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[RP] Bonjour ma Cousine (*)

Mahelya
    La vie réserve des surprises, et c'est lorsque nous ne les attendons plus que se produisent des petits miracles. Loin de chez elle et de ses amis, pour retrouver l'homme qu'elle aime par dessus tout, qui aurait pu prédire à la Jeune Étincelle qu'elle retrouverait grâce à une lettre et un couvent, un membre de sa famille de sang ? Les Kierkegaard, de mémoire étaient tous décédés, du moins c'est le souvenir qu'elle avait de sa vieille fiche de famille qui trônait sur un mur à l'étage du 16 rue de la Justice à Limoges. Pourtant le vélin froissé entre mains semblait annoncer une autre Vérité. Un morceau du passé qu'elle cherchait tant et qui venait bousculer son présent. Les prunelles ne pouvaient se défaire de cette peau finement tanné, noircie par une écriture ronde et appliquée au tracé régulier, rivés sur le seul nom complet soigneusement manuscrit. Imperceptiblement, le palpitant de la Flammèche battait un peu plus fort.

    Citation:

    A Marie Amélya d'Elicahre Kierkegaard
    De Soeur Maria Clothilde d'un couvent oublié en Orléanais.

    Salut et Paix,

      Demoiselle, je me permets de prendre la plume ce jour afin sans doute de vous annoncer une nouvelle dont je suis certaine que vous l'ignorez : Vous avez une Cousine. Germaine qui plus est.
      L'information peut vous sembler brutale et peut-être n'arrive-t-elle pas au bon moment dans votre vie, mais l'enregistrement récent de votre arbre généalogique auprès de l'Hérauderie, - Oui nous suivons ce genre d'affaires afin de ne pas contrarier la progéniture d'un potentiel généreux donateur. - et ce nom peu commun de Kierkegaard, nous a fait réaliser que nous avions eu en nos locaux une jeune personne du nom Eldearde Kierkegaard Vadirowska. Comme vous le remarquez sans doute, elle porte le nom de votre oncle maternel et de votre tante tout deux décédés. De ceci, la jeune Eldearde en a parfaitement conscience, cependant elle ignorait qu'il restait de ses racines encore en vie : Vous. Il n'est pas dans nos coutumes de rechercher les familles de nos orphelins, à vrai dire nous ne le faisons jamais. Il s'agit là d'une initiative tout à fait personnelle, et je gage que vous saurez me retourner ce service rendu, en cas de nécessité.


    Puisses le Trés-Haut veiller sur vous et vos proches.
    Amitiés Aristotéliciennes,


    Soeur Maria Clothilde.

    PS : Notre Couvent accepte les dons, votre geste serait très remarqué et nul doute que le Très-Haut vous le rendra.




    Et si c'était vrai ? Et si quelque part, là-bas, elle avait une cousine au même degré que Sindanarie ? Naïve la Flammèche ? Possible, parce qu'il pouvait tout autant s’agir d'une escroquerie. Un vil moyen de lui soutirer quelques sommes d'argent durement gagnées. Mais ne fallait-il pas parfois savoir prendre des risques ? La Rousseur s'accorda quelques heures de réflexion, ne sachant nullement si elle allait donner suite à ce premier vélin où non. La fine silhouette déambulait, arpentant inlassablement de long en large la chambre de cette auberge à Dijon. Tant de choses arrivaient dans sa vie, tant de choses se bousculaient, avait-elle besoin d'une blague de mauvais gout en sus ? Non ... Mais l’Étincelle est curieuse par nature, aussi livrait-elle un combat contre elle-même qui se terminerait inéluctablement par un parchemin envoyé à cette prétendue cousine. Il ne fallut d'ailleurs pas bien longtemps pour que la Flamboyante s'installe face l'écritoire, flacon d'encre noire ouvert et plume de cygne ébène, parfaitement ciselée, trempée. Que dire ? Comment ? Pourquoi ? et alors que la pointe imprimait la première courbe, le cœur de la Frêle tambourinait à tout rompre.

