Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] T'es défoncé ou quoi ?!

Alessandro.di.roja
C'est fou le nombre d'histoires palpitantes qui débutent par cette même, inlassable, phrase : J'étais défoncé et...

Celle ci ne fait pas vraiment exception.
Je savais que c'était une mauvaise idée !
Mais les histoires palpitantes commencent souvent avec des mauvaises idées aussi.

Il faut reposer le contexte.
C'était un voyage de noces, à la base, avant que le travail nous rattrape.
Nous étions là pour nous offrir du bon temps.
J'étais allongé dans les vergers. Il faut bien l'admettre : une journée entière pour cueillir deux fruits, ça laisse du temps à la détente.
Je ne sais pas ce qui m'a pris.
Un coup de nostalgie ?!
Une soudaine pulsion autodestructrice ?!
C'était pas faute de trimballer le précieux écrin partout où j'allais. Pourtant, envisager de passer à l'acte avait toujours ce petit quelque chose de sordide.
Mais là... Rien à faire... Je voulais une pipe !
Pas n'importe quelle pipe.
Une pipe de Cistude !
Enfin...
Les cheveux de Cistude, entendons nous.

Dans l'écrin, la touffe reposait encore, macérant dans son jus.
L'odeur à elle seule en confirmait la toxicité.
Faut l'avouer, c'était dégoutant.
Mais les doigts de pieds en éventail, à tirer sur cette pipe infâme, rappelait à la source des philosophies épicuriennes cracrastafary.
Un regard nouveau sur le monde.
Comme quand, en contemplant les fleurs qui m'apparaissaient toutes grises, s'imposent les réflexions existentielles du genre :
En fait, qui sait,peut-être qu'ici l'herbe est bleue, mais je ne le verrai jamais.
Ou encore, logiquement, la Normandie devrait être appelée l'Ouestmandie.
De là à se demander si chaque volatile qui passait était comestible, il n'y avait qu'une taff.

Pourtant, les dédales confus des pensées qui s'enchaînent nous fait parfois aboutir dans des recoins alors inexplorés : Le génie !
Ne dit-on pas que la vision s'éclaircit quand les esprits s'embrument ?!
Elle était là, l'Idée. L'Illumination. Et à dire vrai, je n'ai pas pensé un seul instant que ça pouvait être un délire euphorique lié à la fumée.
J'étais un Génie. Je le savais, c'est tout.
Je me levais subitement, les poumons gonflés de fierté et j'entamais un pas de danse, comme j'en avais la science.

Ah quelle belle journée !

Enfin, c'est ce que j'ai eu le temps de me dire, quand je remarquais que le soleil ne tarderait pas à se coucher.
C'est fou comme la nuit tombe vite par ici...
Les mains dans les poches, je m'en retournais en ville, sifflotant une mélodie joyeuse.
A mi-chemin je m'arrêtais.

- Ah ! Celà va plaire à Sélène.

Puis plus loin encore...

- Hum... Non... C'était de l'autre côté...
Cistude
"T'es la seule criminelle dans l'tas ?" Mais merde, Cistude, c'que tu fous là encore... T'en as fallu du zèle pour arriver jusque là, puis bon, qu'ça reste entre nous mais si la vilaine a réussi à s'extirper des filets bretons, c'est pas pour ses beaux yeux, ah ça non non, j'vous dirais même qu'c'est l'genre de nana à avoir la paupière molle et l’œil vide, avec un sourcil tellement broussailleux qu'c'était comme si on avait foutu un pétard sur la tronche de la Tortue... alors bon, on lui accorde pas des faveurs grâce à son physique hinhin; bref j'disais donc que c'était pas pour son joli minois que l'affreuse avait retrouvé sa liberté, j'aurais même l'audace de dire qu'c'est parce qu'elle avait une disposition naturelle au charisme. C'est comme si elle dégageait quelque chose (pas qu'une sale odeur, j'vous vois venir bande de voyou!), mais une sorte d'aura qui inspirerait crainte et admiration, une combinaison entre attraction et répulsion. Voyez c'que j'veux dire hein ? En tout cas, Cistude, elle se voyait comme ça et ça lui convenait bien d'être une sorte de tyran des temps moderne, aimé mais craint. 'Fin bon, après dans les faits c'est autre chose.

D'façon j'pense qu'on a tous une vision erroné de soi. C'est pas possible d'se voir à travers le regard des autres, sans dec', même si l'autre semble être un semblable, doué des mêmes facultés biologiques que moi, ce qui fait de lui son essence, son être, bref ce qui l'a façonné est singulier. Par ce biais, du coup, le regard que je porte sur le monde n'est pas le même que celui d'autrui et donc, nos regards divergent. Alors on s'imagine bien, on ferme les yeux et on essaye de peindre ses propres traits, ses mouvements, son attitude. Il arrive que l'image se stabilise, on pense s'être cerné... et bah non! en une fraction de seconde l'esquisse s'envole.. Tout est en perpétuel mouvement. J'pense qu'même qu'c'est pour ça que toute une vie on cherche à s'connaître, à se visualiser, se projeter. Par là, on s'construit. [...] Ouais, des fois j'pars un peu loin mais z'inquiétez j'reviens souvent.

DONC. Tout ce spitch existentielle pour avoir l'honneur de vous annoncer solennellement, et en vertu de ma capacité à marmotter, que Cistude, pardon Maîîîître Cistude, est au pays de l'herbe tendre et de l'humidité, du porc et des bourrins, sur invitation prudhommesque de la haute noblesse barbare pour assister au conseil de Wargh qui se déroulera au dixième jour du moy d'avril (tanche d'avril!), dont le but est de définir férocement la définition de l'expression "doukipudonktan".
_________________
Keyfeya
[La mer c'est tout droit....]

