Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Gooood Morning Sarlat !

Praseodyme
C’était une belle fin d’après-midi de printemps, et le soleil finissait de se coucher derrière les collines. Une chaude lumière dorée illumina encore le campanile, avant que la pénombre ne recouvrît lentement la coquette petite cité de Sarlat. L’angélus avait rappelé les paysans à leurs chaumines, à fins qu’ils prissent un peu de repos, alors que les bourgeois s’étaient réunis en leurs hôtels, pour festoyer et jouir du fruit d’un labeur fourni à leur profit par plus pauvres qu’eux. L’ordre était établi ainsi que le Très-Haut l’avait souhaité, et tout n’était que calme, luxe et volupté …

Ce jour-là, Praséodyme était revenue de la mine plus tôt qu’à l’accoutumée. Elle s’était introduite en ville quelque temps auparavant, gueuse parmi les gueux, et personne ne lui avait prêté la moindre attention. Elle était vêtue de hardes misérables, et portait un lourd baluchon, qu’elle avait remisé dans un coin de la mansarde louée pour un sol dans une masure borgne. Puis, elle avait pris grand soin de se faire oublier.

Mais ce soir-là, après avoir soupé d’un brouet clair, elle retira ses guenilles, et se vêtit en guerre de maille et de fer. Elle ne possédait poinct d’épée, mais elle tenait un fort gourdin de bois ferré en pointe au bout, qui, manié avec force et habileté, pouvait causer de grands tourments au plus fin des bretteurs. La brutalité vaut mieux que l’académisme, en certaines circonstances. Elle attendit l’heure.

Quatre heures sonnèrent enfin au campanile. Elle ignorait où se tenait le reste de la bande. Elle supposait qu’ils avaient fait comme elle, qu’ils s’étaient fondus dans la masse des villageois, qui paysan, qui innocent voyageur, qui marchand ambulant. Mais elle savait qu’ils étaient là, comme elle, impatients d’en découdre, confiants dans leurs complices. Elle sortit dans la douceur de la nuit.

Un bruit sourd montait des ruelles, chuchotements d’abord, qui devinrent des cris, tintement des casques et des boucliers, entrechoc des armes, la meute surgit de l’ombre, et les Corléone, leurs alliés et leurs affidés se ruèrent sur l’Hôtel-de-Ville, taillant et estoquant tout imprudent se mettant en travers de leur route. L’escadron de garde qui défendait le bâtiment fut proprement roué. Praséodyme balançait sa massue de droite et de gauche, broyant des crânes, brisant des membres, poussant des grognements de bête, un rictus sauvage éclairant sa trogne hideuse et rayonnante. Bientôt la garde ne fut plus qu’un vague souvenir. La place était à eux.

Le soleil se levait. Fourbue, mais heureuse, Praséodyme s’en alla faire un tour dans le bourg, pour jouir de sa nouvelle situation de maîtresse de la ville. Elle avisa une tour sombre qui s’élevait non loin de là, et que les gens du lieu nomment Lanterne des Morts. Elle y grimpa alertement, et une fois tout en haut, elle gonfla ses poumons, mit ses mains en porte-voix autour de sa bouche, et elle hurla à perdre haleine, dans le langage des anglois, car on lui avait dit que ce village était peuplé d’anglois vêtus de jupettes que l’on nomme escossois, et qui ne portent poinct de braies dessous :


GOOOOD MORNING SARLAT !!!

Ceci fait, elle redescendit, et se hâta vers la mairie. Car si les gens qui l’avaient engagée pour cette besogne avaient évoqué des raisons de vengeance ou d’honneur, elle, qui n’avait poinct d’honneur, n’était venue que pour se remplir les poches. Alors, il allait falloir remplir, prestement et abondamment !
_________________
Alix_aude
- J’ai croisé ton frère bella. On a discuté t’les deux, on a bien failli s’foutre sur la tronche quand il m’a r’proché ta cicatrice sur la joue, mais final’ment ça s’est pas mal passé. T’sais, il a compris pour nous, ‘fin j’ai pas tout capté moi, mais en gros il dit qu’il a vu tes yeux et qu’il a compris. Un truc de jumeaux qu’il a dit.

De discussions en discussions, fallait bien qu’elle lui dise la rencontre insolite qu’elle a fait dans la rue alors qu’elle voulait juste rejoindre le reste du groupe. Une remarque sur la chemise qu’elle lui avait achetée avant de se rendre compte que c’était à lui, un « salut Lix » qui l’avait faite se retourner brusquement, prête à sauter à la gorge de la personne qui se permettait de lui faire peur.
Mais elle n’allait pas s’étaler sur le sujet, il y a bien mieux à faire pour le moment : Piller Sarlat.
Si la belle ébène en est à sa première fois, Lix, elle, commence à être rôdée, ce n’est plus son coup d’essai, elle n’est plus une recrue maintenant. Ses preuves, elle les a faite, et elle a été récompensée pour ça. Aujourd’hui, elle compte bien guider de son mieux dans ses premiers pas de Spiritu Sanguis la plus belle de toute, celle qui l’a guidé elle-même pour sortir d’une période noire de sa vie qu’elle était la seule à connaître avec le Doc’, et à comprendre surtout.


- C’est l’heure d’y aller Lynn.

La brunette a affuté sa hache et sa dague, ses plus beaux habits sortis pour l’occasion, tout beaux, tout neufs, ils sentent bon l’argent gagné honnêtement lors de ses cueillettes. Il fallait rejoindre les autres à présent, et Lix embrassa une dernière fois sa belle pour se donner du courage. « On peut rester toutes les deux s’tu veux, j’fais diversion, t’étrangles. Dans tous les cas, t’inquiète pas, t’pas seule. »Elle l’a dit au Frère : elle est là maintenant, et tant qu’elle serait là, il n’arriverait rien à l’ébène. C’est ça un clan, même si c’est un peu plus que ça entre elles. « Va sûr’ment y avoir un bon comité d’accueil, mais on va êt’ pas mal, donc ça d’vrait l’faire. L’tout c’est qu’tu fasses gaffe, t’as ni épée ni dague, donc t’plus exposée qu’les autres. M’enfin t’as d’la chance, t’as une belle hache pour t’soutenir, et une belle brunette pour t’surveiller. Allez. » Elle lui tend la main, pas question qu’elles se quittent de vue pendant cette attaque.

