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[RP ouvert] La jouvencelle et le Chat Noir

Faustine_
Vous voulez participer ? Un petit MP et on s'arrange !


La neige avait beaucoup fondu au cours des jours passés, les remparts de Bourganeuf retrouvaient leur peau de pierre et quelques oiseaux peu frileux commençaient à faire entendre leurs chants. Faustine marchait tranquillement ce jour-là, profitant du congé accordé par sa dame pour se promener autour de la ville. Le ciel d'un gris clair se reflétait dans le petit ruisseau qui s'écartait du rempart sud pour s'enfoncer dans le bois proche, le long de la route vers Limoges. Sans avoir de but précis, Faustine quitta le chemin qu'elle avait emprunté jusqu'alors pour passer les portes de la ville, et elle se dirigea vers le bord du ruisseau.

Pensivement, elle foula l'herbe humide, ses pas la menant vers l'orée du petit bois. La solitude de sa promenade ne dépareillait pas de ses habitudes. Si la vicomtesse Sofja, dont elle était la demoiselle de compagnie, appréciait les voyages et l'air frais, l'accompagner lors de ses journées de travail ne donnait pas la même sensation de liberté que cette marche silencieuse et solitaire. La jeune fille enviait un peu sa maîtresse... Sofja, riche, belle et reconnue, avait la chance d'être aimée de son époux, d'un amour réciproque qui alternait tendresse et complicité. Faustine qui vivait auprès d'eux depuis plusieurs mois déjà, appréciait leur fréquentation... mais parfois, un sentiment diffus de tristesse l'envahissait lorsqu'elle voyait le bonheur conjugal qui était le leur, et qu'elle n'avait jamais connu.

Faustine n'avait jamais eu de compagnon, ni n'avait été courtisée. Elle avait grandi au couvent entre ses sept ans et ses neuf ans, et n'en était sortie que pour vivre auprès de sa grand-mère récemment décédée. Séparée de sa jumelle Elisabeth et du reste de sa famille, Faustine n'avait plus de lien direct avec eux, et espérait secrètement des retrouvailles. De plus, elle ne connaissait que très peu de monde à Bourganeuf, car elle ne quittait qu'une ou deux fois par semaine la maisonnée de la vicomtesse de Bellegarde. Avec la fonte des neige, l'espoir de rencontrer de nouvelles personnes refit surface...

_________________
Sybelle
Adieu la sagesse. Adieu les grands plans pour le futur. Adieu l'amour... Et bonjour la vie.
Voilà plus ou moins ce que Sybelle a pensé lorsqu'elle a, une fois de plus, prit la fuite. Peu douée pour ce qui est d'aimer les gens, elle a choisit de revenir vers ce qu'elle sait le mieux faire : ne penser qu'à l'instant présent. Du haut de ses seize ans, la jeune femme veut vivre intensément. Elle veut de grands éclats de rire, de la danse, de la légèreté... Et elle ne veut surtout pas se poser trop de questions. Bref, elle veut être libre, insouciante et heureuse.

Ce jour-là, elle se promène au hasard à l'extérieur des remparts, se réjouissant de voir que la neige fond enfin. Comme très souvent, elle a passé la nuit précédente à danser dans une taverne quelconque et puisqu'elle n'a pas prit le temps de dormir des cernes mauves s'étendent sous ses yeux toutefois cela n'enlève rien à la vivacité qui se dégage de ses traits.
Tenant Luath, son poney, par la bride, elle avance lentement, longeant un petit ruisseau aux abords d'un bois. Sans vraiment prendre garde à ce qu'elle fait, l'écossaise parle à l'animal, lui racontant tout ce qui peut lui passer par la tête.


