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[RP] Montre moi tes bijoux de famille ...

Arthor
… et je te raconterai une histoire.

Froid.
Arthor avait froid.
Alors qu’il martelait les pavés de sa foulée pressée, le montagnard se rendit soudainement compte qu’il avait froid. Une chose totalement futile mais qui gagnait en importance au fur et à mesure de ses pas. Il n’y avait rien de logique là-dedans, et à ce moment très précis, des centaines de choses avaient plus d’importances qu’une simple incommodité à la température ambiante. Il n’y avait d’ailleurs rien d’étonnant vu la période. Mais il faut dire que depuis sa dernière rencontre, un rien pouvait occuper son esprit. Machinalement il remonta son col, et soupira brièvement avant de se focaliser sur autre chose. La chose était apparue cruciale, avant d’être totalement oubliée par le montagnard.

Ainsi après avoir parlé de froid, parlons de ses douleurs à son petit orteil… Ou bien passons. Moui, faisons plutôt comme ça.

Quoiqu’il en soit, plus rien ne tournait rond dans la tête du montagnard. La faute à un vieux fou qui avait osé lui raconter une histoire en rapport direct à sa bague. Arthor n’avait rien contre les histoires, sauf quand celle-ci le concernait directement. Et depuis il maudissait cette fameuse rencontre tout autant qu’il maudissait cet homme qu’il ne connaissait pas et qui, pourtant, l’avait associé à une famille dont le simple nom lui était inconnu. Tout cela pour une simple, et une pauvre bague. Comme quoi un objet aussi petit pouvait changer la vie d’un homme. Il avait suffi de voir la tête d’Arthor, les yeux hagards et la bouche grande ouverte, pour saisir son scepticisme.

Bien sûr qu’il avait cherché à comprendre. Bien sûr qu’il s’était renseigné, et ce qu’il avait appris ne l’avait pas du tout plu. Et comme pour achever définitivement notre homme, ce vieux fou lui avait dit qui aller voir, et où... La cour des miracles, un endroit qu’il ne connaissait que de nom, mais dont il aurait préféré ne rien apprendre de plus. Mais quand on accuse ses parents d’avoir été de célèbre brigand, on peut bousculer ses habitudes.
Arthor avait aussitôt pris la route, le conduisant dans des ruelles qui le firent frissonner. C’était la première fois qu’il avait une allure aussi déterminée, lui qui d’ordinaire tremblait de peur à la première occasion. Cette fois-ci il se cacha derrière des froncements de sourcils, des yeux cernés et un visage fatigué par le voyage. Il se cachait pour affronter le regard des autres, et essayer de dissimuler toute cette honte. Au final cela ne contrastait pas vraiment avec la carrure de l’homme, mais pour lui, ce masque était insupportable, tout comme sa présence dans cet endroit infâme.

Mais à n’importe quel prix, il aurait les réponses à ses questions.
C’est dans ce but qu’il poussa enfin la porte de l’auberge tant recherchée. Il ne s’attarda même pas sur l’intérieur, et encore moins sur les gens qui s’y trouvaient. Non, il était trop occupé à fixer le tavernier du regard, et à se diriger vers lui. Peu lui importait s’il n’était pas compris. Il voulait enfin en finir. D’ailleurs la seule évocation du nom suffisait à comprendre qu’il n’était pas comme tous ces autres manants, boire et oublier ce pourquoi il buvait.


Ieu veni veire un Corleone. Inutile de dire coma es urgent.
[Je viens voir un Corleone. Inutile de dire que c’est urgent]
_________________

Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Rodrielle
    On n'est donc jamais tranquille nul part ?


La Cour des Miracles. Une grande histoire d'amour, très vieille. A force d'y avoir passé des mois et des mois, l'italienne la connaissait par coeur. Du coin de rue où l'auberge des cinq sens - son auberge- était installée jusqu'au cimetière où feue Sadnezz était enterrée. Elle connaissait toutes les rues, avait pillé une grande partie des maisons, avec Valentine, lorsqu'ils avaient décidé de mettre l'un des quartier à feu et à sang pour le récupérer et s'y sentait un peu comme chez elle. Ici, les malheureux, malades, gueux se pliaient en quatre sur son passage. Avec Valentine, elle s'y était faite un nom. Ici aussi. Et, évidemment, il n'y avait qu'ici où elle pouvait laisser parler ses diverses pulsions. Quelqu'un t'embête ? Un coup de dague sous la gorge et il ne parlera plus. Le sang était une odeur habituelle à la Cour, comme la crasse, la boue et la Maladie. Là-bas, la loi du plus fort y régnait : tuer ou se faire tuer. Elle avait choisit la première option.

Et elle y était revenue depuis quelques semaines - entre deux coups avec sa famille - pour préparer un projet qui lui tenait à coeur. Un projet qu'elle mettait en place avec Arnan, qu'elle lui avait en quelque sorte promis depuis des mois et qu'elle voulait perfectionner avant de le présenter. Il lui fallait déjà une place, un hangar... Bref, un endroit suffisamment grand pour y installer un labyrinthe. Ce jeu du chat et des souris lui mettait l'eau à la bouche, et sa recherche touchait au but. Il n'y avait que quelques détails à régler. Alors elle vadrouillait dans la Cour, cherchait, visitait, imaginait quel endroit serait le plus adéquat pour présenter un projet complet à son ami.

