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[RP] Un voyage, cinq malles, six amis et un grain de folie

Matouminou


Ils avaient quitté Fécamp, par une belle journée du début février 1461. Les préparatifs avaient duré plusieurs semaines, il s'agissait de savoir quoi emporter, ne rien oublier, penser à tout...nourriture, matériaux et matériels divers...barque, pas barque? hache pas hache? échelle pas échelle?
Chaque décision était prise en commun.
Ils étaient quatre à avoir répondu positivement à ce voyage que leur avaient proposé Matou et Stromb, quatre personnes, devenus des amis au fil du temps: Eremon et sa compagne Tigresse, Adorianna et Eleena.
Il y avait eu la déception que Kal et Pardy ne puissent pas venir avec eux, mais ils savaient que ce serait pour un autre voyage sans doute.

Si la question de la nourriture et de divers objets plus ou moins utiles avait été rapidement réglée, il en avait été autrement pour les vêtements et le nombre de malles à emporter. Eleena et Ado avaient pour principe de voyager léger, pour la plus grande joie d'Eremon qui soutenait qu'il ne fallait pas s'encombrer outre mesure de vêtements. C'était sans compter l'avis de Matou qui pensait tout autre. Tig était, du reste, du même avis.

Il avait fallu un long débat et quelques soirées en tavernes bien arrosées, pour établir le nombre de malles qu'elles pourraient emporter.
Matou avait estimé s'en sortir, en faisant de gros efforts, avec une dizaine de malles, ce qui avaient fait passablement grimacer Stromb et Eremon.
Si Matou pensait pouvoir rallier à sa cause son volcan, il en était tout autre d'Eremon.
Ce dernier lui avait demandé à quoi lui servait d'emporter autant de vêtements, qu'elle ne porterait surement pas.
Moyennant quoi, Matou qui était rarement décontenancée et encore moins rarement à court d'arguments, s'était lancée dans sa façon de voir les choses:


- Tu ne comprends rien, Eremon, mes vêtements, c'est une façon d'être rassurée en les ayant tous avec moi...Tu vois, c'est au cas où...selon les occasions qui se présenteront...par exemple, on peut être amenés à rencontrer des gens de haute lignée, il me faudra alors bien m'habiller, ensuite, pour mon volcan, je me dois d'être coquette...et puis, j'aime avoir le choix...c'est important! Enfin, si je ne prends pas tous mes vêtements, j'aurai l'impression qu'il me manquera justement la houppelande, ou le corsage qu'il m'aurait absolument fallu...


Eremon s'était, à plusieurs reprises, tapé la tête sur la table. Matou avait eu du mal avec ce réflexe qu'ils avaient, lui et Stromb à faire cela. Elle pensait que c'était peut-être un réflexe de survie, bien que ça devait tout de même leur faire mal. Bien sur, l'idée que c'était par désespoir, l'avait effleurée...mais en y réfléchissant de plus près, c'était plutôt elle qui aurait du être au désespoir à la fin de ce débat. Car, Eremon et Stromb avaient été fermes, et elle avait du se résoudre à ne prendre que cinq malles.

Elle avait supplié, fait la moue,versé même une larme..rien n'y fit...ils étaient restés imperturbables à son drame. Elle avait même annoncé qu'elle ne prendrait aucune malle et qu'elle voyagerait quasiment nue. Ce en quoi, Eremon lui avait rétorqué qu'elle était excessive...Elle? excessive?? Si peu...elle vivait tout simplement intensément ses sentiments, ses folies, ses déraisons...sachant que la vie pouvait du jour au lendemain tout vous reprendre. Mais il est vrai que ça lui jouait parfois des tours, et la mettait dans des situations parfois un peu incongrues...Pour autant, Matou aimait rire, d'elle surtout...et cette histoire de malles l'avait beaucoup amusée, au point même d'en rajouter des couches et des couches.

Ainsi, elle avait tenté de faire fabriquer un faux plancher aux deux charrettes, mais Stromb avait découvert la supercherie. Alors, elle avait demandé à ce qu'on emporte une barque:


- Ce sera si utile si l'envie nous prenait d'aller pêcher...

Bien sur, elle s'en fichait bien d'aller pêcher, elle ne voyait que la place gagnée dans la barque, immense malle pour mettre encore plus de vêtements.
Hélas, cent fois hélas, nouveau refus...nouvelle tentative qui tombait à l'eau et pas sur une barque....arfff...

Le jour du départ était enfin arrivé, et elle avait rempli ses malles, les bourrant jusqu'à presque les faire craquer. Stromb avait même du forcer pour les fermer.
Afin de faire culpabiliser les hommes, elle leur avait dit que, tant pis, s'il lui manquait quelque chose, elle devrait l'acheter, ce qui, tout de même, était ballot, vu qu'elle l'avait à Fécamp en plusieurs exemplaires.
Eux, avaient souri et haussé les épaules, sourds à son désarroi.

