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[rp]Retour à la case départ... ou le "JE" pars en sucette...

Vera.
[Rp open pour la petite histoire nos poupées écopent de 45 jours de séjour forcé à Tulle , ayez pitié de nous. signé jd V.]


[ Limoges : Une routine qui commence à s'installer attention danger!]


Trois mois que je me suis installée à Limoges.
Décidément j’ai eu un coup de cœur pour la capitale, j’en ai oublié les retraites spirituelles. J’ai oublié ma cupidité ainsi que mes achats compulsifs de bois, de vêtements. J’ai oublié ce qu’était l’ennui. Terminé la vie d’ermite à Tulle, voila que je suis un peu plus vivante, plus présente, plus réveillée, jamais plus je ne me ferais prendre au piège de rester enfermée dans une ville trop calme. C’est à quoi je pense, je suis persuadée que la capitale gardera son dynamisme, tant que le beau monde et le pas beau sort encore. Un monde de rousses (oui baronne Jo, Mahelya, Victoria et j’en passe), de bière, de gens fous et impulsifs (Eléa et Catherine), de gens très sage et discret (Victoire et ses 1001 chopines), un monde de gosse , par ce que dans la capitale il y a de la vie et les enfants de la noblesse se bousculent aux portillons des tavernes (Jade Lucie, Aby et sa sœurette, Miel (peste qui se cache aussi), et tant d’autres). J’en aurais fait des rencontres à Limoges décidément, certaines m’ont plus marqué que d’autres, petite pensée à la liste de proie que j’ai en tête, futur époux de moi (Zebulon, Arsène, Jokass et j’en passe)…

Oui, par ce que depuis quelques semaines, la recherche de l’époux « monopolise » toute ma personne. Si bien, que quand on me demande ce que je fabrique à Limoges, je me tourne les pouces et répond d’un air niais « je cherche l’époux du dimanche », on me répond souvent « ah ? Par ce que vous en avez un pour chaque jour ? » et là ces pauvres gens curieux, se retrouvent prisonnier d’une longue conversation qui peut prendre une journée, où je blablate et je vide mon sac à rêve d’enfance, me marier «pour » faire 14 enfants et former une équipe de Soule digne de ce nom, s’en suit souvent des questionnements louches des gens « oui et l’amour ? Vous ne cherchez pas l’amour ? » , là s’en suit une autre longue conversation où je dois expliquer que l’amour je m’en fiche un peu, mes aïeux s’en foutaient aussi, pour fonder une équipe de Soule légitime devant le Très Haut, pas besoin d’avoir d’amour blabla. Bizarrement , le curieux ou la curieuse avec qui je tiens ce genre de conversation, prend l’air terrifié et se sauve, prétextant qu’il doit aller manger, ou qu’il doit aller trouver l’amour, ou bien qu’il a une douleur qui irradie tout son corps donc il doit aller voir un docteur ou les latrines…Bref, j’ai compris que ma vie était à chier.
Alors j’attendais à Limoges.
J’attendais inexorablement que le monde change ?Ou pas.

La baronne m’a proposé de suivre sa cour au Berry, petite virée qui m’aurait bien plue, elle veut rapatrier son frère qui est prisonnier d’un bordel. Une histoire très louche aussi, de toute manière, j’aime bien la Johanara par ce qu’elle est louche aussi. Malheureusement elle m’annonça qu’elle allait dans la foulée retrouver son fils Alexander et sa futur bru. Réflexion faite, je vais éviter d’y aller au Berry. L’incompatibilité d’humeur entre moi et ces gens était trop violente pour moi, alors je m’écrase un peu. Il ne s’agissait pas de mettre mon humeur ou celle du joyeux convois à mal. Possible que l’avenir me réserve un autre voyage avec la baronne, où je suis persuadée que l’amusement est au rendez-vous.

J’ai prévenu que j’attendrais son retour avec impatience sagement à Limoges. Parfois je prévois des choses, mais le destin m’en réserve d’autres plus ou moins intéressante.

Limoges sans la baronne et sa suite, risque d'être un peu changée malgré la présence des autres.
La peur de retourner dans mon mutisme, de redevenir asociale me travaille un peu. Si je redevenais ermite? J'en grimace juste à y penser.


[Je devais rester sagement à Limoges, quand soudain ...]

Missive qui arrive, lecture rapide, je souris amusée, j’avais dit que j’attendrais à Limoges ?
Bien non. Petite entrevue avec Nath vingt cinquième du nom ; l’auvergnat qui squatte la capitale depuis plus de deux mois.

Un « ami » qui me veut du bien lui, je ne sais pas pourquoi, mais il se soucie toujours de mon occupation. Les gens en général quand ils se rencontrent ils se disent « bonjour. » ensuite « comment allez vous ? », lui non, c’est « b’jour » puis « vous faites quoi Véra ? » Il est évident que lui ai déjà raconté mon histoire d’époux, de 14 gosses, je lui ai même proposé l’offre mariage et moult enfant , mais il a refusé poliment. Sympa le Nath !
Alors pour changer de discussion avant je répondais « je veux conquerir le monde » il tente souvent de corriger mon expression, mais j’y tiens à mon « conquérir », mais aujourd’hui je suis plus sérieuse (oui), je lui dis la vérité « je glandouille comme vous Nath ».
C’est là qu’il me propose de changer un peu la routine, une petite virée à Aurillac pour récupérer ses affaires.
J’ai les mirettes qui brillent, pourquoi pas !
Anantée sera certainement de la partie ? En plus elle a un cheval !