Le groupe est rejoint. Ombres parmi les ombres, elles se faufilent, se glissent à travers les ruelles jusqu’à la mairie où les gardes attendent sur le qui-vive. Elles ne sont pas les premières à se jeter à l’assaut, mais elles observent un léger instant pour trouver la meilleure cible. Chose faite, elles s’approchent, toujours à deux, et Lix se détache pour foncer sur le gars, en mode complétement folle. Genre tu m’as vu, tu m’as vu ?

« Hey, gros lard ! » Pas mal, la provoc’, non ? Sa hache dans les mains, elle se demande à quelle sauce il va vouloir la manger, mais elle sait aussi, sans avoir besoin de regarder au risque de la griller, que Lynn n’est pas loin, et que dans quelques secondes l’affaire sera dans le sac. Il suffit juste qu’elles se fassent celui-là, et quelques autres, mais le binôme possède un noyau dur, même si elles ne se le disent pas : elles se font confiance, aveuglement.

L’homme hors d’état de combattre, les autres suivent, et la mairie tombe relativement rapidement à leurs mains. Essoufflée, la brunette qui n’a pas encore tout à fait la musculature adéquate pour manier la hache correctement s’est vite fatiguée, et les mèches devant son visage témoignent de l’énergie qu’elle a mis dans l’affrontement. La hache plantée dans le dos de l’un qui s’approchait un peu trop près de sa Lynn et les cabrioles qu’elle avait dû faire pour attirer l’attention des futurs étranglés, tout cela l’avait épuisé.
Les combats terminés, elle avait rejoint sa belle juste devant le bâtiment municipal.
« T’as été parfaite. » Lix lui adresse un clin d’œil, fière d’elle et du binôme qu’elles forment toutes les deux, puis, désignant le bâtiment : « Tout ça c’est à nous maintenant, et c’est qu’la première bella. »
Et maintenant, place à la récompense !
_________________
Amalio

    Une nuit comme une autre... une nuit de pillage. Le médecin Corleone était tranquillement assise au faîte d'un toit d'ardoise, une jambe pendante, l'autre redressée pour s'y accouder, adossé à une cheminée. À sa taille était ceinte une épée, de ces épées que possèdent les gardes italiens pour défendre leur pays. Ce coup-ci, elle servirait à attaquer une mairie française. C'était bien aussi. La pénombre du crépuscule avait lentement laissé place à une nuit plus noire. Le veilleur de rue avait foulé les pavés de son pas tranquille, à la lueur dansante de sa lanterne.

    "Il est trois heures, et tout va bien !"

    À quatre heures du matin, le veilleur avait été égorgé. Amalio était descendu du toit pour lui tomber sur le coin de la gueule, et avait laissé derrière lui un cadavre à la gorge ouverte tandis qu'il se dirigeait à pas rapide vers la mairie. Les bottes noires ne faisaient presque pas de bruit sur les pavés. Amalio, malgré sa grande taille, s'avançait en silence vers les premiers gardes de la mairie... Il venait d'apercevoir la carcasse de la vieille moche qui rôdait dans le coin. C'était l'heure.


    Messeigneurs ?

    Coucou, c'est moi ! En moins de temps qu'il n'en faut pour saluer poliment, Amalio avait enfoncé son épée dans le ventre du premier retourné, et dans l'instant bordélique qui suivit cette action, il poignarda un second homme au flanc. Le temps que l'ensemble de la garde commence à réagir et que les épées soient dégainés, une vague d'italiens et d'écossais avait déferlé sur la place de la mairie, rejoignant le Corleone qui déjà jubilait de ses meurtres. L'Amalio cruel, sans coeur, le sang sur les mains, égorgeait et tranchait avec une expression à la fois violente et exaltée... Oubliez l'amant délicat, le médecin tranquille. Amalio tue.

    Il fallut moins d'une heure pour que la mairie soit renversée, et bientôt les Corleone & associés fêtèrent la victoire. Laell, leur meneuse, fut portée en triomphe, soulevée par les hommes les plus grands, tandis que l'on commençait à piller les coffres.


    Corleone, hip hip hip ! Hourra !
    MacDouggal, hip hip hip ! Hourraaa !
    Pour Laell, hip hip hip ! Hourraaaaaaaa !

_________________
Lililith
Elle était venue se mettre à la hauteur du médecin, parce qu'elle n'avait pas tout compris à ce qu'on lui avait expliqué. Faut dire que la vision de Pandou torturant une souris avait été mille fois plus préoccupante -et intéressante-.

- Dis Ama' ?
- Oui ?
- J'ai pas compris. On va faire quoi et pour qui ?
- Pour les Macdouggal.
- Mac quoi ?
- Le nom de ceux qui nous ont demandé de prendre cette mairie.

La Minusculissime plissa son nez. Elle venait tout juste d'apprendre les cas particuliers des règles de conjugaisons et d'accords au pluriel, toussa.

- Mais... Ils sont plusieurs, nan ?
- Quel rapport ?
- Ben... S'ils sont plusieurs, on doit pas dire « Macdouggal », mais « Macdouggaux », nan ?

Soupir exaspéré du Grand, large sourire de Lili qui applique tout ce qu'on lui apprend. Ben quoi ?

Et puis...

Beaucoup plus tard, avait été le pillage. Le sang. L'odeur métallique. L'exaltation. L'enfant jubilait.
Elle s'était contentée de donner de coups de pieds dans les corps de ceux-à-terre.

La mairie avait été ouverte. L'enfant dansait de joie. Elle se pencha un peu, attrapa par la peau du cou son chat qui traînait par là et le serra fort.


- On a réussi Pandou ! Réussi !

Et cela valait sûrement plus que l'argent qu'elle pourrait avoir.

- Corleone, hip hip hip ! Hourra ! 
MacDouggal, hip hip hip ! Hourraaa ! 
Pour Laell, hip hip hip ! Hourraaaaaaaa !


Elle courut près de l'homme-aux-yeux-verts et lui tira la manche, faisant la moue.

