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[RP] ...Le coq hardi...

Cerdanne
Depuis le départ de Bassan, elle avait tenue promesse.
Les escaliers dévalés quatre à quatre avaient crachés toutes leurs poussières.

Cerdanne, le regard bien plus brillant que lorsqu’elle avait franchi le seuil du « Coq Hardi », invectivait la servante qui flemmassait
devant ses fourneaux et énumérait d’une voix autoritaire une liste longue comme le bras de toutes ses exigences.

Satisfaite de voir la maisonnée se réveiller, elle continua sur sa lancée et prit d’assaut le comptoir vide à cette heure de la matinée.

Les doigts pianotaient nerveusement le bois usé, le regard fixé sur l’aubergiste, elle lui parla longuement à voix basse.
Satisfaite des hochements de tête du patron, elle sortit dans la rue, parachever par quelques emplettes l’arrivée de sa frangine.

Revenue quelques heures plus tard, son regard balaya d’un air satisfait la grande salle de l’auberge déserte, et fila dans sa chambre, les bras chargés de paquets.


Ana pouvait venir, son chiot à ses basques, tout était prêt pour le
sabbat

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Anaon

    Et pour l'occasion elle a sorti sa plus belle toilette. Elle a passé à sa taille son corselet brun, étouffant les froissements inutiles de sa chemise bouffante. Elle lui a assorti ses bottes de cuir marron dont elle a ôté le crottin agglutiné sous les talons. Elle a glissé une main dans ses cheveux pour les peigner et enfin, au summum de cette mise en beauté digne d'une reyne, elle s'est parfumée le teint à l'eau propre. L'heure du rendez-vous avait sonné, bien muettement certes, mais la lueur de sa fenêtre crachant une lumière de sang avait été bien plus parlante que la plus loquace des cloches d'airain. Elle avait alors quitté sa chambre en y enfermant Fenrir, soucieuse de lui inculquer une fois encore l'art de la patience et de l'indépendance. Le chiot bâtard avait couiné, mais la mercenaire, implacable, s'était éloignée avant de se stopper dans les escaliers pour y attendre sans y bouger. Le chiot devait comprendre bien vite qu'elle était vraiment partie et qu'il pouvait d'or et déjà arrêter sa comédie.



    Après quelqu'instants de concerto pour deux larmes, craignant de s'attirer les reproches des voisins de chambrées, la balafrée était retournée ouvrir la porte pour mettre un terme à ces déchirantes lamentations. Et elle avait contemplé d'un œil blasé la demi-portion lui faire la fête comme si elle l'avait quitté pendant au moins deux lunes. Enfin, "demi-portion". De par la robustesse de sa mâtin de mère et la taille de son dogue allemand de père, le petit Fenrir était tout destiné à lui servir dans le futur de second poney de voyage... Le duo s'était remis en route et la brune avait à nouveau tenté sa chance dans l'écurie en bouclant la boule de poil noir dans le box de Visgrade comme elle le faisait souvent. Elle allait bien réussir à rompre l'un à la maturité et l'autre à la sociabilité... Malheur à la roide qui, s'éloignant d'une démarche tout aussi peu souple, avait eu l'audace de se retourner pour capter les jérémiades pitoyables du fils et le regard suppliant de l'étalon, tous deux exprimant à leurs manières fort poignantes un "Me laisse pas avec lui" qui venait du fond du cœur.

    Et une seconde défaite plus tard, voilà l'Anaon enfin sur le pavement parisien.

    Les pieds savent où ils vont - quand ce n'est pas dans le chien qui trouve le paysage décidément plus beau sous ses semelles - et c'est toujours avec ce mélange de contentement et de déjà trop vu qu'elle revisite les rues de la capitale. Le nez se pointe à l'horizon quand il se fait visible pour lorgner le jour mourant et la mercenaire n'a jamais trouvé cette expression aussi juste qu'à cet instant où le crépuscule teinte l'azur d'un rouge hémoglobine. Même les cieux ont leur massacre quotidien.

