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[RP] Et soudain... C'est le drame!

Johanara
Juste avant le drame...


Par tans les terres d’Armagnac et de Comminges apparaîtraient, baignées de soleil et verdoyant l’horizon mais pour l’heure, le coche frappé aux armes de Lignières parcourait les chemins sinueux de Guyenne à vive allure.

La conduite tumultueuse du pourceau aviné qui ne cessait de fouetter l’attelage à grands coups de cravache semblait devenue coutume, si bien qu’une traversée sereine et placide aurait inquiété les deux jeunes épousés .

A contrario , le grand calme qui régnait à l’intérieur du coche était inouï. Disparus leurs compagnons de voyage, ce jour d’huis, ils étaient seuls, profitant du confort qu’offrait la voiture aux larges banquettes de velours pourpré somme toute pour la première fois depuis qu’ils avaient entrepris leur long périple vers les terres du Berry et du Bourbonnais Auvergne.

Des mois à sillonner les routes… Et une longue halte au Castel de Lignières où des noces éclatantes avaient été célébrées.

Pour sûr ce voyage resterait à jamais gravé en la mémoire de la rousse Baronne qui mirait son alliance un large sourire à ses lèvres purpurines creusant à ses pommettes quelque ravissante fossette.

Fourbue, les traits tirés, quelques fins sillons bleutés, cernes fugitives, soulignant l’éclat émeraude de ses grands yeux, la jeune noble reposait contre le torse musculeux de son mari, ses longues mains liliales liées aux siennes avec tendresse.

Quelle exquise escapade en vérité, couronnée par son union avec le plus merveilleux des hommes…

Et elle n’avait aucune envie de recouvrer l’Armagnac et ses tumultes…

Tout espoir de couler des jours heureux en cette terre tourmentée l’avait quitté. Néanmoins, elle irait partout où il irait , lui aussi indispensable que l’air , lui dont l’absence mènerait irrémédiablement à un chagrin incommensurable… Dusse t’elle supporter ce comté de basins.

Elle n’avait que lui au cœur et au fond de ses larges prunelles, et il valait bien quelque sacrifice. Même tous.

Se tournant vers son grand rouquin , elle lui vola un baiser et tenta de se rassurer en contemplant son minois angélique où brillait ce regard safre à nul autre pareil.

Se refusant à s’épancher sur ses tracas , la jeune femme lui adressa un sourire radieux.


On s’arrête à Saint Lys amour? J’ai quelques effets que j’aimerais récupérer avant d’aller à Antras.
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Unie par le plus fort des liens à Valezy, son grand amour adamantin...
Valezy
[On the road again… Ou encore, je pompe sur de célèbres artistes, mais je m’assume…]

Quelle chaleur…
Quelques jours plus tôt, alors qu’ils quittaient leurs fiefs auvergnat et berrichon, ils subissaient encore les derniers et désagréables frimas du printemps. Mais au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient des terres du sud, ce soleil, autrefois si timide, se faisait de plus en plus écrasant.

Pour sur, il faisait un de ces temps à prendre, avec un grand plaisir non feint, une de ces petites boissons anisées et rafraichissantes dont seul les habitants de la cité phocéenne avaient le secret.

A l’effroyable constat qui s’ensuivit, à savoir qu’il n’avait aucun petit jaune sous la main pour se rincer le gosier, Valezy laissa alors s’échapper un léger soupir de contrition tout en fermant les yeux. Ne lui restait plus qu’à savourer, comme il le pouvait, le frais mais trop rare courant d’air que les ouvertures de leur coche laissaient s’insinuer au grès de leur course folle.

Au moins, il faisait bon vivre dans l’habitacle de leur véhicule. Dire qu’ils étaient partis en nombre d’Armagnac, et ceci de longs mois plus tôt, amassés comme des bêtes dans le petit espace du carrosse.

Fort heureusement la Fortuna avait bien fait les choses et leurs compagnons de route avaient fondu comme neige au soleil au fil du temps.

Les premiers à avoir faillit furent les cousins de son épouse… En effet, à peine, le Berry s’était il rapproché d’eux, que ces derniers s’étaient mis à couiner, prétextant que leur "moman" leur manquait beaucoup trop pour mieux les quitter afin de courir rejoindre les jupons de leur mère.

S’en était suivit la défaillance de l’escuyer de Lignières, qui s’était tout bonnement trompé de route et qui ne s’en était aperçu qu’en gagnant l’Artois…

Finalement, la dame de compagnie de Johanara avait été la dernière victime de cette désopilante débâcle. Un réveil tardif de sa part lui avait ainsi suffit pour voir le coche disparaître à l’horizon et ceci pour le plus grand bonheur du jeune noble. A moins que l’ultime bonheur vint quand, le lendemain de cette première mésaventure, la jeune femme se fit brigander sur les routes du Rouergue ?

