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[RP fermé] Beuurdel, quelle nuit de chien !

Elisabeth_courden
    [ Touuut début du mois de mars ! Capitale orléanaise … tard dans la soirée ? Affirmatif chef ! ]

Pfff … comme c’est exaspérant !

Soupir non contenu, la jeune femme croisa les bras sur sa poitrine tout en se calant dans le fauteuil où elle était assise depuis des heures. De la paperasse à mettre à jour, elle avait faim. Elle regarda le page – non, pas Hubert mais un autre page – qui l’aidait – en quelque sorte – depuis qu’on l’avait nommée commissaire au commerce. Elle le fixa, les yeux plissés afin de cacher son mécontentement. Que voulez-vous, quand les hormones vous malmènent, vous pouvez être exécrable … pour Élisabeth … c’est le cas ! Deuxième soupir échappé, elle réfléchit, s’énerva, s’agita dans son fauteuil, marmonnant à tout va : « Tu vas voir, le tonneau que je deviens va devenir affreuse !... » ou des « Voilà, j'suis devenue une immonde chose ! ». Soit, le besoin de râler était là et elle ne s’en priverait pas ! Troisième soupir lâché, ce qui commençait sérieusement à énerver le pauvre page qui cherchait, lui aussi, quelque chose. Ayant trouvé le point faible de l’homme, Élisabeth qui retenait un sourire en coin, lâcha un dernier soupir, bien excédé avant d’avoir une réaction.

RHHAAaa MA DAME LE COMMISSAIRE AU COMMEEEEEERCEEEEUH !!

Se rendant compte qu’il avait osé un peu trop fort le ton – Élisabeth devait être un tortionnaire à ses heures perdues pour traumatiser les gens comme ça –, il toussota avant de reprendre :

Ma dame le commissaire – au commerce, hein ! –, je ne sais ce que vous avez mais pour l’amouuuur du Très-Haut – qui m’est témoin que je suis à bout de nerfs ! –, cessez de soupirer et dites plutôt ce qui vous tracasse !
Pfeu ! Facile pour vous ! Je soupire si je veux ! Et pis, c’est pas vous qui gérer les marchandises et son tralala que je sache ! Et puis, ce n’est pas vous qui n’avez plus de rhubarbe pour combler votre appétit féroce ! De nous deux, c’est moi qui ait plus faim que vous parce que vous, vous n’êtes pas grosse !..., avait-elle dit devant le page rondouillard. Et hop ! Une gaffe de plus !

Enfin, je veux dire, ce n’est pas vous qui attendez un « heureux évènement » … mais tu t’en tapes grave mon pote ! Et puis, ramenez-moi les dernières missives, là !
Lesquelles ?
Qu’en sais-je ? J’en ai plusieurs, aux dernières nouvelles …
D’accord, mais lesquelles ?
MAIS J’EN SAIS RIEN, VOUS DIS-JE ! Exécution Frédéric !
Non, je ne m’appelle pas Frédéric …
Ohh pardon, c’est Jules, c’est ça ?
Non. C’est Julien, ma dame le commis…
Oui bon ça va ! Rajoutez pas à chaque fois « le commissaire au commerce » à la fin de « ma dame » ! Sinon, on n’est pas sorti du sable .. enfin, de l’auberge … de la taverne si vous préférez !

Le dénommé « Julien » chercha les deux dossiers en cours avant de les apporter au juge. La jeune femme le remercia d’un hochement de tête, accompagné d’un petit « merci » avant d’ouvrir l’un des deux. Elle regarda avec beaucoup d’attention ce qui était écrit sur les parchemins jusqu’à ce qu’elle émette enfin un son :

Dites-moi Ju-li-en, à votre avis, où pourrais-je trouv …
*Toc toc toc*
… er le reste des denrées manquantes ?
Humm … je pense, ma dame, que vous devriez soit, écrire aux maires. Soit, écri…
*Toc Toc Toc*
… re aux commissaires au commerce des duchés voisins.
Même avec la guerre ? Et si les marchands ambulants nous claquent entre les doigts, hein ? Comment qu’on fait ?
Une petite escorte qui accompagne le marchand ambulant devrait faire l’aff…
*BOUM BOUM BOUM*

On relève la tête pour fusiller du regard la pauvre porte qui n’y était pour rien finalement puis, la blonde finit par hurler – ou gueuler serait le mot le plus approprié à la situation !

Mais on ne peut PAS être tranquille CINQ MINUTES … QUOIII ?!

La porte s’ouvrit sur un petit bonhomme qui, après quelques minutes d’attente, finit par lâcher : M’dame le juge ! On a un homme fou-cinglé-furieux qui d’mande à vous voir ! Maaiis, rassurez-vous, on l’a pas laissé vous voir, hein ! On s’est dit qu’c’était p’têt un ancien condamné qui voulait s’venger.
Mais enfin, sombre crétin ; je ne suis plus juuuuuge ! Mais commissaire au commerce !
En tout cas, l’abruti s’en fout royal puisqu’il continue quand même : Ahh bahh … I’ dit qu’i vous connaît !
Soupir excédé … encore ! Soit. Comment se nomme l’homme « fou-cinglé-fur… »
Euhh … Philibeeeert !
J’connais pas de Philibert …
Euhh … Gaspeeeert ?
On dit pas Gaspeeeert mais Gaspaaaaard et non, je ne connais pas de Gaspaaaard !
Bah euhh… Henri-beeert ?
Pffff … exaspérant !
Ahem hemm. Permettez ?
Faites, faites ! On n’est plus à ça près …
Ne serait-ce pas … hum .. Hubert ?
Wouais ! Wouais wouais c’est ça, wouais ! Hubeeeeert !
Hubert ? Mon Hubert ?
Wouaiiiis !
‘Fallait le dire plus tôt, sombre idiot !

La jeune femme poussa un peu violemment le fauteuil, ne s’occupant plus ni de Julien, ni du page complètement exalté et sortit très rapidement de son bureau – enfin, vitesse de femme enceinte de quelques mois ! – pour voir pourquoi Hubert voulait la voir. Elle était énervée mais aussi, angoissée à l’idée d’avoir une nouvelle à apprendre, qu’elle soit bonne … ou mauvaise …

    [ On sort de la capitale et fissa ! ]

Mais je te l’ai déjà diiit ! Quand je suis pas là, ne le laisse pas tout seul ! Vois dans quelle situation tu nous mets là, hein !
Juste un verre …
Ahhh !! Tu vois, tu l’avoues enfin ! Tu l’as laissé tombé pour un verre ! Un verre en taveeeerne ! C’est quoi la note, cette fois, hein ? Soixante quinze écus ? Voire même plus hein, pendant qu’on y est !
Ma dame, ne vous énervez pas, c’est pas bon d’s’énerv…
Ahhahhh !! Laisse-moi rire ! Comment veux-tu que je reste caaaalme quand mon crétin de page ne fait pas ce-que-je-lui-dis, hein !
On va le retrouver … on ne peut que le retrouver ! Il ne peut pas aller bien loin avec ses pa-pattes atrophiées …
Facilement retrouvable ? Tss ! Va savoir ! Si ça se trouve, il s’est fait enlevé, kidnappé !
Mais enfin ! Il peut pas aller bien loin votre crétin ...
Daahahh !! Tais-toi ! Je t’interdis de l’insulter ! Pauvre amouur… Il était tellement bien coiffé ce matin…
Ohh c’est pas vrai …
Et puis il est tellement beaaau. Et quand il te regarde, ses yeux brillent … enfin, quand il me regarde moi, pas toi !
Pfff … toute une histoire pour rien !
Ce n’est pas rien ! Pour moi, c’est l’un de mes plus beaux trésors ! Brillant, scintillant de mille feux ! T’y connais rien ! Mon pauvre chéériii … qui n’était, évidemment pas adressé à Hubert, enfin !
S’attacher à … ça !
Hubert, dégage !
M’enfin, c’est ridicule !
C’est pas ridicule ! Dégage avant que je ne mette au pilori pour t’étriper après !

Perplexe, Hubert s’arrêta, laissant la jeune femme avancer toute seule. Devait-il vraiment la laisser seule alors qu’ils étaient tous deux sortis de la capitale ? Non, le mieux serait d’aller chercher deux trois gardes pour l’aider à retrouver … le retrouver !

Vous m’saoulez ! Je-me-casse !!
C’est ça ! Dégage !

Ils se quittèrent donc fâchés, en colère enfin, Élisabeth parce qu’il n’était pas capable de lui rendre service – ou plutôt, d’exécuter un ordre quand elle en donnait un ! – et lui parce qu’il n’avait pas réussi à la convaincre que ce n’était pas la peine de faire toute une histoire pour … un chien ?
_________________
Maywenn
[ Orléans, Au 323 Quartier Sud, L'Angélique Mayson ]

    Le petit couple ailé, Maywenn la Fée, Angel, l'angelot, commencèrent à prendre leurs marques dans leur chez eux, leur toute première maison.
    Et ils avaient fort à faire. La demoiselle enseignant l'art de l'herboristerie à la Guilde, étudiante en Droit à Belrupt et le damoiseau, tout pareille sauf qu'il étudie la médecine. Ajoutez à cela l'emménagement et un mariage en préparation ...
    Leurs journées étaient plus que remplies qu'il était rare que nos deux amoureux se voient en journée, non, ils devaient sagement attendre que l'astre solaire enclenche sa descente pour laisser place à la nuit et sa belle robe étoilée...enfin si il n'y a pas de nuage, évidemment.

    Mais ce soir là...
    La petite fée était vautrée dans un fauteuil, un grimoire en main qu'elle parcourra faussement, et pour cause, dans son champs de vision il y avait son Angelot.
    Au lieu, comme chaque soir, ses mains habiles et chaudes s'occupes d'Elle, ses mains ne cessèrent de manipuler encore et encore ...un pied de porc, avec son fil et son aiguille.
    Oui oui, il devait s’entraîner à faire des sutures... et çà en prenait du temps ! Entre les points matelassés, les surjets barrés, simples ou intradermiques, toutes les différentes sutures ...
    Et le comble, c'est qu'elle ne pouvait pas l'aider, elle le savait que trop bien et lui aussi, il suffirait d'un mot un peu ambiguë, des mains qui s’effleurent au dessus du pied de porc, un regard qui se croise pour envoyer ce maudit morceau de viande valser dans les airs pour laisser place à un cours d'anatomie très approfondie.

    L'idée lui avait bien sur traversée l'esprit, mais les études devaient passer avant tout. Alors parce qu'elle aimait plus que tout son angelot, elle se résigna et se prépara à sortir...

    Mon Ange, je vais prendre l'air, je ne tarde pas.

    Un petit baiser volé, faut pas abuser hein, un petit je t'aime glissé dans le creux de son oreille et prit la poudre d'escampette.

