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Janvier 1461.

[RP] Des biens du Hibou, deuxième édition.

Ayena
Que de labeur que de devenir veuve ! Il faudra penser à écrire un manuel sur la chose : ça méritait au moins cela. Premièrement, perdre son mari, pleurer, s'affaiblir. Secondement, s'éloigner de ses amis et des amis de son mari qui n'aiment pas les pleureuses et ressentent de la gène à savoir ce qui vous arrive. Enfin, mettre au monde un enfant sans père, découvrir que pour la héraulderie il est une sorte de bâtard. Et en quatre, cinq, six, etc, se battre avec les hérauts pour que l'on reconnaisse enfin que vous étiez la femme de votre époux et pour que vous soyez, enfin, reconnue comme héritière légitime de tous ses biens. Amen.

- Talleyrand Desage. Nous voulons voir Lengadoc.

Première sortie publique. Pour l'occasion, elle avait ressorti une des robes de deuil qui ressemblait à quelque chose. Au revoir chiffons de second ordres : on retournait à l'extérieur.



Il n'y avait plus qu'à espérer que l'entretien serait plus efficace que le dernier . Et ça, c'était pas joué d'avance.

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- Bases par Truscot et DellaGrottaglia - Héraldique > Ayena est habillée par DECO
Enduril
Talleyrand Desage ?

Òc, Donà.


Un signe de tête pour remercier le serviteur et Languedoc sort de son antre, se dirigeant vers la sombre silhouette féminine qui l'attend.

Adissiatz Donà, ...

Brève hésitation lorsqu'elle se souvient que la jeune femme n'est point occitane, avant que de reprendre dans un oïl parfait aux accents chantants

Je suis Languedoc, vous avez demandé à me voir. Puis-je vous inviter dans mon bureau, nous pourrons nous installer confortablement et vous pourrez m'instruire à loisir de vos demandes ?

D'un geste, elle invite la jeune femme à entrer dans une salle où trône une immense table de travail dont un côté est occupé par des dossiers liés de rubans écarlates. Deux sièges confortables et garnis de coussins chauds font face à celui réservé au héraut garnis en plus d'une couverture de fourrure. De nombreux coffres remplis d'on ne sait quoi s’alignent au fond de la pièce et le feu dans la cheminée ronfle agréablement. Dehors, il fait froid. Un froid sibérien, nécessitant plusieurs couches de vêtements, un mantel en fourrure et une cape pareillement doublée pour affronter ces températures. Bon, il gèle à peine le matin et le soleil brille l'après midi, mais pour les habitants de cette région de septimanie, habituées à la chaleur, le froid parait aussi intense que pour les parisiens lorsqu'ils en sont à voir la Seine prise par les glaces. La Tramontane soufflant avec violence renforçant cette impression de froid, Languedoc évitait de sortir le nez dehors et veillait à maintenir une température douce.

Asseyez-vous Donà. Voulez-vous boire quelque chose ? Grignoter en discutant ?

La main se tend vers la clochette, l'agite en tirant un tintement aigrelet et un serviteur entre, disposant sur la table de travail bouteilles, coupes et un petit bocal de cerises à l'eau de vie, le précédent ayant subit une perte de son contenant.
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Ayena
- Adissiatz.

Non, elle n'est pas occitane. Elle est artésienne. Aussi, lorsqu'elle répond d'oc, c'est avec un accent un peu dur, moins chantant que celui des autochtones. C'est sa marque, ce qui prouvera toujours qu'elle est étrangère dans ce coin.

La boiteuse suit Lengadoc en tirant sur sa jambe folle, avec dignité.


- Embelinada. C'est la première fois que nous nous rencontrons, je crois. C'est bien que nous ayons un hérault.

Félicitations voilée : il ne faut pas trop s'épancher lorsque l'on a pas obtenu satisfaction.
Sur l'invitation, Ayena s’assoit, regrettant (juste un instant) le temps d'Ingeburge : la Froide savait recevoir l'estropiée avec un fauteuil rembourré.