Plusieurs jours s'étaient passés, ils avaient bien voyagé, les routes étant tranquilles, les villes qu'ils traversaient aussi. De temps en temps, ils faisaient une rencontre sympathique en taverne, ils y restaient alors la soirée, puis poursuivaient leur route.
Ils avaient pris dans leur groupe deux voyageurs, Manu et Louloute, qui avaient ainsi, durant quelques jours, en toute sécurité, put voyager avec eux.

Une première halte de deux jours s'était imposée à La Rochelle, ville portuaire plutôt calme, mais sympathique.

C'est là qu'elle et Stromb avaient fêté la Saint Valentin, leur première fête des amoureux. Un évènement à ne pas rater, et qu'ils ne ratèrent pas. Stromb offrit à Matou quelque chose qui la laissa sans voix, tant le geste était surprenant. Il avait trouvé et acheté une malle immense avec des tiroirs incorporés, magnifique! A ceci, ils avait ajouté un immensse bouquet de roses, réalisé en forme de coeur. Elle lui avait offert des braies avec des pommes en guise de motif, clin d'oeil à la Normandie, avait fait confectionner un immense gâteau et avait même trouvé une bouteille de ce délicieux vin pétillant qu'on appelé champagne...Et puis, il y avait eu la nuit...ahhh...la nuit...dans une vraie chambre..avec une paillasse confortable, des pétales de roses...Oui Stromb avait sorti le grand jeu...et Matou avait fondu...conquise, ravie...mais, elle n'avait plus besoin de se persuader de l'amour qu'il lui portait, tout comme le sien était sans limite pour lui. Ce fut donc une soirée et une nuit inoubliables!

Puis, deux, trois jours plus tard, ils étaient arrivés à Bordeaux, dans l'espoir de voir les Desbaumes. Déception, ces derniers étaient partis pour le Portugal...ce serait donc pour une prochaine fois.

Les rôles avaient été répartis selon les compétences et les envies de s'investir de chacun.
Ainsi, Stromb avait pris à sa charge la demande des LP pour traverser en toute tranquillité comtés et duchés.
Eremon était chargé de vérifier que rien d'inutile ne se rajoutait à leur chargement...en gros, il traquait la malle supplémentaire qu'auraient pu rajouter Matou ou Tig. Déjà, il avait du digérer la 6e malle offerte par Stromb.
Tigresse et Elena apportaient leur bonne humeur. Quant à Ado, elle apprenait l'italien, dans le but, en Italie, de pouvoir communiquer avec les hommes. Car Ado s'était mise en tête de se trouver un italien comme compagnon. Seulement, son italien ressemblait plutôt à de l'espagnol. Mais quand Matou ou Stromb lui en faisaient la remarque, elle les regardait et lâchait avec superbe:


- Vous n'y connaissez rien en langue....et vous viendrez me demander quand vous aurez besoin de parler là-bas....Senor et Senora!!

Stromb avait alors rétorqué qu'on disait signe or et signe aura...enfin, c'est ce qu'avait compris Matou. Elle avait d'ailleurs acquiescé, car, on lui avait dit que les italiens parlaient avec les mains....par signes. Et puis, elle ne s'inquiétait pas, contrairement à ce que disait Ado, elle était douée avec sa langue qu'elle avait bien pendue, surtout à la bouche de son volcan...

Et les enfants dans tout cela? Et bien, ils étaient bien gardés, sous la surveillance de fidèles gens au service de Matou et Stromb: Suzon et Cunégonde, et l'inclassable Didier, libre, mais attaché avec fidélité à Stromb et, en y réfléchissant d'un peu plus près, à Suzon aussi...

Voilà donc où en était notre petite troupe, adultes, enfants, chargement en cette fin du mois de février 1461...
Stromboli
28 février 1461, Castillon.


Un réveil comme les autres.. ou presque... pour la jeune Luna.

Elle avait l'habitude, malgré son très jeune âge, des nuits passées dans la charrette. Elle avait le sommeil profond et paisible des petits de son âge, emmitouflée avec amour et bienveillance dans plusieurs couvertures et peaux, installée confortablement sur une paillasse moelleuse qui avait été installée pour la nuit. La bâche du convoi, doublée, était ficelée et proprement fermée, empêchant ainsi le froid de pénétrer et de chasser la chaleur douillette qui s'était installée. Silence... La charrette n'allait pas très vite. Le cheval, guidé par la main de son père, faisait parfois quelques pas de coté afin d'éviter un trou, une pierre, qui aurait fait cahoter l'embarcation.

Dans cette ambiance tranquille, rassurante, la fillette dormait. Elle n'en avait absolument pas conscience, mais ce jour marquait une étape importante de sa vie. C'était en effet son premier anniversaire.

