Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5   >   >>

[RP] Feux d'Artifice sur le Lac Leman

Zarathoustra
Zarathoustra était fort peu expérimenté quant à la chose maritime. Alors, une fois qu'il avait regardé, d'un air pénétré, tout ce petit monde s'agiter en tous sens, il sortit sa musette, et s'occupa comme il le faisait quand il était sur la terre ferme: en poissonnant, comme disent les anglois.

Boom!

Du roulis se fit sentir.


Par les babouches d'Averroes! Comment tu veux attraper quoi que ce soit avec un raffut pareil!

Il s'apprêtait à remonter sa ligne, qui se tendit. Une chaussette.

Tiens? C'est savoyard? Helvète?

Il les porta à son nez.

En tout cas, ça sent le fromage.

il replongea la ligne, à tout hasard.
_________________
Eins thut Noth.
Jehane
Raoul, n'étant pas de la partie, nous n'avons que le son, pas les étincelles.
Dommage.
Quoi que.
Le bruit du canon, c'est beau, c'est fort, c'est émouvant, bouleversant.
Surtout quand on est placé trop près!
Surtout quand le pont est lustré comme un lac gelé!
A la déflagration, Jeje a sursauté.
Le pont a tangué, Jeje a glissé, lentement, inexorablement d'un côté du bastingage vers le côté opposé, arrêtée dans sa progression par sa canne à pêche, fabrication maison, à laquelle elle se cramponne et qui est restée accrochée à un bouclier de cuir mouillé bloqué entre deux barreaux du garde-fou.
Étendue de tout son long, personne ne viendra à son secours, (est-il utile de le dire?), les bras tendus au-dessus de sa tête, les mains crispée au bois de sa canne, elle réussit à se placer sur le ventre pour regarder sa prise:


Chouette, un bouclier!

La caraque s'est rétablie, Jeje s'est redressée.
Comme si de rien n'était, elle défroisse sa houppelande et écarte une mèche rebelle qui reprend aussitôt sa place.

_________________
Maryah
"La curiosité est un vilain défaut" ... et la Maryah l'avait vite appris. La cantonnière avait dit "allez faire un tour au port, vous verrez ...".
C'tait une bonne idée pour finir la visite de Genève ; un p'tit tour au lac Leman, le port ça la changerait des porcs !
Un p'tit coup d'oeil par ci, pis par là, pis personne dans les parages ... l'occasion d'faire quelques pas sur le pont, pis tant qu'y a personne, hé hé, de voler, euh nan ... de visiter.

La caraque ... ah c'était pas la première fois qu'elle y mettait les pieds, c'est sur l'"harraqa" qu'elle avait quitté les royaumes d'au delà des mers pour rejoindre le royaume de France, au milieu des Sarrasins. Une p'tite nostalgie l'avait envahi, et poussé à aller toujours voir un peu plus loin ...
Si bien que, ni une ni deux, elle était embarquée (sur cette galère ^^), sans possibilité d'en redescendre, et l'équipage lui avait bien fait payer sa curiosité.

L'annonce passée, elle s'était fait à la nouvelle. Pis final'ment, ça lui plaisait bien. Retour sur son passé. Et en plus, ça allait tirer ! Prendre le large, larguer les amarres, hisser les voiles, ... et éventuellement, tirer l'canon ! Bon à priori, ça lui laisserait le temps de fouiner dans tous les recoins du gros rafiot,

Une croisière ... qu'elle avait dit la cantonnière ... tssss un navire de guerre oui. C'est ça qui fallait comprendre ! Et bêtement, Maryah avait accepté de faire partie de l'équipage. Voilà comment elle s'était retrouvée à briquer le pont au savon noir ... toujours à l'excès, toujours un peu trop. Le pont était un vaste lieu de chutes, qu'elle s'amusait à répertorier ... hop jambe de bois en avant, aïe chut sur le menton ... dent en carton, petit rebond sur fessier, juste de quoi se réveiller ... Bah oui hein, faut bien passer le temps.

Le brun d'hier lui avait prêté de quoi pêcher, et la grillade de poissons c'était un luxe !
Le blond d'aujourd'hui, lui faisait la lecture, pendant qu'elle regardait ce romantique boulet de canon s'éloigner et se rapetisser dans un bruit de tonnerre :


Citation:
Le poisson-lion aussi appelé poisson-cobra ou poisson-scorpion.
Ce poisson fait partie de la famille des rascasses.