[ Dans les rues d'Orléans ]

    Elle baguenauda les mains dans les poches de ses braies, cherchant tout d'abord quoi faire ? La soirée était bien installée, les tavernes vomissaient des ivrognes qui vomissaient à leur tour. Les catins se faisaient discrètes dans l'ombre se faisant connaître avec leurs voix de sirène enrouée. Bref ici elle ne trouverait que des emmerdes, elle décida d'aller voir ailleurs...

    Un peu plus loin, une auberge, pas n'importe qu'elle, à l'étage elle savait que sa copine Eleo y serait. Et pour sur, il y avait de la lumière ! Avec un peu chance, elle voudrait bien partager quelques chopines.
    Elle se mit en dessous et mit son pouce et son index dans la bouche et siffla.

    Fwwwwuuuuuuuuuiiitttt *!
    Eleooooooooo Eleooooooooo !!!!



*onomatopée d'un sifflement, pardon, j'ai pas trouvé mieux
_________________
Popotame
[Orléans, Auberge du Lion d’Or !Roouuaaarr* ! Je suis seule ce soiiir avec ma peineuuh…]

Assisse en tailleur devant la cheminée, enroulée dans une couverture, à regarder la danse langoureuse des flammes dans l’âtre lui rappeler sa solitude, avec une odeur amer. Jamais, elle ne s’était senti si seule et pourtant si proche de ses amis. Mais elle ne pensait qu’à une chose : Clotaire ! Elle savait que c’était mal ; ce n’était entièrement sa faute ! C’est lui qui avait brisé les barrières entre eux après le baptême de Maywenn ; engendrant un rapprochement considérable entre leurs deux âmes esseulées poussant même l’audace jusqu’à embrasser Éléonore. Prise de remords, elle l'avait repoussé, rompant la douceur de ce baiser fugace, et pourtant doux dieu ! Tellement bon !...

Depuis elle n’avait plus de nouvelles. Fâché, il l’était sans aucun doute, on le serait à moins,mais… comment faire machine arrière désormais ?

Voilà comment elle était arrivée dans cette état de mélancolie ; elle, la brunette si enjouée d’habitude, à broyer du noir, et pleurer devant un feu de cheminée lui jetant toute sa chaleur enivrante au visage. Elle épongea tant bien que mal, la rivière de larmes qui déferlait sur ses joues, et renifla – oui bon ce n’est pas forcément très élégant !- avant d’attraper la bouteille de vitriol normand qu’elle avait ramené de voyage et but une grosse lampée au goulot, qui lui arracha une grimace mais la brûlure à l’intérieur était exquise.


Fwwwwuuuuuuuuuiiitttt *!
Eleooooooooo Eleooooooooo !!!!


Ventre dieu ! Cette voix, c’était celle de Maywenn. Premier réflexe après qu’elle est reconnue sa voix… cacher ses larmes ! Oui mais avec quoi ? Elle s’extirpe de sa couverture, mais sans doute était-ce la faute des quelques gorgées de calva mélangés à la précipitation, la brune se prend les pieds dans le tapis et PATATRA ! ZOUM ! BOUM ! Par terreuh ! Elle trébuche comme une misérable saoularde ! Lamentable… Éléo se redresse, chancelle et d’un coup de pied mal calculé, renverse la bouteille sur le tapis. Tant pis… Mais attendez ! Le tapis… il va garder l’odeur d’alcool ? Et tout le monde va croire que c’est une ivrogne ?! Ohlalallalaaa !
Elle se passe les mains sur le visage, espérant par ce geste retrouver un peu de… c’est quoi le mot déjà ? Fraîcheur ?... Bon peu importe…

Ouvrant la fenêtre, elle se penche et arborant un sourire- c’est vrai que la nuit, c’est utile de sourire !-


Maywy ? C’est toi ? Tout va bien ?... Attend-moi… Je descends !

Évidemment qu’elle allait l’attendre ? Maywenn n’était pas venue jusque là, sous les fenêtres de l’auberge juste pour l’appeler. Sans doute, avait-t-elle le cerveau embrumé. Attrapant sa cape bien chaude, Éléonore claque la porte, dévale les marches quatre à quatre et illico presto ; atterrie à côté de sa copine.
Elle lui claque une grosse bise sur la joue comme d’habitude pour la saluer et la prend dans ses bras pour ne pas que Maywy pose de questions sur son visage encore marqué par les traces des larmes dévastatrices. La nuit et l’air froid feraient le reste.


Alors ma belle ? Qu’est-ce qui t’amène ? Tu as délaissée ton Angelot et ton nid douillet pour…
Viens marchons un peu !


*rugissement du lion
_________________
Maywenn
    Maywy ? C’est toi ? Tout va bien ?... Attend-moi… Je descends !

    Même pas le temps de répondre quoi que se soit que la belle Eleo avait disparu, c'était à croire qu'elle attendait que çà. Elle devait surement s'ennuyer dans sa petite auberge...
    Elle l'aurait bien invité chez elle dans sa Mayson Angélique, mais...ils avaient beau répéter qu'ils savaient se tenir, mais il fallait avouer que non, loin de là, le petit couple ailé avait toujours cette soif de l'autre à étancher...à la limite de la dépendance, accro, maladif ??
    Un Amour gourmand qui valait mieux confiner et garder chez eux pour eux seuls...
    Quelques secondes seulement et là voilà dehors. Elle lui fit un gros câlin de l'amitié et une grosse bisouille.

    Alors ma belle ? Qu’est-ce qui t’amène ? Tu as délaissée ton Angelot et ton nid douillet pour…
    Viens marchons un peu !

    Elle l'écouta et essuya une petite larme qui ruissela sur sa joue depuis son petit oeil un peu rougit.

    Tu dormais peut être ? Je me ferai pardonner...
    Hum sinon....l'Angelot prépare son examen sur les sutures alors je l'ai laissé en compagnie de son pied de porc. D'ailleurs en parlant de pied ... j'ai vu que le tien allait bien mieux !


    Elle esquissa un sourire malicieux et lui fit un clin d'oeil.

    Et puis...j'avais envie de prendre un peu l'air avec ma chère copine Eleo, la soirée est douce, profitons en un peu, qu'en dis tu ?

    C 'est donc bras dessus et bras dessous que les demoiselles baguenaudèrent les ruelles d'Orléans à la recherche d'un endroit pas trop craignos. Chose pas si évidente en soirée. On pouvait tomber sur des établissements s'approchant plus d'un baisodrôme que d'une taverne, d'autres à cette heure ci avaient leurs caves vides...ou alors c'était le portier qui faisait de la résistance.
    Durant cette recherche la gamine comme d'habitude était bavarde...Elle raconta sa maîtrise à la Guilde, les inquiétudes qu'elle avait à cause de son infâme filleul parti en Bourgogne, ses cours de Droit à Belrupt... bref un vrai moulin à parole...

    Oh ! et puis il faut que je te fasse part d'une idée qu'on a eu avec... Angel... pour le mar...iage.... hummm

    Elle regarda son amie qui semblait penser à autre chose, ne plus l'écouter...ni parler d'ailleurs, chose très étrange d'ailleurs...
    Elles étaient arrivées devant la taverne municipale de la ville.
    Elle se mordilla la lèvre puis elle reprit comme si de rien était.


    Hum aussi...ce matin sur le chemin de la Guilde, je suis tombée nez à nez avec un lutin, il s’appelait Celebrindal. Il était à peine plus haut qu'une pomme j'ai failli en faire de la compote. Il avait des touts petits vêtements vert et rouge, des poulaines, et un petit bonnet pointu avec un petit grelot sur le bout.
    Il cueillait des trèfles à 6 feuilles pour sa dulcinée, une petite ondine Thuringwethil vivant dans la Loire....


    Elle tossota. Maintenant qu'elle avait espéra t'elle son attention.

    Tu sais ... je peux te ramener si tu n'es pas pas d'humeur... Tu sembles soucieuse, tu veux en parler ? Rentrer ? Ou te noyer dans la boisson ?

    Oui oui c'était une vraie proposition, l'ivresse partagée avec une amie soulage, délie la langue, apporte un peu de baume au coeur, elle était bien placée pour avoir été un temps une buveuse notoire... et surement l'était elle encore de temps à autre aujourd'hui....
    Elle n'aimait pas savoir ses amis être soucieux ou ennuyer, surtout quand elle les aimait vraiment, comme sa chère Eléo. Donc en bonne amie qu'elle était, elle sera là pour l'aider au mieux quitte a sacrifier son foie !! Oui, elle a peur de rien !!!

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Popotame
Après le gros câlin de l’amitié, elle sent le doigt de son amie, chasser une larmounette qui s’était faite la malle, malgré elle. Oulàlàlà lààà… ! Pourvu que Maywenn ne lui pose pas de question sur cette satanée traîtresse lacrymale ! Elle cligna plusieurs fois des cils et grimaça.
Dormir ?... Si tôt ?... Non mais, quelle idée !


Je ne dormais absolument pas ! J’étais en train de… de pleurer ?... Je… faisais du tri… dans mon… herbier ?...

C’est convaincant ça ? Était-ce le reste des quatorze cents francs de la bouteille de calva ou bien l’embarra du mensonge ; mystère mais Éléonore bafouillait. Elle écouta son amie lui faire le récit de la palpitante soirée de son fiancée ; puis elle sourit à l’évocation de sa cheville, où plutôt du sous entendus du massage par le soldat en taverne.

D’ordinaire, elle aurait rougit jusqu’à la racine de ses cheveux, mais les affres de l’alcool aidant, elle pouffa et lâchant le bras de Maywenn.

Non ça va regarde… Je vais très bien.

Elle se mit à tourbillonner telle une toupie au milieu de la rue, devant les badauds qui la regardaient de leurs yeux de merlan frit ; elle tournait, tournait faisant virevolter sa robe. Aller savoir pourquoi, hein ; ce n’est pas une réaction normale. Elle stoppa net, un peu étourdie et se mit à rire, se tenant la tête à deux mains. Retrouvant un peu ses esprits, la brune rattrapa le bras de son amie et écoutant la suite.

Tu as bien fais de venir me chercher. J’aime bien marcher… la nuit. Tu as raison, il fait bon, l’air est doux… Allons-y !

Les deux comparses repartirent donc, sans but précis visiblement, ou peut être une petite taverne où il ne se passait pas de choses étranges, où qui ne crachait pas d’ivrognes, ou d’arsenal de malheur* n’attendant qu’à se faire besogner au coin d’une ruelle sombre. Mais les deux jeunes filles marchaient, et riaient tranquillement, indifférentes à ce désastreux théâtre qu’était la rue.

Éléonore entendait bien Maywenn lui parlait, mais contrairement à d’habitude, où elle écoutait toujours les tracas des mauvais jours et les atermoiements de chacun, mais aussi les petits bonheurs de ses amis qui gonflait son cœur de joie ; cette fois-ci, elle n’y arrivait pas… Non pas que tout ce petit bavardage ne l’intéressait pas, loin de là, mais la brune entendait chacune des paroles comme au lointain, un chuchotis éloigné.

