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[RP] La mort a toujours tort

Niall
Précision HRP quand au cadre et au déroulement de ce RP:
Seules les personnes y étant invitées sont autorisées à poster dans ce RP.
Les personnes désirant intervenir dans ce RP sont invitées à me laisser un MP afin de voir si son post est cohérent et s'inscrit dans le cadre de ce RP.
Tout post qui aura été fait en dehors de ces règles se verra demandé à être supprimé pour garder la cohérence du RP.
Merci à tous ceux qui lisent les RP et qui les apprécient.

Merci à vous


Dijon, au matin du 24 avril 1461

L'aurore s'était levée sur Dijon en ce matin sanglant. Toute la nuit avait résonné en ses murs les cris et les bruits de la bataille pour la sauvegarde de la Bourgogne. Une grande perte pour la Bourgogne, le château était inexorablement tombé devant l'ampleur des légions brigandes et mercenaires qui s'étaient présentés devant les murs avec le but évident de tout saccager.
Beaucoup étaient tombés pour la Bourgogne et personne ne savait qui en avait réchappé ou pas.

Petit focus.

Au dessus d'une petit montagne de cadavres encore frais était allongé le Duc de Montréal. Qui savait si il vivait encore ou pas. D'aucuns dirait que non au vu de la lividité qui s'était inscrite sur ses traits, de son armure déchiquetée et maculée de sang. La dite armure était d'ailleurs eventrée au niveau des tripes et on pouvait y voir une blessure profonde à peine masquée par un énorme caillot de sang séché.

Des heures avaient passés depuis la fin de la bataille et les corbeaux , opportunistes parmi les opportunistes faisaient déjà festin sur les charognes des morts. Le soleil brillait pourtant à Dijon, accentuant le début de composition des chairs mortes. Un soupçon de vie animait encore le corps du jeune Duc, les poumons s'emplissant et se vidant faiblement d'un air vicié.

Le soleil morne se décida à caresser la carcasse du Duc et un soubresaut l'agita brusquement, suivi d'un toux douloureuse et d'un vibration de douleur dans tout le torse. Niall crachait du sang, par litres il semblait si on le lui avait demandé après coup. Mais la volonté du félin à rester en vie, ne serait que pour avoir la chance de pouvoir revoir Margot, était bien vivace.
Il essaya donc malgré la douleur de se relever ce qui occasionna bien évidement la réouverture de sa blessure pas encore cicatrisée. Un oeil encore fermé l'autre à demi ouvert le Duc se débattait péniblement afin de se relever, une main encore gantée a moitié de cuir sur sa blessure qui saignait abondamment à nouveau.

Voilà que le Duc à peine alerte et a moitié mort rouvrit brusquement les deux yeux à la recherche de quelque chose pour comprimer la plaie mais il n'y avait que des vêtements sur des cadavres, qui de toute évidence étaient déjà à moitié gangrenés. Un sursaut, une illumination et Niall enleva ce qui restait des plaques de métal pendant qu'il se vidait a nouveau de son sang, déchira des lambeaux de gambison pour en faire des bandages de fortune afin qu'il lui reste assez de forces pour ce qu'il avait encore à faire, au moins avant de rendre l'âme si c'était sa destinée ou alors pour continuer son chemin et mourir de vieillesse, personne ne savait et encore moins lui.

Les bandages faits il lui semblait qu'il avait moins mal. En tout cas ils faisaient leur office et seraient suffisants. Du moins le pensait il, avant qu'ils ne soient trop gorgés de liquide carmin. Une idée fixe, monomaniaque, Niall n'avait alors qu'une seule pensée en tête : retrouver sa belle brune.
Il arpenta donc le chemin de bataille à sa recherche. Des heures pour lui , mais en fait il ne s'agissait que de minutes. Margot était tombée au combat tout près de lui... Il ne l'avait pas vue. Il la voyait maintenant. Livide elle aussi. Le teint blafard. Ça ne lui enlevait rien de sa beauté. Le torse de Niall fut secoué de spasmes en la voyant et il ne put s'empêcher de vomir... de la bile ... douloureux. Il se mit à genoux devant elle essayant de détecter une respiration , un seul indice qui aurait pu lui faire penser qu'elle était encore en vie. Miraculeusement elle l'était. Niall regarda dans le ciel les larmes au yeux, remerciant le Très Haut qu'elle ne fut pas morte.

Ce n'était pas encore partie jouée pour autant, il y avait du sang caillé à la commissure de ses lèvres et il semblait qu'elle avait été atteinte à la tête. Niall, si il avait pu , aurait crié de toute la force de ses poumons, mais il se devait de garder le peu de forces qu'il possédait encore afin de tout faire pour la sauver.
Il rassembla donc tout ce qui lui restait d'énergie, souleva le corps inerte de celle qu'il aurait voulu voir sa femme aussi précautionneusement que possible, la posa délicatement sur ses épaules et parti en quête d'un moyen de la faire revenir.

Péniblement, très péniblement, il marchait. Il avait abandonné l'idée de retourner dans les murs de Dijon , surement aux mains des infâmes, et s'était avancé un peu plus aux alentours afin d'y trouver une chaumière accueillante. Au tout au moins de quelqu'un susceptible de l'aider.
Après un moment il en aperçut une au loin, le soulagement se lit aussi facilement que dans un livre ouvert quand il l'aperçut. Quelques derniers efforts et une fois arrivé devant la porte il toqua.
Un enfant lui ouvrit timidement la porte et il rentra , s'écroulant à genoux sur le sol de terre de la maisonnette.
Aucuns mots ne furent échangés entre lui et l'enfant durant très longtemps, ils se contentèrent d'échanger des regards. Le Duc s'affairant à changer son bandage de fortune contre des linges plus ou moins propre que lui tendit le jeune et à bander la tête de Margot, allongée maintenant sur une paillasse.

Un regard de gratitude à l'intention du petit garçon, Niall ouvrit enfin la bouche, demandant à celui ci si il disposait d'une monture. Le gosse répondant par l'affirmative à la question et son visage s'illumina. Sans qu'un marchandage s'installe Niall tendit les dernières pièces qu'il avait en sa possession sur lui afin de faire un semblant de début de paiement afin de prendre la monture, promettant de revenir dès que possible afin de terminer le paiement et beaucoup plus encore. Il ne voulait plus qu'une chose... Rallier Montréal, pour son salut et surtout pour celui de Margot. Là bas des médecins pourraient faire quelque chose, et après tout Montréal n'était pas si loin à dos de cheval. Asgard devait surement être soit mort soir aux mains des Fatum. Sans perdre une minute et revigoré quelque peu à l'idée le montréalais alla apprêter la carne, y déposa Margot et s'installa sur son dos. Puis il s'élança en direction de Montréal.

Le voyage fut un véritable calvaire, il ne pouvait pas faire aller le cheval au galop pour y arriver plus vite au risque de blesser un peu plus Margot. Ce fut donc un voyage plus long que prévu pour arriver à la place fort montréalaise dans la campagne bourguignonne.
Au loin les oiseaux chantaient gaiement comme pour les narguer et leur faire comprendre que le printemps reprendrait ses droits sur les terres malgré la nuit sanglante. A peine le temps de manger un morceau de pain et de fromage donné par l'enfant sur la route pour ne pas retarder l'arrivée à Montréal.

