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[RP] De Limoge à Bourges : Entre voyage et confession.

Euzen

        « Que me faites vous faire là, Aude ? »
          d’Euzen



    Faire un choix n’est jamais simple, car toutes les parties en présence sont rarement en accord. Il y a ce que l’on veut, ce que l’on doit, mais également ce que l’on croit vouloir et ce que l’on croit devoir. Quatre parties, quatre éléments impossible à coordonnées qui vous font douté jusqu’à que l’élément déclencheur ne soit plus. Et dans le cas présent, l’élément en question, une invitation, était encore bel et bien là. L’interrogation première avait été : Devait-il s’y rendre ? Instinctivement, le borgne s’était répondu : Non. Mais l’intervention de jolie rousse avait fait échos à ces envies profondes, provoquant finalement une résonnance qui avait fissuré la résolution du jeune homme. Il irait. Le cœur battant, la boule au ventre mais il irait. Et il ne pouvait même pas se raccrocher à l’espoir que revoir la cause de son mal le guérirait définitivement, qu’en affrontant sa crainte, elle s’envolerait, pour la simple et bonne raison qu’il l’avait déjà revu et cela n’avait rien changé.

    Il l’avait revu et, contrairement à lui, le Sidjéno n’avait pas semblé affecté par leur séparation. Egal à lui-même, il s’était fait remarqué. Mais tant bien que mal, le jeune baron s’était efforcé de l’ignorer. Il en ferait autant cette fois. Ridicule résolution puisque la fête était en son honneur mais qu’importe. Puis à bien y réfléchir, le Navailles y avait trouvé son compte : son projet. L’Oreza avait accepté. Il avait dû lui mentir, évidement, comment aurait-il pu lui dire la vérité ? Impossible. Mais au fond, ce n’était qu’un pieu mensonge … non ? Il avait donc décidé de profiter de cette soirée pour mettre à exécution ce qu’il avait longuement peaufiné. Lui voyagerait avec la Casaviecchi, Marion viendrait seule. Rien ne devait laisser deviner qu’ils se connaissent. Il l’aiderait à entrer, lui désignerait sa victime et le reste dépendrait uniquement d’elle et de ces talents. Mais il avait toute confiance en elle, le Montbazon, car elle était douée, très douée. Malgré tout, il angoissait.

    C’est donc fort de ces résolutions et ces intentions qu’il avait fait préparer le coche et s’était rendu chez l’ingénue comme lui se la surnommé à présent. Pour faire un pied de nez au garçon au poisson orange, il avait, pour la première depuis qu’il l’avait reçu en cadeau de mariage, fait affrété le magnifique attelage que son actuelle belle-mère et l’Ambroise mâle avait offert. Outre son côté tape à l’œil que le borgne lui détestait, il devait lui reconnaitre des qualités de confort difficilement comparable à ces homologues plus discret. Rendez-vous avait été donné à l’aube pour le départ et quatre jours le voyage leur seraient nécessaire pour arriver à destination. Une éternité presque, heureusement qu’il appréciait la compagnie de la jeune femme … Pourtant, étrangement, les premières heures se firent silencieuses que le borgne ponctua seulement de quelques coups d’œil discret vers sa jeune compagne. La conversation d’une certaine soirée ne le quitter rarement et jamais en sa présence. Plus que tout autre, elle avait ravivé chez lui les vieux souvenirs d’une ancienne relation qu’il avait pourtant presque oublié avant son apparition dans leur vie. Avait-elle suivit leur conseil ? Voilà la question qui lui traversé l’esprit et qu’il tentait de percé en l’observant discrètement. Rien chez elle ne laissé supposer qu’elle ait changé. Son innocence, son ignorance l’avait-elle retenu ? Possible. Encore une fois, il peina à croire qu’elle est puisse être si … naïve, pourtant il n’en doutait pas une seconde. D’une manière ou d’une autre, elle avait été capable, des années durant, de se fermer hermétiquement à tout forme de tentation. La mort de sa sœur en était-elle la cause ? Ou est-ce la négligence de son père qui, pour ce qu’elle semblait lui en dire, n’avait fait que peu de chose pour ces deux filles. Encore un de ces hommes qui tente de ranger leur bâtard de coter …

    Ni tenant plus, le Navailles se tourna résolument vers elle et, affichant un petit sourire taquin, il émit encore cette interrogation qui le taraudait.



    - Alors … se grain de beauté ?


    Il voulait la gênée, évidement. Un peu, pas trop quand même, car il appréciait beaucoup cette petite teinte rose qui coloré ces joues quand cela arrivé … Ne voulant rien manqué de sa réaction, il la détailla d’un regard appuyé. Le mélange était savamment pesé pour la provoquer.

