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[RP] Se repentir.

Kye
"J'avais mes raisons."

Depuis quatre année, le Noircastel n'était pas revenu à Saint-Aignan. Etait-ce parce que son fils habitait Bourges ? Tout comme ses amis maintenant ? Ou était-ce parce qu'il n'avait tout simplement pas envie d'y retourner pour la voir. Quatre années que Kÿe n'était pas retourné dans cette ville, qu'il n'avait pas foulé du pied le pavé de la place central, qu'il n'avait pas vu le parvis de l'église dont il était sorti marié à la plus belle du monde, selon lui. Depuis son retour, il avait toujours des prétextes pour ne pas y aller, tantôt c'était une importante affaire qu'il ne pouvait pas remettre au lendemain, tantôt des amis qui partaient bientôt et qu'il ne pouvait pas laisser comme ça. Mais voila, depuis qu'il était revenu, il ne pouvait pas supporter les remarques et les regards de son fils lorsqu'ils abordaient ce sujet. Kÿe est froid et limite distant, il n'extériorise que très rarement ses sentiments et pourtant cela ne l'empêche pas de souffrir lorsque son fils met la mort de sa mère sur le dos de son père, lorsqu'il lui reproche en face, devant un publique, en taverne d'avoir tué sa mère à cause de son départ pour la Bretagne, le Noircastel ne peut pas lui en vouloir, c'est "normal" après tout. Et c'est plus dans l'idée d'améliorer ses relations avec son fils plutôt que de se repentir qu'il est parti à Saint-Aignan en ce vendredi de Mai.

Il était parti tard dans la nuit, hésitant, ne désirant absolument pas y aller. On lui avait dit que sa femme était toujours vivante d'une certaine manière et qu'elle hantait le cimetière de la ville. N'importe qui à sa place ne voudrait pas y aller, enfin je pense ? Si elle était vraiment toujours là, quelle serait sa réaction ? Serait-elle contente de le voir ou voudrait-elle le tuer pour lui avoir fait subir ce qu'elle a subit ? Le seul moyen de savoir c'était d'y aller et Kye était donc parti tard dans la nuit à cheval, pour arriver tôt dans la matinée à Saint-Aignan. Le soleil se levait à peine mais le ciel était encore noir, lorsqu'il approcha de l'enceinte de la ville l'orage gronda et lorsqu'il passa l'enceinte du mur extérieur, la pluie tomba. Ce n'était pas une simple pluie fine, quelques goûtes et puis voila, c'est fini. Non là, c'était une pluie diluvienne, le genre de pluie qui annonce un été chaud. Rapidement Kye se retrouvait trempé de la tête au pied, ses cheveux s'étaient regroupés en mèches humides qui serpentaient sur son visage et dans son dos. Son armure servait d'orchestre à la pluie, jouant le parfait rôle de chef, la symphonie n'était pas désagréable.
Le cavalier avançait lentement dans la ville, chaque rue lui rappelant de merveilleux souvenirs. Il s'arrêta pendant un long moment devant l'église de Saint-Aignan, observant le parvis et se rappelant de nombreux souvenirs.

Il resta là-immobile devant l'église mais c'était comme si il revivait chaque instant de cette journée. Il se souvenait avec exactitude de la présence de chacun de ses amis, de leur emplacement dans l'église, de leur orientation lorsqu'ils étaient sortis tous les deux de l'église, main dans la main. Il se souvenait aussi du bon temps qu'il faisait, pendant un instant il avait l'impression que la chaleur du soleil lui caressait le visage mais ce souvenir fût balayer par la gifle d'un courant d'air glaciale et il repris la route vers la forêt, là où il habitait avant.
June lui avait dit que la maison n'était plus habitée maintenant, que c'était son frère JigSaw qui y avait habité pendant un moment et que maintenant plus personne ne vivait là-bas. Seul Koraï, sa fille, y allait de temps en temps quand elle revenait en Berry et June aussi quand il allait nettoyer la tombe de sa mère. Le Noircastel n'alla pas plus loin que le portail de la maison, c'était déjà bien plus que suffisant pour lui, les souvenirs étaient toujours là mais nul doute que tout ce qu'il avait laissé dans la maison n'y était plus plus, depuis le temps et ses enfants avaient surement dû la décorer à leur gout.

Après quelques instants à regarder son ancienne demeure, il pris la direction du cimetière. Il pleuvait toujours et il y avait toujours de l'orage. Il descendit enfin de son cheval et continua dans le cimetière à pied, en direction de la tombe, à l'écart, sous un arbre.