Enfin un immense soulagement. Devant lui après des heures et des heures de chevauchée se dessinait les remparts de Montréal, sur la butte. Il avala les dernières lieues qui le séparait des herses de la basse ville aussi rapidement qu'il le pouvait. Harassée la monture essayait tant bien que mal de supporter les poids des deux amoureux. Après un temps qui lui parut infiniment long Niall se présenta devant les gardes de la porte de la ville, dodelinant de la tête , dans un souffle rauque. Puis il s'affaissa et tomba de cheval pour s'écraser lourdement sur le sol. A nouveau inconscient.


Montréal, le 26 avril 1461 , fin d'après midi.

Encore un sursaut de vie. Il n'était pas mort. Du moins il semblerait. La douleur le reprit au niveau du ventre. Il s'était relevé dans ce qu'il apparaissait comme étant son lit. Sa chambre. A Montréal. Enfin.
Il avait donc réussi.
Il mit ses mains sur sa blessure et senti des bandages, des vrais. La blessure s'était encore rouverte il l'avait senti aussi. Ses bandages se rougissaient a nouveau. Il tourna la tête. Margot avait été installée à côté de lui dans le grand lit ducal. Elle avait repris quelques couleurs mais un teint cireux était encore bien présent sur ses traits. Indice qu'elle était encore en vie sa poitrine se soulevait régulièrement, montrant qu'elle respirait encore. Les larmes montèrent aux yeux du jeune bourguignon.

Il passa une main sur la joue de sa belle brune. Elle était froide. Il pleura, priant tous les saints possibles pour qu'ils la ramène à lui. Il ne savait pas qu'elle était dans le coma mais de toute évidence elle ne s'était pas encore réveillée depuis qu'elle était tombée.

Une longue attente commençait.

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Miss.
[ Montréal, quelques jours plus tard : Entre deux mondes. ]


La prise du château de Dijon avait été un véritable carnage. Beaucoup étaient tombés au combat, certains morts, d'autres blessés. Ils avaient échoué, laissant une Bourgogne déjà fébrile aux mains de brigands profiteurs et dénués de coeur envers les Bourguignons.
La vie était dure, les taxes furent montées soudainement et beaucoup de procès furent lancés.
Margot n'eut pas le temps de voir tout cela.

Depuis cette fameuse bataille ses yeux ne s'étaient toujours pas ouverts. Le coup qu'elle avait reçu à la tête l'avait plongé dans un lourd coma alors que sa blessure dans le dos guérissait mal.
Certains médicastres étaient sceptiques quant à son rétablissement. D'autres médecins plus optimistes la pensaient sauvée. Personne ne savait réellement ce qu'il en était de l'état de la brune.
Son teint blanc naturel était venu d'un gris presque terne. Son ventre arrondi était encore présent, lui. Le bébé s'y trouvait encore.
Surement au grand regret de certaines personnes, et malgré son état plus qu'inquiétant, Margot était toujours en vie.

Des jours avaient passé à Montréal et rien avait changé. Seulement ce corps qui maigrissait au fur et à mesure où les jours passaient. Chaque jour était plus dangereux encore que le précédent.
Pourtant Miss n'était pas encore prête d'en sortir, les images de ses défunts enfants ne cessaient d'apparaître dans son inconscient, l'attirant un peu plus vers eux à chaque fois.
Mais, de l'autre côté de son coma Niall et les médecins cherchaient à l'en sortir. Ils n'y avaient eu qu'eux et Puri. Aucun autres bourguignons ne s'étaient renseignés sur son état de santé.

Tiraillée entre deux mondes, c'est ainsi qu'était l'Euphor-ique brune à cette heure.

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Della
[Saint-Seine l'Abbaye, pendant ce temps-là.]

Della était agenouillée à même le sol dans la chapelle de l'abbaye depuis un peu plus d'une heure maintenant. C'était une des pénitences qu'elle s'était donnée à elle-même puisque le clerc auquel elle avait confié ses péchés ne lui avait jamais répondu. D'ailleurs, ce clerc n'avait peut-être jamais reçu sa lettre ? Ce qui dans un certain sens, l'arrangerait bien, la blonde Volvent...ainsi, ce lourd secret qu'elle tentait d'enterrer tout au fond de ses souvenirs ne risquait rien !
Prière donc, de longues heures durant, jeûne et séjours fréquents dans cette abbaye où la paix et le calme régnaient en maîtres, loin de l'agitation de la politique et de ses hypocrisies meurtrières.

Oui, Della recouvrait petit à petit une sérénité intérieure, elle était heureuse ou presque, dans cette nouvelle façon de vivre.

Pourtant, ce matin-là, l'horreur de la vie hors des murs de l'abbaye allait la rattraper, sans qu'elle ne puisse dire "ouf" !

La porte de la chapelle s'ouvrit en grinçant comme à l'accoutumée. Della ne s'en inquiéta pas, elle n'était pas la seule à venir s'abandonner dans la prière. Ce n'est que lorsqu'une main se posa sur son épaule qu'elle sursauta.


Oh ! Ma Mère, vous m'avez fait peur...Que se passe-t-il ?

Ma fille, les nouvelles sont graves, le château de Dijon a été pris, il y a de nombreux morts à ce que l'on dit. Des armées de brigands se sont rendus maîtres du duché.
Nous venons prier pour que le Seigneur vienne en aide aux Bourguignons.


La Mère abbesse et les soeurs prirent place aux côtés de Della et toutes ensemble, elles prièrent.


[Seignelay, quelques jours plus tard.]

Les nouvelles étaient arrivées, de partout jusque Seignelay et son bourg.
Les paysans ne cessaient de parler du massacre, on énumérait les noms des vaillants Bourguignons tombés au combat, on parlait du recrutement pour les armées, on envisageait d'aller à Dijon pour botter le train de ces brigands !

Della n'avait pas encore pris la décision de saisir son épée et de monter à l'assaut.
Autrefois, elle l'aurait fait, sans une seconde d'hésitation, elle serait partie, au galop, emmenant avec elle une troupe d'hommes en armes et elle se serait jointe aux lances et aux armées en place, elle aurait même proposé son aide pour rassembler, ameuter, faire passer les ordres ! Elle l'avait fait si souvent...avant.
Aujourd'hui, elle n'était pas encore guérie - le serait-elle jamais d'ailleurs - de ce que sa mère adoptive et la duchesse d'alors lui avaient fait subir : affront, mensonge éhonté sur son compte, mise à prix sur sa tête...tout cela l'empêchait d'envisager donner sa vie pour le duché. Et puis, elle avait trouvé une autre façon de vivre, une autre raison : sa famille, ses enfants et son époux.

Ce fut un troubadour qui chantant la chute de Dijon, réveilla en elle, un truc qui allait lui faire quitter Seignelay pour...

[Montréal, dans la foulée.]

Holà, la garde ! Faites savoir au Duc du lieu que la Duchesse de Chartres est là.

Ainsi parla Elijah, le garde du corps de la Renarde Noire.

Elle, d'une main, elle leva le rideau du carrosse qui l'avait menée jusqu'ici et elle attendit.

Niall et elle...une longue histoire pleine de malentendus, de jalousie et de lutte verbale, quelques lettres aussi, anciennes et récentes où l'évolution de la relation pouvait se lire en filigrane.
Que Niall soit tombé, cela l'ennuyait parce qu'il était Bourguignon et que tout Bourguignon tombé était une chose horrible, pour son sang de Bourguignonne.
Ce n'était pas tant Niall qui était la raison de sa présence ici. Non, il y avait une autre personne, plus proche de Della, plus importante pour elle, parce que de sa Famille.
Della, la Famille...une longue histoire d'amour...On était de sa Famille pour peu qu'on ait un lien avec elle ou avec son époux ou avec ses cousins ou avec ses parents adoptifs parce que pour Della, la Famille, c'est sacré et on n'y touche pas !!!

