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[RP] Possession, chapitre 1 : Recrutement

Amalio

        1461, Royaume de France. À Castelnaudary, quelque part vers la fin du mois de mars.


    La grande carcasse du médecin Corleone se détachait sur le sentier qu'il venait de gravir en arrivant du village : devant lui, à quelques minutes de marche, se trouvait le campement de la famille. La douceur du climat toulousain n'était pas pour lui déplaire, lui qui venait d'Italie et qui appréciait les chaleurs sèches des régions méridionales. Ses chausses crissaient sur le sentier pierreux. Derrière lui venait une jeune femme blonde qu'il conduisait au campement; non pour lui faire l'honneur d'une petite visite de courtoisie, mais bien pour la recruter. Amalio, médecin du clan, avait officiellement besoin d'une aide pour gérer l'ensemble des soins à donner aux nombreux membres de ce grand groupe de mercenaires, pillards, voleurs et brigands. Officieusement, il recrutait peu à peu de nouveaux éléments...

    La petite blonde rencontrée en taverne lui avait dit qu'elle rêvait d'aventure et qu'elle aimait voyager... Et bien soit ! Avec eux, elle serait servie. Il n'avait pas caché l'intérêt que cette déclaration lui avait inspiré. Mais il ne lui avait pas caché non plus qu'il faisait partie d'une bande de hors-la-loi (de toute façon, il aurait fallu être bien aveugle pour ne pas s'en apercevoir dès lors qu'on découvrait le campement du clan). Chose qui le surprenait encore, chez une jeune fille d'apparence délicate, elle n'avait pas semblé scandalisée de l'apprendre et elle avait accepté de devenir son apprentie, ou son aide. L'on rencontrait parfois de ces gens qui, vivant une existence paisible, rêvent au fond d'eux d'aventures plus romanesques... Et voilà donc Nola embarquée chez les Corleone par le grand Amalio et sa légendaire pipe à tabac. Oui parce que la pipe, vous comprenez, ça fait tout un charme.

    Ladite pipe était rangée dans la poche du médecin tandis que le duo avançait sur le sentier. Amalio tendit le doigt en s'arrêtant un instant :


    - Regarde, le campement est là-bas, sous les pins, derrière la colline qui nous cache de la ville. Ça nous permet d'être tranquilles. Viens, nous y serons dans quelques minutes. Repère bien le chemin : là, t'as la ruine de la bergerie, sur le côté, et ensuite, tu vois le puits. De là, t'as plus qu'à viser les grands pins qui dépassent, et aller dessous. J't'apprendrai à siffler pour t'faire repérer avant qu'on te tombe dessus.

    Il reprit sa marche en direction du puits. En s'approchant, Amalio repéra une petite tête blonde qui jouait près du puits : il s'agissait de Lilith, l'une des petites Corleone. Les gamins de la famille jouaient librement partout où le clan se déplaçait et on ne les surveillait guère, ils étaient déjà assez sûrs d'eux (et assez hargneux, s'agissant de Maledic en particulier) pour se débrouiller tout seul et se défendre comme des louveteaux sauvages. Cependant, l'on vit Amalio froncer le sourcil. Il appela d'une voix forte et mécontente, bien connue des enfants Corleone, qui signifiait que le "mâle dominant" faisait usage de son autorité.

    - Lili ! Descends d'là !

    La gamine s'était penchée à la margelle du puits et avait sautillé jusqu'à se trouvée appuyée sur le ventre sur l'épais cercle de pierre. Amalio la vit tourner la tête. Lili lui répondit quelque chose, mais sa voix enfantine ne portait pas assez loin et Amalio fit un geste agacé en sa direction, répétant son ordre.

    - Descends du puits !

    La gamine tendit le doigt vers l'intérieur du puits. Tourna la tête vers ce qu'elle désignait. Pencha en avant. Et bascula dans le puits.

    - LILI !!

    Une flopée de jurons accompagna le grand italien qui dévalait à présent l'autre côté de la colline. Finalement ce n'était peut-être pas une très bonne idée de laisser toujours tout seuls les petits Corleone...

_________________
Nola
Nola marchait aux côtés d'Amalio.
En repensant aux évènements de ce matin, elle souriait intérieurement. Voilà un bon bout de temps qu'elle tournait en rond, cherchant quel but elle pouvait se trouver dans l'existence.
Et voilà qu'aujourd'hui, elle tombait sur ce voyageur italien venu lui faire une proposition assez opportune.

