Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Un Orchestre caché, Sonate au clair de lune !

Symphonia
« Mon âme est comme un orchestre caché. Je ne sais pas quels instruments résonnent et jouent le mieux en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. ? Mais je veux la connaitre que comme une symphonie. »*



- Quelques jour auparavant sur Sarlat -


Bonne fin de soirée !


C’est par cette simple phrase, que je laisse derrière moi, le groupe de personnes restant dans la salle principale de l’Auberge des "Amazones". Gravissant les marches menant à l’étage d’un pas léger, éclairées par une lampe à huile à la tige recourbée que je tiens à la main. Je longe le couloir, mes pas ralentissent devant la troisième porte à droite, un fin filet de lumière passe par dessous le seuil qui m’indique qu’il est bien là. Un petit sourire éclaire mon visage, tout en sentant une excitation venir pincer mon cœur, où se mélange peur et envie. Quelques pas de plus et j’ouvre la chambre que j’ai réservée pour quelques nuits, une lame de parquet craque, un rapide coup d’œil me permet de la repérer, car la discrétion sera de rigueur pour plus tard.

Un lit trône au milieu de la pièce au plafond bas et à grosses poudres apparentes, dans la cheminée pétille encore quelques braises, j’allume une chandelle trônant sur une table et ressort la dernière missive reçue. Mon regard se porte sur la patère se trouvant accroché à la porte, une tenue de soubrette se trouve bien là, comme convenu. Si elle peut paraître discrète pour passer de chambre en chambre, elle ne conviendra pas au programme du soir. Car je compte bien faire cette escapade nocturne avec lui pour visiter ces lieux dont il m’a parlés, le lac et certaines de ses criques. Mon regard se détourne à ce moment-là vers la fenêtre, la lune est ronde et brillante, nuls nuages ne vient obstruer la lumière qu’elle reflète. Je m'allonge un instant.
Mes oreilles sont aiguisés aux bruits venant de la salle du bas, qui doucement deviennent de plus en plus sourd, l’heure tardive arrivant, les gens rentrent sans doute doucement chez eux. Des pas dans le couloir, une porte qui s’ouvre et se referme. Mes doigts jouent avec le couvre lit, je reste ainsi un instant avec de me relever et de sortir du coffre poser devant la fenêtre le Mantel d’homme que j’ai acheté chez un marchand durant l’après-midi. Il est un peu trop grand une fois passé, mais il me couvre ainsi en entier presque jusqu’aux pieds, je me place devant la glace et remonte mes cheveux les cachant dans un couvre-chef tout aussi masculin. Un coup d’œil rapide me fait penser que de loin je peux faire illusion, face à face avec quelqu’un la chose sera moins facile.

Je colle mon oreille contre le battant en bois, il me semble que le bruit le plus fort que je perçois soit le battement de mon propre cœur, vient ensuite le crépitement du feu derrière moi, et plus loin le ronflement d’un dormeur d’un chambre voisine. Il me faut me lancer, d’une geste rapide je sors. Un regard à droite à gauche, personne. Eviter la lame de parquet qui craque et parcourir les quelques pas me menant à sa chambre. J’ouvre la porte sans frapper pour ensuite la refermer sans la faire claquer et je m’adosse contre, laissant les paumes de mes mains se poser sur le bois le long de mon corps.

Il est là assit sur une chaise devant une table identique à celle où je me trouvais tout à l’heure dans l’autre pièce. Un fin sourire vient illuminer mes traits quelque peu cachés par le chapeau.


Première mission accomplit, me voilà.. Es-tu prêt pour les différentes étapes de cette nuit ?


• Librement inspiré par Fernando Pessoa. Le livre de l’intranquillité.


Soren
XXIème siècle, Boulogne-Billancourt, Banlieue Parisienne...

- Alors mon petit Nikolaj, tou va bien? C'est la grande forme? J'espère que tou connais bien ton rôle. Aujourd'hui on tourne la scène avec Symphonia aux Amazones à Sarlat! Ah! Petit veinard! Y'é sais que tou va beaucoup t'amuser mon coco! Bon, alors, Y'e té rappelle lé contexte. Seurn, il a passé la journée à Sarlat et tou connais lé bouhomme, il parle toujours de trop! Bref, il a dit à Patt, à Mari, à Louae, à Ploume et à d'autres qu'il allait voir ses maitresses à Sarlat ce souar!

Le metteur en scène tape dans le dos de son premier rôle masculin comme si ce dernier est son pote depuis des années. C'est sans doute la façon commune pour les metteurs en scène d'établir un bon contact avec les acteurs qu'ils dirigent. Devisant ainsi, les deux hommes s'approchent du bureau de bois disposé dans la salle de tournage.

- Rappelle-toi Niko! Mets-y tout ton coeur! Søren, ça fait des jours qu'il n'a pas eu dé femmes dans ses bras. Il se doute bien que certaines personnes lé sourveille, mais tou le connait, il adore se mettre dans l'eau chaude! Cé souar-là, il y a déjà eu dou trafic dans sa chambre. D'abord cé fout une donzelle broune de la maréchaussée qui est vénoue lui apporter les rapports dé maré de la journée. Ensouite, ce fut une autre donzelle...rousse celle-là ...dé Sarlace. Elle est venoue lui donner un message dé l'Artiste, tou sais, la pétite frappe avec laquelle il était en affaire. Là, il entend la porte s'ouvrir pour la troisième fois dé la soirée et...Enfin...Prêt? J'ai plous rien à té dire l'ami! Fais ton oeuvre! Et sourtout, mets-y dou coeur!

L'homme rabaissa ses lunettes de soleil devant ses yeux, prit place dans son fauteuil-élévateur, prit un porte-voix et cria...

- Action !

XVème siècle, Sarlat, Comté du Périgord-Angoumois...

La porte s'ouvre et se referme brutalement. Un homme entre à nouveau dans ma chambre. Un homme...à la voix féminine! Je délaisse un instant plume, encre et vélin pour reporter mon attention vers cette visite. Cette fois, c'est la bonne! C'est elle que j'attendais avec impatience! La visite! Celle dont j'ai parlais aux curieuses des Amazones.

- Salut toi! Je vois que tu as réussi! Personne ne t'a vu entrer? Personne dans le couloir? Pas même la petite soubrette de la taverne?

