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[RP] Au pied de la tour Trompette, une venelle...

Chimera..

    [Et dans cette venelle, un logis.
    Et dans ce logis, une diaconnesse.]

Au matin du troisième jour, un pli.

Citation:
Ma chère Lizzie,

Vous ne me manquez pas.
Vous ne me manquez pas, car vous connaissez mes travers.
Comment vous trouvent ces mots? J'espère que des bras de Morphée ils ne vous tireront pas, car l'armée étant en ordre de marche, je reconnais que voilà vélin fort matinal. Quoiqu'il en soit, debout! La Foi n'attend pas!

Moi? Soucieuse? Vous n'y pensez pas. Je sais venelle et rabine sous bonne garde, les ayant laissées aux bons soins d'un héraut du Très Haut. Cela ne m'empêche pas, icelle le concède, de venir aux nouvelles. J'écris, croyant obstinément que quand bien même vous seriez l'un des quatre de l'apocalypse, vous n'auriez pas pu, si vite, anéantir le logis de la glycine au grenier. C'est donc avec une relative assurance d'un demeurant certain que je vous salue, au matin du départ pour les terres poitevines.

Vous aurez sûrement remarqué, à cette heure, que je n'ai pas vidé la demeure de toutes ses âmes. Constance est un vétéran des famines de guerre, et je sais les bretons fort gourmands. C'est donc pour lui épargner la convoitise vorace des hommes en armes au ventre creux que je l'ai lui aussi assigné à la garde du logis. Il n'y parait pas, mais il tient du Sphynx! - Veillez sur lui, de grâce.
Voilà bien des demandes, j'en ferai à mon retour l'amende, si quelque bête ou logis vous avez déniché -de cela ne vous sentez pas pressée.
Apprenez à connaître Beilhal, aussi, quand vous vous serez apprivoisés. Imaginez-le comme un Constance des premières heures, à la seule différence que lui ne tient pas sous les buffets. Croyez-moi, cela étant le cas, c'est assurément là que vous l'auriez trouvé. Il est fort habile, et peu loquace. Je crois qu'en quelques heures entrecoupées de peu de mots, vous vous surprendriez à porter sur les choses un regard convergent. Il veille sur Bubry, et vous y mènera sur demande. Allez faire un tour à Kernivinen, c'est salvateur. A votre retour, la quiète venelle vous semblera plus animée que la Cohue un jour de marché.

Parlant de cela, c'est l'effervescence à Rieux. Mike est plein de bonne volonté, mais je crois qu'à trop vouloir bien faire il brasse beaucoup d'air. Enfin, qui suis-je moi qui n'y connais rien pour le nommer moulin? Vous devriez voir les choletais, et Hrolf, un brin moulin lui aussi, ravi d'avoir si vite l'occasion d'être essentiel. Mab_Kasia, passionné, s'est laissé distraire au départ, et a tardé à nous rejoindre. Dès lors, les lances sans lui ont été constituées, et j'en nourris un désarroi que lui-même ne soupçonne pas. Le Naueriels est buté cela dit, et ma colère fut comme vague sur roc. La préférant passagère, mais loin d'être amnésique, nous sommes arrivés au compromis qu'il nous rejoindrait. Me voilà donc engagée pour d'autres courriers. Alain a retrouvé son épouse qui s'est jointe à nous, et nous avons également toujours le plaisir de la compagnie du chétif écossais. Je sais que je ne devrais pas, mais je l'apprécie. Marypole est fidèle à elle-même dans sa bonne humeur inébranlable, et Puckk, pauvre de lui, va devoir supporter cette compagnie sans son frère tout juste retrouvé.
Mais allons, déjà sonnent les clairons qui vont tirer des tentes plus d'un regard bouffi. Je ne veux pas manquer ça, aussi vous dis-je... que je l'espère cela ne durera pas. Des nouvelles d'orient nous sommes tributaires, aussi je ne me ferai pas devin, de peur de m'imposer à moi-même une désillusion fâcheuse.

Bien affectueusement, et j'oserai, sur la lignée des bien, un tôt, sans trop m'avancer.

Eadem Mansura,
Rieux, le vingt-septimème jour d'avril de l'an de grandeur 1461,

Chimera


Else
    [… lectrice lapidée]

L’entame, d’abord, qui fait fermer les yeux : « Vous ne me manquez pas, car vous connaissez mes travers. »
Et n’en dira rien. Kermorial a l’âme d’un confesseur. Pierre qui roule au fond du puits mental n’amasse pas mousse – et plouf ! sans bruit, sans cris, dans l’eau noire. A peine un remous. Un frémissement à la surface, que devinerait peut-être l’œil attentif de la lune : elle, a l’habitude de se mirer dans les profondeurs dormantes. Quant à savoir ce qui fut remué… C’est simple, pourtant.

Beilhal, ensuite, souvenir d’une matinée salée : « Imaginez-le comme un Constance des premières heures, à la seule différence que lui ne tient pas sous les buffets. »
Coup d’œil au matou ronronnant sur ses genoux.
...
Rien à redire aux choix de localisation de l’intendant. Non, vraiment. Cette pierre-là frappe la surface avec un son mat, presque caoutchouteux, avant de s'engloutir. Le sursaut subit attire l'attention de l'animal, ce dont Blondie s'excuse d'une caresse.