En attendant, l'auberge était tenu par Ralph. Un vieux bougre à qui il manquait un oeil - habituel dans un tel endroit, vous direz- et qui tenait le lieu pour quelques minables écus. Un soumis, comme bien d'autres ici. Ralph essuyait donc les verres lorsque le Montagnard entra et se dirigea vers lui. Rien de bien étrange, jusqu'à ce que la question fuse. "Ieu veni veire un Corleone. Inutile de dire coma es urgent". Quel drôle d'accent il avait, celui-ci. Un mélange de tout qui fit grimacé le borgne avant qu'il prenne la parole.


"Un Corleone ? Y'en a pas d'masses qu'viennent trainer ici. L'seule Corleone qu'vient c'est l'Rodrielle. S't'a elle l'taverne. Elle va r'vnir. V'lez que'qu'chose à boueir en at'dant ?"

Et à Ralph d'attraper un verre "propre" (la notion varie selon le lieu où l'on se trouve - pour la Cour des Miracles, ici, la propreté est relativement correcte). La curiosité le piquait mais il savait pertinemment qu'il n'avait rien à demander. Les gens qui cherchaient la Corleone pouvaient être nombreux, vu tout ce qu'elle faisait. Il ne connaissait pas la totalité de sa vie mais suffisamment pour savoir qu'elle travaillait pour tuer les gens. Le gaillard, là, devait certainement vouloir trucider l'amant de sa femme ou un noble... Il n'était pas très courageux, Ralph, mais les autres hommes, ceux de "dehors", l'étaient encore moins. Difficile de se salir les mains quand elles sont propres à la naissance...


La porte s'ouvre. La voilà.
Sa tenue de cuir sur le dos, les cheveux attachés en chignon, le sabre de cavalerie et la dague à sa taille. L'italienne se noyait bien dans le décor même elle laissait paraître une allure hautaine et enjôleuse. Depuis que Maledic était né et qu'elle avait récupéré sa taille, elle rejouait avec la sensualité. Retour à ses origines, qu'importe sa situation familiale.


"Beh ! M'dame Rodrielle ! V'là un sieur p'vous. V'cherche et s't'urgent i parait".

L'italienne regarda Ralph et l'homme qu'il lui montrait d'un signe de tête. Et directement la Tatouée le jaugea. De haut en bas, de bas en haut, faisait attention aux moindres détails... Les cernes, la carrure, les vêtements. Il n'avait rien d'une personne qui vivait ici. Elle poussa un léger grognement et s'approcha.

Ralph, du vin.

La Tatouée arriva au comptoir et se mit face à l'étranger. La journée avait été longue pour elle aussi et son humeur s'en ressentait légèrement. Néanmoins, l'idée d'avoir trouvé l'endroit pour son projet lui donnait un regard brillant, presque heureux, malgré les sourcils qu'elle fronçait par interrogation. Signe de tête vers l'inconnu. Elle ne serrait jamais de mains.

Buongiorno*.
J'pense que j'ai pas besoin d'me présenter. C'est pour quoi ?


Appuyée contre le comptoir, toujours debout, l'italienne ne cillait pas devant le blond devant elle. C'est fou, en tout cas, il lui rappelait quelqu'un sans pour autant qu'elle arrive à mettre le doit sur qui. Et cela n'arrangeait en rien sa perplexité devant cet homme qui voulait la voir.



*Bonjour

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Arthor
Ce n’est qu’une fois sa requête formulée qu’Arthor put passer à autre chose, comme si sa mission était terminée, fier d’avoir déjà été jusque-là. Le moindre de ses sens étaient employés pour le maintenir sur la bonne route pour ne pas qu’il dévie, ou pire, renonce à la dernière minute. Et il y avait de quoi. La pièce, les gens, et même le tavernier, tout était encore pire que ce qu’il s’était imaginé. En même temps comment s’imaginer un tel endroit quand celui-ci ne ressemble à aucun autre ?
Le montagnard se passa les doigts dans sa barbe, comme pour essayer d’attirer le regard du tavernier – du moins son œil – loin de ses yeux. La peur, c’était la seule chose que son interlocuteur aurait pu y voir. La peur et sûrement un peu de honte, si ce n’était de la pitié pour tous ces pauvres gens qui, selon Arthor, n’auraient pas pu tomber plus bas. En même temps qu’aurait pu penser un homme qui avait été élevé par deux soldats ? Rien de plus, mais rien de moins.

Essayant de ne rien laisser paraître, et cela même s’il n’avait strictement rien compris à ce que venait de lui dire le tavernier, il acquiesça. Un simple signe de tête, c’était de toute évidence le seul mouvement dont il était encore capable. Pourtant le montagnard à l’épaisse barbe devait se ressaisir. Il le savait, il ne fallait pas apparaître faible, et encore moins intimidé devant ces gens-là. En clair, il ne devait pas être lui.
Pourtant la première bonne nouvelle arriva enfin, et ce borgne de tavernier lui tendit une chope. Arthor n’attendit pas et s’enfila une bonne gorgée. Pas d’autres questions, ni de phrase à ne rien comprendre, juste une chope de mousseuse. Malheureusement le répit ne fut que de courte durée, interrompue par l’arrivée de celle qu’il était venu voir. Tout allait se jouer maintenant.

Tout comme elle, le montagnard la fixa, bien qu’à plusieurs reprises il ne put s’empêcher de détourner le regard. Elle ne ressemblait pas vraiment à ce qu’il avait pu voir dans ces quartiers, mais il ne savait pas trop si c’était plutôt une bonne chose, ou pas, pour lui. Elle semblait parler italien, mais il ne voulait pas s’aventurer à faire d’autres hypothèses sur cette femme. Des réponses à ces questions, c’était la seule chose qui l’intéressait.