Celle qui m'a croisé torse nu hier dans le couloir, regagnant ma chambre. Je laisse mon invitée s'approcher et venir prendre place sur mes genoux, oubliant rapidement tout le travail qui m'attend encore ce soir. Mes bras passent autour de son cou. Mes lèvres ne tardent pas à trouver les siennes pour satisfaire un désir bien trop longtemps contenu. Mes mains glissent dans sa chevelure et dans sa nuque. Mes gestes deviennent vite des plus sensuelles. Ma raison cède vite le pas aux sentiments et au désir. et tout cela termine bien vite sur le sol, au pied du lit, dans de fougueuses effusions...accompagné de quelques dommages collatéraux.

Allongé dans le lit, les bras autour d'elle, nous devisons de tout et de rien, savourant simplement le plaisir d'être ensemble l'un avec l'autre. Je me redresse sur la couche, elle vient coller sa tête sur mon torse.


- J'ai longtemps vécu ici, aux Amazones, tu sais. Quand j'habitais Sarlat, c'était mon chez moi! Le soir, je passais parfois à la cave lui emprunter une bière ou deux. Quand il y avait un tonneau qui disparaissait, Mari m'accusait tout le temps! Elle détestait aussi que je fracasse une chope sur la table après l'avoir descendu. Ça a été une belle période tu sais...même si j'ai décidé d'y mettre un terme sans aucune pression extérieure...même si je ne regrette pas.

Ma main caresse nonchalamment son bras alors que mes lèvres se posent sur son front.

- Tu sais, c'est Patt qui est venue m'accueillir ici. Tu veux rire? En arrivant ici, je me suis fait brigandé sur la route entre Tulle et Sarlat. Je n'ai pas reconnu mes agresseurs, ça s'est passé trop vite! Je passais juste au bureau de police signaler la présence des brigands lorsqu'elle est entrée. Elle m'a dit qu'elle était la meilleure amie de ma mère, qu'elle avait ordre de ma garder à Sarlat le temps que Bryn arrive de Castillon. C'est elle qui m'a fait découvrir Sarlat...Oui...

Ce soir, j'ai envie de partager. Les baisers...les souvenirs. Alors que mes lèvres s'écartent des siennes, que mes yeux s'entr'ouvrent, j'ai envie de lui faire découvrir MON Sarlat.

- Dis, on se rhabille? On sort? J'ai envie de te montrer quelques endroits qui me plaisent bien à Sarlat! Oui, je sais, on est en pleine nuit...mais qu'importe non? Le mieux n'est-il pas de faire ce qu'on a envie quand on en a envie? Non?

XXIème siècle, Boulogne-Billancourt, Banlieue Parisienne...

- Coupez! Bravo Nikolaj mon pétit! Formidable! Tou as été formidable! Allez, va té rhabiller! On a encore dou boulot! Maintenant, on doit tourner la scène dé la crise nouare en forêt dé Bergerac!
_________________
Symphonia
"Un autre monde, rêver réalité ! *"


Je le regarde, la lumière de la bougie posée devant lui éclaire ses traits, que je détaille avec douceur. Son regard sur le moment est fermé sans doute pense-t-il à encore à la visite d’un importun, mais ma voix lui a fait comprendre que c’était moi sous cet accoutrement.
Avec lenteur, je déboutonne le mantel, tout en plongeant mon regard dans le sien, je le laisse tomber au sol avant de relever mes bras pour ôter le chapeau qui dégage ma chevelure. Une fois libéré de cette entrave, ils tombent en cascade sur mes épaules à moitiés nues, tout en m’avançant vers lui. Je m’assois à califourchon sur ses genoux.


Je n’ai croisé personne… Pas même l’ombre d’une de tes curieuses !

Sans une parole de plus, nos yeux se parlent entamant une partition particulière, Nos lèvres se cherchent avec avidités se donnant un baiser se voulant octave en musique, vous en prenez un, vous en voulez deux*. L’adagio se laisse vite emporter par une passion vibrante qui nous anime, mes mains jouent sur sa peau une gamme des plus céleste, et les siennes m’apportent des vibratos utilisant toutes les cordes les plus sensibles me faisant vibrer, harmonie des gestes. Unissons des corps qui roulent sur le sol. Envolée de plaisir, qui m’emporte dans la plus magnifique des mélopées.
Battement reprenant une mesure plus douce, dans le lit allongé, mon visage niché dans le creux de son épaule, je prends plaisir à l’écouter parler, mes doigts dessinent des arabesques sur son torse, je suis bien.


Cette chambre où nous sommes était peut être celle où tu vivais quand tu étais sur Sarlat ?

Mes prunelles font un tour rapide de la pièce essayant de l’imaginer à cette époque-là. Et je ne peux empêcher de laisser échapper un rire en l’entendant me raconter son arrivée.

Toi brigander en arrivant ? Voilà donc pourquoi, maintenant tu prends ta revanche à vouloir traquer les brigands, juste retour des choses, ou simple coïncidence, mais cocasse quand tu y penses.

Je me redresse légèrement, le regarde avec les yeux brillants et un grand désir de vouloir tout partager avec lui.

Je rêverais de découvrir ton monde ici, la lune est ronde et un peu blonde, habillons nous et allons voir les ombres danser de ton passé… Fait moi découvrir ta réalité de Sarlat ! *

Un mouvement souple m’extrait de cette couche douillette, les reflets des flammes dessinent ombres et lumière sur mon corps nu, dévoilant deux fossettes au creux de mes reins.



*Références de Abraham de Vermeil
* Librement adapté Un autre monde - Téléphone
Soren
A l'auberge des Amazones à Sarlat, dans une chambre bien connue...

La nuit m'a toujours fascinée. Elle transporte avec elle, dans ses ténèbres, une aura de mystère qui m'attire. Tout y est transcendé. Tout y est plus attirant. L'église a beau dire que la nuit est le domaine du Sans-Nom, que la faible lumière qui éclaire notre terre vient de l'enfer lunaire et non du paradis solaire, moi, j'aime la nuit, tout comme j'aime cette lune blonde et ronde. Elle éclaire ses prunelles. Elle effleure son corps de ses faibles rayons, comme les reflets des flammes de la cheminée. J'ai souvent rêvé d'un autre monde, et ce soir celui-ci a une lune blonde et je l'espère une vie pas trop féconde, surtout après la soirée que nous venons de passer.