La blonde était cependant hantée de pleins de sentiments contradictoires. L'idée de l'accompagner lui et ses compagnons était assez intéressante, mais tout de suite moins tentante lorsque l'on savait quelles étaient leurs activités.
Cependant la jeune femme c'était rendue à l'évidence que nul n'était parfait, et qu'il était tellement plus intelligent de se trouver de leur côtés que de les avoir en face de soi. Puis après tout, prodiguer des soins n'a jamais été un délit?

C'est ainsi que Nola suivi Amalio vers leur campement.
Un mélange d'apréhension, et en même temps de curiosité, abritait le coeur de la demoiselle, qui écouta avec beaucoup d'intérêt tout ce qu'elle pouvait en apprendre de plus sur leur vie si marginale.


Citation:
- Regarde, le campement est là-bas, sous les pins, derrière la colline qui nous cache de la ville. Ça nous permet d'être tranquilles. Viens, nous y serons dans quelques minutes. Repère bien le chemin : là, t'as la ruine de la bergerie, sur le côté, et ensuite, tu vois le puits. De là, t'as plus qu'à viser les grands pins qui dépassent, et aller dessous. J't'apprendrai à siffler pour t'faire repérer avant qu'on te tombe dessus.


Elle sourit et répondit : "-Je ne me serais jamais doutée qu'il y avait un campement par ici, et pourtant j'ai pris ce chemin à gauche pour arriver à Castelnaudary.."

Au fur et à mesure de leur approche, l'idée même de la vie qui l'attendait maintenant n'était pas pour lui déplaire.

Elle aperçut la jeune Lilith qu'elle avait rencontré le matin même, et lui adressa un signe de la main, avant de continuer son chemin avec Amalio.

Les rappels à l'ordre de celui-ci assurèrent Nola de son autorité, et de la place qui devait être la sienne au niveau du groupe, il était assurément très respecté, et son autorité devait avoir force de loi. Excepté pour la jeune Lilith semblait-il !

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, celle-ci plongea tête la première dans le puit, dans un geste qu'on eu peu croire au ralenti.

Nola regarda la scène, effarée, la bouche en un grand O amusant.

C'est alors qu'ils se mirent tout deux à dévaler la légère pente, pour arriver devant le puit où la pauvre fillette était tombée...
Lililith
La Minsculissime courait dans Castelnaudary, fidèle à son habitude. Elle regardait à droite et à gauche, semblant chercher quelqu'un.
Son chat, pour être précis. Son chat roux.


- Pandou ?!

À toujours partir en vadrouille, il commençait à l'inquiéter. Oh, bien sûr, il revenait toujours. Mais là n'était pas la question. Non. Le problème était qu'il disparaissait, des heures durant, et l'enfant ignorait où il allait. Chacun avait ses secrets et Lili le concevait très bien. Mais il était son plus proche compagnon. Son plus grand complice dans tous les coups qu'elle avait pu faire ou à venir. Elle n'imaginait pas qu'il puisse partir définitivement.
Aussi elle regardait partout, se hissait sur la pointe des pieds pour voir au travers des fenêtres, dans les maisons. Mais, se décourageant, elle finit par retourner vers le camp. Il savait où elle dormait, et l'Étoile savait qu'il reviendrait dormir cette nuit.
Elle entendit un miaulement en passant près des ruines, frôlant le puits. Elle s'approcha donc de ce dernier, se hissa sur la margelle et se pencha pour voir.


Lili ! Descends d'là !

La Minusculissime sursauta, reconnaissant la voix autoritaire. Elle se tourna vers Amalio, d'une voix presque plaintive :

- Mais... Mais y'a Pandou d'dans, Ama' !

Il fit un geste et répéta ce qu'il venait de dire. L'enfant butée marmonna qu'elle ne descendrait pas de là parce qu'elle voulait récupérer son chat avant. Pour appuyer ses dires, elle montra le fond du puits de la main, avant de regarder à nouveau. Oui, elle croyait voir Pandou, là, au fond...
Et elle ne comprit pas comment, mais elle bascula. Un rire s'échappa de sa bouche, grisée par la vitesse et le vent qui lui fouettait le visage. Et puis elle réalisa qu'elle allait se faire mal.
Maladroitement, elle tendit les bras en avant, espérant naïvement pouvoir arrêter sa chute.
Grossière erreur. Ce fut son bras droit, un peu plus tendu, un peu moins replié que l'autre, qui ramassa tout. L'Étoile ressentit un « crac » violent dans qui résonna dans tout son être. Elle se mordit la langue jusqu'au sang pour ne pas hurler : a-t-on jamais vu une Guerrière hurler, sinon quand elle combat, pour se donner chaud au cœur ?
Elle sentit l'eau s'insinuer dans ses vêtements.