- On part ce soir, vous avez une charrette ?

- Humpf ce soir ? …. Je peux pas.
- Tant pis j’irai sans vous.
- Han non non… attendez demain, j’ai ma charrette !

Je cherche des arguments pour le retenir.
Difficile d’en trouver. Je réfléchis.


-Nath ! Vous n’avez pas de cheval.
-J’y vais à pied.
-Humpf J’ai un cheval ! Attendez moi, juste pour vous je vais trouver un cheval, ça ira plus vite avec un cheval!

C’est ainsi que je me suis retrouvée quelques heures plus tard dans une écurie, de gens nobles. Je ne sais pas qui d’ailleurs, mais bon, je m’en fiche, j’ai promis à Nath d’avoir un cheval.
Je regarde un peu autour de moi, en panique, montée d’adrénaline oblige. Voila que me retrouve à voler une bête de course. Carotte qui titille les naseaux, puis hop hop hop direction sortie de Limoges. Petite missive expresse envoyée à Nath.


Citation:
    « Nath,
    J’ai le cheval. Je suis à la sortie de la ville on fonce !

    Véra Aurore Yvette de La Boulangerie.
    »



Il fallait bien laisser la dédicace à Nath, lui qui m'a baptisé Aurore Yvette.
De la Boulangerie ça vient de la comtesse Antonia. Avant c'était Véra sans Nom, mais ça c'était avant.

Dans la foulée j’ai complètement zappé la charrette.

Après plusieurs galops, nous voila arrivé à Tulle.
La ville morte que j’ai quitté il y a peu.
Nostalgie qui me vient quand je passe devant ma boulangerie en ruine. J’en verse même une larme.

Haussement d’épaule s’en suit, je suis bien mieux à Limoges, pauvre mais bien!


-C'te ville est toujours aussi morte.
-Oui, de toute façon on ne s’éternise pas. On fait un rapide aller/retour à Aurillac, on part ce soir.
- Non. J’suis encore un peu listé en Auvergne hein.

[suite les Malheurs de Nath La poisse ou comment Véra a voulu faire sa kamikaze.]
Nath.
Étrange comté que le Limousin. Plutôt accueillant aux premiers abords, il avait fini par dévoiler à Nath son lot de surprises (et souvent de mauvaises). Entre des douaniers des plus zélés, son échec aux élections et le procès qui avait suivi, le jeune homme avait eu quelques ennuis. Mais après près de dix mois passés dans le Bourbonnais- Auvergne, et tout particulièrement à Aurillac, il était plus ou moins immunisé. Contraint après quelques petits ennuis avec des Auvergnats influents et prêts à tout pour arriver à leurs fins de quitter le duché voisin du Limousin pour de nombreuses semaines, c'est tout naturellement que Nath avait trouvé refuge à Tulle tout d'abord.

Il y était arrivé en pleine nuit, encombré comme rarement et une charrette entière de bois à ses basques. Sur le moment le barbu n'avait pas fait attention au silence de plomb qui enveloppait le village, trop occupé à chercher un coin tranquille où pioncer sans que ses précieux boisseaux ne disparaissent. Et cette nuit, qui n'avait pour ainsi dire pas été le moment le plus glorieux de sa vie de..d'honnête marchand, n'avait en fait été qu'une introduction aux jours suivants.

Tulle. Une ville... Pouvait-on seulement appeler ça une ville ? Ce terme n'incluait-il pas une certaine notion de vie, de dynamisme ? Mais accordons aux Tullistes, déjà bien mal lotis, le bénéfice du doute. Tulle donc. Une ville où l'on avait sans aucun doute plus de chance de tomber sur un rat crevé, ou autre charmant compagnon, en taverne, que sur un être humain. Et le jour où un homme avait franchi le pas de la porte, trouvant Nath désespéré, il avait fallu que ce soit un bon gros boulet. Mais dans le genre boulet hors-catégorie. Et comme tout individu au petit cerveau et au gros ego, ce Tulliste, qui à lui seul détruisait la petite parcelle d'honneur que ses co-citadins avaient conservée, s'illustrait tout particulièrement avec les femmes. Sa "tactique" ? Promettre une choppe à la femme en question, ainsi l'emmener jusqu'à sa propre taverne, puis une fois loin des rares réveillés de Tulle, l'accabler de compliments mielleux et autres mots doux douteux afin de la faire céder, ce qui, vous l'avez deviné, n'avait (pratiquement ?) jamais marché.

Dans un souci de rassurage (eh oui, des mois aux côtés de Vera, ça laisse des traces) de nos lecteurs, recevez l'assurance que Leo...le boulet n'avait jamais pris pour cible Nath. Pas que ce dernier trouve absolument ignoble ce genre de moeurs (au contraire, il appréciait la liberté que prenaient les couples de femmes tullistes), non. Seulement, suivre un individu pareil dans l'entrepôt immonde qui lui servait de taverne, ça, jamais !

