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[RP] Requiem pour un con.

Gautier.de.kestel
    Gautier est mort. Vive Gautier !


Ne paraissait-il pas plus roi que le roi lui même, ainsi trônant dans la toute colorée chapelle de Notonville ? Le corps certes un peu abîmé par les blessures laissées derrière le violent Tibère mais les habits soyeux et le cercueil finement sculpté. On ne pouvait pas s'habiller n'importe comment pour l'infinité des jours que l'on passerait avec la mort ! Ce serait triste de ne pas être élégant. Dans le calme et l'immobilité, le Kestel n'avait pas du tout le même aspect. On se rendait compte qu'il n'avait fait qu'agiter tous les muscles de son corps, des orteils aux plis du front, à chaque instant qu'il avait vécu. Il avait parlé, souvent, tout le temps, et n'était pratiquement jamais resté dans l'inertie. Même son sommeil avait été agité. Le contraste avec la mort ne s'en trouvait que plus saisissant. Dans le silence, Gautier intimidait. Comme tout corps éteint, surement.

Cette mort l'avait surpris, fauché en plein vol. Il avait dit à Elisabeth "Je reviens tout de suite, attends moi", rien qui puisse ressembler à un adieu. Il ne savait même pas ce que c'était, un adieu. Pas plus que la mort, d'ailleurs. A la différence, pour cette seconde, qu'il l'avait vécue. Sans grands élans ni grands sentiments, juste rapide et soudaine. Si une mort saurait être belle, celle-ci était son absolu contraire. Quand un prince courageux va sauver l'honneur de la belle princesse, il gagne, et avec classe ! Gautier, andouille de son état, est venu, a vu et a mourru.

Deuxième deuil pour Elisabeth, déjà, si jeune.
Baile perdait son fils, à peine déniché. Lui qui aurait du être inventé s'il n'avait pas existé.
Et le futur fils de Rosalinde ratait le meilleur des parrains.
Ce grand drame pour l'humanité n'avait qu'un seul responsable : ladite Rosalinde de Pommières, un peu Wolback, Dénéré-Malines et Saugis aussi. Responsable involontaire et indirecte, mais responsable tout de même. Gautier lui avait prêté son trèfle Dieu/porte-bonheur et comme par hasard (!!!), la vie l'avait quitté quelques jours plus tard. On le sait, rien n'est hasard dans cette vie et dans cette mort, tout est circonstances.

Finalement, toutes les rencontres, les histoires, les aventures et les ennuis l'avaient conduits ici, dans cette chapelle. Il n'était plus affaire de causalité mais de fatalité, un peu trop rapide à s'exercer, sans doute.


RP ouvert à tout le monde pour assister à la cérémonie, adresser une dernière parole à Gautier ou tout ce que vous souhaitez. Bon jeu !

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Swan
      [Pont de L'Oghma Infinium, quelque part sur le Rhône]



Cette croisière était une bénédiction. Croisière qui regroupait la famille, toute nouvellement formé avec l'entrée dans celle-ci d'Ober et de Sarpé. Son père était heureux, quant à elle, n'en parlons pas, elle flottait sur une sorte de nuage. Mais à tout bonheur, n'y a-t-il pas un malheur ?

Alors qu'elle observait son père à la barre, un volatile arriva. Elle pensa que c'était Carry, mais le pigeon volait bien et visiblement il savait atterrir tout seul. Bon, en même temps, elle avait bien reçu quelques heures auparavant une lettre de Goderic ... Elle s'approcha de l'oiseau et pris le vélin qu'il portait et le déplia. Alors qu'elle lisait les quelques mots écrits, son visage se décomposa et si elle ne s'était pas tenue au bastingage, elle se serait effondrée sur le pont.

Ses yeux se remplir de larmes et c'est un déluge qui coula sur ses joues. Mais que c'était-il passé ? Pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi Gautier ? Non, c'était impossible ! La dernière fois qu'elle avait vu Gautier, c'était pour son procès dans le Bourbonnais. Là, elle avait vu d'un oeil nouveau le Gautier qu'elle connaissait. Dans son rôle d'avocat, il était tout bonnement magnifique et même si ses crétins de juge et de procureur n'avait pas tenu compte une seule minute de sa plaidoirie, il avait été parfait !

Elle relut, une fois, puis deux et toujours les mêmes mots ... « Je vous écris ce jour pour vous annoncer la mort de Gautier de Kestel ... » Elle partit voir son père pour lui montrer le mot et ils décidèrent de les débarquer dès qu'un port serait en vue. Elle irait à la cérémonie avec Sarpé. Hors de question qu'elle y aille seule, elle aurait besoin de son pilier pour la soutenir.