- J'ai mal.

Ce furent ses derniers mots lucides. Elle s'abandonna à la douce torpeur de l'inconscience, préférant oublier la douleur au plus vite. Mais très vite, elle se réveillerait.
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Arthor
Castelnaudary, Toulouse, l’Oc, le soleil – enfin par moment – alors que demandez de plus ? Le montagnard était plus habitué à la neige et à la fraicheur, mais ce dépaysement n’était pas pour lui déplaire. Ce qui pouvait néanmoins lui manquer, c’était de l’animation. D’ordinaire il ne se plaignait pas, car après tout moins il y avait de monde dans une ville, moins il y avait de chance de croiser de vrais emmerdeurs. D’autant que le calme ne le dérangeait pas plus que ça, sauf ici.

Aujourd’hui, le programme restait le même, prendre l’air, et déambuler dans les rues de la ville, ou bien dans le campement Corleonien, et cela bien qu’il n’aimait pas rester trop souvent entouré de tant de fous. A vrai dire, Orléans commençait à lui manquer. L’esprit occupé jusque-là, il n’y avait pas vraiment pensé, mais depuis quelques jours, l’absence de ses anciens amis lui pesait. Il s’isolait de plus en plus souvent, aux alentours de la petite bourgade, et marchait, sans aucun but.

Le décor posé, le barbu déambulait alors quand il aperçut, un peu par hasard, Amalio. La carrure de l’homme qui était accompagné d’une femme, au premier coup d’œil, ne faisait aucun doute sur son l’identité. Affichant un sourire en coin, il lui fit signe de la main. Celui-ci semblait être trop occupé à dévaler une petite colline qu’à faire attention au jeune Corleone. Il aurait d’ailleurs pu en rester là, mais Amalio était bien un des rares membres de la famille que le barbu appréciait plutôt bien. Et puis bon, il n’avait rien d’autre à faire actuellement.

Il partit en leur direction, plutôt hâté. Petite foulée, jusqu’à arriver en bas, près d’un puits.

La femme présente aux côtés du Corleone ne disait strictement rien au barbu qui, une fois arrivé à leur hauteur, la dévisagea de haut en bas. Arthor avait appris à oublier les bonnes manières, la faute sans doute à ses fréquentations. Mais bon, ce n’était guère plus mal, surtout vu le temps qu’il gagnait maintenant.


Bonjorn. Vos anam ben ?
[Bonjour. Vous allez bien ?]

Etrangement pourtant, les deux loustiques ne fièrent pas attention à lui, plus préoccupés à regarder ce maudit puits. Dérangeait-il ? Hum, peut-être.

Bon, ieu vau benlèu vos laissar totas los dos alòrs.
[Bon, je vais peut-être vous laisser tous les deux alors.]
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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Amalio
Amalio était d'ordinaire d'un calme à peu près inaltérable, mais étrangement à ce moment-là, il avait perdu son flegme habituel.

Lili ! rugit-il en se penchant par-dessus la margelle.

Une plainte faible lui répondit, une seule fois, et ne fit aucun écho... Amalio se redressa vivement, bousculant Nola qui l'avait suivi, et voyant Arthor et sa puissante carrure, saisit l'occasion.


Arthor ! Aide-moi, la p'tite est tombée au fond !

Sans attendre de réponse, Amalio dégaina son couteau et trancha la corde du puits, en haut de sa longueur, contre le rondin de bois qui servait à la dérouler. Il en tendit l'extrémité à Arthor - ou plutôt il la lui fourra dans les mains - et récupéra l'autre , à laquelle pendait encore le seau.

Tiens ça et assure-moi.

Et d'enjamber la margelle du puits, de son grand corps maigre, agrippé à l'épaisse corde de chanvre. Il se glissa entre le cercle de pierre et l'armature métallique qui supportait l'enrouleur, et disparut dans le puit.

Lili ! Lili, tu m'entends ? Je descends te chercher !

L'enfant ne répondait pas. L'on ne voyait plus que de la petite Corleone que la tâche claire de sa robe, dans l'humidité ténébreuse du fonds du puits...
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Arthor
Oui, Amalio devait avoir pris un coup sur la tête. C’est pour cela qu’il était dans un état étrange, et qu’il appelait Lili, une petite Corleone, alors que visiblement, elle ne semblait pas être là. Le pauvre, lui qui représentait l’autorité masculine par excellence, il perdait la boule. Si cela se trouve, il avait besoin de contact humain, d’où la présence de l’autre femme. Au pire, Arthor était même prêt à mettre la main à la patte, et donner de sa personne pour contribuer à la guérison mentale d’Amalio. Du coup peut-être qu’un gros câlin lui ferait du bien ? Pour en être sûr, il fallait essayer. Le barbu allait le prendre dans ses bras, mais tout ne se passa pas tout à fait comme prévu.