Donà.
[Dame]

La suite fut néanmoins plus difficile à trouver. Aurait-il dû lui parler de ce vieux fou, ou bien de son histoire grotesque ? Il ne savait pas par quoi commencer, ni comment le lui dire. C’est finalement un rapide coup d’œil à sa bague qui lui donna la réponse. Il la portait toujours, et ne l’enlevait jamais. Seule objet que ses parents lui avaient laissé en héritage, il en avait fait son porte bonheur, et cela même si elle lui rappelait des bons, mais aussi des mauvais souvenirs. Elle était même à l’origine de toute cette histoire, alors il était bien normal qu’elle soit le centre d’attention.
Il la posa sur la table, devant Rodrielle.


Cela vos dis quauquaren ? Ela m’es été donné per mon paire avant son despart. E encara uei, ela fait me desplaçar jusca vos.
[Cela vous dit quelque chose ? Elle m’a été donnée par mon père la veille de son départ. Et encore aujourd’hui, elle fait me déplacer jusqu’à vous.]

Un mélange d’Oil et d’Oc, mais il lui fallait bien ça pour être sûr de s’être fait comprendre. Il voulait à tout prix éviter les questions dans le genre « keskevousdites ? » qui, outre le fait qu’elles l’énervaient, le faisaient passer pour le dernier des abrutis. Son interlocutrice fronçait déjà suffisamment les sourcils, inutile de lui donner une autre raison d’accentuer le geste.
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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Rodrielle
Déjà qu'elle se demandait pourquoi un grand comme ça la cherchait, mais lorsqu'il parla dans son patois naturel, l'italienne eut un air... bizarre. Un air du genre "sur qui j'suis tombée" ou "d'où il vient ce bougre" qui la fit reculer d'un pas et se tenir plus droite encore. Marquer une distance entre deux mondes forcément bien différents.

Et pourtant !

Le Montagnard posa La bague sur le comptoir, et l'italienne tiqua. Directement, son regard s'assombri et son air devint menaçant. Qui était-il pour posséder leur chevalière ornée du sceau des Corleone ?! Savait-il simplement à qui il osait montrer son larcin ?! Automatiquement, l'italienne posa sa main sur le pommeau de sa dague, prête à trancher la carotide du Voleur. Et il en fallut de peu ; alors qu'elle était prête à dégainer, le Blond parla. Toujours dans ce langage étrange. Le temps de le comprendre calma directement la Tatouée et c'est surement ce qui sauva la vie d'Arthor. Et sans forcément comprendre tous les mots, elle avait assimilé le principal.

Son père... L'italienne soupira et attrapa la chevalière pour la regarder de plus près. Pas de doute, il s'agissait de leur bague de famille, que seuls quelques un avaient eu la chance de porter - ses parents, Sadnezz, et quelques uns de la branche du dessus. Et leur emblème. Deux lions fiers sur leurs pattes arrières et tenant le blason familial.

Il s'agit de la Chevalière des Corleone. Mes parents en avaient une mais je n'ai malheureusement pas pu la récupérer.

Sa gorge se noua quelques millièmes de secondes et elle reprit, les yeux plongés dans ceux du Montagnard.

Quel était le prénom de votre père ? Où habitiez-vous ? Parlez-moi de votre famille... de vous.


Et comme toutes les demandes qu'elle faisait, celle-ci sonnait presque comme un ordre. Elle voulait tout savoir sur cet homme qui présumait tenir cette bague de Sa famille. Qu'il la mette sur une piste. Qu'elle comprenne. Mais bon sang qui était-il celui-ci !?

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Arthor
Euh …

Heureusement, dans toutes les langues la traduction était toujours la même. Elle marquait bien la réaction du montagnard, même s’il aurait sans doute préféré fuir en courant. Tout chez cette femme lui faisait peur, de cette main qui était venue se poser sur le pommeau de sa dague, à son regard menaçant. Il lui en fallait peu pour ne pas qu’il se mette à trembler, mais de toutes ces forces il essayait de ressembler à celle qui lui faisait face. Il rêvait d’être fort et charismatique, comme elle. Mais au final, là n’était pas le problème.

Corleone …. Corleone… Tous ont ce mot à lo bouche. Mais qu’es ?

Arthor avait haussé rapidement les sourcils quand Rodrielle avait confirmé les dires du vieux fou. Et alors ? Il avait une bague bien particulière, mais cela justifiait-il qu’il lui raconte absolument tout ? Non, pas à ses yeux.
Ses parents n’avaient rien à voir avec cette femme à la tenue de cuire. Ses parents avaient certes été comme ils étaient, mais jamais ils ne seraient venus se perdre dans pareille endroit. Pourtant la curiosité lui brûlait les lèvres. Jamais son père ne lui aurait donné cette chevalière sans une bonne raison, et même si c’était un simple hasard, il voulait avoir des réponses.


Machinalement il baissa la tête pour grimacer discrètement. Il n’aimait pas raconter, ni même se souvenir de cette enfance qui n’avait pas été des plus faciles. Il avait d’ailleurs eu la même réaction quand, quelques jours plus tôt, on lui avait posé les mêmes questions lors de son recrutement dans l’armée orléanaise. Et déjà à ce moment-là il avait cherché ce qui pouvait susciter un tel intérêt pour un passé révolu, et des personnes mortes depuis longtemps.

Ieu appeli mon paire, « paire ». Ieu ne lui conni pas d’autre nom. Mais ieu ai grandi à Briançon, dins los Alps.

Il avait raconter ces quelques éléments avec une vitesse telle qu'on aurait dit qu'il essayait de s'en débarrasser. Mais malgré cette vitesse, il du quand même s'arrêter pour se racler la gorge. Sa voix se faisait de plus en plus faible, mais il en avait terminé. Il ne savait pas quoi dire de plus, ni si un détail parmi d’autres avaient plus d’intérêt à être raconter.


