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(RP fermé ) Sottises et billevesées

Vitriol
Parfaitement des sottises et des billevesées! Voici donc tout ce qu 'en pense
le sicaire du repentir et pourquoi pas aussi une rédemption accordée
par une grâce aristotélicienne! Pendant qu' on y est il est messie et ouvre en
deux les eaux de la seine pour échapper aux gens d'armes après avoir emprunté
une bourse sur le marché dans la foulée d' avoir occis son porteur.

Lorsque la bohémienne lui a parlé des angelots sorte de gamins au séant rosé et
dodus nus de surcroit à former une voute d'honneur sous des Buccins et trompettes
pour qui rejoint le très haut là bas pour ses bonnes actions terrestres, Pouah il en
vomirait! Cette vieille tortue ridée pomme une pomme oublié au pied de l'arbre
à la belle saison qui en prenant sa main le dit voir en train de commettre mille méfaits,
balivernes sa trogne et son habit de cuir noir lui couvrant le corps en son entier parle
pour lui! Pas besoin d' être sorti d'une cuisse de jus par terre (Jupiter en fait
mais bon il est illettré) pour le deviner qu'il est pas trop du genre à faire des ronrons
et des pudibonderies devant les dames et pires les hommes!

Tudieu il se voit encore cracher par terre d'interjection comme elle lui vend son
préchi-précha. D'ailleurs c'est en vitupérant encore mais pourtant les tempes qui
vrombissent, tempête sous un crâne fut'il d'homme pas forcément très intelligent
mais malin comme serpent et empoisonné jusque dans son sourire, tout ceci au pas
accéléré de ses bottes martelant le pavé qu'il poursuit de traverser le quartier
"notre dame" petite cour des miracles en son annexe tant elle rassemble les tire laines
les godelureaux en tous genres et quelques gagneuses en seconde carrière sur les parvis
de l'édifice du culte et ses ruelles adjacentes. Justement il surgit d'une de celles là
crachant au bas d'un fiacre qui manque de lui écraser le pied, fichus nobliots dont il
exècre l'existence dans leur rogue malsaine. Alors donc passe là, le pas alerte et
le verbe vindicatif bien qu 'entre ses dents, Vitriol douceur jusque dans le nom.
Anaon
    Une odeur de cire chaude et de mèche brulée flotte dans l'air, se disputant le vide avec le sillage d'un encens que l'on peut encore percevoir. Des dizaines de petits points dorés piquent d'un reflet le gris des pierres sans pour autant parvenir à en chasser la froideur. Il émane pourtant de l'édifice une certaine douceur, rassurante, qui s'accorde parfaitement avec les murmures lancinants qui bruissent dans son silence. Comme des soupirs. La respiration de Notre-Dame.

    Circonspecte, la main s'est posée sur l'embrasure glaciale du grand portail. Elle n'ose plus faire un geste. Les perles cobaltes sondent les hauteurs portées par les immenses pans de pierre sans savoir exactement ce qu'elles y cherchent. Quelque chose... qui saura lui indiquer la marche à suivre et trancher dans les doutes qui la troublent. La persévérance ou bien la fuite. Le regard de la femme glisse avec pudeur sur les silhouettes agenouillées qui épanchent leurs chagrins devant les bancs de bois. Surprenament, à cette vision, le mépris ne suinte pas. Les doigts se recroquevillent lentement contre le mur. Le regard retourne se plonger vers les hauteurs qui surplombent le chœur.

    Cette femme porte à la face du monde le courroux de la Sainte Inquisition. Un sourire qui élargit la ligne de ses lèvres sur des traits qui peu à peu se marquent de l'âge. Et elle garde en sa poitrine un cœur qui sourdre d'une haine sauvage envers Aristote et ses laquais. Mais ici... ici c'est différent. Ici c'est Notre-Dame. La peau exprime un frémissement. Puis enfin le corps s'ébranle.

    La silhouette rase les murs avec une précaution cyclopéenne, craignant que ses pas de velours ne se transforment en écho fracassant. Elle grimace à l'idée des dizaines de paires d'yeux réprobatrices - mortels ou même divines - se poser sur sa maladresse. Elle se sent intruse. Elle a raison. Alors qu'elle remonte le bas-côté, ses doigts restent résolument posés sur la roche. La pulpe souple abandonne dans son sillage un chapelet de caresses. Toujours cette obsession du toucher. Elle apprivoise son malaise par le geste, donnant une consistance réel à ce qu'elle juge comme étant une fantaisie de sa part. Presque improbable. Ça la rassure. La païenne n'a jamais aimé les églises ou leurs mères cathédrales. Des édifices qui renferment en eux l'exhibition du sacrifice-même et qui ne sont pour elle que des tombeaux à ciel ouvert. La nuit qui lui avait fait vomir son sang devant l'autel avait été l'expérience décisive, estampillant à jamais dans son esprit les églises d'un sceau sépulcral. La dernière fois que la mercenaire avait posé les pieds en maison sainte, çà avait été pour piller ses entrailles et brûler ses effets. Mais à Notre-Dame, c'est quelque chose de différent qui l'a attiré.