Depuis sa naissance elle avait voyagé. De villes en villes, de bras en bras, de seins en seins. Maintes fois son destin avait failli basculer, comme lorsqu'elle avait été enlevée au nez et à la barbe de sa grand-mère, ou encore lorsqu'elle faillit repartir dans les bras de son tuteur à la mort de sa mère... Elle avait terminé finalement dans ceux de son père. Un père qui malgré toute sa retenue et ses râleries l'aimait comme nul autre, prêt à donner sa vie et son âme pour elle. Oui, il s'en était passé des choses dans cette première année de vie. Des drâmes comme des joies.. Et aujourd'hui serait un jour de joie.

Au petit matin, le convoi était arrivé. Elle avait ouvert les yeux et baillé aux corneilles. Pas encore bien éveillée, elle se cachait sous les couvertures toutes chaudes. Le brouhaha de la ville l'entourait, des ombres se dessinaient sur le tissu de la bâche de la charrette. Elle devinait des hommes et des femmes s'affairant tout autour d'eux. Plus loin, plus au calme aussi, le cheval stoppa et les roues crissèrent dans un soupire soulagé. Elle entendit des voix familières dehors : celle de Matou, sa mère d'adoption, qui semblait ravie d'arriver enfin. Et celle de son père, plus grave, qui semblait lui soulagé que tout le monde soit bien arrivé à l'endroit prévu, ironisant un peu sur le fait que Matou ne savait pas se servir d'une carte. Elle les vit descendre, suivant leurs ombres. La plus haute se dirigea vers l'arrière, et la bâche fut ouverte. Le soleil pénétra à l'intérieur, en même temps que l'air froid du matin. La fillette gémit, râla même, avant de se cacher sous les peaux.

Le soleil était venu illuminer son petit minois quelques secondes avant qu'il ne disparaisse sous les couvertures. Elle avait les yeux bruns de son père, plus clairs cependant. Ses cheveux étaient ceux de sa mère, mais en moins foncés. Le visage était un savant mélange des deux. Elle paraissait être un aboutissement adouci de ses parents, une version moins brut, ce qui en soit était rassurant pour l'avenir.. Elle n'avait pas hérité de la petite taille de sa mère, mais côté caractère... Stromb n'avait pas fait le poids. Elle avait esprit buté, tête de cochon.. de sa défunte maman. Sans compter qu'elle était un vrai moulin à paroles. Du moins, à "presque paroles", car elle ne parlait pas encore. Elle piaillait toute la journée, on sentait les morts désormais tout proche.

Cachée sous les couvertures, elle ne voyait pas le petit sourire de son père qui avait prestement tirée la bâche derrière lui, accroupi à côté de la paillasse. Il ne le montrait guère qu'en privé, mais il était fier d'elle, sur tout les points. Il avait prévu de la gâter pour ce premier anniversaire, pas question de manquer ça. La petite ne se doutait pas de ce qui l'attendait...

Mais pas le temps de rester au chaud plus longtemps. Elle vit une dizaine de doigts descendre la couverture, et soudain apparut le visage familier du paternel. Nouveau gémissement, petite feinte de pleurs, entortillonnage dans un début de caprice... Le côté pas du matin, elle le tenait de lui aussi... Mais tentative bien vite avortée par le contact d'une bouche sur son petit visage, une bouche aimante qui l'embrassait tendrement pour la réveiller et lui faire oublier sa tentative de caca nerveux. Certes son papa piquait un peu, il était tout froid à cause du voyage dehors.. Mais les bras rassurant qui la câlinait lui firent oublier pourquoi elle voulait pleurer. Elle se laissait aller dans les bras de son père, finalement convaincue par ce réveil, allant même jusqu'à piailler joyeusement.

Et dans cette nouvelle journée qui commençait, pleine de promesses, elle alla jusqu'à faire un beau cadeau à celui qui l'étreignait. Nichée dans ses bras, bien au chaud sous ses baisers et les couvertures en pagaille, elle arriva enfin à prononcer un mot.


Papa...


Matouminou


FIN FÉVRIER - MARS - AVRIL 1461

Ils avaient pris tout leur temps pour arriver à VF, il y avait eu des villes plus animées que d'autres où ils avaient eu envie de s'attarder. Il y avait eu également des rencontres sympatiques, comme c'est toujours le cas lorsqu'on voyage. Bien souvent on ne garde que la meilleure part des gens qu'on croise. Des moments d'intense émotion aussi, comme cette première saint Valentin qu'ils avaient passé ensemble.

Peu avant d'arriver à en Rouergue, ils avaient fêté le premier anniversaire de Luna. Matou sourit en se souvenant de ce bébé de quelques mois, perdu au creux des grands bras de Stromb. C'était à Troyes. Mais la première fois qu'elle l'avait vu, c'était à Fécamp et du vivant de sa maman. Une série de drame s'était alors déroulée...moments douloureux d'une fuite avec au bout la mort qui ravit une mère à ses enfants. Heureusement, Luna ne se souviendrait jamais de cet épisode de sa vie, mais Matou n'oublierait jamais le visage illuminé de soulagement de son volcan. Il avait retrouvé sa fille, seul lien qu'il lui restait avec sa vie d'avant.