Le troubadour, arrivé quelques jours plus tôt à Seignelay, avait rapporté en musique la terrible journée. Un couplet énumérait les morts et les blessés, les disparus aussi. Un nom retint l'attention de Della : Margot Euphor, Mie de Montréal.
Della avait aussitôt lâché l'os qu'elle s'échinait à dégarnir de sa chair et avait fait répété au moins dix fois le fameux couplet, au troubadour ! A force de pièces et de promesses de gîte et couvert, l'animal avait finit par cracher le morceau : Margot et Niall étaient blessés, tous deux étaient rentrés à Montréal. Pour plus de détails : se rendre sur place.

Dans l'heure, la Duchesse avait quitté Seignelay, embarquant avec elle tout un attirail médical, des potions, des plantes, des linges, des instruments bizarroïdes pour les non-initiés, sans oublier une bourse bien remplie et une malle présentant les mêmes caractéristiques. C'est que faire le chemin tous les jours ne serait pas possible, il faudrait donc séjourner un peu/beaucoup/trop à Montréal.

Passons sur le nombre de personnes qui allaient ainsi débarquer chez Niall...tout le monde sait qu'une duchesse ne voyage pas sans sa suite.

Elijah, demandez au garde de ne point perdre de temps, je vous prie, ma cousine est souffrante, il me faut la voir au plus vite !
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Niall
[ Toujours à Montréal ]

Résumé des épisodes précédents.

Niall avait réussi tant bien que mal à ramener Margot à Montréal. Il s'était affalé comme un pierre devant la herse et s'était retrouvé dans son lit, pansé et a peu près réparé. Margot gisait près de lui... dans le coma.

Niall était toujours dans un piteux état et il n'était pas capable de faire grand chose d'ailleurs. Il avait fait deux choses vraiment censées depuis qu'il était à nouveau conscient. La première et la plus importante avait été d'appeler un régiment de médecins à la rescousse, la deuxième avait été de condamner Montréal en mode "None Shall Pass", malheur a celui qui avait mis des chausses alors que pour rentrer il fallait des poulaines ! Niall était devenu un brin paranoïaque après la première tentative de brigandage entre Semur et Dijon, le fait de s'être fait savater par une horde de brigands n'avait pas arrangé les choses.
Sa garde ducale composée en majorité d'Ecossais et d'Irlandais qui faisaient à peine l'effort de parler une moitié français, une moitié gaélique avaient sécurisée le château, des miliciens avaient pris le relais dans la ville et des mercenaires rémunérés à bon prix battaient maintenant la campagne à la recherche de toute personne louche.
Des affiches avaient été disposées un peu partout dans les rues proposant une récompense pour la dénonciation de tout brigand reconnu. Sa garde ducale était prête à mener les "interrogatoires" si besoin était.

Niall lui n'était plus que l'ombre de lui même. Il ne faisait qu'une chose tout au long de la journée :veiller Margot. A peine prenait il le temps de manger , et encore il oubliait une fois sur deux de le faire. Il était blafard, les cernes de la taille de malles , les yeux rougis par les pleurs et la fatigue. Il ne dormait quasiment plus. Gépéhesse qui avait miraculeusement retrouvé le chemin de Montréal était continuellement perchée sur son épaule quand elle ne se collait pas à Miss quand il s'en approchait pour voir comment elle allait. L'herminette restait en continuelle alerte.

Les larbins n'osaient plus approcher de lui car il déversait sa mauvaise humeur sur eux et ceux qui prenaient avaient été les médecins successifs qui n'avaient pas réussis a sortir Margot de son coma. Il les viraient à la vitesse de l'éclair dès qu'il voyait qu'ils s'empêtraient ou qu'ils avaient l'air de ne pas savoir ce qu'ils faisaient. Le dernier en date avait d'ailleurs été viré proprement de la chambre ducale à l'instant avec des menaces de mort et de gibet pour n'avoir pas fait mieux que les précédents. La seule pour qui il fondait littéralement était Margot et il ne pouvait se consoler de la voir dans cet état. Au moins les abrutis qui avaient essayé de lui rendre vie n'avaient pas empiré son état à défaut de la guérir. Mais il désespérait de la voir encore inerte , plus blafarde que teint d'albâtre, dépérir à petit feu ... Lui même n'était pas vraiment en meilleur état puisqu'il se laissait également dépérir a mesure que le temps passait ne s'occupant que de rester avec elle, lui parler , essayer de la faire revenir de toutes ses forces.

C'est donc dans ces conditions que la Duchesse de Chartres se présenta devant Montréal. Les gardes étaient en train de virer a coup de bottes le dernier des médecins quand il aperçurent le carrosse de Della, le dit médecin atterrissant la tête la première dans la boue non loin de là.Et c'est dans leur mélange de langage qu'ils discutèrent entre eux en se demandant s'il ils devaient vraiment déranger le Duc. Ils se décidèrent pour aller le prévenir séance tenante.

Le garde se présenta devant Niall et lui annonça donc la venue de Della. A cette annonce Niall se releva péniblement et s'appuya sur sa toute nouvelle cane, en fait un espèce de petit tronc grossièrement poli. Il avait encore beaucoup de mal à marcher sans elle.


La Duchesse d'où vous dites??!! Chartres ???!! C'est une plaisanterie j'espère?

En voyant la tête de Niall le garde eut un mouvement de recul et maintiens son annonce avec le regard baissé, ajoutant même qu'elle était venue avec toute sa suite avec, il semblerait, l'intention de s'installer pour quelques temps.

Le ducal Lion fit mine de réfléchir quelques instants. Que pouvait bien vouloir la Duchesse de Chartres. A part se gausser de lui il ne voyait pas trop. Même si sa position vis à vis d'elle avait quelque peu changée ils n'en étaient pas pour autant des amis. Surement qu'elle faisait halte pour se rendre vers Dijon et qu'elle n'eut pas le choix de s'arrêter à Montréal. La curiosité pris tout de même le pas sur le reste.

Montréal repris la parole d'un ton monocorde et fatigué.


Faites préparer la salle de réception avec une petite collation , pas trop peu pour paraître radin mais pas trop pour ne pas lui donner l'impression qu'elle peut s'installer ici. Je l'y attendrais pour voir ce qu'elle veut.
Et allez donc me trouver enfin un médecin digne de ce nom. Et en quatrième vitesse!!


Niall renâclait fortement à devoir abandonner la veille de Margot ne serait ce que quelques minutes mais plus vite il serait allé voir ce que voulait Della plus vite il pourrait retourner auprès d'elle.
Gépéhesse toujours perchée sur son épaule il se dirigea vers la salle de réception donnant moultes consignes à la bonne qui était chargée de s'occuper de la belle brune les rares fois ou Niall ne le faisait pas lui même.
Il envoya également un garde en direction des portes afin de faire rentrer la Duchesse.

Il était arrivé quand à lui à la salle, il s'installa dans un lourd fauteuil , la station debout lui étant encore pénible. La mine affreuse et les épaules rentrées.

Le garde retourna vers les portes en quatrième vitesse pour aller informer Della que Niall l'attendait. Il ouvrit la herse et laissa passer l'équipage, conduisant la Duchesse vers la salle de réception.

