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[RP] Une roulotte dans le jardin (Partie II)

Swan
[RP] Une roulotte dans le jardin (Partie I)




    Genève au petit matin.



Voilà, ils étaient enfin arrivés et bon sang, ce qu'elle en était contente. Pas que le voyage fut fatiguant, bien au contraire, mais elle allait pouvoir commencer ce qu'elle avait en tête. Oublier ses quelques mois d'enfer qu'elle avait vécu avec son oncle et repartir du bon pied. C'était pas le tout, mais une O'Connor de Ronstat, ça se laissait pas abattre comme ça !

Arrivée à la grille du rempart direction la Savoie, elle accompagna un peu son père et sa soeur, puis elle bifurqua dans une rue non loin pour retrouver sa chaumière et son échoppe. Elle laissa sa roulotte dans le jardin, comme elle l'avait fait quand elle l'avait laissé chez Kamy. Elle allait laisser le tas de cailloux à la garde de son père. Elle sourit à cette idée en espérant qu'il n'en manque pas une seule. Laura lui avait dit que non, donc elle avait confiance.

La pression retombait en même temps que le jour pointait et voilà notre rouquine qui s'étira tel un chat en baillant. L'heure de dormir un peu n'était pas encore arrivé. Il fallait d'abord s'occuper de "Pirate". Venir jusqu'à Genève, n'était une partie de repos pour un cheval tirant une roulotte.

Elle s'approcha de lui, lui flatta l'encolure d'une caresse et elle le libéra du harnachement pour le laisser paître dans un pré non loin avec des vaches. Il lui faudrait trouver un endroit où le mettre plus tard, mais pour l'instant un peu de repos, était le bienvenue.

La rouquine retourna vers sa roulotte, rangeant le harnachement, fit le tour pour vérifier que les freins étaient bien bloqués, puis elle ouvrit la porte de bois, grimpa les marches et referma la porte pour se vautrer sur son lit, en s'enroulant dans une couverture et en empoignant un des nombreux coussins pour le serrer contre elle.

Elle était tellement épuisé, qu'elle ne mit pas longtemps à s'endormir ...

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Swan
    Il y a des jours comme ça ...



Elle venait de sortir de la taverne où elle était avec son père et elle ronchonnait tout ce qu'elle savait la morveuse. Bin oui quoi à dix-sept printemps, elle était encore une morveuse aux yeux de son père adoré. Bref, elle ronchonnait pour beaucoup de choses, ça c'était habituelle, mais là, la discussion avec son père l'avait bien piqué.

La première de toutes les choses ! Son paternel lui avait dit que si elle avait cassé son essieu c'était parce qu'elle avait un gros popotin ! Elle ?! Un gros popotin ? Nan mais, il l'avait bien regardé ? Et lui de se vanter d'avoir un fessier parfait ! Bin voyons, sur avec huit jours de pain sec, c'était de la triche, point ! Et puis les fautifs, c'était les trous sur les chemins d'abord !

La seconde chose, elle devait arrêter de grimper au rideau à la moindre remarque. Avec un tempérament comme le sien, comment voulait-il qu'elle y arrive. « Ne fait pas les mêmes erreurs que moi ma fille ». « Ne baisse pas les braies, mais ne répond pas à chaud » ! Facile à dire hein ! Et en plus elle devait ronchonner en silence. Pour le coup elle cria un bon coup.


Rhaaaaa !!! P'pa boudiou !! Comment t'veux que j'canalise ça ?

Comme elle marchait dans la rue, elle foudroya du regard ceux qui la regardaient, comme si elle était folle. Elle savait pourtant qu'il avait raison. Elle avait même donné ce genre de conseil au petit Tybere à Mende. Garder son calme, respirer un bon coup quand on sentait la colère monter. Si elle donnait ce genre de conseil, elle devrait être capable de les suivre non ?

La voilà arrivée devant chez elle et elle regarda sa roulotte. Une roue était démontée et elle reposait sur deux gros morceaux de bois. Elle ne pouvait pas effectuer sa réparation, il n'y avait pas de fer au marché. A se demander ce que foutaient les forgerons. Les beaux jours revenaient alors c'était sieste au soleil ? Ca aussi ça la rendait folle !