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Kerah

(PNJ)

    L'orage... Perturbation atmosphérique, ordinairement de peu de durée, qui se manifeste par un vent impétueux, de la pluie ou de la grêle, des éclairs et du tonnerre. Tant de mots savants qu'elle avait lus, un jour, à la bibliothèque Volpone. A cette époque-là, bien lointaine à présent, le jeune Volpone de Médicis n'avait pas encore donné son nom à l'établissement. Impossible cependant de se rappeler le substantif de l'endroit jadis ; ces souvenirs étaient trop vagues. Étrange qu'elle se souvienne mot à mot de la définition, et pas du fameux patronyme. Tout aussi étrange, d'ailleurs, qu'elle se souvenait des trois autres définitions du mot, et pas de ce qu'était le beau temps, par exemple. Que disait la deuxième, déjà ? Elle chercha un peu, mais pas longtemps, car la phrase était rapidement venue à elle : "Malheurs dont on est menacé ; disgrâces qui surviennent tout à coup, soit dans les affaires publiques, soit dans la fortune des particuliers". A vrai dire, cette définition ne lui avait guère parlé ; elle l'avait surtout mémorisée grâce aux mots "malheurs " et "disgrâces", qu'elle trouvait poétiques. Et la troisième, que disait elle ? Aux rappels flous de sa mémoire, elle se souvient que cela parlait de choses mauvaises, de relations mauvaises, comme... Comme des disputes ! Oui, c'était cela : "Désaccord violent qui se produit entre deux ou plusieurs personnes". Non, celle-ci ne l'avait pas intéressée non plus, lorsqu'elle l'avait lue. Une petite voix lointaine chuchotait dans sa tête que c'était la quatrième définition qui importait, qui correspondait le mieux. Mais elle ne la savait plus. Elle compta sur ses doigts. Un, deux, trois, quatre... Que disait l'annulaire ?
    Ah, oui ! Non. Si. Sa tête la torturait; comme chaque jour. Donne-moi cette foutue définition !
    Sa colère s'estompa aussi rapidement qu'elle s'était déclenchée. La confusion qui embrumait son esprit se tut. Voilà, la phrase que tu veux.


    "Ce qui vient troubler la paix de l'âme."

    Exact. C'était tout à fait cela. Voilà ce qu'elle ressentait, voilà ce qu'était cette meurtrissure de son âme : un orage. Et ça, chaque jour depuis le moment fatidique de Son départ. Prisonnière de la pierre froide et dure d'une tombe que plus personne ne venait fleurir, avec pour seul compagnie les arbres dont les feuilles bruissaient dans l'air et les oiseaux qui chantaient, ainsi que, moins réjouissant, les vers qui voulaient en permanence lui croquer un bout de couenne.
    La rousse venait, de temps en temps. Elle parlait, assise sur le bord de la pierre, et elle écoutait le vent lui répondre. La Poète n'osait pas lui montrer sa présence ; elle ne l'avait fait qu'une fois, brièvement, mais la jeune femme, superstitieuse, avait eu peur. Depuis, elle n'était plus revenue. Jamais plus l'esprit ne pourrait admirer sa fille, dont la beauté était à ses yeux inégalée. Elle garderait pour seul souvenir des boucles rousses les moments où elle les peignait pour les démêler, lorsque l'enfant protestait. Il y avait aussi le jumeau, le deuxième, celui avec les cheveux longs. Il venait rarement, mais il venait. Ses visites étaient simples, courtes, mais les bouquets de fleurs sauvages qu'il déposait étaient un grand bol d'air. Puis, un jour, il était venu, sans rien changer à ses habitudes ; mais c'était la dernière fois.
    Il n'y avait plus que l'aîné qui venait, toutes les semaines environ. Il lui demandait comment elle allait, ce qui en soi était une question assez idiote, car on ne demande en général pas cela à un mort. Mais pour lui, c'était important. Il s'asseyait à côté d'elle, et elle lui répondait que ça allait mieux, maintenant qu'il était arrivé. Et ils discutaient, de tout, de rien, du temps qu'il fait et du temps qui passe. Elle lui parlait des passereaux qu'elle voyait, il lui décrivait sa vie de tous les jours, ses joies, ses peines, ses déceptions. Elle le réconfortait de cette vie, il lui faisait oublier la mort. Car elle ne l'était pas, morte, pas vraiment. Elle était entre les deux. Son corps reposait là, comme il le devait, mais son esprit n'avait pas réussi à rejoindre Aristote, trop vivant pour mourir.