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Isandre.watelse
Encore un départ en mode "vous avez 10 minutes pour faire charger les malles". Heureusement, elle commençait à avoir un sacré entrainement dans ce domaine. Les dites malles n'étaient jamais totalement vides. Seul le stricte nécessaire en sortait, pour y rentrer dès que possible.
Aussi charger la voiture ne prit guère plus de temps que les 10 minutes imparties avant qu'Isandre ne se retrouve dans le carrosse cahotant sur les mauvaises routes poussiéreuses de Bourgogne.

Elle était pourtant bien à Seignelay où les remous de la guerre semblaient si lointains, mais le calme ne pouvait pas durer. Ca aurait été mal connaitre sa duchesse de patronne.

Heureusement, le trajet ne fut guère long. Après quelques heures pénibles dans les premières chaleurs du printemps, la voiture s'arrêta devant un château encore inconnu. Montréal fut le nom donné. Visiblement, c'était leur étape du jour puisqu'elles durent attendre de se faire annoncer.

Les mercenaires du comité d'accueil n'étaient point engageants et l'ambiance était curieuse. La jeune demoiselle de compagnie n'entendait goutte au sabir curieux employé par les sbires du château.

Méfiante, elle serrait contre elle la trousse de première urgence dont Dame Della l'avait chargée, suivant cette dernière d'un pas incertain jusqu'à une salle où elles semblaient attendues.

Indécise, elle fit une révérence de circonstances et se recula derrière sa maîtresse, attendant la suite des événements.

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Della
Après une attente qui lui parut extrêmement longue, enfin, l'on vint la chercher pour la conduire à l'intérieur du château, direction la salle de réception, lui dit le garde.

Tout en marchant, Della observait le lieu, le jugeant trop peu chaleureux, il manquait ici la touche d'une femme qui rendrait au château le faste que tout château ducal se devait d'avoir.

On ouvrit la porte de la fameuse salle devant Della, Isandre sur ses talons, ombre amicale et fidèle, suivante précieuse se doublant d'une amie. Della avança, le pas assuré au devant de Niall à qui elle s'adressa sur un ton neutre.


Bonjour votre Grâce. Merci de me recevoir.

Son regard se posa sur Niall et sans gêne aucune, elle l'observa comme plus tôt, elle observait les murs nus du couloir qui gagneraient à être recouverts de tapisseries.

Vous n'avez pas bonne mine.
Façon de dire : t'as vraiment une sale tête, Niall.

J'ai appris que vous aviez été blessé. A ce que je vois...D'un mouvement de tête, elle indiqua la canne...c'est sérieux. Etes-vous soigné au moins ?

Je ne vous cacherais pas que ce n'est pas tant de vous que je me soucie mais bien de Margot. Je la sais ici, je désire la voir et si je le peux, lui apporter quelques soins.


Un sourcil se leva tandis qu'elle reportait à nouveau son attention sur la canne de Niall...Et je peux vous en apporter aussi, si vous le désirez.

Un homme s'appuyant sur une canne, elle en avait un à la maison, elle savait combien cela pouvait affecter le moral d'un homme de se sentir ainsi vulnérable et...diminué. Bien qu'elle ignorait encore comment Niall avait été blessé, elle ne doutait pas un instant que les quelques remèdes qui aidaient Kéridil lorsqu'il souffrait trop, pourraient aussi venir en aide à Montréal.

Menez-moi à Margot, je vous prie.
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Niall
Les portes s'ouvrirent, le soudard irlandais avait ramené les oiseaux de mauvaises augures jusqu'à la salle de réception.
Niall ne s'était pas levé et n'avait pu prendre la parole que Della s'évertua à monopoliser la parole dans un monologue qui ne lui plaisait pas des masses.

Le Duc ne dit mot et se leva lentement s'évertuant a faire passer son léger handicap certainement passager pour moins grave qu'il n'en avait l'air. Gépéhesse toujours perchée sur ses épaules, de nouveau aux aguets plus que de raison au vu de la présence de deux femmes à proximité de Niall.
Le lion s'approcha précautionneusement de Della et d'Isandre à sa suite, mais ce fut bien trop près au gout de la petite herminette et celle ci en couina fortement, ce qui suffit à Niall pour sursauter légèrement et sa jambe en trembla, il recula d'un pas.

Il repris son souffle et pris la parole d'un ton neutre et fatigué, monocorde a en faire vomir. Il espérait en finir au plus vite afin de retourner au chevet de Margot.


Votre Grâce ...

Il fit un signe de tête en direction des deux intruses, puis un signe de main en direction du garde afin qu'ils les laissent en paix.

Nous avons été blessés oui. Si on peut appeler ça une blessure. Les combats pour tenir Dijon furent un vrai massacre pour tout dire. Et je ne me souviens pas y avoir vu flotter les étendards de Seignelay, ni de Chartres.

Ce n'était même pas un reproche, le ton était toujours aussi plat et monocorde, c'était un constat.

Vous ne vous souciez pas de moi. Cela je le sais depuis bien longtemps. Vous comprendrez donc ma méfiance et ma surprise en apprenant que vous étiez devant les portes. La curiosité a été la plus forte, cela me perdra certainement la curiosité.
Ma blessure fut grave je le concède , mais les médecin m'ont prédit un retour à la normale d'ici peu. Il semblerait que le fer qui m'ai atteint les boyaux s'est étendu pour raidir quelque peu ma jambe mais ça ne sera que passager. Du moins me l'a t'on dit.


C'était bien pour une de ces raisons qu'il ne souhaitait voir personne et que Montréal avait été cloisonné. Niall ne voulait pas qu'on le voit ainsi. Mais par dessus tout il souhaitait la tranquillité et faire tout ce qui était en son pouvoir pour sortir Margot des affres du coma.

Mais comment avez vous donc su que Margot se trouvait ici? Vous souhaitez l'aider? Pourquoi?

Autant de questions qui taraudaient le jeune Duc qui en avait oublié que Margot était une Euphor au même titre que Della. Il en était rendu a se méfier de tout et de tout le monde quand il s'agit de protéger la belle brune. Mais plus que tout la vraie question qui se posait était de savoir si elle savait quelque chose pour eux deux. Ils n'en faisait plus mystère depuis quelques temps mais Della n'était pas réapparue à Dijon depuis un certain temps. De plus elle avait refusé promptement d'être sa suzeraine par alliance quand il a été question de son mariage avec Maud. Il aurait du se couper une jambe ce jour là, mais ce qui était fait était fait, et l'heure n'était pas aux vieilles rancœurs. Niall lui était passé au dessus de tout ça du jour ou il était tombé amoureux de Margot. Etait ce le cas de Della, il ne savait pas, bien que leurs derniers échanges furent tout à fait cordiaux.

De plus aux dernières nouvelles vous n'êtes pas médecin que je sache. En quoi pourrez vous faire mieux que la multitude d'incapables qui se sont succédé à son chevet et qui n'ont rien fait qui améliore son état?
Chaque seconde que je perds ici est une seconde ou je ne suis pas avec elle pour l'aider du mieux que je peux.


Le ton du Duc sans pour autant s'élever se fit plus incisif, s'alluma un peu dès qu'il parlait de Margot comme ses yeux s'éteignirent presque à l'annonce du fait qu'elle était dans le coma. Il n'en avait jamais parlé à haute voix et rien que le fait de le dire lui donna un haut le cœur.
Lentement ,il s'approcha de nouveau un peu plus de Della, l'herminette ne fit rien pour l'en empêcher cette fois, ayant compris que Margot ne risquait rien avec ces deux ci. Sa dernière question il l'appuya un peu plus sondant le regard de Della de ses yeux bleus acier devenus bien ternes et fatigués.


