartir tranquillement les bras chargés de victuailles et les bourses bien plus remplis. Le blondinet avait le sourire aux lèvres. Voilà comment devait toujours se passer les "transactions" selon lui. Ainsi, après avoir remercié les demoiselles pour leur générosité et leur avoir souhaité une agréable fin de voyage priant pour qu'elles ne tombent pas sur de quelconques marauds avides de sang, Armand passa devant Adye et prenant une attitude des plus fières, il lui murmura :


je voles certes, mais avec classe...

Et c'est sur ces paroles qu'il s'en était allé à la recherche d'un coin tranquille pour partager équitablement le magot, laissant les femmes aux bord du chemin.


[Retour au présent]

Sans vraiment s'en apercevoir, Armand avait resserré son étreinte autour de sa belle. Le souvenir du début de soirée ayant réussit à chasser ses sombres pensées, il ne désirait plus à présent que profiter de la douceur du feu en charmante compagnie. Le butin était en sécurité, le troisième lascar avait filé bien vite et ils avaient comme l'avait dit Adye un toit sur leur tête.. que demander de plus?

Adye le sorti tout à coup de ses pensées.

Oui seuls, lui répondit-il distraitement alors que déjà il imaginait leur prochain coup. Puis, après quelques instants il reprit : J'ai entendu dire qu'il y avait un couple de brigands qui sévissaient dans le sud ouest déguisés en none et en curé. Je suis sure que je serais très beau en cureton... Quand dis tu? Faudrait qu'on essaye rien que pour voir leur tête... Il éclata de rire imaginant sans mal la réaction de la brune.
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Adelinda
Une farandole d'images défilent devant les yeux fermés d'Adye.
De la masure dans laquelle ils se sont retrouvés, à cette image du partage des biens volés aux deux femmes sur la route, en passant par une horrible vision d'enfant les yeux larmoyants levés vers elle.
A cette représentation de sa peur irraisonnée des gosses, la brunette réprime un tremblement et secoue sa tête, voulant en chasser les mauvaises pensées.

Remettant derrière l'oreille une mèche brune, la voleuse se remémore cet instant partagé pour la première fois avec Armand. Elle était persuadée qu'il avait toutes les capacités à devenir comme elle, et ne s'était pas trompée.


**********

Elle se revoit avec lui à l'ombre d'un fourré, ouvrant les paris à savoir qui serait leur première victime, et combien gagneraient-ils cette fois-ci.
Lorsqu'ils avaient entendu du bruit, Adye avait jeté un œil en direction de chemin de terre, pour ouvrir de grands yeux étonnés.


Arl? avait-elle fait alors ne comprenant pas ce que son ami venait faire là, vu qu'il lui avait affirmé plus tôt qu'il ne pouvait participer à leur chasse.
Le jeune homme lui avait répondu d'un grand sourire, pour lui annoncer ensuite son changement d'avis, démontrant qu'il avait pensé à tout, son épée sortie de son fourreau.

C'est ainsi que la chasse s'était faite. Deux femmes... Arf! Pas de chance. Armand est heureux, mais Adye moins. En général les donzelles donnent leurs affaires sans rechigner, et donc pas de bagarre. Et en effet, c'est ce qui s'était passé. Elle n'avait eu qu'à menacer l'une des femmes de sa dague sous la gorge pour obtenir tout ce qu'elle possédait, laissant Armand s'occuper de l'autre femme, testant même à ce moment-là ses charmes. Pensait-il vraiment qu'un seul de ses sourires suffirait à inciter leurs victimes à lui donner ce qu'elles possédaient? Fronçant les sourcils, elle n'avait pu qu'assister à la scène, pour le voir s'en sortir avec tous les honneurs. Pas de sang, même pas une goutte, et tous les biens des femmes pour eux. Voilà une leçon pour la brune, tout ne se résout pas par la violence...
Arlechino quant à lui avait récupéré la petite carriole qu'elles transportaient, pour y trouver diverses choses intéressantes.


On va quand même pas s'trimbaler avec les stères... avait fait Adye en regardant les rondins de bois posés dans la carriole. Question discrétion ya mieux... Chères dames, estimez vous heureuses de pouvoir garder non seul'ment votre carriole, mais en plus votre bois. Par contre... Elle s'était approchée de la dite-carriole et en avait détaché l'âne. Faudra la pousser vous-mêmes. Puis se tournant vers Armand et Arlechino : Mettez les affaires dessus, à moins qu'vous vouliez les porter vous-même.