- Mouais ça m'étonne pas ... la rascasse de poisson Lion ! Ses épines venimeuses comme ça (fait le geste autour de sa tête), ça fait comme une crinière de Lion en fait ... Pis ça n'a peur de personne hein ... BLOOOOMMMMmmmmm ... ah ouais, vraiment personne ... pis c'est très dangereux aussi, ça s'frotte au fond des récifs ... on la voit pas venir et POF ! Patibulaire, épineuse, piquante, faut pas v'nir lui chercher des noises hein ! Sans compter l'venin de la piqûre ... Parait qu'c'est carnivore en plus la rascasse ... alors le poisson Lion j'te dis même pas !

-Hé faudrait savoir Lionette, je lis ou tu parles ?

Maryah ravale ses mots ... mais quand même des Lions sur l'eau ... y en aurait des choses à dire ...

Citation:
Il possède un appareil venimeux très développé qui se trouve dans ses épines situé sur ses nageoires dorsales, anales et pelviennes. Très peu connu de la population, des accidents peuvent arriver lors de la manipulation, d'un contact accidentelou dune baignade.


- Pas qu'ce soit pour t'interrompre, mais y aurait p't'êt'fallu prév'nir les savoyards qui nageaient autour hier ... 'fin s'ils sont com'moi, pis qu'ils savent pas lire ... c'pas d'leur faute tu vois ... Bon, bon je me tais ; vas y continue, j'l'aime bien c'livre !

Citation:
Le venin est sécrété par une glande contenue entre deux gouttières creuser le long de chaque épine. Il est inoculé passivement, ce qui explique que même mort il reste dangereux. Une fois le venin introduit dans la peau, il occasionne immédiatement de violentes douleurs, ce qui peut entraîner un malaise. Les points d'inoculations sont visibles au niveau de la plaie. Un oedème se développe autour de la piqure.


- Rha ... les pauvres hier ... ça a du brûler, pis piquer ... pis ça a du les gonfler alors ... C'est con d'mourir noyer pa'c'que t'as eu un malaise ! 'fin mieux vaut p't'êt'ça que d'payer un médicast' et d'devoir lui dire qu'tu t'es fait piquer par un poisson Lion ... j'sais pas hein ... à choisir ...

L'homme reprend plus fort !

Citation:
CONDUITE À TENIR :

– sortir le blessé hors de l'eau (la piqure peut engendrer un malaise qui est responsable de la noyade).
– ôter les bijoux du membre piquer à cause du risque de gonflement.
– enlever les habits pour éviter la compression de la plaie.
– mettre le blessé au repos.
– appeler le curé.


Rhooo flute ! On n'a pas été bon hier ... On n'a pas sorti les gars d'l'eau ... y z'ont du mourir noyer ... J'me dévoue pour leur ôter les bijoux et les vêt'ments ... ma bonne âme me perdra ...
- C'est pas ma faute ... et quand je donne ma langue au Lion ... ha hum ... c'est pas ma faute à moi ... on n'avait pas d'corde à leur lancer, et on n'a pas de bouées ...
- Ah ouais c'est sûr ... bon ben c'est com' ça hein ... Par cont', si t'veux offrir le livre à la Léa, faudrait barrer "curé" ... ça lui reste en travers de la gorge c'nouveau curé ...

Et voilà comment tout allait en Paix sur le navire de l'Al Said Al Assad, en pêchant, en lisant, et en chantonnant ...

Il était un vaisseau de guerre,
Il était un vaisseau de guerre,
Venant de l'Hel-l'Hel-l'Hel- l'Helvétie.
Venant de l'Hel-l'Hel-l'Hel- l'Helvétie.
Ohé! Ohé!
Leamence
Depuis la Forêt du Lion du Juda, un intrépide volatile s'envole.






    Aux autorités ecclésiastiques,
    Aux autorités de Savoie qui les protègent,
    Au peuple maintenu dans l'ignorance mais que le Phare éclaire, de son irradiante lueur,

    Le Lion de Juda en mission rédemptrice contre l'asservissement, l'avilissement des masses et la lutte pour la foy.

    Qu'il soit su que, sur terre, sur mer, sur fleuve, sur rivière comme sur ru, les ennemis de Déos se préoccupant de titres et de charges en usurpant sa parole ne seront jamais en paix.

