[RP] Mettons les choses au clair !

Maxine.

Mettons les choses au clair !

Fit-elle en entrant sans se présenter dans le bureau affecté au très célèbre pamphlet à un écu vingt, cheveux tressés tombant dans le dos, et mains sur les hanches. Elle avait un petit air narquois affiché sur le visage, ou peut être était-ce ces deux fossettes, ces deux joues bien rondes comme celles d'une petite fille qui en donnaient la fausse impression. On ne pouvait pas lui en vouloir, et la seule chose à lui reprocher, à vrai dire, c'était sans doute le ton un peu péremptoire qu'elle avait utilisé, associé à cet impératif, pour mettre au clair ce qu'elle ne développait pas encore. Et d'ailleurs, puisqu'elle se présentait en toussotant et reprenant contenance, personne ne le savait encore exactement, ce qu'il fallait mettre au clair.
Béarn, 22 avril 1461. Journée ensoleillée mais pleine de

...Vendredi, mais j'ai oublié la date, et ça remonte. Et y'avait personne figurez-vous. Je suis revenu le vendredi d'après, et celui encore d'après, et toujours personne. Je suis bien contente de trouver quelqu'un aujourd'hui. C'est rapport au journal local, là... C'lui qui cause des politiciens pis tout le tintouin. Enfin bref. Je m'appelle Vyrgule à propos. Vous me connaissez on a parlé de moi dans vot'

Journal local, Intime Émoi, QG de rédaction. Ou en tous cas mademoiselle le croyait-elle, car elle s'adressait à son interlocuteur comme s'il faisait partie de cette chaine rédactionnelle : Je veux parler à votre directeur, où est votre responsable, vous ne devez pas écrire comme ça sur les gens, j'ai pas donné d'interview, c'est inadmissible, liberté de la presse et puis quoi encore, j'suis aussi libre que vous, et mon poing y cause librement aussi. Elle lui soufflait dans les plumes, et délibérément. C'était bien là l'habitude de Maxine lorsqu'elle était agacée, et justement, c'était Maxine qui se trouvait à asticoter sa pauvre victime en plein milieu du mois d'avril, soit-disant pour critiquer une parution ancienne portant sur elle, mais qui portait en vérité sur sa sœur. Comprenez juste que notre protagoniste adore les déguisements et les usurpations d'identité, et que voler celle de sa jumelle est particulièrement aise

Et donc, je voudrais voir votre directement, pour y causer figurez-vous. Car je ne suis pas contente! Pas contente du tout! Au

Contrairement à ce qu'elle disait, elle regardait aux cotés de cette pièce avec de grands yeux adorateurs. Et si sa bouche beuglait un mécontentement imaginaire, son cœur lui, se préparait à un litanie bien différente. Ecrivains, journalistes, annotateurs, barbouilleurs du dimanche, historiens, pamphlétaires, scoliastes accomplis, scribouillards à la petite semaine, je vous aime!
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Marmont

- Mouiii c'est c'la oui

Une conférence de rédaction au siège du plus prestigieux organe de presse du Béarn (le PBD étant en liquidation judiciaire) c'est principalement une réunion de toutes les dames pipi du Béarn dans le bureau directorial. Elles viennent avec leur tricot dégoiser librement devant Marmont qui prend des notes, pieds sur le bureau, invitant d'un regard blasé une grand-mère intimidée par l'importance des secrets d’alcôve ("pour hommes et pour dames, laissez 50 deniers svp") qu'elle s'apprête à livrer.
La venue d'une jeune femme furibonde et poing levé n'est pas à même de friser la moustache de celui qui voit le Puissant Acar, fléau des hérétiques, en bête à bon dieu dans les colonnes de son très classe journal.

- C'est à quel sujet?

La phrase s'inscrivit tout juste pendant une respiration haletante de la donzelle, alors que les mamies rangeaient leurs aiguilles et pelotes, vidaient mécaniquement la soucoupe qui ne les quittaient jamais et sortaient avec force gloussements indignés d'une basse cour laissant la place à la haute.