Tout cela remonti à loin, ieu n’avais pas encore detz an. Mais jamais ieu ai vu de détails qui mériti d’esser raconter.
Mais au final, qu’es coma tout cela veut dire ?

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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Rodrielle
Accoudée au comptoir, l'italienne ne manquait pas de perplexité devant un tel individu. Et sa première question, qui ne manqua pas de la vexée un tant soit peu, l'enquiquina. Heureusement, encore, que tous avaient ce mot à la bouche ! Sa famille et elle travaillaient pour ça, ce n'était pas pour qu'ils passent sous silence. Elle termina - et commença par la même - son verre de vin et éclaira brièvement la lanterne du Montagnard.

Les Corleone sont une famille. Une très grande famille. Nous y avons quelques noblards mais une grande majorité est mercenaire ou brigand. J'en suis la Matriarche.

Voilà qui avait pour but d'être clair. La Tatouée attendait avec un sourire en coin la réaction du blond. Dire haut et fort qu'une famille vivait pour le sang et l'argent était rare ailleurs, mais à la Cour, tout pouvait être dit. S'il se demandait pourquoi il était venu la chercher ici, maintenant il savait.

Concernant la suite, c'était bien moins intéressant. Et l'autre ne lui apprit pas grand chose d'utile pour éclaircir les choses, ce qui entraîna une grimace de la part de l'Italienne qui attrapa la bague qu'il avait en sa possession pour la regarder à nouveau. "Mais au final, qu’es coma tout cela veut dire ?". Elle releva la tête. Il n'y avait pas beaucoup d'explications possibles.

Et bien, soit votre père a volé cette bague à l'un d'entre nous, ce qui m'étonnerais. Soit vous faites parti de la famille, de je ne sais quelle manière. Ces bagues passent de génération en génération m...

Elle s'arrêta. Pendant qu'elle parlait, la Tatouée tournait la bague entre ses doigts sans la quitter des yeux, et un détail la frappa... Deux petites lettres, à l'intérieur de la chevalière. Deux lettres gravées qui allait les aider à élucider le mystère...


    V.C.


Rodrielle eut un rictus. Elle tendit la bague au blond pour qu'il regarde et reprit ses explications.

Ces bagues portent les initiales de nos aînés. Il y en avait cinq : celle de Leonardo, mio padre, et celles de Graziella, Raphael, Liam et Vito. Ces lettres, V.C., signifient qu'il s'agit de la bague de Vito Corleone, mio zi... enfin, mon oncle. Sauf qu'elle a été transmise à leur fils, Salvatore, mio cugino, à l'époque.

L'italienne finit par s'asseoir sur l'un des tabourets du bar et demanda à son employé de resservir à boire. Là, il y en avait besoin. Retour sur le blond.

Forse che siete il figlio che questo imbecille ha abbandonato...*

Elle se parlait plutôt à elle-même, tentant de se remémorer l'histoire de son cousin. Elle pensa notamment à Fleur, qui venait de les retrouver, qui était justement l'une des personnages principales de cette histoire médiocre. La raison d'un abandon normalement à durée déterminée... Elle fronça les sourcils et regarda le Montagnard avec interrogation, la tête légèrement penchée sur le côté. Elle tenta de mettre sa langue natale de côté pour que le blond la comprenne.

Et vos parents, là, ils avaient des connaissances italiennes, vous pensez ?Z'avez jamais eu vent de quelque chose ?

Il allait devoir y mettre du sien, le pépère, pour qu'ils élucident l'affaire.




mio padre : mon père
mio cugino : mon cousin
*Peut-être que vous êtes le fils que cet imbécile a abandonné...

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Arthor
Son visage se ferma, ses sourcils se fronça, mais pourtant aucun mot ne sortit de sa bouche. Des brigands ? Des mercenaires ? C’était ça ses parents ? Non, impossible. Ses parents avaient été de fier soldat, des défenseurs de l’orphelin et de la veuve, pas des vauriens sans foi ni loi. Il ne lui manquait presque rien pour qu’il se décide à réparer leur honneur en frappant cette folle. Ce qui lui faisait défaut ? Sûrement le courage. Le montagnard bougonna dans sa barbe – et là ce n’est pas qu’une simple expression –alors qu’il fixait Rodrielle. Pourtant l’évidence demeurait. Comment une bague, signe d’appartenance à cette horrible famille, avait-il pu arriver en sa possession ? Autant de questions qui restaient sans réponses.
Le temps qu’il réfléchisse, son regard était perdu dans le vide, fixé sur un détail insignifiant. Le temps semblait d’ailleurs ralentir, alors qu’il se persuada que ses parents n’auraient pas pu voler pareil objet pour lui offrir à leur mort. C’est dire l’état actuel de l’homme qui ne toucha même pas le verre qui était devant lui.


Hum.

Ce petit mot, qui ressemblait plus à un grognement, vint mettre fin à cette réflexion. Ce n’était pas de son fait, mais il fallait bien regarder ce que lui montrait la matriarche Corleone.
« V.C. ». Il ne s’était jamais attardé sur ce détail, ni ayant jamais rien compris. Deux lettres qui étaient tout aussi incompréhensible que tous ces noms que Rodrielle lui jetait à la figure. Et comble de tout, son interlocutrice se mit à parler en Italien. Bien qu’il ne le parlait pas, il arrivait à le reconnaitre. Après tout, Briançon n’était pas loin des Alpes italiennes.


