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[RP ouvert ] Et les putains? ça ne compte pas.

Judas
- Il est beau.
- N'est-ce pas.
- Il a tes cheveux, voire même tes yeux, non?
- Sans doute.
- Mange mon beau, n'en laisse pas une goutte à ton père.


Il sourit un peu, distrait de son écriture par sa dernière remarque. Les prunelles noires ne se lèvent pourtant pas des lignes qu'il écrit, appliqué. Frayner est soucieux. Depuis qu'il a quitté la Bretagne pour répondre à la levée de l'arrière ban il a laissé trainer la réponse à la missive de Giulia. Les jours passent, sans qu'il ne daigne s'occuper de l'urgent. Il avait dit dix jours, pas un de plus. Il n'en restait que trois. Trois, c'était juste assez pour envoyer quelqu'un à brides abattues vérifier que la nourrice avait quitté le territoire. Non loin de la couche, la missive laissée à la poussière gisait, ouverte.
Citation:

A vous,
Judas Von Frayner,

Ces quelques lignes pour vous assurer que Rosalinde n'a en rien manqué de me transmettre votre message.

Vous me demandez de rejoindre le Maine, soit. Chose sera faite. Ceci dit, je ne puis vous garantir y être pour le dix de ce mois comme vous en avez jugé bon.
Permettez-moi de vous rappeler que Bourgogne et Maine ne sont pas contrées voisines et que, comme durant tout voyage, qu'il soit court ou long, il se peut que je rencontre quelques imprévus qui pourraient malencontreusement faire tarder ma venue.

Néanmoins, je fais promesse de faire tout mon possible pour gagner le Maine au plus vite, comme j'ai fais promesse de vite retrouver Amadeus afin de reprendre le rôle qui m'a été donné, à savoir m'occuper de lui de la meilleure façon qui soit.

Salutations,

Giulia.


L'homme est un père absent, du moins la majorité du temps. Mais cette fois, la mère étant en Anjou dans les affaires de son cousin, la nourrice étant en chemin pour ramener ses effets à Clos Saint Hermine afin de vivre sous le toit de la famille, Judas étant assigné à résidence à cause de la levée de ban... L'enfant se voyait confié aux soins masculins certes discutables mais orientés, autant que faire se peut, sur ses besoins les plus primaires. Besoin du jour en l'ocurence: Manger.

Les mains signèrent, sans sceller. Judas releva les yeux vers son fils, enfin.


- Dort-il?
- Oui, tout juste.
- A-t-il assez mangé?
- Plus qu'il ne lui en fallait.
- Bien, couche-le ... Là au bout du lit, et viens par ici.


Elle s'exécute, il laisse tomber la missive sur la première, comme si elle était elle aussi vouée à l'oubli. Une main accroche la taille voisine tandis que l'autre essuie une perle de lait au bout du sein nourricier. Le corps de la blonde est ramené contre le sien.

- Combien te dois-je pour aujourd'hui?
- Cent.
- Cent? Diantre...
- Cinquante pour le petit, cinquante pour toi.
- Soit. Cent. Et demain, viendras tu?
- Si ta bourse est toujours pleine, je viendrais.
- Ma bourse sera toujours pleine pour te payer.


Il lui mord à peine le bout d'un sein avant de la libérer pour se rhabiller. Il y avait une chose qu'il aimait avec les ribaudes. Elles ne posaient pas de question,surtout quand elles pouvaient se faire offrir la grande vie en servant le père et l'enfant. Judas savait toujours lier plaisir et obligations, en cela l'absence de Giulia ne le préoccupait pas encore plus que ça... Vu que pour une fois il avait à sa solde une femme qu'il ne désirait pas mettre en son lit et qu'il soupçonnait d'avoir le même défaut que lui... Oui certes il avait juré fidélité à sa maitresse ( Haha ). Mais les putains... Les putains ne comptaient pas.

Une fois la mise soignée jusqu'au détail de ses lacets le seigneur saisit délicatement l'enfant endormi et le cala contre son torse. A cet âge là; Amadeus avait démontré qu'il pouvait dormir en toute circonstance... Coup d'oeil au corps de la blonde étendu sur la couche. En toutes circonstances oui...

***

La fin de journée accueillait les derniers étals du marché, la température étant douce il y avait encore du monde sur la place du Mans. Altier, le Bourguignon avait en tête de trouver un présent à envoyer à la Comtesse de Cholet, c'est donc d'un pas flâneur qu'il longea les échoppes, le Von Frayner junior assoupi sur son bras à califourchon.

_________________

Vive le Roy! Oups, mes blasons y sont tombés dans la purée!
Amadeus.vonfrayner


    Et l’enfant complètement relâché, prenait soin de peser de tout son poids sur l’avant-bras de son paternel.

    Il faut dire que la vie du jeune poupon qui se résumait jusqu’ici à une rassurante routine : manger, roter, dormir et recommencer, - une belle vie en somme quoique un peu monotone - avait été grandement chamboulé il y a quelques jours. Sa nourrice étant en plein déménagement, sa marraine étant partie en vadrouille, sa mère étant coincée en Anjou, le jeune Amadeus avait été confié au bon soin de son cher paternel. Et c’est à ce moment-là que la vie avait pris tout son sens... En moins d’une semaine, le jeune garçon âgé de 6 mois à peine avait pu expérimenter les seins des putes et l’ambiance des tavernes. Changement radical par rapport à celui que les femmes lui réservaient d’ordinaire. Et Amadeus aimait bien.

    Le pouce au bec, fermement ancré à un morceau de tissus rose, l’enfant se laissait bercer par la démarche judéenne et la musique qui s’échappait des différents étales. La vie était belle et le sommeil doucement quittait le petit être, le laissant ramolit contre le torse bourguignon. Les yeux encore plissés par le trop plein de lumière qui l'agressait, Amadeus fit la mise au point sur les poulaines géantes de son daron qui allaient et venaient juste sous ses yeux.


    Pâtha!?
    T’es là, mon vioc ?
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