- Hééééé naaaaaan ! C'est MACDOUGGAUX qu'on dit, d'abord !
_________________
Tynop
Un petit bout de temps déjà qu'il glandouillait dans le coin. Si bien que certains commençaient à lui demander s'il comptait s'installer définitivement ici, si la ville lui plaisait tant que ça. Il mourrait d'envie de leur répondre "Non, en fait je compte prendre part au pillage de votre mairie. Du coup j'attends les autres, on vide vos caisses, et puis après, promis, je m'en vais." A la place, il souriait, disait volontiers qu'il aimait bien le coin et qu'il avait décidé de s'attarder un peu.

Et ce soir-là, c'était en taverne qu'il s'était attardé, pendant qu'Amalio lui recousait sa vilaine balafre. Ensuite, il était allé piquer un petit sieston, pour finalement être réveillé par les cris et le fracas des armes qui s'entrechoquent. Ni une ni deux, il s'était saisi de sa rapière et de son bouclier pour se jeter dans la cohue. Enfin, le baptême du feu. Le seul et unique moyen de vérifier si l'entrainement de la sauvageonne avait porté ses fruits. Dans la mêlée, il avait distingué quelques visages familiers. Alors, l'excitation et le concentration prirent l'ascendant sur la peur. Effectuant des mouvements tant de fois répétés, il attaquait, parait, esquivait, contrait.

Cette nuit-là, le blondinet inoffensif céda définitivement la place à un autre homme. Plus fourbe, plus fort, plus adroit. Plus fier, aussi. La douleur dans les bras, la transpiration, l'odeur du sang, les cris, les silhouettes dansant ensemble une danse mortelle, certaines s'effondrant pour ne plus jamais se relever, tout ça procurait une adrénaline, révélait en soi des facettes cachées, des capacités jusqu'alors inexplorées.

Et la mairie tomba entre leurs mains. Un accomplissement, une réussite. Il se sentait vivant. Vivant au milieu des morts et des agonisants. Il était épuisé, sa plaie fraichement recousue le lançait, ses muscles étaient endoloris. Ça n'avait pas d'importance. Il l'avait fait. Et il le referait. Il avait trouvé sa voie. Marchant sans vraiment savoir où, il entendait sans écouter les cris célébrant l'écrasante victoire des pilleurs. Le meilleur restait à venir.

Croisant la sauvageonne, il l'embrassa fougueusement. Il voulait la rendre fière de lui, et il savait que cette nuit, il y était parvenu. Parce qu'il avait été jusqu'au bout, sans se plaindre une seule fois, malgré les doutes de la plupart quant à ses capacités, malgré les insinuations sur sa possible traitrise. Il entra dans la mairie, souriant à tous ceux qu'il croisait, bien que la moitié ne le connaissait pas. Il reconnut le doc et la paysanne, éclata de rire à la remarque de la petite, puis alla se jucher sur une table, et sans s'adresser à quelqu'un en particulier, il lâcha.



C'est sympa, par ici! Puis y parait que la nouvelle mairesse est généreuse!
Maurin.
    - Hu… J’suis où ?

    Je portai attention à ce qui se passait autour de moi, sans vraiment comprendre. La veille on m’avait dit quelques mots. Rapide et incompréhensible pour le simple homme que je suis. J’avais hocher les épaules sans trop comprendre dans quoi j’embarquais, et là… je m’étais retrouvé face à des gens. Sous le bruits des épées qui s’entrechoquent et moi je m’étais faufiler, en espérant pas me faire pourfendre. J’avais cette vieille épée trouvée sur le bord d’une route, rouillée et trop lourde pour moi. M’en servant comme bouclier, plus qu’autre chose. De toute façon, je ne savais même pas me battre. Un raté que je suis, que je vous dis, ceci dit je m’en tape un petit peu, parce que moi je suis le genre à faire mon petit chemin sans trop me préoccupé du reste.

    Parce que même si je devais m’inquiéter, pleurer, et le reste… la vie, elle ne s’arrêta pas. Et comme elle est déjà assez courte comme ça, je préfère être joyeux. Tout le temps. J’avance sans me préoccuper du reste. Sauf que hier, je pense que je me suis laissé un peu trop influencé. J’ose pas trop me cacher dans un coin, parce qu’après on va me traité et de lâche. Je sursaute toutefois quand une épée vient cogner la mienne, et je ferme presque les yeux. Sauf que j’ai pas envie de mourir, alors je lève mon pied et bam, entre les deux jambes avant de filer plus loin, avant qu’il se ressaisisses, le gus. Faut pas déconner quoi, si je reste devant il va se relever encore plus fâcher que je lui ai foutu un pied dans les castagnettes, et il va me pourfendre direct !

    C’est qu’ils sont violent les gens. D’ailleurs, je me demande ce que penserais Claire de ma position actuelle. Je pense que je fais quelque chose de pas bien, et je cherche une tignasse rousse dans la foulée. Celle de Sybelle. C’est elle qui m’a entrainé là-dedans, encore. Elle va me trainée dans des histoires rocambolesques celle-là, je suis sur. Fini ma petite vie tranquille. Moi qui espérait me trouver du travail avec les chevaux et pouvoir vivre paisiblement mon petit bonheur. Puis, faut dire que Claire, elle avait disparu chez mes moines et ça… ça bousculait un peu tout. Je lève mon bouclier pour me protéger d’une attaque ennemi, et me retrouve un peu sonné par le coup, tentant de filer toujours plus loin des combats.

    Je n’ai pas la frousse, mais je suis un frêle garçon moi, pas un combattant. Si ça se trouve, la Sybelle elle voulait peut-être que je meurs dans cette histoire là. Je ne suis plus sur de rien. Je sors un peu la tête de mon bouclier, et observe de nouveau les alentours. Ça c’est calmé. C’est fini ? On a réussit ? Je me relève un peu et mes yeux bleus clairs se posent sur ce qui reste des combats. Je reste toutefois sur mes gardes parce que ça pue tout de même un peu cette histoire. Je suis peut-être le simple du groupe, mais ils peuvent pas m'avertir quand ils décident de profiter de moi et de m'influencer pour faire des trucs illégales ? Quand même !

    - Hu….Sybelle ?

    Ouais, où es-tu demi-sœur, que je te trucide ?
    Je pense que je viens de participer à une prise de mairie moi là.
    Eh merde !