Le souvenir, jaillissement : « … et Hrolf, un brin moulin lui aussi, ravi d'avoir si vite l'occasion d'être essentiel. »
Floc, floc. Les bras métaphoriques battent la flotte, et renvoient à l’air libre des éclaboussures en forme d’images. La première : un grand gaillard gesticulant comme en pleine campagne espagnole, fiévreux à l’idée de perdre une partie de sa compagnie. Puis les gouttelettes, glissant sur les parois, reviennent à leur marasme, le souvenir reflue, et le sourire.

    [… épistolière lapidaire]

La main est preste d’ordinaire, mais ce jour bute dès les premiers traits. Un c, certainement, comme un calice versé, d’où devrait s’écouler le flot d’encre. Fut-il interrompu par le h ? On ne sait. Voici plume hésitante, soudain, et prête à trébucher au premier écueil. Mais quand il faut y aller… Elisabeth sourit au sphinx hédoniste, mollement étalé sur le parquet doré, et entame.

Citation:
Chère Chimera,

Vos mot m’ont trouvée éveillée, en ont d’ailleurs interrompu de plus arides : je mettrai tantôt la dernière main au prêche de demain, en espérant qu’il se trouvera des gens pour le venir écouter. Sinon : un coup dans l’eau. Il y en aura d’autres.

Quant au polymorphe, c’est un ami que je laisse à d’autres. Aux Vannetais demeurés sur place, par exemple. Ou à Constance, peut-être – s’il consent à partager sa flaque de soleil.


« Je souhaite seulement qu'il ne lui apporte pas de cauchemars. »

Citation:
Il ne m’embarrasse guère, au contraire. Sa présence égaie la venelle, et davantage encore la Rabine qui en a bien besoin. Point d’amende à faire, donc. Le service est aisé, je l’exécute avec plaisir, et suis même bien aise que vous me l’ayez demandé.

Quant à Beilhal, il me semble que vous êtes dans le vrai. Nous causons peu mais bien, je crois. Avec un peu de chance, il partage mon opinion. Ne donne pas signe, en tout cas (mais il le pourrait cacher), que je l’ennuie ou que je lui donne envie de se tapir sous les meubles.


« N’avons rien dit de l’aventure côtière, par délicatesse de sa part, et de la mienne… autre chose. A vous non plus, du reste, je n’en ai jamais reparlé. »

Citation:
Demain après la messe – s’il plaît au ciel qu’il y en ait une


« .. car je me demande si je n’aurais pas mieux fait de vous suivre – »

Citation:
– je suivrai votre conseil, et lui demanderai de m’accompagner à Kernivinen, où que cela se trouve. Il saura de quoi il s’agit, pour sa part. Je prendrai garde, cependant : la tranquillité n’est pas pour me déplaire, comme vous savez, et si je ne crains pas de ne plus me plaire à la venelle, je pourrais cependant perdre le goût des jours de marché. Une fort mauvaise habitude à prendre.

Du reste, voici que le tour est fait. D’autres nouvelles, point n’ai. C’est le désavantage du calme : il y a fort peu à en dire. J’arrête donc ici. Transmettez, si cela ne vous dérange, mes salutations à Alain, et à Hrolf et Marypole.

A se revoir, Chimera – voilà la manière prudente – et avant cela, sans trop de doute, à vous lire de nouveau.

Ayez soin de vous.


« Et évitez de vous faire tuer. Merci. »

Citation:
Élisabeth


Tandis que le messager s’éloigne, message au poing, Kermorial cueille la boule de poils brûlante de soleil et la serre contre son cœur.
Chimera..
    [Au Rieux libre penseur]

Citation:
A vous,
Paix des âmes par delà lieues et frontières,


Allez expliquer, vous, à une troupe d'hommes en armes bavant devant la promesse d'une rixe comme l'enfant devant une niniche que le vrai pouvoir réside dans le choix que l'on fait de ne pas en user.
Nous voilà, vous l'aurez peut-être entendu dire, sur le retour, libérés de nos grandiloquents engagements, plus légers de quelques centaines d'écus, mais contentés du devoir accompli. Que l'effort choletais trouve ou non grâce aux yeux du Grand Duc, je suis satisfaite d'avoir donné l'occasion aux Mibien Ku Kulann de prouver rigueur et valeur aux yeux de Breizh. Hrolf ainsi qu'Alain ont une fois de plus démontré leurs compétences dans leurs domaines respectifs, et je n'en suis que plus fière de me les être attachés.

Oh, au sujet de la paroisse. J'ai surpris, dans les rangs du contingent, des aspirations pieuses chez certains des hommes. Sans vouloir mettre leur foi trop en doute, je pense pouvoir affirmer que vous êtes pour beaucoup dans ce regain de piété. Attendez vous donc à les voir débarquer prochainement, ils ont semble-t-il bien des choses à confesser.

Nous serons là demain. D'ici là, gratouillez Constance de ma part, si vous le voulez bien. Là où vous savez qu'il aime. Il m'a fait grandement défaut...
J'aurai des choses à vous conter. Vous aurez remarqué l'absence de plis en provenance du Poitou. Réservez vos soirées, donc, vous saurez tout si l'ouïe vous en dit.

Eadem Mensura
Reoz, le septième jour de mai de l'an de grandeur 1641


C d D-M


Elle se relit, et sourit.
Quand, Lizzie, auras-tu honte de moi?
Taillevent
[Dans les rues de Vannes]

Le vieillard avançait les bras chargé le long de ruelles bondées. A chacun de ses petits pas, le gros balluchon qu'il tenait entre ses bras cliquetait joyeusement. Taillevent, lui, haletait sous son fardeau.
Au dessus des maisons encorbellées, la tour trompette apparaissait furtivement, et il la suivait du regard autant qu'il le pouvait. "J'y suis presque... oui.. Encore un petit effort, et bientôt j'y serai, Et ce ne sera pas trop tôt!"

