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[RP] Place de la mairie.

Sorianne
Lieu = ouvert à tous bien sûr, comme d'hab.



La journée s'était passée tranquillement. Son travail de tribun effectué, la petite noiraude avait attendu dans l'espoir de voir un nouvel arrivant passer la porte, en vain. Barf, ce n'était pas comme si elle savait que voyageurs et nouveaux venus se bousculaient au portillon... Sans compter les troubles qui revenaient en Champagne.

La jeune femme avait donc fini par sortir. Le soleil était haut et même si le fond de l'air était encore froid, elle était contente d'en profiter et de savoir que ce long hiver s'en allait enfin. Sorianne songea toutefois, avec un regard vers le ciel, aux orages qui allaient maintenant arriver... Elle ne les aimait pas... Synonymes de malheurs, la brune préférait maintenant se cacher et s'enfouir dans le silence, plutôt que de s'en extasier. Mais pour l'heure, le temps était au beau fixe.

Une grande inspiration, et la jeune femme qui se tenait sur le pas de la Mairie descendit de sa marche et s'avança sur la place déserte en resserrant ses chauds tissus contre elle. Doucement elle alla jusqu'au bord du fleuve qui jouxtait l'Hôtel de Ville et s'assit sur les racines des vieux arbres encore dénués de feuilles.

Une main dans les replis de ses jupes, et un vélin plié en fut sorti. Courrier d'un Fou auquel elle n'avait pas encore répondu. Petite pensée pour l'Anjou qu'elle avait apprécié malgré tout et où elle s'était sentie chez elle... Sensation qu'ici elle ne trouvait que chez son promis... Et il lui était difficile de comprendre le pourquoi... Le pli fut relu, et un sourire sans joie fit son apparition. S'il savait... Vélin, fusain taillé fin... La brune s'aida de ses genoux, pour répondre à cet Archiduc dont la présence seule suffisait à en imposer. Il était de ces hommes qui n'avaient nul besoin de parler pour que le respect à leur égard soit grand, et pourtant, elle avait déjà entendu cette belle langue qu'il savait utiliser.

La réponse fut rédigée avec patience et quand elle fut terminée, So plia le feuillet. Elle le ferait porter en partant. En attendant, son regard fut attiré par quelques personnes passant là, sans doutes se rendant au marché. Peut-être que bientôt cette place sur laquelle elle se trouvait, se remplirait de monde afin d'écouter la bourgmestre parler... Peut-être... En attendant...

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P.
Abelamos
Il est des jours comme ça ou Abel ne voulait faire absolument aucun effort. Enfin, pour le coup, cela fait même des mois. Depuis qu'il était revenu à Troyes, il ne sortait que fort peu pour allez côtoyer la populace. Il en avait pas le désir et ça se ressentait rien qu'en le regardant. Faut dire qu'il avait fait un effort pour ne pas être présentable. Et aujourd'hui ne faisait certainement pas exception. Il portait sa fameuse tête d'ours, qu'il avait transformé en couvre chef, une veille cape avec la peau de la-dite bête et de veille braie en lambeau. Il était assoupie derrière un tronc qui jouxtait la rivière à coté de la mairie et comme à son habitude depuis sa rupture, et malgré le froid, il ne prenait pas la peine de se couvrir le torse. Les gens le fixaient souvent avec un regard médisant, mais le sien, un regard noir plein de haine, leurs faisaient vite tourner la tête.

Destinée était assoupie à coté de lui, mais elle se réveilla en sentant une présence non loin. Elle s'étira un peu et accouru à coté de la personne qui l'avait réveillé. Elle la regarda un moment, puis comme elle ne l'avait pas remarqué, désigna sa présence par un aboiement. Elle serait peut être comme son papa, elle aurait des choses à manger. Il avait été gentil, l'avait toujours bien nourris et elle l'aimait beaucoup. Elle le défendrait toujours si quelqu'un lui voulait du mal, comme il l'avait fait avec elle. Elle lança un nouveau aboiement qui finirait peut être par décider la personne à lui donner à manger.