    Le tribunal du consistoire du Lion de Juda a condamné Eden* la mal nommée.
    Pour Avarice et Tentative d'endoctrinement à l'hérésie papiste par affaiblissement des facultés de jugement à l'aide du procédé immonde de la famine.
    En vertu de quoi son naviren payé par la sueur de tous ces pauvres bougres ayant trimé pour un salaire de misère à l'église, sera coulé.
    Elle sera de plus pourchassée par les Sicaires pour la délester des biens matériels qu'elle a usurpés, pour distribution aux plus humbles.

    Le tribunal du consistoire du Lion de Juda a condamné Maitremars.
    Pour complicité avec les autorités religieuse et en tant que représentant des autorités politiques à avoir son navire coulé.
    Il ne sera pas poursuivi sur terre par les Sicaires s'il fait amende honorable et rejoint la Réforme.
    Pour dédommagements et explications, nous l'invitons a prendre contact avec la prévote Eden_blue qui saura trouver les mots.

    Qu'il soit su qu'en vertu de la charité et pour la simplicité de son accueil suivant les préceptes Réformés :

    34. Il faut enseigner que celui qui donne aux pauvres ou prête aux nécessiteux voit s’entrouvrir les portes du Ciel.
    35. Car par l'exercice même de la charité, la charité grandit et l'homme devient meilleur.
    36. Il faut enseigner que celui qui voyant son prochain dans l'indigence, le délaisse, ne s'achète que l'indignation de Dieu.

    Un don de 100 écus sera fait pour le tribun Athene, payable auprès de l'avoyerie genevoise.

    Par le Sabre, caraque du Lion, le Très Haut vient de frapper. Priez fidèles, priez, l’apocalypse approche.




_________________
Jehane
Au loin, le phare se détache nettement dans le gris du ciel.
Genève approche ponctuant la fin d'une croisière de courte durée mais combien riche en émotions!

Assise sur la pont, à tribord, les pieds pendouillant dans le vide, un bras enlaçant amoureusement un barreau de bois (oui, on ne peut que tomber amoureuse du Sabre), une main gardant jalousement les deux poissons géants qu'elle a pêchés dans le Rhône, toute seule, comme une grande, Jeje réfléchit à un passé récent.

Pffff, l'est pas beau l'port de Belley! Moi, j'l'aime pas.
Pourtant, les coups d'canons à Belley étaient plus...euh, moins...non, plus bruyants, plus sourds, plus révélateurs d'une grande nécessité...
Oui, les coups d'canon du Sabre à Belley furent MA-JES-TU-EUX!!


Une larmichette, blottie au coin de son œil, se fraie un passage le long de son nez et vient s'échouer sur le col de sa houppelande...

Se décide enfin à se redresser, jambes écartées, un pied de chaque côté de ses proies pour éviter qu'elles s'échappent en glissant sur le sol dangereusement lustré.


Bon, c'est pas tout ça mais faut qu'j'lui dise un mot à la cireuse à outrance! J'parie qu'elle l'a fait exprès pour nous piéger!

Se rappelle soudain les mots de Léa au sujet des deux passagers pas vraiment clandestins mais un peu.
Lui vient en tête un verset des 52, le 30ème? 29ème?...???


Citation:
Néanmoins il ne faut pas mépriser celui qui se tourne vers le Très Haut, même tardivement ; car il est une déclaration du pardon de Dieu.



Les yeux brillants, le sourire aux lèvres, vraiment, Jeje la betchète se sent reconnaissante d'être là, heureuse de vivre un tas d'expériences exaltantes, fière d'être sicaire...
_________________
Haynard
HISTOIRE TRISTE EN III ACTES par Haynard Devoghel


- Tonton Hay raconte-nous une histoire ! Une de tes guerres !, demandent des mioches autour d'un vieillard aveugle.
- Mes t'its loups, l'histoire que j'vais vous conter elle est tristounette. Préparez vos mouchoirs parce que cette histoire est aussi pitoyable qu'une chope vide. Ca remonte... mmmh... Le siècle dernier déjà... en avril 1461. Foutue année que celle-là. On avait un putain d'roy hérétique sur l'trône de France, une Franche-Comté au ras des pâquerettes avec des nobliaux trop cons. Heureusement qu'on en a pendu quelques uns en 1462, sinon vous seriez pas dans ce si beau Comté mes fillots. Bon... j'radote... j'en étais où ? Ah oui... 1461... Avril... A bord de l'Al Saif Al Assad, ou l'Yal Soif Al'Bord que j'disais...