A un croisement, il remarqua enfin la petite venelle qu'on lui avait décrit. Une dernière fois, il demanda la demeure de la Comtesse de Cholet à un passant, et finit par frapper à la porte de service.
Il allait enfin présenter son art à une noble table. Cela n'était pas arrivé depuis si longtemps qu'il en était presque ému. Et en même temps, une nouvelle énergie lui revenait. D'ailleurs, il ne se sentait déjà plus essoufflé d'avoir transporté toutes ses bricoles jusqu'ici.

Sa nouvelle vie de breton l'attendait, là, derrière cette porte, et il n'attendait qu'elle.

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Guillaume Tirel, dict Taillevent.
"Magit mad ho korf hoc'h ene a chomo pelloc'h e-barzh."

Lien vers le livre de recettes "Le Tranchoir" ICI
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Chimera
Talyanne, Oengus, Monmi.
Les noms s'ajoutent aux projets pour la ville, et elle réfléchit déjà à la meilleure façon d'user de ces énergies volontiers proposées. Méfiance ou pas méfiance? Confiance chez la rousse est vite accordée, et à jamais perdue lorsque trahie, mais elle sait qu'il lui faudra faire preuve de prudence, car erreur de naïveté pouvait chèrement se payer.
Des seaux cerclés donc.
Aux notes griffonnées déjà étalées sur le bureau, elle ajoute la commande tout juste passée, associée à la nécessité de mettre la main sur les charpentiers et forgerons de la ville. Ce serait là une bonne occasion d'éprouver en douceur les rouages du conseil municipal.
Ifig vient frapper à la porte de son bureau, la tirant de l'étude du cas.


- Ma dame, le queux est ici.

Les lèvres auparavant occupées à torturer le bout d'une plume s'étirent en un sourire, alors qu'elle se lève pour aller accueillir celui qui, sans doute, régalerait bientôt son palais et celui de ses convives. Elle l'avait prévenu la veille, aussi n'avait-il pas été surpris. "Pas un mot à Isolde", c'était là la consigne. Taillevent pratiquerait à la Venelle dans un premier temps, et elle pourrait ainsi ménager la vieille ménagère.
Une fois portée à sa rencontre, elle l’accueille d'un sourire ravi. Il a été conduit à l'intérieur, et a visiblement été débarrassé des clics et clacs culinaires qu'il avait annoncé devoir apporter en venant.


- Degemer mat Taillevent. Je vois que vous avez trouvé votre chemin sans peine. On vous a déchargé de vos ustensiles? Suivez-moi, je vous emmène sans plus tarder aux cuisines, que vous puissiez inspecter les lieux...

Après avoir demandé à Ifig qu'on fasse porter un rafraichissement au nouvel arrivant, elle arpente quelques couloirs pour rejoindre les cuisines. Alors qu'elle y parvient, elle est frappée par une idée subite, et se tourne vers lui:

- Dites, vous sauriez travailler pour un grand nombre, ou superviser des petites mains? Il se pourrait que la mairie de Vannes ait besoin de vos services dans les jours à venir..

Quand la comtesse est enthousiaste, elle souffre d'incontinence verbale chronique. Mais elle se fait soigner, c'est promis.

- Au fait, souvenez vous, je vous ai parlé d'Isolde, notre bonne cuisinière. Elle se trouve pour l'instant à Cholet et ignore tout de notre engagement récent. Si cela vous convient, j'aimerais si cela ne vous ennuie pas que cela demeure ainsi. Après tant d'années au service de feu mon époux puis de moi, je ne souhaite pas lui donner congé comme on met un meuble fatigué au rebut. L'affaire est délicate, et je compte sur votre compréhension à ce sujet.

Précision faite, cordiale mais rhétorique, la main comtale s'ouvre sur le palais des saveurs, et dans un sourire, elle guette sa réaction.

- Alors, satisfait?
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Taillevent
- Demat, ma Dame, c'est un plaisir de vous revoir... Et permettez-moi de vous féliciter pour votre récente élection!

Le vieil homme suivit sa nouvelle maîtresse à travers les quelques couloirs qui les séparaient des cuisines.

- Dites, vous sauriez travailler pour un grand nombre, ou superviser des petites mains? Il se pourrait que la mairie de Vannes ait besoin de vos services dans les jours à venir...

Le visage du cuisinier s'éclaira. On lui proposait en deux jours plus de travail assez de travail pour l'occuper sans trop le fatiguer. Il s'inclina avec un sourire satisfait.

- Vous savez, je n'ai pas pour habitude de dire non. Demandez simplement, et j'obéirai. Il fut un temps où j'avais la mainmise sur un cuisine pleine de vie! Je n'aurai sûrement aucun mal à retrouver mes repères!

Puis ils entrèrent enfin dans son antre. Taillevent parcourait la cuisine, les mains derrière le dos, un regard vers la vaste cheminée, un sourire vers Chimera. Il écouta ses dernières recommandations en hochant la tête.