Abel, finit par ouvrir un oeil et bougonna avant de crier le nom de Destinée. Il lui avait pourtant appris a pas aboyer quand il dormait. Mais elle était têtue .. tel maître tel chien. Il ne se leva pas et attendit qu'elle revienne, mais elle aboya une nouvelle fois.
Il l'appela alors une nouvelle fois et fini enfin par la voir arriver avec un petit couinement.
-"Je t'ai déjà dit de venir quand je t'appel ... et pourquoi tu aboies ? " il lui lança la phrase tout en sachant qu'elle ne comprendrait pas.

Destinée entendit son nom, elle avait fait une bêtise et elle le savait, mais elle voulait à manger, dans un dernier effort, elle tenta encore d'aboyer.
Entendant une nouvelle fois Abel l'appeler, elle comprit qu'il fallait pas qu'il s'énerve et partie le rejoindre.
Il lui parla et le regarda la langue pendante, il était drôle même. Elle savait pas ce qu'il voulait lui dire, mais elle comprenait qu'il allait pas la gronder.

Abel referma alors les yeux et pour tenter de repartir dans son univers.
Mariealice
Quand on ne connaissait pas un lieu, en l'occurrence ici Troyes, il fallait bien trouver comment se repérer, ce qu'on cherchait. La mairie était le lieu tout indiqué pour cela, le temps plutôt bon pour la saison, alors autant en profiter pour marcher un peu, sortir du campement, le même depuis des mois même s'il était itinérant. Elle n'en pouvait plus de ses tentes, de ces même bruits, mêmes odeurs, tous les jours, encore et encore.

Marie avait fait un tour à l'intérieur du bâtiment pour faire ses recherches avant de ressortir pour profiter du soleil et de la tranquillité du moment. Bien au chaud, emmitouflée dans sa cape de voyage, celle qui n'avait désormais plus d'âge mais qu'elle conservait néanmoins, elle observait maintenant la place. Rien de bien particulier à dire vrai, à part les aboiements d'un chien qui semblait vouloir attirer l'attention d'une femme avant de retourner vers un homme qui devait être son maitre sans doute. La tête de ce qui devait être un ours et une peau de bête, peut-être du même animal, composait les vêtements, du moins d'après ce qu'elle pouvait en voir de l'endroit où elle se trouvait. Une femme assise observait le lieu tout comme elle. Peut-être qu'elle pourrait la renseigner plus qu'on ne l'avait fait à l'intérieur, certaines choses se savaient entre femmes. Au pire, elle aurait droit à un nom.

Gardant un oeil sur l'animal et son maître, la brune s'approcha du vieil arbre dont la racine servait de siège et donc de celle qui était présentement assise dessus.


Bonjour. Etes-vous d'ici?


Autant se renseigner avant de poser plus de questions.
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Sorianne
So avait quitté la mairie sans se retourner, et pourtant le pas peu pressé. Elle ajustait les pans du manteau porté quand elle posa le pied sur la place et se rendit lentement le long de la Seine qui passait juste à côté. Depuis quelques temps, elle avait prit le pli de s'installer là durant un moment, profitant ainsi du soleil de ce printemps qui tardait à venir, en prime elle avait l'impression que la racine devenait confortable... A moins qu'elle ne s'y soit habituée.

Un carnet fabriqué de façon malhabile, en pliant quelques papiers, fut sorti de la besace, et une mine de plomb, et la demoiselle (tirant très très beaucoup sur la vieille fille, d'ailleurs) recommença ses comptes. Jamais elle n'avait eu autant d'argent et elle pouvait sans doutes aucun se considérer... Bourgeoise. Finie la petite bergère, ou la bonne-esclave du curé... Cela lui arracha même un léger sourire. Pouvait-elle prétendre à investir dans une échoppe? Voire embaucher quelqu'un afin de s'en occuper? Dans une ville comme Troyes, peut-être n'était-ce pas le bon endroit pour que ce soit bien rentable...

Elle s'imaginait déjà au milieu d'un millier de tissus aux couleurs chatoyantes, ou au centre d'un tas de farine monstrueux et d'une bonne odeur de pains chauds. Ouh cette idée la tira de ses pensées, en même temps que son ventre gargouillant. Et les aboiements d'un chien finirent pas avoir raison de tout fantasme. C'est en tournant la tête qu'elle vit une femme approchant. Polie la petite noiraude se leva et patienta, la curiosité dans le regard. Un signe de tête et une ébauche de sourire pour répondre au bonjour lancé,


J'habite ici... Oui...

