Scipio.de.penthievre
[Quelque part dans des bois près de Saintes – Rétrospective intérieure]
Noir total.
Paupières trop lourde.
Crâne trop lourd.
Où est-ce qu’on est ?
Tentative d’ouvrir les yeux.
Trop de lumière.
Seconde tentative.
Des arbres ?
Et c’est qui ce clochard à moitié sur moi ?
Il fait chaud. On n’est pas en janvier normalement ?
Ah mais je me souviens, la taverne… Mais après quoi ?
Poussons ce clochard et tentons déjà de retrouver notre route.
Je ne connais pas ces bois… Ah ! Voilà quelqu’un !
On dirait un pouilleux lui aussi ! Pourquoi il vient vers moi, qu’est-ce qu’il me veut ?
- Ah Scipio ! Tu nous as bien fait rire hier soir !
- Euh… On s’connait ?
‘Tain ! Il put du bec celui-là ! Pis ce mal de crane !
- Ah oui, tu te souviens pas, il faut dire que déjà quand on s’est rencontré à La Rochelle t’étais pas des plus frais.
La Rochelle ?! Mais c’est loin ça ! Et on y est plus ?
- Euh… Mais je suis parti quand de Saumur ? Et on est où là ? Et on est quand ?
- Ah tu viens de Saumur ! T’étais incapable de nous le dire hier !
Il me les brise lui…
- Mais je m’en fous ! Où on est et quand on est ?!
Aoutch ! Ma tête…
- T’énerves dont pas, on est à Saintes et on est le 22 mai 1461.
…
…
…
- Euh… Répète ?
- On est à Saintes et on est le 22 mai 1461.
...
Comment c’est possible ?
…
Je ne me souviens de rien.
Puis il m’énerve lui, j’me casse.
- Allez dégage !
- Eh bah, t’es plus drôle quand t’es bourré.
- Dégage j’te dis !
- C’est bon, j’m’en vais !
Enfin !
J’ai plus qu’à rentrer à Saumur, mais avant va falloir manger.
J’crois bien que je viens de me prendre la plus longue cuite de toute ma vie.
[Quelques jours plus tard – Couesmes]
Ah enfin ! J’aperçois mon château !
J’espère qu’ils l’ont bien entretenu pendant mon absence.
Et ce gueux qu’est-ce qu’il fait sur mes terres !
- Eh toi là-bas ! Qu’est-ce que tu fais là ?
- Bah j’me promène !
Se promener ? Et pis quoi encore !
Il a donc rien de mieux à faire ?
- Ah oui ? Tu te promènes ? Et tu ne devrais pas être en train de cultiver les terres de ton seigneur ?
- C’est-à-dire Sire qu’il n’y a plus trop de seigneur ici.
Ça serait pas qu’il me prendrait pour un abruti en plus.
- Plus de seigneur ? Et qui suis-je moi alors ?!
- Sire Scipio ? C’est-à-dire qu’on vous croyez mort et quand bien même vous êtes vivant, votre suzerain a été déchu, vous n’êtes donc plus seigneur de rien du tout.
…
Plus seigneur ?
Ils ont osé me faire ça à moi ?
Me retirer les terres de mon père ?
- Allez dégage !
J’y crois pas !
Maintenant direction Saumur puis Angers !
_________________
Revient d'un long long long périple
Noir total.
Paupières trop lourde.
Crâne trop lourd.
Où est-ce qu’on est ?
Tentative d’ouvrir les yeux.
Trop de lumière.
Seconde tentative.
Des arbres ?
Et c’est qui ce clochard à moitié sur moi ?
Il fait chaud. On n’est pas en janvier normalement ?
Ah mais je me souviens, la taverne… Mais après quoi ?
Poussons ce clochard et tentons déjà de retrouver notre route.
Je ne connais pas ces bois… Ah ! Voilà quelqu’un !
On dirait un pouilleux lui aussi ! Pourquoi il vient vers moi, qu’est-ce qu’il me veut ?
- Ah Scipio ! Tu nous as bien fait rire hier soir !
- Euh… On s’connait ?
‘Tain ! Il put du bec celui-là ! Pis ce mal de crane !
- Ah oui, tu te souviens pas, il faut dire que déjà quand on s’est rencontré à La Rochelle t’étais pas des plus frais.
La Rochelle ?! Mais c’est loin ça ! Et on y est plus ?
- Euh… Mais je suis parti quand de Saumur ? Et on est où là ? Et on est quand ?
- Ah tu viens de Saumur ! T’étais incapable de nous le dire hier !
Il me les brise lui…
- Mais je m’en fous ! Où on est et quand on est ?!
Aoutch ! Ma tête…
- T’énerves dont pas, on est à Saintes et on est le 22 mai 1461.
…
…
…
- Euh… Répète ?
- On est à Saintes et on est le 22 mai 1461.
...
Comment c’est possible ?
…
Je ne me souviens de rien.
Puis il m’énerve lui, j’me casse.
- Allez dégage !
- Eh bah, t’es plus drôle quand t’es bourré.
- Dégage j’te dis !
- C’est bon, j’m’en vais !
Enfin !
J’ai plus qu’à rentrer à Saumur, mais avant va falloir manger.
J’crois bien que je viens de me prendre la plus longue cuite de toute ma vie.
[Quelques jours plus tard – Couesmes]
Ah enfin ! J’aperçois mon château !
J’espère qu’ils l’ont bien entretenu pendant mon absence.
Et ce gueux qu’est-ce qu’il fait sur mes terres !
- Eh toi là-bas ! Qu’est-ce que tu fais là ?
- Bah j’me promène !
Se promener ? Et pis quoi encore !
Il a donc rien de mieux à faire ?
- Ah oui ? Tu te promènes ? Et tu ne devrais pas être en train de cultiver les terres de ton seigneur ?
- C’est-à-dire Sire qu’il n’y a plus trop de seigneur ici.
Ça serait pas qu’il me prendrait pour un abruti en plus.
- Plus de seigneur ? Et qui suis-je moi alors ?!
- Sire Scipio ? C’est-à-dire qu’on vous croyez mort et quand bien même vous êtes vivant, votre suzerain a été déchu, vous n’êtes donc plus seigneur de rien du tout.
…
Plus seigneur ?
Ils ont osé me faire ça à moi ?
Me retirer les terres de mon père ?
- Allez dégage !
J’y crois pas !
Maintenant direction Saumur puis Angers !
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Revient d'un long long long périple