Elle se planta devant sa roulotte, elle ne pouvait faire qu'attendre maintenant en espérant trouver du fer brut bientôt. Un gros popotin ! Nan mais, elle aurait tout entendu ! Pour le coup elle grimpa dans sa roulotte en fermant bien la porte. Elle retira tous ses vêtements et se regarda l'arrière train.


L'est pâ gros mon fessier ! T'dis qu'des bêtises p'pa !

Elle enfila alors une chemise mi-longue, une jupe et un bustier. Comme elle ne travaillerait pas sur la roulotte avant quelques jours, autant se vêtir en femme. Elle s'installa sur le bord de son lit puis brossa sa longue chevelure qu'elle tressa ensuite en une lourde natte. Si elle voulait arriver à canaliser ses pulsions colériques, elle avait besoin de calme et elle avait le choix entre rester dans sa roulotte ou aller marcher un peu sur la berge du lac. L'eau avait toujours été apaisante pour elle et cela ne changerait pas.

Elle préféra pourtant rester dans sa roulotte. Elle prit des parchemins, de l'encre et une plume et se mit à écrire. D'abord à Carry, puis à Sarpé et enfin à la gamine ...

Alors qu'elle était tranquillement en train d'écrire, un pigeon arriva sur le bord de la petite fenêtre. Elle posa sa plume et le prit dans ses mains et récupéra le vélin. Elle donna quelques grains au volatile et pendant qu'il mangeait, elle lut ce qu'il y avait sur le vélin. Un énorme sourire apparu sur sa frimousse de rousse et elle poussa un grand cri de guerre ...


Wouhaiiiiiiiii !! Wouhaiiiiiiiii !! J'vais l'avoir !! J'vais l'avoir !! WOUHAIIIIIIIIII !!!

Et de faire la danse de la victoire dans sa roulotte. Pour sûr que si quelqu'un la voyait, là elle passerait pour une folle, bonne pour le bucher. De qui venait cette lettre ? D'Oberthur bien sûr !
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Swan
    Un dimanche pas comme les autres.



La veille, elle avait trouvé ce qu'il lui manquait pour finir la réparation de sa roulotte. Elle avait trouvé son fer, pas parce que les forgerons c'étaient réveillés nan, mais plutôt parce qu'une personne en avait ramené d'ailleurs. Elle se demandait si elle ne s'était pas trompée de voie en choisissant la charpente, mais bon, elle aimait le bois, c'était comme ça et pas autrement. S'il le fallait, elle ramènerait du fer de ses voyages.

Habillé en braies et en tunique pour être à l'aise, elle avait regardé et travaillé la pièce à remplacer de son essieu. Fallait pas croire, mais notre rouquine avait des talant caché qu'elle prenait un grand soin de taire. Elle avait passé cinq années à regarder un forgeron travaillé et même à l'aider. Enfin, elle était plutôt là pour regarder le fils de celui-ci, mais elle prenait plaisir à les observer tous les deux et même à jouer du soufflet. Elle était jeune en ce temps-là et elle ne vivait pas comme elle le faisait actuellement évidemment.

Muni de marteau, du dit fer et de tout ce dont-elle avait besoin, on entendait des coups frapper le fer et deux jambes menues dépasser de dessous la roulotte. Faire cela lui faisait du bien et vidait son esprit de tout. Toucher la matière, avoir les mains salles, ça lui plaisait autant que faire les boutiques et toucher les tissus pour en décorer l'intérieur de sa roulotte. Très paradoxale, mais n'avait dit que la rouquine ne l'était pas.

Cela faisait plusieurs heures qu'elle travaillait et satisfaite de sa réparation, qu'elle ira quand même faire contrôler par un spécialiste quand elle trouvera un digne de ce nom, elle se dégagea du dessous de sa roulotte et remonta la roue qu'elle bloqua avec le frein et avec deux grosses pierres pour éviter qu'elle ne bouge.

Courbatue, elle s'étira un peu le dos en appuyant avec ses deux mains sur ses reins et s'essuya le front d'un revers de manche. Elle avait besoin d'un bain, elle irait donc faire un tour aux bains publics de la ville. En attendant, elle se lava les mains dans un seau et s'aspergea aussi le visage. Elle irait faire un tour avec sa roulotte plus tard, quand elle en aurait le temps.