    Il lui faudra son petit temps pour rejoindre la dite auberge. Le Coq Hardi. C'est presque un pléonasme. Un coq lâche n'est pas coq, mais celui-ci semble avoir ployé sous la rouille et les ans. La porte est poussée à bout de doigt. Les voilà entrés. Elle interpelle un homme qui s'affaire dans la salle. Le tavernier. Les taverniers sont toujours fidèles à leur cliché de tavernier.

    _ Le bon soir... Parait-il que je dois vous faire râler en prononçant le nom de Cerdanne ?

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Images originales: Charlie Bowater, Eve Ventrue - Proverbe Breton - Anaon dit Anaonne[Clik]
Maitre_bouli


Lui, il relève à peine la tête ; préoccupé par les frasques de sa cuisinière qui dépense à tout va, comme si elle cuisinait pour le Roy lui-même.


« Les clients sont rares ! » lui a-t-elle susurrée de sa voix sucrée.
Et Maitre, vous savez bien qu’il nous faut payer notre patente à la fin du mois.


Les cils veloutés allaient et venaient sur le regard clair de la jeunette et ses belles joues rosissaient. Et lui brave couillon, ne trouvait pas les mots pour contredire.
Faut dire qu’elle embellissait sacrément ses jours et ses nuits la donzelle.


« Les clients sont rares… » Répétait-il comme un âne. Mais il gémissait devant l’abondance de volailles et les paniers de légumes qui débordaient des tables.

- « Honorine vous en faites trop…le temps des grandes exécutions en place de Grève n’est plus.
Les clients sont rares… ».


…….

Didiouuu… Un client !

Le bonsoir… Bienven..


Le sourire se figea, les bras écartés pour accueillir la nouvelle venue restèrent ballants, ailes coupées en plein vol, avant de retomber comme un soufflet mal cuit.


Vous avez dit.. ?
Cerdanne ?

Vous avez bien dit Cerdanne ?

J’espère que vous avez de quoi régler les frais de la chambre et le festin que cette …cette…Dame Cerdanne a commandé.
Elle m’a assuré que ses invités étaient les garants de ses dépenses.



L’index de sa main droite, comme animée d’une fureur solitaire, s’agitait et pointait du doigt le jeune chiot...


-« Et les animaux ne sont admis dans les chambres que si un supplément est versé. »


D’un pas rapide, il se dirigea vers son comptoir et en sorti son grand livre de compte.


-« Elle nous doit au bas mot Vingt écus .Pour les nuitées. Pour les repas, c’est encore dix à rajouter, sans compter le festin de ce soir. »

Les bras croisés sur sa bedaine flasque, le regard réduit à deux billes métalliques, il fixait la jeune femme.
C’est simple, soit elle réglait, soit il appelait le guet et fermait la boutique faute d’espèces sonnantes et trébuchantes.
Le prévôt ne tarderait pas à passer boire sa pinte de toute façon et il l’aiderait c’est sûr à secouer les deux femmes jusqu’à ce que plus une pièce ne reste accrochée à leurs vêtures.
Anaon
    Il faut croire que les mercenaires et autres raclures font aussi honneur à leurs clichés habituels. Crains, évités, mal-aimés comme dira l'autre. Elle voudrait laisser un sourire percer son visage marmoréen, mais cela ne ferait qu'attiser davantage la contrariété du bonhomme qui prend déjà des allures ridicules de bigot. Visage sérieux, frôlant la compassion, elle ne peut néanmoins empêcher la lueur amusée qui danse dans ses prunelles. Ah ! Le chardon ne s'était pas loupée, mais qu'avait-elle pu faire à cette pauvre beste pour la mettre dans des états pareils ? Et puis...

    Échec de la communication oreille/cerveau.

    Des mots claquent à l'esgourde comme autant d'incohérence dans la conversation. Régler. Frais. Garant. Dépenses. Nan, mais attendez là ?! Payer... Payer? Keuah ?!

    La mine de la mercenaire se fait soudainement déconfite et la malice dans ses yeux est soufflée comme un feu follet au-dessus d'un marécage. Elle ne comprend pas, non, et il lui faut quelques instants de latence avant de prendre la mesure de tout le culot provençal. Alors comme çà, c'est l'autre qui invite, mais c'est elle qui doit casquer ?! Oh la sal... hop hop hop !