_________________
Una_agnes
[Que faire contre des voisins bruyants ?]

Elle n'était pas encore rentrée. Il fallait néanmoins que le moulin tourne, les champs produisent, les soeurs caquettent. J'avais donc essayé de reprendre ses livres, sans imiter son style, concis et froid, ni son écriture, si arrondie, si illisible, si peu conventionnelle. Ma tentative se limitait à essayer de tenter de comprendre comment elle enregistrait les commandes, les paiements, les productions, les livraisons. Et puis, il fallait calculer et là, je me sentais vraiment dépassée. Chaque opération m'entrainait dans de nouveaux pleins et déliés en marge de mes écritures qui n'avaient de comptables que la présence de chiffres.

Et puis, il y avait du courrier. Peu certes, nous étions bien isolés. Il n'empêche que je n'avais pas encore transmis aux soeurs les missives de leurs familiers. Ce n'était pas correct de ma part. Surtout que sur la pile, la première d'entre elle m'était adressée par mon cher cadet. A la lecture, j'avais été suffoquée.


Citation:
De Soren de Horsens
Le 24/05/1461

Il est encore temps de choisir pour la liberté

Bonjour Una_agnes,

La fin du vote pour les élections comtales approche. Dans un comté comme le nôtre, avec au dernier recensement hebdomadaire, seulement 400 habitants du Périgord-Angoumois présent sur nos terres, chaque vote compte. Ne pas voter, c'est laisser à un petit nombre le choix de faire la pluie et le beau temps sur le comté.

Vous voulez un comté où il fait bon vivre? Où vous pouvez vous exprimer? Vous voulez un comté où les libertés ne sont pas brimées par un petit nombre? Alors, exprimez votre opinion en votant! Votez! Pour qui vous voulez, mais votez! Et faites-le savoir autour de vous!

Demain est le dernier jour pour vous exprimez. Ce comté est le votre. Ce droit de vote est le votre.


Il n'avait même pas signé. Je ne comprenais pas sa démarche mais instinctivement, je devais lui répondre.

Citation:
De Moi, Una MacFadyen
A Toi, Soren Erikssen,

Salutations et paix.

Puisque le vouvoiement vous sied, ainsi sera-t-il fait. Pourriez-vous ainsi m'expliquer en quoi votre message pourrait concerner les nouveaux calédoniens ?
En tant que votre soeur, il me tient également à coeur de savoir si c'est l'alcool ou le mal de Venise qui vous fasse conduire aussi bizarrement.

Bien à v...


- Han !!! Bastide, vous êtes toute... han !!!
- Mais qu'est ce qui vous est arrivé ?
- Vous n'pouvez pas rester ainsi... vous devez vous laver !


J'avais à peine eu le temps de signer que la porte s'était ouverte à la volée.

- Zoeur Atélaïte ! Ché refiens dé Zarlat !
- Par Aristote, Bastide... Le maire a-t-il encore démuni la mairie au point qu'on vous ait battue pour notre blé ?
- Ach, nein, Atélaïte... Z'est pireuh ! Ils sé pattent entre euss comme des chiennes kaleusses !
- Hmm... euh... c'est...
- La mairie a été renefersée ! Et chai ententu des namen komm' fou !
- Des noms comme fous ?
- Nein, komm fous... des namen t'eskoteuh !!!


Je posais doucement la plume avant de la massacrer sous le tremblement qui me saisit alors.
- Vous pouvez m'expliquer ?
- Les pantites !!! Cé sont tes Korléoné et tes Mak Tout Kalleux... komm les chiennes ! Ché lez ai ententus...


Je sentais la sueur froide, acide, brûlante, aigre, qui me coulait entre les omoplates. Mac Dougall. Une insulte à l'Ecosse. Je me rappelais la ribaude rousse qui avait entrainé mon frère dans ce hand-fasting ridicule qui bafouait à la fois nos rites anciens mais également notre respect aristotélicien. Désormais, c'était un nouveau camouflet : participer à une razzia contre une ville ici bas, qui n'en connait pas les règles, c'était à mes yeux le summum de la couardise. S'allier à des italiens, c'était renier tout ce qui faisait de nous les derniers des hommes, les derniers des libres, les invincibles guerriers.

- Bastide ?
- Ja?
- Seriez-vous prête à vous rendre à Périgueux, au castel du Comté ?
- Che peux, mein Schwester, et ché le ferai !
- Alors, je vous prépare un courrier que vous leur transmettrez...


Citation:
De Nous Una MacFadyen,
Responsable du Rayon Frais,
Gérante par intérim de Nouvelle Calédonie,
Aux autorités du Périgord et d'Angoulême,

Salutations et paix.

Par la présente, veuillez agréer l'expression de notre infinie tristesse en apprenant que l'imprenable ville forte de Sarlat a désormais connu le destin funeste d'être prise et pillée par autre que son maire élu.

Nous tenons également à vous assurer que la Nouvelle Calédonie est prête à vous soutenir de son bras armé pour bouter hors de vos frontières la lie qui se jeta comme vautour sur notre voisin si paisible et si charitable avec nos denrées qu'ils nous empêchent de vendre sur son marché.

C'est pourquoi vous pourrez compter sur nos fidèles soeurs héllennines et de leurs houes contre les oppresseurs de la liberté de ne pas respecter celle des autres.

Qu'Aristote nous illumine de sa sagesse et de sa bonté.


Voilà, Bastide... A Périgueux ! Celui là pour la Comtesse, celui là pour le blondinet qui doit se gratter les braies... mon frère...
- Ch'y fais !

_________________
Maledic
Alors que je vous explique. Maledic est un méchant. Si, si. Il a beau avoir dans les 5 ans, c'est un méchant. Oui parce que les autres c'est des gentils. Ceux qui disent Mamour. Mais attention, c'est là qu'il faut s'accrocher. Oui parce que les méchants c'est bien, et les gentils pas bien. Comment vous me croyez pas ?

BOOOOONNNNNIIIIIIIIIIIIIOOOOOOOOOOUUURRR !

Sa petite voix aiguë se fit entendre après celle de la vieille madame.

C'est li méssants qui vous tuuuuuuue !

Servant autant que la mouche du coq, il remplissait la mairie à lui tout seul par ses cris et ses courses. Emmerdeur comme pas deux, il suivait bien sûr Lili la grande soeur d'adoption à la trace.