Simple voyageuse? Ou faisant partie de l'armée qui gardait les murs extérieurs de la ville? Impossible à savoir. Se présenter? So hésita et ne chercha pas à le cacher. Si armée, c'était Bourgogne. Et elle ne savait que trop ce qui s'y trouvait... La jeune femme remisa carnet et autre au fond du sac qui lui pendait au côté et chercha à savoir si elle pouvait être d'une quelconque utilité, en attendant.

Je peux vous aider?
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P.
Marie Alice, incarné par Sorianne


Visiblement la femme en face d'elle ne savait trop sur quel pied danser et hésita un moment avant de lui répondre même si elle la salua de la tête avec un petit sourire. Marie lui en fit un grand, peut-être pour la rassurer. Après tout, son nom n'était nullement inscrit sur son front et quand bien même, rien ne dit qu'il aurait rassuré qui que ce soit dans la ville. Elle était tout de même la capitaine de l'armée devant les remparts et pas forcément la bienvenue. Et pourtant, elle allait faire une demande qui était en rapport avec l'intimité à une parfaite inconnue et donc lui faire confiance sans rien savoir d'elle.

Oui. Enfin je l'espère. Je me nomme Marie Alice de Meyrieux et je cherche un apothicaire ou une rebouteuse, enfin quelqu'un qui puisse me conseiller des simples pour résoudre un problème.

Et quel problème. Voici un moment que Walan et elle essayaient d'avoir un enfant, sans doute le dernier qu'elle mettrait au monde. Elle n'était pas d'un âge canonique mais comme tout le monde, elle vieillissait. Si son ventre restait infécond qu'arriverait-il de son mariage? Son époux disait que cela venait de lui puisqu'elle était déjà mère mais... Mais comment savoir, qui pouvait dire que ses bien trop nombreuses blessures n'avaient pas eu raison de cela?

Oui décidément, elle confiait en cette question qui pouvait paraître anodine, bien des choses.



*posté pour Marie qui n'est plus sur place
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Sorianne
Le nom, une fois énoncé, ne lui parlait absolument pas. La trentaine tapée, et même dépassée, un passé lourd, la jeune femme ne savait plus ce qu'était la naïveté de se réjouir d'un rien et de tout prendre avec légèreté... Même si elle aurait pourtant aimé. Prêtant oreille sans broncher, le sourire toujours aussi léger sur le visage -fallait bien essayer de paraitre un minimum avenante- So écouta et hocha doucement la tête avant de faire une légère moue.

Votre nom ne m'évoque rien... Est-ce que... D'une main distraite, la noiraude désigna la porte non loin, de l'autre côté de la place. Est-ce que vous êtes dans cette armée?

La cape portée par Marie Alice n'avait pas permis à la So d'imaginer, ne serait-ce que l'ombre d'une seconde, à qui elle était en train de parler. Et à dire vrai, les grands de ce monde, elle en était loin... Ou presque. La tête se pencha doucement de côté, elle hésitait, puis n'arrivant pas à se décider à la conduire auprès d'Achim, la jeune femme se lança.

On m'apprend à utiliser les plantes. Je peux peut-être vous aider? Et si je n'y arrive pas... Nouvelle moue... Je connais quelqu'un qui le pourra. Je vous y conduirai.
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P.
Marie Alice, incarné par Sorianne




Au vu de la tête de la femme face à elle, son nom ne lui était pas familier. Et ses paroles ne firent que confirmer ses pensées. Cela lui arrivait mais pas si souvent que cela et quelque part tant mieux. Non que cela n'arrive pas souvent mais que cela arrive. Après tout on en était au second Grand Maitre de France après elle.

Ses yeux suivirent la main avant d'hocher la tête. Allait-elle pour autant dire qu'elle en était la capitaine? Non.


Oui, j'en fais partie en effet. Elle regroupe surtout des membres d'ordres royaux et je fais partie de l'un d'entre eux.

On verrait s'il y avait question à ce sujet ou pas. Oh et il semblait qu'elle était tombée par pur hasard au bon endroit. Un rapide coup d'oeil alentours, histoire de voir si aucune oreille indiscrète ne trainait par là avant de reprendre, à voix plus basse qu'auparavant.