A la place, il avait une corde dans les mains, et apprit que finalement, oui, Lili était là, mais pas visible. La pauvre était au fond du puits. Le barbu ne posa pas de question, et empoigna la corde bien fermement.

Pour le reste, le montagnard ne comprit pas trop ce qu’on attendait de lui. « Assure-moi » … Une expression bien drôle que celle-ci. Elle l’était d’autant plus qu’il ne la comprenait pas. Maudite langue d'Oil... Qu’attendait-il d’Arthor ? Aucune idée, jusqu’Amalio se penche au-dessus du puits, près à descendre à l’intérieur chercher la petite.

« Assure-moi », juste pour dire finalement « j’descends, me laisse pas m’aplatir au fond ». Non, le barbu n’était pas un monstre, donc peut-être pas un vrai Corleone, et il s’agrippa comme jamais à cette maudite corde. Les pieds plantés dans le sol, les jambes écartées, il regarda Amalio descendre chercher Lili. La seule chose qui inquiéta le montagnard, c’est qu’il n’entendait justement pas la petite Corleone. Il espérait qu’elle ne se serait pas fait trop mal.


Es bon per ieu.
[C’est bon pour moi.]

Juste quelques mots pour lui signifier qu’il était prêt, et qu’il pouvait avoir confiance en lui. Arthor ne devait pas flancher, et espérait que son carrure, et que ses muscles feraient le reste.
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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Nola
Nola tournait en rond autours du puit dans l'espoir de mieux y voir ce qu'il s'y passait.
Dans le fond on ne distinguait que légèrement la fillette, et la blonde suivit la progression d'Amalio jusqu'au fond du puit.
Le bruit de craquements secs que faisait la corde en s'érodant sur le rebord en pierre du puit lui donnait le frisson.
Que feraient-ils si elle lâchait et que le cousin de la fillette se retrouvait piégé également.

Elle pensa à la jeune Lilith. Elle ne l'avait plus entendue après sa chute. La petite était peut-être muette dû à son état de choc,mais Nola craignait le pire et ne su garder son calme. Elle décida de se tenir prête au bord du puit, pour réagir au moment ôù l'on aurait besoin d'elle.

Elle tendait l'oreille, attendant les premières informations que pourrait donner Amalio sur l'état de la fillette.
Lililith
L'enfant était toujours inconsciente. Cependant elle voyait. La forme, à nouveau. Saleté de forme qui ne semblait être là que quand l'enfant était en mauvaise posture. La mini-Corleone voulut la chasser, tendit les bras et vit que le droit faisait un drôle d'angle, pas habituel du tout. Que se passait-il ? Elle ferma fort les yeux pour ne plus voir et se sentit soulevée.

Elle les rouvrit sur le beau visage d'Amalio-aux-yeux-verts. Fronça les sourcils et frissonna.


- Ama'... J'ai froid...

Et pire que tout, la douleur. Ce n'était pas la même que quand elle avait eu l'épée dans le flanc. Non, celle-là était différente. Pourtant elle faisait tout aussi mal, mais autrement. L'Étoile serra les dents tandis qu'ils remontaient, se contentant de se perdre dans ses sinoples sombres pour ne pas penser à la souffrance qui se diffusait lentement.
Elle voila ses yeux à nouveau, comprima fort ses paupières les unes contre les autres, ne voulant pas penser qu'ils pouvaient tomber à nouveau. Cependant, elle tourna malgré tout la tête vers le vide, pour voir. Son chat n'y était pas, évidemment.


- Pardon, Ama'... J'ai cru qu'y'avait Pandou... ajouta-t-elle en retenant un hoquet.

Mais cela signifiait que le rouquin avait réellement disparu. L'inquiétude ressurgit. Elle se souvenait de certains Grands qui lui avaient dit qu'ils mangeaient les chats. Quelqu'un pouvait lui avoir sauté dessus -il n'était pas très gras mais certains s'en contenteraient- et le faire passer à la marmite.

Non.

Une fois qu'elle serait sortie de là, elle filerait aussitôt pour trouver celui qui aurait fait cela, et venger par la mort ladite personne qui aurait fait subir le même châtiment à Pandou.

Oh, Lili, si tu savais...