- Ce sera parfait, ma Dame. Je serai prêt à servir vos convives à leur arrivée. Enfin... Je travaille selon certaines règles.
Si en cuisine, je ne ménage jamais mes efforts, je ne ferai que présider le service. Vos valets de cuisine apporteront les plats à votre table, et je resterai pour m'assurer que tout se passe bien.
Ne vous inquiétez pas pour Isolde. Elle ne doit pas être aussi vieille que moi, et il y a bien assez de place pour nous-deux en cuisine!

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Guillaume Tirel, dict Taillevent.
"Magit mad ho korf hoc'h ene a chomo pelloc'h e-barzh."

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Chimera
    [Matin brun]
    [Tu n'es pas de cell's qui meur'nt où ell's s'attachent,
    Tu frottes ta joue à toutes les moustaches,
    Faut s'lever de bon matin pour voir un ingénu
    Qui n't'ait pas connu',
    Entré' libre à n'importe qui dans ta ronde,
    Coeur d'artichaut, tu donne' un' feuille à tout l'monde...]

Levez, baissez....
Levez, baissez....
Levez, baissez....
Bien, et maintenant, l'aut' paupière.
Que ce soit de l'une ou de l'autre, le constat est le même, Chimera ne rêve pas. A sa droite, le corps étendu est bien celui de l'être qu'elle n'attendait plus. Féline, pour forcer la chair à confirmer que les prunelles se sont pas sujettes à quelque mirage matinal, elle se glisse contre lui, éprouvant du bout des doigts chaque centimètre du cuir malmené pendant la nuit. Chaque courbe est retrouvée, palpée dans une douceur discrète, alors que s'y superpose le souvenir des corps substituts pris dans son lit en attendant que celui-là daigne réclamer son du. Les égales-tu, toi qui pensais pouvoir me faire éplorée?
Il est venu, il a vu, il a vaincu. Vaincues les mains tendres et sous entendus, vaincues les mille et unes nuits d'oubli dans des bras variés. Judas est là, et se laissera sans doute abuser, pour ne pas douter de sa capacité à imposer l'abstinence par delà les lieues, par le priape dans son écrin de bois reposant -non, trônant- sur le guéridon près de la couche chimérique.
Mais voilà que l'artichaud soupire d'aise plutôt que de se laisser aller à l'étreinte du doute bien évidemment menaçant. Elle, de son côté, ne se berçait d'aucune illusion quant à la loyauté réclamée. Oui. Non. Bien sûr. Blasée décomplexée, elle câline donc l'amant n'ayant pour seul défaut que celui d'être époux -si, si, le seul! Pourtant c'était mal parti, pour les douceurs. En expert es-retrouvailles, le bourguignon s'était en effet mis en scène, et lui avait livré la veille un acte finalement sanglant avec pour lui tenir la réplique la volubile Marzina. De quoi lui faire avaler la chevalière que quelques mois auparavant il avait glissée à son pouce. Vraiment.

Mais ne réveillons pas la bête. Assoupie, elle n'est ni roublarde ni en démonstration, et c'est ainsi qu'elle est aimée. Par un habile subterfuge, fauve s'empare du matou roulé en boule sur l’édredon -réfugié là après avoir constaté l'accalmie dans les draps- pour le glisser contre l'indolent. Félin pour féline, elle aime à croire qu'il ne notera pas la substitution, et se glisse hors de la couche.
Posant sur ses épaules un tartan, elle se faufile hors de la pièce pour descendre trouver Nolwenn et donner les consignes de l'aube.


- Tu diras à Taillevent que si chacun répond présent, ce soir nous serons six à table. Nos hôtes, Elisabeth, le seigneur Von Frayner, et le -je crois- Vicomte compagnon, ainsi que les jeunes altesses Montfort.
Et surtout, le cas échéant, tu places Von Frayner à mon côté, le plus loin possible de Marzina. Je me passerai de verres versés, de nez démolis et de taquineries effrontées à ma table.

- C'est noté.

    [En attendant le baiser qui fera mouche,
    Le baiser qu'on garde pour la bonne bouche,
    En attendant de trouver, parmi tous ces galants,
    Le vrai merle blanc,
    En attendant qu'le p'tit bonheur ne t'apporte
    Celui derrièr' qui tu condamn'ras ta porte
    En marquant dessus « Fermé jusqu'à la fin des jours
    Pour cause d'amour »...]


Parlant de ça, il en a, des attentions, a rattraper, le père, là haut, au lieu de ronfler.
Alors qu'elle remonte les escaliers, pieds nus, elle songe au pauvre Taillevent, visiblement heureux des multiples tâches qu'elle s'applique à lui faire tomber dessus. Il aurait finalement à faire plus tôt que prévu, et ici plutôt qu'à Cholet.
Porte est rouverte et, donc, condamnée. Pour l'instant.
Constance récupéré, ayant tenu la place au chaud, le comtesse réintègre sa -juste?- place et se laisse un instant bercer par le souffle tranquille, véhicule de certitudes presque trop évidentes.
Il n'en saura rien.
Il n'en saura rien s'il ne s'attarde pas trop... Mais il doit s'attarder! Alors il faudra exiger de Taillevent bien d'autres repas pour justifier les courbes naissantes. Rien à dire, le queux est providentiel...


