[RP ] Ragots et ragoûts...

Cunégonde vient de manger. Elle décide de prendre l'air, devant sa porte, assise sur le banc de pierre, au soleil. Comme un vieux lézard puant, elle ronfle bruyamment, en chassant les mouches qui viennent tourner autour de sa bouche. Il faut dire qu'il lui manque une dent sur deux... au moins... et que de ce gouffre sort une pestilence qui attire la vermine. Cunégonde pue de la tête comme des pieds -et ne parlons pas du milieu, ça vous empêcherait de digérer-. Puant donc de tout son être, elle a fort peu d'amis, ou d'amies. Quelques vieilles dans son genre, toutefois, un ou deux vieux râleurs, aiment quand même venir lui tenir compagnie. Il faut dire que sa maison est au centre du village, et que tout ce qui se passe en Bretagne passe par la place où elle se trouve ! Sous le rayon de soleil printanier qui fait éclore les fleurs et chanter les oiseaux -quoique les oiseaux désertent les alentours car ils n'ont pas envie de périr asphyxiés, et les fleurs meurent aussitôt à cause de l'être immonde qu'elles voient à leur éclosion-, Cunégonde attend quelqu'un ou quelqu'une et parle en dormant...

- Mallozh Doue d'mallozh Doue... où sont-y à c't'heure ? Vont m'laisser prend' froid susse banc...

C'est qu'elle a encore l’œil vif la Vieille Bique! L'estomac aussi du reste.
A preuve qu'elle n'irait point fourguer son dos cassé sur LEUR banc -car personne n'oserait les y retrouver, allez savoir pourquoi? Sans ses indispensables provisions de bouche : vin et cuissot de dinde.
Elle claudique, relativement voûtée vers le fameux banc, celui qui est presque toujours ensoleillé vu sa disposition et dont le mur supporte confortablement les dos cassés. C'est qu'elle guettait la venue des deux commères et inévitablement elles vont faire passer le temps et leur solitudes respectives à se gausser des autres, ragoter et ergoter, se chamailler et envoyer leurs rires édentés un tout venant.
La malice émane de son visage, faut voir comme!
Mais fichtre! Ses oripeaux rapiécés n'ont point l'air lavé de frais.
Qu'importe ! Si quelques remugles la suit à la trace, c'est peut-être à cause des sabots bien teintés de fientes.

Pause devant la VieilleCune déjà installée au meilleur endroit du banc, le centre. car les antiques esgourdes de extrémités du banc doivent parfois se pencher pour s'ouïr, ce qui est évidemment fatiguant, surtout quand on a l'habitude de ne plus faire marcher que sa langue.
Mauvaise ou gouteuse, la langue.
S'installe à son tour, bougonnant on ne sait quel injure colérique et cachée à l'encontre de " l'autre", déplorant son retard qui lui a fait manquer le milieu du banc, encore un coup.
Pi elle la connait la Cune, s'bougera pas d'un poil pour lui faire plaisir, hein!

"- T'as t'y vu l'autre comparse, VieilleCune? Ma doué l'est à la traine!
Téééééééééééééé bééééééééééééééééé! Qu'est qu't'as fait? Montre voèr un peu ton gosier?
Ben l'est enfin tombée ta vieille crochemolle! L'était contre qui celle-là?"

Rire chevrotant, mais sarcastique.

"- On va pouvoir compter qui qu'en a le plus des trois!
"Fin, c'est dommage pour toi, tu vas point pouvoir profiter de mes cuissots. Huhu!
T'as t'y la gencive dure au moins?"

(se tape de rire la main sur la cuisse, en riant de sa rosserie)

"- Brrrrrr fais encore fréééééé, hein?! C'est à cause de toutes leurs nouvelles machines ça, qui envoient des boules loin et haut! Ça nous détraque le ciel, ah j'te jure pensent qu'a guerroyer tous ces jeunots!
Z'ont plus de dents qu'nous, c'est vrai, et plus longues, mais suis pas ben sure qu'elles soient aussi efficaces qu'les nôtres!"