"Cataclop, Cataclop, Cataclop....son cœur battait la chamade,la mer, le sable chaud en début de printemps, les cheveux au vent et les pupilles dilatées....elle allait se donner...."

C'est quoi ce trip ? Le Cataclop c'est le bruit des sabots de son ch'val sur les pavés des villes, "On donne pas son corps !" c'est le curé qui le dit.....c'est maaaaalll !


J'fais ce que je veux avec mon.....mes cheveux!


Y a des fumées comme ça qui vous ramone les narines et vous racle proprement le cerveau....sauf que chez Key c'était un ramonage permanent sans fumée particulière.

T'es allée en Bretagne ....t'es revenue en Anjou....t'es pas contente?


Si si....


Et là, la Normandie....Je veux revoir ma normandiiie....

Hin Hin c'est bon c'est pas comme si on l'avait déjà fait...


T'as rien à faire la bas...


Y a toujours des gens à soigner partout!


Pfff excuse bidon!

Rhhooo la ferme!


Fallait il vous expliquer que ça se terminait souvent par une phrase de ce type, machinalement Key regarda autour d'elle, elle savait que cela pouvait paraitre bizarre quelqu'un qui parlait seule et ça la faisait marrer la tête ahurie des gens qui la regardaient monologuer. Elle en profitait donc à chaque fois.

Son cul tapait sur la selle qui menait le groupe, elle pensait toujours à l'odeur évanescente de Louis, elle arrivait encore à sentir son odeur, puis elle revoyait les tumultes de l'Isle, l'odeur de la terre Pétrocorienne et le sourire du chauve. En pleine nostalgie, elle se prit en pleine tronche une autre sorte de vague, un truc bien réel, plein de gouttelettes iodées, un truc qui fouette et qui refoule le poisson, elle recracha les gouttes salées.


C'est quoi ce temps de brin encore ?


Regard noir vers Sélène et les autres en arrivant sur Avranches, puis comme à son habitude passant de l'oie à la truite.

Faut que je refasse ma trousse pour soigner ....on sait jamais....j'ai plus d'alcool......Y a du calva?


Puis comme pensant à autre chose.

Ciel !

_________________
Grayne
[Dans une bergerie d'Avranches, un matin.... Ou un après midi ?]






-Gné...?

Une fort odeur de paille souillée de crottin, d'urine animale, de bouc et de gnôle lui chatouille l'arrière gorge. Grayne a comme l'impression d'avoir la bouche extraordinairement pâteuse et un orchestre de nains à tambours dans le crâne. Oui, ça sent vraiment le bétail ici. Elle cherche à tâtons dans la paille sale sous elle, d'une main molle et engourdie. Bingo. La flasque de vieille gnôle trouve vite son chemin jusqu'à la bouche. Et une gorgée. Elle se mt à beugler, surement à l'intention de ses colocataires de la nuit... De la journée ? Quelle heure est il ?

-aaah.... P'tain... Ca décrasse... Deux gorgées. Foutre cul d'putain d'biques d'mes deux... Trois gorgées. J't'en foutrait du... Du... Du... Quatre gorgées. Du bêêê là...

Grayne se redresse, la tignasse magnifiquement empaquetée en un tas de nœuds collés et de paille humide qui ferait pâlir d'envie le plus beau des buissons épineux. Grattant paresseusement les diverses parties de son corps se retrouvant garnies de paille et de brindilles.

-P'tain d'chiure.

Maintenant, le plus dur était à faire : se rappeler pourquoi elle était venue dans cette foutue bergerie. Et comme si cela ne suffisait pas, cette question comportait tout un tas de subtilités bien complexes pour cette heure matinale... tardive...? de la journée. La motivation déjà, a part le plaisir de renifler l'odeur musquée des ongulés ? Et puis le fait en plus d'y dormir. L'un est il lié à l'autre ? Stupide coïncidence alcoolisée ? Pas que Grayne n'ai pas l'habitude de se retrouver à des endroits improbables, généralement avec l’impression d'avoir dormi dans un pressoir... Et on ne peut pas dire non plus que souvent, ces endroits improbables ont un rapport avec les animaux. Une auge à cochon, un coin de marais boueux plein de canards, un fossé grouillant de chiens errants... Non mais, la question est bien le pourquoi du comment, comme on dit. En l’occurrence, ici, la concentration se manifeste par fixer, l’œil torve et la lèvre molle, un coin de la pièce. Et six gorgées.

-MAIS OUAIS ! P'tain !

Bingo. Le bouc. Voilà le pourquoi ! Il lui fallait un bouc ! C'est tellement évident maintenant. Bon, cela n'explique pas encore le fait de se réveiller avec de la paille dans les braies dans un coin de grange humide, mais presque. Et voilà que l'édentée saute vaillamment sur ses pieds, avec toute l'agilité dont est capable une sale outre avinée au saut du lit. très vite, l'objet de la quête est repéré, La corde passée au cou, et emmené à l'extérieur de l'étable.

-Rah ! p'tain d'lumière !

La lumière est effectivement aveuglante en cette belle matinée... (Fin d'après midi ?) pour qui se lève avec un troupeau de saltimbranques dansant au fond du crâne. Grayne s'agenouille alors à côté de son otage, lui collant affectueusement une tape sur l'encolure et une bise sur la tempe. Puré, c'est que c'est foutument odorant un bouc...