- C'était ma chambre oui. J'essaie toujours de la reprendre quand je passe à Sarlat. C'est une sorte de superstition. Comme ce signe du destin sans doute d'arriver dans le Périgord après un brigandage. Mais tu vois, malgré ça, je suis resté. Et malgré tout ce qui s'est passé depuis, je ne regrette rien.

Allongé dans le lit, aussi nu qu'à ma naissance, je laisse mes yeux trainer sur sa silhouette lorsqu'elle le quitte pour se rhabiller. N'est-ce pas une caractéristique purement masculine que d'apprécier la beauté du corps féminin?

Quelque part dans la campagne sarladaise...

En quittant les amazones, j'avais pris soin d'emporter avec moi la couverture dans laquelle nous nous étions enlacés et j'ai fichtrement bien fait. Allongés sur le sol sur celle-ci, mon amante à côté de moi, je pointe du doigt la tâche lumineuse qui se détache sur le manteau des ténèbres.

- Tu vois cette lumière? C'est le phare de Sarlat. L'île de ce qui se nomme maintenant la Nouvelle-Calédonie… au milieu du lac. C'est le territoire des MacFadyen. J'y ai là-bas une toute petite partie de ma vie. Je me rappelle d'une bête qui rôtissait, de tas de personnes inconnues pour moi qui arrivaient petit à petit… Le Sept MacFadyen! J'ai retrouvé Arthanagor Urquhart que j'avais croisé à l'hotel Saint-Paul lorsque j'ai rencontré ma mère. Patt est arrivé. Puis d'autres… Stelliem, Kris, Kildara et d'autres. Kildara…ma cousine. Tu sais, ça date de cette réunion ma lubie de danser avec elle. Elle a toujours réussi à s'esquiver! Ouais…Toujours! Tu sais, je l'aime bien ma cousine. J'ai une grosse tendresse pour elle. Cette réunion, c'était mon premier pas dans la politique du Périgord. Bryn nous rassemblait pour prendre conseil de ses proches. Aller ou ne pas aller briguer le trône comtal. C'était ça sa question. Je m'en rappelle encore aujourd'hui…C'était un 11 Avril…quelques jours après mon arrivée dans le comté…

Je pousse un bref rire sec amusé.

- …Tu sais quoi? Je ne connaissais même pas le nom du comte du moment. Je ne connaissais rien de la politique comtale, rien des querelles de ces terres, je ne savais même pas si j'allais rester ici. Alors, cela t'étonne si je te dis que j'avais quand même quelque chose à dire sur le sujet?

Un silence suit ces quelques mots. Les souvenirs affluent dans ma tête. Aujourd'hui, ça me parait si loin… et pourtant ça fait moins d'un an. Oui! Il y a beaucoup de choses qui ont changé pendant cette période. En bien et en mal. Oui…beaucoup.

- Quand j'y pense, cette réunion où je rencontrais ma famille maternelle pour la première fois portait en elle les miasmes de la fracture. Étrange clin d'oeil du destin n'est-ce pas? On dirait qu'il y a quelqu'un là-haut qui a décidé que je vivrais toujours seul.

Elle va finir par croire que je ne sais pas quoi dire ce soir avec tous ces silences. Et pourtant, c'est exactement le contraire. Ce soir, je partage des souvenirs intimes avec elle…Des évènements qui ont comptés, qui comptent encore, qui m'ont marqué. C'est sans doute ce genre d'évènements qui font ce que je suis : un être au caractère complexe, à l'âme torturé, quelqu'un difficile à comprendre. Je tourne lentement la tête vers elle, cherchant malgré la pénombre à croiser ses prunelles.

- Tu es folle de m'aimer, tu sais? Ceux qui t'ont mis en garde contre moi n'ont pas tout à fait tort, tu sais!
_________________
Symphonia
"Car ça c´est vraiment toi. Ça se sent, ça se sent que c´est toi, et rien d'autre que toi"*


Parcourir les ruelles de Sarlat, deux silhouettes discrètes ne faisant qu’une seule ombre dessinée par la lune ronde. Atteindre les rives du lac s’allonger, et se blottir l’un contre l’autre. Mes yeux cherchent les siens, les devinant à défaut de pouvoir lire et de me perdre dans son regard. Je laisse sa voix ce soir m’emporter dans son passé, elle est plus grave et dans son ton il ressort une forme de nostalgie.
J’obverse les lumières qu’il m’indique, imaginant le phare sur l’ile au loin, je ne perds un mot de ses propos et je l’imagine à cette époque qui n’est pas si lointaine. Le clan des MacFadyen, les noms qu’ils me citent me parlent, pouvant même mettre des visages sur certain. Personnes croisés au détour d’une taverne, quelques propos échangés, comme on peut le faire avec des gens que l’on ne connait pas vraiment.
Un rire léger suit le sien. Comment ne pas être étonné en le connaissant, maintenant, qu’il ne puisse avoir quelque chose à dire. Une envie de lui dire que « Ça c’est vraiment toi et rien d’autre que toi * »
Car bien même si il ne connaissait pas le Comte en place et les valeurs du Périgord, il a les siennes sur la vision des choses, des gens et de la vie, et d’un endroit à un autre, elles ne diffèrent vraiment. Et ses valeurs sont souvent identiques aux miennes, ce qui nous à rapprocher surement dans un premier temps. Alors que sur le papier tout était fait pour nous opposer. Et de sourire ensuite m’imaginant moi aussi à cette époque à son opposé.
Je laisse ses silences entre ses propos me parler tout aussi bien, que ses mots. Suivant le fil de ses pensées se mêler aux miennes. Je sens son visage se retourner vers moi, je lève une main fine venir se poser sur sa joue dans un effleurement délicat, glissant sur sa peau, l’index terminant sa course à la rupture de son menton.


Folle de t’aimer ? Je crois que la personne m’ayant le plus mise en garde, c’est uniquement toi. Et puis l’amour est un constat pas une chose que l’on maitrise. Si, il est maitrisé, il n’apporte justement aucune folie, et dans l’amour il doit y avoir cette part de déraison.
Mais je sais que ce n’est pas de cela dont tu parles vraiment. Car je ne te vois pas vivre un amour raisonné. Et si je te disais il ne peut y avoir de désir sans passion et qu’une passion ne peut être à son apogée sans un désir gorgé d’amour…


Je souris à ces mots, tandis qu’un nuage passe sur la lune blonde, apportant de nouveaux reflets au décor qui nous entoure, je me serre un peu plus contre lui, remontant une jambe sur sa cuisse. Me lovant dans le creux de son épaule, une de mes mains joue avec un bouton de son mantel. Le silence de la nuit se resserre, je regarde à nouveau les lumières au loin, lueurs faibles dans la nuit obscurcie.

