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Info:
Après le décès de sa femme, Cendre rentre chez lui, à Alençon. Malheureusement l'état étrange et ambigüe dans lequel il se trouve fait des dégâts autour de lui. Pour le bien de tous, Cendre prend donc la route et arrive à Angoulême, guidé par ses pieds... Peut-être aussi par son coeur ?

[RP fermé] "Nous sommes des oiseaux de passage...

Maegorn55
[... demain nous serons loin" Proverbe tzigane ]

Il est tôt le matin et pourtant une silhouette perturbe un paysage gelé. La neige n'est pas encore là mais l'hiver s'annonce rude. Les brins d'herbe sont couverts d'une pellicule scintillante. Le jour se lève mais le soleil n'est pas assez chaud pour raviver la terre qui se craquèle. Les chausses fatiguées passent en laissant entendre des bruits sourds.
L'ombre continue d'avancer jusqu'à approcher des environs d'Angoulême.
La campagne contrairement à la ville est déjà éveillée et les paysans se dirigent tous vers la mine si ça n'est pas pour nettoyer leurs terres des vestiges des cultures. La silhouette passe devant eux, non en direction de la ville mais plutôt du Nord de la campagne environnante. De toute façon, son capuchon rabattu sur la tête, ses vêtements passés ou sa cape salie n'invitent pas à la conversation. Elle est fatiguée, si fatiguée...

Le chemin s'efface et se perd dans l'herbe grisée. La silhouette marche et laisse des traces jusqu'à une maison qui paraît inhabitée. Pour celui qui ne connaît pas, c'est par chance qu'il tomberait dessus. C'est ce qu'elle se dit en voyant l'habitat.


Quelques coups sont frappés à la porte et enfin, la porte s'ouvre. La silhouette entre dans la pénombre de l'intérieur et le paysage redevient silencieux.
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Maegorn55
Une journée passée à dormir, une soirée en taverne et à son retour c'est une missive qu'elle trouve sur le bois tendre de la table. De sa main couverte d'une mitaine de laine, la voyageuse la déplie et parcourt du regard l'écriture fine et appliquée.

Citation:
Maegorn,
Je vous laisse la maison pour quelques jours. Je suis appelé au Sud du PA pour un accouchement.
Bien sûr j'aurai pu attendre votre arrivée mais vu l'état de fatigue dans lequel vous vous trouviez
hier, j'ai préféré partir seul. Je ne vous cache pas qu'ainsi j'évite aussi notre longue discussion
durant laquelle vous auriez tenté de me convaincre d'accepter votre compagnie.
Discussion vaine bien sur. Il vous faut une halte et du repos.
Voyageuse, cessez pour quelques temps de marcher et de remuer de sombres pensées.

Maegorn, faites comme chez vous et si un voyageur venait à demander toit où dormir, acceptez.
Je vous confie aussi bien sûr son l'entretien de ma maison. Les tâches auxquelles vous vous êtes
engagée vous attendent. Là était le prix du refuge.
Je reviendrai dans quelques jours tout au plus.


Et à la fin est la signature. Elle sourit avec douceur. La voyageuse avait donc de l'ouvrage. Mais pour ce jour, l'heure est au sommeil.
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Maegorn55
La journée fut passée sur le toit. Les bruits de la masse résonnent encore dans sa tête. Qu'a t-il donc fait subir à cette bâtisse pour qu'elle ait eu tant de trous dans sa toiture ?

En cette journée, la jeune femme était sur le toit, emmitouflée de nombreux vêtements. Seuls ses doigts rougis jaillissaient des mitaines de laine. La masse écrasait les pointes de fer. La toiture ne serait que raccommoder et non pleinement réparée. Ça n'étaient que les fuites qu'il lui avait demandé de boucher, et non pas de refaire tout le toit. De toute façon, c'est au printemps qu'on fait ça normalement. Ou en été. Ce bougre avait dû passer tout l'été à chanter pour avoir laisser cette demeure dans un si mauvais état... Maegorn avait souri à l'idée, assise sur le toit. Elle ne le voyait pas chanter.

La voyageuse ravive les braises dans l'âtre de la modeste maison. Elle songe à une conversation tenue sur le feu et sur ce qu'on pouvait y voir. Un sourire prend ses lèvres mais finalement s'efface.
La bouillie est prête, l'heure est au repas. Ce soir, elle se couchera tôt. Demain, il lui faudra couper beaucoup de bois.

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Maegorn55
Levée à l'aurore et baignée à l'eau chaude, Maegorn s'habille pour affronter le grand froid. Une fois tous les vêtements savamment associés, la jeune femme sourit et fait un tour de la propriété. D'après les traces dans la neige, il n'y a pas beaucoup de passage dans le coin. Son ami l'avait dite reculée dans leurs lettres, en le lisant la voyageuse ne pensait pas que ce fut autant. Enfin, aucun brigand ne s'est approché de la bâtisse durant la nuit. Seules de légères traces d'oiseaux sont dans la neige. Elle qui avait rêvé de retraite, l'endroit ne pouvait être mieux choisi.
"Il est vrai qu'on meurt seul mais on vit mieux en société. "
S'il lui venait un jour de s'installer définitivement, ce serait non loin d'un village.