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Aude_elisa
« Euzen, je crois que j’aime cela… » D’Aude Elisa.

Une invitation à une réception en l’honneur de mon ami, comment pourrais-je rater cela ? C’est impensable, il me faut être présente, le féliciter de vive voix. Sauf qu’un léger problème se présente à moi… Je n’ai aucun cavalier pour cette soirée, qui sera d’exception, en connaissant l’hôte qui nous recevra.
Il me faut donc le meilleur… Mais qui choisir ? Il y a bien Haldor, ce ténébreux qui a su faire chavirer mon cœur. Un homme avec un charme fou, qui sait parler aux femmes sans aucun doute. Mais il s’est affiché au bras de Catherine, au mariage de Victoire.
Il ne me reste qu’Euzen, mais ce dernier est en froid avec Nathan. Il ne viendra certainement pas. Que faire ?

Mais c’est sans compter sur une soirée, où le blond pénètre dans la taverne où je me trouve, et qu’il m’annonce qu’il a reçu une invitation de Nathan. Et bien, qu’il en soit ainsi. Je tenterais de le convaincre de m’accompagner. Je serais là pour le soutenir si il en a besoin… Connaissant la situation entre les deux hommes, cela ne me sera guère difficile. En espérant que Nathan ne pense pas que je prends partie pour le borgne, alors que ce n’est pas le cas.

Pour mon plus grand plaisir, il accepte. Et c’est ainsi que la soirée s’achève… il me raccompagne, en me disant qu’il viendrait me chercher à l’aube pour quatre jours de voyage… Rien que lui et moi, dans un coche…

C’est donc installée à ses côtés, les yeux rivés sur le paysage qui défile que le voyage commence. Tout est silencieux… Comme si une gêne s’était installé entre nous. A savoir que quelques jours plus tôt, cette gêne s’était bien installée pour ma part… Une discussion que je n’avais, jusqu’alors, jamais eu avec personne, m’a totalement perturbée et animée une flamme en moi, un désir, que je ne connaissais pas. Pas faute pourtant de tenter de l’oublier… Mais lorsque je me retrouve en présence d’homme…
Presque imperceptiblement, ma tête se secoue de gauche à droite, comme pour chasser toutes ses pensées de ma tête… Mais c’est sans compter sur Euzen, qui par une simple question, réanime ce feu brûlant.

Lentement, mes iris se posent sur lui… Mes joues rosissent sans que je ne puisse le contrôler, et la gêne fait de nouveau son apparition.


-Ce grain de beauté… Et bien… Il est présent…

Oh oui, bel et bien présent. Je me souviens de cette soirée, enfermée dans cette chambre d’auberge. Mon reflet dans une longue plaque de métal lustré et poli… Et cette tâche, sur le haut de ma fausse gauche, comme il l’avait si bien dit.

-A l’endroit exact que vous m’aviez énoncée… Oui… Bien là…

Et de ce fait, les iris s’en détournent… Oh cela doit lui faire grandement plaisir, de me voir aussi gênée par la situation, par cette conversation… Mais ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’à force de découvrir mon corps… J’ai cette envie de le faire découvrir à un homme, et apprendre les sensations qu’une main masculine peut procurer à un corps féminin…
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Euzen

        « Prenez garde, à toujours jouer avec le feu, on se brule. »
          d’Euzen



    – Il est présent – A l’endroit exact que vous m’aviez énoncée – Bien là – Est-ce possible ? De part cette question, le borgne de remettait nullement en doute l’emplacement ou l’existence de ce grain de beauté mais l’ignorance de celle qui durant toutes ces années, l’avait porté sans le savoir. Etait-il possible qu’elle se connaisse si mal ? C’est, qu’il ne se trouvait pas sur l’un des replies les plus secret de son intimité, ni même sur sa nuque à la naissance de sa chevelure, ou sur un quelconque autre endroit inaccessible à sa vue même pas miroir interposé. Non, il était juste là, sur le haut de l’une de ces fesses. Il lui aurait suffi de se placer dos à une surface réfléchissante une fois, rien qu’une, et de se tordre un peu les hanches et le cou pour l’apercevoir, sans avoir besoin des talents d’un contorsionniste. Pourtant son ignorance prouvait qu’elle n’en avait jamais rien fait. Ou peut-être l’avait-elle oublié ? Cette possibilité lui sembla plus probable …

    Aux quelques mots de la jeune femme, l’unique œil vivant du Navailles s’était fait sombre, son regard plus pressant. Se rendait-elle compte du trouble que cette situation provoquée chez lui ? Il y avait fort à parier que non. A la teinte que prirent ces joues, il résista à l’envie d’en effleurer une du pouce. Savoir, qu’au travers de son double, il connaissait la jeune femme surement mieux qu’elle-même, lui offrait une panoplie de sentiment … grisant. Depuis quelques nuits, il aimait à se rappeler de celles passées au côté de la Casaveicchi décédée, pour se remémorer ces petits riens qui la faisait vibrer. En était-il de même pour sa sœur ? Voilà un mystère qu’une part de lui serait particulièrement enclin à résoudre.