Sais tu ? Chose étrange et qui je pense m’a marqué à jamais, c’était quand tu me disais « Danger », je pense que tu devais lire dans mes prunelles une incompréhension totale. Je crois que même la première fois j’ai dû me retourner en me demandant si il n’y avait pas une bande de brigands prête à nous assaillir.


*Ça c'est vraiment toi by Téléphone
Soren
L'eau du lac est calme. Aussi calme que je le suis ce soir. Nulle crise noire à l'horizon. Nulle folie irrépressible en cet instant où je partage avec elle ces quelques endroits de mon passé proche. Proche oui… En cet instant, mes pensées se tournent vers le Danemark, vers cette terre qui m'a vu grandir à défaut de m'avoir vu naitre. Je doute que nous y allions un jour. Banni…à vie! Quelle peine peut être plus lourde que celle-là? Ne pas pouvoir revoir les siens, les lieux qui ont fait de moi l'homme que je suis, ne plus pouvoir humer l'odeur de la terre au printemps alors que les neiges se recroquevillent sur elles-même…

Trop mélancolique! Je suis trop mélancolique pour une telle nuit! For fanden Seurn, arrête de te retourner sur le passé. Vis l'instant présent! Profite! Des yeux qui se cherchent dans le noir, un reflet qui éclaire son visage au travers des branches de laurier au dessus de nous. Un silence qui se brise.


- Tu ne m'as pas vraiment connu sous une crise noire. J'en ai eu depuis que l'on se connait. Une fois, tu en as vu les conséquences, juste avant le bal des vendanges. Ça n'a rien de réjouissant tu sais. C'est même assez…abjecte! Répulsif! Difficile à vivre! Tu as conscience qu'elles sont en moi? Que je ne peux pas les contrôler? Certaines prétendent que c'est folie. Je crois plutôt que c'est la malédiction des Eriksen! C'est un lourd fardeau à assumer et si tu m'aimes, que tu le veuilles ou pas tu vas implicitement en assumer une partie…Quand bien même je m'y opposerai. C'est ainsi. S'y opposer serait simplement commettre un déni de l'évidence*. Alors réfléchis bien avant de t'engager plus en avant avec moi. Oui, il me faut encore et encore te mettre en garde. M'aimer, c'est une véritable malédiction!

Sans attendre sa réponse - En voulais-je vraiment une d'ailleurs?Une des réponses ne me convient pas. Ne reste plus qu'une solution. Alors pourquoi attendre une réponse? - je passe mes bras autour d'elle et nous roulons sur le sol humide, hors de la couverture. En cet instant, je ne suis plus son amant. Je suis son amoureux. Nuance de taille? Oui et non. Chez moi, l'un ne va pas sans l'autre malgré ce qu'on peut penser de Søren MacFadyen Eriksen. Folle nuit de la part d'un homme qui ce soir n'est plus ni le tavernier de la boulasse de Bergerac, ni le prévôt du comté. Simplement un homme heureux.

- Au fait, sais-tu pourquoi MacFadyen Eriksen et non Eriksen MacFadyen? Les MacFadyen appartiennent à une famille matrilinéaire. Chacun relève du lignage de sa mère. Quand bien même Bryn ne m'aurait pas renié, son héritière c'est Una. Et tu sais quoi? Ça me convient parfaitement! Allez viens! J'ai un autre endroit que je veux te faire découvrir!

Autour du lac de Sarlat, dans la "crique des amoureux".

La couverture d'un côté, un bas de l'autre, 3 bottes dans un troisième point cardinal, je lui tiens la main et m'approche du bord du lac. En cet hiver, la température de l'eau est froide. Très froide. Qu'importe! Il n'est pas question ce soir de passer à côté de cela!

- Ici, c'est la crique des amoureux. Ça m'est souvent arrivé de croiser des couples d'amoureux aux Amazones et souvent revient la fameuse question : où trouver un petit coin tranquille autour du lac? Ce petit coin tranquille, c'est ici. Personne ne te voit de l'extérieur. Tu peux venir t'y baigner en toute tranquillité. Il se dit que le lieu est propice aux bains de minuit.

Sauf qu'en hiver, un bain de minuit, c'est de la folie!

- On ne peut pas passer à côté de ça n'est-ce pas? Tu es d'accord? On ne peut pas ne pas prendre un bain de minuit ce soir toi et moi? Ouais, je sais, tu vas me dire que l'eau est froide, que le fond de l'air est frais…et qu'il n'y a qu'un fou de scandinave pour vouloir plonger dans une eau glacée en plein mois de Janvier. Alors… On coupe la poire de Bergerac en deux? On prend un bain de minuit…de pieds? Hum? Si tu veux, je peux même t'aider à tenir ta robe remontée pour ne pas la mouiller. En échange, je ne te demanderais pas grand chose. Promis!

Allez va! Au pire, trempes juste le bout de tes orteils!



* Le déni de l'évidence - Mes aieux
_________________
Symphonia
"Clair de Lune*"


Un sentiment de plénitude m’envahie, j’aime tous les instants que je partage avec lui, que cela soit la fusion de nos corps qui s’étreignent ou simplement discuter de tout et de rien, nos silences aussi qui se veulent complices, comme les regards souvent que nous nous échangeons. Dans ses yeux je peux presque tout lire comme il doit tout lire dans les miens. De cet amour qui a commencé à tout petit pas, presque sans crier garde. Et ce soir c’est un soir particulier, il m’avait dit qu’il me ferait visiter Sarlat, et avec ce clair de lune comme seul témoin de notre amour. Amour dont il me met en garde, mais quand on aime, on aime tout, car l’autre ne fait qu’un, le cœur ne décide pas de ne choisir qu’une partie si non on n’aime pas véritablement.
Lui répondre, je laisse un petit éclat de rire perler en me sentant rouler au sol, n’attend il donc pas de vrai réponse à sa question ? Surement, mais lui dire et lui redire dans un murmure au creux de son oreille venant d’une voix douce lui chuchoter ces quelques mots.