*Flash back, effet spéciaux, gros plans sur l'oeil ému et blanc du vieux avant que le décor devienne un quai populeux de Genève*



Acte One, on embarque dans les emmerdes

"Faut que tu viennes, j'suis monté à bord par curiosité et j'arrive pas à descendre. Y a des matelots qui me matent. " C'est avec une missive du genre que j'reçois mon salaire horaire de la mine. Missive signée de Maryah, naturellement. Ni une, ni deux, j'prends le chemin du port et j'monte à bord de l'Al'. Dans mes bagages, un poisson d'avril, une chope de survie, trois miches de pains et mon épée. Le nécessaire pour affronter des guignols Genevois en somme... J'ai perdu tout de même une bonne dizaine d'écus avec la curiosité mal-avisée de l'attireuse d'ennuis numéro un, autrement connue sous le nez de Maryah ma gonzesse à moa. Ceci dit, pour une fois j'rechigne pas trop pour mes écus. On quitte Genève et c'est déjà beaucoup. Je montre même mes fesses aux badauds lorsque le bateau quitte les porcs pour aller glouglouter plus bas sur le Rhône.
Sauf que... j'ignorais ce qui allait se passer dans l'acte II et III.



Acte Two, la croisière s'amuse pas moi

Pas d'argent pour les chopes... de la flotte tout autour... une taverne vide... impossible de bouffer autre chose que du pain sec... Si y avait pas la Maryah que je *censure* et *censure* pendant qu'elle *censure* sur le ponton, ben j'pourrai bien m'croire en enfer. Reste que... mine de rien... sur cette coque de noix y a moins d'ennemis qui veulent ma peau et ça aussi c'est pas indéniable.
Un jour... Canonnades de partout. Ca pue la poudre. Ca gueule, ça hurle dans les haubans, si bien que ça dérange ma belle hallucination due au delirium tremens. Je monte sur le ponton, zieute l'horizon lorsque je vois un navire en face battant pavillon savoyard, un caquelon de fondue. Les éclats de bois volent, les mâts se fracassent sur l'eau, ça agonise à tout va sur le navire d'en face. Le bateau ennemi prend l'eau, craque et meurt en sombrant dans les flots avec son équipage d'aristotéliciens agonisants... Les corps flottants de mes frères de foi sur les eaux grises du fleuve restent dans ma prunelle et je bégaye...


- Raclures..C'est pas correct d'tuer les gens comme ça.. Ils vont payer..


Acte Three, chope fêlée

Je contemple ma chopine de survie en proie à des hallucinances de plus en plus tenaces. Un pachyderme rose est même devenu mon poto de croisières. Lui il est sympa... Y a d'autres hallucinations pourtant qui me collent la frousse et une fièvre de cheval. C'est surtout la nuit qu'elles viennent emmerder ma cervelle. Quand le soleil s'éteint, j'vois une armée de noyés s'accrocher à mon hamac et essayer d'me piquer avec des services à fondue. Ils fredonnent une chanson d'leurs voix d'outre-tombe
"Traître à ta foy,
On va t'percer le foy
Traître à ton dieu
On va t'crever les yeux
..."
Chaque rime entrecoupée d'un rejet d'eau, les bides gonflés par cette même flotte, la peau bleuie, les yeux bouffés par les poissons et des algues en guise de tignasse, j'vous jure qu'y a de quoi se faire dessus. Mais bon j'vais pas trop gueuler du genre I see dead people sur la caraque. Je moufte plus... je cauchemarde.
Ca fait donc quelques nuits que j'trouve pas le sommeil, ruminant mon imbécillité d'être venu à Genève et pire encore sur ce navire de malheur qui sème mort et désolation dans les remous sanglants de son sillage.
Ca gueule encore dans les haubans. On voit l'phare. La fin du voyage est proche. Genève encore... et d'autres emmerdes en perspective.

_________________
-Une bannière ? Une bannière c'pour les nobles, moi j'ai l'gueux power.
*Proprio du Bar à Coups Bas
*Pichef de la garde
Mariposa
Baoom!
BrOO00MMmmmmm
Boom!


répondait l’écho en sourdine.