Ces deux lettres ne l’aidèrent pas vraiment. Ces parents ne s’appelaient sûrement « Vito », alors que la bague semblait lui appartenir, du moins à ce qu’il avait compris. Quel rapport avec ses parents maintenant ? Le pauvre était encore plus perdu, comme pouvait le témoigner son regard qui, de nouveau, vint se perdre dans le vide. Il ne voyait pas comme cette chevalière aurait pu arriver jusqu’à lui. Ces parents l’auraient volé ? Pourquoi la lui donner alors ?
Il ne préférait jurer de rien, ne pas se convaincre de quoique ce soit.


Ieu sabi pas quau es ce Vito Corleone, mas mon paire n’es pas un raubaire.
[Je ne sais pas qui est ce Vito Corleone, mais mon père n’est pas un voleur.]

Ca, s'était surtout pour se convaincre lui-même. Il avait d’ailleurs quitté ce mélange d’Oil et d’Oc pour retrouver sa langue maternelle. Il ne cherchait plus à être compris, mais juste à dire ce qu’il avait à dire. Il fallait que cela sorte, peu important dans quelle langue, et par quelle manière.
Il se racla une nouvelle fois la gorge, comme pour se reprendre, avant de poursuivre.


Mos parenta èran soldats. Eles avián l’abituda de s'absentar durant mais un setmana, ou meme mes, mas s’èra normal. Eles partissián en mission, e probablament coma l’Itàlia fasiá partit de lor destinacion. Nos parlarem pas veraiament de tot ça à lo casa.

C'es just de lo deduccion, mas qu'es coma tot aquo podrà ben chanjar ?

[Mes parents étaient soldats. Ils avaient l’habitude de s’absenter durant plusieurs semaines, voire des mois, mais c’était normal. Ils partaient en mission, et probablement que l’Italie faisait partie de leur destination. Nous ne parlions pas vraiment de tout ça à la maison.

C’est juste de la déduction, mais qu’est-ce que tout cela pourrait bien changer ?]


De la déduction, oui. Il ne voulait, et ne pouvait être sûr de rien. Il ne voulait d’autant plus pas donner cette impression. Après tout c’était il y a longtemps, très longtemps.
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Rodrielle
"Hum."

Quoi ? C'est tout ? Elle n'avait le droit que d'un "Hum" pour unique réponse ? Pas de surprise, pas d'interrogation, pas de question ? Juste un "Hum" qui voulait dire qu'il n'y croyait pas, qu'il ne comprenait pas... Alors elle était tombé sur un simple d'esprit ?! Elle même grogna devant si peu de réaction. Et le peu qu'il avait eu par la suite n'arrangea pas son agacement. Déjà, lorsqu'il parla, elle n'y cromprit rien et dû décoder ses paroles encore quelques secondes après pour enfin en déduire quelque chose... Des parents soldats qui avaient l'habitude de partir mais avec qui il ne discutait pas et la confirmation qu'il n'y croyait pas. Ça lui faisait une belle jambe tout ça ! Rodrielle n'avait qu'une envie ; l'envoyer balader. En douceur peut être ?

Nan mais, chéri, si t'es venu me voir c'est pas pour que ta vie reste la même... J'pas que ça à faire non plus.
Tu veux savoir pourquoi t'as ça en ta possession, moi j'te dis qu'elle vient de Vito et Salvatore. Donc y a juste deux hypothèses : soit tes parents sont des voleurs, auquel cas j'vais pas te laisser cette bague, soit t'as du sang Corleone dans tes veines.


Point. Ce n'était pas si compliqué, non ?
D'un claquement de doigt, Ralph vint lui resservir un verre. Le regard de la Tatouée ne quittait pas le Montagnard pour voir si tout allait s'éclaircir dans sa caboche. Mouai...

Nan mais, rien que physiquement t'peux le savoir... Est-ce que tu leur r'semble, à tes parents, ou pas ? Et tes souvenirs, ils r'montent à quand ? Jamais entendu parlé de Salvatore ? Ou d'une possible soeur ? D'attente ? Jamais un courrier étrange ?

Rodrielle se stoppa dans ses questions puis soupira. Elle n'avait pas encore envie de lui parler de Salvatore et son histoire. Elle attendait que le Blond lui en dise plus, qu'il s'investisse. Mais plus elle le regardait, plus elle se demandait s'il n'était pas vraiment l'Enfant Abandonné.

Va falloir fouiller dans vos souvenirs un peu... Que j'vous aide un peu plus aussi.

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Arthor
Rodrielle semblait perdre patience, ce qui étrangement énerva le barbu. Il ne savait plus comment le lui dire, qu’à 10 ans, on ne se souvient pas de grand-chose. Pourtant il était tout à fait d’accord avec sa vision des choses. Soit ses parents étaient des voleurs, soit il était un Corleone, mais ni l’une ni l’autre de ses options n’étaient acceptable. Arthor n’était pas le fils de voleur, et encore moins le fils de mercenaire et de brigands sans foi ni loi. D’ailleurs comment demandé à un enfant s’il ressemble bien à ses parents ? Mais où allions nous ?

Il fallait pourtant trouver une solution, car il voulait la vérité, et n’envisageait pas une seule seconde se détacher de cette bague. Elle véhiculait certes des idées pas très nettes, des souvenirs plus ou moins douloureux, mais elle était surtout le seul objet que ses défunts parents lui avaient laissé.