... Et donc, Gwenn m'a envoyé la robe pour le mariage de Syu'. Tu vas voir, je vais être vraiment, vraiment géniale. D'ailleurs je crains de faire de l'ombre à la mariée, hein. Tu penses que je devrais me coiffer comment ? Un truc discret peut-être bien.
...
Oui, je suis d'accord avec toi. Tiens et il faudra qu'on pense à acheter un cadeau pour son bébé. Je suis pressée de voir sa trogne. Tu penses qu'une épée en bois c'est bien pour un nourrisson ?
...
Bon, peut-être qu'un hochet ça ira mieux. Tu es vraiment de bon conseil ! Que dirais-tu d'aller danser au "Chat Noir" ce soir ? Il parait qu'ils servent un vin blanc vraiment bon et que les musiciens sont pas trop mauvais. C'est un des types avec qui j'ai dansé hier soir qui me l'a dit. D'ailleurs, j'me souviens plus vraiment de sa tête. Tu t'en souviens, toi ?
...
Ah oui ! C'est vrai que tu n'étais pas là, j'avais oublié. T'es vraiment un couche-tôt. Gros pacha, va !..


Tandis qu'elle marche, la rouquine poursuit son monologue, n'ayant de toute manière, personne avec qui parler.
Car là est l'inconvénient à sa recherche permanente de liberté et d'amusement : non seulement elle a connu quelques sales histoires dont elle préfère ne pas parler, mais en plus elle est seule. Définitivement seule. Si ses nuits sont remplies de tout ce qu'elle aime, ses journées en revanche, sont vides de sens. Bien sur, elle entretient une correspondance nourrie avec son frère (c'est à dire qu'elle écrit des romans et qu'il lui offre des réponses laconiques) et elle pourrait aussi passer du temps avec ses cousins et cousines... Mais ça n'est pas comme avoir un ami. Robin a été son ami en plus d'être son amant et bien que cela soit son choix de ne plus être avec lui, elle doit avouer que cela lui manque, de ne plus avoir personne avec qui parler vraiment.

Interrompant ses vains bavardages, Sybelle se retourne brusquement. Dans son dos, elle a entendu un bruit de pas... Et en effet, à quelques pas d'elle, de l'autre côté du ruisseau ce trouve une petite brunette au regard doux.


Dis donc,vous auriez pu signaler votre présence, hein ! Commence-t-elle, grondant celle qui lui fait face comme si il s'agissait d'une petite fille.

Toutefois, tandis qu'elle détaille Faustine du regard, elle s'adoucie légèrement. Celle-ci ne doit pas être bien plus jeune qu'elle mais elle dégage une candeur, une innocence à laquelle il est difficile de résister, même lorsque l'on est une peste de seize ans déjà blasée par bien des choses de la vie.
Passant une main dans ses boucles rousses et lissant sa chemise blanche de l'autre, Sybelle offre un sourire à la jeune fille avant de s'aventurer à traverser le ruisseau en sautillant d'une pierre à une autre, forçant un Luath récalcitrant à la suivre. Enfin sur la bonne rive, elle tend la main à Faustine d'une façon amicale ce qui est clairement peu courant chez elle.


Vous me suivez comme ça depuis longtemps ? Je parlais pas à mon poney, hein, c'est juste que ça m'aide à réfléchir de lister à voix haute ce que je dois faire, ment-elle dans un grand sourire en espérant que la brunette ne pouvait pas l'entendre. Oh et j'm'appelle Sybelle au fait. Et vous ?
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Faustine_
En quittant le sentier pour s'enfoncer dans le petit bois, en rebord du ruisseau, Faustine n'avait pas prêté attention aux traces de passage qui étaient marquées de frais à quelques mètres d'elle. Mais plus elle s'avançait le long des berges, plus lui parvenait distinctement une voix féminine. Sans doute n'était-elle pas la seule à fréquenter la forêt et sa faune. S'agissait-il d'une paysanne ou d'une fille de forestier ? D'une jeune nobliote en promenade ? Une certaine curiosité s'empara de Faustine, qui accéléra un peu le pas. Elle entendit bientôt un bref mais paisible hennissement, et la voix féminine lui parvenait plus clairement. Au détour d'un bosquet, elle aperçut une jeune fille, de l'autre côté du ruisseau, menant à la bride une monture docile. À son grand étonnement, la fille lui adressa la parole, d'une manière qui surprit Faustine mais qui laissait deviner l'humour de l'inconnue.

"Dis donc,vous auriez pu signaler votre présence, hein ! "

Faustine répondit d'une sorte de petit rire très bref et timide, mais elle sourit à la jeune fille qui traversait le ruisseau.