Sur les quais de Genève, le regard dans l’horizon Lémanique, l’helvète rumine.


-T’é sure? On va pas être tranquille si on s’pointe en ville!
-Mais allez, y’a affluence d’érudits en helvétie, j’voudrais pas louper les nouvelles théories de Phonya, elle s’ra là que

Smack!

-On est pas bien là, seuls-ensemble, sous le regard bienveillant de Deos, tu trouves pas!? lui avait murmuré son Lys.

Ils étaient bien, oui. Au chaud, l’un en l’autre. Évadés depuis des semaines. Juste avant d’être débusqués par une bande de trainards sicariotes! Les buissons étaient fort fréquentés en ce temps printanier.

-On n’aura qu’à rester discrets. lui avait-elle candidement répondu.

BAAAAOOOOOOOUUUUMM!

Soupire.

Les prochains jours n’allaient pas être tranquilles maintenant que les incendies prenaient vies.

Debout, Mariposa laisse sa main habituée glisser pour offrir à ses lèvres une pipe bien bourrée d’herbes. Et aspirant lentement, elle attend.

_________________
Germaine
Le 2 avril 1461, Germaine, inspectrice en chef des tavernes flottantes, monte à bord de L'Al Saif Al Assad.

Bordel ! Y a rien à grailler ici ! Gueule-t-elle dans un portevoix.

Sa voix a porté loin, et ses fruits. Il y aura du maïs à bouffer.

Germaine a emporté de la lecture. Taliban, qu'elle est. Elle dévore, ne parle à personne. Les études, c'est important. Et elle a lancé un filet dans le Rhône. Ça ne mord pas des masses, faut dire qu'elle est tombée sur un truc qui l'interpelle.


Le Kitab al-Noor a écrit:


Chapitre Quatrième - Les plaisirs -Verset 9 :
Il est vrai qu'un oignon suffit à faire pleurer les gens et que l'Unique n'a pas créé de légume pour faire rire. En vérité je vous le dis, le rire est le propre de l'homme et mourra bien qui rira le dernier. Car il aura réjoui le Créateur.


Le filet s'est déchiré. Germaine n'en tient pas rigueur à Deos.

Malgré tous vos efforts, vous n'avez fait aucune prise lors de votre pêche.

Chuis pas douée pour la pêche, ça c'est sûr ! Annonce-t-elle au bastingage qui reste muet, à son grand désarroi.

Le 3 avril 1461, l'Al Saif Al Assad prend son envol. Germaine dort dans la cale, une autopunition qu'elle s'inflige, on ne sait pourquoi. Réveil en fanfare. Coup de canon. Elle se lève comme un diable et monte sur le pont.

OOOh que c'est beau un bateau qui coule ! S'écrie-t-elle, se remémorant un truc qu'elle a lu.

Le Kitab al-Noor a écrit:


Chapitre onzième - La Guerre -Verset 9 :
Ceux qui combattront auront la victoire et un butin abondant qu'ils ramasseront.


Les 4 et 5 avril 1461, Germaine apprend la patience. Et la patience est récompensée. Un gros poiscaille, avec une grosse tête. Tête de chavot, tête carrée de franc comtois. Pas beau, laid même, mais tout à fait mangeable après passage par les flammes.

Votre patience a été récompensée : vous avez pêché un poisson de bonne taille. Bravo !


BAOUMMM !

Germaine avale de travers et s'offusque.

C'est quoi c'boucan ? Plus moyen d'prendre son pied en bouffant du comtois ?

Mais elle se rassérène en voyant couler un autre bateau dans le port de Belley.

Balèze, le Mélian ! Y sait viser ! Jubile Germaine en se remémorant un autre truc qu'elle a lu.

Le Kitab al-Noor a écrit:


Chapitre Onzième - La Guerre - Verset 11 :
Averroes est le Messager de l'Unique. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants et les infidèles, miséricordieux entre eux. L'Unique promet à ceux d'entre eux qui croient et font de bonnes oeuvres, un pardon et une énorme récompense.

On passera sur le troisième round, parce que ça devient lassant à force.

Le 7 avril 1461, Genève est en vue.


Youhou ! Nous v'là !
Hurle-t-elle en faisant de grands signes aux badauds qui badaudent sur le port et agitant l'énorme poisson que Deos lui accorde une fois de plus.
_________________
Meliandulys
Début avril, à la barre du Al Saif Al Assad.