- Du vin chaud. C'est que la neige est reine, au dehors.

Et bien qu'habituée au froid et au vent, de par ses origines du nord, la jeune femme tente de se fondre dans l'univers du Lengadoc. Toujours jouer un rôle. Ha !

- Peut être la Reyne d'Armes vous a t-elle laissé quelques notes concernant ma personne ?

Et d'espérer que Montjoie a bien fait son boulot : Ayena sent qu'elle aura du mal à exposer encore, pour la énième fois, la perte de son époux et la naissance de son fils (qui a été laissé à une nourrice à Gaud...). D'ailleurs ses yeux bleus cherchent de la compréhension dans le regard d'Enduril. Allez nenette, montre nous que t'es un bon hérault...
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- Bases par Truscot et DellaGrottaglia - Héraldique > Ayena est habillée par DECO
Enduril
Enduril écoute avec attention les explications de la jeune femme après avoir appelé un domestique pour commander le vin chaud. Elle pose à plat les mains sur la table et répond, choisissant ses mots.

Comme vous le faisiez justement remarquer, nous ne nous sommes effectivement jamais rencontrées. Je connaissais bien feu votre époux pour avoir fait une grande partie de ma carrière à l'ost, tout comme lui et l'avoir cotoyé dans certains conseils comtaux. Mais il était plus proche de feu mon époux que de moi-même. De mon côté, j'étais très amie avec Esmée, sa première épouse.

Parler d'Esmée était toujours délicat. Enduril avait énormément apprécié la jeune femme au corps marqué de blessures, bien plus qu'Enduril n'en n'avait reçu d'ailleurs. Sa perte avait été très dure et les circonstances qui l'avait entouré encore plus. La jeune femme avait quitté le Languedoc alors qu'elle était enceinte de son amant, après que celui-ci se soit fait doubler aux élections comtales qu'il venait pourtant de gagner. Une attaque de brigand, elle avait perdu son fils avant de succomber à ses blessures. Bien qu'Enduril ait été fortement secouée, elle n'avait jamais vraiment pardonné à Adrien d'être resté autant ami avec ceux qu'Esmée avait accusé d'être responsables de son départ. Pire, il avait laissé leur fille vivre et être presque élevée par leurs soins lors des absences d'Adrien. Sans parler de l'amant d'Esmée qui avait perdu la femme qu'il aimait et son fils. Son chagrin lui avait fendu le coeur tant les liens d'amitié qui les unissaient depuis longtemps étaient fort. Oui, évoquer Esmée était douloureux. D'autant plus douloureux que le malheureux amant de la jeune femme était l'homme qu'elle aimait et voulait épouser Elle reprend.

Je vous présente mes condoléances pour cette perte. Pour être moi-même passée par là, je sais à quel point il est difficile de surmonter la perte d'un époux. Mais je sais aussi que le temps guérit de tout.

Elle adresse un sourire d'encouragement à la jeune veuve et reprend.

Je n'ai rien vu concernant votre cas, ou alors, c'est que je n'ai pas cherché au bon endroit. Toutefois, vous avez été mise sur les listes pour les dernières allégeances afin de prêter serment pour les fiefs qu'avait feu Adrien. Or, les allégeances sont suspendues pendant la période où la hérauderie valide la succession. Cela signifie que la fille aînée de Feu Adrien n'est pas considérée comme héritière et que les titres vous reviennent, au moins en douaire.

Une légère pause, le temps d'une gorgée de vin, et...