    Et la voilà qui se dévoile à son regard.
    Notre-Dame.

    Un voile opalescent tombe d'une ouverture pour venir la nimber de lumière. La lueur la couvre d'une aura sibylline clairsemée d'une myriade de particules qui brillent comme une poussière de diamant. Et à ses pieds, un tapis de lys blancs exhalent leurs derniers soupirs de fraicheur. Le visage de la mercenaire se lève vers la gardienne du transept drapée dans ses étoffes de pierre et sur l'enfant qu'elle porte contre son flanc. La main abandonne son mur alors que ses pas l'amènent sous la majesté de Notre-Dame. Elle s'immobilise et son regard se scelle sur le visage impassible de la statue.

    L'hérétique bras ballant au pied de la Vierge. Singulier spectacle. La balafrée est née de parents bretons, d'une mère aimant les armes, d'un père préférant les mots. Forgée par l'enseignement du druide paternel et les croyances qui font de Breizh ce qu'elle a toujours été. La religion d'Aristote n'était pas forcément incompatible avec la quête de sagesse qu'est le chemin des druides. Pourtant, de ce "dieu" là, elle n'en avait pas fait le sien. A l'âge de ses dix ans, suite à la mort de son père et au trépas fictif de sa mère, elle avait été confié aux mains de deux pratiquantes qui s'étaient empressées de la faire baptiser de peur, si elle venait à mourir sans le sacrement divin, qu'elle devienne pixie ou une autre de ses pauvres créatures du diable. Enfant trop docile, elle avait sagement appris le Pater et ses autres prières, délibérément oubliée depuis. Et dans ce flot religieux d'histoires aussi incohérentes que déroutantes, elle n'avait retenu qu'une seule chose. Elle. Elle qui aujourd'hui la contemple de ses yeux sans pupille.

    Les traits de la femme se plissent en une moue de compassion. Dans les livres, elle est la seule femme que l'on n'avilit d'aucun péché. Toujours, la balafrée avait ressenti une sorte de sympathie envers celle que tous connaissaient, mais qu'au final était si peu louée et que l'on avait presque tendance à oublier. Elle, sans qui pourtant rien n'aurait pu être possible, elle qui a porté dans ses entrailles "le sauveur du monde". Elle, que l'on dit avoir été destiné à donner une vie vouée au calvaire. Elle... Simple mère qui a dû accepter et contempler les tortures de son fils sans pouvoir rien y faire... Le cœur de la balafrée se pince. Elle crache sur Aristote, sur le Très-Haut et ses curés.... Mais comment blâmer le personnage le plus humain de l'Eglise... une mère, qui a tant enduré.

    Les azurites se baissent. En cela, elle a la prétention de se sentir proche de cette femme qui pour elle est mère avant d'être Sainte. Elle a aussi la conviction de pouvoir être comprise. Les paumes se lèvent, les doigts se déplient lentement et elle contemple ses mains ouvertes comme si elle hésitait sur ce qu'elle doit en faire. Jamais les druides n'ont interdit de prier d'autre déités.... Doucement, les paumes se joignent et les doigts se mêlent. Et les paupières se ferment.

      Ave Maria
      Pardonne-moi
      Si devant toi
      Je me tiens debout

      Ave Maria
      Moi qui ne sais pas me mettre à genoux

      Ave Maria
      Protège-le
      De la misère, du mal et des fous
      Qui règnent sur la Terre


    Du plus profond de son cœur, une prière fuse pour son fils, son Premier. Ave Maria d'une païenne. Puisque que Maria a eu un enfant, elle comprendra. Le silence garde toujours ses droits dans la cathédrale, à peine froisser par les lamentions qui s'exhaussent parfois, pudiques. L'oreille croit percevoir un instant les ronchonnement discrets d'un homme à peine entré concernant un passant qu'ils ont failli renverser. Elle reste plonger dans sa prière. Bientôt il faudra retrouver la réalité de Paris. Ces errances, ses recherches et ses échecs. Pour l'instant, elle ne veut pas. L'anaon veut troquer la réalité pour l'Espoir.

    Ave Maria.