Je m'appelle Faustine. Enchantée de faire votre connaissance, Sybelle ! Je ne vous suivais pas, mais je me promenais tout simplement... J'ai mon congé aujourd'hui.

Elle détailla Sybelle du regard, curieuse : celle-ci semblait d'agréable compagnie, engageante et spontanée. Faustine la trouva jolie, puisqu'elle souriait d'une manière si naturelle qu'on ne pouvait que lui répondre de la même manière.

Vous vivez à Bourganeuf ? Je ne vous ai jamais vue...

Elle faillit ajouter qu'elle ne sortait pas beaucoup, comme pour justifier cette non-connaissance de beaucoup de gens, mais se retint. Inutile d'en dire davantage à une inconnue. Elle lui sourit en attendant.
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Sybelle
Faustine. Un prénom tout en rondeur et en douceur qui va merveilleusement à celle qui fait face à la rousse. Elle a un joli sourire cette petite. Du genre qui donne envie de passer du temps avec elle, de boire des laits au miel et de papoter tout doucement... Et ceux même lorsqu'on ne sait que parler fort et qu'on boit plus de scotch que de lait.

Moi ? D'ici ? Non, moi je voyage ! Répond joyeusement Sybelle. Vous êtes d'ici, vous, je suppose ? Dites moi, vous devez connaître l'auberge du "Chat Noir" du coup. Il parait que la musique y est bonne, vous confirmez ? Je crois que je vais y aller ce soir et...

Prise d'un doute alors que sous l'impulsion du moment, elle va proposer à celle qu'elle vient de rencontrer de l'accompagner, Sybelle commence à détailler sa tenue, les traits délicats de son visage et sa façon de se tenir. C'est fou comme elle a l'air jeune et candide ! Et pourtant, elles ne doivent pas avoir une grande différence d'âge. Enfin, dans tout les cas, la brunette ne fréquente surement pas les mêmes endroits que l'écossaise.

D'un côté on a la décadence, la rage de vivre, le goût du risque... Et de l'autre on a l’Innocence avec un grand I. Elles n'ont rien en commun si ce n'est leur jeunesse et leur charme, bien qu'elles se ressemblent encore moins physiquement que mentalement et pourtant, Sybelle n'arrive pas à envisager de s'éloigner. C'est comme si quelque chose la retenait. Comme si elle avait trouvé quelqu'un à qui elle puisse parler en toute liberté et qui l'écouterait vraiment et ce, sans qu'il y ai la moindre obligation familiale derrière.
C'est comme une évidence.


Hum... Peut-être que tu voudrais venir avec moi ce soir ? Ajoute-t-elle plus doucement, le tutoiement venant tout naturellement. Cela peut être très drôle. On dansera !

A côté d'elle, Luath hennit doucement comme pour encourager Faustine et Sybelle passe lentement la main sur la joue de l'animal tout en souriant à la brunette.
C'est décidé, elle veut prendre la jeune fleur sous son aile et lui montrer ce qu'est le monde au delà des barrières.

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Faustine_
Charmeuse et spontanée, Sybelle s'exprimait comme si elles se connaissaient déjà depuis longtemps et que ça n'avait été qu'une rencontre fortuite entre deux vieilles amies. Surprise mais plutôt heureuse de cette constatation, Faustine répondit avec un sourire un peu étonné :

Le Chat Noir ? Non, je ne connais pas... Mais c'est que je ne fréquente pas vraiment les tavernes, sauf celle de la mairie...

Un élan de curiosité venait la titiller... cette jeune fille qui avait le même âge qu'elle semblait bien connaître les lieux et les habitudes qui allaient avec. Et Faustine, elle, ne connaissait rien. Ho, elle avait en horreur les gens ivres et la musique fausse jouée par des ménestrels de passage qui tentaient de gagner leur pain du jour; mais serait-ce différent si elle était accompagnée d'une connaisseuse qui peut-être, savait où aller pour passer une soirée agréable ? Cela lui changerait des calmes lectures de ses soirs solitaires, au castel des Jagellon...

