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[RP] De flaques en flaques, de vies en vies

Ambre..
      Voici le mois de mai
      Où les fleurs volent au vent
      Voici le mois de mai
      Où les fleurs volent au vent

      Où les fleurs volent au vent
      Si jolies mignonnes
      Où les fleurs volent au vent
      Si mignonnement.




    ~ Duché d'Orléans, au milieu d'un pluvieux jour d'avril. Parce qu'on n'est pas encore au joli mois de mai, et que le vent ne porte que de la pluie. ~


Le coche roulait à vive allure sous une pluie battante, secouant ses passagères comme des poupées de chiffons. Les jumelles Montbazon-Navailles n'avaient guère de quoi s'agripper, hors leurs propres mains, et se tenaient donc fermement par le bras, supportant avec plus ou moins de patience les cahots de la route qui les faisaient parfois douloureusement tressauter sur leur banc molletonné. La pluie tambourinait comme mille doigts sur le toit du véhicule bringuebalant. Les jouvencelles grimaçaient à chaque nouvelle secousse, le dos et les fesses douloureux, les cheveux à demi défaits sur leurs robes de voyage.

"HooOOOo ce v-voyaAge ! ne finira-t-il donc j-jamAIs ?"

Au-delà de ce questionnement qui n'attendait pas de réponse, vous devinez qu'il était malaisé de tenir conversation au milieu du bruit tonitruant des roues qu'accompagnait le tonnerre des sabots des chevaux qui claquaient sur la route... sans oublier la pluie, les grincements de la voiture, et les encouragements du cocher qui poussait ses montures à se hâter de se mettre à l'abri. Cela faisait déjà deux jours que les jumelles voyageaient dans ce coche en direction d'Orléans, où elles devaient aller à la rencontre d'un luthier pour se faire confectionner de nouveaux instruments à leur mesure. On est riche ou on ne l'est pas ! Mais si au début de leur épopée les jouvencelles n'étaient qu'excitation et hâte, elles montraient à présent une figure morne et fatiguée. Rose s'était à demi endormie sur l'épaule de sa soeur, qui la veillait comme toujours.
_________________
Rose..
      [Je n'ai pas peur de la route
      Faudrait voir, faut qu'on y goûte
      Des méandres au creux des reins
      Et tout ira bien

      Le vent l'emportera]



    A demi ? Complètement oui ! Comment cette gamine fait-elle pour dormir pendant le déluge ?

    La narcoleptique, emprisonnée par son rêve de champignons géants, repose sa tête sur l’épaule de sa sœur. Tiens ! Elle est dans son rêve d’ailleurs. Voilà qu’elle tabasse un haricot. L’Ambre intenable, même en rêves. Rose avait cette faculté, ce don, cette malédiction, de pouvoir s’endormir n’importe où. Un jour on l’a aperçue en train de dormir debout. Bon, elle était adossée à un mur, mais quand même en position verticale. Ça compte non ?

    Quand elle fut finalement libérée de l’étreinte de Morphée par on ne sait quel miracle, Rose posa un regard tendre sur sa sœur. Son âme. Sa vie.


    « - Tu m’a-as parlé-é ? »

    De toute évidence, la zone de turbulences n’avait pas encore été traversée. Veuillez attendre que le signal lumineux s’éteigne. Pardon ? Non rien.

    Les rideaux de la fenêtre du coche sont tirés d’un geste las. Un soupire est poussé quand la douce se rend compte que c’est de pire en pire. La grisaille se mélangeait maintenant au paysage qui devait pourtant être verdoyant quand le soleil daignait se pointer. La vision de ce tableau déprimant, les secousses, le mal de dos, le mal de tête, … Tout ça pourquoi déjà ? La musique. Le luxe. La frime. Non elle ne râlerait pas. Ce n’est pas son genre. Rose ne râle pas. Mais elle sait faire comprendre les choses.

    Et voilà qu’elle gigote, qu’elle soupire, qu’elle grimace. Non, elle ne le dira pas, mais on le voit bien. Elle en a marre et y'a même pas d'malabar.


    « - Ambre ? On fait un je… »

    La phrase ne terminera jamais sa course car le coche qui finira la sienne dans un ravin. Tout ce que Rose capte à cet instant, c’est le regard de sa sœur. Et ce n’est pas des plus rassurant. La chute semble durer une éternité…D’un côté, une brosse reste en lévitation et se cogne à une chaussure (WTH?!). De l’autre, les cheveux d’Ambre dessinent un arbre sans feuilles au-dessus de sa tête alors que sa main se tend vers sa sœur dans un geste protecteur mais désespéré.

    « - AAAaaaaaaAaAAaaAambreeeeeeeeeee…On tooOoOOombeEe. »

    Sans déc’ ? Belle déduction. Très utile en plus. Le coche est pratiquement à l'envers mais on n’avait pas remarqué…



      [Génétique en bandoulière
      Des chromosomes dans l'atmosphère
      Des taxis pour les galaxies
      Et mon tapis volant, dis?