Bien heureusement, certains Tullistes relevaient le niveau. Anantee, ou encore Vera étaient de ceux là. Et c'est ainsi que le jeune vagabond s'était retrouvé à Limoges, ville qui n'avait avec Tulle en commun que le Comté. Animée et grouillante de monde, la capitale du Limousin était apparue comme une délivrance pour Nath, qui venait tout de même de passer presqu'un an dans les deux villes les plus mortes du Royaume.
Le barbu y avait rencontré de nombreuses personnes, s'était mis à dos une bonne partie d'entre elles, et n'était que rarement d'accord avec les autres, mais il revivait. Son amour des voyages, si longtemps réfréné, avait enfin pu être satisfait. Ça n'était pas le tour du monde connu, mais quelques jours sur les chemins en escorte de la CaC étaient autant de moments miraculeux pour Nath pour qui l'immobilisme forcé des derniers mois avait été une véritable torture.

La vie menait tranquillement son train, et la monotonie ambiante n'était brisée que par quelques évènements rares : sa mésaventure aux élections comtale, son passage au tribunal, les quinze mille écus rendus dans de bien malheureuses circonstances à la Baronne, deux ou trois débats enflammés avec Victoire... L'envie d'arpenter les chemins le reprenait. Il fallait qu'il bouge d'ici.

Durant plusieurs semaines, il avait mis à profit les arbres limougeauds, et s'était constitué une belle réserve de bois. Pour le revendre, Tulle. 'Pas qu'il mourrait d'envie d'y retourner, mais c'était un bon point de départ. Et le marché n'y était pas engorgé de boisseaux moisis.

Un rapide mot à Vera, qui devait elle aussi commencer à se lasser de chercher le mari qu'elle ne trouvait pas, et hop, direction Tulle ! Sauf que Vera n'avait pas suivi. Et qu'elle avait eu le toupet de lui envoyer une lettre triste et larmoyante pour le supplier de la prendre avec lui. Demi-tour, Limoges, quelques heures seulement après l'avoir quittée. Le soir même, la (très) petite troupe repartait.


Vera, dites à vot' foutu estomac d'arrêter d'gargouiller comme ça, j'ai l'impression qu'on est trois.

Joli sourire de la brune. Ils étaient trois. Nath, Vera et leur gosse surprise (nan j'déconne). Nath, Vera, et un cheval, amené sans que Nath ne s'en soit rendu compte (bel exemple d'exploit Veratique). Bon d'accord elle l'avait prévenu au moins cinq fois, mais quand elle vous dit quelque chose la Vera, y'a plus de chance que ce soit un mensonge destiné à vous convaincre de la marier ou de lui offrir à boire qu'autre chose !

'Tain, voyager avec un bourrin, c'pas un truc de noble ça ? Allez pas raconter qu'j'ai fait ça hein... J'ai une réputation moi !

Tulle, quelques jours d'arrêt (en tous cas c'est ce qui était prévu).
Vera.
[Aurillac c'est juste à quelques galops de là , ça passera ou cassera hein?]

'Tain, voyager avec un bourrin, c'pas un truc de noble ça ? Allez pas raconter qu'j'ai fait ça hein... J'ai une réputation moi !

Réflexion faite, il est drôlement peureux le Nath!
Moi qui cherche le courage en lui, moi qui rêve d'aventures faute de pouvoir mettre la main dans l'époux parfait qui ferait le père de mes 14 enfants...
Je rêve d'aventures oui....de routes, parsemées de chance et peut-être aussi de poisse ...mais bon je veux de la chance...
Alors quand j'ai emprunté le cheval c'était pour gagner la "confiance"? Humpf l'intérêt d'un Nath qui refusait de m'attendre à Limoges.
Je suis tentée de le taquiner, oui si demain on met en procès pour vol de "cheval", je dirais que c'est "Nath" ce n'est pas moi.
Le souci c'est que mon profil est assez louche dans le Limousin. Je suis un peu vagabonde depuis que j'ai tout brûlé à Tulle, ni échoppe, ni champs.Aucune attache. Je regarde Dada par ce qu'il a un nom l'étalon.
Pis le Nath il est sympa quoi, lui faire porter le chapeau ça serait pas très pieux de ma part.


--Évitez donc de dire que Dada il est bourrin, risquerait de prendre la mouche et de nous laisser en plan hein!

Je suis vachement attentionnée avec mon nouveau bestiau, c'est vrai que d'allure on dirait que je suis noble hinhin, pas la couronne qui fait "le blason", c'est l'cheval! Oui bon je me perds un peu.


-Votre réputation sera sauve...hein...J'crois que personne ne m'a vu emprunter Dada...euh j'ai un doute mais enfin...Nath, pensez que j'risque de me faire pendre ou couper le bras droit si on me fout en justice?..

Le barbu a réussi à me faire peur. Je regarde mon Dada du coin de l'oeil, humpf mince si je me fais pendre pour un cheval!

Je dois me rassurer tout de suite , ma conscience commence à me jouer des tours.


-Je vais le rendre ....hein ...c'est pas comme si je l'ai volé. Je l'ai emprunté sans le consentement des propriétaires, par ce que je n'avais pas le temps tout ça , tout ça ...je ne suis pas une voleuse moi...hein...oui...je suis sympa..*hips*

Je m'auto-justifie déjà , ça craint du boudin. Détournement de la conversation, oublié le cheval, songer à la rigolade, et au voyage , Aurillac et Nath le banni. Trouver le moyen de passer sans se faire remarquer.