-Hubert, mon ami, on a d'grandes choses à faire toi et moi t'sais.

Septs gorgées.
_________________
Theo_l_arsouille
    Allongé, sur le ventre, tête recouverte par de la paille ayant même réussit à s’immiscer à l’intérieur même de ses braies. Sourire bête aux lèvres, bouteille vide en main, gouttes de pisse sur les chausses et les cheveux sales comme jamais, le voici qu’il venait de passer une toute autre nuit aux cotés des siens à festoyer bien à sa façon.
    C’est d’ailleurs non loin de l’Edentée qu’il aura finit par s’endormir ou plutôt, s’écrouler la tête la première suite aux effets de la boisson sur laquelle il aura sans nul doute encore un peu trop forcé. Rires, chants, chamailleries, quelques coups par ci et par là, il en a d’ailleurs des bleus dans l’dos mais surtout, un gros, que dis-je… Un énorme trou noir !
    Tiré de ses rêveries mais surtout par la sensation de devoir faire de ce jour quelque chose de bon pour ses propres intérêts, c’est avec peine qu’il se décida tout de même à commencer par bouger les doigts de sa main…

    - « Hm… Boooh… »

    Il se redresse, d’un coup, se tenant sur ses mains alors que.

    - « Booooarf ! »

    Un matin comme un autre, certes bien trop loin de la Cour Brissel mais hormis la paille, tout lui semblait être à l’identique. Manche passée sur sa bouche d’un geste du revers de la main alors que son attention se porte sur Grayne non loin de lui. Encore sur le point de réaliser quelque chose dont seule elle pourrait avoir l’imagination.
    Debout, sur ses pattes, une bouteille dans une main et son oiseau dans l’autre, c’est qu’il avait la vessie pleine le jeunot, passer une nuit entière à se saouler donne forcément une forte envie d’uriner. Des p’bread ronds qu’il tente de dessiner sur la paille qui fonce soudainement suite à la rencontre du liquide alors qu’il n’a de cesse de sourire d’avantage bêtement.

    - « Dis Grayne, faudrait p’têt qu’on y aille… »

    Sa course terminée, les braies remontées, cordes autour de la taille resserrée pour faire tenir le tout et le voici fin prêt à partir à la conquête de cette nouvelle mairie… Mais voilà ce qui lui était sortit de la tête. Cette mairie allait devoir faire les frais d’un semblant d’alliance entre tout un tas de personnalités différentes et les Piques n’avaient pas manqué de se pointer au rendez-vous.
    Quand il y avait moyen de rafler quelques bourses et un peu de vin, lui ne pouvait qu’en profiter. Imaginez un peu, deux semaines de salaire en une seule journée, qui donc pourrait bien refuser ceci ?
    Tandis que l’autre avait trouvé un animal pour lui tenir compagnie, le jeunot lui n’avait pas manqué de ramasser un manche en bois qu’il tenait fermement. Morceau de tissu autour de son visage, deux trous grossiers pour les yeux et c’est vous dire à quel point il ne voyait strictement rien du tout. A l’extérieur de la bâtisse, à son tour aveuglé par la lumière du soleil, le jeunot resta néanmoins aux cotés de Grayne, regard bête porté sur l’animal.

    - « S’tu pouvais m’garder un peu d’sa chair pour c’soir ! »

    Après la bataille qui n’avait pas encore commencé d’ailleurs, le jeunot lui ne pourrait qu’apprécier trois points précis exactement… De la viande, du vin et une femme !

_________________
Magda
Depuis combien de temps ? Un ? Deux ? Jours ou mois ? Il est des moments qui s’écoulent si lentement que la notion du temps est distordue.
Bref, ça fait un certain moment et même certain qu’Avranches nous abrite.

J’dirai pas que les journées sont bercées par le brouhaha de la population.
J’dirai pas que les nuits sont chaudes et folles par ici.
J’dirai qu’il y a de la place libre.Comme une invitation.
Bref, un petit patelin tout tranquille.

Mais ! Mais y a la mer….et les coquillages.
Moi j’aime les coquillages. Tous .Mais surtout ceux qui parlent. J’en ai déjà ramené plein en Anjou.

Ce soir, j’suis tranquille, peinarde, sur mon banc, l’oreille ventousée par un magnifique bulot, quand d’un coup: il parle !!Avec la voix de Selene!
Plus un mouvement..même mon souffle s'est arrêté.
Puis je me lève d’un bond.
Comment le bulot peut savoir pour la douche au chouchen ?

Et là..Un truc qui se pose sur mon épaule..
Je hurle en gesticulant


Au secours.. à l’aide ! Un bulot à tentacule géant !!!

Et paf, je me retrouve la tête dans le giron de Selene..La vraie ! En chair et en os.

Fichtre Foutre la Lune ! tu peux pas faire des trucs comme ça !!

Et elle qui se poile …

- Je me disais qu’en Normandie fallait une douche au calva

- Euh certes on peut aussi tester ça: voir si ça trouble autant les sens que le chouchen mais !..mais !! Faut une occas’ particulière pour ça. Parce que je t’assure qu’ici ils sont pas drôles.Seraient capable de nous foutre au trou pour débauche.
Après …Après c’qu’on à faire on fera ça !
Chalva
    Impatience quand tu nous tiens !

    Voilà bien des jours que la Loivelé s'impatientait sur les terres verdoyantes et Calvesques de la Royale Normandie. Pour dire, elle avait eu le temps de se rendre à Honfleur, d'y trainer, et de revenir à Avranches pour LA mission Possible, car impossible n'est pas Loivelé, et ça, tout le monde le sait.