Etes vous médecin , Votre Grâce?
_________________
Miss.
Le sommeil n'avait jamais été aussi long, aussi lourd. D'une profondeur qui en donnerait le vertige à quiconque imaginerait la chute.
L'esprit de Miss flottait, très loin, très haut, éloigné de toute conscience.
La douleur n'existait plus, déjà une bonne chose en vue de l'état de la plaie du bas de son dos.
Pourtant, elle ne cessait de ressentir le petit être présent dans son ventre qui ne faisait que la malmener de l'intérieur. L'enfant était agité, surement dans un aussi mauvais état que la mère. Sauf que ce dernier était bien plus réactif et semblait vouloir appeler au secours.

L'endormie était bien loin d'imaginer que sa cousine Della avait fait chemin jusqu'à venir la voir à Montréal. Elle aurait parié sur la visite d'autres personnes, telle qu'Angélyque, son amie de toujours et future suzeraine. Ou l'une ou l'autre de ses nombreuses fréquentations. Il n'en était cependant rien. Et c'était bel et bien sa cousine Della, qu'elle connaissait pourtant si peu qui était là pour elle à ce jour.
Elle aurait aimé la recevoir comme il se doit. Non pas dans un coma profond et loin d'avoir soigné son apparence.

La famille. Chose à laquelle Miss était plus que tout attachée. Respectant et chérissant au plus profond d'elle son cousin Actarius retrouvé il y de ça quelques temps. Une missive de ce dernier traînait d'ailleurs sur sa table de chevet depuis plusieurs jours, lui annonçant son prochain mariage. Pour sûr que Miss serait on ne peut plus surprise en apprenant l'identité de la future mariée, qui sera donc, sa cousine.

En attendant, la brune dormait. Si l'on peut appeler cela dormir. Ignorant encore la souffrance quelle infligeait malgré elle à Niall. Pour sûr qu'elle se ferait pardonner une fois réveillée … Si de son coma elle arrivera à se sortir. Tout serait différent.
Ce drame lui fera réaliser de bien nombreuses choses. L'importance de la famille qu'elle considérait déjà beaucoup. Ses yeux s'ouvriraient sur les opportunistes qui l'ont toujours entouré, n'ayant d'attachement que pour leur propre personne et leur propre intérêt.

La chute avait été longue, et même si elle se donnait les moyens de remonter de ce gouffre, cela n'allait pas se faire aussi facilement … Certaines personnes devraient se réjouir. Car quand le phénix renaitra de ses cendres, beaucoup auront du mauvais sang à se faire.

_________________
Della
Non.

Le mot sembla résonner contre les murs avant qu'un court silence tombe.

Je n'ai pas achevé le cursus des cours, je n'ai donc pas le titre de médecin.

Della soutenait le regard du duc de Montréal, sans animosité aucune, juste d'égal à égal, lorgnant par moment sur la bestiole accrochée à l'épaule du duc.
Elle continua d'une voix claire et posée, répondant aux interrogations légitimes de Niall.


Chartres n'avait rien à faire à Dijon, Chartres appartient au Domaine Royal où le ban était levé. Quant à Seignelay...comment dire...Seignelay a préféré nourrir les soldats plutôt que de prendre l'épée. Elle sourit, d'un sourire désabusé...Seignelay est devenue prudente et préfère attendre avant de mouiller sa chemise, de voir de quel côté va souffler le vent après l'affrontement. Ces derniers temps ont su nous montrer que certaines personnes pour qui nous aurions donné notre vie sans l'ombre d'une hésitation n'hésitaient pas quand il fallait sauver leur peau, à vous tenir la tête sous l'eau. Alors, Seignelay reste dans ses murs, un peu lâchement certes, mais peut-on lui en vouloir ?

Della se tut, laissant à ses mots, le temps de faire leur chemin...Puis, elle reprit : Cependant, savoir que des Bourguignons furent blessés et tués...cela reste une véritable souffrance... Ses yeux s'étaient assombris alors qu'elle évoquait la douloureuse réalité des combats mais elle releva le regard et sans laisser de temps mort cette fois, elle enchaîna : Un ménestrel nous a conté la chute de Dijon et il vous a nommés, vous et Margot comme étant tombés sous les lames de Fatum. Margot est de la famille de mon époux, ceci explique ma présence chez vous. J'ai un devoir envers elle, celui du sang...par alliance.

Enfin, elle bougea, jeta un regard vers Isandre, histoire de s'assurer qu'elle était toujours là et fit quelques pas dans la salle pour mettre un espace suffisamment grand entre elle et Niall.
Elle se rendait bien compte que sa présence était surprenante, elle se doutait que Niall ne l'accueillerait pas à bras ouverts mais cela ne l'effrayait pas, pas plus que cela ne la contrariait. Pouvait-elle en vouloir à cet homme de se méfier d'elle alors qu'elle avait soumis son mariage avec Maud à une condition difficile et sans appel ?


J'ai apporté quelques potions et remèdes. Je ne peux rien promettre, je ne suis pas meilleure médecin que ceux qui se sont succédé ici, je souhaite tout au plus tenter de soigner ma cousine. Et pour cela, j'ai besoin de votre permission, c'est pourquoi je vous la demande.
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Niall
Les mots étaient lâchés. Non. Non elle n'était pas encore médecin. A ce simple mot Niall ne put contenir une moue de dépit. Le reste au final n'avait que peu d'importance. Pourquoi Seignelay n'était pas venu grossir les rangs de la défense de Dijon, et peut être la longue liste de blessés ou de morts, n'était qu'un détail sans importance.
De même que pourquoi elle et lui ne s'appréciaient pas outre mesure, les conditions du mariage. Si il avait pu, il serait alors revenu sur sa décision de se marier avec Maud , mais c'était impossible. La seule chose qui restait à faire était de tout faire pour que le mariage ne soit plus.

Niall soupira de lassitude. Effectivement Margot et Della étaient cousines par alliance, il ne savait pas outre mesure les liens familiaux que pouvait éprouver la Duchesse. Il était tout à fait possible qu'elle dise vrai. Après tout il ne la connaissait pas tant que ça en dehors de la politique. Et tout le monde savait que la politique n'avait pas vraiment comme pouvoir de révéler la vraie nature des gens, bien au contraire.

Peut être qu'après tout, les liens familiaux qui unissaient Margot et Della seraient de meilleures motivations pour la guérir que les simples revenus qu'il avait proposé aux autres médecins pour qu'il la sorte de ce mauvais pas. Peut être devrait il mettre sa fierté et ses réticences de côté pour Margot , et pour l'amour qu'il a pour elle. Le Lion n'avait pas décroché un seul mot pendant que Della répondait. Il l'avait laissée finir. Il avait soutenu son regard tout du long. Il avait beau avoir les épaules voutées ,être fatigué, être désespéré de savoir Margot entre la vie et la mort, il n'en restait pas moins lui même et essayer de sauver les apparences en restant digne.

Aussitôt que la blonde eut fini de parler il la regarda tour à tour elle et Isandre, fixa quelques instants le nécessaire qu'elle avait ramené avec elle et se plongea dans une intense reflexion , enfin plutôt dans la réflexion qu'il pouvait avoir dans son état. Il ne pensait qu'a Margot et à elle seule, tout le reste n'était que secondaire et ne revêtait aucune importance pour lui. Il se rassit , incapable de rester debout plus longtemps et son visage se posa sur la cane pendant qu'il réfléchissait. Gépéhesse le mima, se ramassant sur elle même et prenant un air des plus sérieux.
Le Duc resta ainsi quelques minutes, la petite herminette également, toujours juchée sur son épaule.
Puis il se releva lentement, se dirigea doucement vers la porte et parla avec le garde de faction à la porte qui s'empressa de partir dans la foulée.