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Amalio
Il avait rapidement atteint le fond du puits après être descendu le long de la grosse corde en s'appuyant des pieds et du dos sur les pierres rugueuses. Lili gisait dans une mare boueuse et sombre où l'on distinguait graviers et petites pièces brillantes ; elle était à moitié inconsciente et son bras faisait un angle improbable. Les bottes d'Amalio émirent un désagréable bruit de succion vaseuse en s'enfonçant dans la boue presque jusqu'aux chevilles.

Lili ? Je suis là.

Il s'accroupit devant l'enfant prostrée et lui souleva le menton avec toute la délicatesse dont il était capable. Amalio était un homme calme, flegmatique, qu'il était difficile de réellement inquiéter mais s'il abhorrait bien une chose au monde... c'était de trouver un des jeunes Corleone gravement blessé. Lili battit vaguement des paupières lorsqu'il dirigea son visage vers la lumière.

Citation:
- Ama'... J'ai froid...


Pas une très bonne nouvelle, vu l'honorable douceur qui régnait au fond du puits aux pierres chauffées par le soleil. Les mains du médecin se déplacèrent avec précaution sur le bras qui déjà avait enflé... Lili gémissait. Le membre était probablement déboîté ou cassé par la chute mais la pénombre de l'endroit ne permettait pas de détailler davantage. De toute façon il ne fallait pas rester dans cette atmosphère vaseuse et puante : le fond d'un puits, même à moitié asséché, n'était guère un endroit pour soigner un bras cassé. Il retira sa veste et en entoura la fillette, plus pour l'empêcher de voir son bras que pour lui tenir chaud.

Ceci fait, il regarda la corde qui pendait le long de la paroi... Voilà qui allait être une autre paire de manches. Remonter tout seul, pas un problème. Remonter avec un poids plume sous le bras ou accroché aux épaules, pourquoi pas. Mais remonter une gamine blessée qu'il devait empêcher de bouger, voilà qui allait être plus compliqué ! Le puits n'avait qu'un peu moins de quatre mètres de profondeurs. Si la paroi n'avait mesuré que dans les deux mètres, il aurait pu soulever Lili à bout de bras pour la passer à Arthor, mais là ça n'était pas possible. Il ne restait qu'une seule solution, pas très agréable pour lui... et pas des meilleures pour une fillette au bras cassé. Il ne pouvait pas construire une nacelle en bois pour la soulever à plat, cela prendrait mille fois trop de temps.

Heureusement, Lili, dicte "la minusculissime", était petite et frêle, donc légère et peu encombrant dans les bras d'un homme aussi grand qu'Amalio. Il la souleva et la prit dans ses bras puis s'arrangea pour la faire reposer uniquement sur son bras gauche, en partie appuyée sur sa hanche, comme les matrones tenaient leurs marmots. Sa main libre récupéra la corde qui pendait. De quelques mouvements du poignet, il se l'enroula autour de l'avant-bras sur trois ou quatre tours, se colla dos à la paroi, et cria à Arthor de les sortir.

Et il savait que ce passage serait plutôt douloureux pour lui. Quand la corde se tendit et que tout son poids sur trouva supporté par son seul avant-bras, il grimaça et son épaule racla contre les pierres. La remontée lui parut d'une longueur indécente. Le poids de Lili à son bras, même léger, se faisait sentir. Sa propre main, volontairement coincée dans les tours de la corde, était rouge et enflée, mais il savait que ça disparaîtrait vite.


Citation:
- Pardon, Ama'... J'ai cru qu'y'avait Pandou...


Foutu chat. Amalio ne répondit rien. Ils étaient presque arrivés à la margelle du puits.

Arthor, stop !

Dépliant ses grandes jambes, l'italien appuya le dos contre la paroi et prit appui des pieds sur celle d'en face. Sa tête était presque à hauteur de la margelle. Deux ombres se détachaient sur fond de ciel, penchées au-dessus d'eux.

Nola, prends la petite. Attention à son bras. Arthor, fais-moi sortir.

Plus question de tirer sur le bras pour le moment. Il sentait sa main droite et son poignet enfler et palpiter sous la tension de la corde ajoutée à leur poids, or il avait besoin de ses mains pour soigner.
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Nola
Nola observait la lente ascenssion d'Amalio et de la jeune Lilith avec angoisse. Elle trouvait l'idée assez mauvaise, mais après tout, il n'y en avait pas de meilleure pour sortir la petite le plus rapidement possible.
Elle ne s'y connaissait pas encore en médecine, mais elle savait bien que plus Lilith resterait au fond du puit, plus elle serait en danger.