Je ne sais pas danser... mais... je veux bien que tu me montres comment est cette auberge, si la musique y est bonne !

Elle rougit un peu, en ce demandant si elles avaient la même notion d'une musique agréable. Mais n'était-ce pas l'occasion rêvée que de découvrir de nouveaux lieux, et pourquoi pas de rencontrer de nouvelles personnes ? Et puis cette fille, Sybelle, avait l'air d'agréable compagnie. Faustine n'était pas méfiante à son propos. Leur proximité d'âge et la sympathie évidente et spontanée de la jeune inconnue la poussèrent à accepter l'invitation.

Je suis d'accord pour y aller ce soir, mais seulement si tu m'assures de venir me chercher devant la mairie, et de me raccompagner pour rentrer...


Rentrer toute seule la nuit, ce serait tout de même un peu dangereux...
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Sybelle
La jeune fille accepte et rendez-vous est prit, avec une pointe d'amusement pour la rouquine : il lui semble plus qu'improbable qu'on puisse être aussi prudente pour une simple soirée, à elle qui ne connait même pas la définition du mot précaution. Toutefois, elle promet : l'Angélique ne court pas le moindre danger avec elle.
Après avoir échangé encore quelques mots, Sybelle repart de son côté, montée sur le dos de Luath, un sourire enthousiaste plaqué sur le visage. Elle si seule quelques instants plus tôt vient de se trouver une compagne de jeu, une amie, une confidente. Oh, bien sur elle n'a pas encore conscience du point auquel elle va s'attacher à la brunette et pourtant, un subtil pressentiment lui fait sentir que cette rencontre n'est pas sans importance.
Bref. C'est une bonne journée et la soirée sera meilleure encore.

Quelques heures plus tard, après avoir prit un bon bain et s'être apprêtée pour sortir, la rouquine gagne la taverne municipale à grandes enjambées. Comparé aux endroits qu'elle fréquente, celui-ci lui semble terne, triste et pire que tout, ennuyant... Mais qu'importe, puisqu'elle ne restera là que le temps de retrouver Faustine pour ensuite partir à l'aventure !

Glissant une main dans ses longs cheveux roux qui, dans la lumière du soleil couchant, semblent s'enflammer, l'écossaise passe le pas de la porte. A l'intérieur, quelques gentilles mères de familles et de vieux croulants de politiciens discutent sagement autour de tasses de tisanes. Honteux ! Il n'y a même pas de musicien ! En voyant cela, Sybelle comprend un peu mieux la délicatesse de l'Angélique : comment voulez-vous qu'on sache aimer la vie comme il faut, quand on passe son temps dans des lieux aussi vides d'énergie ? D'un air désabusé, la rouquine secoue la tête avant de s'approcher de Faustine, déjà présente. Sur son passage, les vieux messieurs se retournent, une lueur lubrique dans le fond des yeux, mais il faut dire à leur décharge, qu'elle dénote totalement, avec son sourire canaille et sa robe bleu foncée outrageusement serrée qui dévoile de grand pans de sa peau pâle...


Faustine ! Je suis contente de te retrouver ! Tu es prête ? Lance-t-elle joyeusement, totalement indifférente à l'attention qu'elle suscite.

Et sans attendre de réponse, elle glisse son bras sous celui de la brunette et elle l'entraîne vers l'extérieur. La vie n'attend pas !

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Faustine_
Dans la taverne municipale, Faustine patientait, sagement assise à une table avec une tisane devant elle. Pour se donner une contenance, bien qu'elle se sentît fort seule au milieu des clients habitués, elle buveait lentement de manière à faire durer la tasse. Ses doigts caressaient inconsciemment la faïence qu'ils se mettaient parfois à tapoter, trahissant la nervosité de leur propriétaire.

Faustine avait mit sa jolie robe. La prune, avec les beaux parements. Elle n'avait aucune idée de la manière dont la soirée allait se dérouler. Lorsque Sybelle fit enfin son apparition, Faustine s'illumina d'un sourire rassuré ! Elle avait eu peur de ne pas la voir arriver. Elle ne remarqua pas que les mâles de la taverne regardaient son amie avec envie. Pour Faustine, la robe de Sybelle était simplement jolie. Elle n'avait aucune idée de ce que signifiait le mot "affriolant", et encore moins était-elle capable de voir le désir dans les yeux des hommes. Délaissant sa tisane refroidie, la jeune fille se leva :


Sybelle ! Je suis contente de te revoir. Oui, je suis prête, nous pouvons y aller !