La jeune femme revient et entre dans le débarras. Il y a là tout le bois conservé bien au sec. Remontant ces manches et saisissant une hache, Maegorn se met au travail. Chaque buche doit être coupée en deux et en longeur, et en largeur. Les consignes sont claires et l'ouvrage sera bien fait. S'occuper les mains empêchent de penser. L'aurait-il fait exprès ?

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Cendre1886
Il n'y avait plus de feuilles dans les arbres.L'hiver poussé par le vent les avait fait s'envoler.Elles juchaient à présent le sol,mais les couleurs or et sang les avaient quittés,recouvertes par le noir de la décomposition et de la boue.Il faisait un froid à ne pas mettre un chien dehors,le vent accentuant cette sensation de froid qui traversait les vêtements rendus humides par la pluie et la première neige,fragile.Des bottes sombres et recouvertes de boue séchée ou pas encore marchaient sur ce tapis crotté.Le pas était régulier,ferme,mais une sensible légèreté pointait.Une démarche décidée mais calme en somme,qui appartenait à un grand jeune homme d'une vingtaine d'année enveloppé dans une cape de voyage dont le bas était sale de boue et de neige fondue.Un capuchon lui recouvrait la tête,mais on parvenait à discerner des cheveux bruns en mèches.Ils avaient jadis eut de beaux reflets roux,mais l'hiver,le froid et le sentiment de faim grignotant quelque peu la santé du jeune homme,ils avaient pour le moment disparus.De son visage,on en notait la finesse,les traits simples,hauts,récemment marqués par la faim mais aussi par une affirmation de soi qui était quelque peu récente.Ses joues n'étaient pas creuses mais en donnaient comme l'impression à cause de pommettes saillantes de part et d'autre d'un nez droit sans être long pour autant.Deux yeux d'un harmonieux mélange de vert et brun trônaient,surmontés de sourcils de même couleur que les cheveux.Le front était large sans pour autant être remarquable,le menton peu porté vers l'avant,parfois sensiblement rentré quand une situation intimidait ou gênait le brun.A son port de tête,sa tenue,sa démarche,on devinait qu'il y avait du sang noble dans ses veines,ou,tout du moins,qu'il y en avait l'éducation ou le vécu.En ce cas,le vécu.Le vécu passé que les larges épaules sensiblement voûtées pouvaient peut-être faire deviner.Mais cette masse imposante à l'allure calme et douce,d'où se dégageait pourtant une légère et étrange nervosité,aux traits diverses,restait maîtresse d'un charme certain qui n'était plus contestable quand un sourire doux paraissait sur les lèvres de l'homme.Cet homme,d'ailleurs,répondait au nom de Cendre.On l'avait tantôt surnommé Le Fou de part quelques étranges manies qu'il avait comme fixer un plafond pour trouver son inspiration de poète,tantôt L’Agneau pour son calme,sa douceur et sa gentillesse hors du commun.Aujourd'hui,le surnom qui lui eut le mieux convenu aurait été Le Muet.
Car depuis que sa femme s'en était allée alors qu'elle portait encore leur enfant,Cendre avait dressé une gigantesque muraille entre lui et le monde,s'enfermant parfois en des silences implacables.L'être sensible paraissait alors sans tristesse,sans douleur,sans joie.Une muraille contre laquelle quelques-uns s'étaient fracassés,au grand dam du brun,qui était alors parti sur les routes,se sentant cruellement coupable,loin des relations humaines qu'il ne parvenait pas à gérer,loin des êtres qu'il était susceptible de faire souffrir,et donc de se faire souffrir également.Cette solitude,il l'avait choisi,il l'appréciait,malgré les revers qu'il en essuyait.En effet,Cendre était très peu habitué à la solitude,et se sentait donc très seul.Il n'avait personne à qui parler et voilà plusieurs jours qu'il n'avait pas entendu le son de sa propre voix.

Depuis combien de temps avait-il quitté Alençon,sa chère ville?Il ne savait plus bien...Une semaine et demie peut-être?Oui ce devait être ça...Une semaine et demie qu'il marchait sans répit et s'infligeait le régime d'une personne normale qui déplaisait à sa grande et imposante carcasse qui devait bien manger le double.Ses victuailles arrivaient à termes,il faudrait bien qu'il s'arrête...Ses pieds étaient gelés,il avait du les bander pour les protéger des petites plaies et des frottements du cuir de ses bottes qui les mettaient à vif,et ses jambes étaient fourbues de fatigue,car ses heures de sommeil étaient rares en raison que Cendre voulait marcher,marcher,encore marcher,ne pas quitter cette tranquillité qui le prenait quand il était bercé par sa marche régulière.Ah diantre...Quelle plénitude de ne pas penser!De ne pas avoir milles choses en têtes,milles pensées,milles reproches,milles problèmes au moment de s'endormir!Certes ses nuits n'étaient pas encore sereines,il cherchait encore le sommeil,mais l'amélioration était là.