Le bras d'Amalio apparut doucement à la sur le flanc du puit, rougit par l'effort, les muscles de son avant bras gonflés, les veines doublées de volume. Mais dans les yeux d'Amalio, cette concentration et cette détermination froide, presque effrayante.

Elle approchait déjà ses bras frêles lorsqu'il lui demanda de prendre la petite, ce qu'elle fit avec la plus de douceur possible.
Lilith était encore assez légère, mais cependant Nola n'était pas bien forte, et dû courbé le dos jusqu'au moment où elle put déposer la fillette sur une surface plate et plus sèche que le fond du puit.

Le visage de la fillette se congestionnait à chacun de ses mouvements. Nola reconnaissait dans les yeux de Lilith la même fierté et le même courage qu'elle avait perçu dans les yeux d'Amalio. Ce courage qui empêchait les larmes de couler le long de ses joues roses, qui l'empêchait de réagir comme n'importe quel enfant de son âge. Et pour la première fois, Nola prit conscience de l'existence si particulière de ses nouveaux compagnons.


"-Ca va aller... Murmura-t-elle en caressant doucement les cheveux de la jeune fille. On va s'occuper de toi."

Elle sortit une petite flasque de sa besaçe, et l'approcha aux lèvres de la demoiselle...
Arthor
Le barbu n’attendait qu’une seule chose, c’est de pouvoir enfin souffler un peu. Un souhait un peu paradoxal pour ce montagnard qui semblait respirer comme un buffle. Il l’avouait volontiers, il galérait un peu. Sûrement la faute à son manque d’échauffement, ou était-ce alors parce qu’Amalio était plus gras qu’il n’y paraissait ? Non, le matriarche masculin, comme il aimait le surnommé – oui ben faut un début à tout – était d’une carrure mince et musclée, mais qui n’était pas forcément la plus adaptée pour descendre au fond d’un puits.

Le regard fixé à l’horizon, il se rappelait ce qu’on devait faire en pareille situation. Du moins ce qu’il avait entendu. Contrôler sa respiration ? Ou bien porter un chapelet de gousse d’ail ? Ses souvenirs étaient assez vague sur le sujet, il fallait bien le dire, d’autant qu’il se préoccupa de plus en plus de ses mains qui commençaient à chauffer. Le jeune Corleone voulait à tout prix bien faire, et il était alors hors de question de laisser Amalio s’aplatir au fond de ce maudit puits. Il espérait ainsi que sa vitesse de descente contrôlée – oui car sa fait plus classe que de dire « chute » - lui convenait.

Enfin, la corde se déraidit et dans le même instant Arthor fut entraîné en avant. Ce serait dommage que le barbu aille rejoindre les deux autres Corleone au fond du puits. Heureusement qu’Arthor avait des muscles de partout, et qu’il se remit très rapidement en position, prêt à remonter n’importe qui ou n’importe quoi. Quelques paroles remontèrent jusqu’à eux à la surface, mais le montagnard ne comprit pas ce qu’il se disait. Il espérait juste que la petite Lili ne soit pas trop mal en point.

Finalement Amalio criait une nouvelle fois pour remonter, et mine de rien, le montagnard sentit qu’il n’était pas tout seul. Cette fois-ci il supposa qu’il devait les remonter aussi vite que possible, et ne pas trop tarder. C’est ce qu’il fit avec plus ou moins de délicatesse, mais au moins les deux Corleone étaient à la surface. Le matriarche masculin demanda à cette fameuse Nola, comme il l’appelle, de prendre Lili, et à Arthor de le sortir de là. Inutile d’être médecin pour s’apercevoir que quelque chose n’allait pas, mais Arthor s’exécuta immédiatement. Mais alors qu’il se rapprochait du puits, et qu’il tendait son bras pour aider Amalio à remonter, une mauvaise pensée l’envahit.

Il se demanda tout bonnement qui était cette Nola pour s’occuper ainsi d’une Corleone blessée. Il n’était d’ordinaire pas méfiant, mais la méfiance même était un trait de caractère de cette famille Italienne à ce qu’il se disait. Il se mit à froncer les sourcils, confronté à un profond dilemme. Ne rien dire, et faire totalement confiance à Amalio, ou bien se rebiffer, quitte à s’attirer les foudres du plus vieux Corleone masculin.

Et puis finalement, il ne voulait pas prendre de risques. Et bien que cela ne lui ressemble absolument pas de s’inquiéter pour un autre de la famille, il l’ouvrit, alors qu’il était au plus près de son ainé.