Le coeur battant soudain d'impatience mêlée de crainte et d'excitation, elle laissa Sybelle prendre son bras, et les deux jeunes filles sortirent. Cette soirée s'annonçait fort différente de celles auxquelles notre timide jouvencelle était habituée...


[Bonjour, bonjour,
Image retirée par mes soins car hors norme (supérieure à 250 p x 250 p). Merci de prendre connaissance des règles d'or du coin des aRPenteurs.
Bon jeu, bon RP,
Modo Mahelya]

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Sybelle
La douce Faustine à ses côtés, Sybelle avance d'un pas toujours aussi assuré en direction du Chat Noir. Au fur et à mesure, les deux jeunes femmes quittent les quartiers les plus cossues de la ville pour finalement arriver dans une impasse sombre. S'arrêtant devant une bâtisse que rien ne démarque si ce n'est la musique qui s'en échappe, la rouquine se poste dos à l'Angélique et avec une douceur presque maternelle, elle entreprend de libérer sa jolie chevelure brune. Si ça ne tenait qu'à elle, elle aurait aussi tiré un peu sur la robe de la brunette pour mettre en valeur sa poitrine, mais elle se doute bien que cela la mettrait on ne peut plus mal-à-l'aise aussi se contente-t-elle de lui sourire d'un air satisfait.

Et voilà Faustine, tu es parfaite ! Dit-elle avec légèreté. Oh et cette robe est charmante, je te l'ai dit ? La couleur te va à merveille !

Et sur ces bons mots, elle pousse la porte et entre. Aussitôt, l'odeur les assaille, mélange de parfums capiteux et onéreux et de fumée de pipe, le tout surpassé par une note alcoolisée. A l'intérieur on découvre une grande pièce à l'éclairage tamisé dont les murs sont recouverts de tentures rouges. Sur leurs droite s'étend un bar de bois sombre derrière lequel s'agitent trois serveurs. Dans le fond, à gauche un orchestre joue un air endiablé et de tout les côtés des petites tables sont occupées par des personnes toutes plus différentes les unes que les autres, mais ça n'est pas cela qui attire le regard. Non, les yeux de chacun des arrivants se braquent forcément sur la piste de danse où, serrés les uns contre les autres, des hommes et des femmes dansent au rythme de l'air qui se fait entendre. Le tout dégage un mélange d'élégance, de joie et de sensualité plutôt surprenant au vue du quartier dans lequel la taverne se trouve.

Contournant une table où un maure vêtue de soieries somptueuses discute avec un homme d'affaire qui tient une catin à la robe rouge sur ses genoux, Sybelle entraîne Faustine vers la piste de danse en la tenant doucement mais fermement par le bras : elle se doute bien que sa protégée est déstabilisée par ce monde nouveau et il n'est pas l'heure de la perdre mais bien de lui montrer ce que vaut cette vie.


Dans ce genre d'endroit tu as un maximum de gens importants qui viennent prendre du plaisir, glisse-t-elle à l'oreille de la brune. C'est l'endroit idéal pour discuter affaires à cause du bruit : personne ne peut entendre ta conversation. Il y a comme une sorte de code de discrétion, tu vois ? Ce qui se passe ici, reste ici. Et puis, les riches aiment bien s'encanailler de temps à autres, ajoute-t-elle en désignant du menton un homme à l'habit d'une élégance rare qui embrasse à pleine bouche une fille de joie venue d'Afrique absolument splendide. Dans une taverne comme celle-ci, tu croiseras des gens venues de chaque bout de la terre... Mais trêve de leçon ! Allons danser !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Habituée, Sybelle se mêle aux danseurs et commence à onduler au rythme de la musique. Tenant Faustine par la main, elle la fait tournoyer en riant, gagnée par cette sorte d'étourdissement qui se saisit toujours d'elle, lorsqu'elle se glisse dans le monde de la nuit. Il n'y a pas plus merveilleux que cette sensation d'être légère, légère... Elle pourrait danser toute sa vie, et elle ne peut qu'espérer que l'Angélique partagera son avis, son goût pour la musique et tout ce qui va avec. Gracieusement, elle tournoie telle une feuille se laissant porter par le vent et chacun de ses mouvements est un appel à la volupté. Appel bientôt saisie par un homme tout de gris vêtu qui s'approche d'elle. Toutefois l'objectif de la rouquine pour cette soirée est d'amuser sa nouvelle amie aussi c'est à elle qu'elle confit l'homme qui semble plutôt satisfait de voir ce qu'il gagne au change.