- Bernadotte il est gentil. Il nous laissera passer hein. Je suis déjà allée plusieurs fois à Aurillac, je n'ai jamais eu de soucis...moi.
- Véra vous, moi Bernadotte m'en veut...on attend... je suis banni 3 mois . Le 29 ça sera bon.
-Han! Mais nous sommes que le 13 janvier hein!!! Nous n'allons pas attendre ici tout ce temps, j'vais crever !
- mais non Véra.
-J'écris à Bernadotte? puis ça se trouve il vous a oublié hein?
ou bien han j'ai une idée ....faites votre Nathalie travestissez vous allez faites mon amiE hinhin.
-nan.
- Nath...sincèrement, je vous aime. Je veux dire euh-....humpf...enfin hein...euh je vous apprécie, mais de là à rester tout ce temps à Tulle à attendre avec vous... c'est simple c'est "non".
- Anantee viendra sans doute.
-humpf...oui mais ...il faut attendre. Vrai qu'elle refuserait de partir avec nous avant elle.
-Oui.
-Z'êtes pleutre quand même quoi...sérieux. On pourrait foncer...on verra bien ce qui arrivera.
-Véra? 45 jours ici?
-Non. Jamais. Point possible. Bon Nath...écoutez n'aura qu'à tenter l'changement d'nom....vous vous faites passer pour un autre Nath voyez? y'a que cette solution...ou bien vous vous travestissez...
-On attend un peu.
-Arf, pleutre j'savais que z'étiez pleutre !

Il râle un peu, oui disons que quand je me mets en mode chieuse je ne le fais pas à moitié. On dirait que mes provocations font mouche, il va finir par céder? Il va se travestir? Se mettre en mode Nathalie pour mon plaisir, que je me marre un peu.


-d'accord.
-hinhin! Vous voulez une houppelande ? ah ah ah Nathalie!

Je fouille déjà dans mes affaires à la recherche de la garde robe pour Nathalie. Si en plus pendant mon escapade je m'amuse à pouponner Nath comme une fillette, c'est sûr ça va être l'éclate!
Comment ça que je suis tordue, louche? Mais non m'enfin, chacun s'amuse comme il peut.


-Non non, d'accord pour le changement de nom.

Je lâche le sac, légère déception sur le coup. Je jouerais à la poupée une autre fois avec Nath, en attendant il veut changer de nom.

-Chouette! Vous êtes parfait! On va foncer ça passe ou ça casse hinhin! Qui ne tente rien n'a rien, pis ça se trouve qu'après demain on sera déjà sur les routes de Rodez et tout ...han c'est magnifique, merveilleux.

Je le sens que le barbu n'est pas trop confiant, pourtant il suit mes pas, Dada est de la sortie. La chevauchée est lancée. Je rêve déjà de gloire, d'aventure, de vin et de bière fraiche, j'oublie peu à peu mon rêve d'équipe de soule. J'ai hâte de quitter Tulle et de ne plus la revoir pendant un bout de temps.

[...]


[Suite: le passage à la douane en Auvergne c'est musclé!]
Nath.
Tulle. Toujours aussi chiant, toujours aussi morte. Et pourtant, quoiqu'il arrive, Nath finissait par s'y retrouver. Y'avait un type là-haut qui devait pas l'aimer, le barbu. Même un rat mort en taverne ç'aurait été trop demander cette fois-ci. A se demander à quoi elles servaient ces foutues auberges. Heureusement qu'un beau jour quelqu'un avait eu l'idée d'inventer la lettre. C'était pas un grand écrivain le Nath, mais à Tulle il passait ses journées à pondre des messages à tous ceux qui étaient plus ou moins susceptibles de lui proposer quelque chose de constructif. Ou quelque chose de destructif, c'était plutôt ça l'ambiance.

Et Vera viendrait avec. Bon, déjà elle était d'accord pour le suivre, et ça aidait pas mal. Mais de toutes façons, elle passait ses journées à se plaindre et à se morfondre. A l'écouter, Tulle était le pire endroit où elle aurait pu se retrouver. C'est sûr qu'c'était pas la folie, mais tout de même... Elle y avait passé une bonne partie de sa vie à cuire du pain, et sans broncher. Et là, tout à coup, chaque minute y était une minute de souffrance. Leurs discussions tournaient d'ailleurs pas mal en rond.


-Nath, c'est quand qu'on se tire ?
-Bientôt Vera, bientôt. Mais ç'aurait pu être pire hein. Z'auriez pu vous r'trouver dans l'BA...

Et c'était en général là que Nath se plongeait dans une intense comparaison mentale entre Aurillac et Tulle. Pour à chaque fois arriver plus ou moins aux mêmes conclusions. Tulle et Aurillac joutaient dans la même catégorie niveau chiantise. Une catégorie probablement créée pour elles au passage.

Ceci dit, et redit toutes les heures, tous les jours, le surprenant duo avait envie de se tailler. Mais en beauté. Et puis Nath en avait marre de superviser la recherche de mari de Vera. Déjà que l'idée d'un mariage le repoussait pas mal, en entendre parler tout au long de la journée commençait à l'irriter sérieusement. Alors le vagabond avait ficelé un joli plan, un bel itinéraire, des lieux de rencontre, de l'action... Tout était prêt. Jamais voyage Nathial n'avait été aussi minutieusement préparé.