Il me faut trouver un abri pensa-t-il en remarquant ses mains qui étaient rouges,présentant des plaques violettes,devinant qu'il en était de même pour son visage,autrement je ne veux pas imaginer mon état demain.Mes mains sont si gelées que je ne pourrais même pas allumer un feu!Avec quel bois d'ailleurs,il doit être humide.

Il continua de marcher encore un peu le long des côtes,bercé par le bruit régulier des vagues venant s'écraser contre les falaises.Mais ses pieds finirent par bifurquer vers l'est,et Cendre ne les retint pas;il leur avait laissé le commandement de toutes choses,son âme et sa tête étant à bout.Les heures passèrent et Cendre continuait de marcher avec monotonie,paisible.Il aperçut bientôt une petite masure.Le grand brun s'arrêta un instant.Le vent qui soufflait sur ses joues avait cet air chargé de neige à venir.Cendre entrouvrit les lèvres et inspira;pas de doute,l'air qui vint se poser sur sa langue était à la neige et au froid!Depuis qu'il était parti sur les chemins,il avait retrouvé des instincts et réflexes du vagabond qu'il avait été avant de gagner plus ou moins le milieu des nobles de part son mariage avec Lennia.Il secoua doucement la tête pour chasser ses pensées,rafistoler sa muraille et se concentra sur la maison.Son toit venait d'être refait,était en cours du moins.Un peu à côté,Cendre remarqua des bûches semie-coupées ou pas encore coupées.Ces deux choses représenteraient bien une raison de l'héberger...Il fallait servir de nos jours!
Le brun s'approcha donc du perron et vint frapper quelques coups à la porte,attendant qu'on lui ouvre,préparant déjà ce qu'il allait dire en regardant ses pieds.Une épaisse fumée blanche s'échappait de son nez à chaque expiration,enveloppant l'espace d'un instant le visage de Cendre.Malgré les coups qu'il avait frappé,il garda son capuchon pour qu'il le protégeât encore du froid.Il ne le retirerait qu'à l'intérieur,si tant est qu'on le laisserait entrer.


Edit pour fautes de frappe

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Maegorn55
Dans le débarras, elle s'astreint à la perfection. La hache se positionne au milieu de la buche posée droite et la fend presque avec légèreté. Si lourde à l'aube, maintenant elle ne lui semble plus peser. Couper le bois la rend calme et domestique son esprit.

A son arrivée ici, son esprit était un mélange hétérogène où se mêlaient les émotions contraires. Sa dispute avec Seb et les conseils moralisateurs de son frère avaient fini par l'achever et la faire fuir. Elle a quitté ceux qui la connaissent pour une solitude et une liberté de mouvement. Sa querelle avec son plus vieil ami l'ennuyait. Pourquoi n'a t-il pas compris qu'elle n'aspirait pas aux mêmes choses que lui ? Et s'il l'a compris, il n'en a pas fait grand cas après son effort. Effort qui attendait forcément à un retour. Non, elle ne voulait pas.
Au bout de quelques jours passés dans cette masure, Maegorn avait accepté beaucoup de choses. Les souvenirs heureux mais lointains, les douloureux mais passés. Cette solitude devient confortable car aucun ne la juge. La voyageuse a le temps de la réflexion. D'ailleurs, elle n'est pas allée en ville depuis plusieurs jours mais elle ne s'en ait pas rendue compte. Les jours semblent glisser inlassablement sans qu'elle ne s'en préoccupe. Parfois, ses pensées se perdent en hypothèses et réflexions vaines. Il lui arrive même d'être animée par la colère. Alors la coupe du bois se fait dans un silence profond, silence présent aussi dans son esprit.

Elle a soif et ses mains sont rougies par le froid. Maegorn s'accorde une pause. Une tasse de tisane et la voici repartie. Elle saisit à nouveau la hache, ayant quitté le manteau pour un simple pull et une écharpe qui lui couvre la moitié du visage. Ainsi le froid ne saurait lui brûler le torse et ses mouvements seront plus simples à faire. Son travail reprend et à nouveau résonnent le bruit de la hache sur le bois. Les buches se fendent et tombent. Inlassablement, la jeune femme les ramasse et va les installer sur le tas des buches prêtes à brûler avant d'en reprendre d'autres. Alors qu'elle va sortir pour le faire, Maegorn entend qu'on frappe à la porte. Elle décharge ses bras des bûches fendues et passe par l'intérieur de la masure. Enfin, elle ouvre la porte à un voyageur. Un homme grand et dont l'habit laisse voir qu'il a longtemps marché. Le corps de cet homme paraît tendu, surement est-ce dû au froid.
Polie, elle demande:

" Que puis-je faire pour vous ? "
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Cendre1886
Concentré sur le froid qui le transperce,Cendre n'entend pas la hache qui s'abat sur le bois derrière la maison.De même qu'il ne sent pas la tisane qui est préparée,mais cela était cause naturelle,car le brun n'avait pas une once d'odorat.N'empêche,mieux valait ne rien sentir que ne rien voir ou ne rien entendre!C'est d'ailleurs un léger grincement de porte qu'il entend et des pieds qu'il aperçoit.Sa tête se redresse quelque peu et...Cette voix...Il la connait...Serait-ce encore un tour du vent qui lui a trop de fois siffler dans les oreilles?Ah,qu'importe de toutes manières,ses paroles ont déjà commencé à dévaler.