- ...Je m'appelle Vyrgule à propos...
Ah c'était donc cela... un droit de réponse, une miniature censurée, un sein a retoucher car trop flasque sur la représentation de l'artiste... rapide coup d'oeil juste sous la gorge animée d'étranges vibrations tandis que les vocalises montaient dans les tours, non, il était peu probable qu'on ait à retoucher les représentations des deux petits fruits qui s'agitaient au rythme des octaves déversées sans compter dans la pièce. Alors quoi?
Vyrgule... Vyrgule... une jeune fille toute timide croisée à Orthez dans l'ombre de son Tuteur/Parrain/Oncle/Amant/Abuseur Varden... (encore une enquête pour..)
Marmont se rejoua le jingle qu'il avait récemment commandé à un gratteux local...
-DZIM! INTIME EMOI! TADZIM!... hum non pardon, continuez...

Et elle continua, mèches volant en tous sens, yeux furetant tous azimuts, lèvres joliment mobiles. Marmont n'entendait rien mais était captivé par la transformation de ladite Vyrgule. Timide à l'état larvaire de jeune pouilleuse, vipère au venin savamment distillé en tant que tribune vardenienne, et maintenant jeune sufragette en intime émeute, émoi pas du tout caché.
Tempe posée sur un index dolent et nonchalance savamment affichée ne suffirent pas à freiner le juvénile enthousiasme, il fallait agir.
- C'est moi!
Le directeur, c'est moi.
D'après ce que je crois comprendre, vous souhaitez faire une déclaration? Un démenti? Un entretien peut être? Nous avons un format de rubrique très souple. Et j'ai une nouveauté: une double page centrale, mettant notre jeune célébrité du mois en vedette, sous le meilleur angle possible pour sa notoriété. Je cherche justement ma Dona de Mai! Et je crois que vous seriez parfaite!
Mai c'est,.. le retour du soleil, la blondeur naissante, les jeunes pousses qui dardent, la peau qui étincelle de tout son satin avant de se haler, les bourgeons qui s'épanouissent paresseusement, la liberté qui perce le carcan du manteau d'hiver, le...
En fait vous n'auriez même pas besoin de parler, d'ailleurs vous parlez beaucoup trop, juste poser pour mon artiste, dans un décor enchanteur, une espèce d'églogue à la gloire de votre personnalité... légèrement dénudée... et vous seriez rémunérée en plus.
Qu'en dites vous? C'est oui?

Si c'était non il lâcherait les chiens.
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Maxine.

Dans un haussement d'épaules, elle se renfrogna. L'aura de cet homme, qui avait en plus du tablier d'écrivain celui, non moindre, de maire (elle s'en souvenait pour l'avoir croisé à Orthez quelques semaines de cela), grandissait au fur et à mesure qu'il usait de synonymes et de parades linguistiques et lexicales pour rabattre son caquet, et faire d'elle à peu près ce qu'il voulait, à savoir, si elle avait bien tout suivi, une

Première page avec moi dessus? C'est une blague? Ça suffit pas de m'avoir déjà défigurée une première fois, il faudrait remettre ça... Remballez vos arnaques et vos psalmodies de serpent, je connais très bien. Figurez-vous que ma soeur Vy...vit justement avec un homme, éleveur de cochon au passage, si c'est pas une profession peu honorable, enfin bref, qui est tout aussi charmeur que vous. Et vous savez quoi, ça ne

Marche dans tous les sens. Tandis qu'elle s'exprime tel que Vyrgule ne le ferait jamais, mais tel qu'elle, Néné, la sœur cadette, le fait tout le temps. On est pas la petite dernière pour rien, et chez les comédiens de la troupe de Jean-Philibert, le tempérament subit une hérédité très particulière, un peu comme le théatralisme. Il saute les générations et retombe avec plus de poids sur les plus basses. C'est la loi de la

...gravité ce genre de propos. "Deux chiffres après la Vyrgule". C'est une insulte à mon prénom ça Monsieur. Et, croyez bien que ça me désole pour votre petit numéro de charme, mais je ne viens pas pour servir votre inspiration, je viens pour demander réparation. Je ne suis pas une petite noble de merde à qui l'on conchie un paragraphe déplacé moi Monsieur! On me demande mon avis avant de publier sur moi, Monsieur! Et vous pouvez bien vous débattre avec vos jolis mots, vous en parer comme un écrivain, comme un cultivé, je m'en fous de votre intelligence moi, je suis comédienne je vous ferais dire, alors vous m'aurez pas avec deux ou trois prouesses de