A vrai dire, un seul petit détail le tracassait. Avant de se lancer à corps perdu sur les routes du Royaume, il devait retourner à Aurillac récupérer les affaires qu'il y avait laissées, dans la précipitation du départ. Rien de bien insurmontable à première vue. Seulement, il avait été banni du BA pas moins de trois mois, période qui touchait à son terme, mais qui n'était pas totalement révolue. Et pas question d'attendre la fin officielle, une ou deux semaines supplémentaires. Encore un ou deux jours à entendre parler de mariage dans une taverne encore moins fréquentée que la paroisse du coin et il imploserait. 'fallait partir sur le champ.

Ils avaient choisi la technique du changement de nom. A vrai dire, il n'y croyait qu'à moitié. Son procès auvergnat avait été public, et plusieurs personnalités de la prévôté y avaient assisté. Autant essayer de cacher le roi à Angers * . Ils devraient être discrets, peut-être passer en rampant, en creusant un tunnel ou en sautant au-dessus de l'armée auvergnate (avec un peu d'élan je vous l'accorde), mais avec Vera et la mule centenaire qui lui servait de pur-sang, ça s'annonçait compliqué.

Ils partirent assez tôt. L'objectif était d'arriver aux portes d'Aurillac de nuit. Quoique, la nuit, chaque brindille malencontreusement piétinée était aussi discrète que l'EA était honnête. Mais bon, c'était pas comme si en journée Aurillac était très animée. A la lumière du soleil ou à celle de torches, ils allaient devoir ruser.

Le début du voyage était plutôt serein. La discussion allait bon train, avec pour sujet principal la constitution de la future équipe de soule que comptait montait Vera, pour changer. Peu voir pas de voyageur croisé, et à la grande surprise de Nath, la glorieuse monture tenait encore debout. Les heures et les lieues défilaient et le petit groupe arriva comme prévu à proximité d'Aurillac à la tombée de la nuit.

Se faisant discrets, au cas où l'armée auvergnate aurait décidé de s'avancer dans la forêt, ils progressaient peu à peu, tentant de repérer l'ennemi du jour. Mais, au détour d'un chemin, ils tombèrent nez à nez avec une calèche à l'arrêt. Une opportunité en or, sans aucun doute, comme ils n'en auraient pas deux ce soir là. S'ils réussissaient à se mêler aux voyageurs du charmant carrosse, leur passage serait bien plus simple. Au milieu des bourgeois ils ne seraient surement pas vus par les soldats.

Sans plus attendre, les deux clandestins sortirent du léger fossé où ils s'étaient grossièrement dissimulés, et comme si de rien n'était, se dirigèrent à pas léger vers ceux qui devraient leur servir de laissez-passer. Tout bien réfléchi, Nath laisserait la parole à Vera. Une femme, même Vera (!), inspirerait toujours plus confiance à ses interlocuteurs qu'un barbu de noir vêtu.





* Si, à la lecture de cette phrase, vous avez le profond et louable sentiment que Nath ne se prend pas pour du purin, sachez que vous êtes dans le juste.
Vera.
[La calèche du bonheur dans la cambrousse entre le Limousin et l'Auvergne: Sieur Paul du Lac voulez vous m'épouser?]


Cambrousse entre l'Auvergne et le Limousin.
Voila on a fait un peu de chemin, d'ailleurs je ne cesse de demander à Nath "c'est quand qu'on arrive?".
Blasée d'avoir le gosier à sec, la soif d'alcool est grande comme d'habitude.
Mais je suis en route, hors de question de me laisser aller dans l'ivresse non.
Je dois être sobre, dans toutes mes capacités pour le grand passage des douanes tout ça.
Le barbu est de bonne compagnie, mais il est silencieux, et de loin j'ai l'impression que je suis un moulin à parole. Hum même que c'est vrai que quand on me met sur la position "Play" on cherche la touche "pause".


POUCE. Je suis fatiguée, on fait une HALTE!
Sympa une calèche est stationnée non loin de nous, rapidement le Nath me donne un plan. Ces gens nous serviront de laisser passer.
Seul souci c'est qu'à jouer à pile ou face c'est à moi d'aller faire le premier pas.
Alors quel rôle vais-je endosser?
La jeune femme perdue en pleine forêt, à la recherche de quelqu'un pour l'aiguiller? Non ça ne marchera pas il y a Nath...
Pis mince il aurait pu faire l'effort de se raser la barbe quoi ! Il fait louche. Nul besoin de réfléchir, il est l'heure de réagir, alors vite je m'avance ...


-Oyez du voyages, j'vous prie d'm'excuser , j'suis Véra Aurore Yvette d'La Boulangerie, je suis en voyage avec mon cousin et notre monture s'est foulée la patte pauvre d'elle ! Nous sommes aussi perdu, nous cherchons à nous rendre à Aurillac. Puissiez-vous avoir pitié de nous, c'est qu'il fait nuit, pis que nous ne sommes que de humbles voyageurs, qui ont peur de la nuit et des bandits.

J'enchaine mes phrases, avec un ton que je sais bien utiliser. Celui qui frôle le drame, usant de ma facilité à larmoyer voila que je pleure même. Mon jeu est brillant, tel qu'un des hommes de la calèche se dépêche d'ouvrir la porte pour nous laisser prendre place tranquillement.
Je fais un petit clin d'oeil à Nath, genre "oui nous sommes sauvé, ah dans ce convoi on ne risque rien!
"

- Nous nous dirigeons vers Aurillac , nous ferons route ensemble dame Véra Aurore Yvette, messire enchantée.