Il était de mauvais poil le capitaine. Un brin d’énervement, pas mal de frustration, une pincé de colère, un soupçon d'agacement, une brouette de crispation, une quantité non négligeable d’irritation, le tout allongé généreusement d'impatience... la tambouille donnait un cocktail détonnant. Tout le monde le savait, lui le premier. Valait mieux éviter de lui faire remarquer, il avait le coup d'canon facile en cet instant.

Mais il était conscient qu'un grand pouvoir impliquait de grandes responsabilités. C'est ce que disait un célèbre philosophe arachnophile dont il avait eu l'occasion, un jour, de voir un triptyque illustré et dont il avait oublié le nom. Et notre brave capitaine était capitaine justement, du Al Saif Al Assad, le Sabre du Lion, la Sica des mers du Lion de Juda. Et la foy et la lutte contre Rome ne prenait pas de congés. Comme il était en prime question de fesser un impérialiste, y'avait bien fallu s'y coller.


Il était donc là, à la barre du Al Saif Al Assad, de mauvais poil. Son corps, son cœur et son âme réclamant en cet instant de réaliser d'autres prouesses qu'une distribution gracieuse de fessées... Mais comme le corps humain est une belle machine pleine de ressources, il lui restait la pensée, la mémoire, les souvenirs pour s'évader. Chacun d'eux le ramenait irrémédiablement dans quelques buissons, quelques nuits auparavant. Douces nuits, bien que torrides pour la saison et qu'il avait passé à la Belle Étoile.

Profond soupire. Et ces mains engourdies de devoir serrer le gouvernail plutôt que de pouvoir continuer à courir libres, tendres, effrontées, sur les ailes délicates de son Papillon. Le plaisir avait cédé sa place au devoir et ça manquait cruellement de volupté à son gout. Ça manquait cruellement d'Elle.

Le corps humain est une belle machine pleines de ressources, certes. Le Capitaine ne s'en trouvait finallement, en cet instant, qu'encore plus frustré et de mauvais poil...

_________________
Meliandulys
Quelques jours plus tard, à la barre du Al Saif Al Assad


Ils étaient de retour aux pieds du Phallus de l'Aristotélité. Et après s'être si bien défoulé, après avoir déchargé si souvent, après avoir fait cracher son gros canon et envoyé par le fond un symbole de l'Empire et un autre de Rome le temps de se beurrer une tartine , il était toujours d'aussi mauvais poil notre Capitaine. Un brin d’énervement, pas mal de frustration, une pincé de colère... mais la recette est connue et toujours aussi indigeste. En même temps, privez donc un Lys de sa lumière et de sa chaleur, retirez lui sa sève et ses feuilles et vous verrez alors la gueule qu'il tirera...

Mais le Sabre rentrait enfin de mission, cherchant sa place au sein du port. Notre dévoué Capitaine se concentrait pour ne pas rater la manœuvre d'entrée et réussir son créneau sans finir par envoyer boire la tasse, un autre touriste qui squattait et polluait son lac. Tout le monde ne semblait pas être en accord avec sa façon d'appréhender les distances et les perspectives...


Attention, y'a pas la place là !

Feulement du félin.

T’inquiètes, j'te dit que c'est bon.


Mais non regardes, attention t'as...

Grognement du fauve.

Mais si, j'suis large j'te dis... CraaaCCC

...

Tu vois, qu'y'avait la place. Marin d'eau douce !


Oui, le Capitaine a toujours raison. Surtout lorsqu'il est de mauvais poil.

Maintenant, tout le monde descend et fissa. On est pas là pour enfiler des pals. Penser à débarrasser vos détritus et à faire le tri sélectif.
Et ne partez pas sans votre part du butin. Une bourse par tête de pipe. Oui, même ceux qui se sont crus en croisière et n'ont fait que buller tout le long.
Déos pourvoit à nos besoins et l'Réformé est généreux, même avec les indigents de l’effort.


Il l’aperçu alors, sur le quai. Son Papillon se cambrant, prête pour l'élan. Divine apparition. Allait-elle sauter, allait-elle s'envoler jusqu'à lui ?
En cet instant, on se dit que l'humeur devrait se radoucir très rapidement pour peu qu'on le laisse jouir de leurs retrouvailles...

