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Info:
Dans la vie, y a des choses qu'on prévoit et d'autres qu'on s'imagine même pas! Maman si tu savais!

[RP] Il est beau, il est gras...

Buurf



    « Il est beau, il est gras ! Il est beau et il est bas, pour vos tâches quotidiennes et autres sales besognes, trouvez ici pour cent écus un bonheur sans nom… Il est beau, il est gras… »

    Les clochettes retentissent à chaque fois que le brailleur de vendeur vient donner une légère frappe dans le couvre chef de ce petit bout d’homme. Vêtu tel un bouffon ou autre troubadour dont la seule vocation serait celle de distraire bien des culs propres, celui répondant au nom de Buurf lui semblait tirer une sale trogne.
    Debout sur une cagette en bois aux allures branlantes, les bras le long du corps, une sorte de petite chaine autour du cou, celle-ci reliée à la main du présent vendeur qui n’hésitait pas à baisser les prix à la vue de clients potentiels. Ah oui mais revenons-en au commencement.

    Car avouons-le mais c’est bien la seconde fois qu’il se retrouve ainsi, tel un animal en proie aux rires et autres remarques de la part de quelques passants. Bien la seconde fois qu’il vaut ne serait-ce qu’une centaine d’écus jetés en l’air… Bien la seconde fois qu’il tire cette tête, peu rassurante, dans le genre grognon on ne fait pas mieux.
    Son ancien maitre ayant perdu la vie suite à quelques désaccords avec le guet royal, c’est ce qui l’amena en ces lieux, sur cette large place d’Anjou à devoir faire office de bétail digne de ce nom.

    « Tu pourrais sourire au moins l’gaillard ! »

    Léger sursaut quand à cette voix qui vint s’infiltrer dans son oreille, voix à laquelle il répondit sans plus attendre et d’une façon bien particulière.

    « Fous moi donc la paix où j’te promets qu’ton paquet j’vais en faire d’la compote… »

    Autre coup de pied au derrière, le forçant ainsi à se taire car la situation pourrait tout aussi vite basculer et notre nain serviteur se retrouverait alors dans une situation plus que délicate.
    Les clochettes sonnent, elles s’expriment, pourtant usées par le temps tout comme ses maigres vêtements colorés. Pour dire vrai, son ancien maitre avait élu domicile à Paris et plus précisément à la Cour des miracles.

    Buurf lui avait pour rôle de faire passer des messages, d’aller accrocher des annonces, d’aller quérir à manger et à boire et parfois, il s’accordait lui-même le droit et dans le dos de son maitre de chaparder où bon lui semblait. Un nain ça passe partout, un nain ça reste discret, c’est le jeu du chat et la souris, ne pas se faire prendre reste une priorité.
    Son derrière aussi dur que la pierre à force de se prendre des coups bas, le voici tout disposé à réaliser de multiples tâches.
    Et c’est bien décidé à ne pas finir dans une auberge afin d’y réaliser des travaux éreintants qu’il prit lui-même la décision de se mettre en valeur… Bien à sa façon tout de même.

    « J’suis beau, j’suis gras ! La belle affaire c’est moi ! »

    Une idée enfin, vite et prendre les dessus sur son vendeur du moment.

    « LES PRIX VIENNENT DE DESCENDRE A… 30 ECUS, PROFITEZ-EN ! »

    Petit rire tout de même discret, mains posées sur son derrière pour parer à un autre éventuel coup. Mais déjà, les regards se tournent vers lui, impossible donc pour le dit vendeur de revenir sur les derniers mots de Buurf qui déjà regardait les visages s’approchant de sa position…



Elendra
Furtivement, je défile dans les allées du marché à la recherche de quelque chose de bien précis. Quelque chose de doré, de sucré. Je sais bien que ça existe pas en Anjou… mais les voyageurs, ça existe! Mais comme d'habitude, il y a rien de lorrain au marché angevin, sauf moi, la petite Lorraine de Château-Gontier qui se goinfre de madeleines, faute de mirabelles.

Bon! C'est certain, Luisa m'en a ramené six pots pour mon anniversaire! Six! Je vous jure! Mais avec six, quand ça fait au dessus de six mois qu'on en a pas mangé et qu'on a le désir de faire découvrir ce péché-mignon à toutes ses amies castrogontériennes, au bout de quelques semaines, les réserves, elles commencent à fondre! Et tout est à recommencer! Les quêtes infructueuses au marché, les détours en taverne à la recherche de Lorrains ou l'espoir que Monsieur Mirabelle pointe le bout de son nez avec ma commande. À chaque nouvel échec, je rationne un peu plus mes portions.

Et bien demain matin, ce sera une demi cuillère pas une goutte de plus!

Gui ling! Gui ling!

Je secoue la tête au rythme des tintements. Oubliant totalement mes soucis mirabelliens.

Gui ling! Gui ling!