-humpf lui c'est Nath!
- Paul du Lac, ravi, je voyage avec ma sœur et son époux et mes deux nièces.
-C'est bien plus rassurant de voyager en groupe sieur Paul, hum dites-moi donc votre épouse est restée par chez vous?Ah les demoiselles z'êtes bien frusquées, j'adore vos houppelandes , vous avez vu ma cape? L'est belle hein, c'est un tisserand de Limoges qui l'a confectionné !

*les demoiselles gloussent on dirait que mon compliment fait mouche, en même temps c'est l'Paul qui m'intéresse , l'est où donc sa dame hinhin. J'en oublie même que Nath est avec moi, il est silencieux, ahlalala quel asocial il fait lui !*

- Je suis veuf, mon épouse est aux cieux, Paix à son âme.
-Oups. Quel malheur!

*petit coup de coude à Nath, pis messe basse oblige*
-hinhin, je crois que ce voyage est bon! Je crois que j'ai le futur époux du dimanche prochain hinhin! ça ferait beau hein Véra Aurore Yvette Du Lac? hein?

Je souris gentiment aux autres co-voyageurs.


- Dame Véra Aurore Yvette, votre cape est magnifique. Dites Père, on pourrait passer par Limoges au retour? Je veux la même cape. Dame Véra Aurore Yvette , qui est donc le tisserand?

-Damoiselle Véra ! Bien, tout de suite là je n'ai plus que le prénom de votre oncle en tête Paul c'est beau !
*comment ça j'abuse? J'ai quand même 25 printemps, faut que je commence à passer la vitesse supérieur. Si non l'hiver prochain je serais toujours pas mariée!
Petit coup d'oeil à Nath, que je trouve bizarrement trop silencieux, mes mirettes se dirigent vers ses mains et là, je pâlis. Le bougre il est en train de faire les fouilles de la donzelle!*


- AH QUELLE BELLE SOIRÉE DE PLEINE LUNE QUE VOILA! Mes demoiselles faisons un voeux , que le futur époux tombe des cieux et qu'Aurillac soit la ville du bonheur pour vous et moi!

* Tentative de détourner l'attention de ces dames et du Paul en question*
Nath.
___Ouh les bons gros bourgeois. Des bourgeois de classe internationale là, peut-être même des nobles ! Du nobliaud ! Enfin ! Voilà des mois que le Nath n'avait pas eu l'occasion de taper dans de la petite noblesse, discrétion oblige. Et là, une jolie brochette de nantis, tous plus niais les uns que les autres. L'occasion était trop belle.

-Oyez du voyages, j'vous prie d'm'excuser , j'suis Véra Aurore Yvette d'La Boulangerie, je suis en voyage avec mon cousin et notre monture s'est foulée la patte pauvre d'elle ! Nous sommes aussi perdu, nous cherchons à nous rendre à Aurillac. Puissiez-vous avoir pitié de nous, c'est qu'il fait nuit, pis que nous ne sommes que de humbles voyageurs, qui ont peur de la nuit et des bandits.

___Pas mal. Vera avait du potentiel quand elle s'y mettait. Le problème, c'est qu'elle ne s'y mettait que rarement. Quand y'avait un mari ou une pinte au bout pour la motiver en général. D'ailleurs c'était étonnant qu'elle se donne à ce point là sur le coup. Elle devait surement avoir encore une idée machiavélique derrière la tête. Mais peu importe. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le duo d'humbles voyageurs s'était retrouvé dans la calèche. Deux hommes et trois femmes. Cinq privilégiés. Des aristocrates que Nath se faisait un plaisir d'imaginer en train de se rouler dans leur graisse et leur or, entre deux soirées passées à se morfondre sur leur sort, ces pauvres chous nés avec un seul château et seulement trois domaines.

___Vera avait eu la bonne idée d'entamer la conversation. Oh ! Elle louchait sur le nobliaud ! Quand j'vous disais qu'elle avait quelque chose derrière la tête... Le bon dans tout ça c'était qu'tous les voyageurs étaient obnubilés par la brune, et que Nath aurait pu gueuler de toutes ses forces qu'ils n'auraient pas tourné la tête. Le vagabond avait donc quelques poignées de minutes pour faire son marché avant d'arriver à Aurillac. Il fallait se mettre au travail sans tarder.
Il commencerait par les donzelles. Z'avaient toujours des tas de bijoux et autres bibelots ces bestioles. C'est donc en toute discrétion que Nath commençait à parcourir les poches d'une des deux jeunettes. Une bourse et deux breloques. Un bon début, et la seigneurette ne s'était aperçue de rien. Au tour de l'autre maintenant. Sa soeur, sa cousine ou sa grande-tante, il s'en tapait pas mal, du moment que ses poches étaient garnies. Les doigts de Nath s'infiltraient comme si de rien n'était dans le tissu, dans chaque fente, chaque pliure. Il avait quelque peu perdu la main, mais ce genre de choses ne s'oubliaient pas. Tout comme les salopiauds avec qui ils partageaient la calèche n'oublieraient jamais d'exploiter toujours plus de monde pour s'acheter d'autres hectares. Pas de bourse chez celle-ci, même dans la doublure, et à peine de quoi acheter trois miches de pain niveau bijoux. Le butin était maigre. Et Nath ne s'arrêterait donc pas là.