Loin, loin… si loin ! L’esprit toujours obnubilé par le même être, cherchant une solution à cet affreux calvaire, elle ne prêtait absolument pas attention aux propos de sa copine. Captant un mot sur trois :

Guilde…. Lutin…. Pomme… Compote…. Compote ? Pourquoi diable, May voulait-elle faire de la compote de lutin pour la Guilde ? Serait-ce un nouveau remède pour soulager quelques maux étranges… ? Aussitôt après elle décrocha à nouveau.

Des Poulaines… Tiens, cela lui rappela qu’il fallait qu’elle fasse réparer ses bottes et emmener Bartok chez le maréchal ferrant. Qui dit printemps dit renouveau, qui dit renouveau dit nouveau sabot !...
Trèfles à six feuilles… Oulalala Jamais vu de ce spécimen là ! Il faudrait qu’on lui en montre ! Cela devait être très particulier…. La Loire…. Surtout pour résister au courant de l’onde clair du fleuve.

La quinte de toux de Maywenn fit prendre conscience à Éléonore, de son idiotie. Son amie lui parlait de ses projets, de ses ambitions et de ses inquiétudes, et elle laissait son esprit divaguer au gré de leurs pas.


Tu sais ... je peux te ramener si tu n'es pas pas d'humeur... Tu sembles soucieuse, tu veux en parler ? Rentrer ? Ou te noyer dans la boisson ?

La brune se tourne vers May et esquisse un sourire, embarassée.

Oh. Pardonne-moi ma belle. Je… J’avais la tête ailleurs. Non je ne veux pas rentrer… et retrouver le tapis empestant le calva ? Non merci… ça va je t’assure, enfin j’ai un souci… mais pas vraiment grave… Pfff…

Que faire parler ? se taire ? Peut être que Maywenn la jugerait ; parler et perdre ainsi les miettes de dignités qui restent… ?
Son regard se perdit dans le vague, et ô miracle !....


Une taverne !!

Elle traina sans grande difficulté sa copine jusqu’au bouge qui leur tendait les bras.
Entrant, prenant garde à ne pas glisser sur le sol poisseux et gluant de la taverne. Dieu seul sait se qu’il a bien pu se passer et même pas envie de le savoir à vrai dire !

Elles commandèrent une bouteille de la meilleur liqueur et s’attablèrent afin qu’Éléo puisse soulager son petit cœur affligé par la peine, la honte et pleins d’autres sentiments difficilement identifiables. Mais il ne faut pas s’en faire, rien de bien méchant qu’une bonne bouteille de vinasse ne puisse éponger…

La brune exposa à son amie le menu souci, pas dans les détails évidemment, juste assez pour trouver une solution ou attirer les conseils plus ou moins bienveillants de la May.
Au bout de pratiquement une heure d’élucubrations, troisième cadavre de bouteille au sol, les filles commençaient à être passablement éméchées, surtout Éléonore puisque rappelons quand même la quantité de calva ingurgitée au préalable devant la cheminée :


J’avais pensé aller le retrouver… là-bas en Franche- Lorré… en Franche Comtaine… Enfin en Empire quoi, à perpét la galette mais je ne voudrais pas qu’il croit que je m’accroche tu vois ?... En plus sa sœur, c’est comme ma sœur ! A MOI ! J’peux pas lui faire ça ! NON,NON… J’peux pas, j’peux pas, j’peux pas !.... C’qu’il faut que je fasse, c’est garder l’air dé-ta-chée, comme si j’en avais rien à faire. Elle se met à pleurnicher. Mais j’en ai pas rien à faiiiiire !

Elle s’affale sur la table, le visage entre les mains.
Tout à coup, elle se redresse et d’une voix un petit peu trop forte pour une dame respectable, agitant une, des bouteilles vides.


Tavernier ! Une autre…. La même, hein ! Votre liqueur, là… elle est di-vi-ne !

Elle ne put retenir un petit rototo. Confuse mais enjouée grâce au doux breuvage, elle dit d’une voix vaporeuse tout souriant la main sur sa gorge :

Oups ! J’crois qu’j’ai un peu trop bu !

Doux Dieu… Quel désastre !

*prostituées
_________________
Elisabeth_courden
    [ Trop loin des deux ivrognes ! Perdue en dehors de la capitale ... t'es perdu(e) ? Pas d'chance ! ]

Ca tombe toujours sur moi ! Il faut toujours tout faire soi-même … j’en ai maaaaaarre !!

Une fois de plus, la blonde bougonne, râle, aboie – presque ! – mais toujours seule. Si elle devait engueuler quelqu’un, elle n’hésiterait pas or là, elle n’avait personne sous la main ; personne qui accepterait d’être son souffre-douleur ; personne pour subir ses sautes d’humeur. Et heureusement car nous ne sommes nullement responsable des effets secondaires que subiront vos oreilles ! Soit. En plus, Élisabeth ressassait la dispute qu’elle eut avec son page : Pour un verre … pour un verre mais quel coui*llon mais quel cou … Hubert ?

Elle se retourna ; en effet, elle avait entendu du bruit mais elle ne remarqua aucune présence … humaine, en tout cas. Pas apeurée pour deux deniers, elle continua, en essayant de faire plus attention où elle allait mettre les pieds, à présent. Elle cherchait son chien, son beau petit carlin tellement mignon. Petit chiot qu’elle avait adopté l’an passé, au mois d’avril, quelques temps avant son accident. Elle s’était attachée à ce petit chiot tellement adoorable ! En plus, la petite bé-bête avait survécu à la tornade que pouvait être, parfois, la jeune femme. Oui oui, cette petite bête mériterait une récompense ! Tout cela pour dire que la petite bête, le petit chiot mignon-chéri-d’amour-adoré et chéri – comment ça, on en fait trop ? – avait disparu. Et tout ça, c’est de la faute d’Hubert et ses satanées chopines de bière. Pire que de l’addiction, un véritable drogué, celui-là ! Pauvre bête … Le petit chiot allait être perdu en dehors de la ville, en dehors de la maison de sa maîtresse, ô combien adorée – et là, vous vous demandez si la rédactrice n’a rien consommé avant la rédaction –, le chien avait disparu. Disparuuuuuu !! C’est tellement catastrophique ; tellement injuste ; tellement … cruel ! La vie n’est pas un long fleuve tranquille, la preuve !

Ohh non mais … pourquoi moi ? Pourquoi pas l’autre écervelée, là ? Comment elle s’appelle… bref, peu importe, elle est tellement … Grrraaaa !! HUBERT !!! SOIS MAUDIT !! MAUDIT ... MAUDIIIIIT !!! BOUGRE D'ÂÂÂNE !! Humpfff mais pourquoi môaa ?

Je traine des pieds, j’traine mes souliers … et tout ça, c’est pas très gai !*

Enfin, tu ne vas pas rester là à continuer de marcher seule même si la nuit te pardonne, si ?!**

Non, on ne peut pas, on ne peut pas … On va l’appeler, hein ? Allez, tous ensemble « Tickle ? » Comment ça ? Pourquoi vous voulez pas ? Ah oui, pardon. Vous lisez, vous ne pouvez pas l’appeler ! Alors, encourageons Élisabeth ! Vous voulez pas non plus ? Pfff … décidément, le public d’aujourd’hui : carrément méchant, jamais content !!*** Bon bref, laissons, au moins, Élisabeth appeler son chien !


Tiiiiiiiiiiiiiickkkkkkkkkkkleeee ?

Deuxième tentative : Tickle ? … Minou-minou-minou ?

C’est sûr que ça va vachement marcher pour un chien … Allez mon bébé, tu peux pas laisser maman toute seule, si ?

Maman ? … Euhh… oui ! Je suis absolument d’accord avec vous : c’est absolument ri-di-cu-le ! Mais c’est tellement plus que ridicule ! Il n’y a même pas de mot pour cela ! C’est … aberrant et ridicule … cela se voit tant que ça que la rédactrice est choquée du comportement d’Élisabeth ? Enfin non, pas totalement choquée mais c’est tellement … inattendue, venant de la blondinette … avouons-le, elle ne nous l’avait jamais faite, celle-là ! Elle eut, soudainement, un accès de colère :

BORDEL TICKLE, SORS DE TA CACHETTE !! C’PAS DRÔÔLE MAIS ALORS PAS DU TOUUUT !!! TICKKKKKKLLLLLLLE !!!!

Boudin mode on, la jeune femme croisa les bras tout en continuant sa marche ; elle n’avait nullement fait attention qu’elle était loin … plus loin de la ville qu’elle ne le croyait. Et avec la chance qu’elle avait, elle ne retrouverait pas son chemin … surtout la nuit ! Rha la cruche ! Elle a carrément oublié d’emmener avec elle une lanterne … non attendez ! La lanterne … c’était Hubert qu’il l’avait en main. Mains sur les hanches, elle se retourna puis hurla à nouveau : T’es qu’un pauvre crétin, vieux conn !

Elle se retourna à nouveau, continuant encore et toujours sa marche. Elle se demanda si elle allait retrouver son chien ; si elle allait pouvoir rentrer chez elle parce que, vu comment c’est parti, elle ne reverrait jamais sa maison orléanaise, jamais son fiancé, jamais sa famille, jamais ses amis, jamais plus rien ni personne ! Et tout ça à cause de qui ? Du chien et d’Hubert, na ! Et puis, elle disait toujours qu’elle n’avait jamais de chance dans sa vie – bon oui, à part quelques exceptions, elle n’en a pas des masses !... –, qu’elle finirait sans aucun doute manger par des loups à défaut des rats dans un couvent abandonné. Pourquoi n’y était-elle pas restée, dans ce couvent ? La suzeraine totalement givrée l’y avait fait sortir mais elle n’y serait pas restée si longtemps que ça … ahh l’amour ! L’amour peut vous faire n’importe quoi ! Si, si ! N’importe-quoâ ! D’ailleurs, et d’ailleurs ! Elle n’aurait pas dû céder aussi facilement … non non non ! Elle aurait dû le laisser mijoter un petit peu, vous voyez, genre : « fais comme moi ! Attends, chéri ! » mais non, c’était complètement raté ! Un baiser et hop ! Tout est chamboulé, absolument tout ! Comment ça, je m’égare ? Oui bon d’accord, tout ça pour dire que pour l’amour de son chien, elle ferait bien demi-tour et le laisserait mûûrir**** dans sa cachette. Oui, elle l’aime mais là, elle commence à ne plus trop l’aimer pour son coup foireux !