Coup de coude vers la Vieille d'à côté, rire égrillard...

"- Tient justement, j'en vois passer un qu'a les crocs solides, çui- là!

Cunegonde sursaute... Tiens, v'là l'autre gorgone qui braille aussi fort qu'un âne et qui la réveille... Elle sursaute...

- Bèèèèèèèèèèèèè ! T'es pas bien d'me faire sursauter comme ça non ? T''vas m'faire avoir un coup d'sang, toi ! Après qui s'est-y qui va moururer ? moi ! L'aut' j'l'ai pas vu encore. Va sans doute arriver avec les baluchons sous les yeux ! L'a du aller surveiller les p'tits jeunes... raaaaa là là... un jour elle f'ra une attaque, c'est moi qui te l'dit ! A force de r'luquer tout c'qui porte braies ! Fin... moi j'm'en fous.

Elle regarde un groupe de jeunes gens qui passent...

- Dis... t'as vu les p'tits gars là ? Sont à manger tout cru dis-donc... J'm'en ferai bien une p'tite collation, mieux qu'des crêpes tiens... hey c'est pas parce qu'on est au régime qu'on n'a pas le droit d'regarder l' menu hein ! Q'est- ce qu't'en dit ? On s'en fait un p'tit peu quèque'z'un ? hummm ?

La vieille grognasse a les yeux qui pétillent et la lippe vabeuse... euh... baveuse...

V'là les deux autres vieilles peaux qui dégoisent! Sans moi! Opportune, parce que c'est son prénom, vivi, tutune, trottinait jusqu'à son banc favori, pas trop vite...

bah alors vous, vous attendez pas tutune? Alors, y'a quoi comme potins hein? Une histoire de coucherie, allez dites moi qu'en a ... té! Vous z'avez vu le jeunot là bas? Miam ...

Bah oui, les potins croustillants, y'a que ça de vrais. A son âge, on fait plus, mais qu'est ce qu'on en parle! Tutune sortit sa flasque de jus de pruneau allongé de chouchen, en orit une longue gorgée, et regarda passer les gens dans la gargotte, non sans un sourire sardonique aux lèvres, étouffant un petit rire parfois, ou une injure bien sentie.

De loin, elle aperçoit Tutune... qui arrive en bavant sur les jeunots autant qu'elle...

- Hey Tutune ! Pas touche hein ! J'les ai vus la première ! Namého !

A sa comparse...

- Faut toujours qu'elle aille piquer dans la l'écuelle des autres celle-là.

Elle crie en direction de Tutune...

- J'vas te coller un bourre groin moi, t'vas voir vieille cochonne ! C'est-y pas honteux à ton âge ?

Il lui arrive d'être polie... si, si ! De modérer ses propos. Moi, à sa place j'aurai dit "vieille truie"... m'enfin bon. Tant qu'elle cause, c'est qu'elle est en vie hein ?

Arrête de brailler, tu vas faire fuir les corbeaux! Déjà à voir ta trogne ... Mouahaha

Opportune, dite Tutune, l'emmerdeuse, s'installa sur le banc bien lourdement, car elle avait le séant fort large et sourit à ses copines.

Z'avez lu le canard à ragots? Parait que le procureur a un grain de beauté sur la fesse gauche! Ma doué! J'irai ben vérifier ça, rien de tel que de tâter la marchandises, hein vous z'autes?

Ouis, observant les gens passer, elle ajouta à voix basse ...

' Gardez moi ces deux là, à tourner ainsi autour du revenant de Trégor, m'donnent le tournis! Hé ben, j'en connais un qui a l'cul ben propre maint'nant ! Héhé ...