    [Alors toutes tes fredaines,
    Guilledous et prétentaines,
    Tes écarts, tes grands écarts,
    Te seront pardonnés, car
    Les fill's quand ça dit « Je t'aime »,
    C'est comme un second baptême,
    Ça leur donne un coeur tout neuf,
    Comme au sortir de son oeuf.]*

En bonne baptisée, même si une fois aurait suffit, elle se penche sur l'esgourde par Morphée occupée pour y murmurer un "Je t'aime", avec à l'esprit l'espoir qu'il soit trop bien assoupi pour en percevoir l'écho.
Appuyée sur un coude, elle détaille les traits trop longtemps lointains. Faut vraiment être niaise, pour être aussi fort aise d'être sur liste d'attente...


* Georges Brassens, Embrasse les tous
_________________
Taillevent
[Les cuisines]

La table est un univers en soit, avec ses codes, ses règles, ses empires qui se font et se défont, ses influences et ses rois.
Mais c'est surtout un monde de servitude, où les serviteurs abondent et travaillent souvent toute leur vie avant de parvenir à un statut plus enviable. Dans son nouveau domaine, le vieux Guillaume faisait déjà les comptes d'épices et de victuailles de la maisonnée, grattouillant éternellement sa barbe.

A l'heure qu'il était, où pouvaient bien se trouver ses amis? Étaient-ils encore en Anjou, ou bien faisaient-ils déjà voile vers l'Angleterre? Ils passeraient au large de Vannes, alors. Peut-être reconnaîtra-t-il un jour, au loin, les grandes caraques de l'Equynoxe et de la Voie Lactée faisant route côte à côte.
Les valets arrivèrent, accompagnés de Nolwenn. Il se leva pour l'accueillir chaleureusement, et vidèrent ensemble un petit verre de vin d'Anjou avant de se remettre au travail.
Six convives? Même pas peur! Quelques ordres lancés dans la salle et déjà on sort du cellier les ingrédients qu'énumère l'ancêtre en triturant sa barbe. La cheminée dégageait déjà une douce chaleur à travers toute la pièce lorsque Nolwenn quitta les lieux.


- Nolwenn! Le queux leva trois doigts en l'air, avec un sourire amusé. Il y aura trois services pour le dîner! Puis il retourna à ses casseroles.
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Guillaume Tirel, dict Taillevent.
"Magit mad ho korf hoc'h ene a chomo pelloc'h e-barzh."

Lien vers le livre de recettes "Le Tranchoir" ICI
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Ftn_andenmarv
[dans sa résidence secondaire sur Vannes]

à sa servante :
Jeanne dans ma malle,
prends et défripes moi donc ma tenue aux couleurs de Guerlesquin,
je vais manger à l'extérieur ce soir

tu veilleras sur Catherine en mon absence,
tu ne quittes pas la chambre
et si un souci survenait tu m'envoies très vite le miséreux prévenir surtout


.../...

deux temps trois mouvements et voilà la tenue du baron sans un faux pli

voilà m'sieur le baron dit Jeanne, j'ai vérifié il ne manque pas un bouton

merci bien,
tu es une brave petite Jeanne




[à destination]

la Comtesse de Chôlet l'avait convié à un mets gastronomique,
ftn ne pouvait refuser une telle invitation
d'autant plus qu'il avait beaucoup de respect pour cette personne posée qui aimait écouter et entendre



le baron frappe, mais que sur la porte

il y a du monde qui vivent ici dit il
et attend que l'on lui ouvre ou lui réponde même s'il n'y a personne^^
_________________
Marzina
Aïe.
Mal de crâne.
C’est ça aussi, d’abuser du chouchen, d’autant plus qu’on ne lui avait pas laissé l’accès à cette délicieuse boisson depuis bien longtemps. Elle s’était rattrapée sur la bouteille, et la bouteille se vengeait sacrément ce jour en faisant raisonner sa tête comme un tambour. Sans parler de la morsure à son bras, de celle à sa cheville, et de son poignet qui s’était mis à devenir très douloureux.


« Gast ! J’espère que cette bestiole n’était pas enragée au moins ! »


Mathilda passait un peu de baume sur les morsures pendant que la blonde se prélassait dans son bain à l’auberge de Vannes, toute mélusine qu’elle était, avec une compresse glacée étalée sur son crâne douloureux. Si Alix Ann avait presque réussi à réconcilier Marzina avec les enfants et avec une mince envie d’avoir un enfant, ce petit démon rencontré en taverne la veille avait en une soirée détruit tout ce qui avait pu être construit. Alix Ann, et seulement elle. Elle était parfaite, les autres n’étaient que des monstres, elle en avait eu la preuve. Ca crie, ça mord, ça court, ça fait des nœuds dans les cheveux, en un mot : ho-rrible !
Elle essayait de se détendre, plongée dans l’eau chaude, mais la douleur et les pensées qui lui embrouillaient l’esprit n’aidaient pas beaucoup.


Ça dépend de qui ?
Ça dépend de moi…
Ça dépend de qui ?
Moi !*

Les tavernes de Vannes étaient bien dangereuses décidément !
Et que faire de l’invitation de la rousse comtesse ? Elle la déteste, ça oui, pas comme elle déteste d’autres, elle peut s’accommoder de sa présence, mais les yeux de la rousse la blessent chaque fois qu’elle la voit. Il y lit chaque fois cette froideur, cette hauteur, ce « je vaux mieux que vous, garce ! » qui mettent les yeux noirs en mode AK47.
Elle hésite.