Pour moi c’est une bénédiction de t’aimer, et si tu n’étais pas ainsi, si tu n’avais pas ton côté noir, rouge, et toutes tes autres facettes que j’ai découvertes, je crois que je ne t’aimerais pas autant, tu es toi, et cette malédiction qui est là, et bien je la porterais avec toi, et je t’aiderais à la soulager….

Une bouche qui se fait ronde, un souffle qui vient frôler son front, refaire ce geste pour lui oter comme une fée pourrait le faire toutes pensées obscures.

M’entrainer ailleurs voir un autre des lieux qu’il aime, tout connaitre de lui. Une crique se présente, contours noirs qui se devinent illuminés d’une façon magique par le pâle reflet de l’astre lunaire qui nous guident dans cette nuit. Des bottes qui sont enlevées, avant qu’il ne laisse glisser mes bas de soie gaînant mes jambes. Un frisson qui se décline, sentir ses doigts rouler sur ma peau, frisson qui parcourt l’ensemble de mon corps. J’aimerais que la saison soit autre, que cette nuit soit une nuit d’été. Ce mettre à nu et plonger dans une eau tiède, j’aurai passé mes jambes autour de sa taille, tandis que mes bras se seraient retenues à son cou. Ses mains encerclant ma taille fine, nos lèvres s’unissant dans ses baisers si parfait, deux corps imbriqués, deux amants complétés pour devenir objet polymorphe scintillant de plaisir. Un jour nous reviendrons et nous nous baignerons ainsi, je cherche son regard et lui offre de ma bouche aux lèvres roses pâles que j’entrouvre un sourire de la blancheur de la nouvelle neige avant de laisser échapper un petit rire léger en écoutant ses dires.

Un bain de minuit de pieds ? Oui cela sera un préambule… Mais je veux que tu promettes une chose, un jour nous reviendrons cet été pour un vrai bain de minuit !! Nous nous enlacerons nus dans ce lac avec comme seul témoin la lune, laissant l’eau nous envelopper dans le plus doux des écrins.

Un orteil qui se glisse dans l’eau, l’eau glacée pique telles des aiguilles l’extrémité de ce peton tendu, tandis que je me tiens à son bras.

Un peu, voir beaucoup froide tout de même ? Tu pourrais te baigner en entier ? Car il n’y a pas de cabane à suer par ici, donc ensuite rien pour se réchauffer ou faire cet effet froid chaud, apportant cette sensation si délicieuse que tu m’as fait connaitre …



* http://www.youtube.com/watch?v=tNoSB1E7tYE
Jacquot
[A la peche aux moules]



Tu viens tu ?

Y fait oun froid dé canard.

J'va t'réchauffer ma belle t'inquiète : j'ai un truc, un truc d'pécheur transmis d'père en fils pour sur !

Le Jacquot passa sa langue sur ses lèvres et entraîna la brune gironde en serrant sa petite main dans sa grosse main calleuse.

C'était jour de chance. La gueuse l'était pas farouche pour deux sous : L'avait croisé en taverne ; l'avait d'suite vu qu'l'avait une touche. L'était pas trop tôt : après des mois de bredouille, sa canne faisait grise mine. Celle là, il avait suffit de l’appâter un peu : quelques coup de gnôle, ben l'avait l'gosier développé, c'est sur, ça lui avait coûté au moins le bénéfice de trois pèches et des bonnes! En même temps, elle avait les bombardes qui allait avec. On en faisait pas des comme ça par icit. Il la reluqua en coin avant de désigner de son doigts tendu vers la plage de galet, des ombres.


C'est là.

Avec cette lune, le pécheur qui connaissait la plage comme la poche de son veston avança d'un pas sur vers une des barques. Il s'arreta tout net et tout en se baissant pour soulever le bord de l'embarcation; il expliqua

Tva voir, on a ben chaud la d'dans pis on est à l'abri des r'gards
Soren
[La grande déclaration*]

C'est vrai qu'elle est froide l'eau du lac…mais pas aussi froide que l'étaient certaines de nos baignades, dans ce lac près du Castel à Aalborg. Nous étions cinq ce soir-là. Cinq gars, tous soi disant de haut-lignage, tous prétendument supérieur aux autres. Nul besoin de travailler, juste d'apprendre et d'obéir. Mais faut-il être naïf pour croire que cinq jeunes hommes découvrant la vie ne dépasseraient jamais les limites de l'acceptable. D'ailleurs si limites on leur imposait, n'était-ce pas justement pour qu'ils se testent, qu'ils aient envie de les franchir? Ce soir-là, deux d'entre nous étaient de garde au castel, incluant le fils Eriksen. Mais qu'y a t-il de plus ennuyeyx qu'une garde sur les remparts? Sur le chemin menant au lac, Niels avait attrapé un lapin au pelage blanc. Fait extrêmement rare en hiver, et il n'en était pas peu fier! Arrivé à destination, Jørgen avait allumé un feu avec du bois que nous avions emprunté dans la remise de la garnison. Être de garde avait quelques avantages en effet. Je me rappelle encore que j'ai souri à cet instant-là en pensant aux deux bougres qui avaient accepté de nous remplacer en échange d'une amélioration substantielle de leur quotidien pendant une semaine. Certes, c'était cher payé, mais j'adorais ces petites escapades entre nous. Nous savions que nous vivions des moments uniques et privilégiés, et qu'à l'avenir le poids des responsabilités nous ôterait sans doute une partie de cette complicité, de ce lien si spécial qui nous unissait.

Cette nuit-là, à Aalborg, était semblable à celle d'aujourd'hui. Un clair de lune illuminait le ciel. Même forme. Même intensité. Même féérie…ou presque. Le sentiment d'amitié, de complicité qui régnaient là-bas est remplacé ici par celui de l'amour. Entre ces deux sentiments là, il n'y a pas de hiérarchie. Aimer d'amour n'est pas plus fort qu'aimer d'amitié…ou vice-versa. C'est juste…différent! C'est un peu comme deux chemins parallèles, qui ne se quittent pas de vue, mais qui mènent à deux endroits radicalement différents. Je prétends qu'il existe des chemins de traverse pour passer de l'un à l'autre. D'autres n'y croient pas. Ils disent que ces chemins ne sont le fruit que d'une folle utopie. Bah! Que chacun fasse comme il l'entend après tout. C'est étrange. Oui, la vie est étrange, parce qu'au bord du lac à Aalborg, cette nuit-là, c'est exactement de cela que Sven et Thomas, les deux compères, discutaient en lançant des cailloux dans le lac et en comptant les ricochets qu'ils faisaient. J'ai souri en les entendant parce que j'avais reçu séparément les confidences de l'un et de l'autre. Les deux bougres en pinçaient pour la même fille à la cour…mais sans le savoir. Ils parlaient d'amour et d'amitié. Et Sven ne se doutait pas un instant que la damoiselle qui lui donnait ses premiers émois amoureux était également celle qui faisait soupirer Thomas. Je me doutais que tout ça ne pouvait finir que par une dispute. Et j'étais sur aussi qu'elle serait sans grande importance. Rien à ce jour ne pouvait détruire notre amitié. Rien! Pas même une femme!