Ben ouais, tutune, c'est une saleté, une langue de vipère ... et assise sur son banc, elle en remarque des choses ! Elle rit en observant le manège d'un couple sortant discretos d'une taverne au petit matin ...

Hé bé hé bé ici, regardez moi ces amants du p'tit matin! C'est du propre ! Avant l'mariage en plus! Ca se marie plus de nos jours, ça se noie dans la luxure... Ah ces jeunes ... C'était l'bon temps, hein les filles?

Pour sûr que c'était le bon temps ma vieille complice !
Tu te souviens la nuit de la Saint-Jean dans le foin de la grange du Père Vert ?
Un sacré cureton çui là nom de d'là !

Le vieux Yannick se racla la gorge et cracha par terre !

Alors encore en train de zieuter les jeunots bande vieilles pies ?
C'est point la peine savez bien ça sert qu'à se faire du mal !
Moi je vous trouve plutôt girondes encore pour votre âge... mais c'est vrai qu'on s'est connu quand on avait quinze ans et que je vous ai fait danser à toutes les fêtes de la région toutes les trois !

Bon z'allez point me laisser debout à mon âge ?
Allez, faites moi une petite place que je pose mes fesses...Voilàà !

Il se retrouva assis entre la Titune et la vieille Cunégonde.
Deux sacrées bout de femmes ça !

"- Vas-tu m'laisser mon espace vital, Vieux Couillu, qui faudrrré que j'tombe à terre dont?
T'es pas ben plu corrrec que quand t'étais vert, que tu nous voulais nous essayer toutes !

Faudrait qu'on fasse v'nir un jeunot par là. S'toire de l'faire jaspiner un peu sur les cancans.
Va falloir l'attirer ici. Avec un bonne gnôle c'sera pas ben compliqué. Surtout la mienne! Que je vous distille ça vite fait bien fait, et qu'ça fermente sec avecque ce qu'j'y rajoute en s'cret d'fabrication. Ma gnole, c'est point du guiguet!
On n'est point trop avenantes, mais "A cheval donné on ne regarde pas la bride" comme on dit ; vous verrez : y'en aura ben quelques uns qui viendront s'rafraichir la glotte avec nous. Sont pas bêcheurs les Bretons quand ils descendent du gousier!
Par contre j'dis pas mon s'cret!"

La Peste ponctue régulièrement sa parlotte par plusieurs rasades alcoolisées, tout en levant parfois un index parcheminé vers une direction céleste.
Le pilon lui sert de sabre, ou de goupillon allez savoir, toute manière c'est rare que l'un aille sans l'autre!

Sa vieille face de "pomme cuite" rosit immanquablement, sans doute cause du soleil qui condescend enfin à reluire après plusieurs jours d'abstinence.

"- C'est vrai qu'les coucheries c'est pas mal pour occuper l'temps, mais j'préfère les z'élections aux z"érections! On va pouvoir se régaler d'ici peu! Surtout avant l'été, on va voir qui cé qui va lécher les plus grandes bottes pour se faire élire durant la saison "morte".
Et avec quelle langue surtout!
Ah ça va surement valoir le coup! J'm'en gausse d'avance!"

La vieille, regardant ses compagnons de banc, se renfrogne un peu plus. Surtout que le vieux brandon sec de Yannick s'est rajouté à la bande ! N'avait pas b'soin d'venir ce vieux couillon : il va leur siffler leur gnôle ! pfff... Ces hommes, quand y sont jeunes, ils sont toujours prêts à licher nos trognes, et quand y sont vieux, juste le goulot d'la bouteille ! On peut même pas compter sur eux !

- Ah bah te v'là là toué ? T'as fait quoi d'la Marie ? T'l'as mise au champ et toué tu t'promènes hein ? C'est-y pas malheureux d'voir un grand couillon comme toué tiens... La Marie aurait dû t'couper c'que j'pense depuis un bon bout d'temps : l'aurait pas eu c'te tripotée d'marmots qui braillent partout. Fin' qui braillaient partout, maintenant, peuvent plus, sont comme toi : des ivrognes ! On peut pas ouvrir la bouche pour parler, quant on a l'goulot d'la bouteille d'dans, pas vrai ?