    June lui avait dit un jour, il n'y a finalement pas si longtemps que cela, qu'Il était revenu. Qu'Il n'était pas mort. Il préférait le lui faire savoir. Elle lui avait faire promettre d'essayer de l'amener ici, pour qu'elle puisse l'admirer de nouveau. Lui, le seul à qui elle avait donné son coeur. Elle voulait revoir ses cheveux raides et noirs, ses traits durs, ses yeux perçants. Elle aurait aimé caresser de nouveau ses pommettes saillantes et son excroissance à l'oreille gauche. Elle désirait encore partager une nuit à regarder les étoiles, allongée dans l'herbe à côté de lui, main dans la main. Avant, elle rêvait de mourir ; maintenant qu'Il était revenu, là, tout près d'elle, elle ne souhaitait plus que vivre de nouveau.
    Mais elle ne pouvait pas. elle n'en avait pas le droit. la Nature lui interdisait cela. Chacun n'a droit qu'à une seule vie, même si elle est courte. Le grand blond avait tenté de la consoler de cette fatalité, en vain. Elle lui avait demandé quelle sensation cela faisait lorsque son corps de brume le touchait ; hélas, ce n'était qu'un frisson, froid, glaçant, glauque. Elle ne pourrait pas toucher son amant lorsqu'il viendrait la voir ; car June avait promis qu'il viendrait, plusieurs fois. A chaque fois qu'elle demandait, il promettait.
    Son fils avait cessé peu à peu de venir ; il lui avait dit qu'il voulait laisser le chemin libre à Kÿe. Mais le Loup blond n'avait pas tenu sa promesse. Voilà trois mois qu'il lui avait dit son dernier au revoir, qui avait retenti comme un adieu, et son père n'était jamais venu, à croire que même la nouvelle de son retour n'était que mensonge. Et elle, errant tel un fantôme dans le cimetière de son village, elle regardait chaque jour avec tristesse les autres tombes, dernières demeures de ses amis. Mimi, Anthelm', Eva, Chick, Drizz, tous ceux-là et d'autres encore qui avaient fait partie de sa vie et de celle de Kÿe. Chaque jour durant, elle guettait l'entrée du parc, mais c'étaient d'autres visiteurs que l'attendu.

    De colère, de rancoeur, elle avait oublié sa bonté, sa gentillesse, et elle terrifiait ceux qui passaient par inadvertance auprès de sa tombe de ses excès de rage manifestés par des hurlements à glacer tous les sangs. Les villageois avaient du exhumer son corps malgré sa fureur, et déplacer sa tombe à l'écart, afin que chacun puisse venir visiter ses morts en paix, sans craindre de repartir avec des cheveux blancs. Mais elle continuait tout de même, s'activant à accueillir chacun d'un rire cynique, et elle murmurait en l'air des malédictions et des horreurs à ceux qui s'approchaient un peu trop. Si elle avait pu y penser un instant, elle aurait eu l'espoir qu'on aurait informé June et Kÿe du nouvel emplacement de sa tombe ; mais, à présent, elle n'en avait que faire, car elle ne croyait plus à leur venue. Trop de temps avait passé, trop de temps seule à ruminer son chagrin et son désarroi d'être une nouvelle fois abandonnée à son triste sort, dans les bras du malheur.

    Tremblez, mortels, tremblez, maudites créatures, vous qui pénétrez en ce sanctuaire au péril de votre misérable existence. Ecoutez le vieux portail qui grince dans l'air en furie, les croix de fer qui se plient au gré du vent avec des hurlements irréels, et ces cliquetis à vous figer le sang. Tremblez sous l'orage, en entendant les branches du vieil érable craquer, fuyez en sentant mes griffes sur vos épaules.


    Ne prenez pas la vie trop au sérieux. De toute façon, vous n'en sortirez pas vivants.*

    *Citation de Elbert Green Hubbard.


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Kye
On raconte que lorsqu'une personne est morte dans d'atroces souffrances ou lorsqu'elle estime avoir encore quelque chose à accomplir, son esprit bien qu'ayant quitter son corps, refuse de se diriger vers le royaume céleste. Certains esprits deviendraient alors malfaisant, car c'était pour certains un désire de vengeance qui les retenaient ici, mais pour d'autres, c'était l'envie d'aider un membre de leur famille ou du moins un être qui leur été cher. La première catégorie est bien entendu la plus dangereuse car elle s'attaque aux êtres-vivants qui osent rentrer sur leur territoire ou qui les dérangent, quant à la deuxième catégorie, en général elle hante un objet ou une personne afin de lui venir en aide sans pour autant avoir le résultat voulu, malgré la bonne attention du début.
June avait mis en garde son père. En effet, il lui avait dit que ça mère, était toujours là, sous une certaine forme. Qu'elle faisait peur aux passants, aux visiteurs, qu'elle les terrorisait même et que par conséquent il avait fallu déplacer la tombe, un peu plus loin. Elle était toujours dans le cimetière, mais elle était loin des autres tombes, sous un un grand arbre et que depuis, plus aucun incident n'avait été déploré. Pourtant, il lui avait assuré qu'elle était toujours là.