En fait... Je suis mariée depuis plusieurs mois mais....

Son regard se porta sur son ventre où, comme par réflexe, une main s'était posée pour souligner le fait qu'il était plat, avant de se reposer sur le visage de la femme en face d'elle.


Je suis déjà mère mais je ne sais... On dirait que cela ne fonctionne plus. J'ai reçu plusieurs blessures, je ne sais si cela vient de là, je n'ai pourtant jamais été touchée au ventre.

Une parfaite inconnue à qui elle déballait son inquiétude de ne pas être mère. Si Walan l'apprenait, il ne serait pas ravi mais il fallait bien faire quelque chose.


*posté pour Marie qui n'est plus sur place
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Sorianne
So écouta, resta pensive un instant suite à la réponse au sujet de l'armée, mais finalement elle réussit à tenir sa langue afin de prêter oreille à la suite... Qui la laissa interdite. Oh pas bien longtemps, mais la noiraude finit par hausser les sourcils et par passer une main distraite et contrite dans sa tignasse lâchement nattée. Un rhume passe, elle aurait sans doutes réussi à trouver quelle plante utiliser, mais pour cela... Finalement sa main retomba et elle se permit un vrai sourire.

Je ne m'attendais pas à ça... Je suis novice, on m'apprend, mais je ne connais pas encore énormément de choses.

Un léger secouage de tête, et la jeune femme se voulut confiante, même si l'hésitation grandissait. Emmener une Bourguignonne chez Achim, ce n'était pas bien futé. Elle se ferait gronder, sans nul doute... Mais elle avait proposé son aide et personne pour aller chercher le chirurgien. Une moue et un soupir... Et So fit quelques pas avant de se retourner.

Je vous conduis chez quelqu'un s'y connaissant bien plus que moi. Chez celui qui m'apprend.
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P.
Marie Alice, incarné par Sorianne



Petite moue devant la réaction de la brune en face d'elle. Elle n'était pas assez savante pour lui indiquer ce qu'elle devait prendre. En même temps, Marie devait bien s'avouer qu'elle ne s'attendait pas à tomber du premier coup sur une personne sachant manier les simples.

Je comprends.

La suite, elle s'y attendait moins, c'était vers un homme qu'elle la conduirait si la licorneuse se décidait à la suivre. Il y eut hésitation avant de se décider à lui emboîter le pas. Une fois sur place elle aviserait.

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Abelamos
Toujours contre son arbre, Abel n'arrivait plus à trouver le sommeil. En partie à cause des deux autres qui c'était mise à parler sans raison non loin. Mais aussi parce que maintenant ses pensées voguaient dans un torrent d'illogisme. Il s'imaginait dans sa grotte, puis d'un coup à danser au beau milieu d'un bal. Surtout qu'il ne savait pas danser ..
Il remonta un peu pour s'asseoir plus confortablement, maugréant contre la fâcheuse tendance des gens à parler pour ne rien dire.
Il n'écouta pas la conversation, pas plus qu'il ne fut tenté de jeter un coup d'oeil pour voir qui était les personnes qui s'entretenaient. Il ne le fit pas, pas par politesse, loin de lui cette idée, non, il ne le fit pas, juste parce qu’il n'en avait cure.
Il attendit patiemment, levant la tête vers les nuages et contemplant ceux-ci pour donner des noms aux formes. Puis il vit un nuage qui ressemblait à .. un ange. Il secoua la tête, grogna et cessa sec son activité. Un lapin, ou un lièvre, de toute façon Abel ne savait jamais les distinguer, passa non loin chassé par Destinée et il eu un petit rictus devant la scène.