Naaaa on n'y dit Macdougaaaaal ! Comme li ma cdoug aaaaaaal !
_________________

Mon RP vous plait ? Alors vous attendez quoi pour vous incruster ?
Sybelle
Le jour J, Sybelle n'avait rien changé à ses habitudes. Par conséquent, elle c'était entraînée au lancé de lames tôt le matin, après avoir été courir autour du lac puis elle avait enchaîné sur un solide petit déjeuner. Après cela, elle avait fait une courte sieste de deux heures vingt-sept et était allée faire les boutiques : elle avait définitivement besoin d'une nouvelle faire de bas. Et finalement, le soir, après avoir bu un coup en taverne, elle c'était levée et avait rejoint les autres pour prendre part à la prise de la mairie, deux traits bleus dessinés sur les joues en honneur à ses origines écossaises.

Préférant la discrétion à la force brute, elle était passée par une fenêtre et avait rejoint les portes où se déroulait le gros du combat en tuant d'un simple lancé bien ajusté les quelques gardes qu'elle croisait. N'étant pas à proprement parlé une guerrière expérimentée bien qu'elle ait un talent certain avec des lames de jet entre les mains, il était probable qu'un jour elle regrette ses morts, mais à l'heure du combat elle n'avait que faire du sang sur ses mains.

L'honneur de son clan avait été bafoué et l'honneur de son clan elle reprenait.

Arrivée sur les lieux du combat, elle repéra un ou deux visages connus. Praséodyme, qu'elle avait croisé à la Tour, se battait comme un homme sa massue à la main et non loin de là Tynop mettait à profit l'enseignement de Sarah... Et perdu au milieu de tout ça, son frère bondissait entre les lames, tentant de ne pas se faire trouer la peau. Un soupire au bord des lèvres, la renarde tira sa dague de son fourreau et elle égorgea un garde avant de se mettre en marche vers le blond.

Le simple fait de le voir là, complètement paumé, incapable de se battre la foutait en rogne. Car en bonne petite dernière égocentrique et intolérante, Sybelle n'acceptait pas du tout ce frère qui venait de lui tomber sur la tête sans qu'elle ait demandé quoique ce soit. Non seulement il était la preuve que sa mère avait trahit son père au profit de Bram Legenêt, mais en plus elle était folle de jalousie. Elle avait toujours eu le sentiment d'avoir été moins désirée et aimée de sa mère que ses frères aînés et l'explication était juste sous ses yeux. Si Caitlin l'aimait moins, c'est parce qu'elle était trop occupée à aimer l'enfant qu'on lui avait interdit de connaître : Maurin. Ou tout au moins, c'est ce qu'elle avait décidé de croire. Après tout, le blond était un bouc-émissaire parfait. Ajoutez à cela les différences significatives qu'il y avait entre les deux jeunes gens et on comprenait mieux pourquoi cela tourné à la bataille rangée à chaque fois qu'ils se trouvaient à moins de dix mètres l'un de l'autre. Le voyant là, en proie à leurs ennemis la réjouissait presque et dans un élan de méchanceté, elle se surprit à désirer qu'il meurt. Ainsi, elle serait débarrassée de lui...

Le voyant finalement frapper - misérablement - un homme à l'entrejambe pour se défendre avant de se sauver, elle se décida à le suivre. En parfait idiot il était bien capable de se faire tuer pour de bon et elle avait trop le sens de la famille pour le laisser mourir - quand bien même elle aurait aimé être capable de le faire ! S'approchant de celui qui avait voulu tuer son frère, elle enfonça sa dague dans sa trachée.


T'avais qu'à pas t'en prendre à mon frère, idiot ! Lâcha-t-elle avant d'essuyer son visage moucheté de sang sur sa manche.

Continuant de suivre le blond, elle réalisa que la bataille se calmait et finalement, quand tous se mirent à crier victoire, elle nettoya sommairement les lames de ses divers couteaux et dagues avant de les ranger. Elle avait quelques blessures minimes depuis des côtes certainement toutes bleus à cause d'un coup de bouclier en passant par une coupure peu profonde dans le cou, mais cela n'était rien comparé à celles qu'elle avait pu infliger.

Se postant face à Maurin après qu'il l'ait appelé, elle prit un air un peu hautain.


Va falloir apprendre à te battre un peu mon gars, déclara-t-elle. Viens maintenant. J'ai faim. Je veux une pomme.

Sybelle.
Seize ans.
Charmante, comme toujours.

_________________
Rodrielle
Tout le monde était encore une fois réuni pour la petite sauterie. Ils en avaient mis, du temps, pour préparer cette prise de mairie ; pas d'erreur, fallait réussir, pour les McDouggal, pour les Corleone. Réussir à prendre Sarlat, pour leur Fierté, pour avoir encore un beau trophée à accrocher à leur bannière. Plus ils avançaient dans leur périple, et plus le nom des Corleone était gravé dans les esprits.

Cette fois encore, ils étaient rentrés avec la plus grande discrétion, chacun de leur côté. Cachée par sa cape d'un rouge sang, sombre, l'italienne avait profité des ténèbres de la nuit pour se faufiler dans la ville, par les petites ruelles. A pas feutrés, elle s'était installée derrière la mairie, accoudée à un mur. D'ici, elle voyait quelques membres du groupe et de la Famiglia. Les enfants étaient tout aussi prêts que les adultes, l'une avec Amalio, l'autre avec sa mère. Bref, tout le monde était prêt et attendait le signal.

Deux heure... Trois heures... Quatre heures.

L'agitation se fait sentir, les soupirs d'impatiences se font entendre. Il est l'heure. Et chacun avance. La Tatouée, dague en main avance. Les quelques gardes qui protègent la mairie ne furent pas long feu ; et pendant que les compagnons d'arme à l'avant, s'occupent des premiers gardent, l'italienne garde son silence pour se faufiler derrière eux. C'est l'un des endroits qu'elle préfère trancher, la carotide. Elle aime le bruit du cri étouffé de la victime et la proximité qu'elle peut avoir avec celle-ci lorsqu'elle les tue. Comme si elle aspirait leur âme pour y puiser ses forces. Une gorge, un flanc, une poitrine... Il n'y avait aucune pitié pour ce soir, encore une fois.

Et la mairie fut à eux.
Trop facile.