Je ne sais si les rumeurs sont fondées, mais il se dit que vous étiez grosse des oeuvres d'Adrien et que fils vous serait né. Si tel était le cas, peut être pourriez vous me confier vos certificats de baptême, à vous-même et à Adrien, ainsi que votre certificat de mariage et un document officialisant la naissance d'un fils légitime, issu du lit légitime. Je pourrais transmettre ces documents aux généalogistes et les interroger sur les suites ?
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Ayena
Et oui. Chacun connaissait Adrien. Le plus difficile pour Ayena était justement de vivre entourée de personnes que son époux avait connu, parfois même mieux qu'elle et de rester, elle, une inconnue. Une sorte d'anomalie. Considérée parfois comme une erreur de parcours dans la vie du Hibou.
Mais le pire pour la jeune veuve, c'est qu'on lui parle d'Esmée. C'est d'ailleurs la première fois que l'on ose prononcer son nom devant elle, aussi directement. Que cherche à faire la Héraut ? A mettre Ayena mal à l'aise ? C'est réussi. D'autant que tout ce qu'a vécu Adrien avec sa première femme lui est étranger : tout ce qu'elle sait, c'est qu'une fille est née de ce mariage, Liloïe et qu'Esmée est morte. Le reste est un mystère sans résolution. Et à dire vrai, jamais Ayena n'a cherché à savoir quoi que ce soit sur le passé. Ele pense présent, elle pense futur.


- Mercé.

Recevoir des condoléances est toujours pénibles, et c'est d'une voix hachée que la Vescomtessa a répondu. Pourtant, savoir qu'Enduril a vécu la même chose apporte une note particulière à l’échange : ce ne sont pas des paroles en l'air.

Puis, on écoute ce qu'on dit, on hoche à l'occasion la tête, et on répond, après avoir bu un peu du vin chaud épicé :


- J'ai bien noté les convocations aux allégeances. Seulement je n'ai jamais su si j'y allais en tant que douairière ou en tant que Vescomtessa de Sant Remezy et Baronessa de Crussol en plein.

Et de s'expliquer.

- Selon le contrat de mariage[*],qui avait été transmis à la héraulderie et que nous avions acté, et dont je vous ai rapporté une énième copie...

La jeune femme fit un signe à son homme de main qui était resté en arrière avec une montagne de documents dans les mains. Ayena en pris plusieurs, qu'elle étala devant Eludril. Il s’agissait là de copies puisque les originaux étaient en lieux sûr dans sa tour de Gaud. Elle présenta donc le contrat ainsi que le certificat de mariage et les notifications de baptème, qui allaient de soi[*].

- Je devais hériter de tout en plein. Liloïe aurait hériter ensuite de tout à ma mort si je n'avais mis au monde le petit Charles Madrien Desage Talleyrand. Je ne l'ai point encore fait baptiser comme ceux que je souhaiterais voir comme parrains et marraines sont loin ou de par la guerre ou d'autres évènements indépendants de nos volontés. Qui pourrait rédiger la fameux document officialisant la naissance du fils d'Adrien ? De ma main, cela irait ?

Tout en parlant, comme elle n'était point du genre à rester sans rien faire alors que la reconnaissance de son fils était en jeu, elle fouilla de nouveau dans le tas de document pour en tirer un parchemin scellé de vert.

- J'ai rédigé cela moi même, en attendant, vous me direz si cela convient[*].

Et puis, euh... qu'a t-elle dit encore ?

- Je vous serai gré de faire parvenir tout cela à la généalogie. J'avoue que cela commence à prendre des longueurs et que cela me fatigue...





[*] Annexe 1 : Contrat de mariage

Citation:
Citation:
CONTRAT DE MARIAGE

En ce jour du 21 février de l'an de grâce 1460,
Devant témoins sous signés,

Nous, Ayena de Talleyrand, Demoiselle d'Alquines, Fille de Sa Grâce Charles Marie de Talleyrand.

et

Nous, Adrien Desage, Baron de Crussol et Douairier de la Voulte, Coms du Lengadoc.

faisons acte par la présente d'un contrat de mariage résidant en les termes suivants,
dicté en présence des témoins
Aimelina de Siarr, Vicomtesse des Fenouillèdes, Baronne de Saint-Félix,
et Antimond Maillane, Seigneur de Villarzel-de-Razès
et des membres de la famille des futurs épousés :
Liloïe Aliénòr Desage, Baronne de la Voulte, Dame du Chambonnet
et Charles de Talleyrand, Duc de Piémont et de Salm, Comte de Thérouanne, Vicomte de Gex