Je ne me rappelle plus comment tout cela avait commencé. Alors que Niels et Jørgen nous appelait pour déguster un morceau de l'imprudent lapin, Sven et Thomas s'étaient lancé un défi : celui d'atteindre la berge de l'île située en face de nous, à environ 150 pieds de là… Le genre de défi stupide dans lequel nous plongions tous à chaque fois que l'un d'eux pointait le bout de son nez. C'était une occasion de se mesurer à l'autre, de montrer qui était le plus fort, le plus agile, le plus rusé. le plus imprudent...le plus stupide aussi. Et voilà comment, par un jour d'hiver alors qu'un neige floconneuse tombait lentement sur la campagne danoise, cinq jeunes fous avaient plongé dans un eau glacée pour je ne sais plus quelle raison... exceptée celle d'en imposer aux autres. Ce soir là, il ne manquait que Morten pour que les six doigts de la main fussent réunis une fois encore.


- Nous reviendrons ici oui. En été. Je te le promets. Et nous nous baignerons sous un clair de lune comme celui-ci.

…A condition que les MacFadyen n'ait pas érigé une barrière de bois sur les berges du lac! Tout autour!

Il y a des moments dans une vie où l'on a l'impression de vivre des instants dont on se souviendra jusqu'à son dernier souffle. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai cette impression-là, ce soir, sous ce ciel parsemé d'étoiles. Je m'accroupis à ses pieds, et de la main, je viens essuyer les gouttes d'eau qui perlent sur sa peau. Je réenfile son bas, replace sa bottes. Je me relève, et passe mes bras autour de sa taille, l'attirant à moi comme le font tous les amants avides de sensualité. Une mèche de cheveux rebelle désire s'interposer entre nos deux regards. Je viens la replacer derrière son oreille. Ses lèvres sont proches des miennes. Très proches.


- Sais-tu qu'ici, maintenant, je n'ai que toi dans la tête…

Que toi et cette grande déclaration que je désire te faire…

- Mon amour, je te l'offre sans église, sans discours, sans alliance et sans aucune cérémonie. Sans contrat et sans détour, tout mon corps et toute mon âme te dit oui.

Tu le sais n'est-ce pas? Le mariage n'est pas pour moi. Pas pour l'instant. Il n'a apporté que douleurs et turpitudes dans ma vie passée. Par deux fois il a gâché ma vie. Une fois pour l'avoir refusé, une autre pour l'avoir proposé. Mais sache que je n'ai pas besoin de l'église, d'un engagement formel au travers des liens du mariage pour t'aimer et pour te le dire. Une union des corps et des âmes, voilà la déclaration que je veux te faire ce soir.

- Vois-tu cette branche de laurier? Au pas de ta porte j'irai la déposer. Cela te convient-il comme gage de mon engagement envers toi?

Mes lèvres frôlent sa joue, viennent mordiller le lobe de son oreille.

- Ce soir, je ne désire pas te quitter. Cette nuit, je veux la savourer jusqu'à sa dernière goutte, jusqu'à ce qu'elle se dissolve avec les premiers rayons du soleil. Auprès de toi, il fait si bon dormir…

Joue contre joue dans un premier temps, je couvre son visage de baisers effleurés. Ses tempes, ses yeux, son front, l'arête de nez... pour finir par ses lèvres. Un telle déclaration ne peut se conclure que par un baiser, un de ceux que l'on désire ardent et passionné, tendre et fougueux, un de ceux qui nous font quitter cette terre pour entrevoir l'espace d'un instant le paradis solaire. Un de ceux que l'on désire sans fin. Un long, très long baiser...

* La grande déclaration - Mes aieux - Les paroles qui ont inspiré ce post
_________________
Gandrelina_bellissima
[Je n'veux plus y'aller maman, les gens de la ville ville ...]

L'installation dans un moulin de la De Surgères, obligeant par la meme Gandrélina á travailler, avait miné le moral de l'espagnole. Soucieuse, elle ruminait á la recherche d'un plan pour que sa mestresse s'en retourne en Poitou dans ses terres, c'est á dire au chateau oú la Belissima pouvait se tourner les pouces la majeure partie du temps, á sa manière matoise, elle régnait sur sa cour.

*Trabajar : vous rendez-vous compte ? Toda una vida á chercher lé camino dé moindre, resistance, á coultiver l'art dé né rien faire et la voilá révénoue dans cet bled pourri á faire la cocina et les courses ? A faire lé ménage et todo lé toutim ? Impossiblé : tout bonnement impossiblé !

Pour se remonter le moral, la Belissima était comme á son habitude allée en taverne. Ses charmes avait rapidement opéré et un marin bien bati lui avait offert tout ce dont elle avait besoin pour se remettre de ses émotions. Tout ou presque ! Ne pouvant pas aller ni chez lui où il vivait avec la famille de son frère ni au moulin, il lui offrit de lui faire découvrir un endroit magnifique et elle le suivit. L'air frais lui cingla le visage dès la sortie de la taverne et bientôt le froid lui glaça les os. Si bien qu'elle ne profita guère de la beauté de l'endroit. Sa tete lui faisait mal et ses mains étaient engourdies. Elle était déjà dégrisée quand ils arrivèrent au bord du lac. La lune se reflétait sur la surface immobile. Quand le Jacquot lui désigna des dos ronds sur le sable, la bocéle plissa les yeux. OU voulait il ne venir ? Elle ne compris que lorsqu'il souleva la bacasse qu'il l'invitait á y prendre place.


Par la très Sancta madré, yé rêve ou tou veux qu'on plonge sous cette barcasse ? C'est ca ... ton endroit merveilleux et chaud ?