      [Orléans- chapelle de Notonville]



Une fois débarquée, le voyage dura quelques jours à plein régime. Elle voulait être là pour la cérémonie et il lui était inconcevable d'être en retard.

Orléans ! Elle était venue une fois, voir un tournoi de chevalerie, mais sortie de là, elle ne connaissait pas trop. Il leur fallut donc un petit moment, pour trouver la dite chapelle. Quand elle fut trouvée, elle vit qu'il n'y avait pas encore grand monde. Elle tenait la main de Sarpé, ses doigts mêlés aux siens, elle avança doucement puis hésita sur le seuil. Tremblante, elle avait peur de voir ce qu'elle allait voir. Elle qui refusait ce fait jusqu'à maintenant, allait se prendre en plein face cette vérité.

Prenant une profonde inspiration, elle franchit le seuil, se signa et avança les jambes flageolantes en réalisant, qu'elle se rapprochait d'un cercueil, un vrai ... Malgré sa vie de voleuse, elle n'avait encore jamais vu de morts. Elle s'était battue des fois, mais jamais encore tué personne et pour être honnête, si elle pouvait éviter, elle ne s'en porterait pas plus mal.

Plus ils avançaient et plus sa main serrait celle de son compagnon. Enfin elle arriva devant le cercueil ouvert. Gautier était là ! Il était beau vêtu comme ça. C'était bien lui et là le flot de larmes se remit à couler. Mais que lui était-il arrivé ? Non, elle ne comprenait pas ...


Oh Gautier ....

Il était pâle, tellement pâle ... Lui qui avait pris quelque couleur quand il était revenu de son voyage d'Alexandria .... Elle essuya ses yeux pour mieux le voir. Il y avait des ecchymoses sur son visage et elle fronça légèrement les sourcils. C’était-il battu ? Mais contre qui ? Elle passa une main tremblante dans ses cheveux bruns pour les caresser, se pencha légèrement au dessus de lui et déposa un baiser sur son front, murmurant un « repose en paix » et n'y tenant plus, elle s'accrocha à son blond et nicha son visage dans son cou, laissant à nouveau ses larmes inonder la pauvre tunique de son compagnon qui n'avait rien demandé ...

Pourquoi Sarpé ? Pourquoi lui ... Mais que lui est-il arrivé ...

Trop de questions sans réponse se bousculaient dans sa tête ....
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[En congé à partir du 27 juillet]
Mariealice
Depuis le temps qu'elle faisait partie d'un ordre, elle avait vu bien des combats et bien des morts. On aurait pu dire qu'elle se serait habituée mais non. Ni sur un champ de bataille ni en dehors. Elle s'attendait à en voir tomber, toujours, mais pas à celui-là. La dernière fois qu'elle l'avait vu il allait bien, en procès pour s'être saoulé tout en étant conseiller comtal - ce qu'elle avait trouvé stupide, que ce soit son état ou ce procès - et.... Il allait bien quoi. Comment c'était arrivé? Le courrier d'Elisabeth ne le disait pas. Pas plus que la réponse que Baile lui avait faite. De toute façon, il était mort, voilà tout, peu importe au fond puisque le résultat était le même.

Et le résultat elle l'avait sous les yeux ou du moins pas très loin. Aucune envie ni raison de s'approcher du corps. Sa présence était plus due à son amitié pour Baile et au fait qu'elle connaissait Elisabeth. Dire qu'elle pleurait Gautier serait mentir. Elle était désolée pour ces deux femmes, quelque part pour lui aussi mais ne ressentait pas une douleur incommensurable.

Assise dans un coin, elle attendait, tranquillement, surveillant les portes et du coin de l'oeil le mort.

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Pere_rodriguez
Le Père Rodriguez était un curé itinérant qui allait de domaine en domaine pour pallier au manque de curé et faire ainsi les cérémonies. Il devait aller à Nottonville aujourd'hui pour y entererrer un jeune homme laissant derrière lui veuve et enfants. Mourir si jeune ce n'est pas normal, cependant le Très Haut a ses raisons. Aussi le curé installa la dépouille à la vue de tous dans son cercueil afin qu'ils puissent lui rendre un dernier hommage avant le début de la cérémonie et surtout avant son départ en terre. Il se tenait prêt à faire la cérémonie tandis que les invités arrivaient peu à peu.
Sathi
    [ Orléans - Chapelle de Notonville ]


Les paupières rabattues et les paumes de mains dressées devant un visage fermé sont là qui forment un voile opaque. Dans l'obscur, la Nubienne se noie encore dans l'âpreté de ses songes. Ce qui se vit aujourd'hui, Giulia, hier déjà, l'a vécu.
Hier... Voilà qui est tout comme, quand bien même, bientôt, il fera six mois.
Le temps passe, mais rien ne s'efface... Rien !