C'est ainsi que le trio avait quitté les deux femmes fauchées, mais tout de même avec leur bois.

**********

Un grand sourire étire alors les lèvres de la jeune fille, qui se baisse ensuite pour ramasser la bouteille de liqueur trouvée dans l'une des fontes de l'âne. Liqueur de poire, une de ses préférées...
Après en avoir bu une gorgée, elle tend la bouteille à son compagnon.


Toi, en cur'ton... fait-elle d'une voix empreinte d'une légère ironie, j'aim'rais bien voir ça... Quant à la tenue de bonne sœur, pas b'soin d'aller chercher loin...

Elle désigne du menton le sac qu'elle se trimballe toujours sur les routes, dans lequel elle range tout un tas d'affaires assez insolites, dont la tenue de nonne fauchée au couvent pour sauver Elle des griffes de l'assassin. Tenue qu'elle évite d'ailleurs de mettre depuis son passage forcé entre les murs de ce couvent près de Tarbes...

Mais essayons d'nous faire un peu oublier, et on r'mettra ça... en curé ou non, ça on verra l'moment venu... En attendant... Elle retire la bouteille des mains du blondinet pour la reposer sur le sol, puis se redresse pour enrouler ses bras autour de son cou, attirant son visage vers le sien. En attendant j'ai envie de penser à autre chose... souffle-t-elle avant de poser ses lèvres sur les siennes.
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Fille de Kabotine et Gmat
Tel père telle fille, telle mère telle fille
Armand.
[Au coin du feu]

Au dehors la pluie diluvienne continuait se s'abattre avec force sur la terre détrempée. Malgré l'aspect plus que précaire de la bâtisse, le toit au dessus de leur tête semblait tenir le choc et ne fuyait presque pas. Assis au coin du cœur, le jeune couple continuait de converser. Soudain, Armand regarda sa compagne d'un air outré, ne relevant même pas la requête de cette dernière. S'en détachant légèrement il la regarda droit dans les yeux et s'écria alors : je serais parfait en cureton! douterais tu de mes talents d'acteur ? Saches demoiselle qu'avant de te connaître j'excellais en ce domaine! Mes motivations étaient certes peu louables mais la qualité n'en était que meilleure!!

Une mine boudeuse vînt ponctuer la tirade du jeune homme qui décida alors de prouver à la jeune femme combien elle se trompait. Après tout, il était de notoriété publique qu'il était la perfection faite homme et à ce titre rien ne pouvait lui résister que se soit en matière de femmes ou autres. Alors certes ils devaient se faire oublier quelques temps, mais à la première occasion, il lui lui montrerait ce que c'est que le talent!!

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Souvenir :
Et c'est ainsi que tout en continuant de bougonner, il se souvint d'une soirée, bien avant de rencontrer Adye, où il avait réussi à s'introduire au banquet donné en l'honneur de la fille d'un nobliau de Provence. Il avait, le matin même, dégoté de manière peu scrupuleuse une étoffe des plus soyeuses et le soir venu, s'était présenté aux gardes postés à l'entrée du domaine paré de ces beaux atours, usurpant sans vergogne le nom et les titres du pauvre bougre dépouillé. La situation de prime abord aisée, c'était pourtant compliquée lorsque quelques temps après son arrivée, Armand comprit que la fête avait pour objectif de trouver un mari à la dite fille. Ainsi, tous les bons partis de la région étaient venus spécialement la visiter, pavanant à outrance pour d'attirer l'attention du père en vue de négocier une affaire des plus juteuses. Trouvant l'occasion bien trop belle pour ne pas y plonger tête baissée, Armand encore bien jeune, s'était mis en tête de rivaliser avec les damoiseaux. Par une suite de jeux de charme et de quiproquo, aidé de sa verve naturelle il s'était ainsi rapproché de sa proie, jouant au parfait petit prince devant le père de la donzelle. La soirée s'annonçait alors sous les meilleurs hospices.. quoi de plus merveilleux pour un vagabond trop rêveur que de dormir dans des draps de soie, servit tel un prince avec en prime un bon magot à la clef... Hélas, ses rêves de fortunes avaient tourné court lorsque le nobliau dépouillé le matin vînt révéler l'imposture, exigeant la tête du délinquant sur un plateau. Plutôt que dans des draps de soies, Armand avait alors fini la nuit dans les geôles glacées du château, incertain de retrouver sa tête sur ses épaules le lendemain. Il ne serait surement plus là pour s'en souvenir si la jeune nobliote animée d'un quelconque rêve d'aventure ne l'avait pas aidé à s'enfuir, lui faisant promettre de l'amener avec lui.