Nous ne nous attarderons point cependant sur leurs autres compagnons d’infortune, tel que l’amie qui était partit pour vivre quelques romances impossibles et douloureuses avec un congénère de la race des bovins, ou encore le vassal qui s’était montré aussi utile en tant qu’escorte qu’un politicien angevin dans un conseil comtal…

Et c’était ainsi que ceux qui étaient partis par milliers, à peu de chose près, ceci est un récit pas une démonstration d’algèbre après tout, s’en revenaient à deux… Mais au moins était ce les deux principaux protagonistes de nos aventures, ceux par qui tout arrive…

Ces deux là avaient quitté l’Armagnac amoureux et heureux…
Ils s’en rentraient mariés et encore plus amoureux et heureux qu’avant.
Dès lors, il ne faisait nul doute que ce merveilleux voyage demeurerait à jamais gravé dans leurs mémoires

Valezy porta alors un regard emplit d’adoration et de tendresse vers son aimée, un doux sourire venant ourler le contour de ses lèvres. Sa main serra la sienne, et par la même leurs alliances s’effleurèrent… Qu’il était doux d’avoir trouvé son âme sœur, sa raison d’être…

Et devant cette évidence, il vint déposer un baiser sur le front de son épouse avant de répondre à ses propos.


Tout ce que tu voudras mon cœur.
En outre, il me fera grand plaisir de séjourner quelques jours au domaine. Cela nous changera des auberges…


Son sourire se fit amusé avant qu’il ne précise le fond de sa pensée.

C’est que l’on se fait vite au luxe…

Du luxe… Pour sur il en aurait besoin pour reprendre l’habitude de vivre en cette contrée qui, si belle soit elle, était en passe de devenir la capitale mondiale de la bêtise humaine.

Et en cela, il partageait le trouble de sa belle. Néanmoins, il n’avait pas perdu tout espoir…

Car si les nuisibles étaient bel et bien plus nombreux ici qu’ailleurs, ou tout du moins, plus décomplexés et bruyants, il arriverait assez tôt ce jour où un homme de droiture et de courage ceindrait la couronne comtale pour se faire balancer tout ce beau monde au bout d’une corde… Et ce jour là, à n’en point douter, sera à inscrire en lettre d'or dans la légende…

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Johanara
Les heures s’étiraient nonchalamment et seule la promesse lénitive de recouvrer bientôt Saint Lys et son plaisant raffinement empêchait la jeune femme lasse et moulue de s’abandonner en soupirs et récriminations.

L’air devenait moite à mesure que la course du soleil avançait. Le velours pourprin des banquettes en devenait irritant tant il semblait retenir la chaleur et la diffuser allégrement.


Ce coche est une véritable étuve…J’oubliais comme le mois de mai était prompt à s’enflammer en ces contrées du Sud ….

Plongeant ses iris anisés en les prunelles céruléennes de son époux , elle le contempla avec un léger hochement du chef dubitatif tandis qu’une légère moue contrite étirait sa bouche cinabarine:

Quelle judicieuse idée nous avons eu là! Fuir le doux hiver armagnacais pour les frimas vigoureux du Berry et revenir à l’approche des grandes chaleurs! Brillant!

Agitant la main, un brin agacée, devant son visage que la tiédeur suffocante avait teinté d’écarlate, elle souffla sur une mèche rutilante qui bouclait à son front d’albâtre avant de l’écarter avec brusquerie:

Je ne survivrais pas à l’été avec pareille chevelure… Doit y avoir des cisailles à Saint Lys….Je n’en puis plus!

D’un geste habile , elle tressa ses longs cheveux roux en une lourde tresse pour dégager sa nuque et ses épaules graciles tout en rêvant à quelque bain frais et parfumé où elle pourrait détendre son corps endolori par l’espace restreint de la voiture et la lourdeur de ses amples jupes de brocart violeté.

S’étirant avec langueur , elle adressa à son compagnon un regard amoureux entre ses longs cils noirs avant de se serrer contre lui , l’accablant un peu plus encore.


C’est pis encore quand je suis dans tes bras… Mais je ne peux m’empêcher de me blottir contre toi. Je crois que je vais dormir un peu pour oublier à quel point l’air est suffocant!

Nichant son visage au creux de son cou , elle inhala son odeur jusqu’à l’ivresse tout en glissant une main dans la masse soyeuse de sa chevelure cuivrée. Ses lèvres vinrent effleurer le satin de sa peau avant de la mordiller avec tendresse.