Flashback.
Elle se revoie, genoux posés sur l'un de ces prie-dieu que comptent toutes bonnes églises.
Étaient-elle en train de prier en cet instant ? Peut-être. Mais se dont-elle se souvient surtout, sans hésitation aucune, c'est ce flot de larmes qui, aujourd'hui encore, continue de se déverser, telle une rivière intarissable.

Les mains glissent sur le creux des joues, les yeux s'ouvrent et à sa vue s'offre un profil au teint blafard.
Silhouette cadavérique étendue là dans ce qui sera son dernier lit. Il y a peu, à la place du mort, eurent été son fils, son mari... Les traits se calquent brièvement sur ceux de Gautier qui comme bien d'autres aura subit le même sort.

Elle regarde sans trop insister, celui qu'elle ne connaissait que peu, mais qu'elle appréciait pour ce qu'il avait de folie. Fou, lui qui voulait lui offrir au moins deux vies après une conversation où elle avait su se confier, de façon très infime, mais bien assez pour qu'il puisse mesurer le degré de sa peine et comprendre le pourquoi de cette irrésistible envie qui lui collait à l'esprit de se trouver, à sa place, dépourvue de la moindre once de vie.

Elle regarde, oui, le visage reposé, mais les tourmalines ne s'attardent pas sur le corps sans vie, préférant se tourner vers la chaise vide qui se trouve à sa droite. La dextre mordorée s'en vient d'ailleurs se poser sur l'assise, geste effectué pour réserver place au Chevalier qu'elle accompagne.
Baile, elle, la mère adoptive qui, toujours, dit aller bien, malgré ce que la vie lui fait endurer d'épreuves. Et si elle tait un besoin de soutien, n'en reste pas moins que Giulia, si elle est ici, l'est tant pour saluer une dernière fois Gautier biensûr, autant qu'elle l'est pour elle.

Elle aurait dû partir. Répondre aux consignes d'un Judas qui sans doute la pensait déjà en route, prête à rejoindre le comté Mainois.
Mais pour une fois que s'inversaient les rôles et que l'épaule nubienne se faisait soutien.
Et de toute façon, enterrement ou non, à moins d'un miracle, jamais elle n'y serait parvenue à temps.
Alors retard pour retard...


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A chaque vie son début et sa fin.
" Mon agonie sera sans doute très longue, peut-être sans fin. Mais qui sait où le soleil se cache, la nuit ? Qui peut dire où les hommes se rendent lors de leur dernier voyage ?"
Elisabeth_stilton
Maureen l'avait aidé à passer une de ses créations. La jeune femme ne cousait pas beaucoup, elle était de mal en pis et cela ne s'était pas arrangé avec la mort de Gautier. Elisabeth savait que la demoiselle était amoureuse de son époux, c'était un fait connu et reconnu et accepté par l'épouse. D'ailleurs allez comprendre, Maureen collait aux basque de l'anglaise, parfois au désarrois de celle ci. Elle voulait une dame de compagnie pas un veuve épleurée. On se demandait d'ailleurs qui, des deux, tenait le mieux ce rôle.

Elisabeth, accompagnée donc de sa dame de compagnie, Maureen, chaste amante et mère du fils de Gautier, entrèrent dans la chapelle du domaine pour dire une dernière fois au revoir à celui qu'elles avaient aimé chacune à leur manière. Elisabeth était aussi froide et blanche, histoire d'accompagné à ravir sa robe. Maureen était plutôt dans le genre madeleine à côté de la blonde. Elisabeth embrassa une dernière fois le front de son époux et prit par les épaules son accompagnatrice. Elle s'installa au premier rang, en tentant d'éviter à sa robe les larmes de sa créatrice.



Accord de la propriétaire de Mau pour la faire agir.

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Arnaud_giboint
Bien qu’il ne soit pas proche du Doyen de la Faculté des Dragons, comme d’ailleurs de bon nombre de Dragons, Arnaud estima qu’il n’y aurait aucune hypocrisie de sa part de venir se recueillir devant la dépouille d’un confrère. Il fit donc le déplacement jusqu’au lieu de l’inhumation.
Parvenu au lieu ou serait célébrées les funérailles il entra dans la chapelle, remonta jusqu’au catafalque, et parvenu au pied de ce dernier mit un genou à terre et se signa en murmurant.


Repose en paix Gautier de Kestel, que ton chemin auprès d’Aristote soit désormais serein et sans heurt.