C'est joyeux les clochettes! Ça donne envie de sautiller, de rigoler, de célébrer!

Gui ling! Gui ling!

Un vendeur de clochettes! C'est nouveau ça! Y a peut-être de l'espoir pour la mirabelle! que je me dis, m'étirant sur la pointe des pieds afin d'y jeter un coup d'oeil. Vraiment! Une chose rare les vendeurs de clochettes en Anjou, la preuve, je suis pas la seule que ça intéresse!

Et même sur la pointe des pieds, je vois rien! Merci encore, maman!

Pardon… Pardon…. que je chuchote en me faufilant entre ces gens entassés autour de la nouvelle attraction. C'est que si je rapporte une poignée de clochettes à Château-Gontier! Z'imaginez comme ce sera féérique?!

Une fois devant, je regarde à droite, à gauche. Pas de corde agrémentée de milliers de petites boules scintillantes allant au vent. Non, à la place, un pauvre… petit homme qu'on tient en laisse! Comme un chien! Et même! À CG les chiens ils sont libres de courir partout, de vous foncer dessus, de vous baver dessus! Même les chevaux (bêtes totalement odieuses!), on les mets pas en laisse!

Je fronce les sourcils devant l'air malheureux de ce pauvre petit homme au costume si joyeux, aux clochettes si festives! Et cet homme odieux qui lui donne un coup de pied au derrière! Quel bougre! je vais lui botter les fesses moi! Dommage qu'Aliénor, le Chôvalier, soit pas ici… J'aurais bien eu besoin de sa lance dans mon équipe. Je scrute les témoins autour de moi, pas un qui bouge.

Bon, ben ma vieille. Y a que toi.

Un pas en avant. Un tirage de manche.

100 écus?! Vraiment? Vous êtes certain d'avoir bien entendu?

Pas que j'ai pas 100 écus! Noon! Moi je suis économe! Je mange pas trop, je dépense pas trop, je compte mes écus comme s'il s'agissait de mirabelles dorées, je tiens un livre de compte et je range tout sous mon oreiller. C'est même avec fierté que j'ai atteint les 100 écus ce dimanche matin! Le dimanche, c'est le jour du Très-Haut et des écus! J'aime le dimanche.

J'allais lever la main, pour lancer un : « Messire! Messire! Attendez-moi je dois juste aller chercher mes écus, mais je reviens! » lorsque le petite homme annonce qu'il est en solde! 30 écus! C'est 70 % de rabais ça! (Eh oui, j'étudie les chiffres à Château-Gontier! C'est comme devenu une seconde nature de tout calculer! On m'aura pas si facilement quand je rentrerai sur mes terres!)

J'achète! que je m'exclame en levant la main bien haute avant que qui que ce soit d'autre n'ait le temps de le faire, et surtout, avant de peser vraiment le pour et le contre, voire même considérer les conséquences et la réaction de Yolanda…

Coudes serrés contre moi, je tente de passer devant ce gros tavernier qui me bloque le chemin, m'avançant vers le marchant sans scrupules, bien consciente des regards qui pèsent sur moi et des : « Mais qu'est-ce qu'elle va faire, c'est un nain! » qui fusent d'un peu partout.

Et moi de me tourner pour lancer :

Je suis pas bien grande! Mais je suis pas une naine! C'est ma mère qui m'a faite petite! Et puis je viens d'avoir 14 ans et je suis une Dame! J'fais c'que je veux! Et si vous me croyez pas, vous demanderez à la Duchesse elle va vous le dire!

Qu'ils se le tiennent pour dit! Mon père avait l'habitude de m'agacer en me traitant de naine, et ça m'a jamais vraiment fait rigoler. C'est facile à dire quand le bon dieu vous a fait grand! Mais quand votre mère, de par sa grandeur, vous condamne à vous user la pointe des pieds toute votre vie, y a pas de quoi rigoler!

Remise de mes émotions : ne me traite pas de nain qui le veut! je sors ma bourse et compte, pile poil 30 écus pour les tendre au marchant.

C'est votre jour de chance! Il y avait, encore, pas de mirabelle au marché M'sieur! Voilà donc 30 beaux écus pour vous! Vous pouvez lui enlever la laisse, je vous prie?

Quand même 30 écus au lieu de 100! Y a de quoi festoyer! Mais était-ce vraiment le cas pour ce marchand…? À voir sa tête…

Un sourire en direction du petit homme. Et une voix qui résonne dans ma tête : « Mais qu'est-ce qui t'as pris Elendra…? »

Il avait l'air triste…. Et puis son chapeau fait gui ling gui ling!

Gui-ling! Gui-ling! que j'insiste mentalement.

Un nouveau sourire, un peu timide. Bon sang Elendra… Tu viens d'acheter un humain là… et pour moins cher qu'une vache… Le constat était bien « malaisant »…

J'aime beaucoup votre chapeau! J'ai un bonnet de la Saint-Noël moi! Je pourrai vous le montrer si vous aimez les chapeaux. que je lance, pour détendre l'atmosphère, ou plutôt pour me détendre.