D'une voix grave qui s'échappait de son imposante carcasse, il lui dit en caressant sa joue de sa main calleuse fleurant le poisson puis en l'attirant de sa main libre contre son torse musclé :

Belissima -... fais moi confiance et l'froid n'sera plus qu'un souvenir.

Pour la merveille c'to plutôt du lac qu'j'parlais r'garde donc autour si c'est pas bo !


Gandrélina, réchauffée par le corps tout masculin qui se pressait contre elle, regarda les environs

Sour, c'est pas la mer ma ca oun certain charme...

Elle vit soudain deux ombres se mouvoir

Tienne tou es pas le seul á aimer lé coin

Jacquot se retourna et mis ses mains en visière tout en plissant les yeux un moment.

Par les écailles d'Aristote, c'to du beau monde ou que j'reve ? C'est l'prévot ou j'm'y connais pas ! L'a pas trainé á remplacer sa femelle pour sur ! Ah le chaud lapin, une femme dans chaque maréchaussée qu'on dit !

Gandrélina se tendit, soudain dessoûlée et alerte, elle vissa ses billes noires sur le couple, voilá peut être l'occasion qu'elle cherchait...
Elle s'enroula autour du pécheur comme une liane et l'embrassa goulûment en lui susurrant á l oreille


Y si on faisait quelqué pas vers lé lac avant dé ... cet endroit esta vraiment merveillosso !

Son air plein de promesses fit son effet et Jacquot lui posant une main possessive sur les hanches avança en rouli-tanguant vers les berges.


*=Travailler : vous rendez-vous compte ? Toute une vie á chercher le chemin de moindre resistance, á cultiver l'art de ne rien faire et la voilá revenue dans ce village pourri á faire la cuisine et les courses ? A faire le ménage et tout le toutim ? Impossible : tout bonnement impossible !
Symphonia
“The more I see you*”



Je tremble légèrement, le froid qui à glacer peut être la pointe de mon pied ? Ou ses mains mélodieuses qui s’égarent sur ma jambe laissant glisser les perles d’eau dans une douceur crescendos. Sentir l’empreinte de ses doigts remontant mon bas de soie qui crisse à mon oreille comme un murmure aimant, la chaleur qui d’un coup m’envahit me fait savoir que ce frisson vient uniquement de la saveur de son contact. Je laisse une de mes mains fine et légère glisser dans les fils d’or de ses cheveux Ses mains viennent ensuite encercler ma taille, nos corps se rejoignent, se serrent, nos lèvres se rapprochent. Je ne sais plus vraiment ou je suis à cet instant, il n’y a plus de Lac, plus de Sarlat, plus de Périgord ce que je sais, c’est que l’étau de ses bras est le seul endroit où je veux rester prisonnière. Se laisser porter par cette bulle aérienne que rien n'y personne ne pourra troubler, seule la magie de cette nuit importe.

Sa déclaration, ses mots aux charmes troublant qui n’appartiennent qu’à lui, renverse mon cœur et allume dans mon regard une flamme, enfiévrant mes artères d’un sang béni. Mes bras qui entourent son cou se resserrent je me sens envahie de la plus douce des torpeurs, ses paroles m’enivrent et cette soirée sera il est certain à jamais à inscrite dans le livre de notre vie qui commence, un opus enchanteur. Itinéraire d’une destinée improvisée.

Ma voix se trouble, et dans un souffle venant courir sur la peau de son cou où mon minois c’est niché, lui ouvrir moi aussi mon cœur.

Plus je te vois, et plus je t’aime, et ce sentiment devient plus grand, mes bras tes lâchent pas, mon cœur n’essaye pas. Et toute ma vie te dit Oui !

Je me laisse griser par ses lèvres, doux parfum qui délivre en moi les ardeurs rajouter à ses mots qui viennent d’ébranler et de faire basculer certainement ma vie. Dans le flou d’un duo, de ma gorge un soupir s’exprime, en psalmodie, avide en rimes. Pour ensuite s’unir dans un baiser, nos bouches cohabitent en étroites liaisons, partageant leurs secrets jusqu’à l’indiscrétion.
Suspendre le temps pour que cet instant ne cesse. Deux corps si profondément lié comme seul deux amants aimant peuvent le faire. Doux murmure.


Rentrons, j’ai envie d’enlever ce manteau, ce chapeau, nos oripeaux pour ne laisser que ma peau sur ta peau..



The more à see you Marilyn Monroe (Titre et paroles du texte) - http://www.youtube.com/watch?v=ZRIcfiiZ000
Soren
    "J´aime j´aime
    Tes yeux, j´aime ton odeur
    Tous tes gestes en douceur
    Lentement dirigés
    Sensualité"**


- Un regard est, dans tout pays, un langage*. Est-il suffisamment éloquent ce soir le mien? Ou ai-je besoin de compléter ce que j'ai envie de te passer comme message par des mots que je manie mal?

Si mes yeux avaient été des armes, nul doute qu'elle aurait été transpercé de part en part tellement ils se font farfouilleurs. Ses cheveux clairs comme les épis d'été toujours élégamment coiffés, les traits fins de son visage, un cou découvert, un corps menu, une gorge qui s'offre à moi... Sous son mante, le revers de mon index lisse le tissu du col de chemisier. Tiens... Mais qu'est-ce donc?

- Tu devrais faire attention tu sais...

Entre mon index et mon pouce, un bouton. Un tout petit bouton...

- ...Tu risques de le perdre. Il est presque décousu. Il serait dommage de le perdre. C'est une pièce essentielle de ta tenue. Si tu veux un conseil...la prochaine fois, choisis un chemisier à lacets. C'est plus...pratique!