_________________
Leamence




Par la Présente, Le Général Slamjack, Votre Meister à tous, Comte des Flandres par la volonté de la Nation flamande et la Grâce du Très-Haut, Déclare ce qui suit :


--- En date du 03 avril 1461, « Le Savoyard », foncet appartenant à une citoyenne genevoise mais battant pavillon flamand sous le capitanat du brugeois Vicomtest, à bord duquel se trouvaient deux autres ressortissants flamands, a été coulé devant le port de Genève par une caraque de guerre dénommée « Al Saif Al Assad », commandée par un courageux pirate répondant au nom de Meliandulys

--- Nous déplorons cet acte odieux et le condamnons d’autant plus fermement que notre propre fille se trouve parmi les victimes.

--- Qu’il soit su que la venue du « Savoyard » à Genève n’avait d’autre but qu’une transaction commerciale, d’un montant total de 5000 écus, suite à un contrat commercial conclu le 19 mars 1461 entre le sieur Vicomtest, et les Avoyers de Fribourg et Solothurn, les dénommés Gaia et Lordhammer.

--- Nous basant sur la déclaration impériale du 06 avril, sur l’article de presse du 07 avril et prenant en compte divers renseignements obtenus par des témoins, Nous pouvons clairement mettre en cause Le Lion de Juda et accuser le Gouvernement Genevois de complicité.

--- En effet, il est avéré que « Le Savoyard » a volontairement été freiné par les autorités portuaires lors de son entrée dans le port de Genève afin de laisser le temps à la lourde caraque de guerre de manœuvrer et ainsi pouvoir attaquer, et couler, le foncet. De plus, la procure genevoise n’a pas daigné donner suite à la plainte déposée par nos ressortissants.

--- Nous demandons officiellement à Sa Majesté Impériale de joindre nos doléances à Sa requête datée du 06 avril, afin que nos victimes soient dédommagées du préjudice subi que Nous estimons à 15000 écus et que justice leur soit rendue.

--- En attendant que les responsables de cette infamie soient condamnés, Nous décidons :

1) Que le territoire du Comté de Flandres est désormais interdit à tout citoyen de Genève.
2) Que tout Genevois se trouvant actuellement en Flandres a Ordre de Quitter le Territoire sous 48 heures.
3) Qu’aucun navire battant pavillon Genevois ne sera autorisé à accoster dans Nos ports.
4) Que les membres du Lion de Juda sont désormais personae non grata en Flandres, et que les dénommés Meliandulys, Cendres, Schmurtz et Emillane, directement responsables des faits qui Nous occupent soient inscrits sur la Liste Noire des services de sécurité flamands ad vitam eternam.
5) Que Nous rompons toute relation diplomatique avec le Gouvernement de Genève.

--- Nos armées interpelleront manu militari tout contrevenant aux règles édictées par le présent.



Non sibi sed patriae,
Votre Meister.



Fait à Antwerpen,
Le 16 avril 1461,
Par Le Général Slamjack,
dirigeant le Conseil comtal flamand.


_________________
Leamence
[Sur les Chemins, toujours]

Dernier pigeon, avant d'aller dans les bras de Morphée, à défaut de ceux de 'Pou.



Salvé White !

j'apprends depuis les chemins que vous êtes enfin à Genève, pour y présenter vos excuses. De notre côté, nous vous livrerons bien entendu les Capitaines Meliandulys et Cendres, dès qu'ils seront descendus de leurs bâteaux.


Par contre, n'étant pas au Phare de l'Aristotélité, je ne peux vous convier à trinquer, comme la dernière fois. D'une part, je crains que les glacières à glaçon ne soient vide, et d'autre part 'Pou et Cromwell ne sont pas très conviviaux. Le chancelier ne fait plus que dans les banquets, pour le prestige. Il est suffisamment hautain pour ne pas s'attabler avec des trouffions aux bottes crottées. Le Très Haut puisse lui enseigner l'humilité.

Je vous remercie par avance, cette fois, de bien prendre garde aux fleurs en bourgeons et bébés animaux autour de Genève. Sinon cela risque de me mettre de mauvais poil. Et la dernière fois que je l'ai été, j'ai demandé le coulage des bâteaux à Belley. Il serait fort dommageable que notre caraque, et ses alliés de même gabarit, en viennent à ces extrémités fâcheuses.