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Buurf



    Exclamations et autres interrogations se mêlent au brouhaha de cette place public fréquentée par bon nombre de marchands et autres crieurs exposant leur service à qui le voudrait. Un tireur de bourses sur la droite alors que Buurf lui se contente d’un simple sourire à cette donzelle qui sans même le savoir vient de se faire piquer ses économies.
    Un autre groupe sur sa gauche, certains sires qui voient alors là une occasion en or de pouvoir faire l’acquisition d’un larbin digne de ce nom mais c’est semblerait-il sa tête qui empêcha tout acheteur potentiel de se faire connaitre. Le nabot tape du pied tout en croisant les bras, mine sévère sur son visage et légère grimace.

    Lui qui s’attendait tout de même à ne pas s’éterniser en ces lieux, le voici maintenant dans cette situation où toute la populace environnante semble l’observer avec attention.
    Certains n’hésitent pas à faire connaitre leur dégoût profond face à cette petite chose alors que d’autres ne se cachent pas et émettent même certaines moqueries ce qui n’atteint en aucun cas Buurf qui lui reste campé sur ses positions. Le vendeur lui n’a pas encore ouvert la bouche, sans doute bien trop surprit par ce rabais soudain auquel il a été contraint de se soumettre.

    « Hm ? »

    Une voix qui semble surpasser les autres, petite voix tout de même mais déjà le nain cherche du regard. Les bras sont retombés le long de son corps, sa bouche s’est entrouverte jusqu’à ce que son regard se pose… Sur une mioche à peine plus haute que lui.
    Instinctivement, le voici qui recule d’un premier pas, comme pour se rapprocher du vendeur dans son dos. Ses pensées dérivent alors, lui qui ne se voit pas finir entre les mains d’une telle mioche et qui servirait à toutes sortes d’expérience comme faire par exemple office de poupée à qui l’on fait essayer tout un tas de vêtements différents.

    Mais c’est dors et déjà trop tard. Alors que certains braillent, d’autres eux s’écartent déjà mais sous ses yeux, la transaction est faite. Le voici donc comme étant la chose de cette jeunette aux allures tout de même bien propres et qui semble par ailleurs avoir une certaine éducation.
    A son cou, la chaine n’est plus, tout comme ce collier de cuir qui l’oppressait tellement et c’est le coté d’un pied qui vint se poser contre son derrière comme pour le pousser en avant, le forçant ainsi à descendre de sa cagette de bois. Nouvelle grimace qui prend place sur son visage, ses dents quelque peu noircies sont alors rendues visibles et c’est un nouveau son qui sortir de sa bouche.

    « Gnnnnnnnnh ! »

    Tel un véritable caprice d’un enfant du sans nom, le nabot devenait presque aussi rouge que son vêtements mais déjà, sa nouvelle maitresse ne tarda pas à prendre la parole à son encontre. Un chapeau de la saint noël qu’elle disait ! Il en était maintenant presque certain, elle lui ferait essayer lors de leur arrivée à son nouveau domaine.
    Les bras de nouveau croisés, le regard de marbre, ainsi Buurf fixa sans relâche la jeunette de toute sa basse hauteur alors qu’il ne put s’empêcher d’émettre à son tour.

    « J’aime pas les chapeaux mais j’aime les grelots ! »

    Tirage de langue puis détournement de la tête alors qu’autour d’eux, toute la foule s’est dissipée bien assez vite. Mais il doit se faire à cette nouvelle idée, celle de sa nouvelle maitresse qui après tout ne pouvait pas lui en faire baver autant que son défunt maitre.
    Ce qu’elle ne savait pas en revanche c’est que lui, accompagné de son caractère bien trempé risquait fortement de lui en faire voir de toutes les couleurs.
    La tête dévie une seconde fois pour fixer à nouveau la mioche puis…

    « Moi c’est Buurf ! Et toi c’est comment ? »

    Ce n’est qu’un début, sans doute finiront-ils par bien s’entendre…



Elendra
Eh bien… Pourquoi vous portez un chapeau si vous aimez pas ça? que je demande un peu perplexe. Non mais c'est vrai… Si j'aimais pas les chapeaux, j'en porterais pas…

Et moi aussi j'aime bien les grelots! C'est ça qui m'a attiré vers vous. D'ailleurs… Pourquoi vous étiez à vendre? C'est la première fois que je vois quelqu'un à vendre… Je sais même pas si on a le droit d'acheter des gens. Et puis on fait quoi une fois qu'on a acheté quelqu'un?