E ela, quau es ?
[Et elle, qui c’est ?]

En Oc ou en Oil, l’idée restait clair. Il n’avait d’ailleurs pas cherché à dissimuler sa remarque aux oreilles de cette femme qu’il ne connaissait absolument pas. Peu importait si la priorité restait de soigner la jeune Lili, cette dernière ne devait pas l’être par n’importe qui.
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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
Lililith
La Minusculissime se retrouvait ballottée dans tous les sens. Ah, ce n'était pas agréable. Comme dans un rêve elle entendit Amalio parler à... Arthor ?
L'enfant se retrouva dans des bras inconnus et dévisagea celle qui la portait désormais, non sans grimacer de douleur. Mais elle mettait un point d'honneur à ne sortir aucun son et se contenta de l'observer tandis qu'elle lui disait qu'on allait s'occuper d'elle. Et quand elle approcha la flasque des lèvres de l'enfant, la mini-Corleone détourna la tête.


- Non.

Elle avait entendu des histoires comme quoi on pouvait empoisonner les rois et reines parce qu'ils faisaient de l'ombre. Si cela se trouvait, la jeune femme était une envoyée de la future femme de Ti Lion qui avait entendu parler d'elle et qui voulait la supprimer pour avoir toute l'attention dudit Blanc-Combaz. Ah non, hein !
D'ailleurs Arthor semblait être d'accord avec elle. Enfin, semblait seulement, parce que l'Étoile ne comprenait pas un traître mot de ce que disait le barbu. Elle supposait donc qu'il était de son côté, parce qu'au regard des dernières semaines, l'enfant ne pouvait le concevoir autrement. La traîtrise avait déjà eu lieu pour elle, mais pas de cette manière ; c'est comme si elle n'existait pas.
Avec une curiosité mêlée de méfiance, et bien qu'elle haletait à cause de la douleur, elle toisa la guérisseuse.


- J'veux savoir cexé.
Et pis, qui t'es.


Certes, Amalio était avec. Logiquement, ce ne devait pas être une mauvaise bougresse. Mais ne savait-on jamais, hein ?
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Nola
Nola avait réagit instinctivement, sans penser un seul instant que ses gestes pouvaient paraître suspect. Mais lorsqu'elle surprit le regard dudit Arthor, et qu'elle le vit se pencher sur Amalio en parlant à voix basse, elle comprit.

Elle rougit de colère. Qu'on pu la souspçonner, elle, d'attenter à la vie d'une enfant, c'était un comble ! Elle voulut se lever pour aller leur dire ce qu'elle en pensait, lorsqu'elle remarqua que même Lilith était méfiante.


"- Non.

- J'veux savoir cexé.
Et pis, qui t'es.
"

Nola observa la fillette...

Que pouvait-il se passer dans la tête de celle-ci? A un âge aussi tendre, sa seule préoccupation ne devait pas être d'éviter ses prochaines tentatives d'assassinat, mais plutôt de galoper dans les rues entourée d'une bande de mômes, confiante et insouciante.

La blonde tourna les yeux vers Amalio. Savait-il tout ce que sa jeune cousine perdait à les suivre au fil des chemins?

Nola regarda à nouveau la petite Lilith, et sa colère se transforma en une sorte de compassion, mêlée d'affection.


"-C'est de l'eau de vie, lui répondit-elle. Ce n'est pas très bon, mais tu auras beaucoup moins mal après en avoir bu."

Alors elle porta la flasque à ses lèvres, et en but une gorgée avant de faire une grimaçe très exagérée de dégoût.
Amalio
Arthor était un jeune gars costaud, fort heureusement pour le grand Amalio qui pesait son poids d'os et de muscles. Il tira son aîné en-dehors du puits, efficace et obéissant (je vous accorde que l'absence de réponse d'Arthor sur ce coup lui aurait valu une volée de bois vert : on laisse pas les vieux crever au fond des puits, c'est pas très charitable !). Bientôt, Amalio fut donc remis debout sur un sol plus sec et moins vaseux. Il ne perdit pas de temps.

- Nola. Elle est avec moi. Pour m'assister.