Lacets?....Lacets... Quelques années auparavant, quelques par dans la campagne danoise, du côté d'Aalborg... Allongé sur la berge, nus comme des vers sous un froid piquant, cinq jeunes gamins insouciants racontaient leurs exploits avec la gente féminine. Finalement, ce fut Sven qui a atteint la berge le premier. Moi, j'étais arrivé troisième juste derrière Niels, une fois n'est pas coutume. Il y avait une complicité particulière entre moi et Niels. Nous étions six gars unis par nos folies de jeunes adultes, mais Niels et moi, c'était encore un cran au dessus. C'était..fusionnel! Presque comme peuvent l'être deux amants... Sauf que, rassurez ma mère, nous n'avons jamais été physiquement attirés l'un par l'autre. Seulement, nous avions les mêmes gouts en matière de filles. Il n'était pas rare d'ailleurs que nous courtisions la même damoiselle. C'était devenu comme une sorte de rituel entre nous, un jeu. Qui gagnerait les faveurs de la belle. Lui ou...moi? Et il faut dire que je me débrouillai bien. Très bien même. Niels mettait ses défaites sur le fait que j'étais du fils du régnant du coin. Il parait ça a son charme. Bah! Il était juste mauvais joueurs. Moi, je savais que c'était autre chose qui les attirait vers moi. Un corps robuste, une gueule d'amour et une chevelure à damner toutes les saintes! Mes échecs? Ses victoires? Bah...des filles qui avaient mauvais gout! C'était le temps de l'insouciance. Aucun compte à rendre, juste le plaisir de vivre comme on le désire.

Ce soir là, le retour au castel fut bien plus douloureux. Lars, que le Sans-Nom l'emporte celui-là, nous attendait. Notre escapade n'était pas passée inaperçu. Je n'ai jamais su qui nous avait dénoncé à "Père". Devant la garnison réunie, alors que le soleil se levait sur Aalborg, deux gifles j'ai reçu ce matin-là. Une de chaque côté. Il rageait contre moi. Contre nous. Abandon de poste! Désertion! Tout ça pour quoi a-til dit? "Pour aller baiser des catins!!! Tu es un abruti Søren! Un seigneur doit toujours contrôler ses ardeurs! En tout temps! Veux-tu donc semer des bâtards partout? Des fils qui viendront réclamer une partie de ton héritage de part leur filiation? Petit inconscient! C'est avec la tête qu'on réfléchit! Pas avec ce qu'on a dans son pantalon! ". Puis il a pris son poignard. Il s'est approché, le poignard pointé vers ma taille. J'ai cru un instant qu'il allait m'émasculer. Il a coupé les lacets qui tenaient mes braies. Celles-ci sont tombées sur mes yeux. Dure humiliation devant des hommes à qui je commandais parfois malgré mon jeune âge...simplement parce que j'était le futur seigneur des lieux... Oui! Ce fut une très dure expérience...


- C'est plus solide un lacet. Ça ne risque pas de se casser et de te placer dans une situation embarrassante!

Dans le ciel, les premiers rayons du soleil semblent encore loin. La lune est vigoureuse. J'attrape sa main et nous longeons la berge du lac, direction la ville de Sarlat.

- Tu as raison. Rentrons aux Amazones. La nuit n'est pas encore terminée. Il serait dommage de ne pas en profiter en toute sensualité** car demain, nous risquons une fois de plus de passer la journée séparés l'un de l'autre.

La lune se reflète toujours sur le lac de Sarlat. Quelque part au coeur de la fôret, quelques oiseaux ont entamé une sonate alors qu'un homme et une femme s'éloignent de la crique des amoureux, direction l'auberge, là où cette soirée a commencée lorsqu'une femme costumée est entrée dans ma chambre.


* George Herbert
** Sensualité - Axelle Red

_________________
Anne.so
"Des lendemains Qui Chantent" *

Des lendemains qui chantent en exauçant nos rêves, de baisers sur les lèvres - Des lendemains qui chantent, une cheminée crépitante*



je traîne ce matin dans le lit, mon corps encore alangui, enroulé dans les draps, dans cette chambre que j’ai rejointe en catimini, comme je l’avais quittée dans la nuit. Je n’ai pas envie tout de suite de récupérer mes esprits, et mes yeux restent clos, préférant me rejouer dans ma tête les morceaux choisis des instants que nous avons partagés. Un chant mélodieux monte de mon âme, s’éleve dans l’air, ode au splendide éclat.
Le bruissement de la ville montant des rues, l’activité de la Taverne, me fit prendre conscience qu’il doit être tard, je me lève, il n’y a pas de soleil ce matin d’hiver. Un regard par la fenêtre, le froid semble mordant, et pourtant au fond de moi une douce flamme me réchauffe. Mes doigts viennent caresser mes lèvres légèrement gonflées par les baisers échangés, un sourire naît sur mon minois, le soleil est ailleurs.

Mon premier passage dans cette ville ne m’avait pas laissé de souvenirs impérissables, lors d’une visite à mon frère. Une erreur d’être venue le voir alors qu’il passait à l’époque son temps au Castel de Périgueux et ne rentrait que fort tard et épuisé. Un souvenir de tavernes un peu trop bondées, où les conversations se mêlaient, se mélangeaient. Difficile de placer un mot en dehors des présentations d’usages, certain avait la parole facile et pouvait en un instant monopoliser une conversation tournant qu’autour de leur personne, mais ma nature n’était pas ainsi, quand je ne connaissais pas je préférais la discrétion qui pour moi était une forme de courtoisie. D’ailleurs je m’étais posée beaucoup de questions car entre, à cette époque les tavernes vides d’Angoulesme, n’y avait-il pas un juste milieu ? Maintenant je sais qu’il existe Bergerac.
Le souvenir que j'aurais de Sarlat à compter de ce jour, sera tout autre, celui d'une nuit partagée, et d'un moment enchanteur.


Se diriger vers le broc et la cuvette posés sur une petite table, une toilette avec eau une froide qui réveille et ragaillardi les sens, un coup d'oeil vers un petit miroir pour constater que des cernes bleutées sont venues se loger sous mes yeux, mais l’éclat de mon regard atténue cet effet. Les cernes de l’amour.
Je passe un habit de chaud, range mes effets personnels dans une sacoche de cuir fauve et laisse mon regard faire un dernier tour de la pièce, sur une chaise gît le mantel d’homme et un chapeau. Un sourire vient illuminer mon visage. Il trouvera surement preneur et partira quand la chambre sera faite.

Je claque la porte derrière moi, et descends les marches d’escalier, une de mes mains fines glisse le long de la rambarde polie, La taverne est déjà bien remplie, je cherche du regard les personnes de mon groupe, enfin surtout une blonde chevelure, car ce premier regard, à l’ instant où nos yeux se rencontreront, je sais que à l’avance que nul mots ne seront nécessaires. Garder encore de cette magie de cette nuit. Car ce matin c’est un matin qui chante, un lendemain qui danse sans accrocs ni offenses *.



* http://www.youtube.com/watch?v=ZU7pMjFwuG8 - Benjamin Biolay "Des lendemains Qui Chantent"



_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)