La Corleone avait raison, il fallait qu’Arthor se souvienne, même de chose totalement insignifiante pour lui. Il s’empara du verre qui était devant lui, et d’une seule traite le vida dans un geste brusque et rapide. Signe de sa réflexion intense, il se tripota l’endroit où se trouvait autrefois sa bague. Un geste qui témoignait à coup sûr que son esprit était en effervescence. Il ne prononça d’ailleurs aucun mot et chercha à se vider totalement l’esprit. Ce n’était pas chose facile dans un pareil endroit alors qu’on savait qu’à chaque instant il risquait de se faire planter par un homme un peu trop alcoolisé. L’endroit n’était guère approprié, mais peu d’autres endroits auraient convenu. Peut-être un paysage de forêt, au pied d’une montagne.

C’est d’ailleurs en y pensant qu’il eut une révélation. Ses yeux s’ouvrirent comme jamais, mais son regard se perdit à nouveau dans le noir de sa bague. Il venait de repenser à une chose qui aurait peut-être de l’importance.


Hum.

Non, Arthor ne provoquait personne…

Ieu me brembi una còp, mon paire e mo maire se son engueular a prepaus d’una Isabella un jorn en dintrant de mission. Eles disián coma es caliá lo retrobar, onte diser lo veritat… Ieu ne sabi mai tròp qué.
[Je me souviens une fois, mon père et ma mère se sont engueuler à propos d’une Isabella un jour en rentrant de mission. Ils disaient qu’il fallait la retrouver, ou dire la vérité… Je ne sais plus trop quoi]

Plus il matérialisait avec des mots sa pensé, plus l’évidence semblait s’imposer à lui. Si cela se trouve, ses parents étaient vraiment des Corleone…
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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Rodrielle
"Hum"

Mais qu'on le pende haut et court ! Bon sang !
Pourvu qu'elle n'entende plus ce "mot" une fois de plus, sinon elle ferait un carnage. Néanmoins, la Tatouée ne fit que grincer les dents sans dire un mot, vu avec quelle force le Montagnard se concentrait. C'en était presque impressionnant d'ailleurs ! Les hommes ne se concentraient que rarement comme ça et, lorsque c'était le cas, il s'agissait de choses futiles. Alors pour une fois que c'était pour une cause valable, l'italienne laissa le blond réfléchir en buvant un autre verre. A force d'attendre, elle allait finir par être saoule.

Mais l'attente en valut la peine : la révélation, la lumière, la lanterne qui frappa Arthor fut fracassante. Un sourire se dessina au coin des lèvres italiennes au prénom que le blond prononça. Plus de doute. Et elle n'avait pas besoin de comprendre tous les mots du Montagnard pour comprendre de qui il parlait. C'était elle. La Tatouée se rapprocha d'Arthor et lui donna une tape sur l'épaule.

Tesoro, benvenuto nella Famiglia*

Elle eut un rire amusé puis repris sa place sur son tabouret. Avec un dernier regard sur la bague, Rodrielle commença ses explications.

Isabella Corleone, née Cipriani. Il s'agit de l'épouse de Salvatore. C'est trop gros pour que ce soit une coïncidence... Mes chers cousins ont eu une vie pas vraiment drôle... Pour t'la faire courte, ils avaient deux enfants, un garçon et une fille. J'sais plus vraiment le pourquoi du comment, mais c'que j'sais, c'est qu'un jour leur gamine a disparu. Et en voulant partir à leur recherche, z'ont laissé leur p'tit gars à un couple d'ami. C'la dernière fois qu'je les ai vu aussi, avant qu'ils n'partent. J'étais encore en Italie à l'époque, on a toujours était très proches dans la Famiglia. Ils partaient à deux comme des insouciants, en croyant dur comme fer qu'ils allaient retrouvé la môme. Sont jamais rev'nus. Les gosses non plus d'ailleurs.

Elle s'arrêta dans son bref récit et demanda à Ralph de servir le plus fort alcool au blond. La révélation se devait d'être accompagné d'un digestif. Elle reprit à la suite, avec un air bien plus amusé.

Et l'a fallut des dizaines d'années pour qu'les gamins réapparaissent ! C'bien drôle ça ! Z'avez dû vous passez le mot, avec la Minette, c'marrant. En tout cas, y a pas de doute. T'as du sang Corleone. Et à bien r'garder, t'as les yeux d'ta mère. E Certo².

Quelle délicate façon d'apprendre à un inconnu que ses parents ne sont pas les vrais, qu'il fait partie d'une grande famille de mercenaire et qu'en plus il a une soeur ! Mais nous n'avions jamais dit que Rodrielle avait du tact non plus !

J'pense que tu peux garder la bague, du coup... hum... ça va ?

De quoi, il est pâlichon, le blond ? S'pas un effet d'optique ?






*Trésor, bienvenu dans la Famille !
² c'est certain

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Arthor
Impossible.

Le montagnard n’avait pas tout compris, mais il avait saisi l’essentiel pour rester figer. Non, c’était impossible. Arthor n’était déjà pas résigner à faire de ses parents de vulgaire mercenaire, mais à en faire ses "faux parents", non c’était impossible. Le barbu voulait dire quelque chose, comme protester à l’encontre de cette femme qui disait n’importe quoi. Plusieurs fois sa tête se remit à bouger mais pour toujours dans le même but, celui de regarder de haut en bas Rodrielle.

Mas
[Mais]

Un autre mot, prononcé en même temps qu’il s’empara à nouveau d’un verre. Rien qu’à l’odeur il savait qu’il ne s’agissait pas de vin, mais de quelque chose de plus fort. Et il en avait bien besoin. Il se rendait compte qu’il avait presque tout perdu en à peine quelques heures. De fils de soldat qui possédait une bague mystérieuse, il passait fils de mercenaire qui l’avait abandonné.
Pâlichon ? C’était peu de le dire. A chaque moment de doute, il se raccrochait à ses parents. Aujourd’hui, il les maudissait. Ne pas lui avoir dit la vérité, et lui faire croire qu’il comptait pour eux ? Non, cet homme et cette femme n’étaient plus rien pour lui si ce n’est des menteurs et des traitres.