Armand émit un soupire en repensant à ce qu'il était à cette époque, plus prétentieux encore qu'il ne pouvait l'être aujourd'hui, seul contait pour lui l'argent et le pouvoir. Il avait bien entendu accepté la proposition de la jeune fille, jurant par tous les saints que jamais ils ne la quitterait. Pourtant au petit matin, dans une auberge miteuse aux abords d'un village alentour, c'est par la garde rapprochée d'un père tout aussi apeuré que scandalisé que fut réveillée la jeune princesse défleurée. Envolé son bel amant et les belles promesses. Ce dernier après avoir profité de ce qu'elle avait de plus beau à offrir n'avait rien trouvé de mieux que d'écrire au père pour lui indiquer où trouver sa fille avant de filer bien loin de la Provence, une somme plutôt rondelette, gracieusement offert par la jeunette, sous le bras. Peu importait les tords causés, l'innocence et la vie d'une pauvre fille trop naïve pour croire en se belles palabres. Sa conscience depuis longtemps étouffé par l'appât du gain.

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Chassant ses souvenirs, le blondinet plongea ses azurs dans les yeux de sa compagne qui le regardait étrangement. En effet, il n'était pas du genre à louper l'occasion de faire montre de sa virilité. Pourtant, une sombre pensée le retînt cette nuit là : Il avait changé!
En effet, aujourd'hui, il ne se sentait plus capable d'agir comme il avait pu le faire en Provence et pour une étrange raison, cette constatation le choqua. Ne voulant pourtant rien montrer de son trouble il finit par répondre à la requête de sa compagne, se contentant alors de faire ce qu'elle attendait de lui sans se poser davantage de question. Il préférait mille fois qu'elle le considère tel qu'il se montrait : arriviste et insensible plutôt que d'admettre une vérité qui le dérangeait.
Et puis finalement, il ne put s'empêcher de sourire en repensant à la donzelle de Provence. Il n'avait jamais su ce qu'elle était devenue, surement était elle plus méfiante envers la gente masculine à présent.. en quelque sorte il avait ainsi fait une bonne action, il y a tellement de profiteurs dans ce bas monde... il n'avait fait que lui rendre service. Souriant de plus belle à cette pensée, il se laissa entrainer sur le chemin délicat d'une nuit d'amour... ne pensant plus à rien d'autre qu'au moment présent.

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Adelinda
Lentement, très lentement, les yeux s'ouvrent sur une nouvelle journée, qui promet d'être plus clémente que celle de la veille.
Les paupières se referment, et le corps dénudé de la belle vient se lover contre celui du jeune homme. Le bras entoure la taille, l'attirant ainsi un peu plus contre elle, et les lèvres viennent se poser contre le cou, pour butiner légèrement la peau, offrant de cette manière un réveil tout en douceur.
La nuit a été courte, mais ça peu importe. Adye en redemanderait bien encore, des nuits comme ça... Gourmande la jeune fille? Noooooon^^
Roulant sur le côté, elle se retrouve sur son blond, ses lèvres venant reprendre possession des siennes.


Allez beau blond, lui murmure-t-elle entre deux baisers, il va être temps de repartir...

Puis comme si elle vient de ne rien dire, reprend ses baisers, comme si le matin ne s'est pas encore levé, qu'il leurs reste encore un long moment avant de reprendre la route.

Mais toute bonne chose a une fin, et alors que l'astre solaire est haut dans le ciel, la jeune fille se redresse enfin, offrant son corps aux rayons qui traversent la fenêtre au volet inexistant. Heureusement que les vitres sont en bon état d'ailleurs...
Adye quitte la chambre et se dirige vers les vêtements laissés près de la cheminée, pour découvrir avec soulagement qu'ils sont pratiquement secs. Seule la cape reste encore humide, mais après un petit regard au temps qu'il fait dehors, décision est prise : pas besoin de la mettre.