Rangeant tout ce qui ne devait pas trainer par terre, elle vit un pigeon arriver. Elle l'attrapa, le caressa doucement, et oui, elle n'était pas du genre manger ses petits volatiles aux petits oignons ... Quoi que ! Elle donna à boire et des grains au pigeon puis s'installa sur le marche-pied pour les lignes écrites. Ce mot venait de Carry. Elle allait bien et c'était tout ce qui comptait à ses yeux !

Grimpant dans sa roulotte, elle sortie son nécessaire d'écriture, se servit un godet de cervoise et lui répondit ...

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Swan
    L'heure viendra.



Elle avait fait les vérifications nécessaires au bon fonctionnement de ses réparations en allant faire un tour du village avec sa roulotte. La direction allait bien, les roues tournaient correctement, pour elle c'était suffisant. Comme elle l'avait décidé, elle ferait inspecter ça à un forgeron digne de ce nom quand elle trouverait un !

Elle avait ramené sa roulotte devant son échoppe, a la même place qu'avant la réparation. Pirate était dans son pré et tout allait pour le mieux. Elle vit arriver à ce moment-là un pigeon. Et oui encore un. Après celui de Carry qui lui disait qu'elle ne venait plus, là c'était un mot d'Obert !

Elle arrivait, cette fois c'était imminent ! Un petit rangement s'imposait. Pas que sa roulotte soit sans dessus-dessous, mais il fallait faire de la place à celle qui allait s'occuper d'elle. Ne rien laisser trainer. La rouquine commença donc son petit ménage sans trop se presser, elle avait encore quelques jours devant elle.

Dommage que le temps ne soit pas au beau fixe, elle aurait pu laisser ouvert, mais la pluie et le froid étaient revenus et même si la roulotte était plus ou moins à l'abri, notre rouquine avait rallumé un peu le poêle pour réchauffer la carcasse.

Dans quelques temps, il lui faudrait entretenir l'extérieur de sa roulotte et réparer un peu l'ossature qui travaillait beaucoup lors des voyages. Il ne fallait pas croire, mais rouler dans les trous et sur la caillasse, se prendre les branchages et les intempéries, n'était pas fait pour arranger la coque et comme un navire, il fallait entretenir tout cela, mais ça, elle le ferait après le passage d'Obert ...

En attendant, poussière voilà une rouquine déterminé à l'extermination totale. Obert pouvait arriver, elle aurait de la place pour tout son matériel !

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Swan
    Un poisson aux écailles d'Or.



Obert était arrivée, elle l'avait vu en taverne, mais Maë aussi était arrivée. La gamine qu'elle avait vu à Mende et qui lui avait dit qu'elle viendrait, était là. Rendez-vous était donné pour son tatouage, Enfin plutôt « Ses » tatouages, mais aussi pour désembourber la roulotte d'Obert qu'elle avait dû laisser sur le chemin. Elle lui avait proposé de venir avec Pirate qui était plus costaud que son vieux cheval qui avançait en âge.

Allongé sur son lit, à plat ventre et les pieds battant l'air, elle regardait une lettre qu'elle avait reçue dans la matinée. Elle l'avait lu, relu encore et encore. Si elle continuait, elle allait la connaitre par coeur. Le courrier venait du « poisson aux écailles d'or ». Poisson, parce que c'était son surnom et écailles l'or parce que ses cheveux étaient couleur des blés mûrs.

S'il savait seulement. Elle prit entre ses doigts le pendentif qu'elle portait sur elle, depuis qu'il lui avait offert. Elle ne s'en séparait pas et elle le gardait presque jalousement, le montrant que très rarement à ceux qui par hasard l'avaient vu lorsqu'elle le caressait doucement, quand elle était en taverne. Oui s'il savait seulement ...

Son grain de beauté. Un sourire étira ses lèvres. S'il ne lui en avait pas parlé, elle n'aurait jamais su qu'il avait remarqué ce tout petit détail et l'oublier ? C'était hors de question, parce qu'elle n'avait pas envie de l'oublier, lui. Il lui fallait lui répondre alors elle plia le vélin précieux qu'elle glissa dans son corsage, bien au chaud et elle se leva pour prendre le nécessaire d'écriture. En attendant Obert, elle allait vagabonder son esprit vers un poisson charmant et charmeur.


Sarpé ... Sarpé ... Faut pâ m'écrire c'genre d'chose, j'vais plus fermé l'oeil d'la nuit maint'nant !