Après les autres, la Tatouée entra dans la bâtisse en se léchant les lèvres, presque frustrée que ce soit déjà terminé. Elle ne cria pas pour accompagner Amalio, mais le cœur y était. Elle répond au salue de Tynop, fait un signe de tête à tous pour les féliciter, puis s'assoit à son tour pour nettoyer sa lame et ses quelques plaies, pendant que les enfants profitent du moment.

Bon, si on buvait un coup pour fêter ça ?

_________________
Sarah_callahan
Le grand jour était enfin arrivé. Après des mois de préparation, une infiltration au sein de la maréchaussée et des sourires forcés pour se fondre dans la masse, ils étaient enfin sur le point d’attaquer. Impatiente la brune avait du mal à rester immobile et cachée mais elle s’astreignait au calme. Pour son frère. C’était pour lui cette prise, pour réhabiliter son honneur et pour montrer à tous ces méprisables sarladais que jamais le nom d’un membre du Clan MacDouggal ne pourra être trainé dans la boue impunément. Ah ils s’étaient amusés à lui prendre tous ses biens sans exception ? Ils allaient tout leur reprendre et avec les intérêts ! Dissimulant un sourire hautain dans ses boucles brunes, elle vérifie pour la énième fois que ses dagues sont bien à leur place avant d'en admirer le tranchant sous l’éclat lunaire. Elle est confiante. Ils vaincront. Et gare à celui qui se met en travers de leur chemin !

Les secondes s’égrènent, laps de temps aux allures interminables qui les sépare de leur objectif. Et pourtant, il leur faut attendre, ne pas se précipiter. Ils ont attendu des mois alors une heure de plus ou de moins… Sur cette pensée, l’Ecossaise se redresse, avisant les premiers pilleurs qui s’avancent vers la mairie. Tous silencieux, tous conscients de l’enjeu de l’entreprise. S’ils échouent, ils ont de grandes chances d’être menés à la potence. Cependant, malgré les risques, ils sont tous venus. Les Corleone ont tenu leur parole et ça, elle ne l’oubliera jamais. Des personnes encore inconnues à ses yeux sont là et en son for intérieur, elle les remercie d’être là. Certes, tous ne sont pas là pour son frère mais peu importe leurs raisons, ils sont « là ». Impassible, elle avance à pas feutrés vers le reste du groupe, cherchant du regard son compagnon. Et si elle n’avait pas été à la hauteur ? Et si son entrainement n’avait pas été assez poussé ?...

Ses interrogations s’envolent dès que le médecin Corleone s’empare de la vie du premier garde. C’est parti, la machine est lancée, ils ne peuvent plus faire marche arrière. Inspirant un grand coup, elle dégaine sa dague et se lance dans une danse mortelle. Parfois c’est la carotide qui est tranchée, d’autre fois c’est le cœur qui est visé. Elle tue sans distinction aucune pour les défenseurs de Sarlat, ce sont ses ennemis. Sauf que ce combat diffère de ceux qu’elle a l’habitude de mener : cette nuit elle ne se bat pas pour tenter de noyer les fantômes du passé sous le sang, elle se bat pour son Unique. Elle se bat pour son Clan.

Un, deux, trois, quatre…elle ne compte plus les hommes qui tombent sous ses coups, concentrée sur son adversaire du moment comme à chaque fois qu’il s’agit de défier la Faucheuse. Ses muscles sont endoloris, la nuit a été courte mais elle a de l’endurance, assez pour chercher le Blondinet des yeux entre deux affrontements. Elle a peur de le perdre, plus qu’elle n’a peur des peines encourues. Elle sait que cette prise représente son premier réel combat et cela l’angoisse plus qu’elle ne l’admettra sans doute jamais. Et c’est là qu’elle le voit, enchaînant les combats dans une synchronisation parfaite. Lorsqu’elle voit aperçoit la lame d’une épée s’approcher un peu trop de lui, elle tressaille mais elle sait qu’il n’a pas besoin d’elle. Il a réussi et elle est fière de lui. Ce soir il prouve à tous qu’il n’est pas un traître contrairement aux dires de certains, en ce moment elle a envie de lui dire que…

Schiiiit.

La lame de l’épée siffle à ses oreilles et ce n’est qu’à son instinct qu’elle doit sa survie. Répondant à l’attaque de son assaillant par une autre, elle ne tarde pas à l’envoyer au sol, l’abdomen ouvert en une vilaine plaie. Néanmoins celui-ci pourra se vanter –au paradis ou en enfer- d’avoir apposé une éraflure sanglante sur l’épaule de la sauvageonne. Piqure de rappel qui la replonge immédiatement dans l’ardeur des combats. Une nouvelle danse macabre débute, l’odeur du sang devient entêtante et fait ressortir son appartenance aux Sanguinaires. Les cris de douleurs viennent parfois briser la mélopée des épées s’entrechoquant ou le chuintement des poignards et dagues en tout genre. Et puis le Silence, surplombant les cadavres et se faisant l’incontestable Maistre des lieux. La mairie se dresse devant eux, souveraine et désormais leur. Ils ont gagné. Gagnée par une bouffée de joie, elle a besoin d’exprimer ce qu’elle sait par un cri du cœur.

On a gagné ! La mairie est à nous !

Les cris de victoires des autres pilleurs étirent ses lippes en un large sourire et la voilà qui marche en direction de son compagnon. Avant même qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit, il lui offre le baiser le plus délicieux qui puisse être. Les mots sont superflus en cet instant et, tandis que sa langue vient s’enrouler autour de celle de Tynop, ses mains s’agrippent à la tignasse blonde. Quand il rompt le charme en partant, elle reprend elle aussi sa marche, vérifiant que tous ceux qui ont combattu à leurs côtés sont vivants. Inspection terminée, elle se rapproche de la matriarche. Et dans un sourire fier et foutrement heureux, elle répond à sa proposition.

Oui, buvons ! A la santé de Laell, nouvelle mairesse de Sarlat !
_________________
Orthon
Orthon, sur son fidèle Zéphyr, prit les ruelles de Sarlat et déboucha devant la mairie. Il se présenta devant les preneurs de mairies.

Il descendit de cheval et s'avança sans arme.