    Citation:

      A Eldearde Kierkegaard Vadirowska
      De Marie Amelya d'Elicahre Kierkegaard

      Salutations,

      Je ne sais quoi vous dire, ni comment expliquer le pourquoi de cette missive. Mais peut-être l'aurez-vous remarqué, nous portons le même nom : "Kierkegaard", celui de ma Mère pour ma part. Nous sommes semble-t-il cousines germaines. C'est le couvent dans lequel vous fûtes placé qui m'a informé de votre existence. Une certaine Soeur Maria Clothilde, la connaissez-vous vraiment ? Je ne sais quoi vous dire, je ne sais si je dois y croire, les miens sont mort en 1447, je n'espérais pas un jour voir un Kierkegaard vivant.

      Ecrivez-moi, parlez-moi, dites-moi, racontez-moi, apprenons à nous connaître au moyens de lettres pour le moment.
      Que le Très-Haut veille sur vous.

      Marie-Amélya.



    C'était bref et peu sentimentaliste, mais cette froideur apparente était un trait des Elicahre, l'autre moitié de son sang. Garder une certaine distance par rapport aux évènements, cela permettait de se préserver. N'est-ce pas ? La lettre fut relue, puis cacheté et finalement, la Rousselotte, se rendit dans le relais courrier le plus proche, une petit bourse d'écus accrochée à la ceinture.

    - Un Courrier pour l'Orléanais. Ainsi qu'une petite bourse pour un couvent. Le plus rapidement possible s'il vous plait.

    Et voilà ! Maintenant ?! Il n'y a plus qu'à attendre.

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(* Paroles d'une chanson pour enfants)
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Eldearde
    L'échéance inéluctable avait été vainement retardée, le précieux pli limousin reposant patiemment sur le chevet de la patichonne hésitante. Maintes fois, icelle s'était emparée de sa plume minutieusement taillée, tachant d'élaborer un semblant de réponse à l'attention cette cousine soudainement révélée, mais les quelques lignes ainsi timidement griffonnées se trouvaient toujours prestement raturées, laissant invariablement cette délicate entreprise au point mort. Eldearde ne doutait aucunement de la véracité de ces découvertes : d'abord parce que doucettement naïve et crédule, ensuite parce qu’interpellée par le patronyme de la douce quoique vénale moniale, Maria Clothilde, affectueusement renommée "Soeur Clo" par les jeunes pensionnaires.

    Cependant, l'attente imposée devenait indécente pour cet unique parent ayant pris le temps et la peine de rédiger et de cacheter cette tentative de lien nouveau, de retrouvailles familiales. Marie Amélya, qui qu'elle soit, méritait un écho à sa bravoure ainsi que les quelques éclaircissements affablement quémandés. Bouleversante relecture, la centième peut-être, générant continuellement le même émoi doucereux à mi chemin entre le plexus et le cœur, entre l'euphorie et la douleur. Car, si cette folle possibilité de recouvrer une infime partie de son obscure arbre généalogique suscitait bien naturellement chez la jouvencelle la plus grande allégresse, elle la ramenait également aux branches inextricables ou à jamais perdues qu'elle s'efforçait quotidiennement de bousculer hors de sa pieuse caboche.
    Aussi, lorsque la dextre blafarde baigna délicatement la rémige dans l'encre sombre, ce fut avec la sincère intention de ne point quitter l'écritoire avant d'avoir scellé un courrier digne de ce nom et proprement adressé à l'éventuelle cousine germaine.

Citation:
A Marie Amelya d'Elicahre Kierkegaard
De Eldearde Kierkegaard Vadirowska

Marie Amélya,

Tout comme vous, je l'imagine aisément, je ne sais par où commencer ou même que vous dire tant la situation se trouve être inhabituelle et déstabilisante. En effet, soeur Maria Clothilde fait partie de ces êtres fort bien connus de moi pour avoir passé douze ans de mon existence à leurs côtés : les moniales de Sainte-Nicomaque furent mes seuls "parents" puisque, à l'instar de vostre personne, je suis orpheline.