En soupirant d'aise, elle commença a faire glisser la plume sur le parchemin.
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Swan
      A trop foncer dans le tas, on s'y écrase le nez !



Mâchoire qui s'ouvrait en grand, dans un bâillement bruyant. Deux bras qui s'étiraient en prenant toute la place possible et voilà une rouquine qui se réveillait façon félin. La veille, elle avait vu Kamy et elles avaient passé presque une heure à papoter. Diantre que ça lui avait fait plaisir de la voir après tout ce temps qu'elle était enfermée dans son monastère.

Maintenant levé, toiletté et habillé, elle se remplit le ventre vite fait. Alors qu'elle allait sortir, elle reçut un petit mot de son père qui lui disait qu'ils allaient rester là. Elle plia le vélin, le posa et sortie sans plus attendre. Elle fila directe en direction de l'université. Bin oui quoi espèce de mauvaises langues, vous croyez quoi, hein ???

Arrivé devant le panneau où étaient indiqués les cours proposés, la rouquine vit « Compétences maritimes avancées ». Pour un peu elle avait sauté de joie ! Pensez donc depuis le temps qu'elle regardait et qu'elle ne voyait rien en ce qui concernait la marine. Oui mais voilà, à trop se précipiter sans réfléchir, la rouquine allait en baver et pas qu'un peu ...

Déjà très impressionné par le bâtiment, elle prit un des documents et alla s'installer toute fière qu'elle était sur un des bancs en bois et posa les parchemins sur un bureau. Ouai, elle allait « enfin » pouvoir suivre un cours, elle en avait les yeux brillants, c'était pour dire. D'autres personnes s'installaient et pour une fois, resta tranquille dans son coin, sage et à écouter ce qu'allait dire le professeur. Ca lui tenait très à coeur !

Un homme, cheveux noir avec une barbe et une moustache arriva. Pour se faire entendre et avoir le silence, il tapa sur son bureau avec une baguette et le cours commença ...


Bonjour à tous !
J'espère que vous avez tous révisé vos connaissances de bases ?


Gné ? Quelle connaissances d'bases ?

Alors que le professeur faisait le tour de la salle du regard, voilà une rouquine qui se tassait sur son banc en regardant son voisin, les sourcils levés. Boudiou, elle s'était trompée de cours et là, elle n'était pas dans la mouise ! Le professeur commença son cours et comme elle était là, bin autant en profiter, même si elle ne comprenait pas grand-chose à ce qu'il racontait. Les heures passaient et inébranlable, elle faisait celle qui savait de quoi parlait le professeur ... Alors qu'elle était complètement larguée et c'était peu de le dire. Pour couronner le tout, un mal de tête affreux se faisait sentir.

Ah pour sûr qu'elle allait s'en rappeler de cette journée. Une journée coincée dans une salle d'étude à essayer de comprendre de quoi parlait l'homme en face d'elle était presque pire que de chercher une aiguille dans une botte de foin. Pourquoi les mots employés étaient si compliqué ? C'était quoi bâbord et tribord ?


Hannnn ! j'mal au crâne ! C'bientôt fini ?!

Complètement désabusé, même si le cours était quelque peu intéressant, elle aurait bien aimé comprendre ce qu'ils faisaient hein ! Elle laissa tomber sa tête lourdement sur le bureau, elle en avait marre. La prochaine fois, elle ferait attention et ne se précipiterait pas tête baissée comme elle l'avait fait. Pour sûr, elle n'allait pas se vanter de ça, sinon ça allait encore attiser les moqueries de son paternel à coup sur !
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Swan
      Enfin ! Enfin ! Enfin !!!



La Taverne Ambulante et une soirée et en compagnie d'Ober, la rouquine ronchonnait de ne pas avoir déjà son tatouage. Du coup, bien installé dans la taverne, elle avait tannée la jolie blonde pour avoir ce qu'elle voulait. Comme Ober avait son matériel, elle avait cédé à la demande de la rouquine. Toujours toutes les deux seules dans la taverne, le moment était idéal pour cela.

Ober lui montra avec quoi elle allait procéder. Tout d'abord, elle lui avait montré de « la terre verte de Brentonico » acheté à Lyon. C'était du pigment naturel, qu'elle devait mélanger à une huile. C'était avec ça qu'elle donnerait de la couleur à son tatouage qui se trouvait être un trèfle Irlandais. Pourquoi un trèfle ? Tout simplement parce que notre rouquine était Irlandaise et que même si elle était la fille de l'AS, elle tenait à ses origines.