Il ne lui avait pas fallu plus d’une minute pour rendre son hommage au défunt avant de se relever. Demi-tour effectué, il adressa un léger signe de tête à son Bâtonnier de nouveau veuve, pour la saluer comme il se devait.
S’associant mentalement à son possible chagrin, il revivait les heures sombres du décès de sa première épouse, dont il continuait à chérir le souvenir dans son cœur. La douleur, d’un bonheur trop vite détruit, se faisant présente, bien plus qu’il ne l’aurait voulu en ces circonstances, figeait sur son visage un masque de dureté et de froideur qui rendait totalement invisible ses propres émotions.
Salut donné il s’empressa de rejoindre comme à son habitude une place près de la porte de sortie. Ce n’était pas qu’Arnaud n’apprécia pas les lieux saints, il aimait visiter les chapelles, églises et autres cathédrales lorsqu’il se déplaçait à travers le royaume, c’était juste qu’il ne savait trop quelle attitude faire adopter à sa grande carcasse lors des cérémonies, que ce soit pour un baptême, un mariage ou une inhumation ou il se sentait toujours quelque peu déplacé.
Arrivé près de la sortie il vint s’adosser contre le mur, en attendant le début de la cérémonie.

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Nine.
L'italienne avait appris le décès du doyen, bien qu’avocate depuis peu , elle estimait que la perte d'un confrère était toujours douloureuse, surtout que les avocats des Dragons étaient comme une famille... Cependant elle avait longuement hésité à venir... Vêtue comme à son accoutume d'une longue robe noir, la douce furie entra dans le lieu saint, elle aperçus son ami Arnaud près de la sortie et le salua de la tête avant de se diriger vers le cercueil. Après un long soupire elle récita une brève prière à son attention, en italien, avant de lui souffler

    -"Reposez en paix"


Comme si il pouvait l'entendre, ouai non la brune était trop terre à terre pour croire qu'un mort pouvait l'entendre, amis bon c’est la coutume qui veut ça.
Puis Nine fut demis tour, et salua en souriant doucement à la bâtonnière. Elle même avait connue cette perte d'un être cher, son époux ainsi que sa fille, sale période de la vie de l'italienne qui l'avait profondément blessée. Puis elle se dirigea vers son ami et s'installa à coté de lui, non elle n ait pas spécialement être seule lors de ce genre de cérémonie.

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mes paroles sont en rouges, italiques et entre ""
Poupounet
Comment aurait elle pu penser que le sort s'acharnerait sur sa fille. Ulrich pour commencer, bien qu'elle n'avait jamais vu passer l'âme de celui ci. Enfin, elle n'est pas au courant de qui arrive dans le soleil salvateur non plus, elle coincée sur terre sans pouvoir communiquer avec les gens. Un avantage et une malédiction en même temps, un remerciement pour son action d'évêque et une punition pour ses écarts. Le Très Haut pardonne pas tant que ça il faut croire. Donc après avoir vu sa fille veuve une fois, puis maltraitée par Tibère, puis veuve deux fois d'un coup. La polygame se retrouvait complètement blanchit de ce point de vu là.

Et oui Dieu c'est comme la nature, ça n'aime pas le vide mais ça n'aime pas les excès non plus. Il fait sa sélection naturelle pour réguler les populations, et la population mariée à s fille commençait à devenir un peu trop important au gout du vieillard sans aucun doute. C'était sous cette forme qu'il était apparut à la jeune femme lors de son jugement. Alors oui dans la famille, la piétée n'était pas complètement respecté, surtout la chasteté mais quand même. En plus ce n'était pas de sa faute mais celle d'Eusaias, il faut le faire pour aller dire à un tout fraichement évêque qu'on veut l'embrasser. Le sujet n'étant pas là, la Blanche retourne sur son lieu du jour à savoir les futures terres de sa fille et à l'enterrement qui s'y déroule.

C'était quand même dommage que Gautier meure comme cela, même si c'était très romantique et héroïque, il était celui qui avait réussit à faire un peu changer sa fille, un peu hein faut pas pousser. On voit que l'éducation de sa grand mère à fait des dégâts. Elle n'aurait pas du se laisser faire et se faire voler sa fille, elle regrettait tant de s'être laisser manipuler par cette femme. Elle leur en avait fait du mal mine de rien. Elisabeth pour son âge est bien trop sérieuse et déjà empressé par les problèmes et les responsabilités. Gautier aurait pu avec le temps, l'améliorer un peu. Elle avait confiance en lui, il avait même réussit à lui donner confiance en quelqu'un d'autres, chose qu'elle avait perdu avec Tibère.