    Finalement, un air Angevin était finalement venu lui chatouiller le bout du nez, la sublime présence du Roja et de sa soeur, qui d'après la fine analyse de Chalva, semblait avoir perdu de sa naïveté. Aussi, songèrent ils autour de quelques soirées intimes, mais pas trop quand même, à ce plan délicieusement machiavélique. Point nous ne prendrons le temps d'expliciter les précieux détails de l'excitation montante face à projet, du moins, nous aurions pu comparer le comportement Loivelesque à celui d'un enfant de 5 ans, brandissant avec fierté une épée en criant "Vous allez tous morfler, vous allez tous perdre !". Sans compter, la réalité tout autre, celle de la femme, la vraie, celle qui ne se renie pas, à savoir, la vénalité, se déclarant chez la brune, par une expression visuelle d'affamée, aussi forte que celle d'un homme reluquant le décolleté d'une bourgeoise. Chacun son choix vous me direz, et vous aurez bien raison !

    Donc, suite à ces soirées, avait été convenu entre les parties, que révolte il y aurait, et que compagnie s'ajouterait.
    Et c'est ainsi, que la délicate ennemie "l'impatience", revint faire surface au sein des neurones de la Loivelé. Dure vie que celle de celui qui attend, se morfondant dans une envie trop présente, à compter les jours, les heures, puis les secondes pour trouver son but, ci-présentement, son argent. Et, à la fois, de façon pleinement contradictoire, les jours passés, favorisaient l'excitation de l'attente de l'action.

    Le dos calé contre une des clôtures d'un de ces nombreux champs de vaches, vade retro stéréotype ! Donc, à ce lieu précis, la brune, noyé à coup de vagues sauvages par le tourbillon incessant de ces ressentis contradictoires et insistants, se décida d'allumer de quoi fumer.

    Quelques taffes, quelques cercles de fumée, et un fin sourire se dessine sur la bouille Chalvesque. Les doigts de sa main gauche viennent soutenir son béret, à cause de ce même et agaçant vent exclusif. Le regard se fait circulaire, et une question existentielle surgit de nulle part, comme ça, sans demander son avis, telle une vicieuse : "pourquoi les vaches de Normandie sont elles toutes noires et blanches ?"
    Et s'en suivit ainsi une longue réflexion, qui malheureusement, après quelques minutes, laissa le questionnement non élucidé. Chalva en fit une priorité, et se promit de ne pas oublier cette affaire suprêmement urgente.

    Bien que notre camarade puisse rester dans une solitude réelle sur une longue durée, et non irréel, car bien sûr, elle n'est pas seule dans sa tête, elle n'oubliait certainement pas le but tant attendu de cette journée. A vrai dire, ce fut quand elle vit passée une tête blonde masquée, qu'elle prit conscience, que c'était bien le jour J.

    Ainsi, la brune se leva donc rapidement, frottant avec empressement la crasse restée sur ses braies à l'emplacement de son séant, et rattrapa le Roja-Loivelé, un sourire indécollable sur le visage.


    - Ce soir c'est notre soir ! Ce soir, c'est shogun tonight !

_________________
Cistude
[Quelques part dans Avranches, fin d'après-midi]

Un peu plus loin, au coeur de la vieille ville, sur le parvis de l'église. C'était une de ces églises de village qui n'avait aucun intérêt. Elle était petite, grise, avec un clocher, une grande porte en bois usé, et elle dominait péniblement une vague placette de marché, vide, où traînaient des villageois à l'air niais. Bref, Avranches, c'était ce genre de ville sans grand intérêt où il ne se passait rien. La seule animation de l'année apparaissait comme le concours du plus gros bouffeur de saucisse, mais là encore, la notoriété de l'événement n'avait pas dépassé les frontières de la ville puisqu'en fait, le reste du monde s'en foutait. Mais l'arrivée massive d'un groupuscule dernièrement semblait avoir agitée quelque peu le village, mais visiblement, pas suffisamment pour alerter les autorités. Ils avaient tord. En fait, je pense surtout que toute la discrétion de l'escadron avait reposé sur la virtuosité du talent de Cistude à se camoufler. Si elle n'avait pas passé les deux jours à Avranches avec une nappe à carreaux rouge sur la tête, pour sûr que les normands auraient sonné le tocsin. Néanmoins, le lecteur serait en droit de se demander pourquoi, MAIS POURQUOI, piller une ville insignifiante comme Avranches. Il serait bien aise pour moi de vous répondre mais comme mon cœur est bon, je vais couvrir les épaules d'Alessandro du manteau de la célébrité et le laisser dénouer les nœuds, éclaircir les points sombres de cette histoire trouble. Hinhin.

Bref, reprenons le récit. Cistude était là, las, alanguie sur les marches de l'église et injuriait les passants. Elle avait la gueule moche, celle des lendemains de cuite difficile, enfin, la différence était faible entre sa trogne ordinaire et celle de bois mais bon, j'disais ça pour elle. Le soleil descendait dans le ciel, lentement, trop lentement, les minutes semblaient s'étirer en heure. Fallait bien s'occuper. Le cureton du bled avait bien tenté de la faire fuir de ce parvis à grands coups de prophéties et de menaces divines; il l'avait maudite, menacé de l’excommunier, d'appeler le Sans-nom, de le dire à sa mère, d'appeler la garde et de la brûler avec de l'eau bénite. Mais quand la Cistude s'était levée avec l'oeil mauvais et qu'il avait vu que ce n'était pas le genre d'être à se soucier de son âme, l'abbé avait fait vite fait demi-tour et s'était enfermé dans son cloître, se résignant à accomplir son devoir vertueux pour aujourd'hui. De toute façon, la garde était trop mince pour virer une clocharde qui crachait dans les paniers de fruits des villageois et qui effrayait le curé, et pis surtout, elle s'appelait Cistude. On la faisait pas chier. Cependant, cette petite péripétie avait occupé trente-trois minute de son après-midi, et franchement quand on s'emmerdait à ce point, on disait pas non.