Vocabulaire manquant. C'était fort étonnant qu'il lui fasse défaut, elle qui avait été si prompte à le domestiquer... Mots de bas étages, mots de rues, d'échos, mots doux, mots d'amour, maux d'estomac, Néné ne parlait pas beaucoup sur scène, mais ça cogitait fort dans sa cervelle de moineau. Et l'instruction certes médiocre de Jean-Philibert lui avait permis d'obtenir fort bon niveau de langue, même en latin, en grec, et en allemand, quoiqu'elle baragouinât fort bien aussi en anglais, mais elle n'en voyait pas l'utilité, cette langue était si peu parlée... Ce qui était étrange, c'est donc ce manque de mot et de verbe. Inhabituel. Néné trouvait-elle angoisse à déballer toutes ses insultes préférées sous les oreilles d'un homme de Lettres? Ça n'était pas très

Clairement, je vais vous dire. Pour réparer votre erreur, vous allez me payer somme honorable, pour la rédaction d'un article de culture et d'esprit, vous corrigerez les fautes d'orthographe, évidemment, mettons sur 200, ou même 400 mots, mettons sur par exemple, la pièce de théâtre que ma sœur met en place chez Vardène trous du culs et associés, pardonnez mais ils ont un balai dans le cul dans cette famille, et donc poliment et tout, mettons sur une base de 30 ou plutôt 35 écus, si ça me prend deux jours, soyez pas pingre, je pourrais vous faire un

Procédé habile, elle tendait la main innocemment vers lui. Tope-là et c'est décidé, ma plume contre mon pardon. On a pas deviné encore que j'étais fan de toi? Regarde les doigts, regarde les phalanges, Marmont. Sus suinte encore l'encre de ma plume et la bave grise de ton canard, à force d'en avoir caressé les pages, je m'y suis salie.
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Marmont

Litanie, litanie, litanie...
Marmont était pieusement à l'écoute de l'univers. Mains jointes sous le menton, jambes ramenées plus traditionnellement sous le bureau, yeux fixés sur les mystères dissimulés par les tissus dépareillés de la jouvencelles, il se laissait bercer par les stridences hululées par cette dernière. Ça lui rappelait son atelier et les cochons entravés attendant ses pointes sur la couenne.
Il poussa un gros soupir.
- Trois...
Il était insupportable d'être cité approximativement. Non pas qu'il pondît des oeuvres immortelles, mais on a sa fierté bordel!
- Trois chiffres... Vyrgule187, ça fait résistant. Vous appartenez à la résistance?
Elle ne l'écoutait pas, lui parlait nettement sous le seuil minimum pour être perçu par autre chose que Deos et tous ses saints. Réflexion qui l'amena à examiner le retour de la censure Acarienne pour son prochain numero. Le Baron avait sorti son gros charbon turgescent et avait biffén biffé et biffé encore.

Sacré Acar! Ses petits coups de noir étaient fabuleusement vendeurs. A se demander si la nudité n'était pas moins maligne que les extraordinaires cache sexes/cache tétons qu'il infligeait à ses modèles...

"Comédienne"... Aaah oui vraiment? Il avait justement l'idée d'un nouveau genre de spectacle. Une scène au milieu d'une taverne à marins. Bon les marins en Béarn... ça promettait d'être un peu plus compliqué. Mais des jeunes filles accortes et surtout très dénudées qui se trémousseraient autour d'un mât pour le plus grand plaisir du spectat..
'Payer" ?
"article" ?

- Stop!
- ... vous faire un...
Devant la jolie bouche en O piscicole Marmont s'empressa d'enchainer.
- Banco! Vous êtes engagée. Rédactrice intérimaire d'Intime Emoi. Question procès, je suis au conseil, où l'on va certainement me refiler la Procure. Alors pas de blague ma petite demoiselle. Je serai ravi de vous foutre au trou pour outrage à conseiller dans l'exercice de son sacerdoce. Donc pas touche à ma vie privée ou celle de la Duchesse d'Harlegnan, sinon je me fâche.

Il est des mots qu'on regrette avant même de les prononcer, quand ils roulent dans les méandres de la cervelle enflammée par une émotion subite, et qu"'on lâche quand même comme une flatulence trop longtemps contenue, avec la délectation coupable du forfait immédiatement révélé.
Marmont se mordit la langue.
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Maxine.