Un bref remerciement entre hommes, consistant en un appui de main sur l'épaule du jeune Corleone, et Amalio se détourna d'Arthor pour reporter son attention sur Lili. Nola était à côté d'elle, une flasque à la main. Il ouvrait la bouche pour demander ce qu'elle allait lui faire boire, mais la minusculissime le devançait déjà. De l'eau de vie ? Parfait. Tout en s'agenouillant, il prit le flacon des mains de Nola, le huma brièvement, puis le lui rendit avec un signe de tête qui signifiait qu'il l'autorisait à faire boire la petite. On vous l'a dit, les Corleone sont des méfiants : Nola devrait faire ses preuves, et il était clair qu'Amalio ne la laisserait pas tout de suite s'occuper seule des membres de la famille. De toute façon il avait presque le double de son âge, il était vraiment médecin, et par-dessus tout il prenait clairement autorité sur sa jeune recrue. Surtout concernant les petits Corleone, les grands étant capables de se gérer eux-même si on tentait de leur administrer un mauvais remède, et généralement la réponse à ce genre de tentative rendait au quintuple la valeur de la blessure qu'on avait voulu aggraver.

- Tu peux boire, Lili. C'est fort mais ça va te faire du bien. Ça fait passer la douleur. Je vais te ramener au campement.

Il passa un bras sous les épaules de sa petite-nièce pour lui soulever un peu le haut du corps sans déplacer son bras. Il n'avait rien pour l'immobiliser pour le moment, et déchirer une chemise pour faire le héros, ça n'est valable que quand on a assez de chemises de rechange pour ne pas crever de froid. Ce qui n'est pas tout à fait le cas d'un mercenaire qui passe les deux tiers de son temps sur les chemins, donc sans argent.

- Arthor, va préparer un feu là-bas. Installe des couvertures supplémentaires sur la paillasse dans ma tente et prend un drap propre dans mon coffre. Sors aussi les bandages. Feu, couvertures, draps, bandages. Dans la tente, dans le coffre. Tu as compris ?

L'italien ne parlant pas un mot de la langue d'Oc, il ne pouvait qu'espérer que son cousin montagnard entende peu ou prou la commande.
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Arthor
Hum.

Il ne contenta de ce simple mot, ou plutôt bruit, en guise de réponse. Nola, un nom étrange pour une personne qui ne lui inspirait toujours pas confiance. Mais qui était-il pour contredire les décisions du patriarche, personne. Il ne se permit alors qu’un simple froncement de sourcil en sa direction, alors que cette dernière, aux côtés d’Amalio qui venait de la rejoindre, essayait de lui faire boire quelque chose. A y penser, il est vrai qu’Arthor ne saurait comment réagir. Si jamais il venait à être blesser, il ne savait pas s’il se laisserait soigner par un Corleone ou par un inconnu. La vie est faite de risques comme disait un vieux fou, mais autant en prendre le moins possible.

Le barbu garderait ainsi un œil, voire même les deux, sur cette « aide » d’Amalio. Néanmoins la priorité restait quand même la jeune Lili. Mais la suite risquait d’être compliquée. Regardant son ainé, il l’écouta, mais l’écouta seulement. Il n’avait pas compris grand-chose. Ses yeux, qui allèrent une fois à droite une fois à gauche, étaient le parfait témoin. "Feu, couvertures, draps, bandages… Feu, couvertures, draps, bandages…" Il ne se le répéta encore et encore de peur de l’oublier. S’en rappeler et aviser une fois dans le campement, c’était son objectif. Toute une mission pour le montagnard. Le campement, il ne voyait pas où faire toutes ces choses si ce n’est au campement Corleone. Il s’y dirigea en courant, affrontant les reliefs, mangeant les petites bosses, et dégringolant les descentes. Toujours bien évidemment en se répétant ces 4 mots devenus les plus importants de toute sa vie.

"Feu, fritures, draps, bagages". Moui ça doit être ça. Arrivé au camp, il se jeta sur la réserve de bûche pour alimenter un feu qui se voulait modeste. 1ère mission : Ok. Mais pour la deuxième, qu’est-ce que pouvait bien être de la « friture » ? Un rapport avec le feu ? Bon, tant pis, on passe. 3ème mission, les draps. D’ailleurs il n’alla s’occuper que de ça, et laissa tomber les « bagages » pour une raison très simple, c’est qu’il ne comprenait toujours pas pour quoi faire…
Des draps, il lui fallait donc des draps.

Il entra en trombe dans la tente d’Amalio, et mit un boxon pas possible à la recherche du moindre vêtement, ou bout de tissu qu’il voyait. Il se douta qu’il faudrait bien poser la jeune Lili quelque part, et prépara alors une petite couche douillette à l’aide de couverture et des fameux draps. Il ne manquait plus que la blessée. Il s’empresserait alors de lui dire :


Manque la friture et les bagages.

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Quand Arthor parle en Oc, la traduction n'est QUE pour le joueur ! Jouer donc sur la phonétique, ou sur l'ignorance totale ... ou pas
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