Rapidement elle enfile sa tenue de voyage, et attache ses cheveux en un chignon lâche à l'aide d'un lacet de cuir. Les dagues sont remises à leur place, à savoir dans la botte et sur la cuisse, et l'épée contre la hanche.
Ainsi parée elle se retourne vers Armand qui vient d'apparaître dans la pièce. Un petit sourire orne ses lèvres, et la brune franchit les quelques pas qui les distancient en un rien de temps.


Il va vraiment être temps d'partir si on veut rejoindre Loches rapid'ment.

Le temps de ramasser les sacs, l'âne ayant été récupéré par Arl qui a fait chemin à part, et les voilà de nouveau sortis.
Loches n'est plus très loin, au moins Adye devra réussir à trouver ce village facilement.
En effet, un moment plus tard, les voilà aux portes d'un village. Loche? Non! Chateauroux! Perdu Adye, vraiment le sens de l'orientation n'est pas son fort...

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Fille de Kabotine et Gmat
Tel père telle fille, telle mère telle fille
Armand.
[Dans le taudis, au petit matin déjà bien avancé..]


"Des draps soyeux finement brodés et parsemés de coussins non moins agréables dans lesquels se prélasser recouvrent un grand lit à baldaquin d'une chambre au luxe certain. Sur la table basse proche de la porte, plusieurs bouteilles de vin et quelques mets à l'aspect savoureux sont laissés à l'abandon. La porte-fenêtre qui donne accès au balcon est restée grande ouverte et laisse flirter avec les tapisseries aux reflets d'or, les quelques rayons matinaux d'un soleil printanier accompagné d'une brise légère qui apporte une touche de fraîcheur à la chaleur envoutante de la pièce. Du dehors parvient une mélodie lointaine chantée par les oiseaux perchés dans les arbres du jardin en contre bas. Dans ce tableau idyllique, la voix rieuse d'Armand se fait soudain entendre : Allons mes dames pas toutes en même temps... soyez raisonnables, s'exclame t-il d'un ton faussement réprobateur auquel seuls quelques gloussements et autres gémissements font échos. Le bruissement des draps se fait alors plus fort tandis que les rires continuent d'emplir la pièce. N'êtes vous donc pas rassasiées?, poursuit le jeune homme dont la voix semble cette fois teintée d'une fausse surprise. Vous allez finir par m'user! peut-on encore entendre après quelques instants. Le sol de la pièce est recouvert d'étoffes jetées avec négligence alors que sur le lit, quatre silhouettes enchevêtrées se distinguent à travers les fins rideaux tirés. les corps se mouvent avec délicatesse et souplesse tandis que les soupires d'extase de l'homme raisonnent à leur tour dans la grande pièce."



Allez beau blond... Une voix lointaine vînt tout à coup se mêler aux gémissements des silhouettes arrachant un grognement au blondinet. Il va être temps de repartir... La voix se fit plus forte alors que tout autour de lui, les belles tapisseries, le lit à baldaquins, les plantureuses demoiselles s'évanouissait dans le néant d'un rêve qui lui glissait entre les doigts. Il est trop tôt... marmonna t-il alors en tentant de se rendormir répondant malgré lui aux baisers de sa compagne avec de plus ne plus d'insistance. Et puis, toute bonne chose ayant une fin, la jeune femme décida de se lever. Allez debout feignant.. poursuivit-elle pour le forcer à se lever à son tour. Armand ouvrit alors un œil, qu'il referma en grommelant. Il voulait encore gouter aux délices de sa nuit pourtant la réalité venait de le rattraper. Encore tout engourdit de sommeil il se redressa, scrutant la pièce d'une mine boudeuse, décidément, il n'était pas fait pour vivre dans ce genre de taudis, puis regarda sa belle partie s'habiller dans l'autre pièce. Et pourquoi on restait pas ici pour la journée.. tranquillement, tous les deux...fit-il avec un sourire lubrique. Hélas, la jeune femme toute occupée à ses préparatifs ne sembla guère entendre sa proposition. Le jeune homme se laissa alors de nouveau tomber sur le lit dans un soupir. Puis, après quelques longues minutes, se décida enfin à se lever.