Mais pourquoi était elle morte si tôt sans pouvoir aider ses filles, sans pouvoir accoucher de son fils et en donner un à Eusaias avant l'autre, elle était impuissante à aider sa famille et cela la minait le plus au point. C'est un autre des plaisirs de rester coincé entre deux mondes, on ne peut pas aider et on se fait du soucis. La seule qu'elle avait pu faire c'est d'empêcher Breiz de mourir. Son bilan n'était vraiment pas concluant comme mère. Un mort né, un perdu lors d'une rencontre infructueuse avec un sanglier, un mort avec elle. Quand à ses deux filles vivantes, l'une est on ne sait où, elle a perdu sa trace il y a bien longtemps sans savoir si elle était en bonne santé ou pas et l'autre se tue à la tache pour un pays qu'elle ne reconnait plus en passant d'hommes en hommes, encore que Gautier avait changé cela.

Il ne restait plus grand chose à faire que de regarder sa fille souffrir encore un peu plus en silence. Une main diaphane se posa sur l'épaule Elisabethienne.

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Taros
[De l'art de rencontrer des gens]

Certains ont la chance de naître bien entourés, bien nantis, d'atterir dans une vie de luxe programmée avec soin. Ils évoluent dans ce cadre établi par leurs parents. Riches en possessions, ils ignorent combien d'obstacles constituent le monde. La faim et la misère leur est étrangère.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'est là leur malédiction. De tout avoir à la naissance les rend plus vulnérables que tout autre, n'ont-ils pas tout à perdre et très peu à gagner?

Si la vie de l'homme pauvre est pénible, que la faim le guette, lui ne peut que s'élever, l'on ne saurait prendre à une personne ce qu'elle n'a pas. De plus, toutes ses victoires, tous les avoirs qu'il peut rassembler ne sont que plus satisfaisants quand on considère qu'il les a acquis à la force de son caractère.

Le Tablier croyait profondément au pouvoir des gens humbles, il manquait rarement l'occasion d'aider de telles personnes. Encore moins quand il pouvait le faire aux dépends de nobles. Ainsi, quand sa digne filleule, à l'occasion de leurs récentes retrouvailles, lui avait fait part de son projet, il en avait fait le sien.

C'est ainsi qu'il s'était retrouvé devant une petite chapelle à l'allure tranquille dans laquelle un certain nombre d'hommes et de femmes en noir évoluaient dans une morne quiétude. L'Helvète d'échanger un regard avec la petite, cherchant l'assentiment dans son regard, après tout, il était là pour elle. Trouvant dans ses beaux yeux toute la détermination du monde, il lui adressa un sourire encourageant avant de retourner ses yeux vers la chapelle.


On y va mon Adorée, t'en fais pas, si elle est là, on la trouvera.

Le Tablier de se confectionner un air sérieux, un peu las, tirant sur la tristesse. Il avait dû se résoudre à laisser de côté pour cette fois son éternel Tablier. En effet, vêtu de maille et de laine noire, il pouvait plus aisément passer pour le vieux militaire qu'il voulait incarner. La cape était poussiéreuse, mais de bonne couture, les bottes jolies, mais usées. Le tout contrastait avec l'air de jeunesse que l'absence de poil conférait à l'helvète. Alors que ses pas le menaient lentement vers la porte de la chapelle, il retourna rapidement son histoire dans sa tête, Franche-Comté, campagne d'Anjou, Lothilde.. Restait qu'à espérer que le plan de la petite soit aussi infaillible qu'Ils l'espéraient.
Effelissianor
Après avoir appris la nouvelle , Effélissianor s'était dit qu'il était de son devoir d'assister aux funérailles du Doyen.

Un peu intimidée, elle avança vers celui-ci, il semblait en paix.

Elle murmura


Qu'Aristote soit avec vous.

Elle revint sur ses pas et alla s'asseoir doucement et attendit le début de la cérémonie, saluant au passage d'un regard, la veuve ...
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Vassale d'Athos de la bronze, Baron de Chatillons en Bazoys
Adjointe à la Prévôté
Aislynn.olwen
[Ou de l'art d'en retrouver]

Le plan : se faire passer pour la fille de cet ancien - et surtout faux - militaire franc-comtois, puis présenter aux gardes l'annonce publique qu'elle s'était appropriée en l'arrachant, jumelée à la lettre personnelle et scellée qu'avait envoyée Elisabeth à sa Neti. Des costumes, d'honorables identités, des minois agréables et des invitations particulières - après tout, les gardes n'y verraient que du feu s'ils ne savaient pas lire ! Mais en quoi ce plan du tonnerre risquait-il d'échouer ? Aislynn en avait échafaudé la trame principale comme une grande fille alors qu'elle se trouvait encore à Bourges, et s'en félicitait encore. Par le plus heureux des hasards, à Orléans, son parrain et elle s'étaient retrouvés, alors ils avaient peaufiné le projet. Ce jour-là, ils étaient bien préparés. Tellement préparés qu'ils furent un peu déstabilisés par cette absence de gardes.