    Un sourcil se rehausse quand l'index accusateur du tôlier s'excite devant son chiot comme le curé devant Satan proférant mille et une malédiction. Et d'un ton plein d'évidence :

    _ C'est pas un animal, c'est mon fils.

    CQFD. La balafrée suit l'homme ventru du regard avant de s'accroupir prestement pour attraper à la volée les pattes arrières d'un Fenrir en pleine course qui semble trouver les pans d'étoffe du tenancier fort appétissant.

    _Mais, je...

    Tirant à elle le chiot - qui a d'ailleurs plus le gabarit d'un petit cochon que d'un chaton – elle se fait happer la fin de sa phrase dans un coup de langue. Lâchant le pataud, la balafrée se redresse alors pour aller s'accouder au comptoir, prêtant une oreille inquiète à l'énumération pécuniaire de l'homme. Un coude ancré dans le bois, bouche et menton pincés dans sa main en un signe de réflexion, elle attend. Cet argent, oui, elle l'a. Sur elle ? Non, bien sûr. Et quand bien même, la "souriante" ne plongera pas le nez en premier dans le coup fumant de sa sœur de tête à claques. Les méninges font fonctionner leurs rouages alors qu'elle sent les pattes de Fenrir gratter sa cuisse pour tenter d'attraper la longue tresse qui pendouille sur sa hanche. L'Anaon se penche alors un peu plus vers l'aubergiste dans une ambiance de confidences.

    _Si je lui colle deux ou trois taloches ? Ça me fera plaisir, çà vous fera plaisir, tout le monde sera heureux et çà mérite bien une petite réduction, hein ?

    Et dans les azurites miroite toute la sincérité et la conviction du monde... puisque que la mercenaire est relativement sérieuse. Et le timbre se fait velours.

    _ Et puis il y a toujours moyen de s'arranger. Cerdanne est une femme au demeurant charmant et agréable pour le regard, hum ? Elle a par ailleurs un fort caractère. L'assurance de rajouter un peu de pigment dans vos nuitées, je vous le garantis... Les hommes n'en disent que du bien.


    Un sourire enjôleur aux sous-entendu cocasses se trace sur les lèvres tailladées. Un clin d'oeil, un claquement de langue.
    Et tiens ! Dans tes dents ma vielle.

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Images originales: Charlie Bowater, Eve Ventrue - Proverbe Breton - Anaon dit Anaonne[Clik]
Maitre_bouli



Le regard de suie se plissa de dégout.
Les lèvres pincées finirent par laisser entrevoir une dentition impeccable, d’un blanc étincelant qui dénotait dans ce visage chafouin.

C’est qu’il prend soin de sa personne, Maître Bouli.
Il déteste particulièrement ces femmes peu soigneuses et qui osent se fagoter comme de vulgaires soudards.

Lorsque cette Cerdanne avait franchi le seuil de son auberge, il n’avait vu que le bleu de ces pupilles.
Le regard métallique l’avait happé, hypnotisé et il avait accepté la maigre avance et le solde à venir…
« Vous serez payez rubis sur ongle ; Très vite ; Maître Bouli», lui avait elle dit d’une voix ferme et douce.

Trop soucieux de voir son établissement sortir de son silence, il avait baissé la garde qui faisait sa fierté.

Puis il faut dire que son accent sentait le soleil et avait fini de le faire...Fondre.
Sa défunte femme devait s’en retourner dans sa tombe.
Comme un « drôle », le lait encore aux bords des lèvres, il avait bu ses paroles et regarder la silhouette fine grimper à l’étage, le regard absent et la bouche ouverte.
Elle lui rappelait cette brune d’antan qu’il avait tant couvé des yeux et du cœur…
Une plongée dans ses livres de compte l’avait ramener à la triste réalite..

Mais foi de Bouli, elle ne franchirait pas le seuil sans avoir régler son dû.
Dut il y laissait des plumes.