La vieille pomme se plaint d'pu avoir de place à cause du vieux corniaud...

- T'as qu'à l'pousser aussi toué ! Te t'plains toujours au lieu d'faire. Faut toujours qu'c'soit les aut' qui fassent pour toué ! Moué, on m'f'ra pas bouger d'ici pour sûr ! Cui qu'y m'virera du banc l'est pas né. Tudieu ! Faudrait voir à essayer tiens ! Et pi ma pauv'fille, r'garde toué ! Crois-te qu'un jeunot t'regarderait encore ? Sauf pour s'moquer oui, mais pas pour c'que tu voudrais, pour sûr ! Passe donc ta gnôle, j'ai soué...

Elle n'attend pas que l'autre lui tende, et s'allongeant à demi sur tous les autres, à les écraser, elle lui subtilise la boutanche et hop, le goulot passe tout dans sa bouche édentée... Et allez, voilà la moitié du contenu qui descend directement dans le gouffre !

HEP! HEP! HEP !
Vas tu donc tout siffler ça !
J'la connais la gnôle de Trogne !
Elle t'allongerait un boeuf pour le compte avec deux bouteilles, alors toi va pas nous clamser à trop picoler !

Il lui piqua la fiole et bu une longue rasade !

Y'a point à dire, c'est du bon !
Pis dis-donc ma tripotée de marmots alcooliques... que t'oublie un peu vite nos nuits dans le foin et que ton ainé y me ressemble pas mal !
Vielle emmerdeuse va !

Mais c'est vrai que vu la tripotée d'gars et de filles qu'aiment téter de la boutanche, on devrait pouvoir appâter !
Les jambes c'est plus ça mais vous avez rien perdu de votre cerveau mes vieilles poteaux !


Il se pencha vers ses deux voisine et leur fit un bisou retentissant !


Mais pour appâter faut de la réserve vu que j'ai terminé ta flasque...
T'as apportée le tonneau la Trogne ?

La vieille s'essuie la joue du revers de la manche...

- Va donc téter une aut' trogne, affreux ! Mon grand, l'est pas à toi... l'est au curé ! M'a troussée, c'sagouin, quand qu'j'étais encore fille ! pffff... j'en f''rai même pas un curaillon ! Soutane ou pas soutane, y'a toujours l'même chose dessous, l'même affaire tiens... ces mâles, jeunes ou vieux, sont bien tous pareil : ça vaut pas cher tout ça !

Et elle pique dans sa réserve personnelle un flacon de chouchen, puisque l'autre affreux a sifflé le fond du "pot commun" ! Elle l'ouvre, et ni une, ni deux, s'enfile dans le gosier la moitié du contenu.

- Ma doué, c'est d'la bonne celle-là ! ça ravigote! -qui a dit "Tipiak" ? -C'pas du p'tit lait, j'vous l'dis moi !

Légèrement pompette, elle se met à rire...

- Mallozh Doué d'mallozh Doué ! J'm'en va causer à ces p'tits jeunes là, pour voir c'qui z'ont dans les braies pour sûr ! J'm'en vas m'occuper d'leur cas : c'est ben dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe tiens ! J'va leur apprendre des choses, moué !

Elle se lève illico... du moins elle essaie ! Mais le chouchen en a fait plus qu'elle ne le pensait, et elle se rassoit lourdement, en écrasant la main de l'un et la cuisse de l'autre...

- Oh là moussaillon ! y'a du tangage ! J'les veux ces petiots.

Et elle tente une fois de plus de se relever...