Après qu'elle eut plongé les parchemins en boulettes, qui ne seraient plus nécessaires, dans la poche de son admirable parrain, Aislynn rajusta nerveusement sa petite robe blanche. Un regard complice fut échangé. Malgré cela et d'encourageantes paroles, la gamine appréhendait leur entrée dans cette chapelle. Ses doigts trituraient son ruban de taille rouge et ses iris bleues se montraient déjà particulièrement alertes lorsque le duo pénétra dans le lieu saint de Nottonville. Discret, il alla s'asseoir sur un banc du milieu. Ceux de l'avant étaient sans doute réservés aux proches parents du défunt, et ceux du fond attiraient l'attention plus qu'ils ne permettaient à qui le souhaitait de se rendre invisible. Pour ces deux imposteurs qui ne se souvenaient du nom de Gautier que parce qu'ils avaient bien étudié leur mensonge, ce banc du milieu serait le mieux.

Deux jambes se balançaient déjà dans le vide, signe de fébrilité chez notre brunette. Pourquoi tout le monde n'était-il vêtu que de noir ou de blanc ? Neti avait-elle oublié de lui dire que toutes les couleurs étaient interdites dans les églises ? Pourtant, la rousse lui avait elle-même offert cette jolie robe pour qu'elle assiste à son mariage et à son ordination. Et surtout, quelle main avait signé les missives ? Quelle âme les avait rédigées ? Qui était Elisabeth Stilton ? Où était sa soeur ? ... Bon Dieu que ce terme sonnait étrange à ses oreilles.

« T'crois qu'c'est laquelle ? », demanda la môme à Taros alors qu'elle se blottissait contre lui.

Quand elle fut dans ce creux du corps aimé, ses petons cessèrent de patauger.
Jeroen
Le Lorrain avait eu vent de la mort du Doyen de son ordre, doyen et ancien élève aussi d’ailleurs. Il était d’une nature assez solitaire chez les Dragons, n’intervenait que lorsque qu’il le fallait vraiment, plus attaché a former la nouvelle génération et en faire de bon juriste droit et compétent, qui ferait la fierté futur de l’ordre que de participer a des réunions.

Perde un confrère est toujours triste, et l’ordre allait devoir une fois encore changer un peut de cap avec un nouveau doyen à l’université.

C’est sans grande envie qu’il passa la porte de l’église, non pas qu’il ne souhait pas rendre hommage à son confrère, bien au contraire, mais c’est qu’il n’avait jamais trop été porté sur l’église, et ce n’est certainement pas les dernières turpitudes passé dans le Royaume qui allait le faire changer d’avis.

Il entra donc discrètement dans l’église, releva sa capuche pour laisse se libérer ses long cheveux de jais, réajuste sa cape, et s’avança comme les autres avant lui s’inclinant sur le cercueil un peut gêner, ne sachant trop quoi dire sur le moment…..


Reposez en paix messire, que la mort vous soit douce et agréable, et que dans votre sommeil éternelle vous ayez a jamais une petite pensé pour vos proches…..

C’était pas mal finalement, et il tourna ensuite les talons, laissant sa place a d’autre, non sans faire un signe de tête compatissant à Elisabeth dont il doutait bien de la tristesse, et fit un petit signe de la tête de salutation a ses confrères et consœur venu nombreux assisté a la cérémonie.

Il prit place tout au fond, non loin d’Arnaud mais sur un banc, la cérémonie serait sans doute longue, croissant les bras et attendant le début de l’office bien sagement.
Gautier.de.kestel
Gautier ne savait plus depuis combien de temps il marchait, dans ce paysage monotone, vide, clair, sans pour autant être aveuglant. C'était une étendue blanche et sans fin. Il paraissait poser ses pieds et avancer sur du dur mais n'en était pas certain. Il lui semblait avoir soif et faim, mais n'en souffrait pas. Il n'était là qu'une question d'envie, par l'habitude, et non de réel besoin.
Gautier avait rapidement compris que c'était la mort qui l'avait cueilli et chaque fois qu'il repensait aux circonstances de son décès, sa haine envers Tibère croissait. Il ne se posait qu'une question : était-il trépassé à son tour ? Souffrait-il des mêmes maux ? Le Kestel pensait à Elisabeth et à sa famille, aussi. Rosalinde qui avait son trèfle et le garderait. Baile qu'il avait connu si furtivement. Oui, il songeait beaucoup à cette dernière. Et regrettait sa vie.