Ne cessant de penser, de jurer, de marmonner on ne sait quoi, elle ne fit pas attention à ce qu’il lui allait arriver sur la figure !... non, sous les pieds ! Elle mit son pied dans un trou et là, ba-da, ba-ba, badabouuuu ! Il n’eut aucun atterrissage sur le ventre, la jeune femme l’avait protégé aussi bien que possible mais son deuxième bras lui … c’est une autre histoire. Dis comme ça, on dirait qu’elle a eu la chute la plus violente qui soit or non, c’est une petite chute, riquiqui pousse-pousse ! Mais … ce n’était pas du tout l’avis d’Élisabeth, non non non …


Aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïïÏïïïïïïÏïïïïëeeeeeuhhhhhhh !!! Je souuuuuuuuuuuuuuuuuuuuffre !! À l’aiiide ! Je souuuuuuffre grave d’la mort qui tuuuuuuue !

C’est sûr que la mort ne fait pas vivre … enfin si, une deuxième vie, nope ?

Aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïe-aïeeee !! Mon bras !! Au secouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurs !

Savais-tu au moins que tu es véritablement seule, pour le coup ? Ohh quoique, même si je ne doute pas que des animaux se feront un plaisir de t’utiliser comme repas, toi et le môme que tu portes en ton sein. Tu te préfères griller ou pas trop ? Parce qu’ils se feront un barbecue en l’occasion d’avoir trouvé de la viande fraîche …

Hann mais … je ne suis pas comestible !... Hééhooo les animauuuux ! Je ne suis pas à manger, hein !

Ce que tu peux être blonde, parfois …

Y a quelqu’un ? Pour venir m’aider ?

On dirait que tu es toute seule …

Édouard ?

Tu auras essayé, au moins …



* Petite modification de la chanson d’Olivia Ruiz : Je traine des pieds (à chanter, vous savez, plus mais pas trop non plus vers la fin !)
** Je marche seul – Jean-Jacques Goldman
***Alain Souchon – Jamais content
**** Toujours avec une culture « extraordinaire », vous savez déjà, je n’en doute pas, d’où vient le « mûrir ». Bon allez, un indice : c’est une PUB !

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Maywenn
[L’alcoolique est un être errant qui recherche dans les vignes du Seigneur son paradis perdu.]
    André Pronovost.

    La gamine écouta son amie qui était vraiment, vraiment étrange ! Elle avait toujours pensé qu’elle avait un petit grain de folie, mais là, le grain avait surement germé. Surtout quand elle la regarda tourbillonner devant elle.
    Mais elle ne disait mot. Comme souvent. Elle observait, elle décortiquait et garda ses réflexions pour elle-même. Sa chère Eléo avait l’attitude de quelqu’un qui avait besoin d’évacuer un trop plein de quelques choses. Une envie de décompresser, de se libérer d'un quelconque poids ou chaînes invisibles.
    Et la suite de la soirée allait lui donner raison …

    Un verre…deux verres…une bouteille…deux bouteilles ….Trois...houla....
    La gamine leva son verre encore pleins vers Eleo avant de boire cul sec et de la poser bruyamment sur la table un peu collante.
    Voilà si longtemps qu’elle ne c’était pas ainsi lâchée sur l’alcool. Elle n’avait plus de raison de le faire. Sa vie était Angéliquement parfaite. Elle était épanouie dans son travail à la Guilde. Elle était entourée d’amis. Elle allait bientôt se marier avec un homme merveilleux. .. Oui, elle était heureuse. Pour la première fois de toute son existence, elle se sentait divinement bien...

    Avec un coeur si léger, elle se devait d'aider au mieux son amie qui elle, avait le sien un peu trop lourd. Alors elle écouta les déboires de son amie en se concentrant du mieux qu'elle pouvait ,luttant contre les effets de la boisson qui lui donnait chaud. D’ailleurs elle défit quelques boutons de son col, retroussa ses manches et se tint droite au-dessus de la table à l’aide de ses coudes.

    Ecoute…Eleo….*hips*
    Faut pas te prendre la tête…Tu n’en as rien à ciré de ….*hips* de sa sœur… On n’ vit qu’une fois…qu’une *hips*.
    Alors … Si t’as envie d’le voir *hips* fonce ! J’ t’amène moi-même jusqu'à l'bas… *hips*
    T’es une fille…for-mi....for-mi-da-ble !!! *hips* Moi…j’serai raaaaaaviiiiiie d'avoir une belle soeur comme twa....
    Et je suis…*hips* sincère….Alors l’autre hein ….. *hips*


    Elle fit un geste du bras voulant dire en somme qu’elle pouvait aller se faire voir…Puis elle lui esquissa un sourire avant de terminer son verre cul sec… Et d’un coup elle se mit à rire en entendant son amie roter. Et pour ne pas qu’elle se sente trop gênée, de la paume d’une de ses mains elle se frappa le haut de sa poitrine …

    Euuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrrrrkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkk
    Haaaaaaaaaaaaa


    Puis elle éclata de rire avant de se reprendre quelque peu pour réagir à la réflexion de sa copine de beuverie.

    Hummm….Trop bu ? Nooooooooooooooon …..*hips*…..bon….. C’est …fort…..*hips* possible….Mais de…temps en temps…y a pas d’mal…

    Elle s’étira, en faisant craquer sa colonne et ses épaules tel un félin et expira d’aisance. Sur sa chaise, elle s’adossa contre le mur, un bras posé sur le dossier, l’autre sur la table et étendit ses jambes sur la chaise d’à côté. Elle avait l’impression de revenir quelques mois plus tôt… où elle n’était qu’une pirate notoire, comme un automatisme, elle passa sa main sous le col de sa chemise pour effleurer son épaule marqué au fer, et sans les toucher elle pouvait deviner toutes ses meurtrissures sur l’étendue de son dos.
    Le regard un peu dans le vide quand son esprit embrumé lui montra les images de son passé turpide… L'ambiance éthylique, les odeurs nauséabondes, les aboiements des ivrognes, la dépravation, son père lui apprenant à se comporter tel un homme, avec un bon levé de coude, une main qui ne tremble jamais, un coeur sans peur, un coeur sans espoir... " Santé, et Gloire aux Farouk"

    Une bagarre entre deux ivrognes à quelques tables de là, l’a fit sortir de sa torpeur.
    Elle passa sa main sur son visage comme pour se réveiller et effacer ses souvenirs, puis elle regarda son amie. Son regard était placide et bienveillant, elle posa sa main sur la sienne, et pesa chaque mot qu'elle prononça.

    Va le retrouver…

    T’va v’rrr z’vé t’xploté la guouuuule !!!!!!

    Tente ta chance …

    AAAAAAh v’in j’t’atin, abrrouuutiii !!!!!


    Puis un fracas résonna dans la taverne. Le premier poivrot avait balancé l’autre poivrot derrière le comptoir, puis comme les papillons attirés par la flamme, une multitude d’ivrognes titubants voir rampants sortir de va savoir d’où pour se mêler à la baston. La gamine ferma les yeux pour garder son calme et continua avec retenue...

    Les regrets...çà nous ronge ....

    ARRRGGGGHHHHHH....T'ens çà !!!!!

    çà nous ronge toute....

    Z'vé te ...

    Toute notre vie !!!

    ... dimouuuulir !!!!


    Excédée par la pétaudière qu'était devenue cette taverne, elle se leva d'un coup, attrapa une bouteille vide et la balança avec rage vers le petit troupeau d'ivrognes.

    OOOOOHHHHHH !!!!! Mais c'est fini ce BORDEL ????!!!!!

    Hurla t'elle avec une autorité et un aplomb surprenante pour le petit gabarie qu'elle était. Un silence lourd s'installa...Les ivrognes étaient en pleine confusions, ils se regardèrent entre eux pour savoir d'où çà venait ? Qu'elle est la grognasse qui avait osé hurler ? Sur qui allait il s'en prendre ??
    La gamine comme si de rien était s'installa à nouveau sur sa chaise, calmement, avec même une certaine classe. Elle esquissa même un sourire avant de tapoter ses doigts sur la table.


    Donc je disais ...*hips*?

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Popotame
L’état approchant le coma éthylique n’étant pas le meilleur pour canaliser ses émotions, Éléonore passa du rire aux larmes et inversement, en écoutant Maywenn lui exposer son point de vue sur la question, mais lui avait-elle dit qu’il s’agissait de son cousin ? Ça… elle ne s’en souvenait plus du tout ! D’ailleurs, c’était fâcheux, mais ce n’était pas le plus important, si ?

Son mouchoir n’était plus suffisant pour épongé les larmes qui ne s’arrêtaient plus de couler, pour la énième fois de la soirée, elle essuya d’un revers de manche ses yeux aussi rouges que ceux d’un lapin albinos, et par conséquent plus jolis du tout, du tout ; puis renifla aussi élégamment qu’une femme saoule peut se le permettre. Mais au fond d’un bouge tel que celui là, qui s’en souci, hein… ? Toute ouïe, elle se contenta d’opiner du chef.

Au fil des propos réconfortants de son amie, elle retrouva un semblant de sourire, tout de même un peu ombrageux. Même si la grossièreté du geste que fit May sans aucune gêne, heurta sa sensibilité, surtout qu’elle savait que c’était pour sa cousine, Élisabeth. Vraiment, il lui était tout à fait impossible de considérer cet affreux geste pour cette dernière, mais elle se mordilla la lèvre en s’imaginant la tête d’Eli si un jour elle lui faisait ça !

May rota. La brunette qui s’était senti gênée pour son toououout petit rototo de rien du tout, passa une nouvelle fois des larmes aux rires, et éclata de rire à en perdre le souffle. Mon Dieu, un homme saoul c’est stupide, mais une femme… c’est encore plus bête ! Rire comme ça ! Pour un rot dégueu. Pfff… Lamentable !


C’est vrai ça ! Y a pas d’mal à boire, un p’tit coup de temps en temps !

À condition que le « de temps en temps » ne devienne pas trop régulier, évidemment ! Mal aux cheveux oui, mais avec modération !

Moment de répit pour nos poivrotes. Pendant que Maywenn s’étirait tel un chat perdue dans le labyrinthe de sa mémoire, Éléo, elle, que la bonne chaleur d’alcool n’avait plus quitté, se masser les tempes les yeux fermés.

Ses paupières étaient lourdes, lourdes… Morphée l’appelait dans ses bras réconfortants, même si la lutte devenait compliquée, elle lâcha sa tête de plus en plus lourde elle aussi, laissant sa main retomber sur la table poisseuse et grasse à la fois.

Lorsqu’elle sentit la main de son amie sur la sienne, la brunette rouvrit les yeux et sourit en entendant le conseil de May. Mais le retrouver… c’est bien beau mais… pour se faire égorger après… Il ne faut pas lui en vouloir, mais elle continuait d’hésiter : Y aller ou ne pas y aller ? Telle était la question finalement !

Un opportun et son acolyte vinrent interrompre la conversation des donzelles, de leurs gueuleries furibondes. Lorsque le fracas de chopines renversées, de bouteilles cassées, et des corps entremêlés dans le grabuge tavernesque, couvrirent de façon cacophonique les protestations et les explications, qu’Éléonore allait répliquer aux précieux conseils; il s’agissait de son cousin, et par conséquent elle ne pouvait pas prendre tout à fait au pied de la lettre le « va te faire cuire un œuf ! », ainsi les choses se corsaient considérablement, mais les cris dépassant largement le seuil de décibels autorisé, elle attendit que les cris cessent mais Maywenn continuer de parler :


Les regrets...çà nous ronge ....