Est-ce que j'ai l'envie ?
Ou est-ce que je l'ai pas ?
Que dit mon petit…
Doigt ?*

Elle a tant de choses en tête, tant de pensées qui la rongent, et la plongent droit sur la bouteille.
Son ex-fiancé royaliste censé être mort qui revient d’un coup tout estropié, et qui rien qu’en l’enlaçant et en lui susurrant quelques mots charmants au creux de l’oreille enflamme sa peau et ses sens.
Son ex-fiancé odieux et poilu qui n’assume pas son choix lâche et revient sans cesse la harceler, et la nargue cruellement avec des mots comme « mariage », « enceinte », « maman », et que sais-je encore !


C'est quoi ce que je veux ?
C'est quoi ce que je crois ?
C'est quoi ce que je veux…
Pas ?*

Comment sa santé mentale était-elle censée se porter correctement avec tout ça ?
Mathilda avait insisté pour bander le poignet endolori, et la blonde avait tout d’abord refusé tout net, elle ne voulait pas que ça se remarque. Elle s’était finalement ravisée, elle cacherait son poignet avec un bracelet imposant.
Elle irait.
Si Taliesyn allait aussi !


Ça dépend de ci,
Ça dépend de ça,
Mais ça dépend de qui ?
Moi…*

Elle arrive au lieu dit sur le beau palefroi blanc offert par Anastriana, en robe mais à califourchon, telle la sauvage qu’elle était. Une fois n’est pas coutume, elle arriva non pas avec une nouvelle robe, mais avec celle d’une autre. Marie lui avait légué sa garde-robe, et la blonde se sentait si seule sans elle dernièrement qu’elle avait ressenti le besoin de mettre ces morceaux de tissu qui avaient épousé un jour son corps et ses formes, qu’elle-même avait caressé parfois. C’était une robe blanche et légère, rehaussée de fines broderies, de ces robes si simples qu’au lieu de tomber lourdement au sol, elles prennent la forme de celle qui la porte. Quand elle avait voulu choisir sa robe, elle allait en prendre une autre.

Si j'ai un avis,
Et si j'ai le choix,
Qu'est-ce que je choisis ?
Quoi ?*

Quand elle avait voulu s’en saisir, sa main avait attrapé celle-là, cette robe d’un blanc virginal, comme si elle avait été guidée par une main invisible. Elle avait presque senti les mains de « sa femme » l’effleurer tandis qu’elle l’enfilait, s’habiller n’avait jamais été aussi sensuel ! Elle avait souri à son reflet dans le miroir, cette robe devait avoir eu une signification pour Marie sûrement, quelque chose qui ressemblait à une rencontre, un premier rendez vous... Son fantôme avait sans doute guidé sa main. La blonde se retourna, balayant la pièce de son regard, presque persuadée de la voir, là, quelque part, comme elle l’avait vu quand ses yeux s’étaient posés sur Elisabeth l’autre soir. Mais rien…ne restait qu’une humeur sensuelle qui s’était installée pour de bon.

C'est quoi ce que je sais ?
C'est quoi ce que je sens ?
C'est quoi ce qui me plaît…
Tant ?*

Comme un souffle de vent qui la pousse, la fait sourire. Le sourire en coin malicieux de la Montfort-Penthièvre se dessine, tandis qu’elle saute à bas de sa monture et que le vent aussi espiègle vient jouer avec le bas de sa robe. Elle susurre « Ne sois pas si pressée… », rien que pour ce courant d’air qui l’entoure et la chatouille. Elle réajuste son tricorne d’homme orné d’une longue plume de poule faisane, et elle se fait annoncer.


C'est quoi ce que je fais?
C'est quoi ce que j'attends?
C'est quoi ce que j'aime vrai…Ment?
Ça dépend…*

Les yeux noirs se lèvent vers qui vient ouvrir la porte. "Place!" disent-ils, ces deux insolents pleins de vie et de jeunesse, "faites place à Son Altesse de Montfort-Penthièvre!".

____________________
* C'est quoi?, Vanessa Paradis

_________________
Judas
    Aux confins du douillet écrin Bourgogne se prélasse. Le poil a beau être doux, constance ne dupe pas.
    Aux oubliettes! Armes et nuits bien lasses! Voilà le redoux, revoilà Judas.


Le sommeil s'était fait léger lorsque l'amante s'était envolée, mais sage l'incorrigible n'avait point moufté. Fallait voir Constance... Cette indolence incarnée, cette paresse en personne. Tout en ronronne. Peu rancunier de celui qui l'avait mis en boite, s'excusant d'une ridicule ganse pour un bel homme de ce poil. Monsieur Constance devait être un mâle de gout, ayant pesé de son ravisseur toute l'étendue salvatrice. Il fallait considérer que de l'avoir sorti d'où il venait valait bien d'excuser le fait de se voir expédier en conserve tout droit de Bourgogne à Bretonne... Et que le trois quart convenant le savait, au vu de la passivité assumée contre le dos lisse du Von Frayner, croyant - ou pas - se substituer aux chimériennes douceurs.

Ha! Chimera. Pardonnée mille fois pour s'avouer qu'elle aime ce à quoi elle a longtemps résisté. Elle l'a dit, trop tard. Et contrairement à l'adage, la pratique n'a pas rendu le zig sourd, grand bien lui fasse! A peine un minet chassé qu'en voilà un autre qui en miaulerait. Courtois, il laisse passer quelques bons instants avant de ne feindre de s'éveiller... Inutile de crier victoire, les chats ont des oreilles. Il y en a un là bas qui semble désormais de la rousse si familier que Judas craindrait presque le drame passionnel...

Noz Vat?