    Pire, il était prêt à se noyer dans cette énigme, comme il se noyait dans la boisson car elle était l’une des meilleures échappatoires aux tourments qui le prenait. Sexe et alcool … les deux ingrédients principaux du cocktail de l’oubli. Tant qu’il songeait aux rousses jumelles, il ne pensait pas au blond berrichon et là se trouvait son but. D’un revers de main mental, il le chassa d’ailleurs de ces pensées et, se voulant décontracter, ajusta sa posture dans l’habitacle sans que on iris ne quitte la silhouette de sa jeune compagne de voyage.



    - Sincèrement, Aude, comment avez-vous fait pour ne pas vous … intéresser … à tout cela avant ?


    Nonchalant, ces doigts s’étaient noués entre eux, entre ces genoux écartés. Il aimait et prônait l’innocence féminine, bien trop rare à son gout, mais avoir un tel niveau à son âge, le surprenait encore.

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Aude_elisa
« Ce désir me consume intérieurement… Je brûle déjà. » D’Aude Elisa.

Pourquoi n’avoir jamais pris le temps de découvrir mon propre corps… Pourquoi n’avoir jamais ressenti ce besoin, ce désir d’apprendre. En réalité, je ne sais guère… Peut être parce qu’avant de les connaitre, jamais je n’ai eu ce genre de conversation avec quiconque. Que moi la jeune fille innocente n’a jamais réussi à engager une conversation sur ce point. Bien trop gênée à l’idée de parler de caresses, d’intimité… A croire que je suis restée dans l’enfance. Peut être Est-ce cela ? Je n’ai guère grandie à ce niveau…

Mais pourquoi aujourd’hui, ce désir ardent nait en mon sein. Cette convoitise qui me surprend chaque jours, et qui devient de plus en plus forte. Un désir brûlant qui me consume… Oui je ressens cette soif d’apprendre, et le pire dans tout cela, c’est que je n’en ai pas honte… Non, juste une simple gêne que d’en discuter… Qui plus est, avec lui.

Lui, le blond, le borgne… qui m’intrigue un peu plus chaque jour. Celui qui m’a lancée sur cette pente dangereuse. Cet homme qui bouleverse mes sens… Pourquoi lui ? Cette envie que je ne sais contrôler, qui cogne en moi avec violence en sa présence. Découvrir ce qu’une caresse masculine pourrait m’apporter… Et si…

D’un geste mental, je balaie cette pensée… Je n’en ai guère le droit, je ne peux penser à cela, même l’espace d’une seconde. Cette chose m’est interdit. Le seul homme qui pourrait glisser ses doigts sur ma peau, serait mon futur époux… Oui, mais il n’existe point encore.

Et ce feu qui a nouveau brûle en moi…

Je fuis son regard, je ne peux lui faire face… Je sais que si mes iris se posent sur lui, je perdrais le contrôle de mes pensées, de mes mots. Et sa voix qui résonne en la cabine, là où nous ne sommes que deux, parvient à mes oreilles en un doux son que j’apprécie… Stop, Aude, reprends toi ! Bon sang !


-Je… A dire vrai… je ne sais pas…

Oui Aude, comment as-tu pu ne pas t’intéresser à ton corps avant ? Tu as l’air d’une idiote face à lui, à ne pas avoir connu cette emplacement du grain de beauté avant qu’il ne t’en parle… Innocente et fragile petite chose… Tu ressembles à une enfant.
A nouveau la conscience qui s’en mêle… Et là, je me sens de plus en plus mal à l’aise… Les doigts qui triturent les pans de ma robe, comment vais-je pouvoir me sortir de là ?


-Je rattraperais le temps perdu… Je… J’ai commencée… C’est… plaisant…

Voila, la chaleur qui reprend place… Au sein de mon corps, mais surtout au niveau de mes pommettes, qui ne prennent plus une teinte rosée… non, maintenant elles rougissent, aussi violemment que le feu qui s’anime en moi…
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