ARRRGGGGHHHHHH....T'ens çà !!!!!

çà nous ronge toute....

Z'vé te ...

Toute notre vie !!!

... dimouuuulir !!!!


Éléonore continuait quand même à regarder May, le menton confortablement lové au creux de sa main puis, d’un coup elle la vit changer de couleur et bondir une bouteille à la main et l’inévitable…

OOOOOHHHHHH !!!!! Mais c'est fini ce BORDEL ????!!!!!

…Arriva !

Ce qui eu au moyen le privilège de faire cesser le tintamarre. Maywenn s’était rassisse,tranquillement, d'une façon élégante qu'elle ne lui connaissait pas, on aurait presque pu penser qu’elle n’avait pas bougée !

Éléonore quant à elle se retenait d’éclater de rire devant la stupéfaction générale. À deux doigts d’exploser, elle ne pu répondre à sa copine qui l’interroger entre deux hoquets alcoolisés.

Toute la bande de poivrots était restée coi, certes oui mais ce que les deux demoiselles n’avaient pas remarqué, c’est qu’elles étaient les seules femmes dans la taverne, et par conséquent les seules deux potentielles responsables du cri tonitruant… ceux qu’ils avaient tous compris !


Nan mais pour qui qu’s prend ceuhl’ làh ? Même pu maît’ à s’maison !? V’s’allez voouar…

Ouai !... R’tournez faire vot’ soupe, bande ed’ sal***** !

Bordel ! v’nez les gars… ‘va leur faire la peau*hips* !

Oulàlàlà làlàà ! ça sentait le roussi pour les deux donzelles. Charmant langage de soudards ! Ces paroles, il est vrai fort réconfortantes et tellement chaleureuses, avaient effacés toute envie de rire et trace de sourire à la jeune femme, stupéfaite.

Elles avaient au moins eu la bonne idée de s’asseoir non loin de la porte. Première bonne idée de la soirée à vrai dire.

La brunette avait retrouvée assez d’esprit pour comprendre qu’il était plus que temps de rentrer, enfin plutôt de sortir d’ici… et vite !
C’est lorsque une bouteille se fracassa sur la porte et que deux des idiots complètement bourrés, s’avançaient en titubant dans leur direction.

À peine le temps, d’attraper Maywenn par la manche, d’ouvrir la porte à la volée, et de se mettre à courir, que la horde de soiffard se précipite à leur poursuite.

Évidemment, vu l’état dans lequel ils se trouvaient tous, la moitié abandonna la course poursuite mais malheureusement deux ou trois résistèrent.

Au détour d’une rue, les donzelles s’arrêtèrent pour reprendre leur souffle.


On les… on les a…on les a eu ?... tu crois !?... ponctué d’un sourire.

L’euphorie l’a quitta rapidement lorsqu’elle vu un des trois ivrognes arrivait droit sur elles en courant, brandissant un bâton, beuglant tout ce qu’il savait.


J’vais vous faiir’ la peau, morues ! V’s’allez voir, c’que vous z’allez mangééé… !!

Taillé comme une armoire à glace, mais le crâne aussi poilu que le c**… enfin le céans d’un pauvre homme pour rester correcte, mais le menton aussi touffu que celui d’une chèvre, il faisait vraiment peur à voir ! On aurait dit un de ses types du nord, descendant de son Drakkar… Il ne lui manquait plus qu’un casque à cornes et le tableau fût fin fini. Ce monstre n’aurait fait qu’une bouché des deux pauvres filles, privées du peu de force autant par l’abus d’alcool que par leur course folle.

Elles prirent de nouveau leurs jambes à leur cou et se retrouvèrent à la sortie de la ville, à un carrefour. D’un côté Orléans, et ses ombrageuses maisons hautes et de l’autre, des arbres, et des arbres tout aussi ombrageux.

Seulement éclairées par un faible croissant de lune, haletante, Éléonore s’arrêta net cherchant la bonne route dans les méandres de son pauvre cerveau embrumé.

Une nouvelle fois, elle tira son amie par la manche et tout en courant de plus belle, désignait du doigt la route.


Viens, c’est par là… !

Bien sûr dans la confusion la plus totale, elles avaient prit le chemin bordé de grands arbres…
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Maywenn
    Pendant que la gamine était en pleine réflexion pour retrouver le fil de la conversation, elle entendit les braillards mais dont elle ignora royalement.
    Arrogante, insouciante, ou surement un peu des deux, la demoiselle « cause toujours, même pas peur » termina le fond de son verre cul sec.
    A peine avait-elle eu le temps de poser sa chope sur la table, d’essuyer sa bouche avec la manche que tout s’accéléra, quelque chose lui appât le bras, elle passa de la taverne à …dehors ??? Pourquoi ??

    Diantre, elle était bien éméchée, elle avait perdu la main…enfin le foie !
    Ses yeux dans le vague, tout était en mouvement, la matière solide était comme vaporeuse, le sol semblait mou et mouvant, rien était palpable tout semblait flotter dans une dimension parallèle, une autre réalité ... comme dans un rêve, un mauvais rêve… Son crane lui fit mal, elle courrait bêtement sous l’impulsion de Eleo.
    Mais ! N’allez pas vous imaginer une folle course poursuite dans les rues d’Orléans, avec de la vitesse, des cascades, des virages contrôlés et des sauts d’obstacles impressionnants.
    Loin de là ! C’était une course des plus lentes et des plus zigzagantes, où plusieurs des poursuivants s’étalèrent comme des masses sur le sol à la moindre petite bosse ou creux que pouvaient rencontrer leurs pieds.
    On pouvait les entendre vociférer après avoir foncé sur un pauvre habitant qui était là au mauvais endroit et au mauvais moment, un autre qui venait de s’éclater dans une charrette, encore un autre qui se vautrait honteusement dans une flaque boueuse et douteuse… des grognements, des plaintes et complaintes, des fracas cette course éthylique fit du bouquant en ville au point que des habitants désendormis commencèrent à brailler aux fenêtres balançant des chausses, aiguières voir des légumes de saisons.

    A leur trousse il en restait encore quelques un.

    La gamine se sentit vraiment bizarre, quelque chose n’allait pas. Quelque chose clochait mais quoi ? Elle ne le savait pas encore, elle se contenta de suivre Eleo telle une poupée de chiffon.


    Viens, c’est par là… !

    Puis là une pause. L’endroit était étrangement sombre…
    Elle se massa les tempes en fermant les yeux, elle ne comprenait pas son état, pourtant elle tenait bien l'alcool, elle avait déjà bu bien plus, c'était comme si son corps lui faisait comprendre qu'il ne tolérait plus ce breuvage, comme si elle ne pouvait plus se le permettre....
    Elle continua son petit massage tout en essayant de remettre les derniers évènements dans le bon sens logique pour faciliter une analyse, quand tout à coup …


    On a fui ?

    Elle dégrisa pas mal à cette idée.
    Fuir ? Elle ? Elle en avait mal au cœur, elle n’y croyait pas. Elle avait envie d’hurler, son sang brouillonnait, sa tête était en surchauffe, c’était inadmissible tout simplement !!
    Elle se mit debout et un de ses genoux eu une faiblesse. Sa tête tournait, tournait sans cesse… que lui arrivait il ? Ce n’était pas normal … elle n’était vraiment pas bien …


    Grrrrrrrrrrooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Hurla un poivrot sortant de nulle part. Et qui fonça vers les deux filles, la gamine sans réfléchir se mit devant Eleo et prit les devants pour éclater son courroux sur l'ivrogne. Elle le frappa à la mâchoire, il tourna une fois, deux fois sur lui-même avant de s’étaler, inerte. Elle porta sa main sur sa cuisse sur la quelle était accrochée sa dague, mais vu que le combat sembla terminé, elle en avait nul besoin.
    Elle le regarda avec indifférence, haussa les épaules puis elle retira sa besace et la jeta au sol, elle s’agenouilla face à elle, vu le peu d’éclairage elle devait chercher au touché son pot de miel dans la multitude de fioles, de sachets, d'objet en tout genre que contenait sa besace.


    Fuir…fuir…comme des couards …j’y crois pas….

    Marmonna t’elle, son orgueil venait d’en prendre un coup. Elle était en colère, non contre son amie, non loin de là, mais contre elle même.

    Comme des rats … comme des faibles ….comme des ….

    A peine trouvé, elle ouvrit le pot et directement avec le doigt elle commença à l'entamer tout en s'installant en tailleur. Pas loin, l'ivrogne commença à ronfler. Elle prit le premier petit caillou qu'elle avait sous la main et lui jeta en pleine tête, en entendit un simple petit " plouc".

    Ferme là ! Je mange !!
    J’aurai très bien pu tous les exploser, ces porcs !! Ces animaux !!! Ces sales Chiens !!!
    J’ai horreur de çà … çà me fout en rage !!


    Silence.
    Elle reprit une doigtée de miel. Elle tenta de calmer ses ardents, son sang bouillant, puis elle leva sa tête et elle la vit, la Lune, elle était souriante cette nuit là. Alors que pour la plupart la lune était un astre néfaste. Là où les plus piètres âmes étaient envoyés, pour elle, c'était une chose magnifique. Et elle pensa à son promis...Il lui manquait ... énormément...Peut être est ce parce qu'elle était loin de lui qu'elle se sentait si mal...
    Puis elle observa les alentour avec des yeux ronds. Et regarda son amie.

    Ma chérie....On est où ?

    Demanda t'elle d'une façon si placide, douce même.
    Déroutante ? Possible, elle était ainsi, tantôt explosive tantôt impassible.
    C'était une fille de l'onde. Elle était la mer impétueuse , fracassante et le petit court d'eau ruisselant silencieusement...


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Popotame
Oui !... On a fui ! Et alors ?...

L’orée de la forêt était sombre, lugubre, effrayante, mais pas assez pour vraiment alarmer la brune. Se croyant en sûreté, elles s’étaient arrêtées, mais sans qu’elles ne s’en rendent compte, l’ogre les avaient pistés, rattrapés jusqu’ici.


Grrrrrrrrrrooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

En se retournant, Éléonore se retrouva nez à nez… enfin nez à torse avec lui. Ne pouvant lutter contre une tel force de la nature, sans arme, ni haine, ni violence, et s’apprêtait à recevoir la rouste de sa vie, grimaçant, gémissant de peur que son joli minois soit abîmé par tant de bestialité. Pourtant contre toute attente, May qui n’avait pas l’air en grande forme, s’interposa entre la monstruosité nordique et la petite Éléonore, foutant la déculotté de sa vie à l’armoire à glace qui n’était plus désormais qu’une loque au sol. Misérable serpillère ! Incroyable qu’un petit bout de femme telle que son amie en soit arrivé à bout, il faut dire sans grande difficulté ! Certainement un coup du Très Haut, ça !! À n’en pas douter.