Tant de questions que je me pose! Nan, mais c'est ça qui arrive quand on achète sur le coup de l'impulsion! On l'achète et là… On a un petit homme et trente écus en moins, mais on sait pas du tout à quoi ça va nous servir. C'est vrai, j'ai jamais acheté d'ami avant… Habituellement, je les ai eu pour gratuit.

Toute cette situation est bien étrange et j'ai le sentiment que ce n'est pas correct… C'est pas comme si j'achetais un mouton pour garder l'herbe de CG courte ou pour me faire un bonnet de laine! Là, il y aurait une raison pour que mon acquisition me suive, mais là… C'est extrêmement déroutant.

Nouveau regard au petit personnage, souvent grimaçant et bras croisés. Faut dire, s'il porte un chapeau et qu'il aime pas, y a de quoi grimacer! Et puis, si un matin je me réveillais en laisse, debout sur une barrique, à vendre, je serais peut-être un peu grognonne! Ça doit pas être la meilleure journée de son existence! Ainsi, je souris amplement, parce que voir des gens souriant ça me fait sourire! Et puis il faut avouer ses petits tintements qui nous accompagnent, j'adore ça! Et puis ça comble les silences, quand il y en a.

« Moi c’est Buurf ! Et toi c’est comment ? »

Que je suis bête! Je me suis même pas présentée! Vraiment, j'y connais rien à l'achat d'humain! À peine une minute et je fais déjà tout de travers! Ils nous enseignent pas ça, à CG, il faudra que j'en glisse un mot à Yolanda.

Enchantée Buurf! Moi c'est Elendra! Ça s'écrit Elle en drap, mais ça se prononce Hélène dra. C'est important! Vous ça s'écrit comment?

Nan, mais c'est vrai… C'est la première fois que j'entend ce nom là et il va bien falloir que je l'écrive un jour, alors aussi bien demander maintenant qu'on en parle! Surtout que moi et les noms…

Je suis pas bien bonne pour retenir les noms vous savez! Mais le vôtre je crois être capable de le retenir! C'est pas bien long. Et je connais personne d'autre qui s'appelle comme ça! C'est pas comme quand je suis arrivée chez la Duchesse!

Et moi de poursuivre, comme s'il n'y avait qu'une seule Duchesse dans tout l'Anjou!

Il y avait deux Alix! Et puis une Anne! Mais finalement c'est Anaon! Même Ann Anaon! Et puis il y avait une Aliénor aussi! Tous des noms en A, vous imaginez! J'ai du me faire une petite liste avec les noms de chacune des caractéristiques parce que j'arrivais pas à les retenir!

Gui-ling. Gui-ling! Ce que c'est festif! Et comme je vous disais, ça comble les moments silencieux. Et moi, les moments silencieux j'aime pas ça! C'est peut-être pour ça que je parle autant, tout le temps. Le silence, ça a quelque chose d'ennuyeux et d'inconfortable, je trouve. Ainsi, je suis toujours à la recherche de quelque chose à dire, à raconter, à demander, à partager. Et aujourd'hui n'échappe pas à la règle.

Vous avez faim? Il me reste quelques écus, on pourrait acheter… Je sais pas. Des fruits ou du pain. Par contre, je vous préviens tout de suite, il y a pas de mirabelle ici… et ma phrase de se terminer tout bas afin de bien marquer l'abomination de la chose.

Je sais… C'est un vrai scandale!

Vous aimez quoi? Parce que si vous aimez les madeleines, la cuisinière de Château-Gontier, elle fait d'excellentes madeleines au citron! Enfin… Je sais pas si vous allez venir avec moi, mais si ça vous dit de venir, je vous invite!

Nan, mais c'est vrai, je comprend toujours pas pourquoi il me suit… Moi si on m'avait vendue à quelqu'un, la première chose que je ferais ce serait de m'enfuir en courant! À moins, qu'il ne me surveille, qu'il n'essaie de m'amadouer pour mieux se sauver plus tard? Je sais pas très bien c'est quoi les règles qui entourent la fuite d'après vente…

S'en suit un silence de ma part. CG… Oh. Oh… CG, c'est Yolanda. Et Yolanda c'est la cheftaine de la bande, mais aussi de la maison! Et je lui ai pas demandé la permission avant d'acheter le petit homme… J'essaie donc de me souvenir. Quelle pourrait être sa politique en la matière? Or, je ne me souviens d'aucune fois où elle m'a dit : « Souviens-toi Elendra! Avant d'acheter un petit homme, assures-toi qu'il soit propre! » ou encore « Elendra, ne me ramène pas de petit homme à la maison! ». Et par dessus tout… La question qui tue… La duchesse. Elle aime les grelots elle?
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Buurf



    « Beh c’est que… » Vaste flot de paroles, bien trop de mots pour le nabot qui lui ne semblait pas avoir l’habitude de servir d’interlocuteur à un tel niveau. Mais face à sa nouvelle maitresse, il devait donc se faire à l’idée de devoir s’adapter du mieux qu’il le pouvait. « Tout un tas d’trucs sont à vendre d’nos jours ! »

    Stupéfaction… Elle qui venait tout juste de faire l’acquisition d’un nain, il s’avère en réalité qu’elle ne savait pas vraiment dans quel but. Par tous les grelots déchainés, Buurf ne tarda pas à chercher du regard autour de lui dans l’espérance de retrouver son vendeur et ainsi revenir sur l’achat précédent.
    Mettre les choses au clair semblait être une chose essentielle désormais.