Et vaille les joies des réveils sans obligations, quant à prier... Plus tard. Il parait qu'il y a du Montfort au diner. Double ration de volonté.

***

Tant que les uns vont, que les autres viennent, lui va. Puisque tout le monde est annoncé et que lui, hôte privilégié a dans la place un pied... Le seigneur vaque comme diable en sa demeure. La porte s'ouvre d'une senestre baguée, et... Ho. Voilà le Judéen faciès décomposé. Déconfit, tout mou rikiki à la vue de tout ce beau monde. Ce n'est pas la blondeur Marzinéene, fort appréciée au demeurant et contre tout pronostic. Ce n'est pas les visages inconnus, les " devine qui vient manger" ou encore le sournois minou qui a jeté son dévolu au pied de ses genoux. C'est la mise Montfort. Encore un peu et c'est Marie qui s'en revient avec du renfort... Interdit, la marguerite coupée sous les bottes, Judas laisse entrer, non sans des yeux la robe quitter...

Encore un peu et il jurerai qu'elle l'a fait exprès. La joliette brodée toute immaculée enfilée par cette autre blonde portait encore à en jurer les traces des mains qui l'avaient - à leur initiale propriétaire - ôtée.

Ciel, mon Railly.

Du vin, c'est à n'en point douter ce qu'il lui fallait. Aussitôt salués, aussitôt quittés. Voilà que le Bourguignon est parti en quête d'ivresse. Histoire de commencer les réjouissances en liesse.

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Retraite jusqu'en aout. Sauf pour topic des IRL.
Else
Grincements réguliers. Blonde descend les escaliers, en déroulant en songes la liste des commensaux pour une ultime analyse prévisionnelle. Chimera ? Ca ira. Von Frayner ? Même pas peur. Marzina ? On verra. Etc. Il faut bien ça pour se persuader, tandis qu’elle pose le pied sur le terrain des hostilités.

Et là, pan ! Premier coup, sans sommation. Proche la porte, blanc et or, le côté pile d’une femme à la robe familière s’offre au regard dans toute sa gloire éthérée. Montfort choisit cruellement ses armures. A cette vision, Kermorial ébranlée crispe le poing dans son giron. Rapidement, bien sûr, les dissemblances lui sautent aux yeux : l’angle et le tracé des courbes, les distances, les volumes, tout diffère, sans même parler de ce qui dépasse de la toilette. Le jeu des mille erreurs cependant ne rend pas le spectacle plus agréable.

Remise, l’imparfaite jumelle rejoint les présents. Côté face, il sera plus facile – peut-être – de ne pas tenir compte de la blanche robe de Marie. Virginale ? Et ta sœur !
Justement.

Pour rester dans le thème, Von Frayner hante non loin, un verre aux lèvres. Elisabeth le salue, en même temps que les autres.
Marzina
«Qu’importe la robe! Que regarde-t-on? L’écrin qui contient le diamant?»
Georges Feydeau

Ah.
On lui ouvre la porte, et déjà, les ennuis se profilent. Elle n'avait pas réfléchi à ça. Et oui, il faisait partie des invités. Sans y penser, les yeux se lèvent vers le nez pour voir dans quel état il se trouve. Sur le moment, avec l'alcool, elle était fière de lui avoir fait lâcher prise, toute femme aux bras faiblards qu'elle était. Seulement, l'alcool dissipé, elle s'était sentie un peu honteuse. Certes, il avait voulu se servir de sa radieuse chevelure comme d'une serpillère. Et certes, ca lui avait cruellement rappelé un autre rustre de sa connaissance, à qui elle vouait maintenant une haine sans borne. Mais un coup de poing...n'y avait-il pas d'autres moyens moins violents de lui faire lâcher prise? Une gifle aurait peut-être suffit, mais le coup était simplement parti tout seul.
Marre qu'on lui fasse du mal! Maintenant, elle aussi, elle allait répliquer!
Finalement, il avait peut-être bien pris pour un autre...

Elle est donc sur le point de se lancer pour tenter de s'excuser d'une façon ou d'une autre, les excuses n'étant point son fort, quand elle remarque les regards appuyés du sieur vers sa robe. Loin de se douter du trouble qui naissait en lui, elle afficha un air outré, se demandant s'il n'était qu'un pervers qui observait les femmes sans pudeur aucune, ou bien encore s'il la méprisait pour porter une tenue si simple.
Les yeux noirs fusillent donc l'insolence de cet homme, qu'elle soupçonne de crécher à Cholet pour des raisons peu aristotéliciennes en plus.
Finalement, elle ne regrette plus de lui avoir cassé le nez!
Mais elle se retient de faire une nouvelle esclandre, pas chez Cholet, on ne peut pas dire qu'elle y vienne souvent! De toute façon, à peine a-t-il fini son "inspection" qu'il tourne les talons. Elle hausse les épaules, et ses yeux se posent sur Elisabeth.

Doué.
Le choc était toujours rude. Elle avait beau le savoir, qu'elle était morte, chaque fois que ses yeux se posaient sur la jumelle, elle avait un pincement au coeur déchirant. Sa main gauche vint effleurer le tissu discrètement et l'attraper, comme si elle pouvait par ce geste aller chercher la main de Marie à tâtons, là quelque part, dans les ténèbres qui menaçaient...
Le sourire se raccroche aux lèvres de la blonde, sauver les apparences. Un salut à Elisabeth donc, et au baron que voilà. Légère interrogation quant à la présence discrète de la maitresse de maison, et voilà qu'elle sent déjà en elle cette pressante envie de se jeter sur une bouteille. Où est Taliesyn? Son charmant frère n'est jamais là où il faudrait! Viendra-t-il seulement? Rien n'est moins sûr le connaissant. Au moins lui aura-t-il donné la satisfaction d'avoir pu assister à plusieurs rossées de l'indigne ex-fiancé, ça le pardonne pour cette fois.
Ma doué, où est donc l'alcool dans cette maison?! Ça urge!