Un éclair traversa ses larges prunelles nitescentes alors qu’un sourire sibyllin se dessinait à ses lèvres.

Après tout…Quitte à avoir chaud…

Ses longues mains fines vinrent délier les fins lacets de sa robe, qui glissant lentement le long de son corps voluptueux, dévoila un ravissant corset éburnéen aux délicates arabesques de dentelle fine.

Et tôt , le cocher des Lignières prit l’apparence d’une alcôve où volaient gaiement bas et jupons en un exquis bruissement de soie.

La jeune mariée eut chaud pour de bon , bien que dévêtue , mais du moins était ce pour la bonne cause!

Quand à ce pourceau d’Épicure de Serguei, pour une fois, il n’était point le seul coupable des cahotements impétueux du coche!

Plus tard , alors que les vêpres versaient sur les plaines alentours son couchant mordoré parant le firmament d’éclats chatoyant , les lourdes de grilles de Saint Lys s’ouvrirent , laissant entrer en leur domaine les châtelains partis depuis fort longtemps et attendus avec une vive impatience par la valetaille des lieux , c’est-à-dire une veille duègne décrépie et quelques laquais rougeauds et chambrières dépravées.

Tous avaient soigné leur mise, désireux de faire bonne impression sur le nouveau seigneur des lieux et ceux qui n’avaient pas eu l’heur d’accompagner leur maîtresse en Berry pour les épousailles , plus encore, l’œil brillant de curiosité et de crainte , tant certains déjà accoutumés au caractère emporté et colérique du jeune Baron leur avaient dépeint ce denier comme un véritable tyran à la poigne de fer!

Quelle ne fut leur surprise en découvrant d’abord , une Johanara chancelante, ses boucles flamboyantes en bataille, enveloppée dans une longue cape de satin moiré , les joues en feu.

Devant les bouches arrondies et les regards de merlan frit , la dame aux lys ne put que froncer les sourcils et déclarer d’une voix autoritaire
:

Et bien? C’est ainsi qu’on accueille le Seigneur de Saint Lys? Ne commencez point à me faire honte , je vous assure que Serguei s’en ai chargé durant tout le voyage! Toi prends nos malles.

Quand à toi récupères mes effets dans le coche.


Léger sourire polisson en franchissant la porte du Castel sous le regard offusqué de la vieille gouvernante avant de rajouter:

Et qu’on nous fasse couler un bain fissa!
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Unie par le plus fort des liens à Valezy, son grand amour adamantin...
Valezy
Il fallait bien avouer que son épouse avait le don pour transformer les petits tracas de la vie en pur instant de bonheur et de plaisir. Et à vrai dire, le jeune noble aurait volontiers prié Aristote pour que de tels drames se produisent plus souvent…

C’est du moins ce qu’il se dit, tout en enlaçant sa bien aimée entre ses bras, faisant par la même abstraction du cahin-caha du coche et de la chaleur étouffante qui régnait dans l’habitacle de ce dernier, pour se concentrer sur la tendresse du moment présent.

Quelques instants plus tôt, il s’était repu à loisir des charmes de sa belle, profitant plus que de raison de la douceur de sa peau, du goût exquis de ses lèvres ainsi que de la volupté de ses formes… S’en enivrant pour mieux s’abandonner à elle avec passion.

Tant et si bien, qu’il demeurait désormais là, blottit contre son âme sœur et caressant rêveusement la chevelure flamboyante de cette dernière tout en laissant son palpitant se remettre de la course effrénée qui avait eu tôt fait de l’agiter.

Il déclara alors au creux de l’oreille de sa baronne…

Je t’aime tellement…

Et c’est ainsi que ce qui devait être un pénible et fastidieux trajet se transforma en long fleuve tranquille, où les heures s’égrainèrent si prestement, qu’on aurait pu les croire secondes…

D’où sa surprise quand il se rendit finalement compte que leur trajet touchait à sa fin tandis que le carrosse orné aux armes de Lignières ralentissait perceptiblement le rythme de sa fougueuse chevauchée pour prendre la route qui les conduirait au domaine de Saint Lys.

De telle sorte que c’est un Valezy passablement débraillé qui sortit du coche à la suite de Johanara. En effet, habillé à la va-vite, l’homme n’avait pas même eu le temps de relacer correctement sa chemise de soie, laissant ainsi s’exhiber, à la vue de la piétaille qui s’était amassée là pour accueillir leurs suzerains, un torse rendu luisant par la canicule, à moins que ce ne soit par l’effort ?

Il n’en gonfla pas moins le buste tout en posant un regard empli d’une fierté exacerbée sur la plèbe.