Bonjour,je...Il sursauta.Sa voix avait donc prit cette sensible tonalité enrouée?Il se racla un peu la gorge et reprit.Je me nomme Cendre,je voyage actuellement vers une destination qui m'est inconnue et...Nouveau raclement de gorge et le brun retrouve enfin la voix qu'il avait de la sienne en souvenirs.Ah,et puis,pas question d'indiquer ni son origine,ni sa destination!Son origine lui porterait préjudice pour peu que l'hôte de ces bois n'apprécie guère les Alençonnais ou tout autre Royaliste du genre.Quant à sa destination,il ne mentait pas.Seuls ses pieds savaient où ils l'emmenaient...Et encore,rien n'était moins sûr.Et le froid a engourdit mes mains,mes doigts,mes jambes,a trempé le bois alentours,il m'est impossible de faire un feu.Je vous demande juste un coin près du feu pour la nuit et...Et j'ai...Ceci,dit-il en ouvrant sa sacoche de ses doigts maladroits pour en sortir une miche de pain,la dernière qu'il lui restait.Je peux le partager ou vous le donner,vous n'aurez pas à me nourrir et...Et...Et je peux vous payer aussi!Du seul écus qu'il me reste,malheureusement,mais j'ai vu que vous aviez besoin de travaux,je le ferais pour vous,gratuitement!Et...Et je dormirais où vous voudrez aussi!Par terre,ça ne me dérange pas.

Pas de doute,le ton quelque peu rapide qu'employait Cendre pour parler transpirait la supplication.Il ne s'imaginait pas devoir repartir encore,ne serait-ce que pour une heure ou deux de marche jusqu'à la prochaine cabane,si cabane il y avait.Non jamais il n'aurait pu...Son grand corps n'avait pas mangé à sa faim depuis trop longtemps,le froid l'avait trop longtemps mordu,la fatigue l'avait trop souvent tenaillé,et il l'avait trop souvent repoussé,ses pieds avaient trop souffert et bientôt même les bandes seraient devenues inutiles.Il fallait absolument que cette personne -dont il n'avait pas encore vu le visage,gardant la tête inclinée en respect et humilité- accepte de l'héberger.A tout prix.Et le Très-Haut savait comme le brun se serait démené pour pouvoir passer cette nuit au chaud,quitte à s'engouffrer dans des problèmes impossibles ou a accepter des tâches trop difficiles en son état.Que lui importait tout cela,seul comptait cette nuit,cette chaleur qu'il sentait à l'intérieur...
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Maegorn55
Maegorn détaille l'allure de l'homme quand elle entend sa voix. Autrefois, un sourire aurait pris ses lèvres par sympathie. Aujourd'hui, son visage demeure calme et sans émotion. Manifestement, cet homme n'a pas parlé depuis plusieurs jours, de nombreux jours même si on se fie à l'état de sa tenue. Celui-ci sursaute et racle sa gorge. Même lui ne semble pas reconnaître cette voix rocailleuse. Quand celle-ci se fait entendre à nouveau, Maegorn se fige de tout son être après l'entente de son nom. A nouveau, il racle sa gorge et la voix s'accorde avec le prénom, les yeux verts regardent le visage incliné. Cendre ?

La jeune femme l'écoute attentivement. Est-ce un mirage ? Son seul voeu est d'y croire. Croire qu'il ait pris les routes alors que le seul amour qu'elle lui connaisse est désormais celui d'Alençon. Croire que c'est bien Cendre qui se présente devant elle et non pas seulement un homme qui lui ressemble. Elle ne veut pas l'interrompre. Son coeur bat plus fort. Va t-il se rompre si vient la désillusion? Et si ça n'était pas lui.. ?

Il lui tend du pain, parle d'argent et de main d'oeuvre. Il ne l'a pas reconnue. Maegorn le détaille en gardant un moment le silence. Ils ne se sont pas écrit depuis l'annonce de la mort de sa femme. Une courte phrase écrite sur du parchemin puis la voyageuse avait disparu de son horizon. Il n'avait pas non plus cherché à lui écrire. Une séparation tacite et douloureuse. En le regardant, elle reconnaît les signes de la marche sous les méfaits de l'hiver. Le cuir de ses chaussures est tendu par les bandes qui entourent surement ses pieds. Le haut de sa cape autant que le bas est taché par la neige fondue. Elle croit reconnaître la couleur de ses cheveux, la forme de son menton, ses mains alors qu'il lui tend le pain.

" Cendre ? "

Malgré la détresse du voyageur, l'environnement et le temps, c'est son prénom qu'elle prononce pour s'assurer qu'il se tient bien devant elle. La jeune femme en oublie même de l'inviter à entrer.
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Cendre1886
"Cendre?"