Aah le père Vert ... un sacré curé, oui! Enfin, j'préférais sa grange, moi... Hein, vieux cochon! T'es pas l'seul à m'avoir fait visiter, héhé!
J'dis rien, mais y'a d'l'animation moi j'dis. On risque pas d's'ennuyer.
Moi, mon vieux copains, j'veux bien partager ma prune si ça t'dis. Mais j'te préviens, c'est pas gratuit!
Ahlala ma vieille Cune... les petiots, laisse les donc! T'as du vent dans les voiles... on risque pas d'les attraper!

Après un instant de "flottement" -dans tous les sens du terme !-, Cunégonde se relève et dit, bien roide sur ses jambes....

- Faudrait voir à voir qu'on m 'empêche d'les avoir ces petiots ! Surtout pas toué l'emmerdeuse ! Si non, j'dis à tout l'monde c'que tu fais tout les matins quand qu'tu t'lèves !...

Sur ce elle retombe sur le banc, et précise...

- Enfin, j'sais pas si tu l'fais toujours ma vieille ! Moi j'le fais encore c'que j'faisais : mettre le doigt dans le ragoût d'la veille d'la vieille pour qui je l'faisais, l'ragoût ! Tout le monde l'aimait mon ragoût ! Mais moi j'en mangeais pas souvent chez les riches ! J'mangeais qu'des coups d'bâton ! Sont tous pareils ces gens-là !

Elle se tourne alors vers ses comparses...

- Si tu m'donnes un coup d'ta bouteille, j'te dis pourquoi qu'mon ragoût il avait pas l'goût de çui des autres....

Elle louche sur la fiole de l'emmerdeuse avec envie.

Tsss t'es jalouse, car moué, j'ai pas b'soin de becter comme toi ces trucs affreux tous ridés qu'on dirait des étrons... raaaah jm'e souviens plus d'comment tu dis ... un truc de moine du sud ça ... des prunes séchées... des pruneaux d'agen! J'arrive pas à croire que t'es Bretonne à manger de la médecine Françoise!
Ah oué, tu m'filerai comme ça le secret d'ton ragoût? t'a trop bu? Tu m’intéresses ma vieille Cune! Tiens, attrape mon biberon... mais pas cul sec hein! J'veux tenir avec jusqu'à dîner, moué!

Opportune rit de bon cœur, et au passage secoue sa bouteille de prune sous le tarin de Yannick, qui ronflait et bavait sur son tricot de peau.

R'garde le lui, il dort comme un bébé! J'espère qu'il se réveillera pas comme un chiard, j'ai déjà assez torché de fesses dans ma chienne de vie! Héhé. Même l'odeur de la potion magique ça l'réveille point!

Faut pas lui dire deux fois à la Cunégonde ! Elle attrape la fiole en s'en colle deux bonnes rasades derrière la glotte. Puis, elle lui rend le flacon.

- C'pauv' Yannick... faut dire que ces temps-ci, il fait du déménagement : sa patronne, la Jehanne Sainz-Trestain, elle lui a fait emmener ses meubles et ses malles dans sa nouvelle maison. Paraît qu'elle a retrouvé un coquin la Jehanne ! Pour une ancienne nonne, elle fait fort ! Enfin, j'la comprend : quand on a été sevrée pendant des années, à pas pouvoir "consommer", on la le feu où j'pense ! Tout comme moi tudieu ! A ma doué ! C'pas juste ! C'pas parce qu'on est au régime, qu'on a pas l'droit d'regarder l'menu que diable !
C'pour ça que j'regarde les p'tits jeunes...

Elle réfléchit à son pauvre sort de vieille femme esseulée, puis :

- Et pis, mes pruneaux, j'te dis moi qu'bientôt, on les mettra dans nos farz fourn ! T'verras c'que j'te dis ! A propos d'manger, t'l'aimes mon ragoût ? C'est-y vrai que tu l'trouves bon ? Si oui j'te dis pourquoé qu'il est bon, j'suis d'parole ! Même que j'te donnerai la recette pour sûr !