Continue de danser Faustine ! Je vais nous chercher à boire, d'accord ? Je reviens vite.

Et sur ce, elle s'éloigne sans pour autant quitter des yeux la jeune femme afin d'aller leur acheter de quoi se rafraîchir... Ou s’enivrer.
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Faustine_
Faustine avait suivi sa nouvelle amie le long des rues de la ville, passant de quartier en quartier tout en bavardant. Si Sybelle avait le verbe facile, Faustine, plus timide, répondait d'une voix douce. Elle ne connaissait pas vraiment les rues de la ville où elle se laissait emmener et tentait de ne pas s'imaginer des horreurs à chaque coin de rue. Sybelle paraissait tout à fait à son aise, n'hésitant pas à délier la coiffure de Faustine qui se sentir rougir : personne ne la touchait jamais, et le simple contact de cette main étrangère dans ses cheveux était pour elle une nouveauté. Sybelle ne lui laissa pas le temps de s'attarder dans ses réflexions, reprenant sa route et son bavardage pépiant, et entraînant avec elle la jouvencelle intimidée.

Bientôt elles arrivèrent devant le fameux Chat Noir. Devant elles s'ouvraient un lieu qui semblait à la fois attirant et effrayant, accueillant mais aussi repoussant... les senteurs d'alcool, d'encens et d'autres choses envahirent ses narines. Mais à nouveau Sybelle l'entraînait et elles furent à l'intérieur en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. La jeune fille garda un instant le regard fixé sur cet homme opulent qui pelotait sans hésitation une fille peu farouche, laquelle se pencha pour embrasser à pleine bouche le généreux client. Faustine papillona des yeux, gênée, tandis que son amie lui désignait différentes choses dans l'auberge...


Tu... tu es sûre que nous ne risquons rien, ici ?

Sa voix se perdit dans le brouhaha général. La main de Sybelle sur son bras la tira au milieu des danseurs, au son des violons et des tambourins. Sa nouvelle amie la fit danser, tournoyant autour d'elle avec un amusement visiblement et très ouvertement charmeuse... et sans qu'elle eut le temps de comprendre ce qui lui arrivait, la jouvencelle se retrouva dans les bras d'un danseur. Un homme, parfaitement inconnu, qui prenait ses mains. La chaleur des paumes de cet homme dans les siennes monopolisa soudain toute son attention et elle manqua de trébucher, cherchant du regard, angoissée, Sybelle qui avait disparu. Mais son cavalier ne se départit pas de son sourire aimable et l'aida à reprendre son équilibre, sans pour autant lui permettre de quitter la danse...

Je... pardon, mais... qui êtes-vous, monsieur ?

Son coeur battait à tout rompre, et au fond d'elle se disputaient déjà la timidité et la bienséance, contre l'envie irrépressible de connaître les douceurs des charmes masculins...
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Sybelle
De retour avec ses verres en main, Sybelle s'installe à une table non loin de Faustine afin d'observer ses réactions. Celle-ci semble partagée entre sa nature profonde et son désir d'amusement, ce qui fit sourire la rouquine. Passant une main dans sa longue chevelure rousse comme elle le fait souvent, elle tend l'oreille et commence à écouter la conversation des deux protagonistes.

Je... pardon, mais... qui êtes-vous, monsieur ? 
Je m'appelle Nicolaï Tchékov, répond l'homme en gris dans un murmure avec un accent russe infiniment séduisant. Et vous jolie fleur française, quel est donc votre nom ? Et surtout, accepteriez-vous d'être ma partenaire le temps d'une danse ?