C'est sa voix.Il en est sur.Ce n'est pas le vent qui lui siffle dans les oreilles,ni son imagination qui lui joue des tours.Quoique...Et s'il rêvait?Et si cette voix n'était pas sienne mais lui ressemblait?Et son nom qu'elle interroge?Est-ce un signe ou simplement une interrogation?Le Brun se redresse et c'est automatiquement qu'il répond:


Oui?

"Cendre?"
"Oui?".
C'était un court dialogue mais c'était toujours ainsi.On l'appelait et il répondait "oui?" automatiquement.Un reste de serviabilité,un reste de lui,de sa nature,qu'il ne parviendrait jamais à chasser.
Les yeux du poète se posent sur la personne qui l'accueille.Cendre est frappé.Frappé de cette vision qui n'a pas changée,frappé de retrouver celle qu'il a tant aimé,frappé de la voir plus belle encore qu'avant...Et en réalisant que c'est elle,il craint tant de se réveiller,de la voir s'évaporer,il craint tant que ce ne soit le froid qui l'ait engourdit jusqu'à l'esprit,qu'il ne peut que prononcer son nom...


...Mae..?

Son coeur trésaille,accélère sous l’afflux de souvenirs qui le prend.Elle,lui...Eux.Nul autres qu'Eux en ces doux instants...Elle,ses baisers,lui,ses caresses,Eux,leurs nuits,leur passion.Elle.Mae.Mae qu'il pensait avoir perdu pour toujours après l'avoir blessé,après l'avoir perdu de vue.Pourquoi ne lui avait-il pas écrit?La question s'impose aujourd'hui à son esprit,ce qui n'était pas le cas avant.Avait-il trouvé une évidence tacite?Si tacite qu'il ne la connait même pas?Si tacite qu'elle...N'existait sans doute pas.
Le brun regarde brièvement la maison.Brièvement.Son regard revient sur Mae,de crainte qu'elle n'ait disparue.Mais elle est toujours là...Toujours la même...Et Cendre réalise que ses sentiments aussi sont toujours les mêmes.Mais...Cette maison?Que fait-elle?Se serait-elle poser?Auquel cas,peut-être n'est-elle plus seule.Sa présence gêne sans doute.Son coeur se brise...


Je...Je suis désolé je..Je ne voulais pas déranger...Je peux m'en...M'en aller si tu veux,je...Je suis désolé...

Il bafouille,et sous ces "désolé",il se cache bien plus que la politesse.Il aurait pu amorcer un mouvement pour s'en aller,mais ses jambes ne répondent pas.Son esprit lui interdit de repartir.A cause du froid certes,mais aussi d'elle.L'espoir invincible le reprend.Peut-être se fait-il des idées?Peut-être a-t-il une chance?La chance de tout recommencer de zéro...Mais pas sans elle.
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Maegorn55
Oui ?

Ce oui si habituel et qui la rassure sur l'identité de celui qui se tient sur le pas de cette maison. Il dévoile son visage et ses yeux en parcourent la moindre parcelle. C'est bien ce visage que ses mains ont caressé mais le teint est plus pâle et ses joues paraissent creusées. Il a l'air au bout de ses forces au point que son coeur se serre. A moins que ce soit l'espoir provoque ce tiraillement, l'espoir qu'ils aient une chance. Malgré cette apparence, elle le reconnait. La surprise qui est sur son visage doit trouver un reflet sur le sien. Celui qui aime sa ville est parti sur les routes et celle qui les aime a fait halte en ville. Il a changé, sa tenue a changé mais pas les sentiments qu'elle a pour lui.
...Mae..?
" Oui. "

Son ton lui paraît étranger en comparaison de ce qu'elle ressent et des questions qui s'imposent. Que fait-il seul ? Pourquoi avoir tant marché ? Fuit-il ? Où sont ceux qui sont sa famille ? Toutes ces choses qu'elle avait imaginé depuis leur dernier échange. Resté à l'Alençon, elle lui souhaitait d'avoir fait son deuil et d'avoir trouvé une... une autre femme.
Mais aujourd'hui, il se tient là, devant elle, harassé par les routes et demandant un toit pour la nuit, quoi qu'il en coûte. Tout ce qu'elle lui avait souhaité, non sans douleur, vient de disparaître avec l'espoir en elle qui s'anime. Soudain, il lui paraît malheureux. Légèrement ses sourcils se froncent. Il bafouille et dit des paroles qu'elle ne veut pas approuver. Pour quoi est-il désolé ? Pourquoi partir ? Elle a un pincement au coeur.

" Non, ne le sois pas. Entres, à l'intérieur il fait chaud. Tu ne déranges pas. "

Ces phrases lui semblent si posées qu'elle a peine à croire qu'elles lui appartiennent. Il reparaît et déjà il parle de s'en aller... La voyageuse ouvre la porte et s'efface pour lui laisser rejoindre la chaleur du foyer de l'âtre.
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Cendre1886
Le ton de la brune est posée.Est-elle sincère quand elle dit qu'il ne dérange pas?Est-elle heureuse de le revoir?Il ne sait pas et ses questions,aussi importantes soient-elles,s'effacent pour ne penser qu'à la chaleur.Ses jambes répondent à l'ordre d'avancer et le poète est bientôt près du feu,mains tendues vers les flammes après avoir abaissé son capuchon.Rien d'autre que le bien-être qui le prend ne vient le troubler.Bientôt,les plaques violettes disparaissent et le rouge qu'il reste n'est dû qu'à la chaleur qui l'a reprit,arraché au froid.Il tourne la tête vers Mae et aperçoit les traces de boue et d'eau qu'il a laissé derrière lui.