Le jeune homme était dans la tourmente, terrorisé à l'idée de rester jusqu'à l'infini dans cet endroit sans commencement ni fin, avec sa haine croissante, ses regrets accumulés et surtout cette envie de vie. Sauf qu'ici... il n'y avait rien.
Il marcha longtemps. Très longtemps. Jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus de penser, de tourner en rond et de revenir au début de son raisonnement car il n'en avait pas d'autre, rien qui puisse participer au renouvellement de ses idées. Alors, quand il devint las au point de réciter des répliques d'Aristophane pour penser quelque chose, il s'arrêta, s'allongea et ferma les yeux. Un instant, tout fut vide dans son esprit et il eut la sensation de ne plus exister. Du moins il existait encore suffisamment pour penser ne plus exister.

Et une voix parut.


- Je t'attendais. Tu n'as pas été rapide pour vider ton esprit. Beaucoup d'hommes comprennent trop tard, leurs corps sont sous terre, ou brûlés, ou mangés... Parfois, ils mettent des années à rejoindre ce calme, la mort. Trop de rancunes, profondes.

Le Kestel rouvrit les yeux et se releva. Une femme lui faisait face. D'une beauté difficilement descriptible. Tout n'était qu'harmonie et courbes féminines, sensuelles. Elle était plutôt grande avec des hanches d'une parfaite proportion. Elle portait de longs cheveux blonds très clairs, et ses yeux étaient d'un bleu identique à ceux de Gautier. Quant à son visage, on avait à la fois envie de le recueillir dans ses mains tant il invitait à la suavité mais il inspirait également un tel respect que nul n'aurait osé.

- Où suis-je ? Et qui êtes vous ?
- Peu importe où nous sommes... quelque part dans ton esprit, certainement.
- Il est bien vaste mon esprit, je savais que j'étais érudit...
Petit temps d'arrêt.
Quant à ma deuxième question ?
- Tu n'es pas très patient...
Sourire en coin
Je suis la mort.
- Qu'est-ce que vous êtes belle, pour la mort ! Si les mortels savaient, ils tiendraient moins à la vie, assurément.


La femme éclata d'un rire cristallin. D'une part, Gautier se plaçait au dessus des hommes (ne s'auto-qualifiait-il pas déjà de Dieu, avant de mourir ?) et d'autre part il ne se gênait pas pour lui faire du charme comme s'il allait passer le restant de ses jours, ou plutôt de sa mort, avec elle.
Le Kestel l'observait en silence, la bouche légèrement entre ouverte, absorbé dans la contemplation de ce rire. Déjà, il réfléchissait à d'autres âneries à débiter pour l'entendre encore.


- Tu sais... je ne suis qu'issue de ton imagination. D'autres, à ma place, voient un vieil homme à barbe. Certains, même, trouvent un enfant ou une biche.
- Et pourquoi, moi, je vous trouve, vous ?
- Tu es trop optimiste pour tomber sur un croulant. Tu es irréaliste... ma beauté est de ce genre.


Gautier songea un instant à Giulia qui le qualifiait de surréaliste, elle aussi. Il pensa qu'il ne lui offrirait jamais ses deux vies... Sauf s'il se transformait en Dieu du ciel, après avoir été Dieu terrestre.

- Que suis-je censé faire, maintenant ?
- Tu ne veux pas profiter un peu du calme ? On n'en trouve pas de semblable chez les vivants.

Le jeune homme lui jeta un regard qui paraissait désespéré et à nouveau, la femme rit.
- Observe alors un peu ton enterrement, si cela peut te divertir.
Doucement, sous eux, apparut la chapelle où se déroulait la cérémonie.
- Mais il n'y a personne ! Pourquoi manque-t-il plein de monde à mon enterrement ? On ne m'aime pas ?
- Encore cette impatience ! Il ne faudrait pas que l'on te mette en terre trop tôt, nous avons des affaires à traiter d'ici là...
- Qui est cette femme toute livide, ce fantôme, là bas, à côté de mon épouse ?
- Sa mère... La pauvre, condamnée à errer.


Gautier grimaça légèrement et s'inquiéta un peu.

- Et moi ? Qu'est-ce que je deviens ? Le vide me plaisait bien, vous savez. L'idée de repos éternel. Ou alors je me réincarne en mon fils ! Oui, je recommence tout au départ. Enfin... s'il y a un poste de Dieu libre... je ne dis pas non. Je pense réellement avoir le profil. Je comprends les hommes et eux ne me comprennent pas. Ils me prennent pour un fou, un débile, ou un philosophe. Dans chaque cas, une personne qu'ils ne peuvent atteindre.
- Tu débites toutes ces paroles comme si cette idée de mort te plaisait. Tu es si jeune, pourtant...
- J'aime la vie. Maintenant, à quoi sert-il de pleurer mon sort ? Personne n'est là pour me consoler. Je suis tout seul.
- Je suis là, moi.
- Seul avec une beauté qui était endormie quelque part dans mon esprit.


Elle eut un sourire où Gautier crut déceler de la tendresse. Il poursuivit.