I) De la dot de l'épousée

Charles de Talleyrand, Duc de Piémont et de Salm, Comte de Thérouanne, Vicomte de Gex, s'engage à léguer à sa fille adoptive Ayena de Talleyrand son Vicomté de Gex lorsque le Très Haut l'aura rappelé vers les cieux. Si le vicomté ne pouvait être remis pour des causes inhérentes aux lois héraldiques impériales, l’héritier véritable devra compenser cette perte en octroyant au couple une seigneurie vassalique pour laquelle un hommage sera renouvelable pour un des descendants du couple à leur décès.
Charles de Talleyrand, Duc de Piémont et de Salm, Comte de Thérouanne, Vicomte de Gex, offre 5000 écus d'or au couple.
Charles de Talleyrand, Duc de Piémont et de Salm, Comte de Thérouanne, Vicomte de Gex, s'engage à payer la moitié des frais de bouche des festivités de mariage.

II) Des biens nobiliaires à l'heur du mariage et de leur devenir.

Du côté Talleyrand : La Seigneurie d'Alquines, issue de mérite, reviendrait dans le patrimoine du Comte de Thérouanne si Ayena venait à rejoindre les cieux avant son époux. Si Charles de Talleyrand venait à léguer son fief d'Artois, il appartiendrait au nouveau comte de Thérouanne de conserver ou non le lien de vassalité conformément aux lois en vigueurs en Royaume de France.
Le Vicomté de Gex, promis en dot reviendra à Ayena au décès de Charles de Talleyrand, par succession. Si Ayena venait à mourir avant son père sans avoir donné de descendants légitimes à Adrien, libre serait laissée la décision de faire ce que bon semblera à Charles de Talleyrand des terres vicomtales. Si Ayena venait à mourir après avoir hérité du Vicomté, ce dernier reviendrait à Adrien, en douaire jusqu'à ce que l'ainée des filles issue de l'union légitime d'Adrien et d'Ayena soit en âge d'hériter, ou à défaut, au fils ainé; si aucun enfant n'avait été conçu ou n'avait survécu, le Vicomté reviendrait en plein à Adrien.

Du côté Desage : Le douaire de la Voulte sera perdu à l'heur du mariage.
La Baronnie de Crussol reviendrait en plein à Ayena si Adrien venait à rejoindre les cieux avant elle. Si Ayena venait à rejoindre les cieux avant Adrien, libre lui est laissée la décision de faire ce que bon lui semblera des terres baroniales. Cependant, les descendants légitimes du couple devront recevoir au moins une seigneurie vassale pour que bon mariage leur soit assuré, dans l'ordre de leur naissance et autant que faire se pourra.

Des deux côtés: Tout bien patrimonial ou nobiliaire à venir reviendraient en plein à la mort d'un des conjoints au survivant qui en fera ensuite bénéficier ses héritiers légitimes. Les fiefs, dans l'ordre de leur importance, seront légués, par ordre de naissance, aux descendants légitimes du couple, s'il y en a, exception faite de l'ainée des filles dont l'héritage a été déjà abordé auparavant.

III) De la descendance.

Les enfants issus de l'union légitime des époux porteront le nom de Desage. Ils porteront le blason familial du hibou pourvu de la brisure héraldique jugé nécessaire. Exception faite du premier des fils qui devra avoir un prénom pourvu des initiale C-M et portera lui seul l'alliance des noms Desage Talleyrand, tout en portant le blason familial des Desage brisé comme il se doit.
Chacun des enfants issus de l'union légitime des époux devront être pourvus, à l'age de leur majorité, au moins d'une seigneurie vassale issue des terres du couple pour entrer dans le monde avec les avantages que leurs parents souhaitent leurs allouer. Le nombre de seigneuries étant limité par fief, les premiers nés seront avantagés.