Bénie soit la cervelle de moineau de Néné, qui n'avait pas compris l'allusion salace. Elle n'était pas de celle dont le chromosome X est éternellement attiré par tous les potins et ragots, elle ne hurlait pas devant la couverture d'Intime Émoi à la révélation de quelque secret de plumard, non, si elle hurlait c'était pour une faute d'orthographe ou un niveau de culture insuffisant. Androgyne,

Quoi ? Vous voulez bien? Ben bo...bon... Super! Vous n'aurez pas à le regretter, je vais beaucoup m'investir, vous allez voir. Je vais redonner une touche heu... féminine, et jeune à votre tor... journal. Heum. Enfin pas que vous soyez vieux. Mais vous l'êtes un peu sous certains angles. Enfin bref. Préfèreriez-vous que je dise que vous êtes jeune? Je ne crois pas. Mais bref bref, pââssons. Ne vous bilez pas, vous n'aurez pas à me foutre au trou pour outrage à conseiller dans l'exercice de son sa... Ahah! C'était une blague, je viens de voir. Non pas que je sois idiote. Avez-vous cru que j'étais idiote? Mais vous me faites un peu d'impression là, avec vos rides part... Enfin votre allure surtout. Surtout oui. Bref bref. Très drôle la blague, je vous assure. Si je n'avais pas été aussi... Humpf... Liquéfiée, je... Mais bref. Très très drôle. Ahah. Heum. Et sinon qui est

La Duchesse d'Harlegnan lui revenait en mémoire. Elle lui posa la question, s'en mordit les lèvres ensuite, car cela ne faisait pas trop professionnel, mais sa logorrhée verbale absolument décousue et dénuée d'un quelconque aura cultivé avait de toute façon porté la touche finale à un tableau de jeune fille, plus une gamine en apparence mais qui en avait encore la timidité, à peine érudite et très certainement pucelle, à qui l'orgueil avait fait miroiter une place au sein d'un organisme rédactionnel et qui se trouvait brutalement face à la réalité. Ce brusque retour de ses chimères pesait visiblement lourd sur ses épaules ; qu'elle avait menues,

D'ailleurs c'est vrai qu'on ne parle jamais de vos vies privées à vous les journalistes. Car vous êtes journaliste n'est ce pas? C'est vrai que je vous ai déjà croisé à Orthez et vous étiez maire, et vous ne m'avez pas dit que vo... Enfin vous ne me l'avez pas dit parce que je vous ai vu de très très loin, très très très loin, c'était surtout ma sœur qui vous avait vu, et elle m'en a parlé après. Mais bref. Inutile de parler de ma vie privée si je suis journaliste moi

Aussi, maintenant qu'elle avait une nouvelle fois gaffé à propos de son identité usurpée -décidément elle faisait bien piètre menteuse- elle partit vite dans une direction moins dangereuse, fit quelques pas dans le bureau en reprenant contenance, et, le visage soudain souriant comme elle avait dû le jouer lorsqu'on lui avait donné le rôle de Marianne la fois où Vyrgule s'était trouvée malade et incapable de remplir ses fonctions, elle reprit de plus

Belle journée! Heum. Je commence quand?
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Marmont

Incroyable fond sonore. Marmont ferma la fenêtre pour clore le bec aux piafs qui faisaient une émeute dehors pour célébrer les beaux jours.
Ah.. non c'était à l'intérieur. La Vyrgule flutait comme une râpe à fromage. Ponctuation, mes fesses. Elle devait respirer par les oreilles. Un vrai courtier mareyeur! A se demander si une édition papier était le choix le plus judicieux. Une bonne édition sonore pour les malvoyants serait peut être plus dans ses cordes (vocales). Au moins du 300 mots minutes. Si elle était payée à l'heure c'était plus que rentable... pour lui.

- ...

Vieux? Marmont ferma la bouche. Bon, admettons. A coté du jeune tendron qui agitait les bras comme un sémaphore en égrenant toutes les combinaisons possibles et imaginables de phonèmes de la langue française, il faisait carrément figure d'antiquité pré Juliani. Il ravala le "je vous em.merde" qui roulait déjà sur sa langue; elle ne l'aurait probablement pas entendu de toute façon. Et la laissa achever sa bruyante asphyxie.

- ... je commence quand?