Ensuite vint l'instrument avec lequel la blonde allait procéder. Elle sortit « le Style » et lui montra. Là, la rouquine grimaça un peu, mais elle ne pipa mots et hocha la tête quand Ober lui expliqua comment cela fonctionnait. Le côté avec l'aiguille, servait bien sûr à transpercer la peau et le côté avec la spatule, servait à étendre le pigment.

Alors qu' Ober commençait son petit mélange, la rouquine commençait à se crisper un peu. Elle n'avait pas imaginé ça comme ça. En fait, elle n'avait rien imaginé de précis, mais pas ça. Elle se prépara donc mentalement à souffrir beaucoup. Après tout, elle l'avait voulu, alors elle assumait.

Avant de commencer, elle attacha ses cheveux en une queue de cheval et Ober fit gicler quelques gouttes de gnôles sur son cou pour ensuite lui tendre la fiole pour qu'elle en boive un peu, histoire de la tétaniser un peu. Quand tout cela fut fait, la belle blonde commença. A la première piqure, la rouquine serra les dents et ce qui lui tombait sous la main en retenant un gémissement de douleur.

Ober tenait la peau entre ses deux doigts et de l'autre perçait des petits trous pour faire le contour. C'était très douloureux et des filets de sueurs commençaient à se former sur son front. Elle les essuya d'un revers de manche en essayant de ne pas trop bouger. Si elle n'avait pas si mal, elle aurait rigolé à voir les grimaces que faisait la tatoueuse. Plissant le front et tirant la langue à certains moments, c'était plutôt comique de la voir faire. De temps en temps, Ober s'arrêtait pour essuyer les gouttes de sangs qui perlaient et cela lui permettait de souffler un peu, jusqu'au moment où elle s'arrêta complètement pour regarder ce que cela donnait.

Il fallait maintenant percer tout l'intérieur du trèfle. Elle lui demanda de pencher un peu la tête, mais pas trop et une fois fait, elle commença. Même si la tatoueuse travaillait vite, il lui sembla que cela dura beaucoup plus longtemps et tout aussi douloureux, voir plus, mais la rouquine trop fière, ne lâcha rien à part quelques gémissements quand cela devenait trop dur. Elle était en sueur quand Ober s'arrêta enfin dans un dernier mouvement pour essuyer le sang.


T'vois j'suis courageuse hein!

Quelque mot furent échanger alors que la tatoué se détendait maintenant. Ober allait dire à son père qu'elle était courageuse et pour sûr qu'elle l'était, ou alors plutôt complètement folle puisqu'elle en voulait un autre. Le moment de répit ne dura pas, la couleur fut appliquée sans attendre pour que la pénétration du pigment soit optimal et la douleur revint à la charge. L'irlandaise serra une dernière fois les dents, du moins le pensait-elle ...

Un dernier mouvement entre les doigts pour voir comment tout cela réagissait et Ober se leva. C'était enfin terminé et elle pouvait respirer de nouveau comme il fallait et se détendre ... Ou pas !


P'quoi j'dois fermer l'yeux ?

Ober venait de prendre sa fiole de gnôle et une branche de noisetier qu'elle glissa entre les dents alors qu'elle fermait les yeux comme elle le lui avait demandé. Elle rouvrit les yeux en criant comme un chien battu au sang, quand Ober aspergea largement son cou du liquide alcoolisé qu'était la gnôle. Sous le feu intense de la morsure de l'alcool sur les piqûres, elle mordit le bois, les larmes lui montèrent aux yeux et la sueur revint. La blonde lui donna la main et elle la serra fort jusqu'à ce que la douleur s'estompe un peu. Elle enleva la branche et retrouva quelque peu son calme.

Cette fois c'était bel et bien terminé. L'alcool servait à désinfecter, mais bon sang ce que ça pouvait cuire. Il fallait maintenant laisse sécher et attendre que la croute soit tombée pour que le dessin soit véritablement révélé. Cela prendrait de quatre jours à une semaine selon le type de peau. Pour l'instant cela ne ressemblait pas à grand-chose, c'était rouge et boursouflé, mais la rouquine était contente et prête à remettre ça dès que celui-là serait cicatrisé ...