___Il restait encore une femme à fouiller. Et pas n'importe laquelle. Le genre de personne à acheter tout et n'importe quoi dès que le prix était suffisamment haut pour montrer sa richesse excessive. Nath fît mine de vouloir étendre les jambes et changea de place. De toutes façons, ils l'avaient tous oublié, Vera avait d'ailleurs sans aucun doute quelque talent caché.
Le barbu ne s'était pas trompé. La doublure de la richarde contenait de quoi ravir n'importe quel brigand. Mais Nath avait repéré une énorme bague au doigt de sa cible du jour, le genre de bague à allumer une lueur dans le regard des receleurs. La fortune était à portée de main. Mais il fallait faire vite. Aurillac était toute proche, et les douanes ne tarderaient pas. Sans hésiter un instant de plus, le Nath lança ses doigts agiles à l'assaut de sa voisine (que c'est joliment dit !). Il toucha le métal froid de l'objet tant convoité. Poussé par l'adrénaline et une trop haute estime de sa dextérité, il tira un coup sec sur la bague, pour la faire glisser du doigt. Mais d'une manière qu'il ne s'expliqua pas, sa main dérapa et vint se trouver entre les cuisses de la femme, qui ne manqua pas de pousser un cri strident. La passionnante discussion de l'assemblée stoppa net, et Nath vit le petit groupe au complet se retourner vers lui.


___Le mari se mit à beugler, tandis que les autres foudroyaient Nath de leurs yeux livides, qui ressortaient blafards au milieu de leur face rougie par l'envie de brailler. Et ce fut bien évidemment le moment choisi par la calèche pour s'arrêter aux douanes. L'armée auvergnate était bien là, et un soldat vint tendre le cou par la lucarne de la calèche. Lui aussi se mit à aboyer, projetant sans vergogne un beau postillon, sur la joue du Nath qui n'avait pas eu le temps de ranger son petit trésor.

Qu'est-c'qu'c'est qu'ce foutoir ?

___Nath lança un regard à Vera, espérant que celle-ci ne soit pas allée trop loin. C'était pas l'moment d'être accusée de harcèlement, mais elle avait du mal à s'arrêter quand il s'agissait d'mari.
Vera.
[Pris la main dans le sac. Adieu voyage d'aventure. Bonjour les emmerdes.]

Je tente de garder mon panache, je discute avec les demoiselles, je cause encore froufrou et les complimente sur leurs tenues. Quant au Paul, je ne le quitte pas du regard, il a de la classe. Ceci dit mon coeur s'emballe, c'est que je devine bien ce que Nath est en train de traficoter.

Je perds mon inspiration, le Nath me perturbe. Où en suis-je?
J'étais sur le point de sortir mon numéro devenu bien routinier, dès que je croise un homme célibataire d'age mûr de préférence (oui je suis réaliste à 25 printemps je ne vais pas courir après du "14 ans" tout de même! La concurrence serait rude vue le nombre de jeunes filles dans le Limousin). Un long baratin, un questionnaire devenu lambda. Est-qu'il y avait une épouse dans les parages? Aimait-il les enfants, en avait-il? Aime-t-il voyager, picoler? Que pense-t-il de l'amour avec un grand A, tenter de le convaincre que l'amour ça vient avec le temps. Que pensait-il de l'Eglise ? A-t-il des phobies ? Va-t-il à la messe de temps en temps? Se lève-t-il tôt le dimanche, est-il disponible le dimanche prochain? et enfin la question qui tue : veut-il m'épouser me faire 14 enfants? ...

Nath....Nath, que vais-je faire d'un barbu comme vous dans cette calèche. Savez vous que vous êtes sur le point de ruiner mes chances d'être heureuse pour la vie. Paul du Lac ferait un sacré époux, je le sens. J'ai le flair pour cela. Il sent la perfection selon ma personne. Ah si seulement je pouvais causer avec le pickpocket entre quatre yeux là tout de suite.
Au lieu de cela je lui lance de temps en temps un regard noir, le style de regard que peut vous lancer votre mère quand vous faites une gaffe.


Tandis que je cite mes prières bidons, concernant les étoiles, la lune et la pluie d'époux, la main baladeuse du Nath trifouille les poches d'une des donzelles et finit par atterrir dans un lieu bien "tabou".

C'est que le bon dieu est bien fin avec moi, la prière fait mouche, il y a de la pluie ce soir là, c'est même synchronisé ...Très rapidement la victime se met à hurler. Moi je m'attendais plus à un "AU VOL" mais bizarrement voila ce que j'entends.


- AU SECOURS AU VIOL!