Le doute fit place à la résignation et à la colère, presque naturellement. Sa respiration se voulait plus accentuée, et ses lèvres, ainsi que ses sourcils, se fronçaient de plus en plus. Il était donc le vrai fils de mercenaires qui l’avaient abandonné, et il avait été élevé par des menteurs, et des lâches. Si cela se trouve, ils n’ont jamais été soldat, et prétextèrent aller sauver la veuve et l’orphelin pour aller commettre quelques méfaits on ne sait où.


Mas
[Mais]

Une nouvelle, un seul mot, mais des tonnes de questions et de doutes. La principale était simple, qu’allait-il devenir ? Qu’allait-il faire maintenant qu’il avait appris qu’il ne pouvait se reposer sur rien ? Il avait construit sa vie sur des principes, mais ces principes aujourd’hui l’avaient abandonné. Il était seul face à une italienne qui était comme contente de la situation. Il se mit même à repenser à toutes ces années d’existence. Il avait été le centre de toutes les railleries, à cause de sa carrure, mais surtout de sa langue. Mais que pouvait-il dire ? Que c’était sa langue ? Foutaise.
La colère semblait s’accentuer quand il se rendit compte que finalement, il n’avait rien fait de sa vie, et ne ferait sans doute jamais rien de sa misérable vie.


Mas. Coma faser aüra ?
[Mais. Que faire maintenant ?]

Oui, il fallait qu’il se reprenne. Il fallait qu’il se rebiffe, et qu’il prenne en main son existence. "Je leur ferais plier genou" pourrait ainsi devenir sa nouvelle devise. Il avait trop subit aux cours de toutes ces années, à son tour maintenant de se venger. L'air de rien, il reprit sa bague et se dépêcha de l'enfiler pour que jamais on ne la lui reprenne. C'était la seule chose qu'il possédait vraiment, et il allait s'y accrocher.
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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Rodrielle
Rodrielle voyait passer toutes les réactions dans les yeux du Montagnard. De la colère à l'inquiétude, en passant par la décontenance... Il n'y croyait pas, ne voulait pas y croire, et elle comprenait parfaitement. Elle même n'en était pas forcément ravie ; l'idée d'avoir encore un nouveau membre dans la Famiglia l'agaçait. Le seul point positif : c'était un homme. Et Dieu sait que la famille Corleone manquait cruellement de Mâles ! Heureusement, Amalio remontait la pente - parce qu'on ne compte pas les pièces-rapportées - à lui tout seul. Aujourd'hui, ils allaient pouvoir compter sur un nouveau membre. Enfin...

" Coma faser aüra ?"

Sans ciller, la Tatouée haussa les épaules. Elle termina son nouveau verre et le posa tranquillement en réfléchissant. Qu'il soit le fils de Salvatore, c'était un fait. Mais aujourd'hui ? Elle n'avait pas raconté toute l'histoire et elle ne le voulait pas non plus. Ah ! Sad ! Que ferais-tu ?! Rodrielle a promis de veiller sur toute la famille et les gérer... Et ce grand blond en faisait parti. Mais avait-il seulement la même façon de penser qu'eux ? Serait-il à la hauteur des Corleone ? Elle ne voulait pas d'un boulet à traîner et ne voulait pas chipoter avec les jeunes.

Mais pourtant...

Nous rejoindre.

Allait-elle le regretter un jour ? Surement. Mais maintenant qu'elle était lancée, elle n'avait plus le choix.

On a une vie particulière, mais chez les Corleone on a le sens de la solidarité. La Famiglia est plus importante que tout, on a notre Fierté et notre Honneur, et l'on mourrait pour n'importe quel membre, quel qu’il soit. Fai parte della Famiglia, allora prenderemo cura di te.

C'est ti pas beau, la famille, hein ?!

Enfin, je n't'oblige à rien.

Vas-y, bois encore un coup, quant on sera saouls ça passera mieux.




Famiglia : Famille
Fai parte della famiglia, allora prenderemo cura di te : Tu fais partie de la Famiglia, alors nous prendrons soin de toi.

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Arthor
Ses mains ne quittaient plus la bague qu’il venait de remettre à son doigt. L’évidence semblait évidente, voire même évidemment évidente. Pourtant le doute subsistait, du moins le barbu ne voulait pas l’effacer pleinement de son esprit. Un jour peut-être qu’il apprendrait une nouvelle vérité qui lui ferait plaisir. Aujourd’hui le destin s‘acharnait encore une nouvelle fois, mais le montagnard ne voulait plus subir. Mais ce n’est pas tant la combattivité qu’il lui manquait maintenant, non, c’était plus de l’affectivité. S’en était même étrange comme sentiment. Après la colère et la résignation, la peur et l’incompréhension, il se sentait comme abandonner. Le sentiment n’était pas étrange en lui-même, mais c’était plutôt le fait qu’il le ressente maintenant qui l’était.

Durant des années, il avait vu ses « faux » parents partir à la guerre, seul.
A leur mort, il était resté seul.
Durant des années il avait voyagé sur les routes, seul.
Et c’était seul qu’il avait décidé de s’installe à Orléans.

Non, il connaissait la solitude, mais pas l’abandon.