Cette petite, elle l'avait tout de suite aimée comme si elle avait été sa propre fille, sa chair et son sang. Elle ne l'avait point mise au monde, mais immédiatement, elle avait senti au plus profond d'elle même le besoin de l'aimer et de la protéger. Cependant, il ne fallait point précipiter les choses. Stromb était encore tellement meurtri, lui comme Matou apprenaient à se reconstruire, ils s'aidaient mutuellement, portés par leur amour. Rien n'était simple mais tout, pourtant était prometteur d'un bel avenir...il faut laisser le temps au temps...
Des nourrices furent engagées, Matou veillait à ce qu'elles s'occupent bien de Luna. Elle-même n'était pas avare de câlins et de bisous.
Stromb n'y connaissant rien en bébé, Matou s'était chargée d'acheter tout ce qui était nécessaire au bien-être de l'enfant.
Les semaines avaient passé, puis les mois, Matou était tombée enceinte, et un peu avant ce premier anniversaire, elle avait donné un fils à Stromb, un frère à Luna mais aussi à Guillaume et à Mahaut.

En ce jour du 28 février, ils se trouvaient à Castillon, petite bourgarde périgourdine. Bien que Matou se soit levée tôt pour s'occuper d'Antoine, elle n'avait pas voulu troubler le tête à tête du père avec sa fille. Ce moment, estimait-elle, n'appartenait qu'à eux et elle décida d'attendre.
Elle avait donné la tétée à Antoine, puis l'avait confié aux bons soins de Suzon.
Elle avait fait un brin de toilette et avait fouillé dans une de ses malles. Très vite, elle avait trouvé ce petit paquet dans lequel se trouvait ce qu'elle avait fait confectionner par un joailler de Fécamp. C'était une petite gourmette en or, sur laquelle elle avait fait graver en jolies lettres "Luna". Au dos de la plaque, elle y avait juste fait inscrire une date. Pas celle de son anniversaire, non celle du jour où par le plus grand des miracles, l'enfant avait été confiée à son père. Ce jour, il ne fallait pas l'oublier car il avait fait s'envoler ce regard noir qui ternissait les yeux de Stromb, envolé aussi ce pli amer qui barrait trop souvent son front et marquait le coin de sa bouche.



Elle attendit que Stromb sorte avec Luna de la charrette et qu'ils soient installés autour de la table de fortune dressée pour le premier repas de la journée. En voyage, on n'a parfois guère le choix que de s'adapter à ce que vous offre la ville.
Elle s'était alors penchée vers Luna qui se tortillait dans les bras de son père, sans doute tiraillée par la faim, et l'avait embrassée.

Puis, elle avait posé la petite boite devant Stromb afin qu'il l'ouvre pour Luna. Et tandis qu'il s'exécutait, elle l'écouta lui raconter comment, d'une petite voix douce, Luna lui avait fait cadeau, en cette journée de ses un an, du premier "papa" qui serait le premier d'une longue série.
Guillaume et Mahaut étaient venus les rejoindre. Ils avaient embrassé celle qu'ils considéraient comme leur petite soeur et ensemble, ils avaient partagé ce moment avec Luna.

Les jours suivants s'étaient enchainés, ils ne s'arrêtèrent plus, et par un beau matin de début mars, ils franchirent les remparts de la ville de naissance de Stromb et de Luna: Villefranche de Rouergue.

Ils y étaient restés près de 5 semaines, durant lesquelles ils s'étaient mis au service de la mairesse, fraichement nommée, Cyrielle.
Stromb avait emmené Matou au bal pour la première fois, et danser dans les bras de son volcan avait été un enchantement pour elle.
Matou s'était chargée de faire une animation, il y avait eu des fous rires avec Ado, des grincements de dents aussi, comme ce matin, un des premiers à Vf, où Ado s'était appropriée leur lit. Il y avait eu des moments de grand bonheur, l'arrivée de Heins, des retrouvailles avec Albéric et Hec, mais aussi quelques bas. Matou préféra les oublier.

Un jour, il fallut se rendre à l'évidence, il était plus que temps de repartir. Il fallait reprendre la route, vers un grand projet qu'ils avaient lancé plusieurs mois auparavant et qui se concrétiserait en Italie: la fabrication de leur premier bateau.

Ils durent d'abord aller à Cahors, chercher la voile confectionnée par une tisserande dont c'était le dernier ouvrage.
Les charrettes pleines, la voile soigneusement pliée, les stères de bois bien empilés, toutes leurs affaires, celles de leurs amis, lorsque tout fut prêt, ils se mirent en route vers l'Italie.

On était le 13 AVRIL 1461.
Stromboli
Sur les routes du Languedoc, à la frontière de la Provence, la brise annonciatrice des beaux jours soufflait. Chaleur bienfaisante qui réchauffe les coeurs et les âmes après la rudesse des mois d'hiver.