Elle regarda son amie, passer ses nerfs sur le contenu de sa besace, l’écoutant pester, bougonner, déverser sa hargne, comme une furie. Fuir ne lui plaisait pas plus, mais de son point de vue, il n’y avait point là de déshonneur, à se protéger, surtout qu’ayant laissé poignard et épée au Lion d’Or, elle n’allait quand même pas s’abîmer les mains, des mains de médecin de surcroît pour un malotru, en jouant des poings. Cela aurait été plus que grotesque, non ?


Ferme là ! Je mange !!
J’aurai très bien pu tous les exploser, ces porcs !! Ces animaux !!! Ces sales Chiens !!!
J’ai horreur de çà … çà me fout en rage !!


La jeune fille soupire, et esquisse un sourire :
May voyons ! C’est pas bien grave. Et toutes seules, contre une pareille bande de braillards répugnants, désolée de te contredire mais à mon avis !... Nous n’aurions pas fait long feu… !

Elle s’installa à côté de Maywenn, la regarda de travers. Non mais manger avec ses doigts, franchement… On est pas chez les cochons quand même !
Et puis, après tout, ça creuse de courir, surtout le ventre presque vide, parce que rempli de liquide ; elle plongea son doigt dans le pot, regarda le nectar over sucré coulé d’un doigt sur l’autre, et tout à sa contemplation :


Au fait May… Merci de m’avoir… euhm… Sauver de la défiguration… enfin… de m’avoir évité le gourdin de l’autre là ! Elle commence à lécher ses doigts, quand :

Ma chérie....On est où ?

Éléonore resta en suspend et fit rouler ses yeux à droite, à gauche, puis elle regarda son amie.

Eh bien… je n’en ai aucune idée… Elle marque un temps d’arrêt et tout en léchant ses doigts :
dis-moi… pas angoissée pour deux sous.
Peut être qu’on peut s’orienter avec la Lune, pareil qu’avec le Soleil, non ?

Re-soupire, elle replonge son doigt dans le miel, essayant de trouver une solution à ce fameux problème de déroutage hasardeux.

Pffrouffrouf… Pffrouffrouf…* Un frisson lui parcouru l’échine, il ne manquait plus que ça ! Elles n’allaient pas se faire manger de toute façon, les animaux… ça n’aime pas l’odeur de l’alcool, hein ?... Non, bien sûr ! Allez…Ouvrons les paris : Sanglier ?!... Écureuil ?... Lièvre ?!... Ours ?!... UN OURS ?...

Noooon, évidemment pas ici ; pas à Orléans ! Elle se lève pour voir de plus près, enhardie par les restes de leur soirée de beuveries.

Et dans la pénombre, elle voit une forme, une forme ramper, et s’extraire du buisson en couinant. Un couinement de rat, puis plissant les yeux, elle distingue une queue en tire bouchon, des pattes ridiculement riquiqui, mais trop haute pour être celles d’un rat.

Ces constatations n’empêcheront malheureusement pas le…
ôôôô mon Dieuuu. !! UN RAAAAT !!

La chose s’approcha toujours en couinant, du soudard, toujours affalé par terre, et lui envoya un gros coup de langue baveux, lui lavant au passage bouche, nez, oreille. Répugnant ! Et c’est là, dans un rayon de lune qu’elle s’aperçoit que son rat n’est autre qu’un chien ! Mais pas n’importe quel chien ! Un chien-chien de salon ; puisqu’il ne ressemblait pas du tout aux autres bestioles galeuses que l’on croisait partout en ville.

Bref !

Il s’amène tout se dandinant, faisant bouger sa queue, et tremblant sûrement de frousse, bàh oui ! Il ne devait pas être habitué à vagabonder seul, dans… les bois quoi ! Même pas sûr qu’il sache se servir de sa mâchoire pour se défendre… Soufflant, reniflant, il s’approche des deux poivrottes, plus si alcoolisées que ça, et fourre sa truffe dans le pot de miel, et en récupère le contenu à grand renfort de grognement de contentement, et de petits coups de langue joyeux, tout heureux d’avoir trouver pitance.


Éléo l’attrapa par la queue ce qui arracha un wouipement au toutou, et le souleva en le prenant tel un bébé, sous les aisselles, enfin sous les bras…. Les papattes avant quoi… ! Et l’examina de plus près, le fixant droit dans ses petits gros yeux globuleux…

Tickle ? Maywy ! C’est Tickle !! elle le secoue... Le rat…euh… le chien d’Élisabeth ! Qu’est ce que tu fais si loin de ton tapis du salon bleu ? Rhooo… Il faut pas s’éloigner de sa maison comme ça ! Elle est où Eli, hein Tickle… où elle est Eli ?

fixant toujours le chien, le faisant sauter sur ses genoux, en attendant d’obtenir une réponse que le chien ne pourrait évidemment pas lui fournir.

*Bruissement de buisson
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Maywenn
    Les deux amies bien imbibés étaient là tranquillement assise à déguster ce miel made in Guilde des Herborites et qui était very very bon !
    Pour autant la gamine ruminait au fond elle se qui venait de se passer, les mots de sa copine de beuverie n'y changèrent rien, elle était ainsi la Maywy l’effrontée, il fallait pas toucher à sa fierté mal placée.


    Au fait May… Merci de m’avoir… euhm… Sauver de la défiguration… enfin… de m’avoir évité le gourdin de l’autre là !

    Elle la regarda avec des yeux bienveillants.

    C'est rien voyons ... je laisserai aucune brute te toucher.

    Elle avait bien envie d'ajouter qu'elle en aurait bien fait de la bouillie de ces porcs, qu'elle aurait dévissé leur tête d'ivrogne à main nue sans pitié, qu'elle les aurait démembré et jeté dans la Loire. Mais après une coûte réflexion, il sembla que mieux valait il s'abstenir.
    Puis les brunettes cogitèrent sur leur point de chute.


    Peut être qu’on peut s’orienter avec la Lune, pareil qu’avec le Soleil, non ?

    Elle leva la tête tout en dégustant le bout de son index couvert de ce délicieux voile sucré et hocha la tête.


    La lune est en croissant *hips* le coté éclairé nous indique la position du soleil...*hips*

    Elle traça un trait invisible entre les deux extrémités de la partie éclairé du croissant de lune de haut en bas...

    Le nord ...le sud...*hips*

    Puis elle reprit un peu de miel, confiante, elle savait comment rentrer puis au pire, elles avaient qu'à revenir sur leurs pas...
    Soudain !
    Quelque chose s'agita dans les buissons, la gamine resta tranquillement assise en tailleur pendant que son amie prit son courage pour aller voir, ses yeux azurent ne la quittèrent pas d'une seconde.


    ôôôô mon Dieuuu. !! UN RAAAAT !!

    La gamine grimaça elle en avait horreur de ces bêtes l'ex pirate. Elle détendit un peu sa jambe pour décocher sa dague fidèlement accroché à sa cuisse, héhé c'est que le Rat allait bientôt connaître le gout de sa fine lame qui siffla doucement en sortant de son petit fourreau.
    L'immonde créature s'avança doucement vers elle, héhé parfait ! Elle n'aura pas à la lancer.
    Mais... il avait une drôle de démarche pour un rat, le pas un peu maladroit et... çà couine un rat ?? Elle plissa des yeux mais... c'était pas un rat...c'était un petit chien certes vilain mais pas un rat.
    D'ailleurs ce chien, ce fils de chien et de sa chienne de mère s'approcha et osa mettre son museaux dégoûtant dans SON POT DE MIEL !!!!


    Tickle ? Maywy ! C’est Tickle !! Le rat…euh… le chien d’Élisabeth ! Qu’est ce que tu fais si loin de ton tapis du salon bleu ? Rhooo… Il faut pas s’éloigner de sa maison comme ça ! Elle est où Eli, hein Tickle… où elle est Eli ?

    Elle lâcha son pot qui roula sur le sol, ecoeuré par ce gâchis. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que Eleo le prit et le chouchoutait, lui, l’infâme animal ! La gamine toujours par terre les regarda avec de gros yeux ronds. HAN MAIS HAN !!!! Il a osééééé touché à son mielleuuuuhhhh à ellleuuuuuh !!!
    Déjà qu'elle ne l'a jamais aimé ce petit sac à puce sur pattes, toujours entrain de se dandiner, s'y croyant beaucoup avec sa face écrasée. Non mais qu'est ce qu'il faisait ici hein ? Non mais sans rire, il fait quoi ici en pleine nuit ?? La gamine fit le deuil de son miel, se leva doucement et rangea sa dague. Et commença à regarder autour d'elle... pas de signe de Eli, ni de ... c'était quoi déjà son nom à ce page là ? arf passons ... L'animal semblait s'être fait la belle.


    Elle s'étira et mit sa main devant sa bouche pour bailler.

    Fin de la balade Tickle ... on a qu'à le ramener à Eli, c'est sur notre route. Elle doit être morte d’inquiétude pour son pauvre.... petit... rat.

    Disait elle en esquissant un sourire, étant sur que son amie était quelque part au chaud dans son bureau ou chez elle, et non perdue quelque part à l'orée de la capitale...

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Elisabeth_courden
Je suis perdue au milieu de je sais pas quoi !... je me suis probablement cassée le bras et il faudrait encore que je cherche ce foutu clébard ? Alors là, non ! Non non non et non ! On aura décidément tout vu !... Aïeuh.

Quel étrange mélange de sentiment, la pauvre blonde hésitait entre la peur de mourir ici – elle craignait plus pour le petit être qui était bien au chaud en elle –, la peur de ne jamais plus revoir ceux qu’elle aimait parce que soit elle sera manger par les animaux qui rôdaient autour, soit on la retrouvera morte à cause des brigands qu’elle aura croisé, au choix. Sauf qu’elle voulait rentrer chez elle, taper sur Hubert parce que tout cela est de sa faute à lui, pleurer toutes les larmes de son corps parce que les hormones se jouaient beaucoup d’elle, attendre, travailler, faire le deuil de son chien probablement mort d’une drôle de façon … Et puis la forêt, c’est carrément flippant ! Encore plus la nuit ! Elle tourna plusieurs fois sur elle-même, cherchant un moyen de retrouver son chemin avant d’arrêter de tourner comme une idiote. Par là ! Let’s go ! Se tenant l’avant bras qui lui faisait du mal, elle marcha doucement, persuadée qu’elle ne s’était pas trompée de chemin, jusqu’à ce qu’elle entende, en écho :

Grrrrrrrrrrooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


ooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


oooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


aaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Elle s’arrêta net ; qu’est-ce que c’est c’beurdel ? Non, pitié ! Pas de monstre qui dévore les femmes enceintes. Elle ne voulait pas rencontrer de monstre, pas maintenant. Elle n’avait pas encore retrouvé son chemin pour courir jusqu’aux portes de la capitale et de s’enfermer chez elle à double tour, tout en se jurant de ne plus sortir la nuit. Et de paniquer à nouveau ; c’est vraiment pas une belle nuit, je vous le dis !

Aaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh !!!

Elle prit ses jambes à son cou et courut – toujours à la vitesse escargot – pour éviter de se faire manger tout cru ! Il ne manquerait plus que ça, tiens ! Non mais franchement, quelle idée de courir après un chien, la nuit, et en étant enceinte, hum ? Je vous le demande ! Un kilomètre à pied ; ça use, ça use. Un kilomètre à pied, ça use les souliers ! La jeune femme s’arrêta totalement, essoufflée. Elle n’avait pas couru mais marchait très rapidement en étant grosse, ça fatigue et ça essouffle vite ! Tout cela pour dire qu’elle avait marché très vite – vitesse tortue (déconnons pas. Les tortues peuvent courir très vite ! Sisi !) – mais cela avait largement suffit pour qu’elle manque d’oxygène – si vraiment, elle en manque un peu quand même ! S’appuyant contre un arbre, elle attendit de reprendre une respiration normale pour reprendre la route. Et pour couronner le tout, la petite « chose chérie » décida de montrer qu’elle existait. Évidemment, ça remue tellement ! C’est vachement le moment, n’empêche !

Ça va aller mon trésor. Maman va retrouver le chemin, on va aller se reposer, faire un groooooos dodo et … Gâteuse ? Absolument !

Mais ce qui l’empêcha de continuer dans ses paroles qui se voulaient rassurantes – en fait, la question qu’il faut se poser est « Qui essaie-t-elle de rassurer ? » –, c’est- plusieurs voix qu’elle entendit. Froncement de sourcils, elle écouta très attentivement et s’orienta vers les voix – peut-être que ces dernières l’aideront à rentrer chez elle ?


T’as vu tout c’qu’on a ? On d’viendra vite riche dans peu d’temps !
Woué baahhh … j’sais pas s’on va aller bin loin à deux, hein !
J’t’ai dit qu’i fallait solement attaquer les femmes ! Seunon, on s’rait bin trop vite chaos ! Pis, elles z’ont toujours blindées d’sous, d’bijoux, d…


Ohh la poisse ! Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’il s’agissait de deux brigands. Les yeux écarquillés, elle recula doucement, très doucement, sentant son cœur battre à vive allure. Très franchement, elle aurait préféré finir sa vie en se faisant manger par un affreux et moche animal que prisonnière – et victime, par la même occasion ! – de brigands pervers ! Et puis, elle pourrait négocier, puisqu’elle était un brin diplomate … sauf que les brigands, ça négocie pas ! Rho la poisse, sérieux ! Elle continua de reculer, ayant en tête de fuir … sa cacher ! Il fallait qu’elle se cache et …

* CRIIIIIIIIC *

… vite ?

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Hubert_

Bordel … si seulement j’avais su que la soirée se serait passée comme ça, jamais je n’aurai mis les pieds dans la taverne … euh non, dehors ! Ahhh la poisse ! Non mais vraiment ! Je savais qu’un jour, ce chien m’apporterait la poisse ! La preuve cette nuit ! Si « môsieur » n’avait pas piqué une crise – si, si, je vous jure ! Il fait tout plein de bêtises en plus de hurler à la moooort ! –, et bah … on serait resté à la maison sans problème ! Vous m’direz « c’est qu’un chien ! » mais ce chien, c’est un vrai p’tit c*on ! Après ma dispute avec la dame de Mesnay, j’étais revenu en ville pour aller chercher de l’aide quand par inadvertance – je me demande si je ne l’ai pas fait un peu exprès quand même ?! –, je suis passé devant la taverne de tout à l’heure ! Avec ou sans chien, ce clébard m’apporte la poisse, j’vous dis !

Heyyy hooo ! Hubeeeeeert ! Pur.. purquôôôa t’es parti comme un …
‘Peux pas ! Pas l’temps !
… un … un veeeeuuuleur ? R’viens un p’tiot peu, l’a pas fini l’tonneau !
Pas l’temps j’te diiiiiis ! J’dois alleee …
Mais arrête d’travailler deux s’condeeuh ! C’pire que de … d’l’esclavage, ça ! Alleeez !
T’veux ma mort ou qu…


Pendant que j’étais en train de riposter, tout plein d’copains – d’autres pages ou serviteurs (voire carrément des esclaves, hein ! Vivement l’abolition de l’esclavage, dans les siècles à v’nir !) voire même des non-serviteurs tout court ! – m’entrainaient avec eux dans la taverne. Une tournée générale fut demandée par l’un d’eux. Attablé sans que je puisse protester, je me retrouvais avec une belle chope de bière devant mon nez. Cède pas, cède pas, cède pas …

Hey Hubert ! Hey, hey !.. Huuuubeeeeert ! L’premier qui boit cul sec sa chope – et sans baver, hein parce que c’trop facile ça ! –, et bin, il paye pas la prochaine tuuuurnééee mais .. mais … Hééééé les gaaars !! C’est d’la triche, ça !

La note allait être sacrément salée, il ne me restait plus qu’à prier pour que je ne me retrouve pas avec des tournées à payer parce que là, j’risque très sérieusement d’être mis au pilori et j’suis sûûûr que dame Élisabeth le fera, un jour ! Si si, c’est une tortionnaire, elle est meuuuchante à ses heures ! Elle est … pouah non, j’arrête. Faudrait pas non plus pousser la bibine à dire qu’elle tabasse tout l’monde, hein ! Humm, c’est pas clair ce que je dis ? Désolé, pas clair pour moi non plus ! Bon alors, j’vous disais donc que j’avais gagné cette fois-ci mais le pire arrivait : toute la soirée, c’était le plus crétin de nous tous qui inventerait des concours à la c*on et seulement qui saoulerait sa fraise plus vite ! Ou plus précisément, celui qui tiendrait le plus longtemps à l’alcool sans être obligé de ramper …

Pendant que les chopes se remplissaient au fur et à mesure qu’on les vidait, les tonneaux, eux, furent viés. La preuve : un tonneau … deux tonneaux … trois … et quatre ? Quatre !! Pfffouuff .. imaginez-vous bien qu’entre temps, j’ai eu le droit d’entendre le fameux « C’est à boire à boire à boiiiireuh ! C’est à boire qu’il nous fauuuuuuuuuuuuut ! Ohohohohohhhhhhh ». Sauf qu’à la fin, quand même, avec tout ce que l’on avait bu, ça commençait sérieusement à nous laver l’estomac !...


J’en peux pluuuus … *hips* … vous croyez pas qu’on *hips* a un peu abus*hips*é ?
Noooo*hips*oooon ! Par contre, j’pense pas qu’ma femme apprécie totalement que j’reviende saoul pour la *hips* sixitième fois d’la chemaine !
Combien qu’t’as dit ?!


Et le soulard de me montrer ses deux mains – avec ses dix doigts en tout, ahahahahh !! – avant de partir dans un rire bête :

J’sais pas compter ! *hips* héhéhéhéé !
Hey ! Hey ! Hubert ! Hey dis … on s’refait *hips*un concours, hein dis ?!
Ah non ! J’va m’coucher ! J’suis crevé.
Méééééééé Hubeeeeeeeeert ! L’a pas fini l’tonnoohoops !
M’en fous, j’te dis ! Finissez-la sans moi !


Je sors de la taverne, avec beaucoup de mal parce que bon, se faire tenir la jambe comme ça, d’autant plus que j’étais un peu bourré, tu me diras que c’était pas évident de faire autrement, hein ? Bref, je disais que j’avais bien vu deux silhouettes au loin mais bon, je n’y avais pas prêté plus attention que ça. Ca parlait, ça parlait ! J’avais qu’une envie, c’était d’leur dire de la fermer parce que bon, y a des gens qui dorment et faut pas les réveiller, non plus, hein ! Sauf que ces silhouettes, elles s’approchaient de moi, un peu trop sauvagement, je trouve. Alors, tant pis, j’allais me défendre du mieux que j’pourrais, j’ai pas d’écus sur moi pis, les maréchaux de la ville viendraient les faire enfermer pour vagabondage, hein ? Hein c’est vrai que j’ai t’y pas raison ? Ahem. Je m’approche, à mon tour, de ces silhouettes quand je m’aperçois que c’est deux filles. Je plisse les yeux et qu’est-ce que je découvre là ? Une personne qui ressemble drôlement à la cousine de dame Élisabeth … Et plus elle se rapproche, plus je me dis que ça ne peut être qu’elle ! Furieux, pris d’une envie de lui cracher tout mon venin – tant que j’ai une excuse, je suis bourré, j’en profite ! –, je m’avançais vers elle à grandes enjambées et commençais à hurler d’la mort qui tue grave (si si, j’vous jure !) :

T’as t’y pas honte d’te balader *hips* comme ça dans la rue, hein ? T’as t’y pas pensé à la réputation qu’tu donnes à ma dame de Mesnay, hein hein hein ?! Pis pis, t’es qu’une *hips* sale garce ! T’fais toujours tes coups en d’ssous, tu t’prends p’tet pour Dieu mais moi j’te dis, t’es pas Dieu ! Na na na ! Sinon, tu f’rais tes coups en d’ssous *hips* pour que j’me fasse engueuler par dame Élisabeth ! T’es pareille qu’son clébard, là ! Son minable chien *hips* tout môôôche ! Ohhh ! Mais t’as t’y pas ramené un chien !

Je plisse les yeux, regardant droit dans les yeux globuleux du chien avant de m’exclamer, bêtement : C’bizarre, quand même ! Il ressemble étrangement à Tickle …

Puis, après un petit moment de réflexion, je m’exclamais, à nouveau, tout aussi bêtement : Mais … mais … si vous avez l’clébard … pourquoi qu’elle est pas là ?

Conclusion : où est notre maîtresse ?
Popotame
Débarrassant le pelage du pôvre Tickle de la poussière accumulée pendant son périple, elle occulta un peu Maywy, la laissant marmonner, affligée d’avoir perdue son précieux pot de miel dans son coin, seule ça passe toujours mieux à son avis, mais c’était son avis seulement avec un petit coup dans le nez…

Fin de la balade Tickle ... on a qu'à le ramener à Eli, c'est sur notre route. Elle doit être morte d’inquiétude pour son pauvre.... petit... rat.