Enfin la journée s'acheva et Cistude entreprit de décoller ses miches des marches de l'église. La malheureuse laissa derrière elle une flaque marron à l'origine douteuse, un bout de pain pourri et un foulard en lambeau. Elle traversa la ville en rasant les murs, de manière furtive, comme un clandestin, tout en agitant ses bras comme si elle cherchait à se débarrasser de chauves souris qui voulaient s'établir dans sa tignasse. La manœuvre n'avait pas grand intérêt puis qu'à vrai dire elle ne croisa presque personne, c'était à se demander où pouvaient bien glander ces foutus soudards. Enfin l'affreuse arriva à proximité de la mairie, seule, trouva une cachette et attendit. Elle ne savait pas ce qu'elle entendait, mais fallait bien faire quelque chose en attendant que les autres arrivent. Elle eut le temps d'imaginer que les Piques s'étaient paumés, ce qui en fait ne l'étonnerait guère puisqu'elle même, bien que la circonférence du village était médiocre, avait eu quelques soucis de localisation. Elle imagina aussi que Alessandro pleurait dans un tonneau et qu'il n'osait pas sortir, et que ses deux compagnes le traitaient de mauviette. Ca l'a fit sourire. La Cistude prétendit également que le Novgorod était dans le bain (car la guerre ça ne se faisait pas avec les cheveux sales) et que ses courtisanes zyeutaient à travers le trou de la serrure, oubliant ainsi d'enfiler leur tenue de guerre. Pour sûr qu'elles viendront se battre le cul à l'air, ces grognasses. Enfin, elle ne savait pas trop quoi penser de Sélène et sa bande, parce que la Tortue ne les connaissait pas et avait la flemme de monter des théories.

Mais maintenant que la vilaine avait évalué toutes les possibilités des causes de leur retard, il fallait trouver une autre occupation. Elle s'apprêta à entonner le refrain de la "danse des chiffons" tandis qu'elle enfilait la nappe à carreaux rouges sur la tête, boueuse après avoir passée deux jours en compagnie de la mocheté quand elle entendit des bruits de sabots et de fer. Une odeur monstre enveloppa le périmètre.

-Pssssst... Tord c'est toi ? Y a quelqu'un ?! P'tain j'y vois tchi !
_________________
Alida.
Aux abords d'Avranches, un petit étang ou du moins, une flaque. Une grosse flaque vaseuse et puante, suintant la saleté et provoquant le dégoût. Accroupi à côté, le caneton observe les insectes qui s'aventurent jusqu'au fil de l'eau, respire l'odeur si particulière de la vase, s’imprègne de cette atmosphère devenue sienne. Petit caneton porte un doigt à ses lèvres avant de le plonger dans l'étendue marronnasse et visqueuse devant lui. Ce même doigt vient alors tracer quelques courbes grossières sur le visage avant de défier de nouveau la vase de l'étang. Il est bientôt rejoint par ses compagnons d'infortune qui tapissent peu à peu le corps d'une croûte protectrice. Quelques rires étranges fusent pendant la peinture corporelle. Une fois tartiné de la tête aux pieds, petit caneton se redresse et s'éloigne de son terrain de jeu.

La boue sèche. La peau craque.

Quelques mèches noires immaculées tombent devant les yeux alors la main crasseuse les range sagement derrière une oreille. Mais ... De retour devant l'étang, elle sourit étrangement, s'accroupit de nouveau et penche la tête jusqu'à ce que les mèches folles soient immergées. Elle se relève un peu trop brusquement, des gouttelettes de boue volent.

Cette fois elle est prête. Elle prend donc la direction des étables de la ville, déterminée à trouver Grayne pour tuer un cochon et ajouter un peu de sang à son déguisement vaseux.


- Tatie ? TATIIIIIIIIE ?

Tient mais n'est-ce pas Théo et Grayne qu'elle aperçoit là-bas, devant l'étable ? Elle avance vers eux, à grandes enjambées, un immense sourire plaqué sur les lèvres.

- J'vous avais manqué, pas vrai !
_________________

http://annejulieaubry.deviantart.com
Grayne
[Avranches, devant une étable qui sent.]


Occupée à essayer de se remémorer les tenants et aboutissant de sa nuit dans l'étable, mais surtout de son besoin d'avoir un bouc, Grayne n'avait au premier abord presque pas entendu l'arsouille qui se levait dans un état non moins pitoyable. Grattouillant l'oreille d'Hubert distraitement elle observa un moment d'un oeil vaseux Theo en train d'ajouter sa touche personnelle à l'humidité ambiante.

-Ah ! Toi aussi t'as dormi dans s'te fange ? p'tain... J'ai encore d'la paille collé au fond des braies... t'as pas d'explication pour ça hein ?

Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire, fixant Hubert le bouc les yeux plissés, réfléchissant au tôle qu'il pourrait bien jouer dans cette expédition Avranchoise.