Il va vraiment être temps d'partir si on veut rejoindre Loches rapid'ment, fit la jeune femme en le voyant arriver avec un sourire qui fit totalement oublier à Armand ses conquêtes chimériques de la nuit. Souriant à son tour, il déposa un baiser sur ses lèvres, acquiesçant ainsi aux dire de la brune puis finit de se préparer à son tour.



[Quelques heures plus tard...]

Ne pas s'énerver.... Rester zen... Mordre sa langue pour ne pas laisser échapper un "Je te l'avais dit" ou bien encore un "Si seulement tu m'avais écouté au lieu de n'en faire qu'à ta tête une fois de plus!!!"

Châteauroux.. opposé exact de l'endroit où ils devaient se rendre.
Tu connaissais la route c'est bien ca? ne put-il s'empêcher de lancer d'un ton railleur en passant les portes du village. Il n'était pas sans savoir que le sens de l'orientation d'Adye était désastreux mais là, elle battait tous ses records.
Bon tâchons de trouver un endroit où manger et passer la nuit, j'en ai plein les bottes... fit-il d'un ton résigné en se dirigeant vers le poste de douane pour remplir les formalités de leur passage en ville.
Ressortant quelques minutes plus tard, regarda sa compagne en souriant. L'air de rien cette mésaventure n'étais pas pour lui déplaire et rajouté un peu de piment dans leur vie.
C'est à deux pas, on va pouvoir se reposer, lui dit-il en guise d'explication relatant les explications du douanier tout en commençant à avancer dans le village. Demain faudra qu'on fasse un petit tour sur le marché j'ai deux ou trois bricoles à refourguer et j'ai bien envie de m'offrir une nouvelle ceinture...

Tout en continuant de discuter, ils atteignirent bientôt une auberge dans laquelle ils pénétrèrent. Armand laissa à sa belle le soin de réserver la chambre et de commander de quoi se sustenter, Après tout, elle n'était pas en position de râler et il comptait bien en profiter. Il décida donc d'aller s'asseoir et de se laisser servir tel un prince.

Il ne devait pas être assis depuis plus de cinq minutes lorsqu'une voix derrière lui l'interpella. Surpris, il se retourna. Sa surprise devînt encore plus grande lorsqu'il reconnu l'énergumène qui osait le déranger.
Que fous tu là.. Fit il en guise de salutation. L'homme ne sembla pas se formalisé et prit place à la table du blond pour lui expliquer sa venue en ces lieux. L'attitude de l'homme, visiblement un militaire, était des plus étranges et la discussion prenait des airs de manigances. Pourtant, au fur et à mesure que l'homme parlait, Armand semblait se décomposer, on pouvait voir sans peine ses azurs virer à l'orage. La discussion fut brève et l'intrus se leva rapidement puis dépassant Armand, il posa sa main sur l'épaule de ce dernier d'un air compatissant avant de disparaître dans la ruelle. Le jeune homme resta stoïque, perdu dans ses pensées. Pensées qu'il ne quitta pas de toute la soirée, n'ouvrant la bouche qu'en de rares occasions pour répondre avec parcimonie. Nul besoin d'être voyant pour comprendre qu'il était préoccupé. Aussi, il ne fut guère surprenant de le voir quitter la tablée de très bonne heure cette nuit là, sans vraiment d'explication si ce n'est qu'il était fatigué.



[Le lendemain matin]

Bien avant l'aube, alors que tous étaient encore endormis, le jeune homme avait quitté l'auberge laissant une Adye endormie derrière lui. Il avait fait semblant de dormir lorsque celle-ci était venue se coucher à son tour. Il ne souhaitait guère avoir à expliquer sa conduite et ce n'est que lorsqu'elle semblait s'être enfin endormie qu'il s'était levé précautionneusement. Il avait alors passé un long moment à la contempler avant de prendre un vélin et d'y coucher quelques mots bien mystérieux. Puis, il avait déposé le parchemin sur la table de chevet, avait embrassé le front d'Adye lui promettant de revenir bien vite et s'en était finalement allé rejoindre le militaire qui l'attendait avec une monture à la sortie du village.

Ne trainons pas! avait -il dit d'un ton neutre tout en jetant un dernier regard vers Châteauroux.
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