Une fois ceci fait il retourna en traînant la patte vers Della, il la regarda intensément, soupira à nouveau, puis ses lèvres bougèrent.


Des appartements vont vous êtes préparés. Vous aurez également le certain déplaisir de me tenir compagnie pendant les repas, si tant est que je pense à me sustenter. Vous pouvez faire installer votre suite ils seront tous reçus comme il se doit.

J'espère sincèrement que vous ne serez pas le bourreau de Margot. Je l'espère de tout cœur. Je serais présent près d'elle nuit et jour .


Et ce fut tout. Il n'avait pas directement dit oui mais ses paroles en disaient plus longs quand on savait lire entre les lignes, ce que Della savait parfaitement faire il n'en doutait pas.
Sous entendu il lui donnait la permission de la soigner, mais il serait là à chaque instant et veillerait à tout, et malheur à elle si il arrivait quelque chose à l'amour de sa vie. Il ne l'avait pas clairement dit , mais si jamais l'état de son Impératrice venait seulement à empirer d'une infime part, il serait toujours derrière Della, et pas pour en faire les éloges. Elle pouvait en être sûre.

En attendant il avait décidé de lui faire confiance. Ça ne pourrait de toute façon pas être pire. Il l'espérait. Qui sait elle pourrait peut être le surprendre.
Niall se fendit d'un sourire de circonstance, le premier qu'il esquissait depuis qu'il s'était réveillé sur une pile de cadavres en ce jour funeste. C'était le destin qui avait du avoir de l'ironie. La personne qui comptait le plus dans sa vie était entre les mains de celle qui avait essayé de le détruire il fut un temps. Le destin avait parfois un humour cruel.

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Della
Merci.

Ce fut tout aussi.
Enfin, pour un moment.
D'un signe de tête, Della avait acquiescé aux paroles de Niall, satisfaite de la décision que celui-ci venait de prendre.

Isandre, ma chère, veillez à notre installation, s'il vous plait et faites savoir à Seignelay que nous rentrerons d'ici quelques jours.
La demande faite à Isandre, Della savait pertinemment que tout serait parfaitement réalisé, elle pouvait absolument se reposer sur sa damoiselle de compagnie pour toutes ces choses.

Il me faudra savoir ce que les médicastres ont déjà tenté. Ont-ils décelé un déséquilibre au niveau des humeurs ? Ont-ils pratiqué une saignée ? A-t-elle reçu des remèdes ? Il faut aussi que vous disiez exactement ce qu'elle a subi et comment son état évolue depuis qu'elle a été blessée ? La faites-vous boire, lui donnez-vous à manger ? Comment réagit-elle si vous la touchez ? Niall, tous ces renseignements m'aideront à y voir plus clair.

Della avait parlé avec grand calme même si son impatience à connaître les réponses à ses questions étaient grandes. Plus tôt elle aurait une idée du mal qui rongeait sa cousine, plus tôt pourrait-elle tenter de la soigner. Elle avait fait encore un pas vers le duc et dans un geste qui se voulait rassurant, elle posa la main sur son bras, le fixant de son regard bleuté, intensément.

Enfin, il faut vraiment que vous me conduisiez à elle.

Elle sourit à Niall, l'angoisse se lisait sur son visage, liée à la blessure de Margot ou à la présence de la Renarde sous son toit ? Peu importait, Della ne lui en voulait plus, il n'y avait plus elle contre lui mais elle chez lui, pour Margot.

Alors qu'elle l'entraînait vers la porte, lentement vu la difficulté avec laquelle il se déplaçait, elle ajouta encore :


Niall...je ne suis pas ici pour semer le trouble et encore moins faire du mal à Margot. Je vous donne ma parole que même si nous devons prendre nos repas ensemble, il n'y aura pas de...disputes.

Allez...menez-moi à elle, s'il vous plait.

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Niall
Des questions ... Plein de questions... Ça voulait dire quoi toutes ces questions?
Tout à coup Niall suffoqua et il commença a se sentir mal. Surement une crise d'angoisse ou de panique... ou les deux. La moitié des réponses il les connaissait mais il n'était pas médecin. Et si il disait une bêtise et que ça avait des conséquences?

Il essaya de se calmer. Il respira profondément pendant quelques instants, bruyamment, se dandinant sur sa canne. Gépéhesse suivait le mouvement sur son épaule et repris son air sérieux au moment ou Niall prenait sa dernière respiration.
Le Duc regarda à nouveau Della et tenta une réponse censée. Ce qui n'était pas gagné dans l'état d'angoisse et de panique où il était. De même qu'il était complètement perdu sans Margot, il s'en rendait compte de minutes en minutes, d'heures en heures, de jours en jours.


Euhh ... Euh....

Et c'est tout ce que Niall réussi à dire pendant 2 ou 3 minutes. Le regard perdu maintenant. Si on observait bien on pouvait voir des débuts de larmes pointer mais il s'évertuer à les cacher pour garder la face.

Brusquement il se reprit.


Bien ... Euhh ... Alors ... Je vais tenter de vous répondre du mieux que je peux.

Premièrement elle a été blessée profondément dans le dos il semblerait que ce soit un méchant coup d'épée. Et puis à la tête aussi mais personne ne sait d'où ça a pu venir.

Euhhh .. Euhhh.. Ah oui !! Oui ils ont fait une saignée aussi mais ça n'a eu aucun résultat.
Nous n'arrivons pas à la faire manger ou boire ... J'ai bien essayé mais rien n'y fait ... C'est horrible !!

Et ....


La voix de Niall tremblait de plus en plus au fur et à mesure de ses paroles. Il essayait de se contenir mais visiblement c'était trop pour lui et il n'y arrivait plus que partiellement.

Elle ne réagit pas du tout ... Quand je la touche .. Rien ...
Au début ces satanés médécins ont bien essayé de la pincer ou quoi ... Elle avait des réactions sur son visage ... Mais maintenant ... Plus rien...


Son ton était vraiment chevrotant maintenant et une larme rebelle coula sur sa joue alors qu'il prononçait les derniers mots.
Gépéhesse avait pris un petit air triste et faisait des petits couinements désespérés en concordance avec le ton de voix de Niall.
On aurait pu croire que l'herminette et Niall étaient en symbiose dès qu'il s'agissait de Margot.

La vile Duchesse en avait profité pour le tirer petit à petit vers la porte en profitant de sa faiblesse passagère. Niall se redressa péniblement son dos voûté et se reprit devant la porte. Il se passa une main sur le visage pour retirer la larme en faisant croire que c'était autre chose.


Hem ... Une poussière dans l'oeil...
Vous avez raison je devrais vous mener à elle. Quand aux repas , nous verrons si je suis d'humeur à me nourrir.


Avant d'ouvrir la porte pour aller vers la chambre ducale Niall darda son regard bleu pénétrant dans celui de Della.

J'espère que vous comprenez bien que je n'arriverais pas à vivre sans elle. Je compte sur vous pour que ça n'arrive pas....