Se penchant en avant après avoir avalé une gorgée de vin, la rouquine attend avec impatience de voir la réponse de l'Angélique. Se laissera-t-elle aller à la simplicité du plaisir ? Ou bien sera-t-elle rattrapée par des règles de bienséance stupides ? Voulant lui indiquer de continuer sur sa lancée, l'écossaise se redresse et adresse un signe de la main à la brunette, accompagné d'un grand sourire et d'un clin d'oeil. Faustine, comme l'a si bien dit ce russe, est une adorable fleur toute en délicatesse... Une fleur à qui un long séjour sous le soleil et dans la joie de vivre ne ferait pas le moindre mal.
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Faustine_
Se sentant rougir, Faustine baissa les yeux... Ho, elle savait danser... un peu. Elle était observatrice et se souvenait relativement bien de ce qu'elle avait vu. Mais danser elle-même la mettait mal à l'aise : il s'agissait là de son propre corps, associé à celui d'un inconnu, faisant ensemble des mouvements convenus. Et quoi qu'elle fût d'une innocence assez prude, Faustine en savant assez pour trouver cela inconvenant. N'était-ce pas après tout qu'un simulacre d'acte charnel ? Mais son beau cavalier semblait d'une politesse remarquable... et il n'était pas dénué d'un charme certain. Faustine ne pouvait pas non plus le renvoyer sèchement : c'eût été faire preuve de la plus grande impolitesse. Elle répondit donc, après un temps d'hésitation :

Je me nomme Faustine Castelnau, messire Tchekov... Je suis enchantée de faire votre connaissance. Et je vous accorde cette danse avec plaisir.

Et, rougissante, elle s'autorisa à le regarder brièvement, avant de chercher dans la foule le regard de Sybelle pour y chercher du soutien. Elle l'avait laissée toute seule parmi ces gens, fourbe Sybelle, pour qui tout ce simulacre de cour était fort naturel ! Mais déjà le bel homme russe accordait ses pas à celui de la nouvelle danse que les musiciens lançaient, et Faustine ne parvint pas à voir son amie.
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Sybelle
Dis moi, si j'dois partir ou pas !
Dis moi ! Hou, hou...
Dis moi, si tu aimes ça Houna...*



La danse se termine et abandonnant sa table une seconde, Sybelle rejoint l'Angélique et la prend doucement par le coude tout en souriant au Russe. Durant toute la scène, elle les a observé à intermittence, selon que la foule les cachés d'elle ou non et il faut l'avouer, elle est plutôt contente d'elle. Faustine, malgré un semblant de gêne a paru s'amuser et la rouquine est pressée d'entendre son avis sur ce qui vient de se passer. Aura-t-elle trouvé ça excitant ? Gênant ? Souhaitera-t-elle recommencer ou ne jamais remettre les pieds dans un endroit comme celui-ci ? Voilà bien des questions dont Sybelle est pressée d'entendre les réponses.

Vous m'excuserez, je dois vous l'enlever ! S'exclame-t-elle.

Retournant vers la table, elle s'assoit gracieusement, veillant à ce que les plis de sa robe soient bien ajustés et elle plonge ses émeraudes dans les yeux de Faustine tout en poussant un verre de vin pleins vers elle.

Alors, dis moi tout ! Quelles sont tes impressions ? Demande-t-elle à brûle-pourpoint. Tu as aimé danser ? Je t'ai trouvé très gracieuse, moi, en tout cas !

Souriant de plus belle, Sybelle se surprend à espérer que Faustine ait aimé se moment autant qu'elle, elle l'aurait apprécié. Elle veut être une véritable amie pour la brune et qu'elle le soit pour elle et ceci implique non seulement la confiance mais aussi, il faut l'avouer, le partage de goûts communs, que ça soit une passion pour les pommes ou l'attrait pour la danse.