Oups...Je suis désolé,je nettoierais..

Un petit sourire vient survoler ses lèvres et il regarde autour de lui,à la recherche d'un signe qui confirmerait ou infirmerait son hypothèse que Mae ne soit plus seule.Mais il ne trouve rien d'assez concluant.Il se tourne dos au feu pour le réchauffer.Que faire?Que dire?Cendre avait beau avoir édifié muraille entre lui et le monde,entre lui et les gens,il ne sentait plus que poussière à la place de cette dernière.Elle était tombée face à Mae.Et il ne la relèverait pas.

Comment vas-tu?Tu as délaissé les routes pour une maison?Ne te sens-tu pas trop seule?

Il avait posé plus de questions qu'il n'aurait voulu,mais il voulait savoir.Comment allait-elle?C'était primordiale de savoir.Cette maison était-elle la sienne?Était-elle donc devenu sédentaire?La réponse lui importait moins que la précédente,mais c'était une bonne manière d'introduire la dernière question.Ne se sentait-elle pas trop seule?Il saurait alors si elle avait un compagnon,ou un homme dans ses pensées ne serait-ce.Et l'idée que cet homme fusse lui ne vient pas l'effleurer.Cendre se croit condamné,et comme tout condamné,il n'est qu'à moitié résigné,l'espoir de s'échapper étant toujours présent.L'espoir qu'elle l'aime étant toujours est présent,mais presque inconscient.

Il fait bigrement froid dehors...

Une phrase comme une autre pour clore son tour de parole.
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Maegorn55
Elle referme derrière lui et le regarde s'installer près de la cheminée. Cette maison n'est pas la sienne et pourtant ses affaires traînent ça et là. Un moment, la voyageuse reste dans l'entrée à le regarder se réchauffer. Ses yeux l'observent sans avoir d'indice pour de possibles réponses à ces questions. Elle le trouve beau, plus encore que dans ses souvenirs. Maegorn s'approche du feu et s'assied dans le fauteuil près de la fenêtre, non loin de Cendre. Il s'excuse pour les traces de boue, traces qui n'ont, pour l'instant, de l'importance qu'aux yeux de Cendre. Elle s'en moque. Ses yeux ne le quittent pas sans pourtant être inquisiteurs. Son regard est sur lui, à la fois chaleureux et curieux. Elle ne dit rien pour les traces parce qu'elle ne sait que dire. La voyageuse a peur que ses questions la trahissent ou ne gâchent le moment. S'en irait-il une fois réchauffé ? Acceptera t-il toujours de dormir ici en sachant qu'elle y habite ? Le poète parcourt les lieux. Peut-être aurait-elle dû faire un peu de rangement. Il met son dos côté feu et lui fait face à cause de la disposition des lieux. Sans crier garde, il l'interroge et un sourire amusé lui prend les lèvres. La jeune femme hésite à le taquiner mais finalement se retient. Peut-être voyage t-il pour rejoindre une femme ? En tout cas, elle, ne s'est pas installée.
" Non, cette maison n'est pas la mienne. Moi aussi j'y ai retrouvé refuge. Elle appartient à un ami parti pour un accouchement. En retour, je lui remets en état. "

La voyageuse n'est qu'en halte, halte bienheureuse de son point de vue. Comme lui l'a fait plus tôt, contre le logis, elle a proposé sa main d’œuvre.

" Si parfois mais j'ai du travail à faire. Ça m'évite de penser. "

Dompter son esprit pour qu'elle ne pense plus à lui ou à leur amour. Tenter de se résigner et de tourner la page. Un page qu'elle croit devoir tourner mais l'envie lui manque affreusement. Plus encore maintenant qu'il est là. Maegorn lui a répondu franchement et sans détour. Sans la crainte d'un jugement ou d'une phrase moralisatrice. Elle se contente d'être. La brune lui offre un vrai sourire quand il parle du froid.

" Veux-tu retirer ta cape ? "

Le vêtement paraît lourd d'humidité, comme ses chausses et sa besace.
Il a posé ses questions, elle saisit l'occasion pour faire de même.