-J'me souviens d'avoir hurlé des paillardes... D'bataille... Comme si qu'on avait lutté dans... Elle renifle ses vêtements... dans l'merdier du coin quoi... Mais. Hum. Bref.

Elle se gratta négligemment le crâne. On va dire que peu importe, il y avait des projets plus importants à régler.

-T'aura un bout d'Hubert quand on en aura plus b'soin ! Té mais... Qu'est ce que c'est que ce foutoir ?

Elle se redressa, fixant la forme boueuse de nuances vertes et marronnasses qui s'avançait à grand pas en hurlant "TATIIIIE ?"

-P'tain 'fichtre cul d'vierge acariâtre ! La pipistrelle... c'est toi ?

Elle se pencha vers la chose crouteuse qui se présentait sous son nez, en visu et odorama. Une tenu de camouflage marécageux comme on en fait plus, ça c'était certain. Elle se mit à rire et lui tapa dans le dos d'une façon -bourru- affectueuse.

-Ah p'tain... Change rien. T'es parfaite. Bon, les minots, on y va, on à du boulot !






[Place d'Avranches, là ou y'a tout, c'est pas très grand...]





Après avoir quitté les abords de la ville en joyeux convoi, l'arsouille, la pipistrelle vaseuse, Hubert le bouc et elle arrivèrent au centre du village. Si ce n'est le centre névralgique de la ville, c'est au moins l'endroit ou l'on trouve tout. Le trajet n'avait pas été de tout repos. Il avait fallut apprendre comme promis à la jeunette à égorger proprement des cochons, et récupérer le sang de porc pour les effets pyrotechniques. Le costume de la dernière s'en était joyeusement trouvé augmenté pour son plus grand sourire, en atteste son grand sourire enjoué et indécollable. Quoi qu'il en soit, ils s'approchent de la mairie, l'heure avait bien avancé il faut dire. Grayne regarda ses deux compères et commença à farfouiller dans sa grande besace.

-Bon, les compères, vous allez prêter main forte ici.. Ou j'en sais foutre rien, vous voyez ou qu'vous pouvez être utile. Alida, j'ai avoir b'soin qu'tu m'couvre. Ptet genre en hauteur. Balancer des trucs qui tâchent.

Elle sortit son masque des grandes occasions et se le cala sur le nez.


-Moi, j'vais faire diversion. Y'a quelqu'miliciens qui trainent, j'vais faire en sorte qu'ils aient autr'chose à foutr' qu'tourner dans l'coin.

Elle sortit une assiette en étain et un pied de chaise de sa besace. Elle délaça sa chemise rouge passée tâchée de vin et la vira d'un coup. Torse poil sur la place, elle replaça sa besace cliquetante sur son épaule et tendit sa chemise à l'arsouille avant de lui donner une tape affectueuse sur l'épaule.

-L'arsouille, j'te confie ça.

Elle grimpa alors sur Hubert, non sans que celui-ci proteste vivement, et donnant du pied dans les flancs de l'animal, elle commença à taper dans son tambourin improvisé, dans un fracas de métal cabossé.


-AVRAAAAANCHES ! C'estl'Charivari qui démarre ! AaaAAAaaaAAAAAaaavranche ! ta mère sent l'poney ! Aaaaavraaaaanches ! R'garde l'téton d'la victoire !

Et détalant en dehors de la place, Grayne continua de s'égosiller, telle une amazone jonchée sur un bouc puant, les seins ballotant joyeusement au rythme de trot de la bête. Une chose est sûre, si des miliciens censés avaient trainé dans le coin, ils n'auraient pas tardé à la poursuivre, ne serait ce que pour faire taire cette voix...
_________________
Susi
Jaques a dit… Normandie !

Ce n'était pas vraiment Jacques qui l'avait dit, mais Su' était pour la première fois en Normandie.
Les gens semblaient "normaux"... enfin les deux - trois normands qu'elle avait rencontré parce que les autres... Oui, les autres! C'était une autre affaire. Elle se sentait un peu comme autour de 10 Falco, avec chacun leur folie douce.
Depuis qu'elle était arrivée, elle ne relâchait pas son attention. Elle observait mais la langue trop pendue de la donzelle n'est pas toujours la bienvenue. Elle faisait la fière, ne jamais montrer sa trouille, mais ne pas être téméraire, elle n'était pas venue ici pour se faire égorger, par les équipiers.

On lui avait dit " Normandie", un peu désinvolte elle avait répondu," j'viens".

Depuis la fin du Coeur Navré, Su n'avait pas retrouvé les petites flammes qu'elle avait dans les yeux. Elle faisait les choses mais y avait comme un truc artificiel qui la faisait avancer. Elle rageait toujours après le moignon, elle râler toujours après la fin de ce qu'elle trouvait le meilleur des mondes. Faut être un brin couillon pour vivre dans le passé à 15 ans. Susi l'était. Becasse à deux pattes. Je sais les becasses ont toujours deux pattes mais ça sonnait bien.

Alors la fin de môme traine ses bottes dans Avranche.

Le premier jour, histoire de visiter la ville, elle avait réussit à se faire embaucher comme garde maréchal, avec son petit sourire qui donne confiance. Bien payé, on fait le tour de la ville la nuit, mise en condition parfaite.
Après, il y avait eu l'épisode "calva". Avec les *hips*, les gerbes puantes avec cette affreuse sensation que nos boyaux se font la malle et les cheveux qui poussent dans le crâne le lendemain, tout y était.

Et dans la nuit Susi était en place, planquée derrière la boulangerie, elle attendait le signale. Essayant d'ouvrir le plus grand possible les yeux pour voir quelque chose.