Kierkegaard était le nom de mon paternel, Nikolaï, vraisemblablement le frère de vostre mère, dont j'apprends avec tristesse la disparition. Je n'ai pas l'honneur de connaitre mes géniteurs ou tout du moins je ne peux me souvenir des jours bénis où il m'était permis d'entendre leurs voix : victimes d'un soulèvement inopiné, en Russie, ils eurent tout juste le temps de me transférer, avec l'aide d'une de leurs amies, dans le couvent d'où est issue la lettre que vous avez reçu. C'était en 1448, j'avais deux ans.

Voila tout ce que je suis en mesure de vous conter sur mon histoire, car je n'en sais malheureusement point plus à ce sujet. Mes quinze printemps atteints, je dus quitter le monastère, il y a de cela quelques semaines. J'habite aujourd'hui à Patay, en Orléans. Domestique au sein de la demeure d'un marchand d'étoffes, Monsieur Ribeaupierre, je parviens à gagner mon pain quotidien et mène une existence plus que convenable.

S
i jamais ce lien de parenté s'avérait une réalité indéniable, je ne vous remercierai jamais assez, Marie Amélya, d'avoir pris l'initiative de cette bienheureuse correspondance. Je vous en prie, à vostre tour, faites moi l'honneur d'en savoir un peu plus sur cette Kierkegaard que je n'espérais plus.

Que le Très-Haut vous garde,



    Étrange sensation que celle de relater ainsi succinctement mais intiment ce qui compose les quelques années d'une vie monocorde majoritairement passée auprès de quelques dévotes bonnes sœurs. Le pli fut rapidement parcouru par l'azur insatisfait et prestement cacheté nonobstant l'éternel mécontentement de la jeune haridelle qui eut ensuite vite fait d'enfouir subtilement la précieuse missive parmi les nombreux messages que son cher logeur déposait chaque jour au relais courrier du village.

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Mahelya
      L’espoir a les yeux brillants.

    (de Michel Bouthot Extrait du Chemins parsemés d'immortelles pensées)

    Une auberge quelque part en Limousin et Marche, le retour à la maison est proche. Mais pour l'heure ce n'est pas ce qui préoccupe les pensées de la Jeune Flamme. Ses iris pétillent alors qu'ils parcourent inlassablement le vélin déposé devant elle. L'écriture lui est bien évidemment inconnue, le nom qui signe les mots tracés sur le relief de la peau tannée, par contre, lui évoque beaucoup plus. C'est certain, puisqu'il s'agit du sien. "Kierkegaard" patronyme porté fièrement depuis deux ans, depuis le jour de son baptême, depuis qu'elle découvrit la vérité sur ses origines. Nom fièrement prononcé, en mémoire de sa famille décédée ... Les doigts délicats martèlent doucement le bois de la table à laquelle la Frêle s'est installée. La chandelle était déjà bien consumée. Combien de temps était-elle restée ainsi à regarder les mots s'enchevêtrer et former des phrases qu'elle n'espérait pas lire un jour ?

    Un soupire s'échappe de la gorge voluptueuse aux rondeurs un peu plus généreuse. La main se porte sur le tout petit ventre qui semble indiqué qu'elle a trop mangé ce jour. Mais la vérité est autre, et le sourire fleurit à nouveau sur les purpurines, son fils ou sa fille connaitra peut-être un parent de sa famille à Elle. Devait-elle prévenir cette cousine ? Ou devait-elle attendre encore un peu, de la connaître davantage ? La plume est taillée avec application et déjà la pointe prend un bain d'encre noire, l'inspiration ne manque pas encore faut-il organiser les idées. Enfin le noir souille les reliefs du parchemin. Les mots se couchent, les informations se mettent en place ...


    Citation:

      A Eldearde Kierkegaard Vadirowska
      De Marie Amelya d'Elicahre Kierkegaard

      Salut et Paix ...