Je me présente, je me nomme Orthon de Saint-Loup et je suis soldat. Je ne sais qui est votre chef, peut-être la dénommée Laell, mais je ne viens pas à vous en baissant la nuque. Vous avez pris Sarlat, c'est un fait et je ne peux que vous dire bravo mais pas de félicitations ! Faut pas non plus exagérer. Vous avez su venir en notre comté et depuis le 27 mai, vous avez attendu patiemment un moment propice. Avez-vous eu connivence ou témérité ? L'enquête le confirmera et j'espère que c'est la témérité qui en ressortira.

Orthon regardait les nouveaux occupants.


Ainsi vous êtes des Corleone, des McDouggal, dois-je trembler ? Laissez-moi vous dire que vous pourrez construire un mausolée à dame Syuzanna, qui, si je ne me trompe pas, est très bien connue chez vous comme chez nous ! Aristote l'a peut-être rappelé à Lui, mais, je ne salirai pas sa mémoire en vous affirmant haut et fort que grâce à elle vous avez pu agir ! Vers la fin avril, je vous suivais ! Oui vous Laell, Enjoy, Sybelle, Auxane, Umbra, Tynop. J'ai alerté mais votre soeur, cousine a juré sur sa tête qu'il n'y avait aucun souci, vous étiez hors de tout soupçon malgré le passé chargé de certains. Il est inouï qu'elle fut crue, mais c'est ainsi. Pourquoi alors s'intéresser à certains d'entre vous fouinant entre le 10 et le 14 mai entre Angoulême et Sarlat pour ensuite partir et revenir le 21 accompagnés ! Pourquoi s'intéresser à une nouvelle arrivée le 27 mai ?

Aujourd'hui, que va-t-il se passer ? J'espère que vous ne pensez pas rester indéfiniment à Sarlat, même si la ville est belle ! Ne dérangez pas trop le mobilier du bureau de la mairie, le nouveau arrive. Je ne voudrais pas qu'il retrouve des parchemins au sol et des tiroirs grands ouverts.

Orthon prit les rênes de son fidèle Zéphyr.

Je vois enfin vos visages de près, j'ai une excellente mémoire. Je vous souhaite un bon voyage.
_________________
Praseodyme
Un jour de passé …

Une fois retombée l’excitation du combat, les cris de joie, les embrassades – enfin, personne ne s’estoit toutefois risqué à venir embrasser Praséodyme – les acclamations, les libations, on en était venu à passer aux choses sérieuses. Laell, la chef du Clan, avait estimé les richesses et effectué le partage, comme cela se doit d’être fait en pareilles circonstances. Praséodyme contempla son écot. Elle ne savait poinct compter comme le font les marchands et les érudits, en écrivant des formes arrondies sur du parchemin avec une plume d’oye, mais elle faisait des petits paquets de pièces en même nombre qu’elle avait de doigts sur ses mains, ce qui aurait dû lui donner des piles de huit et demie, car elle s’était fait couper la moitié de l’index gauche par un chien à qui elle disputait un os, et le petit doigt de la main droite au cours d’une bagarre au couteau avec un gitan, du côté des Sainctes-Maries. Huit et demie, ce n’est poinct aysé à utiliser, pour des pièces d’or, alors elle arrondissait à neuf. Ensuite, elle recomptait le nombre de piles par autant qu’elle avait de doigts sur ses mains. Et il estoit déconseillé de la venir troubler en ces moments là. Elle estima que cela faisoit plus qu’à Carcassonne, mais moins qu’à Castelnaudary. Cela conviendrait, même si la rouquine escossoise qui l’avait embauchée au sortir de l’hiver lui avait fait miroiter monts et merveilles. Mais il paraît qu’une fripouille, un vilain pas beau Jojo avait ramassé le pactole et s’estoit enfui avec. Quand on pense que les pécores craignent plus les brigands que les malandrins qu’ils s’élisent, il y a de quoi rêver.

Baste.

Praséodyme avait passé la journée à traîner, à dormir, à boire et à chercher vaguement quelque objet précieux à dérober, ou quelque jouvenceau à violer, puis elle avait rejoint les autres pour organiser la défense. La nuit est propice aux attaques, la bande était bien placée pour le savoir, pas vrai ?

Et en effet, la nuit fut encor assez agitée. Une troupe de chiens bâtards vint attaquer la cité, tentant de reprendre les lieux que les Corléone avaient si honestement et bravement conquis la veille. Mais après une forte échauffourée, force resta à la Justice, et ce matin encor, la troupe des Ytaliens occupait de bon Droit la riante bourgade.

Et cela pour la plus grande joye de ses habitants, on ne pouvait que le supposer.

_________________
Pattricia
La crique aux saules avaient toujours été l'endroit propice à la mise au point, un lieu où glissaient et s'évanouissaient dans l'onde trahison et odeur méphitique. Perdre une mairie était malheureusement une chose banale de nos jours, mais la trahison, le mensonge et le manque de courage en étaient bien d'autres... Déjà qu'avec le consort, elle devait supporter le plus mal embouché des Italiens qu'elle connaissait, il fallait maintenant que les Escotes, quels que soient leurs rapports avec elle, se fourvoient et trahissent ce qui fait qu'un clan est respecté et honoré, et ce, avec cette engeance.

Elle devait reconnaître une chose la vindicative, la Chef du Clan MacFadyen, enfin l'ancienne Chef, avait toujours considéré les Mac Dougall comme la pire des engeances. "Je dois reconnaître que tu avais raison Bryn... Pas de parole, pas d'honneur et surtout aucun courage car ils ne sont même pas là pour nous affronter. Un mec aux braies bien plates et une nana planquée chez des nonnes, et ça parle d'honneur et de vengeance... Mouhahaha !!!"

Amère... La rousse l'est sans doute, elle qui aime tant que son village soit vivant, rencontrer de nouvelles personnes, faire partager ce que Sarlat, qu'on l'aime ou pas, avait toujours été, terre d'accueil, etc... Cela prendrait du temps, comme pour les autres, mais ils paieraient, grassement... Pour quelques petits écus d'impôts que l'autre pleutre n'avait jamais voulu régler, tout un peuple se retrouvait agressé et spolié. Rien à voir avec l'honneur et le courage, juste une bande de rats d'égout qui faisait main basse sur une cave achalandée, de simples fossoyeurs qui retourneraient un jour là d'où ils venaient et qui y crèveraient. "Patience... tu sais faire..."