" Que fais-tu seul sur les routes Cendre ? Où sont les tiens et où vas-tu ? "

Ses pieds le mèneraient-ils vers une dame qui a son amour ? Son coeur se serre à cette hypothèse mais son esprit lui rappelle qu'elle était sûre de ne plus jamais le voir. Pourtant, il est là.
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Cendre1886
Cette maison n'est pas la sienne.C'est presque un soulagement pour Cendre.Elle aussi a du trouver refuge contre main d'oeuvre.Elle ne parle pas d'homme.Mais l'esprit tortueux du Cendre y trouve une raison:craindrait-elle de le blesser si elle avoue avoir quelqu'un d'autre?Il faudra qu'il aborde la question,mais sans en avoir l'air,en finesse.Et puis pas maintenant.Il l'écoute et jamais ne l'interrompt.Il trouve sa voix merveilleuse même si l'intonation qu'elle lui donne n'est pas exactement celle dont il se souvient...Mais c'est normal,après des mois qu'ils ne s'étaient plus vu ni écrit.Combien de mois d'ailleurs?Cendre essai de commencer à compter mais sa mauvaise notion du temps,et son manque d'envie également,le font très vite abandonner.Absorbé par l'écoute de Mae et par son si beau et merveilleux sourire,un de ceux,un des siens,qui le font fondre,il en oubli où il est,ce qu'il fait là.

Hein ma cape?Quelle cape?Ah oui celle-là.Oh eum..Je veux bien merci.

Il délasse les deux petites lanières qui la retenait sur ses épaules et va l'étendre sur une chaise qu'il se permet d'approcher près du feu.

Je peux me permettre...?

Les routes l'avaient rendu franc.Un peu plus du moins.Un trait de caractère qui avait cruellement manqué au brun ,et aujourd'hui encore,ce n'était pas gagné.Il s'assoit sur cette même chaise,se retrouvant face à Mae.La lumière danse sur son visage et Cendre l'admire...Il aimerait s'approcher pour mieux la voir,mais il n'ose pas,et sans doute cela serait-il déplacé.
Et les questions qu'il avait posé lui sont retournées.Une esquisse de sourire apparait.


J'ai quitté ma famille.Je devenais fou.Pas seulement à cause de la douleur -deuil est fait aujourd'hui,heureusement-(il trouvait que c'était très important à préciser)mais aussi à cause de choses passées.J'ai regardé derrière moi et je me suis dis que je n'avais été moi-même qu'avec toi,que la famille avait fait de moi quelqu'un d'autre...Là encore,les précisions sur la véracité de leur histoire étaient de mises.Subtile,Cendre tentait d'expliquer les choses tout en faisant avancer la situation.Je suis retourné à Alençon mais l'état ambigüe dans lequel j'étais a fait des dégâts,j'ai blessé des gens,les seuls amis qui me restaient.Je m'en suis terriblement voulu,j'avais besoin de recul,de solitude.Alors je suis parti et voilà une semaine et demie que je marche sans répit.Mes pieds seuls savaient où j'allais et où j'irais...Mais en l'instant,ils ne bougeront plus.

Lui faire entendre qu'il resterait là si elle voulait bien de lui lui importait.Il aurait souhaité lui dire que désormais,maintenant qu'il l'avait retrouvé,ses pas iront dans les siens.Mais cela aurait été faire trop vite en besogne et il aurait risqué de tout perdre.Pour rien au monde Cendre ne l'aurait voulu...Aussi faisait-il attention à ses paroles.
Il regarda le feu et passa brièvement ses doigts entre deux flammes,comme on le ferait avec une simple bougie,sans se brûler.


Voici donc.Tout seul sur les routes,tout seul dans la vie.Voici qui était insinué,et il avait prit garde à ne pas rajouter qu'il l'avait voulu ou que ça l'arrangeait.Ça avait été vrai.Mais plus maintenant.Plus maintenant qu'elle était là.Et toi?A voir la voyageuse que tu as été ici,je m'interroge.Es-tu également si seule?

Un sourire intérieur de fierté pointe,mais il se garde bien de le montrer,gardant son air intrigué.Il s'est finement débrouillé.A croire qu'il n'était pas si maladroit quand il parlait.Peut-être renoncerait-il à son idée de devenir muet...Non c'était certain même.Il ne serait pas muet.Il faudrait bien qu'un jour,il lui dise qu'il l'aime...
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Maegorn55
Elle opine doucement de la tête quand il demande s'il peut. Bien sûr qu'il peut. Tout le temps passé loin de lui paraît infini. La voyageuse est sûre qu'il a maigri mais sans que ça porte préjudice au charme de sa silhouette. La peau de Cendre a repris doucement une couleur qui lui va mieux et elle sourit en le constatant. Si le temps s'écoule maintenant, elle ne le sent pas. Quand il commence à lui répondre, la voyageuse l'écoute comme il l'a fait pour elle. La curiosité se mêle à un doux soulagement. Comme si son coeur rayonnait dans son torse par ondes tant il est heureux de ce qu'il entend. Il parle du chagrin de sa perte envolé et d'une véracité dans leurs moments. Croisant de temps à autre son regard, la jeune femme sourit avec calme. Elle n'en avait pas douté. Jamais Maegorn avait eu de doute à ce sujet parce qu'elle lui fait confiance. Un voeu sincère mais irréalisable auquel elle croyait dans ses bras. Peut-être était-ce ça leur histoire. La brune donnerait tout pour qu'il fut possible.