Je suis choquée, je cherche des mirettes qui est-ce qui est en train de violer qui. Je ne vois pas. Mazette Nath, j'aurai su j'serais pas venue! Voleur je n'en doutais pas jusqu'ici mais mince quoi violeur. Il ne pouvait pas attendre qu'on soit arrivé à Aurillac, il serait parti à la première maison close du coin et le tour aurait été joué.
Je reconnais le visage d'une personne qu'on accuse pour une chose qu'elle n'a pas commise. Nath a les yeux écarquillés, il est confus. Je le ressens, mais comment sa main avait atterri là? Jamais je ne le saurais. D'ailleurs nous étions à deux pas des douanes. On flirtait avec la frontière auvergnate , la dame ne cessait de 'hurler au crime...
Je ne sais pas quoi faire j'hésite à prendre la menotte du barbu de le tirer vers la sortie de la calèche et à courir vite, vite.
Mes jambes tremblent, je suis trop gênée par la situation, c'est honteux, il n'y avait pas de mots pour qualifier cette scène.

La calèche s'arrête et là, une tête apparait par la lucarne.


Qu'est-c'qu'c'est qu'ce foutoir ?

Mon cœur fait des bonds, c'est loin d'être des bonds d'enthousiasme. Je sens que ça va partir en vrille. Je lance un dernier regard à Nath, s'il savait lire dans mes mirettes, il y verrait les reproches et moi dans les siennes je vois ... Le bougre il me fait des reproches ! Ses yeux sont en train de me lapider. Je n'ai rien fait! J'ai ce réflexe de lever les mains. L'air innocent. Je suis à deux doigts de dire que "je ne connais pas cet individu" des fois qu'on me demande ce que je fabrique avec "un voleur".

Mais je ne suis pas une lâche, alors je regarde autour de moi puis répond à la soldatesque auvergnate ...


-Nath il a vu une araignée entre les gambettes de la dame, pis l'a voulu l'en débarrasser. Il est gentil. Il n'est pas méchant hein.

A cette réplique, la famille du Lac me dévisage. La dame est toujours sous le choc et en voyant le soldat elle redouble d'effort pour chialer et se plaindre. Elle cause de tentative de viol, de pervers, elle qualifie le Nath d'être un "être libidineux" , ingrat et même voleur, elle montre son doigt, visiblement le barbu n'a pas eu le temps de ranger son butin dans ses poches. L'affaire est trop grosse et le temps est déjà compté pour nous.
Je parlais donc de pluie d'époux ? N'est-ce-pas? et de Prières? Voila ce qu'il se passa en quelques minutes, nous nous sommes retrouvés cerné par l'armée d'Aurillac. Pour de vrai hein? pour deux simples voyageurs, nous avons eu le droit à un accueil des plus musclés. Que dire? Je ne sais pas du tout me battre, je ne suis pas de ces damoiselles qui savent manier l'épée comme un chevalier, je suis une femme des plus "artisanale" que je dirais, une boulangère, qui n'a jamais eu d'ennuis. Comme il faut un début à tout, ce soir là je me suis retrouvée donc à tenter de me cacher derrière Nath, à demander pardon à la famille du Lac.

On est forcé de sortir de la calèche. A se prendre quelques torgnoles par ci et par là. Ces sauvages m'ont cassé mon bâton de bergère ( il appartenait à ma grand mère Hortense seul héritage que j'ai eu d'elle , c'est moche hein?). Les soldats s'appliquent à nous refaire un ravalement de façade à Nath et moi. Une leçon en quelque sorte, ça nous apprendra à arnaquer des pauvres innocents. J'inonde mon visage de larmes, ce ne sont pas les coups qui me font mal, oh non c'est tout autre chose au fait qui me fait sangloter. Entre deux gifles et quelques coups de gourdins. Un soldat me fait une confidence "Allez crever à Tulle!"


-han pitié, pitié, pitié non pas TULLE! Pitié, pitié, pitié!

Je supplie du regard Nath, qu'il fasse quelque chose. Il était armé lui.
Qu'il nous sauve de cette situation, seul souci c'est que le chef d'armée Bernadotte , lui je l'ai déjà croisé il y a quelques mois à Aurillac. Jadis il était sympa, mais ce soir il y va avec violence avec moi et Nath. On dirait que le barbu ne s'est pas fait oublié de ses pairs. Bernadotte a reconnu le visage de l'indésirable. Il ne fallait pas trop rêver, Aurillac c'est une petite ville, un visage comme celui du ténébreux voleur était difficile à oublier.

La famille Du Lac avait déjà repris la route, j'entendais la victime faire ses jérémiades encore au loin. Je me sentais bien étourdie, mon corps endolori, malheureuse comme jamais par ce que sentais que la promesse du soldat n'était pas un mensonge. J'allais vraiment crever à Tulle.


-Oh Nath. Oh Nath. Si vous saviez à quel point je suis désolée. On aurait du attendre vous aviez raison, j'avais tort.


Je murmure ceci, alors que mes mirettes s’éteignent, il ne manquait plus que cela, on dirait que je suis sonnée, je m'endors pour oublier la douleur.
Jamais je n'oserais reconnaître mon erreur de vive voix, Nath s'en réjouirait. Si ses mains n'avaient pas été baladeuses à lui, on y serait arrivé à Aurillac sans soucis. Allait-il perdre ses mains lui? Le voleur libidineux d'après la Du Lac. J'en ris intérieurement de cette scène malgré la souffrance, qu'il est drôle de prévoir l'avenir , de s'imaginer qu'on avance et qu'à la fin on se retrouve bizarrement à la case départ.

Pour sûr que le Très Haut joue avec des dés et qu'il prend un malin plaisir à rendre notre destin assez tordu. Ou bien ce n'est pas lui. C'est juste moi qui joue dangereusement avec la vie.
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