Liloïe Aliénòr Desage, Baronne de la Voulte, Dame du Chambonnet, issue d'un précédent mariage entre Adrien Desage et Esme, recevra sur sa demande, une seigneurie issue des fiefs possédés par le couple. L'ainé des fils issu du mariage, ou à défaut, l'héritier du fief le plus hautement titré, exclusion faite de l'ainée des filles, sera soumis à cette même promesse envers Liloïe après le décès des deux entités du couple. Si aucun enfant n'avait été conçu ou n'avait survécu de l'union d'Ayena et d'Adrien après la mort des deux époux, Liloïe serait alors seule héritière des biens sus cités.












Citation:












































[*] Annexe 2 : Les baptèmes.
Citation:
>> Ayena, de la paroisse d'Arras, a été baptisée le 1er décembre 1458 en la cathédrale de Cambrai par Mgr Adso, qui est aussi son parrain.

Baptème enregistré dans les registres officiels

>>Adrien Desage [AdrienDesage]a été baptisé en 1455 par Kad, en l'église de Béziers, du diocèse de Narbonne.


[*] Annexe 3 : Reconnaissance de CMDT.

Citation:


Rédigé en la tour de Gaud, Sant Remezy, Lengadoc,
En ce 20ème jour de janvier de l'an de grâce 1461.

De nous, Ayena de Talleyrand, Veusa Desage,
A qui nous lira.

Déclarons par la présente avoir mi au monde à la mi-novembre de l'an de grace 1460 le fils légitime de feu Adrien Desage [Adriendesage], né du mariage entre le sus cité Adrien Desage et Ayena de Talleyrand, Vescoms de Sant Remezy, Barons de Crussol, Seigneurs d'Alquines, issu du lit légitime et d'un amour sincère. Il a été nommé Charles Madrien Desage Talleyrand, portant les initiales CMDT comme son grand père et ses aïeux, comme l'exigeait le contrat de mariage établit le 21 février 1460 et transmis aux généalogistes.
Le père étant décédé le 25 mai 1460, il n'aura jamais connu son fils.

Que cela vaille reconnaissance,

A. D'A.




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- Bases par Truscot et DellaGrottaglia - Héraldique > Ayena est habillée par DECO





















Ayena
Ayena éternua. Ses dernières paroles semblaient avoir jeté un froid.
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Enduril
Un mot glissé à l'oreille d'un page auquel elle remet les documents apportés par la comtesse et le gamin file rapidement tandis qu'elle prend divers dossiers qu'elle compulse, page par page, de peur de manquer un document. Rien. Rien de rien. Elle s'entête cherche encore et encore lorsqu'un éternuement se fait entendre, rappelant à son bon souvenir la Vicomtesse. Elle referme le dernier dossier, poussant un profond soupir.

Je suis désolée Donà. Je n'ai rien de rien et j'ai fouillé je pense un peu partout, à moins que ce ne soit rangé dans un endroit auquel je n'aurais point pensé.

Mine contrite qui laisse paraître un éclair de soulagement en voyant le jeune page de retour. Elle va peut être avoir des nouvelles.

Il se penche vers elle et lui murmure quelques mots à l'oreille.

Ses yeux s'agrandissent sous l'effet de la stupéfaction la plus grande. Elle prend deux profondes inspirations, puis une troisième, cherchant comment annoncer la nouvelle. Y a t'il une façon de le faire d'ailleurs. La chose risque d'être aussi difficile à entendre qu'à dire. Tant pis, elle se lance


Donà, je viens d'avoir des nouvelles du généalogiste en charge de votre dossier. Il vient d'être nommé à cette charge et m'informe que le décès d'Adrien n'a jamais été enregistré à la Hérauderie. Donc point de succession étudiée, vous êtes toujours considérée comme son épouse et non sa veuve. C'est à ce titre que vous êtes appelée à prêter allégeance.

Elle hésite un instant, puis reprend.