La route zigzaguait entre les monts, les vaux, les vallons, les lacs, les champs d'oliviers... Cette odeur indescriptible que l'on ne perçoit qu'en été dans le sud emplissait déjà les poumons des voyageurs, revigorante, et un sourire s'étirait souvent sur leurs visages... leurs coeurs se mettaient à danser, leurs langues prenaient cet accent typique à couper au couteau. Et ils y étaient, enfin !

D'ici quelques heures, ils fouleraient les vertes étendues Provençales. Stromb marchait devant. La charrette lui avait fait prendre de mauvaises habitudes, il en avait conscience. Alors de plus en plus, il en revenait à ses pieds, appréciant chaque foulée, son regard brun balayant chaque pouce de paysage.

Bientôt une ville fut à portée. Le clocher retentissait au loin, étouffé, absolument pas pressé, comme enivré de la douce torpeur dans lequel tout, absolument tout, baignait ici. Le village semblé comme protégé, niché à flan de montagne, lové par cette terre sur laquelle les enfants avaient grandi, avaient travaillé, et où finalement ils étaient enterrés... pour leur plus grande fierté. Celle d'avoir eu cette identité là. Un sentiment que Stromb connaissait bien, mais pour une autre région.

Le convoi s'était arrêté dans la ville, près d'une auberge. Les enfants avaient besoin de repos, les adultes aussi. La taverne non loin les soulagerait, les thermes les rafraîchiraient, les bordels les consoleraient. Stromb quant à lui, avait décidé de s'évader. Il y avait un verger dans cette ville, vaste, qui s'étendait à perte de vue dans le vallon. Il déposa sa cape poussiéreuse et s'en alla.

La route jusqu'au verger se fit les mains dans les poches, l'oeil rêvassant sur ce qui l'entourait. Il progressait à travers les arbres fruitiers plantés plus ou moins en ordre. De temps à autre, il ralentissait pour lever le bras et cueillir un fruit. Un retour au source, une pause... Il s'assit finalement sous un oranger. La besace rejoignit le sol, sa chemise s'ouvra un peu plus, ses cheveux en bataille frémissaient sous la caresse de la brise. Tout en dégustant son fruit gorgé de jus frais, il ferma les yeux. Instant de bonheur total...

Combien de temps s'écoula ainsi ? Il fut incapable de le dire. Ses pensées s'envolaient, son âme impulsive était si calme tout à coup... Les insectes bruissaient autour de lui. Une douce berceuse..

Tout à coup, il entendit un bruit tout prêt. Il ouvrit les yeux, plissa les paupières pour se réhabituer au soleil, et aperçu une forme imposante s'approcher de lui. Dans le contre-jour, il ne pouvait apercevoir qui c'était. Il posa instinctivement la main sur le pommeau de sa dague, accrochée à sa ceinture. Il s'agissait de Didier, celui qu'on pourrait appeler "son ombre". Il fut soulagé e le reconnaître et se détendit. Il en fut néanmoins surpris de le voir ici.

Alors que le rouquin s’asseyait près de lui, le brun le détailla un petit moment. Comment un homme pouvait-il rester aussi longtemps fidèle à un autre ? Cela le dépassait complètement... Mais Didier, si bête soit-il, était définitivement un ami très cher.


Qu'est-ce tu fous là toi ?

Un ton un peu abrupte, qui glissait sur Didier comme de l'eau sur les plumes d'un oiseau. Stromb ne voulait pas montrer l'étonnement qu'il avait eu en le voyant arriver. Mais Didier avait l'habitude.

- Beh j'vous suis... J'voulais pas qu'vous vous perdiez

Stromb en resta pantois, lui qui avait parcouru une bonne parti du royaume sans se tromper de route une seule fois. Il eut envie de rire mais se retint

Ahhh... Ouais, d'accord... Merci !

Un sourire en coin, un peu moqueur, mais gentil. Il croqua dans une orange qu'il avait pelé et profita de la vue. C'était sans compter sur Didier... Celui-ci semblait nerveux, comme un gamin qui a une faute à pardonner

M'ssire Stromb... ? J'voulais vous d'mander une chose... Est-ce que j'peux l'épouser la Suzon ?

Et le moins qu'on puisse dire c'est que Stromb s'étrangla, manquant de peu d'avaler l'orange toute entière. Interloqué, il se tourna vers le gros bonhomme

Hein ? Quoi ?? Arfff !! Non, il n'est pas question que tu envisages de te marier avant moi.. Tu imagine ce que va dire Matou si c'est le cas ?? Elle va être folle, va falloir que je la calme, que je la console, que je lui explique... Pfffff... Tu me les aura toutes faites hein !

Stromb marmonnait, pour pas changer. Mais quelque part dans son coeur et sa conscience, il ne pouvait pas lui dire non. Qui serait-il pour lui interdire une chose pareille ? Son maître ? Son Dieu ? Sûrement pas ! Il soupira..

Bon bon... D'accord. Mais pas un mot hein. On verra ça plus tard. Tu as de l'argent pour ce mariage ?