Il en avait certainement trop dit à quelqu'un qui ne lui avait jamais voulu de bien jusqu'à maintenant. Mais il était seul entouré de gardes depuis trop d'heures pour que ça fasse une espèce de différence maintenant. Il avait décidé de lui accorder sa confiance pour le moment autant aller jusqu'au bout. Qui sait si ça ne la motiverais pas plus. La paranoïa s'était envolée pendant quelques minutes. Elle reviendrait surement plus tard.
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Miss.
Anne veillait sur Margot. C'était une jeune femme charmante, désignée par Niall d'être la première dame de compagnie de Miss, malgré les objections de la brune qui ne se pensait pas digne d'être si bien accueillit, le Duc avait insisté lourdement pour qu'elle soit traitée comme une Duchesse, voire mieux.
La damoiselle avait le livre des vertus entre les mains, jetant quelques coups d'oeil à Miss régulièrement. Elle ne bougeait pourtant pas d'un poil depuis des jours, mais comme Niall lui avait dit de ne pas la quitter des yeux … La jeune femme prenait son rôle très au sérieux, sachant pertinemment qu'à la moindre faute elle prendrait surement très cher, Margot n'étant pas en mesure de prendre sa défense ….

Le coma semblait moins lourd. Toujours inconsciente la brune se mit à faire plusieurs sursauts, avant d'ouvrir les yeux brusquement.
Oui, ses yeux s'ouvrirent enfin.
Une douleur à la tête la fit grimacer fortement alors qu'elle ne voyait pas encore vraiment net …
La voix était faible, douce.


- Où suis-je...

La chambre ducale se dessina alors plus précisément et elle réalisa qu'elle était à Montréal. Le fait d'être ici la rassura.
Anne avait lâché le livre aux mots de Miss pour courir au bord du lit.


- Madame, le Très Haut a entendu nos prières vous êtes enfin de retour parmi nous ! Anne souriait, sincèrement.

Miss était adorée à Montréal pour sa gentillesse et malgré les vilaines rumeurs qui courraient à son sujet comme étant la maitresse du Duc, elle était respectée.


- Je vais faire appeler le Duc, ne bougez pas ! Il va être tellement heureux de vous voir éveillée.

La Bourguignonne écoutait à peine la servante, cherchant à remettre les pièces du puzzle dans l'ordre. Elle ignorait encore pourquoi elle était ici et ce qu'il s'était passé les jours suivants … Elle avait perdu la notion du temps depuis son coma. Une main se posa machinalement sur son ventre pour se rassurer que l'enfant qu'elle portait était bien resté en place.

- Depuis combien de temps suis-je endormie Anne ?

Alors que la petite blonde revenait dans la chambre, satisfaite d'avoir fait passer le mot à un garde pour prévenir le maitre des lieux du réveil de Miss, elle s'exclama :

- Des jours …. De très longs jours Madame …

Margot resta pantoise. Jamais elle n'aurait imaginé être inconsciente aussi longtemps.
Tout lui revint alors. La prise du château, les Fatums …


- Seigneur !! Le château ! Ces chiens de Fatums ! Anne faite seller les chevaux il faut aller reprendre le château au plus vite !

- Mais Madame ….

Aucun autres mots n'avaient pu sortir de sa bouche alors que Miss, dans un moment de folie s'était levé. Ayant omis sa blessure dans le dos … Tous les points de sutures avaient sautés lui arrachant alors un cri de douleur.

- Par tous les Saints Madame restez tranquille je vous en supplie ! Votre Grâce !!!

Anne s'était précipitée vers Margot pour l'aide à se rallonger, mais l'état de faiblesse dans lequel était la brune ne lui laissa pas le temps de retourner vers le lit. La douleur de son dos l'avait rappelé à l'ordre et elle s'effondra dans les bras d'Anne avant de tomber au sol.
A moitié consciente, elle n'avait plus la force de dire le moindre mot, ayant l'impression de mourir encore une fois … Sa longue chemise blanche devenait en l'espace de quelques secondes écarlate …. Le sang ne cessait de couler, tout comme les larmes de la servante paniquée.


- Au secours ! Votre Grâce !!!!!

La jeune blonde essayait en vain de remettre Margot dans son lit avant l'arrivée de Niall et de Della dont elle ignorait encore la présence ….
Elle était également bien loin de s'imaginer que le château avait déjà été reprit et que des festivités avaient eu lieu pour remonter la trésorerie. Ils étaient tous en train de s'amuser, de rire … Pendant qu'elle était mourante.


- Madame restez avec moi par pitié, gardez vos yeux ouverts, tout va s'arranger.

A moitié à genoux, dans les bras d'Anne, Margot luttait pour rester consciente. Que les minutes étaient longues avant l'arrivée de son aimé et de sa cousine …
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Della
La mine dépitée de Niall ainsi que son émotion difficilement cachée n'étaient pas passées inaperçues cependant, Della préféra ne pas s'y attarder. Elle se sentait toujours très mal devant l’expression des sentiments, elle-même s'interdisant d'en faire paraître la plus petite à de rares exceptions près. Si elle avait pris le temps de s'interroger sur ce qui la rendait mal à l'aise cette fois, la réponse qui serait apparue l'aurait très certainement chamboulée : "Est-ce que Kéridil serait aussi malheureux s'il lui arrivait quelque chose de grave ?". La réponse...elle préférerait sans doute ne pas en donner...

Il faut absolument qu'elle absorbe un peu de nourriture, Niall ! Vous demanderez à vos gens de préparer un bouillon avec de la viande grasse et juteuse, vous me le ferez apporter dès qu'il sera prêt. S'il le faut, elle le prendra goutte à goutte mais elle en prendra, sa survie en dépend.

Ils avançaient enfin, très très doucement, Della aurait bien traîner Niall pour gagner quelques secondes...J'ai apporté des huiles de différentes plantes, je tenterai de masser Margot, pour la réveiller...Elle lorgna sur Niall, du coin de l'oeil...Vous pourrez assister, si vous voulez et je vous apprendrai comment faire, à nous deux...Elle n'eut pas le temps de continuer sa phrase, un gamin arriva qui annonça que la dame était réveillée, qu'il fallait vite venir, que Anne criait : "Vite, vite !".

Alors, Della abandonna Niall à sa claudication et lâchant son bras, elle se précipita à la suite du gosse pour entrer précipitamment dans la chambre où elle tomba sur le tableau douloureux de sa cousine souffrante effondrée dans les bras d'une femme qui tentait tant bien que mal de la tenir éveillée.

Vite, Della soulagea Anne en soulevant le plus délicatement possible le faible corps et à elles deux, elle parvinrent au moins à réinstaller Margot sur le lit.
Ce n'est qu'alors que Della constata l'état critique de la jeune femme...Du sang, beaucoup de sang, trop de sang, un visage émacié, un regard vitreux lorsque les yeux restaient ouverts et...ce ventre rebondi !
Della avait-elle connaissance avant cela de la grossesse de Margot ? Elle n'aurait pu répondre sur le moment. La vision du ventre la renvoya à la vision de la maîtresse de son époux, ventre rond également et le sol trembla...Elle tomba elle aussi à genoux, prenant appui sur le lit pour ne pas perdre pied totalement, le temps que son trouble passe, à coup sûr, on mettrait cette faiblesse soudaine sur l'effort qu'elle venait de fournir pour relever sa cousine.
Alors, à nouveau consciente de la gravité de la situation, elle chassa l'image de la rousse haïe de son esprit pour se concentrer uniquement sur l'Euphor.
Les ordres fusèrent, sans appel.