En fait, si nous nous trouvions plusieurs siècles plus tard, il aurait été de bon ton d’accompagner la sortie du paon par la chanson d’un célèbre troubadour anglois… Quelque chose qui aurait pu sonner dans ce goût là… « Sex bomb, sex bomb, you're a sex bomb »… Le tout rythmé par les cris d’une foule en délire. Pour sur, cela aurait été du plus bel effet pour une entrée en scène !

Malheureusement, nous sommes au XV ème siècle, aussi nous contenterons nous des effets sons et lumières mis à notre disposition… A savoir, le simple heurt de ses semelles sur le sol tandis que Valezy mettait enfin pied à terre.

C’est alors que comme pour mieux rattraper la pauvreté de sa prestation, il se mit à aboyer des ordres sur les domestiques qui semblaient ne pas réagir suffisamment vite aux ordres de leur maîtresse à son goût.

Allez, allez ! On se met au boulot, bande de feignant!

Puis, avisant le jeune homme qui s’élançait pour récupérer leurs effets dispersés entre le coche et le chariot que conduisait Gaspard.

Hey vous… En déchargeant tout ça, prenez bien garde à mon Léviathan empaillé. J’y accorde une forte valeur sentimentale.


En retour, son vis-à-vis ne put qu’écarquiller les yeux avec une incompréhension visible.

Et bien quoi ? Ce n’est pas comme si j’avais des milliers de démons du Sans Nom empaillés dans le chariot…
Dès que vous en voyez un, traitez-le avec précaution et puis c’est tout !


Se détournant alors sur ces derniers mots, il accompagna sa douce et tendre vers le castel dans lequel les attendait la suave et envoutante promesse d’un bon bain.

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--Mereeulalie
Eulalie arrive le regard noir et le cheveu droit comme un i sous le bonnet... Elle aperçoit sa petite caille légèrement vêtue sous la cape et un époux de cette dernière qui lui, n'avait pas eu que les cheveux droits dans le coche.. Les yeux brillants du mâle repus et de sa petite caille dont les joues sont rouges d'émotion, lui rappelle un vieux souvenir : les départs de toute la famille d'Ambroise de leur demeure familiale vers une quelconque villégiature... Dans la charrette, avec Francisque, le jeune et fringant écuyer du père de sa petite caille... hou là là que d'émotions ! Se secouant un peu pour chasser les vieilles odeurs de musc qui revenait à la charge... la vieille s'approche de la baronne...

- Ah enfin ! Vous y avez mis le temps pour arriver ! Ma petite caille, j'ai appelé ta tante au secours : le Persan, là, le duc... enfin passons ! Il a encore fait des siennes, il nous fatigue. Je l'ai vu sortir du château avec votre coffret sous le bras. Et il a mis vos effets du dessous, sans dessus dessous justement ! La dame de St-Julien vous attend au salon, et elle est dans tous ses états !
Archibaldane
[dans le salon de St-Lys]

Archibaldane d'Ambroise d'Al Aquim, dame de St-Julien fulmine et fait les cent pas entre la cheminée et la fenêtre... Persan d'Ylfan, non content de jouer les petits ramoneurs dans les confessionnaux, s'improvise à présent bandit de grand chemin ! En tant que Procureur, elle lui collerait bien un procès derrière les braies, mais elle ne le peut. Lorsque le messager d'Eulalie est arrivé en sueur, à St-Julien après des heures de cavalcade, il a failli prendre le seau d'eau qu'elle tendait à sa nouvelle jument, Isatis... L'alezane a vu l'objet de son assoiffé désir lui passer sous le nez et atterri, en se renversant, à deux pas du pauvre gars. Celui-ci a pensé : "ben... j'ai pris mon bain de pieds y'a six mois ! ça fait pas un an !!! ah ces nobles..."
Quant à la jument, elle a émis, discrètement, une expiration de protestation.

Elle aperçoit le coche de sa nièce...


- Ah enfin !
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Johanara

Vraisemblablement, pour le bain, c’était raté!

A peine avait elle franchi les lourdes portes de l’entrée que la jeune femme désireuse de se plonger dans quelque eau fraîche et parfumée fut interrompue par l’irruption inopinée du vieux dragon de la maisonnée!

Toisant Eulalie, le regard contrit et les lèvres pincées , la Baronne fronça les sourcils en apprenant que sa tante l’attendait au salon.


M’enfin! Ne pouvait on point recouvrer le calme de sa demeure , après des mois de chevauchée incessante sans devoir faire la causette dès son arrivée!

Ttttttt Eulalie,cessez vos palabres un instant ! Dîtes à ma chère tante de patienter! Servez lui quelques rafraîchissements , pour ma part, je suis en train de cuire et je sens le vieux poulpe faisandé!