Je ne sais quoi vous dire, si ce n'est vous présenter des excuses. J'aurai dû rechercher plus attentivement, mais son décès date de plusieurs mois déjà et comme le Roy d'Armes s'occupait de la marche, j'ai pensé que tout avait été réglé rapidement. Je suis vraiment désolée de tout ça Donà. Je ne peux que vous confirmer que vos documents sont bien entre les mains de Sylvestre, le généalogiste en charge de la famille Desage. J'espère qu'il va pouvoir dénouer cet imbroglio au plus vite.

Pourvu que la jeune veuve ne défaille pas ! Si il est une chose pour laquelle elle se retrouve démunie, ce sont les petits bobos et autres malaises féminin. Si la jeune femme devait tourner de l'oeil, elle serait fichue de la gifler jusqu'à lui rendre conscience, à moins qu'elle ne l'assomme encore plus...
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Ayena
Ayena ferme les yeux et pâlit. Ses mains se seraient bien attachées à la chaises, à quelque chose, mais même la force manque à la jeune femme. Elle va défaillir, ce n'est pas possible. Et puis, elle respire. Durant un temps interminable, elle reste silencieuse pour sentir ensuite une vague de colère déferler en elle.

- Et que l'on vienne me dire, ensuite, que les hérauts ne sont points des incapables, souffle t-elle, hors d'elle.

Si Enduril aurait pu être épargée, la peuvre est la seule représentante de cette instance face à Ayena. Arrivée au mauvait moment à cette marche, elle va devoir assumer la faute de ses confrères, et pire, de la Reyne d'Armes.

- Ingeburge en personne est témoin du décès de mon époux. Si elle ne fait rien, je vous assure que je vais aller l'attraper par la peau du coup, et toute infirme que je suis, je risque de lui faire mal, très mal.

Rester civilisée ? Oui. Non. Ayena a trop souffert pour qu'on la prenne aujourd'hui pour une imbécile comme actuellement. Elle en oublie les convenance. Et Ingeburge redevient Ingeburge. Elle n'a de Reyne que le port de tête. Le reste n'est que magma informe et putride !

- Il est décédé In Gratibus depuis neuf mois. Et si cela ne se règle pas dans l'heure, je fais une esclandre !

Toujours aussi pâle, la jeune femme fait peur.

- Que l'on me donne velin, j'écris à La Froide !

Et Enduril a encore trois secondes pour trouver une solution. Si elle avait su, sans doute n'aurait-elle briguer le Lengadoc...

La fiche IG, Adriendesage a disparu depuis belle lurette Juin 2012 ... C'est n'importe quoi.

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Enduril
Et Enduril de regarder la jeune femme avec sympathie. Si elle avait l'habitude des lenteurs et des non réponses de la hérauderie, pour avoir plus d'une fois voulu leur faire avaler quelques litres de cire à cachet pour leur apprendre à se bouger plus vite, elle avait toujours fait preuve de patience, même lorsqu'on la faisait attendre depuis des années sur certains points. Et depuis qu'elle était héraut, c'était peut être pire puisqu'elle faisait déjà passer les affaires qu'on lui amenait en priorité et devait passer son temps à demander des précisions pour beaucoup de choses. Certes, la hérauderie avait ses textes écrits, mais aussi nombre de "coutumes" en parfaite contradictions avec ces lois ou pas référencées du tout. Et elle, elle n'avait pas la moindre idée de comment faire tout ça. Déjà qu'elle pêchait en dessins sans trouver l'aide dont elle avait besoin dans les différents dossiers d'aide à la disposition des apprentis, qu'elle passait son temps à se casser la tête à donner des réponses et des avis quand la plupart ne répondaient pas ou se contentaient d'avaliser en lisant des documents de plus d'une page et en donnant réponse en moins de deux minutes, la hérauderie lui semblait un monde vraiment à part, même si le travail lui plaisait et qu'elle aimerait ne pas être obligée de passer son temps sur les routes pour se rendre à la Chapelle Saint Antoine.

A l'affirmation que les hérauts sont des incapables, elle ne répond rien. Les personnes jugent ce qu'elles ont devant les yeux et ce qui s'étalait devant ceux de la jeune veuve était pour le moins lamentable.