Au bout d'un moment, il se rendit compte d'un silence. Il soupira d'aise et se leva pour vérifier ses pensés. Il jeta alors un coup d'oeil et vit les deux dames plus loin en train de partir dieu ne sais où. Il décida enleva donc ses chausses, du moins, si trois bouts de bois cloués entre eux peuvent être appelé chausses, et plongea les pieds dans l'eau.
Il en profita pour regarder son reflet, celui d'un homme qui faisait plus que son age, une barbe mit-longue d'un noir soutenu, des cheveux qui lui tombé au bas du coup de la même couleur et le visage marqué par sa maigreur prématuré. Il n"était plus qu'une image de celui qu'il était avant. Il resta là, perdu dans ses souvenirs et ses chagrins sans se préoccuper des gens qui marché non loin, sur la place centrale.
Scopolie, incarné par Abelamos


La vie est faite d'occasions ratées. Que serait devenu Christos s'il avait décidé d'écouter le Sans-Nom qui lui susurrait à l'oreille dans le désert ? Que serait devenu Eusaias s'il avait accepté sa défaite face à Vonafred ? Que serais-je devenu si j'étais arrivé quelques minutes plus tôt, lorsque Sorianne était encore sur la place ? J'aurais posé ma main sur son épaule. Je lui aurais fait sentir que les menaces de mes lettres n'avaient pas été faites en vain. Et je me serais fait transpercer la robe de bure par l'épée d'une Licorne. Ce doit être le Très-Haut qui a mis ces orphelins sur mon chemin. Il me connait bien, moi, son plus fidèle serviteur. Il savait que je ne manquerais pas de corriger ces sauvageons.

Je me promenais dans les rues de la ville, en route pour l'Alençon et son livre Métaphysique Γ d'Aristote. Troyes n'était qu'un passage. Une cité comme les autres. Rien n'attira mon regard sombre et bas. La tête inclinée vers le sol, je marchais sans me préoccuper des quelques personnes que j'aurais pu croiser. Jusqu'à ce que le Très-Haut me mette un second signe sur mon chemin. Ou plutôt, sous ma botte. Un cadeau puant l'excrément frais. Et je ne tenais pas à l'examiner de plus près pour m'assurer que cela venait d'un animal. Je relevais la tête, dépité, lorsque j'aperçus ce qu'il me semblait être le coupable idéal. Un chien. Et avec son maitre, en plus.

Hey ! Vous là-bas !

D'un doigt long, fin et accusateur, je désignais l'homme habillé d'une peau de bête qui pataugeait dans l'eau. Drôle d'accoutrement. Il y avait peut-être un bal costumé. Mais il en aurait fallu d'avantage pour me surprendre. Et encore plus pour m'enlever l'idée d'en découdre. C'était ma paire de bottes préférées ! Les seules que je possède aussi, mais cela n'empêche que j'allais les essuyer sur son dos s'il ne s'excusait pas platement et qu'il ne me versait pas un dédommagement pour le préjudice olfactif subit.

Votre animal a décidé de marquer la rue, et a marqué mes bottes du même coup, dis-je en désignant ma botte souillée. Je suis d'un naturel miséricordieux en temps normal, ajoutai-je en montrant ma croix de prêtre aristotélicien, mais un tel manque de respect envers vos semblables qui utilisent la même rue que vous, cela m'indigne au plus haut point ! m'exclamai-je en levant haut mon index réprobateur. Comment comptez-vous me dédommager ?

Et avant qu'il ne me serve l'éternelle excuse "vous faîtes parti du clergé, vous me prenez déjà mon argent", je rabattis mon capuchon en arrière, lui laissant admirer le même manque d’hygiène que lui. Et en attendant sa réponse, je gardais un œil sur son animal de compagnie qui ne semblait pas apprécier le ton invectif que j'avais employé avec son maitre.

*posté pour Scopolie
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Abelamos
Il était ailleurs, non pas sur le plan physique mais plutôt mental. Abel dérivais, laissant ses pensées être guidées par la rivière. Il avait horreur du voyage, mais finalement, il devait reconnaître que celui de l'esprit pouvait l'apaiser.
Il n'entendit pas arriver l'homme derrière lui, qui pourtant faisait un raffut terrible, à telle point que la moitié de la place se retourné même pour voir ce qu'il se passait. Quand il se rendit compte que la personne lui parlait à lui, il se retourna prenant la conversation, ou plutôt la beuglante, en cours de route.

qui utilisent la même rue que vous, cela m'indigne au plus haut point !
Comment comptez-vous me dédommager ?