Mais loin de perdre contenance, la duègne insista tant que Johanara finit par prêter oreille à ses paroles saugrenues :

Que? Quoi? Persan icelieu? Sans avoir été invité? Mais quelle outrecuidance! Un coffret ? Quel coffret? Il est allé à l’étage??????? MAIS!

Enveloppant ses gens de maison d’un œil obscurci par le courroux, elle s’emporta , sa cape laissant entrevoir le galbe d’une jambe alors qu’elle gesticulait , la voix vibrante d’irritation:

Vous êtes tous des incompétents! Déguerpissez tous avant que je ne déverse mon ire sur vous!
Amour il va falloir m’aider à dresser ces sombres crétins! C’est un moulin ce Castel ! Un moulin!


Traversant le corridor à la hâte, elle pénétra en la grande pièce feutrée où de grands candélabres jetaient leurs lueurs rutilantes à sa crinière en bataille. Sa tante patientait , boudant le grand fauteuil de velours bistré, la démarche tendue et les mains crispées sur sa longue toilette de taffetas.

Et bien? Qu’est-ce que j’apprends? Votre ami Persan m’aurait dévalisé?

Un sourire espiègle vint éclairer le minois de la rouquine. Johanara n’ignorait guère que sa tante ne portait point le Duc en son cœur et son regard se fit pétillant de malice alors qu’elle déposait une tendre bise sur la joue ivoirine de la Dame de Saint Julien.

Bonjour ma tante. Veuillez pardonner notre vêture….

Œillade furtive à son époux dont la chemise entrouverte dévoilait son torse musculeux et luisant. Se mordant la lèvre, elle caressa son corps de ses prunelles brillantes , oubliant un moment l’objet de son courroux alors que son esprit vagabondait vers leur épopée dans le coche.

Légère quinte de toux afin de recentrer ses pensées sur le drame qui avait frappé Saint Lys!


Il mériterait la potence ce sinistre scélérat! Foi de Lignières, il va lui en coûter! Ah ces bourguignons! Tous des malotrus , de viles fripouilles! Des canailles!!!!

Grommelant à outrance , la jeune noble resserra les pans de sa pèlerine sur ses épaules graciles.


C’est à me donner envie d’assiéger Arnay tiens! Qu’on fasse sceller mon cheval! Je pars en croisade!

M’en vais montrer à ce cavaleur de pacotille , ce détrousseur de lingères q’on ne me déleste point de mes biens impunément! Bonneteur! Tire-laine! Pillard!

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Unie par le plus fort des liens à Valezy, son grand amour adamantin...
Valezy
Quel bonheur d’être enfin de retour chez soi, home sweet home, comme dirait nos ennemis, les anglois…

Ainsi, dans quelques minutes, il pourrait enfin se défaire de tout son barda, avant de s’abandonner à la fraicheur d’un bon bain. Il prendrait alors son temps, s’abandonnant aux doux effluves de l’eau, laissant la peau de ses doigts se rider, avant… Avant de penser à passer à table ! Car quelques copieuses ripailles et du bon vin, ne serait pas en effet de trop pour se remettre de son long voyage.

Et à cette pensée, le seigneur des lieux ne put que se frotter les mains tout en se dirigeant aux côtés de son épouse vers l’entrée du castel.

C’est alors que les déboires, qui devaient caractériser cette journée à Saint Lys, débutèrent… Valezy aurait pourtant du s’y attendre… Tout cela avait trop bien commencé et ne pouvait donc, à toute évidence, se poursuivre impunément ainsi.

L’oiseau de mauvais augure s’incarna alors sous les traits les plus improbables qu’il soit. Jugez en plutôt par vous-même en vous imaginant une vieille domestique aussi tordue qu’une faucille et ridée qu’un fruit pourri… A n’en point douter, dans certaines contrées il aurait été pitié que de mettre à mort cet antique et centenaire nourrisse… Mais pas au sein de la maison des Ambroise, car dans tel lieu, les serviteurs, les plus étranges et les plus inutiles qu’il soit, prospéraient et proliféraient avec outrance et indécence.

Et bien que le jeune baron ne put saisir que quelques bribes de la discussion qui fut échangée entre l’antédiluvienne intendante et sa jeune et magnifique maîtresse, il comprit tout de suite qu’il pouvait dire adieu, sans autre forme de cérémonie, à la magnifique soirée qui semblait, dès lors, se dérober sous ses pieds.

Allons bon, pensa l’homme, la Dame de Saint Julien ?