Toutes les classes étaient présentes dans le cimetière, c'était assez simple à remarquer. Les petits croix de bois à l'entrée, représentaient les roturiers, ceux qui n'avaient pas de titre et qui avait travailler toute leur vie pour subvenir à leur besoin et qui au final n'avaient pas de quoi se payer une véritable stèle. Il y avait aussi de grand caveaux familiaux, un peu plus vers le centre du cimetière, ces endroits là étaient réservés aux grands noms du Berry, les grands nobles, ceux qui avaient marqué le duché de part leurs actes. Entre deux, des stèles de pierres, avec quelques gravures dessus pour indiquer la date de naissance et de mort et qui reposait à cet endroit. C'est dans cette dernière catégorie que se trouvait les amis de Kye.
Il traversa lentement le cimetière, sans s'arrêter mais regarda chaque tombe, certains noms lui évoquaient de bons souvenirs, d'autre des moins bons et enfin certains étaient de parfait inconnus pour lui. Si pour certains un cimetière était un lieu lugubre et sans vie, pour le Noircastel, ce cimetière était tristement rempli de bons souvenirs. A chaque nom qu'il reconnaissait il était partagé entre la stupeur d'apprendre que son ami était mort et aussi la tristesse d'une vie de rigolade et de bonheur partager avec cette personne.
Il tourna la tête vers l'arbre au loin où se trouvait une dernière tombe. La tombe. Si le pas était assuré à l'entrée, il était devenu hésitant au fur et à mesure. Etait-il vraiment prêt pour ça ? Le Noircastel n'avait jamais prêté attention aux histoires de fantômes et autres créatures surnaturelles, pour lui il ne s'agissait que de légendes populaires ou de récits d'alcooliques, mais là, cette fois, c'était différent. C'était son fils qui la lui avait raconté, il était sobre en plus ce soir là, et si son fils avait raison ? Et si elle prenait mal sa visite ?

L'orage grondait toujours, la pluie semblait plus fine qu'à son arrivé à Saint-Aignan, un léger vent c'était levé. Il ne faisait ni chaud ni froid, c'était le genre de température que l'homme aux cheveux noirs appréciait mais lorsqu'il s'approcha de la tombe de sa femme, une brise glaciale lui parcourut le dos. Et lorsqu'il expira, l'air qui sortait de sa bouche formait une petite fumée blanche avant de disparaitre dans la nature. ça ne le fit qu'une fois. Mais il parait que c'était le genre de signes qui annonçaient que l'on était en présence d'un esprit. Il n'y prêta pas attention, si c'était vraiment elle, alors soit.
La tombe n'était plus vraiment propre, elle avait souffert d'une trop longue absence de visite et des aléas de Dame Nature. La pierre n'était pas fissuré, mais elle commençait à se recouvrir d'une mousse verte. Devant, trônait un vieux bouquet de fleurs fanées qui perdaient quelques pétales à chaque petit coup de vent. Peut-être aurait-il dû en amener un.
L'idée ne lui avait pas traversé l'esprit lorsqu'il avait parcouru la ville et le cimetière, mais maintenant qu'il était devant la tombe de sa femme, il se trouvait bien con à être là, les mains vides. Et puis que dire ? Que faire ?

Peut-être qu'un petit nettoyage de la tombe s'imposait, il donna un petit coup de pied dans le bouquet de fleurs pour le dégager, peut importe ce qu'il représentait pour la personne qui l'avait mis là et il s'approcha de la pierre qu'il frotta grossièrement avec le cuir de son gantelet.Il recula de quelques pas pour voir le résultat, c'était pas grand chose, mais de toute façon, il avait déjà prévu de revenir une autre fois, pour vraiment la nettoyer. Il esquissa un léger sourire, c'était surement la première fois qu'il souriait depuis son départ. Cette idée lui traversa l'esprit et il baissa la tête alors que le sourire disparaissait au même moment.


- Pardonne-moi...

Il garda la tête baissé, avec pour seule réponse le cliquetis de l'impacte des goutes sur son armure, du grondement de l'orage et du souffle du vent.
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