Elle passa la nuit comme ça, en dormant sur le côté et en tenant un de ses coussins bien serré contre elle, en se disant qu'elle aurait aimé avoir une épaule réconfortante sur laquelle elle se serait posée ...

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Swan
      Et pourquoi ?



Une nouvelle journée qui commençait, une rouquine de bonne humeur, presque en chantonnant, même si le temps était du genre orageux et froid, pour aller voir Ober comme chaque jour. Son tatouage la démangeait, mais ne lui faisait presque plus mal. Il avait séché et croûté et maintenant il fallait simplement attendre que toute cette croûte tombe, ce qui prendrait certainement un ou deux jours.

Ober en taverne, elle l'avait rejoint et la discussion s'engageant comme à chaque fois. Elle lui montra son tatouage et tout allait bien. Plus tard, Ober était parti et arriva le brun. Ah Kalan ! Elle devait bien l'avouer, pour l'avoir vu torse nu, il était bien bâti. Une discussion en tête-à-tête s'engagea alors et elle en apprit un peu plus sur le grand brun qui lui faisait du charme depuis un petit moment. Une sorte de confession intime qu'elle avait grandement apprécié. A voir comme ça, elle ne savait pas trop quoi en penser. Il se donnait des airs, mais au fond et surtout s'il le voulait, il avait un bon fond.

L'après-midi, les revoilà ensemble avec Ober et Muse et une rouquine en mode chieuse. Un Kalan qui ne bronchait pas à ses conneries et ça l'énervait un tantinet surtout quand il la reprenait comme quand son père le faisait. Partie à vouloir lui arracher un oeil, il n'avait pas sourcillé quand elle avait approché la cuillère du dit oeil et l'avait laissé faire. Pourquoi n'avait-il pas bronché ? Elle qui voulait un peu de résistance, elle avait été déçue pour le coup.

Une journée puis deux passèrent sans revoir le brun, mais elle avait vu sa soeur, son adorable petite soeur de quatre ans qu'elle aimait plus que tout et ... Boudiou une invasion. Taverne de Néllia pleine à déborder, à plus pouvoir bouger et surtout rempli de nobliaus !!! Muse et Luc en vues et voilà la rouquine qui demandait à se fournir en « boyaux de porcs ». Comprendra qui voudra. Oh n'allez pas croire qu'elle voulait s'en servir comme elle devrait s'en servir hein ! Naméo ... En manque de projectiles pour une attaque interne, la taverne c'était vidé et la rouquine était frustrée, surtout après un tapage de font sur la table. Bin quoi ? Vous ne comprenez rien ? Bin fallait être présent tant pis pour vous !

Maintenant il faisait nuit et elle sortait de chez Néllia légèrement éméché. Légèrement j'ai dit ... Rhooo ! Elle n'avait pas sommeil et elle avait plus ou moins envie de se défouler. Elle arriva à sa roulotte, grimpa à l'intérieur et chercha ce qui pourrait lui servir. Elle trouva quatre godets et les sortit à l'extérieur pour les aligner sur le muret qui longeait la charpenterie. Les voilà en hauteur seulement éclairé par un rayon de lune faiblard. Boyau de porc en main, elle avait envie de s'amuser un peu. Elle se baissa pour prendre un petit caillou, le plaça dans le boyau qu'elle tira au maximum et relâcha d'un coup sec. Le projectile parti d'un coup et toucha la chope, sans pour autant la faire tomber.

Elle recommença son petit manège en imaginant que ses chopes n'étaient pas ce qu'elles étaient. Elle s'amusa comme ça, une bonne heure et finalement fatigué, elle s'effondra comme une masse sur son lit sans même se dévêtir ...

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Swan
      Quand il n'est plus tant de rire !



Elle avait vu son père en taverne et il lui avait posé « la » question. Genève était en guerre et il était temps pour elle de la défendre aux côtés de son père. Elle n'avait pas l'habitude des armées, mais elle ne s'inquiétait pas de ça. Elle suivrait le mouvement sans se poser de question en essayant de survivre à tout ça.