P'tain, j'pense qu'ils ont assommé tout le monde déjà. J'ai pris ma pelle pour rien. T'vois quelqu'un qui défend toi?
Moi, j'vois rien.


Elle avait prit l'option, je suis à la trace le grand costaud, sachant qu'elle n'aurait de toute façon par grand chose à assommer si le gourdin de son compagnon passait le premier. Dans la vie faut savoir prendre des risques, mais le but c'est quand même de rester vivant.

Plus tard, elle comprendra que cette fois, le plus difficile pour entrer dans une mairie c'est de se frayer un chemin entre les brigands qui sont déjà dedans. Faire bien attention de ne pas leur écraser un pied ou les pousser un peu trop fort. Y en avait dans l'équipe qui donnait pas envie de bousculer.

Mais pour l'heure, fallait y arriver.

_________________
Magda
Trois Planqués derrière la fontaine..

Bon planqués c’est une question de point de vue. Car elle est ronde la fontaine donc si t’es derrière nous, c’est trois séants que tu vois: donc on est pas planqués.
Mais si t’es dans la mairie, ben tu vois rien que la fontaine.
Tu comprends ?
Donc, on est planqué derrière la fontaine au milieu de la place avec la mairie en face.

Chalva fait sa sérieuse..comme quand on était mômes,Aless lui me répète de bien le protéger de mon épée quelqu’en soit le prix.
Tu crois qu'il chuchoterait? Ben non, de toute façon on est planqués donc ça risque rien..


Puis la femme du Diable déboule à Avranche.

Instant suspendu.Plus aucune autre son ne me parvient.Tout le reste s'est effacé de ma vue.Il ne reste que ce truc chevauchant.

Ca ne peut être que sa femme : le bruit, l’odeur, la vision cauchmardesque de son visage grimaçant et ses seins tressautants.
Et cette voix!!! De celles qui vous font tordre les tripes, vous esquintent l'oreille jusqu'au sang.

- Qu’elle emmène en enfer les gardes ! On fonce !


A la queue leu leu:

Mais il y a tellement de monde qu'il est difficile d’entrer dans l’bâtiment.

Je laisse les déjà sales et costauds se battre contre les rares avranchins. Pas la peine non plus de se salir les mains.
Je crie sur un bellâtre du quartier de la Fange:


- Hop là on m’touche pas! Même si je suis bien habillée: je suis avec vous.

Je chuchote au Masqué :
On a choisi un cri de guerre ? un mot d’passe ? un hurlement de ralliement ? Parce que là MAIS QUI EST QUI BORDEL?!?! !

D’un coup je vois Susi dans l’ombre d’une masse mouvante.

- Hey Susi ! Vient pa……

Bing! un truc m’atterri dessus, enfin plutôt sur ma sacoche..
Crashhhh font quelques coquillages. Criiiiiii font mes dents en grinçant.
Je deviens livide..rouge de colère puis verte de rage.
J’abats de toutes mes forces ma besace sur la tronche du coupable :


ON..coup de besace ..NE coup de besace..ME coup de besace TOUCHE coup de besace PAS

Scratch…crrrr…
Et vole la poussière de coquillages........

A peine surpris, le gars se releve et me flanque une vilaine baffe.
En tombant je murmure:


- un plan! il nous fallait un plan....

Noir
Theo_l_arsouille
    Grayne, dans toute sa splendeur, à la fois crasseuse et ingénieuse, elle avait tout d’une véritable Pique, ça n’en faisait aucun doute et Théo’ lui assista à toute la préparation. Monter sur l’animal, retirer le haut afin de laisser sa poitrine respirer et ne pas manquer de refiler le tissu à un l’Arsouille en proie à un fou rire sans nom.
    Il la regarde s’éloigner alors qu’il reste aux cotés d’Alida qu’il ne tarde déjà plus à regarder droit dans les yeux avant de lui mettre une légère tape sur les fesses. Et ce avant même qu’elle ne puisse rétorquer quoi que ce soit, il s’exprima.

    - « Allez la jeune, c’est not’ première, que l’poète soit fier d’nous d’la où y s’trouve ! »

    Pas un mot de plus que déjà il s’élance vers l’avant, des pas bien trop irréguliers et imparfaits, manquant de le faire trébucher à de multiples reprises.

    - « AVRANCHES J’ARRIVE, OU SONT TES PUCELLES QUE J’LEUR ÉCARTE LES CUISSES ! »

    Un nouveau rire digne d’un diable jusqu’à ce que…

    - « Aoutch… »

    Cul au sol, main posée sur son crane, voici donc ce qui semblait être… A la fois un fermer, à la fois un milicien et… A la fois un prêtre soyons-fou qui venait tout juste de débouler d’une venelle. Lui aussi assit sur le sol n’avait de cesse de fixer notre jeunot qui lu avait dors et déjà repéré son butin.
    C’est qu’il la tenait fermement dans ses mains le saligaud mais face à Théo’, impossible de s’en sortir surtout quand le butin en question n’est rien d’autre qu’une bouteille de gnôle des environs. Bien trop rapidement pour l’autre, il se redresse sur ses deux pattes palmées avant de sauter au cou de sa nouvelle proie.
    Ses mains viennent le cogner à de multiples reprises au visage avant qu’il ne lui arrache quelques cheveux au passage puis des vêtements. Il crache le l’Arsouille, en plein visage de sa victime…

    - « Vas-tu donc lâcher cette gnôle ! » Un cracha. « LÂCHE ! » Autre cracha en plein visage, suivit d’un coup bien trop maladroit et mal exécuté mais qui lui permit néanmoins de récupérer son tout nouveau bien.
    Et c’est tout en se redressant qu’il ne tarde pas à retirer le bouchon à l’aide de ses dents avant de le recracher à même le sol pour profiter pleinement d’une toute première (grosse) gorgée bien méritée. Ceci avant de se remettre à « chanter ».