Elle reprend la parole, servant un petit vert d'eau de vie qu'elle pousse vers la jeune femme, ainsi que vélin, plume, cires et une chandelle allumée.


Tenez Mestrà, buvez cette gorgée d'eau de vie, elle vous remettra un peu d'aplomb sans vous embrouiller les pensées.

Je ne peux que vous présenter mes excuses les plus sincères. J'avoue ne pas avoir pris le temps de vérifier tous les documents de la hérauderie et n'avait donc pas remarqué qu'il manquait le certificat de nos services entérinant son décès et la succession. Je me suis fiée au fait que la marche était tenue pendant cette période par Montjoye, c'est un manque de rigueur de ma part, la faute m'en incombe. Je ne peux que vous confirmer que vos documents sont officiellement aux mains du généalogiste qui devrait s'en occuper.

Maintenant, si vous devez écrire à Montjoye, je vous en prie, faites-le. Mais je vous demanderais de ne pas omettre le fait que j'avoue ma faute en cette affaire.


Elle hésite un peu, puis reprend.

Je ne saurais que trop vous conseiller la patience pour une réponse. Autant le Roy d'Armes peut répondre rapidement si sanctions il doit y avoir, autant il faut avouer que pour certains sujets, l'attente peut être longue ou le courrier transmis pour traitement directement au héraut concerné.

Nouvelle hésitation, puis à nouveau.

Si vous le désirez, je peux porter directement votre missive en salle des caducées, à moins que vous ne préfériez aller vous même la déposer en la Chapelle Saint Antoine le Petit ?

Elle plante son regard dans les yeux de la jeune femme, un conseil se cachant souvent dans un autre, elle espère qu'elle comprendra que ce qu'elle s'apprête à lui dire n'est que la face émergée de l'iceberg, ce qui, concernant Montjoye était un comble.

Et, si je peux me permettre, je ne saurais que trop vous conseiller de vous rapprocher d'une aide au moins spirituelle. Le Vicomte Arthur Cano d'Alveirny est archidiacre, il est aussi homme d'action et de bon conseil. Je pense que vous trouverez auprès de lui une oreille attentive et de l'aide pour surmonter vos épreuves. Ne pas rester seule et vous faire épauler, ça vous aidera à aller mieux et à ... prendre un peu de poids...

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Ayena
Le verre d'eau de vie est avalé cul sec. Ça ravigote, comme on dit. Le rouge monte un peu aux joues de la toute jeune veuve, qui n'est pourtant pas la dernière des habituée à boire son petit remontant : mes les émotions jouent souvent le rôle d'accélérateur. Un bon alcool naturel, en soit.

- Où est votre faute, en soit ? Sachez que j'ai été écartée des allégeances suite à la mort d'Adrien, et ce par Ingeburge elle même puisque selon le registre la "succession était en cours".

Un moment de réflexion, tout de même. Ayena a parfois l'impression de tourner folle. Ou alors, on veut lui faire croire ceci... Non, non, elle en était certaine :

- Je m'en souviens comme hier. Vous savez, j'ai une mémoire sélective mais certaine choses ne s'oublient pas. Ainsi, c'était à Montjoie d'acter son décès. C'est une sienne faute.

Elle soupire, frustrée, rageuse, aussi.

- Quant à Arthur, c’est lui qui a enterré mon époux et qui était présent lors de la découverte du corps. J'ai beau voir en lui un ami, sa présence ramène malheureusement à moi des souvenirs qui me...

Une boule dans la gorge. S'agirait pas de se mettre à pleurer. Se souvenir qu'elle était en colère à l'origine. Nan, mais.

- Soyez sincère et dites moi si cette lettre bien sentie sera d'une quelconque utilité sinon de me soulager d'avoir dit cent vérités. Ou si vous pouvez faire en sorte que cela se règle rapidement.

Fallait-il rappeler qu'Ayena était à présent mère de famille ? Et que tous ces biens étaient à destination du petit ? C'est pour cela qu'elle se battait. Non, son fils n'était pas un batard et hériterait de son père.
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