Encore une parfaite étrangère pour lui, car il avait beau chercher dans les plus profonds recoins de sa mémoire ce titre lui était en tout point inconnu.
Tout au plus savait il que Julien était un bien étrange saint… Un homme qui avait assassiné ses propres parents avant de se retrouver rongé par le remord et la culpabilité. En bref, un homme qui avait trahi sa famille, ses valeurs et la morale la plus élémentaire pour ses propres intérêts… C’était à se demander comment un tel être avait pu se retrouver reconnu, honoré et, même, canonisé par ses pairs ?

Il en était là de ses interrogations, tout en arpentant un de ces couloirs si caractéristique du castel où chaque pan du mur était décoré par un portrait de l’un des illustres ancêtres de sa belle, pour la plupart de majestueux personnages qui, tout en le regardant avec méfiance et suspicion, semblaient avoir bien vite oublié qu’il était lui aussi chez lui.

Puis, après un énième détour dans le vaste corridor, le jeune couple fit enfin son entrée dans le salon…

Tiens Archibaldane !
Et c’est ainsi que Valezy comprit enfin… Saint Juju, Archi… Archi, Saint Juju…
Pour sur, le destin faisait parfois bien les choses !

Dès lors, entre la nièce et la tante débuta une discussion des plus intéressantes et qui retint, par conséquent, toute son attention. Pour ce qu’il en saisit, un brigand de grand chemin, dénommé Arnay, s’était introduit dans leur demeure durant leur absence pour leur voler un tapis persan… A moins que ce ne soit un chat persan ? Enfin, après tout, peu importait…

Et au fur et à mesure que leur récit progressait, le visage de Valezy se ferma perceptiblement, tandis que ses yeux céruléens perdirent toute trace de sentiment pour redevenir ces deux gouffres froids et béants qui avaient toisé, de tout leurs hauts, tant et tant de soldats.

Néanmoins, il finit par déclarer :


Et bien… Aux grands maux, les grands remèdes….


Et faisant par la même sien cet adage, il se dirigea vers la plus proche fenêtre avant de l’ouvrir et gesticuler à plein poumon pour qui voulait l’entendre.

ALERTE !
A VOS ARMES !

On nous vole, on nous spolie, que dis je… On nous envahit….


Il prit alors le temps de reprendre son souffle avant de poursuivre :

Les De Cheroy et leurs larbins sont à nos portes !
Estourbissez-les !

Il y en a déjà une dans le salon…. J’offre 300 écus de récompense au premier d’entre vous qui la raccompagnera hors du domaine !


Puis, finalement satisfait du résultat, il referma la fenêtre non sans un grand sourire en constatant que, partout dans la maisonnée, résonnait un retentissant tintamarre qui semblait converger vers le fameux salon.

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--Serguei


Boudiou! Les voilà revenus dans c’trou paumé où les princesses avaient des gueules d’empeigne et où le soleil le faisait transpirer comme un bœuf!

Essuyant son front qui suait à grosses gouttes, le vieux cocher berrichon déchargea les malles sans ménagement, grommelant contre la chaleur qui lui filait des boudifles et des démangeaisons.

Faudrait peut être songer à prendre un fichu bain… Encore l’hiver c’tait point trop dérangeant , mais depuis que la rouquine l’avait traîné dans l’sud , les étés étaient calvaires et sa propre puanteur l’insupportait! Surtout les pieds…

Jetant un coup d’œil à ses godasses, il fulmina et cracha au sol avant de donner un coup de chausse rageur dans la malle du nobliau qui avait bien failli lui faire la peau durant l’voyage.

Tout ça pour une foutue chemise! L’en avait des bonnes le fanfrelucheux!

Aussi bonne qu’la baronne. Ses yeux concupiscents détaillèrent un instant la sylphide silhouette dont la cape immaculée caressaient les formes alléchantes sans vergonde alors qu’un sourire libidineux retroussa sa lipe humide où brillait un fin filet de bave.

D’mage qu’elle s’était mariée la gazoute , ça l’exitait quand même beaucoup moins les épouses dociles et les mères pondeuses. Et avec le basin d’rouquin en plus…

Faudrait l’servir lui aussi à présent… Quelle poisse…

A l’intérieur , ça chahutait. Pas possible ça, la fermait jamais la donzelle…

Ct’alors qu’huluberlu s’mit à brailler à son tour.

R’gardant ses compagnons d’infortune , Serguei haussa les épaules.


C’est moué où sont encore pis qu’à notre départ les deux noblaillons?

Il allait retrouver un vieux bouge aux abords du village , ne pensant qu’à ch’nasser, s’remplir la panse et l’gosier en tout bon soiffeur qu’il était , quand l’caniot fit miroiter ragoûtante proposition!

D’l‘oseille! Moué je marche! L’est où la Chieroise ?