Alleluiah! Le silence osa timidement refaire son apparition, prêt à disparaitre à la moindre expiration de la jeune fille. Trêve savourée avec soulagement bien que Marmont pressentît avec acuité que la moindre syllabe ramènerait bruit et fureur dans la pièce. Tant pis. Alea Jacta Est, ou plus pertinemment "Allez Jacter à l'Est" comme l'aurait dit son Maître défunt.
- Eeeeeh bien...
Enchainer vite ou perdre toute chance de garder le volume sonore sous contrôle.
- ... avez vous un plan éditorial?
Une question! Quel crétin! Elle allait se sentir obligée de répondre. Une vision de ras de marée digne de l'Atlantide submergea la tranquille assurance du Rédacteur en Chef qui poursuivit trois octaves plus haut.
- ... bien sûr il y a une ligne éditoriale à respecter: Le tirage doit être maximum. Et je ne parle pas de la cheminée! Pas de politique! Ça saoule tout le monde, moi y compris! pas de polémique. Respect du lecteur: Quand il va aux tinettes avec notre journal ce n'est pas pour lire des recettes de grand mère. Donnez-en lui pour son argent! Pour le reste, visiblement... auditivement plutôt, je suis persuadé que vous trouverez matière à remplir nos colonnes.

Vous avez déjà commencé.

Il ajouta également qu'il gardait son bureau, où il travaillait sur sa "Naissance d'une nation", qu'elle pouvait venir en cas de problème, qu'il croyait confusément qu'elle était rousse, qu'il se souvenait vaguement d'une rencontre timide en taverne, qu'il n'était plus Roy mais Serpillère, pour complaire à ses électeurs, qu'il en avait un peu plein le derche.
Que sa logorrhée était communicative.
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Maxine.

Han c'te blague!

Fit-elle tout haut, en regardant ailleurs.
Mais en revissant le regard dans la direction de son patron, elle comprit qu'il était

Sérieusement? Maintenant là tout de suite? Ligne...é...ditoriale. Ah heum. Oui certes, avec un tirage... tirage maximum. Ah oui, oui... Tout à fait. Je vais

Regard et esprit dans le vague, une espèce de drapeau Mayday Mayday clignotait à la place de son cerveau. Si elle savait pourquoi elle était venue, à savoir, pourrir la vie de sa frangine, il n'en était pas moins vrai qu'elle ne connaissait rien au monde de la presse. C'est sûr qu'avant de se faire embaucher, elle ne l'aurait pas dit, mais maintenant que c'était décidé, que Marmont avait l'air d'avoir totalement cédé et qu'ils avaient

Tope là, c'est parti mon quiqui. Mais heu, à tout hasard, vous pouvez me rappeler ce qu'est une ligne édiotoriale? E-di-to-ri-a-le pardon. Enfin je sâââis bien sûr ce qu'est une ligne édi-to-riale bien sûûr vous pensez bien que je ne suis pas débutante, non j'ai une grande expérience professionnelle dans ce secteur, dans une foule de... petits encarts publicitaires entre autres choses, et toujours d'excellente qualité c'est à noter, aussi, et bon, c'est vrai que la ligne éditoriale c'est très important, primordial même, c'est la base, quoi, c'est la ligne, hein! Le squelette du journal, la ligne principale et hop, ça sépare les deux cotés, c'est clair clac, tracé comme ça, la ligne éditoriale c'est vachement franc, et clair, ah ça pour sûr! Aussi je voudrais bien savoir si on entend la même chose par "ligne éditoriale" ou si l'on a une vision totalement différente de la ligne éditoriale voyez? C'est vrai que j'entrevois une ligne plutôt directe, et pas courbe, Monsieur, quelque chose de neuf et de jeune, et toujours bien droit, une ligne qui passe pas par quatre chemins, ça je vous assure, vous en aurez pour votre argent hein, mais bon, vous...heu... C'est quoi

La ligne de ses sourcils se plissait un peu. Entre le brun et le roux, ils poussaient parmi les tâches de rousseur, que l'on voyait d'autant plus qu'elle était visiblement mal à l'aise. Depuis qu'elle était entrée dans cette pièce, la fausse Vyrgule avait un grand trac, comble pour une comédienne de longue date. C'était le fardeau qu'elle portait pour toute conversation où elle n'avait pas lu les répliques à l'avance ; et d'ailleurs, loin de manquer de répartie, elle avait cependant du mal à placer ses phrases, des plus longues au plus simples, affichant une timidité rouge tomate à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. Et, comme si ce n'avait pas suffi, il fallait aussi qu'elle baisse les yeux sur le sol et ne le regarde jamais directement. Ce n'était peut être pas pour tromper Marmont qu'elle avait voulu s'affubler d'

Un pseudonyme, pendant que j'y pense! Y m'en faut un. Je veux pas qu'on sache que c'est moi qui fait vot' taf, au cas où ça s'rait de la grosse m.erde qui salirait mon image, voyez. Je signerai pas

Point final.
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Mettons les choses au clair !

Marmont

Maxine.

Marmont

Maxine.

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