    - « QUI S’Y FROTTE S’Y PIQUE, V’NEZ DANSER ‘VEC L’PLUS BEAU D’TOUS LES PIQUES ! »

    Il rit, encore une fois et oui jusqu’à ce que son regard se pose cette fois-ci sur une poterne d’une bâtisse, située devant la place de la mairie. Cette même petite poterne qui vient tout juste de se fermer et pourtant lui aura eu le plaisir de pouvoir apercevoir… Une donzelle et oui !
    L’Arsouille court, comme si Vic’ en personne était à ses trousses, s’élançant vers la porte à laquelle il se rattrapa bien maladroitement avant de frapper de toutes ses forces de sa main libre. Rien à faire, elle n’ouvrira pas, ça n’en fait aucun doute.
    Solution de secours à n’utiliser qu’en cas d’extrême urgence. Deux gorgées avalées… Puis finalement une troisième gorgée, quelques pas en arrière, genou posé au sol dans une flaque d’eau et de boue avant que ses bras ne s’écartent, levant la tête vers le ciel.

    - « Ne sois pas apeurée ma belle,
    Puisses-tu être si belle,
    Promets-moi ton entre-cuisse,
    Allez ouvre moi ta bâtisse !
    »

    Au fond il « priait » pour qu’elle ouvre mais pour tout avouer, qui pourrait bien résister à ceci ?

_________________
Cistude
C'était la vision rouge sang d'une révolution qui les emportait tous*. La vision d'une femme à l'étendard sanglant, les seins débordants de lumière juché son fier destrier rasta. Un bouc fougueux, grognant et bêlant, le vent s'engouffrant dans sa crinière tant il allait vite, et faisait chatoyer ses crins soyeux de mille feu. La femme, échevelée, folle de rage, galopait vers la mairie, le fer brandit, suivie loyalement de ses compagnons de fortune aussi débraillés qu'elle. Une belle vision de crasseux, frisant l'absurde, qui se hâtaient vers un but commun. Éléments d'un même mouvement. Cistude aurait pu admirer la beauté de ce choeur répugnant si elle n'avait pas eu cette foutue nappe sur la tête. Entendant les cris de guerre qui fusaient de toute part, la vilaine surgit de l'obscurité en hurlant des insanités tandis qu'elle brandissait une épée rouillée. Elle courut dans la direction des cris, se prit les pieds dans la nappe et se rattrapa à quelque chose de mou, sûrement une fesse qui passait par là. Elle heurta également quelqu'un violemment, fut déviée de sa trajectoire et, déstabilisée, tomba lourdement à quelques mètres de la mairie, comme une vache. En colère, la blondasse arracha son déguisement en se maudissant de ne pas avoir pensé à y découper des trous, arrachant quelques cheveux malpropres qui restèrent collés au tissu. Elle découvrit alors l'objet de sa chute. C'était l'arsouille, ce benêt qui a genoux, implorait de ses prières la bâtisse de s'ouvrir aux malfrats. La Tortue se leva en chancelant, trop rapidement et en sifflant entre ses dents, elle bouscula le jeune homme.

-Hey s'pèce de brêle c'est pas 'vec tes prières qu'ça va aller plus vite, incapable ! allez pousse toi d'là et r'garde le maître faire !

Mais déjà une bonne quinzaine de malheureux pénétrait dans les lieux, la porte avait cédé sous le poids des affronts des brigands qui voulaient tous inaugurer les lieux en premier. Et ça partait en coups de besace violents, de griffures et de crocs, et vas y pousse toi d'là qu'j'entre en premier. La garde avait vite était neutralisée, et certains, ne semblaient pas encore assouvis. Alors ça s'cognait dessus, normal. La Cistude décida de prendre les choses en main, et d'une voix tonitruante, qui se voulait autoritaire, gueula :

-LES FEMMES ET LES ENFANTS D'ABORD !! PLACE ! PLACE ! JE PASSE ! DEGAGEZ LA PLACE ! comme c'est MA vengeance, c'est MOI qui passe en premier ! ALLEZ CASSEZ VOUS ! TOI RANGE TA BESACE OU JE TE PENDS AVEC, TE ! gahrnanrahrharafhj..... (ceci est une onomatopée indiquant qu'une besace venait de lui briser une dent)

Bref. Tout n'avait été que cacophonie, vacarme, tumulte. Le déroulement des événements fut flou. On ne savait pas vraiment ce qui s'était passé à l'intérieur du bâtiment à la suite de cette attaque. Mais le lendemain matin, les villageois retrouvèrent les cadavres des gardes dans des positions grossières, souillant les pavés de la cité tandis qu'on entendait s'échapper de la mairie des chansons paillardes et des brigands avinés qui titubaient en s'égosillant. Mais le plaisir fut de courte durée car déjà la troupe hétéroclite dut se hâter de prendre la route vers le village voisin, où ils pensaient aussi festoyer toute la nuit. Tu parles.

[Suites des évènements, direction Fougères !]

Ah ! Bretagne, nous voilà ! une Cistude, piquante et enjouée, dans les rangs d'une bande de bras-cassé, qui retrouve les landes troublantes de Breizh. T'aurais jamais dû r'venir, ma grande...
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)