      Ainsi donc il semblerait que vous soyez réellement ma cousine. Pardonnez-moi mais cela m’abasourdis encore. Je ne pensais plus avoir de famille en vie. Je n'ai connu mon véritable nom qu'à l'age de quatorze ans, lors de mon baptême. Un jeune moine avait semble-t-il gardé tout un tas de documents à la demande d'un religieux décédé auparavant. Lorsqu'il a vu mon nom et celui de mon autre Cousine Sindanarie Carsenac d'Elicahre, il s'est invité à ma cérémonie et m'a avoué la vérité. Je ne connais donc rien de mes parents. La seule chose que je sais c'est que mon Père Théobald d'Elicahre a disparut au front, en 1447 alors qu'il était Soldat, Ma mère, mon frère et ma sœur ont semble-t-il étaient assassinés en 1447. A moins que ce ne soit une maladie qui les ait emporté, mais j'en doute fortement puisque je suis indemne moi-même.

      Je suis donc au regret de vous dire, que je n'ai pas grand chose à vous raconter sur nos racines. Je n'ai connu personne. J'ai été ballotée de couvent en monastère jusqu'à l'age de mes six ans et demi. Tout ce que je possède aujourd'hui, je l'ai obtenu à la force de mes petits bras et de mon esprit. Heureusement, je ne fut pas seule, lors que mon arrivée en Limousin, une famille m'a prise sous son aile. Les Malemort. Peut-être connaissez vous ? La matriarche, feue Nebisa fut Reine du Royaume de France... Enfin bref.

      Vous me dites être une domestique. Est-ce que cette condition vous satisfait ? Vous savez des documents que j'ai en ma possession, cela laisse penser que notre famille était plutôt prestigieuse en Russie. Pour ma part, je n'ai pas à me plaindre, je suis propriétaire de quelques terres et d'une maison en pierre. Que vous dire d'autre si ce n'est que je suis fiancée et que très prochainement je me marierai. Peut-être me ferez-vous l'honneur de votre présence lors de cette cérémonie si chère à mon cœur. Car oui, il s'agit d'un mariage d'amour et je dois avouer que j'ai beaucoup de chance. Enfin, je ne vous oblige à rien ... Je ... *raturé et écriture hésitante* Peut-être que vous ne souhaitiez pas que l'on devienne davantage proche. Après tout, nous ne nous connaissons pas et ma démarche fut plutôt culotté que de vous écrire ainsi pour vous annoncer que vous aviez de la famille de sang. Je comprendrai votre refus, ou votre silence.

      Si le cœur vous en dit, donnez-moi de temps en temps de vos nouvelles. Je n'ose vous demander de me rendre visite un jour, mais sachez que si vous le souhaitez la porte de ma maison vous sera grande ouverte.

      Que le Trés-Haut veille sur vous ma cousine.



    La relecture se fit et enfin le vélin part vers d'autres contrés. L’Étincelle espérait vraiment que le pigeon retrouve la destinataire.

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Eldearde
    Il était là, le pli tant escompté, celui de la cousine réapparue par quelques enchantements divins ! Les doigts blafards, dont la fébrilité trahissait la furieuse impatience, eurent vite fait de décacheter la précieuse missive, l’œil céruléen se saisissant avidement des phrases délicates ainsi mises à jour. Et les émotions nombreuses de s’enchevêtrer aux courbes des lettres aériennes tandis que le palpitant jouait la cadence de cette rémige parente, hésitant là où elle avait oscillé, s'affolant là où elle semblait s'envoler.
    Vite, une plume d'ange, une plume d'oie, une goutte d'encre et un bout de table, cela va de soi. La réponse serait immédiate cette fois. Sagement penchée sur son vélin, la jouvencelle s'appliquait à ne surtout rien omettre : exhaustivité, maître mot de ce courrier inestimable, de ce message d'amour filial. Et icelui de voltiger bien vite vers cette bienheureuse fiancée, ficelé à la patte gauche d'un pigeon ramier.