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Taillevent
Les invités arrivaient, et rien encore n'était prêt. Taillevent houspillait de ci de là, finissant les plats, ajustant les sauces, dans un brouillard de fumets et de vapeur.

- Les convives sont-ils tous là? Oui? Non? Dressez la table! Préparez la mise en bouche! Du vin! Quoi comme vin? Pourquoi le vin n'est-il toujours pas là?

Il passait d'un plat à l'autre, faisait le tour des marmites et des poêles, assistait à la découpe des viandes, une cuillère en bois à la main, l'autre crispée sur les pans de son long manteau. La chaleur était suffocante, la maîtresse de maison s'était levée outrageusement tard, et les gens se fixaient dans le blanc des yeux avec, pour seule distraction, la coquetterie de quelques dames.
Le vieux Guillaume fixait la scène depuis la porte de service, triturant sa barbe... Ciel, il fallait agir! Depuis son poste, en vigie, il ordonna d'apporter les tréteaux. La disposition? Basique, au vu du nombre restreint d'invités. Une longue table avec un siège en bout pour la maîtresse, et un autre en face pour qui elle voudra. Les autres se positionneront selon leur rang plus ou moins loin de la Comtesse.
Il s'inclina devant l'assistance avant d'aller aider à la disposition d'une longue nappe blanche, couverte de longières où les convives pourront s'essuyer les mains.
Quelques coussins sur bancs, puis l'ancien s'inclina à nouveau, bien bas, tâchant de briser le silence sans trop de brusquerie.


- Messires et Dames, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue. Le dîner est presque prêt, nous n'attendons plus que la Comtesse de Cholet pour vous proposer une mise en bouche, et du vin, naturellement.

Taillevent sentait bien que des choses se jouaient secrètement ici. Les esprits n'étaient pas tranquilles. Encore un peu, et il se serait imaginé face à des condamnés à la potence tant certaines mines semblaient troublées.
Mais ça, le bonhomme n'en avait cure. Ou plutôt, il respectait trop la vie privée de chacun, et surtout de sa maîtresse, pour s'y impliquer.
Il laissait à d'autres commères en mal d'action le plaisir de mêler et démêler les affaires de famille. Lui avait sa cuisine, ses voyages, et son éducation pour l'empêcher de tomber dans de trop basses histoires.

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Guillaume Tirel, dict Taillevent.
"Magit mad ho korf hoc'h ene a chomo pelloc'h e-barzh."

Lien vers le livre de recettes "Le Tranchoir" ICI
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Chimera
    [Il faut savoir se faire désirer.
    Si, Si.]

Un Judas croisé en route. On regarderait bien à travers, pour voir ce qui se tient de l'autre côté, ennemi, ami, ouvrir -ou non- la porte, le tout de cette observation évidemment en toute discrétion. Espionne ne peut que se contenter des traits qui scrutent, et juger que si Von Frayner n'est pas encore en la compagnie des dames qui sont conviées au dîner, c'est qu'il doit courir -en bon chasseur- après une proie plus digne de son intérêt. La demeure en compte deux potentielles. Le vin d'Anjou, et elle. Une chance, ce sont les deux qui s'avancent dans le couloir à la rencontre de l'évadé. La rousse aux formes épousées -mais pas trop, état oblige- par une cotte de souple sinople brodé d'or, la taille ceinte d'une ceinture ouvragée s'autorise un sourire, quand derrière elle arrive Ifig, les bras chargé de rouge d'Anjou tout fraichement sorti de la cave. La compréhension instinctive de Chimera la pousse à tirer les conclusions qui lui viennent. Aussi, parvenue à portée de voix, lance-t-elle à son invité:

- Venez, votre vin est avancé.

Sur ce, elle rejoint ses invités. Un hôte n'est jamais en retard. Nota Bene: Faire une offrande à la mère pour ce don du ciel qu'est le queux, prévenant et convivial, avec l'art et la manière.

- Mersi bras, Taillevent.
Vous aurez remarqué que j'ai pris la liberté de convier un ami cher, en sus du quintet initialement prévu...


Les mirettes bourguignonnes sur le blanc jupon ne lui échappent pas. Bonne joueuse, elle fait donc dudit tissus et de celle l'arborant le centre de son attention.

- Marzina, vous êtes radieuse. Ainsi immaculée, vous flattez la fille des anciennes traditions que je suis. Nourririez vous de druidiques aspirations?

Dans l'attente de la réponse, elle étend une main vers la table dressée, dans un sourire à l'assemblée.

- Soyez tous bienvenus. Je vous en prie, prenez place. Le prince Taliesyn s'installera en bout de table en arrivant, s'il décide de nous honorer de sa présence. La bienséance lui interdit d'avouer qu'elle n'a convié le petit prince que par politesse. Aotrou Von Frayner, Vicomte, prenez donc place à mes côtés. Ces dames complèteront l'alternance, en la galante compagnie de notre marin.
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