S’dirigeant vers le salon , crottant les tapis d’orient chéris de la Baronne de boue, il se dirigea vers Archibaldane , et sans reconnaître la tante de sa maîtresse , tout obsédé qu’il était par l’appât du gain et le nombre de chopines et de ribaudes que représentaient 300 écus , il l’empoigna par la taille et la jeta sur ses épaules sans ménagement.

T’as entendu mon maître la donzelle? D’hiors!

Et de déposer tata archi sur le perron sous les cris indignés d’une Johanara accourant à grandes enjambées…

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Tant va la chope à la bouche , qu'à la fin, elle se vide.
Archibaldane
Archibaldane la bouche ouverte par l'indignation, se retrouve ceinturée par le pouilleux de service de Lignières et St-Lys associés... Le premier instant de stupeur passé, elle se retourne, lui colle une baffe, un coup de genoux bien placé... là où sa fait très mal (voyez ?)... et du temps qu'il se plie en deux pour se tenir ce qui lui tient lieu de "sème lardons", lui remet un direct dans le menton, l'emmenant promener directement sur les pieds de Valezy, très satisfait de sa charmante prestation... Les deux finissent en amas informe, le nez morveux de Serguei sur le torse à demi dénudé de Valezy...

La Dame de St-Julien arrive alors, tel un vaisseau amiral toutes voiles dehors, et bourre les côtes de Serguei de coups de pied. Le bout de pied dérape parfois pour labourer le mignon petit cul ferme de son neveu par alliance... en passant !


- Vous, le ramasseur de crottin de cheval, je vous saurai gré de retourner au cul des équidés, quand à vous, mon neveu par alliance, je ne vous autorise pas à me traiter de larbin des de Cheroy... si vous voulez qu'on s'explique à la loyale, je vous attends sur le pré mon cher, car je puis me battre mieux qu'un homme, et je l'ai maintes fois prouvé ! Debout ! On va voir si vous brandissez votre lame aussi bien que vous "lancez" ma nièce sur les chemins cahotants d'Armagnac...

Devant l'air outré et ahuri de sa nièce...

- Et vous ma nièce ne me dites pas que vous enfiliez des perles ou que vous fabriquiez des chapelets dans ce coche, vous sentez le mâle en rut à plein nez ! Allez donc vous laver, vous changer, et faites sceller mon cheval... je retourne avec les gens qui ont de l'éducation, à St-Julien ! Et vous vous débrouillerez avec ce jeanfoutre de Persan !


Emportée par sa juste colère, elle attrape Serguei qui se remet lentement de la trempe qu'il vient de prendre, par la ceinture, et ses forces décuplées, le traine jusqu'à l'huis...
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Valezy
Nom d’un petit Aristote en culotte courte…

Les vieux ce n’étaient décidément plus ce que c’étaient. Autrefois, il fut un temps béni où ils se contentaient de rester dans leur coin, figés et silencieux à l’image de quelques antiques statues, attendant alors patiemment le jour de leur trépas qui, sans nul doute, aucun, libérerait leurs enfants d’un poids certain…

Aujourd’hui, ils vous postillonnaient dessus tout en marmonnant quelques âneries dans leur barbe, leur teint rougeaud dénotant une propension certaine à l’infarctus qui menaçait de les terrasser sur le champ.

C’est du moins le constat qu’en fit Valezy tout en se redressant, son cœur se retrouvant dès lors saisit par une glaciale étreinte… Si douce colère… Et pour une fois, le pauvre hère qui allait l’essuyer était tout désigné.

Et le safre de son regard se porta sur la vieille femme, mère de quatre enfants, qui avait tôt fait d’oublier chez qui elle était.

Destre qui se lève alors, peu avant de gifler sans retenu le visage de l’Archibaldane qui a tôt fait de s’effondrer au sol, les quatre fers en l’air.

Appelez cela un prêté pour un rendu…
Ou encore, la réponse du berger à la bergère…

Et une voix rauque et glaciale s’éleva dans le salon…

Vieille folle…
Tu ne me permets pas ? Un duel ?


Ouvre les yeux… Tu es chez moi en ces lieux… Ici tu n’es ni procureur, ni noble, pas même une invitée que je sache… Tu n’es rien de plus qu’un vulgaire cafard que je pourrai faire écraser par un simple claquement de doigts.

Et son menton pointa alors les hommes d’armes aux livrées de Lignières qui venaient de faire irruption dans la salle avec perte et fracas pour venir encadrer l’hystérique.

Sur ce geste, Valezy se détourna avant de se laisser choir sur le plus proche fauteuil, la glace de son regard demeurant, néanmoins ancré sur l’objet de sa colère.

Je crois… Qu’il est plus que temps de vous faire part de tout le mépris que j’éprouve pour ceux de votre engeance, Dame de Saint Julien.