Éléo relève la tête et sourit toujours en caressant le toutou à sa méméreuh… Euhm ! cousine !! Et essaie de se relever tant bien que mal, empêchée autant par le poids du chien, – oui oui, il faut pas croire c’est enrobé ces p’tites bêbêtes là, hein ! – que par ses jupes ce jour-là, trop encombrantes pour son état ! Une chose ! Très importante à retenir, ne jamais… jamais s’asseoir à même le sol quand on en a un petit coup dans le nez, si l’on veut garder une posture digne ! JA-MAIS !! Repoussant tout ce fatras sur le côté, elle se met à quatre pattes avant de regagner sa position préférée, celle de la race la plus évolué de l’espèce humanoïde, le deux pattes ! Bien comme il faut, sur ses deux pieds.

Puis elle jette un sourire à sa copine Maywy, et à Tickle…


On est prêts, je crois ! Allons rendre son… son… chien ? à Élisabeth. La pauvre, elle doit se faire un sang d’encre !

… qui attend, tout frétillant et jappant tout ce qu’il savait que la brune le porte ! Et fainéant par-dessus le marché ! Rhooo, vraiment ! Plus ils en ont, plus ils en veulent. Faisant mine de ne pas avoir compris le manège, elle farfouille dans son sac, sortant une cordelette… eh bàh oui ! ça peut toujours servir les cordelettes… La preuve ! Elle attache le chien ; non pas normalement comme cela se fait, par le collier mais Éléonore passe la corde sous les pattes avant de l’animal, sur le torse canin charpenté, lui imposant une démarche clopinament-grandiloquente, fait un nœud pour éviter qu’il ne s’échappe de nouveau, avant de se redresser !

Ça y est, cette fois c’est vraiment bon ! Allez mon pépère… Tu vas aller retrouver ta maman ! Imaginant sa cousine blonde, avec son ventre proéminent faisant les cents pas dans son salon, se rongeant les ongles jusqu’au poing ; ou autre possibilité, en train d’agonir de reproches et d’injures son malheureux personnel forcément responsables… TOUJOURS RESPONSABLE !!!

Elle soupire en arborant sa légendaire moue malicieuse et emboîte le pas à son amie, laissant cuver l’armoire à glace –tiens ! On l’avait oublié celui-là !-, cuver les litres de bibines ingurgitées… Direction l’antre du dragon blond ! Bien évidemment, tout ces gentils petits surnoms sont affectueux, n’allez pas imaginer qu’Éléonore n’aime pas sa cousine, vous feriez fausse route …

Bref ! Revenons à nos moutons.

Les deux demoiselles faisaient le chemin inverse, bavardant de tout, de rien enfin surtout de tout mais, la brunette s’interrogeant sur l’attitude qu’elle adopterait en rendant le chien parce que ce chien, pour Élisabeth, c’était pire que son bééébééé ! Mais après tout, ce n’était en aucun cas sa faute, s’il s’était fait la malle cette sale bête !


Dis May… Comment tu crois qu’elle va réagir Eli… ? J’espère qu’elle va pas nous accuser de kidnapping… nous faire accuser de trahison… ou nous claquer la porte au nez après avoir récupérer son… baissant les yeux sur le... Tickle... rr…chien !

Pfff… c’est complètement idiot de s’angoisser pour ça, je sais bien mais…


Elle plisse les yeux, dans la pénombre pour mieux voir au loin…

Rhaaa non… ça va pas recommencer ! Y en a encore un qui titube là-bas, regarde Maywy !
Pointant le doigt vers l’ivrogne, ne soupçonnant pas du tout le chien roux –là je l’accorde, c’est péjoratif !- d’Élisabeth. Elle s’accroche au bras de Maywenn, bàh oui elle n’était pas armée elle, tandis que sa copine, SI !!

Commençant à geindre, pas parce qu’elle avait peur juste parce qu’elle était fatiguée.


J’ai plus la force de courir, moi… Tu vas pouvoir te venger de tout à l’heure et lui faire la fête à ce poivrot !

Éléonore trésaille en voyant la silhouette s’avancer l’air hargneux vers elles. Et sans comprendre comment, ni pourquoi elle se fait agonir d’insultes.

T’as t’y pas honte d’te balader *hips* comme ça dans la rue, hein ? T’as t’y pas pensé à la réputation qu’tu donnes à ma dame de Mesnay, hein hein hein ?! Délestant un peu de son haleine fétide sous le nez d’Eléonore Pis pis, t’es qu’une *hips* sale garce ! Haussement de sourcils offusqués ! Elle ?Une garce ?Eh bàh on aura tout entendu… T’fais toujours tes coups en d’ssous, tu t’prends p’tet pour Dieu mais moi j’te dis, t’es pas Dieu ! Na na na ! Sinon, tu f’rais tes coups en d’ssous *hips* pour que j’me fasse engueuler par dame Élisabeth ! Euh… Elle a dû louper un épisode là, parce qu'elle comprend rien! Nada! T’es pareille qu’son clébard, là ! Son minable chien *hips* tout môôôche ! Ohhh ! Mais t’as t’y pas ramené un chien !

Honteuse autant qu’outrée d’être traitée de la sorte par ce rouquin malotru empestant la vinasse à 3 lieues… oui bon d’accord, sur ce point, elle n’avait pas grand-chose à dire, puisqu’elles aussi elles s’étaient misérablement saoulées, comme deux pochtronnes mais…. Là n’est pas la question !!

C’bizarre, quand même ! Il ressemble étrangement à Tickle …

Mais … mais … si vous avez l’clébard … pourquoi qu’elle est pas là ?

Eléonore rougit de la pointe de ses orteils jusqu’à la racine de ses cheveux, se mordant l’intérieur des joues de colère, serrant les poings comme une petite fille qui s’apprête à faire sa crise,ignorant les dernières questions du page roux ; trop obnubilée par ce qu’elle venait de se prendre en pleine figure Voilà que son poing atterri malencontreusement dans l’infâme face alambiquée, du Hubert, le misérable petit raclure de rouquin prétentieux de… -la suite est censurée !- depuis le temps que ça la démangait, tiens… Elle secoua la main en gémissant. Le chien se mit à aboyer, à japper et à sauter avec autant de grâce qu’une libellule qui vient de passer sous une roue de charrette, se joignant à la partie.

Il eut à peine le temps de se reculer, que Maywenn, animée par je ne sais trop quoi se jette sur Hubert et y va à coup de poing, à coup de pieds, enfin… difficile d’imaginer son amie aussi violente, elle regardait le spectacle avec quand même une ombre de douleur pour le page qui essuyait la correction de sa vie ! par une fille en plus ! han la honte ! ; la brune se tenait le poignet et retenant Tickle qui semblait avoir lui aussi quelques comptes à régler avec sa nounou.

Lorsque May se recula, elle réfléchissait aux propos d’Hubert qu’elle avait occulté sur le moment :


Mais oui c’est vrai ça ? Si elle n’est pas chez elle… Où elle est Eli ?

Là, ça y était pour de bon… Éléonore s’inquiétait !
_________________
Maywenn
    [ Les ennuis, c'est comme le papier toilette, on en tire un, il en vient dix. ]
      Woody Allen


    Les deux adorables et magnifiques jeunes femmes ainsi que ... la tâche du tableau, soit le chien, marchèrent tranquillement sur le chemin du retour, pensant déjà à rentrer dans leur petit chez eux, au chaud, à l'abris.
    Elle se voyait déjà rejoindre son angelot, qui doit commencer à s'inquiéter depuis le temps, peut être même était il contrarié ?
    La gamine sentit son petit coeur se comprimer. Oh oui, elle n'avait qu'une hâte c’était de le retrouver, de se glisser dans ses bras, l'endroit le plus doux qui soit. Elle pouvait déjà sentir sa main parcourir le long de sa longue chevelure, son souffle chaud sur sa peau, la douceur de ses lèvres sur les siennes, son fantastique coup de reins qui ...

    Dis May… Comment tu crois qu’elle va réagir Eli… ? J’espère qu’elle va pas nous accuser de kidnapping… nous faire accuser de trahison… ou nous claquer la porte au nez après avoir récupérer son... rr…chien !
    Pfff… c’est complètement idiot de s’angoisser pour ça, je sais bien mais…


    Les mains dans les poches de ses braies, elle imagina la scène des retrouvailles canin-belette...

    De kidnapping ? Elle sait que j'ai cette chose en horreur... Et que j'aurai mille fois préféré le jeter au milieu de la mer.
    Je pense qu'au contraire, lui rendre, est la preuve ultime de notre amitié.


    Dit elle avant d'esquisser un sourire amusée.
    Et c'est ainsi que nos trois héros d'un soir marchèrent heureux et eurent beaucoup...d'emmerdes


    Rhaaa non… ça va pas recommencer ! Y en a encore un qui titube là-bas, regarde Maywy !
    J’ai plus la force de courir, moi… Tu vas pouvoir te venger de tout à l’heure et lui faire la fête à ce poivrot !


    La gamine regarda vers la silhouette et un large sourire sardonique et carnassier s'esquissa sur sa petite bouille de petite fée. Elle mit son bras gauche devant Eleo, une façon de lui dire sans lui dire de rester derrière elle. Sa main droite resta non loin de sa cuisse pour prendre au besoin possession de sa dague fétiche. Elle était prête à en découdre avec l'inconnu !!!
    Mais....l'inconnu ne l'était pas pour Eleo. La petite Teigne écouta l'individu, tentant de comprendre qui était cet ivrogne roux. Au fur et à mesure que le flux de cette diarrhée de mot s'écoula de la bouche du rouquin, la gamine était piqué à vif, elle ouvrit grand les yeux, son sang ne fit qu'un tour, comment osait il ?? Traiter ainsi son AMIE !!!
    Mais son Amie, si sage d'habitude...lui en colla une, surement peu habitué à filer des beignes la pauvre chérie se fit mal.
    Cependant, dans la tête de la gamine c'était le visage du page qui allait à l'encontre du point de la Eleo, et donc, c'est lui qui lui avait fait mal ! Il en fallait pas plus pour animer sa rage et de lui apprendre la vie à cet insolent notoire !


    Quelques coups de paumes, un coup de coude et un coup de pied à l'arrière d'un genou suffirent pour faire agenouiller le page. Elle s’apprêta à le frapper au côte quand elle entendit Eleo...

    Mais oui c’est vrai ça ? Si elle n’est pas chez elle… Où elle est Eli ?


    Elle s’arrêta dans son élan. Posa le pied au sol. Et cogita un instant..
    Puis elle regarda le page agenouillé et plié en deux.


    Reprenons dans l'ordre.

    Disait elle dans un grand calme. Avant d'attraper le page par les cheveux pour le redresser.

    D'abord, tu vas présenter tes excuses à Mademoiselle Eleonore.
    Ensuite, tu vas nous dire où et quand tu as vu Elisabeth pour la dernière fois.

    Elle s'accroupie lentement tout en le maintenant fermement, elle posa un regard lourd et inquiétant sur lui. Son visage était placide et fermé et elle ajouta d'une voix lente et glaçante...

    Je te conseille de ne pas faire perdre mon temps. Je ne suis vraiment mais vraiment pas d'humeur.

    Autant vous dire, qu'il était mieux pour lui de coopérer...


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