Et celle-là ....Celle-là...
Elle devait avoir son dû.
Et au lieu d’écus bien dorés, elle parlait de baffes et de …de..


Elle est maigre comme un chat sauvage.
Et son regard …son regard…
C’est le diable qui la dirige c’est sûr !!

Et vous, vous !
Vous voulez me la vendre ??
Elle ne doit même pas savoir faire bouillir de l’eau !


Les billes noires fixaient les cicatrices qui bordaient les lèvres de la jeune femme…
Le Bouli réfléchissait à toute vitesse.
Elle lui faisait peur cette femme-là.
Pour elle aussi, Le diable, , comme compagnon.

Le guet, heureusement, ne tarderait pas à achever sa ronde par une halte chez lui… Mais ces gaillards-là seraient capables de se payer sur la marchandise et en plus de tout casser.
Les lèvres s’ouvrirent sur les dents étincelantes dans un sourire carnassier.


Une réduction à une seule condition…
Elle m’accompagne à complies et tous les jours de la semaine à venir…
Et vous aussi…
Anaon
    Le visage du tenancier ne brille pas d'un clair accord, mais les quelques secondes qui précèdent sa réponse lui apparaissent tout de même comme un instant de réflexion. Elle attend, le visage, pour mieux convaincre, restant le plus agréable qui soit – dans la mesure des stocks disponibles – et... Ah ! Trop maigre, trop folle, tropci, trop çà. Les yeux roulent au ciel, semblables à un "faut pas exagérer" muet alors qu'elle se redresse un peu avant de reprendre mollement sa posture.

    _ Hum... Elle n'est pas si tanche que cela vous savez...

    Mais l'aubergiste ne s'arrête pas et aux premiers mots de son second couplet, les oreilles de l'Anaon se font grande ouvertes, ses yeux brillent de victoire anticipée. Une réduction... Oui ? Si Cerdanne l'accompagne aux complie ? Aubaine ! La mercenaire acquiesce à grand coup de tête, quelques secondes de savourées avant d'accuser un douloureux choc. Sa tête manque de heurter le comptoir où elle est avachie quand Fenrir arrive enfin à gnaquer la tresse à sa portée, le tout accompagné d'un "Et vous aussi..." qui l'assomme tout autant.

    Ses grands yeux bleus s'écarquillent d'une double surprise. Elle redresse la tête. La réplique du bedonnant la laisse tellement indécise qu'elle en oublie d'envoyer valser le chiot.

    _ Vous voulez dire... Que vous souhaitiez que nous vous accompagnions jusqu'à l'église n'est-ce pas?

    L'Anaon se fait plus bête qu'elle ne l'est. Parce que dans le cas présent, cette explication l'arrange. La balafrée comprend néanmoins bien vite qu'il ne s'agit pas la d'une simple escorte qui s'achèvera devant le parvis... L'aubergiste demande... bien pire !

    Une mains arrache sa touffe de cheveux des mâchoires qui la machonne et la brune se redresse un peu pour avoir plus de sérieux sans pour autant briser le peur distance qui les tient dans une... intimité amicale. Oui, ce soir la mercenaire à la sagesse de ne pas se braquer. Et le timbre garde toujours celui de la conversation.

    _ Je crois, Monsieur, que vous devriez comprendre qu'il ne serait guère élogieux pour vous de vous présenter devant le Très-Haut flanqué d'une compagnie qui porterait un faciès aussi peu gracieux que le mien.

    Et les lèvres sourient pour y mettre l'accent et intensifier les stigmates qui se plissent sur ses joues.

    _ Néanmoins, je vous garantis la présence de Cerdanne pour chaques offices du jour, des Laudes JUSQU'AU Complies ou même aux Matines ! D'ailleurs je m'en vais l'en informer de ce pas !

    A la silhouette de se redresser, fixant la montée des escaliers.

    _Et d'ailleurs... C'est par ou ?

    Diversion de la conversation ? Naaaaaaan!

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Images originales: Charlie Bowater, Eve Ventrue - Proverbe Breton - Anaon dit Anaonne[Clik]
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