- Né

- Tu voulais faire ça quand ?

- J'sais pô..

- Tu as une idée de la façon dont ça se passe ?

- Beeeh nan

- Tu as fais ta pastorale ? Ton baptême ?

- Gnnnn ??

- Tu l'as demandée en mariage au moins ??

- Bah nan !!

Le moins qu'on puisse dire, c'est que Didier pouvais parfois être épuisant... Stromb laissa s'échapper un profond soupire

Bon.... C'est pas gagné... Donc comme je l'ai dit précédemment, on verra ça plus tard...

Il ponctua ses paroles en s'allongeant mollement contre le tronc de l'arbre, les yeux clos, bien décidé à profiter des derniers rayons bienfaiteurs du soleil...

- *CROCCC* *GNAP* *MIAM* *SLUUUURP*

Didier mange la bouche fermée bordel !
Adorianna


Voila déjà quelques jours que les joyeux troubadours avaient quitté la Ville-Franche pour un projet de longue date.

Dodo en avait marre, elle avait mal partout et on lui avait interdit de boire jusqu'à l’ivresse prétextant qu’on allait la perdre en chemin et qu’elle suivrait pas… Toutes les raisons étaient bonnes pour ses amis de la faire jeûner de la sorte… Ça devait se bidonner dans la charrette qu’elle marmonnait… D’ailleurs depuis quand ils s’inquiétaient de son sort? La dernière fois ils l’avaient viré du lit, Matou voulait la faire coucher dans la grange… Elle se posait vraiment des questions sur ce que c’était que l’amitié.

Puis une illumination lui vint à l’esprit, tel l’appel du seigneur, la bonne nouvelle…


Je vais boire dans la charrette!!!

Pourquoi j’y avais pas pensé avant qu’elle se dit pour elle même. Et tel un coup de vent elle s’appropria un carrosse et s’installa un petit bar dans le coin tout au fond, quelques barils de bière et du calva en réserve, le rêve prenait forme. Bien sur elle avait prit un endroit ou il y avait une ouverture, question de pouvoir servir à l’extérieur les soirs de feux

Elle s’enfila une bonne rasade et contempla le résultat,



Si on remercie pas après ça, je meurs…

Elle prit place derrière le comptoir et attendit ses amis sagement

Amie Dodo …….. Lève ton verre… lève ton verre… et porte le au frontibus….. un mentonbus…. au sexibus….. iglooooo, iglooooo, iglooooo

Je suis des nôtres * Hips *, j’ai pu mon verre comme * Hips * tous les autreuuuuuuuussssss * Hips*
Matouminou


Moment de tranquillité, une halte au milieu de nulle part..ou plutôt si, non loin de la ville Aix. Toutefois, il aurait été trop fatigant de faire la route d'une traite. Les chevaux avaient besoin de repos, ils tiraient des charrettes lourdement chargées.
Ainsi, il avait été convenu de s'arrêter en rase campagne. Les champs où des tournesols et des lavandes commençaient à pousser s'étendaient à perte de vue et c'était magnifique. C'est près d'un bosquet qu'il avait arrêté le convoi.

Le voyage se déroulait sous les meilleures auspices, même si les nouvelles n'étaient guère bonnes et que l'ombre de mences brigandes se précisaient, obscurcissant du coup le ciel provençal.
Ils espéraient n'avoir aucun souci jusqu'au terme de leur voyage.

Pour l'heure, Matou était heureuse. Elle vivait pleinement le bonheur d'aimer, d'être aimée, elle avait ses quatre enfants autour d'elle, ses amis sur qui elle pouvait compter. Et, en cette belle après midi de printemps, alla avait pris Antoine dans ses bras, Luna par la main et ils étaient allés se balader. Elle avait touvé une petite clairière et avait décidé de s'y arrêter.
Elle avait étalé une couverture au pied d'un arbre, y avait assis son fils de bientôt un an, lui proposant les cubes en bois fabriqués par son papa. Luna avait lâché sa main et courait après les papillons, escaladait les branches à terre, s'arrêtant de temps en temps pour s'accroupir et tomber en admiration devant une colonie de fourmis, un scarabée trainant sa carapace ou encore un escargot caché dans sa coquille à la recherche, sans doute, d'un peu de fraicheur. De temps en temps, elle trébuchait, mais se relevait sans geindre, donnait un coup de pied rageur dans la branche qui l'avait agressée et repartait. Matou la regarda un instant, la fillette était pleine de vie, curieuse de tout.
Elle sourit à Antoine qui babillait en tentant d'empiler ses cubes, rageant quand tout s'écroulait, mais recommençant, avec la tenacité de son caractère déjà bien trempé.

Matou fut interpelée par Luna:


- 'garde Maman!! Luna est g'ande!!

Elle se tenait perchée sur un tronc couché en travers de la clairière et riait aux éclats. Matou la regarda, fit taire l'angoisse qui l'étreignit - pourvu qu'elle ne tombe pas - et lui répondit en souriant:

- Je te vois ma chérie...tu es très, très forte...