*Dis moi - BB Brunes

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Faustine_
Faustine abandonna la main de son cavalier dès que la politesse le lui permit et elle se hâta de rejoindre Sybelle... elle se sentait assez mal à l'aise à vrai dire, ce lieu lui était trop étranger. Elle avait un peu chaud et s'assit donc à côté de son amie...

Ce monsieur était très poli, mais tu sais... je crois que je n'aime pas trop danser... on est trop près de tous ces gens !

Les joues plutôt rouges, Faustine se sentit bête. Sybelle avait l'air si à son aise ! Et juste à côté d'elles, une fille de joie s'était installée à califourchon sur un client dont les mains remontaient les jupons de la fille jusqu'à dénuder ses fesses. Faustine détourna le regard, mortifiée, et jalouse en un sens de ne pas connaître ce genre de... choses. Comment pouvait-on se donner ainsi à des inconnus ! pensait-elle. Faustine pensait encore ne se donner qu'à un premier amour... sincère... Bref, elle ne savait pas trop où se mettre, et se rapprocha de Sybelle en conséquence.

J'aimerais bien boire quelque chose...

Se donner une contenance !
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Sybelle
Souriant doucement, Sybelle indique à l'Angélique le verre qu'elle a poussé vers elle. Définitivement la douce, toute douce Faustine la surprend. Comment peut-on être si innocente ? Si prude ? Jamais elle, elle n'a été aussi timide. Scrutant le visage de la brunette, elle se demande si elle est même capable d’éprouver du désir ou la moindre émotion vraiment forte. Le calme de la jeune femme l'impressionne autant qu'il la dérange. Comment peut-on vivre en se souciant tellement des bonnes moeurs ? Quel est l’intérêt d'exister lorsqu'on se refuse à éprouver le moindre sentiment ?

L'écossaise mène une vie de danger et de perdition, mais sa vie, si elle promet d'être courte, aura toujours été intense. Elle ne se refuse rien. Plus, elle se jette à corps perdu vers tout ce qui la fait se sentir en vie. Elle aime et elle déteste avec intensité. Elle rit et pleur. Voyage et danse. Et surtout elle respire vraiment. Chaque battement de son coeur lui est précieux parce qu'il signifie qu'elle est là, qu'elle existe et qu'elle peut profiter de ça. Alors oui, elle a des cicatrices sur le corps et des bleus à l'âme qu'elle aurait pu s'éviter en étant sage, mais à choisir elle préfère souffrir et se sentir bien vivante plutôt que de ne jamais rien ressentir. Plutôt être malheureuse que déjà morte. Sybelle est une bulle de savon, un oiseau, une étoile. Elle est faite pour s'envoler et exploser en pleins ciel. Rester sur terre ne l’intéresse pas.

Terminant son verre, elle se lève et pose doucement une main sur l'épaule de Faustine. Celle-ci fait certainement partie des jeunes filles sages pour le moment mais peut-être qu'un jour elle réussira enfin à s'affranchir des codes qui l'entravent.


Viens Faustine. Il est déjà tard nous devrions rentrer. Je vais te raccompagner, dit-elle d'un ton qui laissait transparaître l'indulgence presque maternelle qu'elle éprouvait vis à vis de la Douce et de son ennuyante existence.
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Faustine_
Faustine se sentit un peu gênée d'être si timide, face à Sybelle qui avait l'air comme un poisson dans l'eau. Lentement, la jeune fille porta son verre à ses lèvres et en but une gorgée, tout en jetant autour d'elle des regards à la fois curieux, inquiets et attentifs. Elle voyait là des couples qui dansaient ensemble, des jeunes hommes qui faisaient la cour à des demoiselles, des dames qui semblaient surveiller tout ce monde. Il n'y avait pas que des catins, mais aussi de vrais couples.

Avec un petit soupir, elle dit à Sybelle :


Tu sais... j'aimerais bien, un jour, avoir un compagnon. On ne m'a jamais courtisée. Je n'ai jamais embrassé personne...

Devant elle, une jolie fille en robe verte s'abandonnait au baiser d'un fougueux lieutenant de la maréchaussée locale. Elle rougit et baissa les yeux.

Je suppose que toi, tu l'as déjà fait...

Faustine cacha l'embarras de cette demi question dans une gorgée de vin.
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