Un dilemme se posait à lui. Renoncer à tout ce qu’il croyait être « bien » pour suivre sa nouvelle famille, ou bien faire face contre eux. Le choix ne fut néanmoins pas long à prendre. Toutes ces valeurs, et autres croyances, toutes venaient de ce couple qui avait cru bon lui cacher qu’il n’était pas leur fils. Tout ce qui émanait d’eux était mauvais, et devait être oublié. Et c’est ce qu’il fit. Il avait eu le temps de faire faire un tour de doigt à sa bague qu’il avait déjà renoncé à cette vie ultérieure. Une nouvelle page allait s’écrire, et celle-ci serait faite de vérité. Mais comment faire pour vivre pleinement une vie qu’on a fui, voire même combattu durant des années ?


Hum.

Oui, il fallait bien dire quelque chose, et ce petit mot ne lui avait jamais fait défaut. Aujourd’hui plus que jamais il avait besoin de se raccrocher à des valeurs sures et qui ne l’avaient jamais été infidèles.

Hum.

Allez, ça, c’est juste pour le plaisir.

Vos … Vos …
[Vous … Vous…]

Ces mots se faisaient hésitants, mais quand on sait ce qu’il voulait dire, cela se comprenait. Il ne voulait plus se sentir seul au milieu d’une foule. Finalement, tout ceci pourrait être une bonne chose. Enfin il pourrait faire partie d’un groupe qui l’aime, ou mieux, qui pense à lui. C’est juste ce qu’il voulait, rien de plus, rien de moins. Cela méritait bien un ou deux sacrifices, pourvu que jamais plus il ne se retrouve dans pareille situation.


Vos volètz ben de ieu ? Mas …. Vos podètz m’apprendre ?
[Vous voulez bien de moi ? Mais … Vous pourrez m’apprendre ?]
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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Rodrielle
Oh qu'il l'énervait avec ses "hum" ! Mais elle allait devoir s'y habituer tant bien que mal, vu la proposition qu'elle lui avait faite.

L'italienne ne cillait pas et attendait la réponse du Montagnard en tapotant le verre qu'elle tenait dans la main. Bon sang, que c'est pénible et long, un homme ! Pourtant, la question était bien simple : tu viens ou tu viens pas. Une question fermée et une réponse en un mot. Oui ou non. Et basta. Soit on trinque aux retrouvailles, soit on se salue d'un signe de tête et l'on part. Rien de bien compliqué, en somme... Sauf pour un homme.

En attendant donc la réaction du blond, l'italienne tentait de retrouver les traits de son défunt cousin. Difficile de se rappeler de quelqu'un que l'on a pas vu beaucoup et qui est mort depuis si longtemps. Mais les yeux d'Arthor ne trompaient pas. Il avait ce regard "Corleonien", perçant, très expressif qui faisait qu'il n'y avait jamais besoin de mots pour se comprendre. Un froncement, un sourcil qui s'arque, les yeux qui se ferment, les ridules des yeux qui rient... Tout se lisait en un simple regard chez les Corleone. Et le blond l'avait, en plus du bleu océan de sa mère. Pas de doute possible, la Tatouée n'avait pas fait d’imper.

"Vos … Vos … "

Oh, des mots. L'italienne secoua la tête pour revenir à la réalité puis écouta le Montagnard qui avait vraiment du mal. Ou alors c'était une tare chez lui de pas pouvoir aligner trois mots ? Faudrait lui demander un jour.

"Vos volètz ben de ieu ? Mas …. Vos podètz m’apprendre ? "

T'apprendre à parler correctement déjà, oui. Qu'on s'comprenne un minimum. On a chacun notre langue maternelle, mais pour la communication s'pas facile.

Bienvenu dans la famille, jeune homme ! Tu vas apprendre qu'avec les Corleone, on ne mâche pas les mots et que l'on dit ce qu'on pense. Quitte à se taper sur la tronche, d'ailleurs. Mais après, un verre de vin et tout va mieux. La Tatouée offrit quand même un sourire au blond pour le rassuré. C'est vrai qu'il ne fallait pas non plus lui faire encore plus peur, il était déjà suffisamment mal à l'aise comme ça. Même Maledic, à 4 ans, était plus dégourdi.

Mais tu veux que je t'apprenne quoi, exactement ?

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Arthor
Ha e ben, à esser un Corleone.
[Ha et bien, à être un Corleone.]

Le barbu avait essayé de faire simple. En même temps pour lui, cela coulait de source. Et pis bon, ces phrases restaient toujours compréhensibles n’est-ce pas ? Arthor répondit au sourire de la matriarche par un autre sourire. Il trouvait même la situation un peu pathétique, et y mit rapidement un terme en buvant une autre gorgée de vin. Ce n’est pas qu’il n’aimait pas sourire, mais il était comme gêné de porter un signe d’affection à l’encontre d’une mercenaire. Le reste de quelques croyances, ou de valeurs, dont Arthor finirait par avoir raison. Pourtant au fur et à mesure qu’il discutait avec cette femme, son interlocutrice, il y voyait de moins en moins une brigande. Certes elle lui faisait toujours peur, bien qu’il ne veule pas le montrer.

Apprenez-moi à être comme vous. Ha, et…

Il se racla la gorge, et eut même l’idée de parler en Oil, signe que peut-être il voulait montrer qu’il était prêt à faire un ou deux sacrifices.


Y a-t-il autre chose que je devrais savoir sur moi, ou sur cette famille ?


Il avait eu assez de mauvaises surprises pour aujourd’hui qu’il ne voudrait pas faire d’autres découvertes, dans un avenir plus ou moins proche. Apprendre qu’il avait été élevé par des menteurs lui avait fait un choc, pourtant il voulait oublier, et tourner la page. Tirer un trait sur ce passé qui ne lui avait rien apporté de bien pour recommencer, tout recommencer.
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