Citation:
    A Marie Amelya d'Elicahre Kierkegaard 
    De Eldearde Kierkegaard Vadirowska 

    Ma cousine (est-il mot plus charmant que celui-ci ?),

    Veuillez me pardonner : l'impatiente que je suis n'aura su attendre vostre aimable courrier pour partir à la recherche de ce sang retrouvé. Profitant des velléités de voyage de quelques compagnons patichons, la route sud fut prestement empruntée et la capitale limousine atteinte sans qu'aucune embuscade malvenue ne soit à déplorer. Vous n'y étiez point, en ce bourg ensoleillé, mais bientôt de retour, m'a-t-on dit cependant. Aussi, toujours pressée, je profitai de cet interlude inopiné pour mener à bien quelques anciens projets, dont le premier aura été d'atteindre la côte ouest, limite effilée de nostre Royaume bien-aimé. Je vous écris de la Rochelle, l'âme et le cœur emplis de bleu : l'océan, merveille des merveilles parmi les créations du Tout-Puissant. Bientôt, je serai de nouveau, si Dieu le veut et si vous le désirez, aux portes Limoges. J'ose espérer que cette empressement juvénile sera à mène de vous rassurer quant à mon désir sincère d'étoffer ce lien familial que nos quelques plis curieux commencent à tisser.

    Je suis anéantie de vous savoir sans aïeux et sans fratrie ; je prie ardemment, veuillez le croire, pour le doux repos de leurs âmes. A maintes égards, nous nous ressemblons, Marie-Amélya : la mort dés le berceau, la solitude orpheline et le divin credo. Un bien sombre prologue ; peut être est-ce là le trait distinctif des malchanceux Kierkegaard. Si le Très-Haut Miséricordieux n'agrémenta point mon existence d'une noble famille de substitution, quelques aimantes moniales surent tant bien que mal combler ce besoin de tendresse omniprésent chez l'enfant délaissé. Mon sort est des plus enviables; il le fut hier comme aujourd'hui : mon employeur et ami se trouve être un homme bon dont la générosité le poussa à m'escorter lors de ce périple vers le Sud et vers vous. Il me tarde de vous le présenter.

    Vous vous mariez ma cousine ? Quelle joie ! Je me félicite que cet hymen vous lie au demoiseau que vous aimez : il n'est pas de meilleur ingrédient pour une union réussie et un mariage heureux. Vostre bonheur est mien, Marie : qu'il est doux de vous savoir ravie (et certainement ravissante), amplement satisfaite de vostre situation. Si c'est là vostre souhait, je serai bien entendu présente lors de cette cérémonie bénie, en fière représentante de vostre famille maternelle. Je suis bien honorée que vous m'y invitiez avec tant de naturel, cette délicate attention me touche plus que je ne saurais le dire ou même l'écrire.

    Très vite, je serai auprès de vous, ma cousine, et nous rattraperons joliment le temps perdu à nous chercher. Toutes mes prières vous accompagnent.

    Que le Très-Haut vous garde.




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Mahelya
      Un cousin, c'est à mi-chemin entre un ami et un frère.

    (de Franck Oudit)

    Les prunelles se délectent de cette écriture qui commence à lui devenir familière. Avec frénésie, les iris sautent d'un mot à l'autre, s’imprégnant de ses expressions, des termes employés, la courbe de ses lettres. Comme si analyser ce parchemin l'aiderait à mieux la connaître. Depuis combien de temps l’Étincelle est-elle penchée sur ce vélin ? Un ? Deux ? Trois peut-être quatre jours ? Oui le temps défilait alors que la Frêle tentait de décortiquer cette peau finement tannée. A la première lecture, bien évidemment, le contenu l'avait ravi bien au-delà de ses espérances. Peut-être qu'enfin elle rencontrerait son sang.

    A l'horizon, la lune était pleine, les étoile scintillaient sur le manteau noir et épais de la nuit. La petite chandelle était presque consumée intégralement. Dans la pièce à coté, l'attendait l'homme de sa vie, pour l'enlacer durant la nuit. Un fin sourire étira la commissure de ses lèvres, sur qu'il ne s'endormirait pas sans elle, mais elle lui avait demandé un peu de temps pour répondre à cette cousine redécouverte nouvellement. La fine main se porta d'abord sur le petit renflement de son ventre, devait-elle prévenir Eldearde de sa grossesse ? Elle savait la jeune fille pieuse, cela se ressentait dans ses lignes, comment prendrait-elle la nouvelle de cette grossesse alors même que le mariage n'était pas célébré ? * Que dois-je te dire ma Cousine ...? * la main quitte l'abdomen et se tend en direction de la plume de cygne noir, finement ciselée. Dans le silence de la nuit raisonne le grattement de la pointe sur le cuir étiré.