Le Fanion Genevois est en Catalogne. C'est un échange de bons procédés commerciaux. Ils nous fournissent les caraques de guerre.

Vous souhaitant une bonne nuit à la belle étoile, en bord du Léman

Léa

_________________
Kronembourg
[ Début Mai, le muguet n'apporte pas le printemps. ]


Non mais je vous jure hein ces jeunes, il faut tout leur servir sur un plateau.
Ils veulent se marier, on veut bien les marier.
Ils veulent de l'exotisme, on les emmène à Genève.
Ils veulent de l'action, on leur fait faire la guerre.
Ils veulent de la tragédie, on les tue à moitié.
Ils veulent du romantisme, on leur trouve le lac Leman.
Ils veulent de l'artistique, on leur dégotte Germaine.

What else ?

Bon, d'accord ... Le temps était un peu pourri aujourd'hui et la rumeur courait que Germaine avait laissé sa peau - Usée - Sur les remparts du phare de la liberté, on pouvait voir ça et là quelques cadavres remonter du lac dans des bouillons rougeâtres, d'accord d'accord ce n'était pas la perfection escomptée mais quoi de mieux après tout que ce cadre insolite pour en terminer avec cette union souhaitée par tous.

Le duc arriva sur les lieux, un peu préoccupé.
Allaient-il vraiment vouloir se marier ici dans leur plus simple appareil ?

_________________
Aristode
[ Allons faucher la belle de Mai...Bor$d%. ... elle a de si belles clochettes ]

Veni, vidi, et pas vici, quoique la sienne commençait à ressentir l'immensité du lac .
Il gratta sa joue, cherchant une barbe qui refusait obstinément de pousser , il soupira .
Aise que ma démone sera assez remise pour se mettre dans le plus simple appareil et aller tremper son corps dans les eaux claires du Léman ?
Précision : "' À ne pas confondre avec aller planter ses mirettes claires dans les yeux du Remond '" et puis cette rumeur qui courait, qui enflait, qui le gonflait, qui disait que la Germaine n'était plus en état de célébrer leur union plus que sacret,ici dans le lac et à poil .


Il devait en avoir la certitude et pour cela , il devait retrouver son ami Kronembourg qui avait été le porte-étendard auprès de ladite Germaine .
Facilement reconnaissable ; bah oui un ours Guyanais cela se remarque ; il le trouva contemplant les eaux qui considéraient limpide ; bah quoi ? il va y mettre le cul faut bien qu'il les trouve propres quand même ; il avança vers lui .


Bonjour Kro ; notons ici le ton plus que familier, le duc lui avait demandé de passer aux tutoiements ce qu'il fit volontiers ; pas chaud pour un printemps ; faut bien commercer par quelque chose ; tu as des nouvelles de la Germaine ? parce que pour le moment, je crois que nous sommes...Xanthi et moi mal barré pour nous unir dans le lac ...

Soupire

Xanthi en a pris pour son grade et il y a aussi des rumeurs sur l'état pas très fraie de la Germaine ...

Il le regarde


Crois tu que cela ne serait pas plus judicieux de le reporter à la date que nous nous étions fixée ...?

Cela lui pesait de le dire, mais il fallait être aussi lucide et raisonnable .
_________________
Germaine
[Germaine n'est pas une hirondelle, mais elle fait la pluie et le beau temps]

Galvanisée par le satisfecit accordé par Deos à son humble personne, Germaine a fait le point sur ses missions terrestres à venir.

Tant qu'à faire, autant commencer par le meilleur : des épousailles romantico-tragico-nudistes, au bord du lac clément.

Elle a pu déjouer le piège dans lequel l'ont mise ces enfoirés de Houze, Raoul et Tanaisie, a loué un pédalo pour être en bonne place.
Ne rêvez pas, elle ne pédale pas, enfin si, dans la semoule, mais c'est une autre histoire.
Le pédaleur, c'est Raoul, ça lui fera perdre sa brioche.


Ah ben r'gard'! Y a l'ducaillon qu'est d'jà là! Passe moi l'porte-voix!


Un coup de la gnôle empruntée à Veau Lent, son nouvel amoureux, et la voilà à beugler :

Youhou! Chuis là! Comment qu'ça va, m'sieur l'duc? D'où qu'y sont les foudingues qui veul' s'marier?
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)