      Le vent l'emportera
      Tout disparaîtra
      Le vent nous portera]

      [Noir désir - Le vent nous portera]

_________________
Ambre..

      Je tisserai des chants
      Au soir et au levant
      Un point pour chaque étoile
      Chanson de toile... *



    Sous la pluie battante, le cocher n'avait vu voir l’effondrement du bas-côté de la petite route forestière. La voiture pencha brutalement, entraînée par le trot rapide des chevaux, ses roues enfoncées dans la terre meuble qui s'écroulait en pente vers le sous-bois, puis bascula dans un fracas de bois et des cris d'enfants. Les deux jouvencelles projetées contre la porte du coche s'accrochèrent l'une à l'autre par un réflexe de survie gémellaire. Ambre s'écrasa contre la paroi du véhicule avec un cri bref et étouffé qui fut couvert par le craquement terrible du bois qui ne résista pas davantage au choc, et alors que le coche s'écrasait sur le côté dans les buissons en brisant presque entièrement sa structure, les chevaux hennissant de frayeur rompirent leurs rênes tout en basculant dans le fossé. Un choc sourd résonna dans tout le corps d'Ambre, et ce fut le silence et le noir. Son poing crispé relâcha le devant de la robe de sa soeur.

    Le silence retomba dans la cabine à demi défoncée dans laquelle la pluie commençait déjà à s'infiltrer, froide et traîtresse, par les planches brisées de la paroi qui se trouvait tournée vers le ciel. Les gouttes ne cessèrent pas leur tambour obstiné. Les deux chevaux qui tiraient la voiture avaient eux aussi versé de côté et l'un d'entre eux était en train d'essayer pitoyablement de se relever, encombré par l'ossature brisée de l'avant du coche et par les rênes emmêlés abandonnés par le cocher, lequel avait été projeté plus loin de la route puisqu'il n'était pas protégé par les parois de la cabine.

    Ambre, coincée en partie sous sa soeur qui supportait elle-même des débris de planches de bois, ne bougeait plus. Son visage avenant et fier s'était détendu. Ses paupières fermées cachaient ses yeux noirs immobiles et son regard toujours si farouche. La douceur d'Ambre était loin au fond de son coeur... loin, et réservée exclusivement à Rose. Et bien que les yeux soient fermés, le jeune coeur, dans le silence, battait doucement.




* Emilie Simon
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Hadrian.
" Encore un jour se lève
Sur la planète France
Et je sors doucement de mes rêves
Je rentre dans la danse [...] "*


Duché de Dunois

Il y a des jours où l'on se réveil, sortant d'un rêve fort appréciable, sans se poser de question sur ce que l'on va faire, ce que l'on va dire et, accompagné d'un sourire au lèvre laissant voir un brin de joie, de gaieté, on est persuadé que cette journée sera différente des autres. à croire que le destin y est pour quelque chose...

Pour une fois, se n'était pas les rayons de soleil dans les rideaux de soie, qui réveilla le jeune Chéroy. Mais le bruit répété, ennuyant, monotone, incessant d'une pluie qui s'abat contre la fenêtre. Le temps était en train de se déchaîner, de la pluie à perte de vue, de grande flaque sur l'herbe des jardins qui était déjà imbibé d'eau. Même avec ce temps, Hadrian se leva du bon pied. Une domestique vint ouvrir le rideau, refaire le lit, enfin la paperasse habituelle. Le garçon se dirigea donc dans la salle à manger où l'attendait un petit déjeuner digne de ce nom. Viennoiseries, fruits, laitage, tartine de pain, viande, chaud, froid... La panoplie complète pour être en forme. Il n'y avait qu'un couvert à la table, ses parents n'était, encore une fois, pas là et les autres membres de la famille, sûrement très, voir trop, occupés ailleurs.

Une fois ce festin dégusté, Hadrian se leva vers la fenêtre de la salle à manger, il regardait la pluie tomber. Ce nombre infini de goutte d'eau qui arrivait de nul part et venait s'abattre sur le sol avant de l'infiltrer et repartir nul part, cela lui plaisait. Après quelques minutes de silence il demanda à un domestique de prévenir le coche qu'ils devront partir sous peu pour la Guyenne, un voyage rapide.

Il échangea, d'ailleurs, avec ce domestique sur le temps, sur le travail, sur la politique, les sujets les plus habituels. Avant que sa gouvernante, dame Mamaion de Nanteuil, n'arrive dans la pièce pour proposer à Hadrian d'enrichir, encore plus, ses connaissances. L'enfant dû refuser puisqu'il était attendu en Guyenne. Un petit sourire suffit pour ne pas mettre en froid, froisser sa gouvernante. Il savait faire ce genre de sourire, celui qui apaise tout le monde.

Il s'en alla, ensuite, au second étage où il était principalement installé puisque c'était l'étage de sa chambre. Il se munit d'une besace qu'il remplit avec des vêtements sportifs. Effectivement, il devait aller en Guyenne pour un entraînement de soule, selon ses correspondances guyennoise, il ne pleuvait pas, encore, en Guyenne. À croire que ce déluge ne s'abatté que sur Orléans...


* Tiré de "jeune et con"
de Damien Saez

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