Dire qu'elle n'avait pas peur était pure mensonge. Oui elle avait peur, pas de mourir, mais de laisser tout un tas de choses derrière elle si elle venait à tomber. Elle avait donc pris le temps d'écrire une lettre à chacune des personnes qui comptait le plus pour elle en dehors de son père, sa soeur et son frère. La veille, elle avait écrit à Carry, mais là, il en restait à faire et c'est ce qu'elle prit le temps de faire et d'envoyer.

Les pigeons partirent chacun dans une direction différente et elle, elle se changea. Enlevant sa houppelande, cadeau de son père, pour passer une chemise et des braies. Comme ça elle serait beaucoup plus à l'aise pour se battre. Elle natta ses cheveux dans une lourde tresse qui lui pendait dans le dos. Il fallait qu'elle s'entraîne un peu. Bien trop longtemps qu'elle n'avait pas manié une arme et si elle voulait survivre, il lui fallait retrouver quelques réflexes.

Elle sortit donc de sa roulotte et commença des mouvements dont-elle se souvenait. Elle fit cela durant plus d'une heure et quand elle décida de s'arrêter, elle était en sueur. Elle s'aspergea le visage, but une grande rasade d'eau fraiche et elle pensa à Kalan. Elle aurait aimé le revoir une dernière fois, mais elle ne lui écrivit pas. Elle l'avait fait la veille pour le prévenir de ne pas bouger, mais elle ne lui dirait pas qu'elle partait sur le champ de bataille. A quoi bon ?!

Ce soir, la rouquine n'était plus la jeune femme insouciante qu'elle était depuis son arrivée à Genève. La jeune femme qui se reposait sur son père et qui essayait d'oublier tout ce qu'elle avait vécu ses derniers mois. Souffrance, incompréhension et bien d'autres choses encore. Non ce soir, elle sera la rouquine qui devra à nouveau se battre !

Avant de partir, elle passa voir Néllia pour s'enfiler quelque chope et se donner du courage. La nuit risquait d'être longue, très longue ...

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Swan
      Petit moment de tendresse.



Les combats c'étaient arrêtés et elle avait eu l'aval du médicastre pour sortir de la tente de soin. Bon en même temps, elle n'aurait pas attendu l'approbation d'un charlatan pour bouger. Elle avait d'autre chat à fouetter. Néllia était mal en point et elle n'avait qu'une chose en tête, le petit bonhomme de son amie. Elle ne savait pas s'il avait une nourrice et elle s'en moquait. Ce petit bonhomme ne pouvait pas rester tout seul.

Dès qu'elle eut mis le pied hors de la tente de soin, elle dirigea vers « les Pécheresses » et grimpa l'escalier qui montait aux chambres. Comme elle ne savait pas trop où se trouvait l'appartement privé de Néllia, elle frappa a toutes les portes. Elle tomba sur une jeune femme qui était près du bonhomme. Elle lui expliqua ce qui était arrivé et comme la jeune femme avait aussi de la famille, elle dit qu'elle s'occuperait de Lazlo, le temps qu'elle aille aux nouvelles de sa propre famille.

Bébé dans les bras et serrant les dents sous la douleur qu'elle ressentait, elle retourna à sa roulotte. Elle était chargée d'un sac que lui avait donné la nourrice et la voilà chez elle, pour retrouver elle aussi, ses repères. Elle ramènerait Lazlo à l'auberge pour la nuit, lui aussi ne devait pas perdre ses repères.

Tous les deux sur le lit, elle le regardant, une main posée sous sa tête, lui, jouant avec des cubes en bois qui étaient à Lena, elle entendit un volatile arrivé. Elle regarda l'enfant et ouvrit la porte pour attraper l'oiseau. Lazlo le regarda et voulu le toucher et elle lui approcha le pigeon pour qu'il puisse le toucher avant de le relâcher.

Se réinstallant sur le lit, elle parcourut les mots écrits. La missive venait de Sarpé. Il lui disait qu'elle devait survivre. Elle avait eu beaucoup de change sur ce coup-là. Elle avait été blessée, mais pas mortellement. Elle devait le rassurer, alors elle prit un parchemin et lui répondit sans plus attendre, se perdant dans ses souvenirs et ses rêves. Où allait-elle ? Elle ne savait pas et malgré elle, elle avait peur. Peur de se planter encore une fois ....

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Swan
      Un petit coin pour deux.