Pendant que certains festoient ou se pavanent sur la place du village, la môme au loup se déshabille et va laver ce qui l'étreint dans l'eau du lac, imprenable lui et à jamais lieu de jouvence et d'énergie. Elle ne pestera pas, elle a déjà dit son fait à qui de droit, elle ne perd jamais de temps à pleurnicher, pas son genre, elle se contente juste, frissonnante, de se laisser glisser dans les bras de celui qui ne trahissait jamais et de plonger dans ses profondeurs.
"Seule une MacFadyen peut comprendre... Ou une La Canéda..."

_________________
Laell
L'alliance MacDouggal Corleone remontait maintenant à quelques mois. Jamais Laell n'aurait cru en venir à prêter main forte à des écossais. Puis elle avait rencontré celle qui à l'époque ne partageait que son sang et qui aujourd'hui partageait sa vie. Sa femme, sa Joy.
La première rencontre avec sa famille avait eu lieu à la Tour MacDouggal pour parler affaire. On avait besoin de bras pour assouvir une vengeance. Les discussions avaient été houleuses mais la Corleone avait offert les bras de sa famille pour accompagner la branche écossaise de leur famille. L'arbre Corleonien a cela de magique, il se développe en tous pays. Les mâles de la famille bien que peu nombreux n'étaient véritablement pas des plus fidèles. Quand aux femmes, parfois elles se laissaient abuser par un homme plus doué que les autres. Ainsi on retrouvait souvent des membres de la famille lors d'un simple voyage. Mais nous ne sommes pas là pour raconter l'histoire de cette famille.

Le plan avait été mit sur pied, réfléchit, travaillé pendant des mois. Reporté quelques fois. Rien ne devrait entraver sa réussite. Une première fois, ce fut une bande de crétin indiscret qui avait fait augmenter considérablement la garde, une autre fois, l'absence de certains. Puis à la veille du départ. Alors que chacun avait prit la route, ce fut à la justice de se mêler de l'attaque. Se préparant à partir de Cahors, Laell fut attrapée par les gardes. On l'informa que la sentence de son procès en Languedoc était tombée. Et ainsi elle finît au trou pour trois jours. Trois interminables journées. Pour sûr qu'elle avait pesté les premiers temps. Sa famille au grand complet était partie rejoindre Sarlat et on l'enfermait. Seule sa femme était restée en ville. Un instant elle avait douté qu'on l'attende. Se laissant dévorer par ses sombres pensées, se préparant à sa vengeance. Mais les Corleone n'abandonnent pas les leurs au pied du champ de bataille. Cette prise était à elles. L'Italienne et l'Ecossaise avaient tout préparé. Monté chaque étape du plan. Les MacDouggal étaient pour la plus part d'honnêtes gens, ne connaissant pas les rouages d'une prise de mairie, ainsi les rênes avaient été confiées au couple.

Et enfin, la liberté retrouvée, l'attaque de Sarlat débutait. Chacun tranchant, plantant, découpant. Le sang se déversait sur les pavés. La mairie tombait. Les gardes avaient peu de chance d'en sortir vainqueur. L'alliance MacDouggal Corleone ayant prit soin de recruter suffisamment de bras pour s'assurer de la réussite de la prise. Pour une fois, leur but n'était pas de redorer leur nom. Il n'était pas de s'enrichir non plus, bien que Sarlat était depuis longtemps réputée comme l'une des villes les plus riches du royaume. Non, seul l'honneur avait guidé leurs pas jusqu'ici. Les deux familles étaient liées par les liens du sang mais aussi par ceux d'un mariage hérétique. Et bien que les rencontres ne furent jusque là jamais des plus calmes, que l'Italienne nourrissait certaines rancoeurs envers certains écossais, elle comptait mener à bien cette opération.
Un regard échangé avec sa femme. Ce pourquoi elles avaient tant réfléchit, tant recruté arrivait à sa fin.
La mairie fut prise. Vint alors le temps du partage puis celui des réjouissances. La première soirée en taverne attira quelques curieux comme toujours. Certains appréciant l'animation donnée par la présence des brigands.

Puis à la nuit, l'ensemble des participants se réunît à la mairie. Comme toujours, une vaine tentative de reprise aurait lieu. Comme toujours elle serait repoussée par les pillards.
Au petit matin, l'animation dans la ville continua. Les bruits traversaient les ruelles. Ceux qui n'étaient encore pas au courant la veille apprirent ce qu'ils s'étaient passé. Ainsi on vit apparaitre de nouveaux visages au pied de la mairie.

Un homme à cheval, mit pied à terre et s'approcha. Se présenta et débita une tirade qui fit sourire Laell. Attendant qu'il ait fini, elle prit enfin la parole à son tour.

Bien le bonjour. Je suis Laell Corleone, je ne me présenterai pas comme étant le chef de la famille, ce n'est pas le cas. J'en suis juste la représentante au sein de la mairie.

Nouveau sourire qui s'étire. Ses paroles s'étaient enrobées d'une fausse modestie qu'on ne lui connaissait pas souvent. A la vérité, elle se sentait chef et l'était dans les faits, mais pas officiellement aussi elle ne spolierait pas le rôle de la Matriarche tant qu'il ne serait pas sien aux yeux de tous.

Vous retracez presque parfaitement l'historique de nos déplacements. Je vois que vous vous êtes renseigné sur nous. Ainsi, je vais vous aider un peu en répondant à vos questions.
Nous comptons profiter encore de l'air de votre belle ville. Nous partirons quand nous l'aurons décidé. Mais rassurez vous, nous assurons toujours le nettoyage. A notre départ, rien ne trainera plus, les coffres seront rangés et dépoussiérés. Plus rien de superflu n'ornera la mairie. Quand à nos visages, personne ne les oublie et si jamais cela devait arriver, nous reviendrions pour vous les rappeler.


Un léger salut de la tête vint ponctuer le départ de l'homme. Si tous ceux qui leur avaient promis de ne pas les oublier l'avaient fait, sans doute que leur renommée n'aurait jamais perdue de sa superbe. Mais la correction s'apportait avec le temps. Du nord au sud du royaume on entendrait parler des Corleone. La peur se lirait sur les visages des gardes à l'évocation de leur nom. Il suffisait d'être patient.

_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)