Elle sourit en constatant qu'Antoine s'était blotti contre elle et commençait à dodeliner de la tête. Elle ferma les yeux, aux aguets toutefois, hors de question de laisser Luna sans surveillance.
C'est le craquement d'une branche qui lui fit rouvrir les yeux, et elle vit Suzon s'approcher. Elle lui sourit et l'invita à venir s'asseoir en face d'elle. Antoine dormait maintenant profondément.
Elle remarqua l'air préoccupé de Suzon et la ride qui lui barrait le front.


- Et bien Suzon, tu me sembles songeuse!!

La servante se mordit la lèvre et opina.

- Oh! Oh! Cela semble sérieux...allez, raconte moi!

Matou lui sourit. Suzon était entrée à son service toute jeune fille, à peine une quinzaine d'années. Matou venait d'avoir Guillaume, et ils venaient d'emménager au domaine de Saint Amant de Thorigny. Immédiatement la jeune fille s'était prise d'affection pour le petit garçon. Elle s'occupait également du ménage. Matou réalisa que cela faisait presque 10 ans qu'elles se connaissaient. Il y avait entre elles une confiance et beaucoup de respect.

Suzon avait baissé la tête, et elle l'entendit dire d'une petite voix:


- C'est l'Didier!!

Matou fronça les sourcils. Puis gentiment, elle posa sa main sur le bras de Suzon.

- Raconte moi tout...tu sais, j'ai bien vu que cet homme occupait ton esprit...Qu'est ce qu'il a fait le bougre?

- Oui, c'est vrai Ma Dame...j'l'aime et j'crois que lui aussi...mais...mais...

- Oui?

Matou l'encouragea à continuer d'un sourire.

- Mais j'aimerais ben quis'décide à d'mander ma main...

Matou réprima un tressaillement. Son avis sur Didier était contrasté. Elle trouvait l'homme sot, niais, et imprévisible. Mais, elle savait son attachement à Stromb et par conséquent à eux tous. Elle était même rassurée de le savoir, veillant toujours d'un oeil sur eux. Pour autant, elle avait un peu de mal lorsqu'elle imaginait le couple Suzon et Didier. Toutefois, l'amour ne se commande pas, et elle respectait la relation de sa servante avec le grand roux.

- Et bien...laisse-lui le temps...j'suis sûre qu'il va se déclarer...il cherche un moyen...une occasion...il cherche ses mots...les bons mots...argggg...Didier faisant sa demande en mariage, Matou se retint de rire. Elle le voyait tout à fait, se tordant ses grosses mains calleuses, puis se grattant la tête...et se lançant....La Suzon, je t'aime comme un...comme...comme un cochon aime les glands..'fin, comme un fou qoué!! J'veux ta main, et pis tout l'reste aussi!! ...Elle l'imagina fouillant dans ses braies à la recherche de la bague...haaaaaan....vision d'horreur!! Elle avait vraiment beaucoup, beaucoup de mal à imaginer le couple Suzon / Didier. Elle se reprit cependant en inspirant un grand coup.

- .... le moment propice aussi....c'est très important. Une demande en mariage, ça ne se fait pas en l'air, vois-tu Suzon?? Il faut la magie, les mots, l'émotion...

Suzon, cependant n'avait pas l'air convaincue. Matou eut une idée:

- Veux-tu que je demande à Messire Stromboli de lui parler?? Peut-être pourrait-il le cuisiner un peu...

Suzon leva vers elle un regard plein d'espoir. Matou sut qu'elle n'attendait que ça. Elle sourit en hochant la tête.

- Je le ferai!!
Matouminou


A peine cette conversation terminée, Matou entendit des bruits non loin de là, comme si l'on clouait des planches. Elle fronça les sourcils...que se passait-il et qui pouvait, dans cet endroit plutôt isolé et calme, faire autant de bruit?
Elle tenta d'identifier d'où venait ce bruit sourd et fronça un peu plus les sourcils, en remarquant qu'il provenait du campement.
Lorsque l'on s'arrête en rase campagne, on est particulièrement sur ses gardes, les mauvaises rencontres ne sont pas si rares que ça, d'autant que les brigands affluaient depuis quelques temps.
Jetant un oeil sur Luna qui, maintenant, était en train de ramasser des petites fleurs, elle se leva avec précaution, veillant à ne pas réveiller Antoine et dit à Suzon:


- Surveille les enfants Suzon...je vais voir ce qu'il se passe...

Et, elle se dirigea vers l'endroit où se trouvaient les charrettes et les chevaux, non sans avoir fait promettre à Luna d'être sage avec Suzon.

En arrivant vers le campement, la première chose qui lui fit écarquiller les yeux de surprise, c'est une nouvelle charrette. Les autres charrettes, familières, étaient aussi là, les chevaux avaient été mis au pré. Tout semblait donc parfaitement normal...sauf, cette nouvelle charrette.
Elle marmonna, en s'approchant lentement:


- Qu'est ce que c'est que....ça...