    Mais pourquoi aurait-elle donc ainsi dépensé la somme de trente écus par simple plaisir de pouvoir s’offrir un camarade d’un seul instant quand ça peut être pour toute une vie ? Le plat de sa main vient frapper son front, autre tintement des grelots sur sa tête alors qu’il se contente de la fixer simplement.
    Une éducation à refaire ou non, il fallait néanmoins éclaircir ce point car qu’elle le veuille ou non, notre nain se contentera de la suivre à chacun de ses pas mais aussi de lui obéir et ce, quoi qu’il arrive.

    « J’suis vot’ nain d’maison quoi ! » Réponse compréhensible, oui, non ? « J’fais vos tâches ménagères, vos courses si bon vous semble, j’vous escorte partout et j’réponds à vos désirs les plus profonds, j’pourrai même vous torcher si b’soin est bien qu’j’ai jamais eu à l’faire… »

    Gratouillage du menton, autre tintement de grelot alors qu’il écoute. Voilà l’identité de sa nouvelle maitresse dévoilée, un nom bien peu commun mais qu’il n’aura aucun mal à retenir. Mais vint le moment où il lui fut contraint d’épeler son propre nom.
    Non pas que Buurf appartenait à la catégorie des ignorants mais il avait encore beaucoup à apprendre bien que ce n’était pas sa tâche première. Mais déjà, une nouvelle attente qu’il se devait de satisfaire et c’est sans plus attendre qu’il se contenta de lui répondre comme il se devait.

    « Bah… Disons qu’ça s’prononce Beuuuuurf ! Comme si vous aviez un gaz qu’est resté coincé et qui voudrait descendre, vous l’bloquez mais lui décide de passer par la porte du haut, beh c’est pareil… »

    De veines tentatives pour s’exprimer et se faire comprendre du mieux qu’il le pouvait mais voilà que la jeunette ne tarda pas à reprendre la parole pour s’élancer dans tous un tas d’explications. Une Duchesse ? Voici donc qui ferait son avantage… Un lit douillé, de quoi boire et manger, un bon bain et des fessiers à reluquer jours et nuits.
    Au moins, le voici satisfait de ne pas être contraint de remonter jusqu’à Paris, à la Cour des miracles où seuls les miséreux et autres boiteux s’étaient imprégnés dans le paysage. Et puis de cette façon, il ne craindra plus ces sales mioches qui vous courent après dans le seul espoir de pouvoir vous piquer vos chers grelots.

    « Et comment qu’j’ai faim, j’suis pas contre un bon bout d’fromage du coin, espérons qu’celui-ci soit aussi gouteux et parfumé qu’les miches d’une courtisane du bordel d’la croix d’chabeau à Paris ! »

    Main automatiquement posée sur sa propre bouche, lui qui venait tout juste d’émettre un semblant d’ordre, le voici désormais en une bien mauvaise position face à sa nouvelle maitresse qui avait bien des droits en ce qui concerne une éventuelle punition qu’il pourrait recevoir.
    Mais déjà elle reprend, à lui donc de mettre les points sur les i, les perles dans les grelots vides, les nains sur les cagettes et autres bêtises en tous genres que seul son esprit serait capable de faire murir.

    « J’vous suivrai, partout où vous voudrez aller, pour sûr même, j’suis à vous maint’nant ! »

    D’ailleurs, une fois que son estomac sera rassasié, le nabot ne devra pas manquer de remplir sa tâche comme il se doit et ne surtout pas faillir à celle-ci et sous aucun prétexte.
    Mais il est vrai que lui n’avait pas envisagé l’idée de pouvoir servir cette maitresse autrement que son défunt maitre. Il pourrait certainement se montrer beaucoup plus souriant et agréable à vivre et pourtant, tout portait à croire que ceci restait fortement impossible…



Elendra
Un nain de maison… au nom, des plus élégants. On évitera tout de même de lui faire épeler devant la Duchesse! Sinon elle me laissera pas le garder! Ou pire, elle voudra le renommer et on renomme pas les gens, même les petits hommes.

Un nain de maison… Voilà qui est intéressant! Il peut faire mes courses et m'escorter! C'est absolument ce qui me manquait! Quelqu'un pour me ramener de la mirabelle et au pays de la mirabelle de temps à autre! Et puis il peux faire plein d'autre choses qu'il a dit. Tout ce que je veux! Au fond, 30 écus, c'était vraiment pas cher payé pour un coursier de luxe.