Abel le regarda alors, d'un regard vide et sans compréhension. L'homme abaissa son capuchon et montra son visage fort peu entretenu. Sans prendre la peine de perdre plus de temps il retourna sa tête vers la rivière, laissant à Destinée le soin d'aboyer son propre mécontentement.
Après un silence pesant d'une dizaine de seconde et se rendant compte que le temps n'avait pas fait partir l'homme, Abel se leva péniblement, s'étira et replaça sa coiffe-ours sur sa tête avant de se tourner vers l'homme.

Si ma tenu vous indigne, je vous invite à regarder ailleurs.
Il avait lancé la phrase simplement, sans arrière propos, sans comprendre les réels motifs de l'homme, qui,de toute façon ne l’intéressait pas.

Un autre silence s'instaura, pas plus de cinq secondes, avant qu'Abel n'ajoute sur un ton plus perçant, avec une pointe de désagrément
Et veuillez nettoyer vos chausses.

Sur un grognement, il se détourna de l'homme pour essayer de partir. C'est quand même un comble de ne pas pouvoir être tranquille sans que quelqu'un vienne pour vous incommoder toute les cinq minutes.
Scopolie, incarné par Abelamos


Le regard inexpressif de cet homme me surprit. C'était bien le premier à ne pas s'offenser du ton quelque peu passionné de mon Verbe. D'habitude, ils finissent tous par vouloir en venir aux mains, comme si un prêtre de mon gabarit allait se laisser aller au péché de Colère. Mais lui semblait n'entendre que la moitié de mes mots, comme s'il ne les comprenait pas ou qu'ils ne l'atteignaient pas. Cet homme était d'un autre monde, celui de la sauvagerie et des animaux. Il ne faisait pas parti du monde civilisé. C'était un ermite, comme celui qu'Aristote rencontra. Et comme Aristote avant moi, je devais essayer de le convertir à la cause du Très-Haut. Mais dans le Livre des Vertus, l'ermite n'avait pas de chien, ce qui rendait la tâche d'Aristote plus facile.

Retroussant légèrement ma soutane, je balançai ma botte souillée en direction du chien pour le tenir éloigné ; tandis que de l'autre, je tendis mon bras pour barrer le passage à l'homme. Dans cette position d'équilibre instable, je ne pourrais pas le retenir s'il insistait pour passer.

C'est bien une réponse d'ermite, ça ! "Regarder ailleurs". Et vous croyez que le Très-Haut aurait dû regarder ailleurs lorsque Ses enfants d'Oanylone se livrèrent au Sans-Nom ? Vous croyez peut-être que lorsqu'un voyageur aperçoit un groupe de brigands entrain d'attaquer un marchand, il devrait regarder ailleurs ? Vous croyez que j'aurais dû regarder ailleurs après avoir marcher dans les déjections de votre animal ?

Je sautillai sur une jambe, essayant de garder un air sévère malgré ma peur de tomber et de me faire déchiqueter le visage par le molosse. Sans laisser le temps à l'homme de répondre, je récitai en criant pour que tous ceux présents sur la place publique entendent :

Aristote demanda à l'ermite s'il était heureux ! Et l'ermite répondit, sûr de lui, qu'il avait tout ce qu'il lui fallait : de l'eau, de la nourriture, et des mains pour construire ce dont il avait besoin. Il se pensait le meilleur des hommes. Aristote lui rétorqua alors qu'être humain, c'est vivre dans la vertu. Et que la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Comment pourrait-il être heureux ? Il n'est pas pleinement humain. Un humain vit dans la Cité, avec les autres Hommes. Il a des amis. Où sont les tiens ?

Je manquai de tomber, et je dus me rattraper à l'ermite. Ainsi enlacés, je lui braillai dans les oreilles :

Tu as autant de vertus que l'ours que tu portes sur ta tête ! Tu es son semblable, une bête ! Une bête indépendante, qui ne s'occupe que d'elle-même, qui haït les autres. Vois ton erreur et rejoints la grande famille aristotélicienne ! Et surtout, nettoies mes chausses si tu veux que je te baptise !