Déclara t’il tout en se calant confortablement contre le velours de son siège, ses mains prenant place sur les accoudoirs.


Vous vous prenez pour une grande dame, n’est ce pas ?
Là où votre seul mérite est d’avoir trahi votre propre nièce, votre nom et ce qu’il serait un bien grand mot d’appeler vos convictions. La vérité c’est que ce titre qui vous permet tant de vous pavaner devant moi, vous vous êtes vendu pour l’avoir.

Et si au moins votre petite vie s’arrêtait à cette farce grotesque… Après tout, ceux de votre envergure sont légions.

Mais en plus vous osez penser que nous vous en tiendrons nulle rigueur ? Que votre bassesse ne connaitrait nulle répercussion ?

Dans quel univers merveilleux vivez-vous ?
Tout doit se payer, c’est ainsi que ce monde tourne rond !

Aussi Daju ne vient pas me parler d’honneur et de loyauté car à n’en point douter ce pauvre cocher que tu méprises tant en possède plus que tu n’en auras jamais.

Voila pour ce qu’il en est des duels… Car je ne me bats pas à la loyale avec la lie.

Quant au reste…


Il interrompit alors son monologue pour fixer durant un bref instant le plafond.

Gardez vos sermons pour ceux que cela intéresse, vous n’avez nul ordre à donner à la Dame de Saint Lys sous son propre toit.

Mon épouse et moi-même faisons ce que bon nous semble…

D’autant plus que nous n’avons nul besoin d’une femme mariée qui court lubriquement les vicomtes, avec le plus grand des mépris pour son époux et pour les liens sacrés qui la lient à ce dernier, pour nous apprendre la décence.

Sur ce, toute cette farce s’arrête là…
Et une seule question demeure… Vais-je vous laisser partir si facilement ?

A ses mots, son sourire se fit carnassier, tandis qu’il sortit un écu de la poche de ses braies.

Vous êtes venus sur nos terres, vous vous en être pris à l’un de mes gens, vous avez manqué de respect à mon épouse et à moi-même… Et j’en passe…

Vous savez ce que l’on dit ? Nos terres, notre justice.
Ainsi en va la coutume.

Et comme je suis d’un naturel joueur, si cette pièce tombe sur pile, vous repartirez… Pour ne jamais revenir.

Si c’est sur face… Je peux vous assurer que vous vous rappellerez de cette leçon pour longtemps.


Et sans autre forme de procès, la pièce s’envola dans les airs avant de retomber dans sa paume.

Hmmm… Vous avez de la chance…

Puis déportant son attention sur la garde de Saint Lys.

Emmenez la Dame de Saint Julien aux écuries et veillez à ce qu’elle quitte le domaine.
Si elle fait mine de revenir, abattez la !


Et c’est ainsi qu’Archibaldane fut portée, plus qu’elle ne fut raccompagnée, hors du castel, pour atterrir, quelques minutes plus tard, dans la fange des écuries de Saint Lys, avec en poche, un allez simple pour aller bien loin d’ici.

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Archibaldane
- Archibaldane d'Ambroise d'Al Aquim, dame de St-Julien n'a que faire de votre mépris mon cher... Je vous croyais mon neveu par alliance. Je suis ici, uniquement, par la volonté de ma nièce... mais vous avez raison : je n'ai rien à faire icelieu. Je me retire. Je n'ai pas besoin de vos valets pour cela. Auriez-vous pour deux écus d'intelligence, que vous auriez compris le pourquoi de ma... "trahison", comme vous distes, mais je crains que cela ne soit en dehors de votre portée.

Se tournant vers sa nièce...


- Si vous voulez me revoir ma nièce, vous savez où me trouver. Ne comptez plus sur moi, à l'avenir, pour "arranger" vos histoires de... malfaiteurs, fussent-ils nobles ou nobliaux. Suis-je bien claire ma nièce ? Tant que le gueux botté et monté qui vous sert d'étalon ne se sera pas excusé du comportement qu'il a avec une femme, et votre tante de surcroit, je ne tiens pas à être remise en sa présence.

Regardant à nouveau le prétentieux...

- Sachez monsieur, que mes amis, je les choisis, et je les respecte, et que mon époux m'est plus doux et précieux que vous ne le pensez. Je ne vous autorise pas à juger de mon comportement, seul mon mari pourrait le faire, mais Dieu m'est témoin que je ne suis pas vile au point de le tromper. Vous devriez davantage fréquenter Gabriel,vous êtes sa parfaite doublure, aussi fats l'un que l'autre !

Et sur ces mots, elle se dégage de l'emprise des valets et sort, sans l'aide de personne.

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