Aux goûts de luxe. Parce que le fromage, quand même, c'est pour les biens nantis, non? Et puis, il sera pas trop dépaysé, la Duchesse elle en mange du fromage! Mais alors que j'allais m'exclamer : « Alors un bon fromage du coin ce sera! » Mon nouveau, petit, ami pose sa main sur sa bouche après la mention de la ville maudite : Paris…

Le bordel… de la croix de quoi à Paris? que je demande en m'abaissant à sa hauteur pour plus de discrétion, pensant à un secret qu'il avait dévoilé par inadvertance. Et moi… les secrets… Les ragots, les rumeurs, les potins… j'ai juré de tous les récolter! Au péril de ma vie, s'il le fallait!

C'est là qu'vous habitiez avant…? C'était très en désordre?

Et ce serait pas surprenant! Paris, c'est une ville de gens fous! Les gueux attaquent les nobles, les nobles attaquent les nobles! Un vrai bordel! Ça m'étonnerait pas que ce soit en désordre tout le temps dans certains coins de la ville!

Accroupie près de lui, j'attend l'explication avant d'aller acheter un bon petit fromage du coin, suivie, toujours par mon petit homme qui grelotte*. Mais il faut bien l'avouer, beaucoup de questions me tournent dans la tête et le meilleur moyen de m'en débarrasser, c'est de les lui poser.

Et par exemple… Si j'aimerais que vous alliez me chercher de la mirabelle en Lorraine, combien d'écus je dois vous donner? On vous paie combien par jour habituellement pour ce genre de course? que je demande, histoire de calculer s'il serait plus judicieux d'aller lui en faire chercher constamment des petites commandes ou rarement de grosses commandes…

Quoi que, si je l'envoie tout le temps en Lorraine ça va l'épuiser! Le pauvre, il a pas des biens grande jambes!

Et vous avez besoin d'un cheval ou quelque chose pour y aller, ou…?

Ou, vous avez peur des chevaux comme moi, vous? que je me garde bien de demander.

Gui-ling, gui-ling. Z'imaginez ce que ça doit être sur un cheval avec ses grelots! Mes voyages seront vraiment plus chouettes! Ça me fera peut-être oublier que je suis à dos de cheval tous ces gui-ling-gui-ling, qui, sur une bête qui secoue autant, doivent tinter encore et encore, et encore, et encore etencoreetencoreetencoreetencore!! que je me répète un sourire aux lèvres.

Eh bien! Vous pouvez choisir le morceau de fromage qui vous convient! que je lui dis en lui tendant quelques écus, c'est que moi j'ai jamais acheté le fromage moi-même, je sais pas lequel est bon et encore moins lequel il aime… Du coup, vaut mieux que ce soit lui qui l'achète.

Et c'est pas meilleur avec du pain le fromage? que j'ajoute en me remémorant ma première rencontre avec la Duchesse… Qu'est-ce qu'elle avait dit déjà… Ah oui! Le fromage c'est bon, mais c'est bien meilleur avec du pain! C'est comme le nobles et les gueux, sans gueux, pas de récoltes et sans nous les gueux ils peuvent pas récolter sur nos champs ou un truc comme ça. On a besoin d'eux et eux de nous! Tout comme le fromage et son pain. C'est pour ça qu'il faut être gentil avec les gueux, pas que j'en doutais, ma mère m'a toujours dit que je suis née gueuse, moi j'aime bien les gueux, mais je sais que certain noble… Ils sont vraiment méchants et ça, ça me fait de la peine!

Alors, choisissez votre fromage, moi je vais trouver un pain! que je lance, et à m'entendre, c'est à croire que les écus tombent du ciel! Mais j'en ai pas un nombre infini dans mes poches, vous inquiétez pas! Mais c'est que quand même, si je venais à croiser un marchand de mirabelles, il faudrait tout de même que j'ai une bonne petite somme pour pouvoir acheter toute sa production, qu'est-ce que vous croyez!

On badine pas avec la mirabelle!

*Malheureusement, je n'ai aucun mérite! C'est à JD Yolanda qu'il revient! (Mais avec un peu plus de temps j'aurais pu finir par le trouver… )
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Buurf



    Et voici une conception de la ville de Paris bien plus qu’étrange. Le nabot y est né, paraitrait même que c’est dans une cage qu’il a vu le jour, un mioche issue d’une liaison entre un chou-fleur et une tomate, ce qui expliquerait la forme de son crane.
    Paris la merveilleuse, Paris la moins heureuse, tout le monde y trouve sa place, même un nain de maison tant que maitre il y a pour dicter les consignes. A l’entendre, Buurf réalise de plus en plus que la jeunette ne connait finalement pas grand-chose.
    Bien qu’il ne soit pas attaché au titre d’esclave, sa situation était bien trop similaire même s’il aura été battu à bien peu de reprises. Parfois avec un manche en bois, souvent avec un coup du plat d’un pied…

    D’autres explications se devaient d’être données avant de rejoindre le domicile dans lequel elle vivait et ceci dans le but de commencer sa tâche de parfait nabot de maison prêt à tout pour sa maitresse. Mais si une chose était bien certaine c’est que lui n’appartiendrait à personne d’autre qu’elle. Cette jeunette qui dépense sans compter et surtout sans vérifier l’état de la marchandise.
    C’est un mal pour un bien, au moins, lui pourra veiller sur elle du mieux qu’il le peut. Il n’avait qu’à espérer ne pas devoir une nouvelle fois faire office de cobaye.