Il parle de l'importance du regard des autres en disant l'influence que cette famille avait eu sur lui et du brouillard dans lequel il s'était trouvé à son retour chez lui. Brouillard qui a provoqué remords et retraite.
Elle ne peut s'empêcher de se reconnaître dans ses propos. N'est-ce pas pour les mêmes raisons qu'elle est ici ? Un sourire radieux prend ses lèvres lorsqu'il lui apprend que ses pieds ne bougeront plus avant qu'elle ne comprenne.

" C'est parce qu'il te faut du repos maintenant. Restes ici autant que tu le souhaiteras. "

Avouer tout de suite que seule sa présence la réanime est encore tôt. Beaucoup trop tôt. La voyageuse ne saurait lui dire convenablement. Ses yeux le parcourent et reviennent sur les siens quand il conclue. Conclusion qui attise son espoir. " Tout seul sur les routes, tout seul dans la vie. " La famille qu'il avait ne l'a pas retenu et Cendre expose son contexte sans difficulté, comme s'il avait fait le point et savait ce qu'il voulait. Était-elle dans son avenir ? L'envisageait-il seulement ?

Ses lèvres se tendent en un sourire à sa dernière prise de parole.

" Je ne suis pas devenue sédentaire, non. Je suis et resterai la voyageuse que je suis. Je n'ai pas prévu de changer. "

Son regard se teint de malice. Se souvient-il de la promesse qu'ils s'étaient faite ?
" On ne peut être plus seule que je le suis. Tu es la seule personne que je vois depuis plusieurs jours. Et maintenant, je n'ai plus le coeur à la méditation. "

Ses mots sont choisis. Elle craint l'impair ou de montrer de façon trop visible les sentiments qu'elle lui porte. Peut-être n'en veut-il pas. Peut-être que lui a tourné la page et ne souhaite qu'avancer sur son chemin. Le partagerait-il ? Se redressant sur son fauteuil, Maegorn lui dit en souriant:
" Je vais faire cuire la soupe de légumes, en veux-tu ? "

Elle se doute que oui mais la politesse est le meilleur masque qu'elle ait trouvé pour cacher son amour.
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Cendre1886
Son sourire apaisant qu'il aperçoit alors qu'il parle le rassure.Elle ne se renferme pas.Ne baisses pas les yeux.Elle ne doute pas,tout simplement.Elle lui avait fait confiance et Cendre sourit du même calme.Lui aussi lui avait fait confiance,il savait qu'elle n'était pas du genre à jouer,et son sourire aujourd'hui lui assurait,comme il venait de le faire,de la véracité de ses sentiments.
Et elle l'autorisait à rester.Déjà les questions sur le présence d'un homme s'envolaient.Il n'y avait personne dans sa vie et Cendre sourit jusqu'aux oreilles,un sourire de soulagement,de joie,pour la conclusion qu'il en faisait mais aussi pour la proposition que Mae lui faisait.Il aurait un toit,de la chaleur,de la nourriture.Mais il l'aurait surtout elle.Près de lui.


Alors j'userais et abuserais de ton hospitalité.Mais je tiens à aider dans les tâches,qu'elles soient extérieures ou intérieures.Et ce n'est pas négociable.

Il lui sourit.Un sourire qui lui venait du coeur,sincère.A nouveau,il l'écoute,boit ses paroles,étanche sa soif qu'il avait d'entendre voix humaine,sa soif de la revoir.Ses yeux ne la quittent plus,pas plus que le sourire qui l'a prit.Elle n'a pas changé.Elle est seule.Son coeur s'émoustille et une douce chaleur autre que celle du feu l'enveloppe.Alors,il a une chance...Une chance de la reconquérir.Car c'est évident,ses erreurs ont tuées les sentiments de Mae à son égard.C'est évident.Ou pas.Mais c'est ce qu'il croit.Alors pourquoi diable cherche-t-il encore des signes,si petits fussent-ils?Peut-être parce que ces signes,Mae les lui envoi et que seul son subconscient le sait.

De la soupe de légumes?Aaahh,tu me combles de bonheur!J'accepte avec joie!

Il aurait été tellement plus simple,plus discret,de dire qu'elle comblait son estomac de bonheur et non sa personne.Mais pourtant,c'était bien lui en entier qu'elle comblait et qu'elle avait toujours combler;alors pourquoi cacher les choses?

A quoi as-tu coeur alors?

Une question qui touche au mot "coeur".Cendre s'est décidé,il ne veut plus partir loin de Mae.Il ira aux Indes,chez les Vikings,chez les Zoulous,que lui importe du moment qu'elle soit là.Il voudrait retrouver ses sourires dont elle seule a le secret,les profondeurs de son âme qu'il lit à travers ses yeux...Il voudrait retrouver la douceur de ses lèvres,l'amour de leurs baisers,la passion de leurs nuits,la tendresse de leurs matins...Un frisson le prend.Voilà tout ce qu'il voudrait retrouver,le reste lui importe peu.Voilà tout ce qu'il voudrait retrouver,et Cendre sait bien que qui ne tente rien n'a rien...

Faites qu'elle m'aime encore...Faites qu'elle m'aime encore...Prie-t-il dans sa tête.Et prier,ce n'était pas le domaine du Brun.

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