Et ses yeux s'ouvrirent encore un peu plus lorsqu'elle découvrit ce qui était marqué sur la toile:

- Le Bar à Dodo!! haaaan....

Elle secoua la tête, incrédule:

- Mais qu'est ce qu'elle a encore inventé??

Et, en tapant contre la toile, elle cria:

- ADOOOOOOOOOOOOO?? c'est quoi cette charrette?? tu ouvres une taverne roulante???

Un raclement de gorge se fit entendre derrière elle. Elle sursauta et se retourna brusquement, la main sur sa dague, le coeur battant.
Rouleau_i..glaise...as
Il s'était guidé grâce aux indications qu'elle lui avait donné...elle...une certaine Dodo...Dans le message, elle le priait de venir s produire dans un petit cabas Raie, en rase campagne. N'ayant pas d'autre contrat, et du temps à perdre, il était venu. Bien sûr, il s'était perdu parce que les explications étaient pas claires. Faut dire aussi, le troisème buisson, en partant de la seconde forêt, à droite d'un immense champ de tournesol, c'était plutôt approximatif.
Finalement, il avait consulté son Grand Pote Sillonneur, et celui-ci avait tout de suite rectifié et voilà qu'il y était. Il approcha tranquillement, et vit une jeune femme. Il prit le temps de l'observer et, bien qu'elle fut de dos, ce qu'il vit, alluma dans son regard une petite lueur gourmande.
Il toussota et il la vit se retourner brusquement. Il nota au passage sa main qui s'était posée immédiatement sur sa dague.
Un large sourire éclaira son visage...elle avait du caractère, il aimait ça.

Il leva ses mains pour lui montrer qu'il n'avait aucune mauvaise intention et se présenta:


- Ié souis Rouleau I'Glaise-As, lé meillor dé tous les troubadours...et ié cherche ouné certainé Dodo!!
Matouminou


Matou se tint tout de même à bonne distance de cet homme au curieux accent. Pourtant, elle avait déjà entendu un accent comme celui-ci...où était-ce donc? Ahhh oui, au bal de Villefranche! L'homme, au bal, avait dit venir du royaume d'Espagne.

Elle esquissa un sourire, un peu gêné car elle sentait le regard insistant du troubador sur elle. Pour se donner une contenance, elle se mit à rire...ce fameux rire de protection, il marchait pas mal, il avait au moins un avantage, détendre l'atmosphère. Sa main crispée sur sa dague, se détendit.

Elle le salua ensuite d'un signe de la tête et se présenta:


- Je suis Matou...ainsi vous dites avoir été invité par Ado? Et vous êtes troubadour?

Elle secoua la tête et lentement, elle commença à comprendre. Elle se mit à rire. décidément, Ado avait des idées pour le moins saugrenues. Pour autant celle-ci n'était pas des plus dénuées de bon sens.
Car, c'est vrai qu'au cours de leurs haltes dans les diverses villes qu'ils avaient traversées, ils avaient souvent été déçus du manque d'ambiance, et parfois même, ô sacrilège, du manque de convivialité de certaines tavernes, que les propriétaires ne faisaient même plus l'effort de réapprovisionner.

Après tout, ne disait-on pas "on n'est jamais mieux servi que par soi-même"? Ado avait donc appliqué ce vieil adage.

Matou comprenait mieux la situation. Elle sourit plus franchement à l'homme:


- Et bien, je vous souhaite la bienvenue à notre campement...j'ignore ce que Dodo vous a raconté, et quel contrat vous avez conclu avec elle...mais, après tout si vous nous faites chanter et danser toute au long de la nuit, moi, ça me va...

Et elle le planta là, toute à son enthousiasme d'aller raconter ça à son volcan.
Mais avant, elle donna un petit conseil à Rouleau, puisque tel était son nom...étrange d'ailleurs...enfin, on choisit pas son identité non plus...mais Rouleau quand même...elle chassa tout ce que ça pouvait lui inspirer et lui dit:


- Criez fort si vous voulez qu'elle réagisse...à mon avis elle dort encore, en rêvant qu'elle vogue sur une mer de bière au gré du vent...

Elle courut alors vers l'endroit où elle savait qu'elle trouverait Stromb en train de faire la sieste, dans une douce somnolence. Elle le regarda en reprenant son souffle, se disant qu'il était aussi beau dans son sommeil que réveillé. Elle hésita une brêve seconde à le secouer pour lui annoncer cette bonne nouvelle. Mais elle se dit aussi que se faire réveiller ainsi, ça le ferait grogner.
Envisager de ne pas le réveiller du tout et d'attendre tout simplement, car si la nouvelle était importante, elle n'était pas non plus si urgente que ça, n'effleura pas l'esprit de Matou.

Elle s'agenouilla donc et l'embrassa tendrement, puis, elle pris un brin d'herbe et lui passa doucement sous le nez, en se retenant de rire.
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