    « Vous n’aurez qu’à m’donner les sous pour vos mirabelles, j’ai pas à être payé ! Vous v’nez d’vous offrir mes services pour toute vot’ vie et ce jusqu’à c’que j’en clamse ! »

    Buurf prenait tout son temps pour expliquer les choses, il ne lui fallait pas se montrer impatient. Pourtant, les bras se croisent une nouvelle fois puis se détachent alors que sa main droite se porte à son postérieur pour se le gratter quelques courtes secondes.
    Autre main empoignant une corne de son couvre chef, ceci dans le seul but de vérifier que l’un de ses grelots fonctionnaient encore bien qu’il ne lui faudrait sans nul doute pas perdre de temps pour les faire changer. Etrangement, un nain de maison obtient toujours ce qu’il souhaite, c’est ainsi.
    Tous les commerçants savent pertinemment qu’un nabot dans son genre est forcément rattachée à une riche famille ou a une personnalité importante, ce n’est pas tout le monde qui peut s’offrir de tels services mais encore faut-il que ceux-ci soient de bonne qualité.

    Les écus sont bien vite versés dans sa main, lui qui n’a pas préféré soulever la question du cheval. Jamais il n’aura posé son derrière sur une telle bête, lui qui avait plus l’habitude de faire les trajets à pieds ou en charrette.
    Elle parle, encore et encore, sans cesse, au moins il n’est pas prêt de s’ennuyer avec elle et c’est cette pensée qui le fit légèrement sourire. Enfin, un premier sourire et un vrai, pas un forcé car sachez que ce n’est pas du tout son genre.
    Du fromage, il devait donc trouver du fromage et sur une telle place bondée de monde, il n’était pas aisé pour un si petit homme de retrouver son chemin. Mais soit, il lui obéira comme il se doit et se contentera de ne pas faillir à sa mission.
    Signe de tête à l’égard de sa maitresse comme pour approuver ses dernières paroles alors que déjà, il se met en route, n’hésitant pas à se faufiler sous les robes de certaines donzelles et même sous certaines étales. Partout où il passe, les grelots font du bruit, ainsi on le repère telle une vache à qui l’on aurait collé une cloche au cou.

    « C’pas loin, j’le sens… »

    Du fromage, il s’approchait, bientôt il toucherait au but ahah. C’est au pied d’une étale qu’il se dresse sur la pointe des pieds, ses petites mains empoignant le rebord de la table alors qu’il tente de s’y hisser. Le marchand lui ne tarde déjà pas à montrer le bout de son nez, léger sourire aux lèvres, presque moteur alors qu’il ne manque déjà pas d’éclater de rire.
    Il grimace le nabot qui ne tarde pas à passer sous cette même étale, regard posé sur les jambes du marchand dont les rires se font toujours entendre. Mollet empoigné, bouche grande ouverte et… miam !
    Il braille il braille le marchand, le marchand qu’est pas content. L’emprise relâchée aussitôt suite au cri émit par le fromager. Tête vers le haut alors que son visage se trouve être à moitié recouvert par la nappe posée sur l’étale et qui ne manque pas de dépasser grossièrement par les cotés, bras le long du corps et bouche toujours ouverte, Buurf s’exprime enfin.

    « Tu vas m’donner ton meilleur des fromages, un bon, un parfait pour une jeunette qu’a l’gosier fragile et un qui sent la rose ! »

    Main tendue vers le haut pour lui confier quelques écus alors qu’il repart, satisfait par sa tâche accomplit. Revenant sur ses pas avec hâtes, fromage sous le bras, grelots toujours en pleine fanfare, c’est au loin qu’il aperçut une robe de couleur semblable à celle de sa nouvelle maitresse.
    Du pain dans les pattes, il en était désormais certains, il ne s’était pas trompé sur la personne. Contournement d’Elendra pour se retrouver face à elle, le reste des écus lui est bien vite rendu avant que ça ne soit le fromage qui viennent chatouiller ses narines si fragiles soient-elles ou du moins, il l’imaginait.