*posté pour Scopolie
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Abelamos
Au moment de partir l'homme recommença à parler, d'une voix forte et pesante, propre aux religieux qui prêche leurs serments. Il n'eu pas le temps de faire quelques pas qu'il se retrouva bloqué par un bras. Abel regarda le bras et tourna un oeil vers celui qui venait de lancer une botte à Destinée.
Sa position était devenu grotesque à cause du manque d"équilibre, et l’inévitable chute se produisit, Abel ayant malheureusement était sur sa trajectoire.
Sans se dégonfler et poussé comme dans une transe, l'homme continua de lui crier dans les oreilles, commençant fortement à agacer Abel. Un léger brouhaha venant de la place pour comprendre ce qui se passait à Troyes enfla, énervant de plus en plus l'Ours. Il repoussa, non voilement, mais vivement l"inconnu et se dirigea vers Destinée agitée pour essayer de faire fuir celui qui embêtait son maître. Il s'agenouilla, la caressa et lui parla dans un baragouinage incompréhensible. La chienne se calma au bout d'un moment avant de se coucher mais elle regarda néanmoins toujours l'homme à la soutane. Il jeta ensuite un regard noir à la foule, un regard rempli d'une rage non contenu qui eu pour effet de faire fuir la plus part des personnes présentes. Puis il clama, d'une voix faible, mais forte de conviction, d'ou l'on sentait bouillir une pointe d'impatience et de violence fortement contenu.

Mes amis ? La seul amie que j'ai n'ai plus à Troyes depuis longtemps et elle a au moins le mérite de respecter celle qui me tient compagnie.
Il caressa la bête couché à coté de lui pour accompagner sa phrase toute en mitraillant son interlocuteur du regard.
Et si votre ermite à son doute émis son bonheur, le mien il y déjà fort longtemps que les vents de Montpellier l'ont éparpillé.

Puis, sans prévenir, un calme profond s'imposa dans son regard. Il se leva lentement prit la botte et s’approcha de l'eau avec pour l'y lâcher, tout simplement. Il en profita alors pour ajouta avec une voix tout aussi calme, comme s'il ne s'était rien passé juste avant :
Je vous conseil de ne plus tenter de faire de mal à Destinée, je lui dois la vie car elle seule à su me sauver de la solitude qui aurait du me tuer... ce n'est pas Aristote ou ses partisants.
Il lacha la dernière partie de phrase d'une manière fort dédaigneuse.
Scopolie, incarné par Abelamos


Mis à terre comme un mendiant qu'on chahuterait, dépouillé de ma botte qui devait maintenant être souillée par la vase et presque menacé de la rejoindre. Dans le récit que je venais de citer, Aristote avait dit adieu à l'ermite sans insister d'avantage. Mais pouvais-je vraiment laisser cet homme seul avec son hérésie ? Car au fil du temps, il devenait de plus en plus bavard, et j'étais sûr qu'il en aurait fallu peu encore pour percer cette coquille de solitude. Sous cette peau d'ours se cachait un fidèle égaré qui ne cherchait que sa voie. Je pouvais encore sauver cette âme avant qu'elle ne soit aussi souillée que ma botte.

Paix ! dis-je en levant la main en signe de reddition. Car la paix n'était rien d'autre qu'un instant de reddition, jusqu'à ce que la guerre recommence.

Je me relevai en exagérant quelque peu un mal de dos, puis je me tournai vers l'homme, en évitant le regard de sa bête.

Excusez moi pour mon emportement. Je vous avais pris pour un énième maraud, égocentrique et apostatique, qui se fichait de nuire à la propreté de sa Cité. Je me rapprochai à petits pas de lui, aux aguets du moindre grognement. Mais je me rends compte de ma méprise. Vous êtes comme un animal blessé : enragé car la douleur irradie tout votre être. C'est votre âme qui est blessée.

Il y a des gens qui ne savent pas s'intégrer aux autres. J'en faisais sûrement parti ; je m'imposais plus qu'on m’accueillait, mais mon destin n'est pas de faire parti d'une Cité, mais de les réunir toutes par la foi.

Racontez-moi votre histoire. Expliquez-moi vos rancœurs. Partagez le poids de votre peine.

J'aurais pu parler longuement, très longuement. J'aurais pu lui dire qu'il n'a jamais été seul puisque le Très-Haut était avec lui ; lui dire que se laisser aller à la tristesse est un péché ; qu'un chien ne fait preuve d'aucune vertu en étant de bonne compagnie puisque c'est ainsi qu'il a été créé. Mais il avait peut-être d'avantage besoin d'une confession que d'un sermon.

*posté pour Scopolie
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