Faites venir Isandre, ma suivante, tout de suite !
Chauffez de l'eau et apportez des linges propres, ravivez le feu, j'aurai besoin d'aiguilles et de fil, de l'eau de vie aussi...Dépêchez-vous bon sang !


Isandre arriva, chargée de la trousse que Della retourna en tous sens pour en extraire une fiole. Quelques gouttes du liquide contenu furent versées sur les lèvres de Margot, un macérât d'écorce de saule qui apaiserait la douleur, au moins un peu...

Margot...Margot, m'entendez-vous, Margot ? Me reconnaissez-vous ? Margot, restez éveillée...On va vous soigner...

Ca, c'était vite dit !
Della jeta un regard derrière elle. Niall était-il arrivé ? Comment vivait-il cette vision de la pauvre Margot ? C'est qu'il ne faudrait pas qu'il s'effondre lui aussi...d' autres questions frappaient sans relâche l'esprit de la Duchesse : "Qui était le père de cet enfant ? Margot était mariée certes mais...pourquoi était-elle ici et que son époux n'y était pas ? L'enfant à venir était-il aussi un bâtard ?".

Autour du lit, on s'affairait, on apportait ce qui avait été demandé et Isandre présenta à Della une éponge...Della acquiesça et sachant que Niall poserait la question de savoir de quoi il s'agissait, elle expliqua, le plus calmement possible :
Une éponge soporifique(*), elle va endormir Margot pour que je puisse soigner son dos.

Puis, elle caressa le front de Margot en lui parlant : Tu vas te rendormir, ma belle et quand tu te réveilleras, tu iras mieux.

L'éponge fut appliquée sur le visage de la jeune femme qui sombra dans l'inconscience.

Avec moult précautions, on dévêtit le corps blessé, on nettoya la plaie du dos et l'apprentie médecin referma ce qui devait l'être. Un onguent fut appliqué qui devait empêcher l'infection et aider la cicatrisation.
Margot fut réinstallée et on attendit...

Della resta assise auprès du lit, guettant la moindre anomalie, le moindre gémissement, priant pour que Margot se réveille. Elle craignait pour la vie de sa cousine, rien n'était gagné, seule la volonté de vivre de Margot l'arracherait du sommeil.


Ce bouillon est-il enfin prêt ?


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(*)[...]Ainsi fut d’usage très répandu, dès le pré moyen age, l’éponge soporifique. Son application sur la bouche et le nez du patient entraînait un rapide état d’ébriété profonde permettant le geste salvateur mais douloureux sans ce préambule.
Ces mélanges de drogues tels l’association d’opium, de mandragore et de jusquiame, étaient conseillés par Dioscoride (40 – 90). Galien (131-201) soulignait le bien-fait des suppositoires à l’opium, malaxés à la laine de mouton pour leur mise en forme.[...]
In :
La Maîtrise de la douleur.

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Niall
Et c'était inévitable ... Les médecins,ou même les apprentis médecins dans ce cas là sortaient toujours leur science pour essayer d'embrouiller les esprits des néophytes comme Niall.
A vrai dire il ne voulait pas vraiment entendre les détails dès qu'il s'agissait de "charcuter" Margot. Il ne pourrait pas le supporter. Il avait déjà été assez horrifié de la voir blessée. Malgré cela il écouta Della attentivement quand elle lui donna des conseils et quand elle parla de la faire manger et de la masser pour la soulager. Il aurait tout fait pour qu'elle aille mieux et qu'elle n'ouvre ne serait ce qu'un oeil, qu'elle soit sortie d'affaire.

Soudain un grouillot pas plus haut que trois pommes, on se demande où ils avaient été le chercher celui là, Niall ne se souvenait pas avoir pris des gosses à son service dernièrement, arriva tout excité parce que Margot s'était réveillée. Il oubli tout à coup tout ce qui s'était passé ces derniers instants et n'eut plus qu'une idée en tête, retourner à la chambre ducale pour aller voir l'amour de sa vie.
Il n'eut pour ainsi dire pas eu le dire de dire ouf, ni même d'avoir une seule réaction, certainement la fatigue accumulée ces derniers jours, que Della était partie en trombe, le plantant là devant les portes de la salle de réception.
Il n'avait pas été là au moment où elle s'était réveillée et ça lui brisait le coeur, il était donc hors de question qu'il ne soit pas là pour la prendre dans ses bras dans les minutes qui suivront. Il n'y avait plus personne dans le couloir et c'était certainement mieux pour lui. Niall se précipita de son pas le plus rapide possible vers leur chambre, et d'aucuns aurait dit que c'était pathétique a voir, il claudiquait fortement , grimaçant à chaque enjambée , l'une toujours plus grande que l'autre pour arriver tant bien que mal à destination.

Il entra ... Pour voir Della et Isandre toutes les deux affairées a faire il ne savait quoi. Tout ce qu'il pouvait déceler de là c'était qu'on lui avait collé une espèce d'éponge sur le nez et qu'il y avait beaucoup de sang. Un O énorme se dessina sur les lèvres de Niall et il en lâcha sa canne qui tomba lourdement sur le sol avec un bruit qui lui semblait fracassant.
Niall était on ne peut plus perdu et ne savait pas vraiment quoi faire de ses dix doigts à ce moment là. Il semblait que Della s'occupe de recoudre le dos de Margot dont la blessure s'était rouverte.
Le Duc en trembla, qu'est ce qui s'était passé durant son absence il ne le savait pas mais il le découvrirait, ça on pouvait en être sur. Il harcèlerait à coups sur Anne de questions jusqu'à tout savoir jusqu'aux moindres détails.

Della en avait terminé, gueulant a qui mieux mieux qu'elle voulait du bouillon. Quelqu'un avait du l'entendre , il ne savait pas mais il l'espérait car il était incapable de faire autre chose que de fixer le lit ducal, et Margot , inconsciente. Tout à coup sa tétanie se dissipa et oubliant qu'il n'était pas plus capable de marcher sans l'aide d'une canne que de courir il se précipita vers le lit pour s'approcher de Margot. Oubliant tout ce qui se trouvait autour de lui. Il arriva à la hauteur du lit et tout ce qu'il fut capable de faire c'est d'embrasser le front de la brune avant que le sol ne se dérobe sous ses pieds.
Dans sa précipitation de voir comment allait sa belle il avait du faire un faux mouvement et les sutures sur son ventre avaient cédées, ouvrant de nouveau sa plaie et le sang coulant abondamment. Il ne s'en était pas aperçu de suite mais la douleur remonta brusquement.
Niall retint un cri de douleur et se rappela soudain que Della était là. Il ne se souciait guère de son état et la seule chose qui sortit de sa bouche dans un souffle rauque n'était pas pour lui.


Comment va t'elle? Est elle sauvée?

Niall se releva péniblement et s'installa lourdement sur le fauteuil qu'il avait rarement quitté ces derniers jours à veiller sur Margot le tachant irrémédiablement d'un flot de liquide carmin s'échappant de sa chemise blanche. Il avait blanchi sur le coup et son regard bleu n'avait pas quitté une seule seconde son amour.
Et dans un sursaut de lucidité il cria.


Alors ? Il vient ce bouillon tas de feignant ? !!!

Une horrible quinte de toux le prit d'avoir crié si fort et il cracha du sang dans sa main, sa vue se brouilla et il cru un instant perdre connaissance. Mais il se força a rester éveiller. Il était totalement exclus pour lui de n'être pas éveillé quand elle se réveillera aussi. Il resta donc ainsi , les bras presque ballants, en attente, le sang coulant le long de sa hanche et sur sa cuisse.
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