    « Et voilà, m’en direz des nouvelles. »



Elendra
C'est, en grande réflexion, que je tend les écus au marchand pour son pain. Qu'est-ce que Yolanda va penser de tout ça… Et surtout, comment est-ce qu'elle va l'accueillir? Parce que je sais que Yolanda est gentille tout ça, mais elle a quand même dit « Bon vent! » au prince! Au prince! J'vous jure! Alors quand même, si elle ose dire ça et des trucs encore bien pire, dans le dos et dans la face du prince… allez savoir ce qu'elle peut dire à mon nain tintant. Ou à moi…

Bah! Ça peut pas être si pire que ça! Et puis, de toute façon, si elle me met à la porte, maintenant j'ai 14 ans et une escorte! Et puis j'ai ses conseils pour m'occuper de ma terre en Lorraine et ça elle pourra pas me les reprendre! Alors hein!

Puis peut-être que je pourrais négocier aussi… C'est mon nain de maison, mais peut-être que je peux lui demander d'aider un peu la duchesse. Ou! Ou! Ou! Je pourrais, lui dire qu'en fait c'est un maître de l'histoire de France et que je lui ai donné 30 écus pour qu'il m'aide à connaitre mes fiches par coeur! Et c'est bien connu, les maîtres français se grattent le popotin et portent des clochettes pour traumatiser leurs élèves chaque fois qu'ils secouent la tête de découragement genre : « Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous, espèce d'idiote! On écrit Angers avec un S! C'est pourtant pas sorcier! »

Angers, capitale de l'Anjou! On compte aussi Saumur comme l'une de ses villes. Et puis Craon et puis… La Flèche! Le Duché d'Anjou, n'a pas de Roy, parce que le prince c'est un con. C'est la duchesse qui l'a dit pas moi! Et puis juste à côté de l'Anjou, c'est le Maine et la Capitale c'est le Mans, avec un S ça aussi, comme Angers. Et puis en Maine, y a une ville qui s'appelle Laval et une autre Mayenne je pense… Au Maine, les gens sont gentils, j'y suis allée une fois, avant d'atterrir en Anjou.

Gui-ling! Bonne réponse! Gui-ling!

Un sourire. Des grelots qui vous félicitent quand votre précepteur hoche la tête pour une bonne réponse! Ou pour vous rapporter un fromage, parce que c'est bien connu, apprendre ça creuse l'appétit!

Ah! Mais vous m'en direz des nouvelles aussi! que je lance avec un sourire. Je vais pas lui manger ça dans la face quand même! D'ailleurs, je jette un regard aux alentours pour repérer un muret. J'aime m'asseoir sur les murets. Maman le fait souvent et ça me fait penser à elle. Des fois, j'ai presque l'impression qu'elle est assise à côté de moi. D'ailleurs, je me demande ce qu'elle pense de mon nouvel ami! Et par dessus tout, est-ce qu'elle aime les grelots?

Cap sur le muret, je finis par m'y asseoir et inviter mon compagnon à m'y rejoindre. Comme Cristo, on partage le pain, mais pas le vin, parce que le vin, c'est pour les adultes. Oooooh! Mais je suis une adulte! Peut-être que j'en demanderai à Yolanda ce soir! Si elle dit oui pour mon petit homme, elle dira pas non pour quelque chose d'aussi banal que du vin!

Au fait… Est-ce que je peux vous poser des questions? Mais vous avez le droit de pas répondre, si vous voulez pas, hein. que je dis en lui tendant un nouveau morceau de pain pour agrémenter son fromage.

Vous avez quel âge, si c'est pas trop indiscret? Car Dieu sait que l'âge! C'est pas tout le monde qui veut révéler ce grave secret!

Moi j'ai eu quatorze ans il y a quelques semaines à peine. que j'ajoute, parce que des fois quand on le dit avant, les gens sont moins gênés de le partager après.

Et puis sinon… Heum. Vous êtes allé à Paris donc…? Vous avez vu beaucoup de villes? Vous connaissez leur nom? Parce que moi je dois apprendre le nom de toutes les villes de France et les capitales de tous les Duchés! Peut-être que vous allez pouvoir m'aider.

Mais oui, parce qu'étudier seul c'est ennuyeux, mais avec des amis c'est vraiment chouette et surtout! Ça apprend beaucoup plus vite! Et si on étudie ensemble, il va sûrement retenir des choses que moi je retiens pas et pouvoir me souffler les réponses quand la Duchesse va me poser des questions et que j'aurai oublié la réponse! Vraiment! Voilà 30 écus bien investis!

Une bouchée de pain et de fromage pour bibi.

Il est pas mal ce fromage! Bon choix Buurf! que je lance la bouche, presque, pleine.

Et on continue avec les questions! Parce que la Duchesse, elle manquera pas de m'en poser sûrement et je dois être prête!

Et sinon, avant, vous faisiez quoi? Vous êtes spécialiste dans un domaine en particulier?

En gros : « Parlez-moi de vous Buurf! »

« S'il vous plait. »
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