- Vous n'imaginez même pas la douleur de quitter les cris, les rires, la vie, les pâturages et même la puanteur de la ville...
- Oh si, j'imagine.
- Mais j'ai erré des jours. J'ai assez pleuré, hurlé, tapé le vide pour commencer à nourrir cette curiosité pour l'Après.
- Je suis fière de ce que tu es. C'est aussi une partie de moi, il faut dire... Ou alors je suis une partie de toi. Peu importe. J'aime ce que je suis, ce que tu es, ce que nous sommes.


Elle déposa un baiser sur son front et laissa Gautier dans son incompréhension.

- Comment vous appelez-vous ?
- Gautier... qui d'autre ?
- Adèle, Mahaut ou Gabrielle ! Enfin un prénom féminin, jusqu'à preuve du contraire !


Un nouveau sourire chez la femme, sourire mystérieux qui cultive son mystère avec malice et plaisir. Elle souriait beaucoup, au moins autant que Gautier.
Tandis que le jeune homme attendait sa réponse au sujet du prénom, il se rendit compte qu'elle disparaissait doucement, petit à petit. Il paniqua.


- Hey ! Attendez ! Ne partez pas, promis je ne vous pose plus de questions ! Je sais me taire, nous pourrions discuter de choses gentilles, innocentes. Je pourrais vous raconter ma vie ou pas du tout. Je peux aussi vous montrer combien je sais être silencieux. Oui je vais jouer au roi du silence ! Revenez, je ne veux pas être seul. Où allez-vous ?
- Je connais déjà toute ta vie.
- Ne me laissez pas tout seul, j'ai peur d'être seul.

- Alors cesse d'avoir peur. Tu es un irréaliste et les irréalités deviennent réalité quant tu y croies fort. Laisse les choses se matérialiser en les aimant. Permets à la terreur de t'envahir et à nouveau tu connaîtras les mêmes heures sombres que tu viens de passer.

Gautier regardait cette femme, les yeux écarquillés. Elle semblait folle à lier et il comprenait à présent la folie qu'on lui trouvait, à lui, Gautier de Kestel. Ils étaient semblables, elle en plus posée, plus douce. Il eut un sourire jusqu'aux oreilles, au moins, et la belle femme disparut. Juste une voix demeura, un instant.

- Va parler à la mère de ton épouse.
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Rosalinde
Misère... Pauvre Gautier. Elle ignorait tout des circonstances de sa mort, ayant du se contenter de la laconique missive d'Elisabeth. De sombre humeur, elle se présenta à Nottonville, drapée dans une longue robe blanche, et tenant dans sa main gauche un petit livre de prières. Elle se dit que Gautier n'aurait pas aimé la voir faire la gueule, même à ses funérailles. Il détestait la voir faire la gueule, et se mettait toujours en quatre pour lui redonner le sourire. Alors elle se força, sinon à avoir l'air gaie, du moins de ne pas sembler plus sinistre qu'une porte de cachot.

Entrant dans la chapelle, elle eut un petit instant de flottement, observant les visages des présents. Il fallait qu'elle voie Elisabeth. Heureusement, les blondes n'étaient pas légion. Elle finit par la repérer, aux côtés de Maureen. Mais d'abord... Il y avait ce cercueil, qui trônait en plein milieu de l'allée. Sans doute fallait-il qu'elle dise un dernier adieu à son ami Kestel. Alors elle s'approche. A pas lents, très lents. Elle n'a que peu côtoyé la mort, malgré quelques souvenirs encore vivaces.

Enfin, son regard se pose sur le corps sans vie de Gautier. Sa gorge se serre, et elle ne parvint à rien dire, ni à exprimer aucun geste de tendresse amicale. Pas envers cette chose froide. Ce n'était pas Gautier, rien qu'une enveloppe de chair et d'os, glacée et immobile comme la pierre, quand le jeune homme n'était que remue-ménage, rires et chaleur. Aussi se détourna-t-elle bien vite. Non, il ne fallait pas que l'image de la mort ne remplace le souvenir qu'elle avait de lui.

Direction Elisabeth, qu'elle salua d'une brève inclinaison de tête.


- Madame... Je vous présente à nouveau mes condoléances. Je ne veux pas... Troubler plus longtemps votre recueillement, mais j'ai quelque chose... Je crois que Gautier aurait aimé l'emporter avec lui au Paradis.

Ouvrant le livre qu'elle tenait, juste la couverture, elle révéla ce qu'il contenait. Le trèfle, précieusement conservé là afin qu'il ne se froisse ni se déchire dans le voyage. Relevant le regard vers la veuve, elle attendit un quelconque signe d'assentiment, ou de refus de sa part.
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