    Citation:

      A Eldearde Kierkegaard Vadirowska
      De Marie Amelya d'Elicahre Kierkegaard

      Ma Cousine, vous avez raison, ce mot sonne à merveille.

      Pardonnez la distance que je garde, il me semble que c'est un trait de mon autre famille les Elicahre. Je tâcherai de m'ouvrir un peu plus à vous ma Cousine. Pensez-vous que nous devons nous tutoyer à ce propos ? Il va de soi que je ne vous impose rien une fois encore, faisons comme bon vous semblera.
      J'ai bien reçu votre plis, et je vous l'avoue, je dois, à présent le connaître par cœur. Tant de fois je l'ai lu pour m’imprégner de vous, ce qui explique le lenteur de rédaction de la réponse. Ne m'en voulez pas je vous en prie. C'est étrange comme sensation de retrouver quelqu'un dont on n'avait même pas conscience de l'avoir perdu. Mes idées, mes convictions volent un peu en éclat. Je me pensait orpheline des Kierkegaard et vous voilà.

      Je suis navrée de vous avoir manqué lors de votre premier passage à Limoges, mes fonctions diplomatiques m'avaient alors emmenée en Bourgogne. Savez-vous que je suis la Vice Chancelière du Limousin et de la Marche ? Mon investissement pour ma province ne se borne pas à cela, je viens de poser ma candidature pour être Maire de Limoges. Je ne sais si le Très-Haut me permettra d'obtenir le poste mais qui sait ?! Peut-être alors que lorsque vous reviendrez me visiter je serai en place. Car oui je souhaite vraiment vous rencontrer, mettre un visage sur cette écriture qui ne me quitte plus et vous ne pouvez imaginer la joie qui me transperça lorsque je lu de votre plume que vous reviendriez bientôt. J'ai hâte ! Oui j'ai hâte Ma Cousine ! je vous présenterai mon Promis ainsi que sa famille, celle-là même qui m'accueillit en son sein lorsque démunie j'arrivais en Limousin.

      J'ai une autre nouvelle à vous annoncer, et je vous prie déjà de pardonner l'aplomb avec lequel je vais vous le dire. Direct et sans fioriture. Et j'espère que vous l'accueillerez avec joie. Là même qui fut la mienne lorsque je le réalisa. Je suis enceinte. Oui, j'abrite dans mes entrailles la descendance des Kierkegaard. Nous ne sommes peut-être pas si malchanceux. Un peu de notre famille, un peu celle de mon Fiancé Kylian. Nous nous réjouissons, nous sommes heureux. Soyez le avec nous. Voilà tant de temps que le bonheur n'avait pas frapper à ma porte. Je souris ma Cousine, oui la joie anime mes traits. Vous, Kylian, le bébé ... j'ai l'impression de vivre un conte de fée. Moi qui n'y croyais pas ... Me voilà bien mise à mal dans mes convictions. La vie est cabotine ne trouvez-vous pas ?

      Mais assez parlé de moi. Écrivez moi encore Eldearde, parlez moi de vous. Quelle est la couleur de vos yeux ? Celle de vos cheveux ? Êtes-vous grande ? Petite ? Je souhaite tant vous connaître au travers de ces missives afin qu'une fois l'une en face de l'autre, nous ne soyons pas deux étrangères à ne savoir que nous dire. Dans un monde différent, enfants nous aurions sans doute été les meilleures amies. Il me tarde tant de remédier, de surmonter les obstacles de nos chemins injustement séparés.

      A très vite ma Cousine, je vous attends avec une impatience certaine. Que le Très-Haut veille sur vous.


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