Un courrier et une décision prise en vitesse. Kalan lui avait dit de ne pas venir le voir, qu'il n'y avait rien à faire à Saint Claude, alors elle partit pour Chambéry. Un petit mot à son père, Lazlo laissé au bon soin de sa nourrice et de sa mère qui s'était réveillé et voilà que la roulotte quittait son emplacement dans la courre de la charpenterie.

Rendez-vous avait été donné et il n'y avait plus qu'à, pour le rejoindre enfin. Elle avait douté, repris espoir qu'il viendrait la voir, puis douté encore, ne sachant vraiment pas quoi penser. Mais, elle le touchait presque du bout des doigts, il était là tout près et quelques jours il serait là ...

Ses quelques jours étaient vite arrivés et sa roulotte avait été placée juste à côté de la sienne. Maintenant il y avait deux roulottes dans la courre et elle ne pensait pas, qu'elle pourrait en rentrer une de plus. Les chevaux étaient au pré et elle heureuse d'être arrivée.

Accoudé sur son lit, tête posant sur sa main, elle le regardait qui dormait encore. Elle caressa chevelure blonde et se leva en silence pour ne pas le réveiller. Elle avait plein de choses à faire et en particulier foncer au marché, voir ce qu'elle pourrait bien trouver pour décorer sa roulotte, un peu trop masculine à son gout. Elle avait promis rideaux et coussins et c'était un sourire ravis qu'elle quitta sa roulotte ce matin-là ...

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Swan
      Quand la pluie vient après le beau temps.



Allongé sur son lit, elle essayait de ne pas pleurer. Pourquoi les mauvaises nouvelles venaient toujours après les bonnes ?

La tête posée entre trois ou quatre coussins, elle avait le regard fixé sur le plafond de sa roulotte. Si elle se mettait à cligner des yeux, c'était un déluge de larmes qui rouleraient sur ses joues. Marine, la petite peste rousse n'était plus. Son père lui avait annoncé la nouvelle. Visiblement Louis lui avait écrit pour lui annoncer la nouvelle ... Mais elle, elle n'avait rien reçu de personne ... Ne pas l'avoir prévenu, renforçait le sentiment qu'elle avait envers eux.

Son père avait écrit à Tibère, pour elle qui n'en n'avait pas la force, pour eux et lui présenter ses condoléances au nom de la famille de Pique. Que dire à Tibère ? Elle ne savait pas et surtout, il n'avait pas tenu sa promesse de protéger Marine comme elle le lui avait demandé. Lui en voulait-elle ? Non, Tibère ne tenait jamais ses promesses, mais Marine n'aurait pas dû en faire les frais ... Elle était si jeune encore.

N'y tenant plus, elle ferma les yeux et laissa couler ses larmes de tristesses. Elle revit la frimousse de cette gamine pleine de vie. Elle avait encore sa dernière lettre en tête où elle lui disait qu'elle allait venir lui mettre une raclée. Elle en rit nerveusement en y repensant. Diantre que cette gamine allait lui manquer...

Dire que dans l'après-midi, elle avait été la plus heureuse du monde. Elle avait appris la plus merveilleuse des nouvelles que le royaume, puisse porter. Elle avait un bateau ! Elle, sa soeur et ses frères étaient propriétaires d'un navire. C'était un cadeau de leur père et de la mère de Tinig. Il n'était pas gros, mais c'était le leur. Son coeur avait explosé de joie à cette nouvelle et quand Ignace avait proposé une croisière, elle avait dit oui sans l'ombre d'une hésitation.

Un jour la famille entière formerait une flotte et elle serait le capitaine du « Feust ». Elle s'en était fait la promesse à la mort de l'ami de son père. Au retour de cette croisière, elle se mettrait au travail. Fini les journées à glandouiller. Son bateau, elle ne l'aurait pas en claquant les doigts. Les beaux jours arrivaient et la cueillette devait reprendre à temps plein.

Elle essuya ses yeux, roula sur le côté et s'assit sur le bord du lit. Elle resta quelques instants, les bras posés sur les genoux et le regard perdu entre ses pieds. Elle avait besoin de prendre l'air, elle avait besoin de voir Sarpé qu'elle n'avait pas vu de la journée, elle avait besoin d'aller au port pour faire partir, ses pensées noires et puis elle voulait voir son bateau. Elle voulait voir l'Og ...

Elle sortit de sa roulotte, sauta à terre et ferma la porte pour partir au port les mains dans les poches de ses braies.

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