Musique " Ave Maria Paien", par Hélène Segara dans "Notre Dame de Paris"
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Images originales: Charlie Bowater, Eve Ventrue - Proverbe Breton - Anaon dit Anaonne[Clik]
Vitriol
Comme quoi même deux perles azures peuvent renvoyer un regard noir sur l' instant.
D'un coup de coude explosant arcade et pommette il mettra fin au débat avec le cocher
de la voiture qui failli lui emporter la jambe, apposer son pistol sur le front d' un autre
voulant intervenir pour finalement lui défoncer la mâchoire avec la crosse contondante
prévue après l'usage de son unique coup de feu. Ceci dans un bruissement de cuir noir
et d'une cape de même teneur un sourire sarcastique et de quelques enjambées plus
loin tourner dans une ruelle opportune à observer si dès lors il devra en découdre
encore mais avec l' avantage de la défense.

Finalement la rue reprend le brouhaha de son activité normale entre charrettes,
foule qui se croise, marchand avec une besace opulente sous la coudée,
gens d'armes au visage défraichit par la fatigue des rondes de jour comme de nuit.
A l' orée d'un grand chambranle de porte double d'un hôtel particulier il attendra là
encore quelques minutes, la respirations se faisant sourde et contenue comme une
chasse à l'affut, dagues aux poignets et promptes à égorger occire ou estropier
qui vive.

Personne ne venant alors se confronter à la grande faucheuse il repartira d'un
claquement de cape se fondre dans la masse grouillante d'un marché aux tissus.
Passe derrière un négociant dans le pire flegme de ses expressions alors que ce dernier
vient à la regarder, il obtiendra le dernier mot à cet échange de regards et déjà sera
quelques coudées plus loin le temps que le marchand ne réagisse que ce n 'est pas
sa bourse qui était en péril mais son intégrité physique car le Sicaire s' était mépris
un instant sur son identité pour en croire un contrat courant depuis quelques temps.

Un Vénitien malin comme singe qui lui échappait donc devenait prioritaire dusse t' il
prendre quelques risques et l'occire devant témoins le tournemain consistant à faire
accroire en une accolade entre amis pour enfoncer un estoc entre les côtes et le laisser
aller contre le chaland, la surprise et la réaction de masse jouant pour sa fuite le cas
échéant. Rien de tout ceci le marchand n 'aura pas même conscience être passé si
proche du trépas pour de simples boucles blondes passant devant les oreilles , détail
si rare à cette époque.

Ce genre de détail, cette méprise, ces évènements comme signes du destin qui se
confondent et se succèdent font un peu vaciller le sang froid du tueur. Guère enclin vous
l'aurez saisi aux choses du culte plus encore Aristotélicien auquel il n 'entrave rien
sinon des bribes de niaiseries selon lui. Mais enfin alors se découvre à son chemin la
perspective de l'édifice le plus grand et donc majestueux mais écrasant du culte,
l' édifice de "notre dame " avec sa grand place qu'il emprunte alors les yeux ne décillent
pas et sont accaparés par le vertige, l' insondable expression d' altesse du bâtiment.

D'un peu et à son tour il viendrait à bousculer un badauds mais non des moindres
puisque un prélat, encore un signe ou concomitance évidente dans un tel endroit,
dans un accès de doute en son jugement il cède pour la première et fausse première
vérité.

Non pas penaud mais bel et bien la tête légèrement plus entrée dans les épaules qu' à
l' accoutumée il passera la haute stature de la porte, la voute haute de plusieurs mètres
qui même empruntée à cheval reste à trop belle mesure pour en toucher le paroxysme.
Ici règne une odeur de cierge et de poussière, un claquemuré de murmures et de
bruissements étouffés. L' atmosphère est forcément dévôte au recueillement déjà
et la posture d'impétrant à genoux est bien entendu la seule qui vaille sitôt avoir trouvé
sa place. Ci là une femme sans surprise en posture avilissante car dépouillée de fierté
sans cette posture, enfin dans la vision du Sicaire " trompe et donne la mort " aux
arguments tous trouvés sur la religion sans en avoir lu ne serait ce qu'un recueil.
Il entre plus allant passant la coquille Compostelanne à l'envers faisant office de
Bénitier, n'ira bien entendu pas jusque se signer dans une génuflexion mais ira
en déambulant doucement s' agenouiller à deux pieds de distance de la grande brune
dont il ignore encore l'identité et plus encore la marque singulière à sa joue.
Anaon
    … Ave Maria...

    Son cœur se fait aussi silencieux que la cathédrale. Plus aucun mot ne s'y épanche, à nouveau il est silence. Une cathédrale, oui. Elle est une cathédrale. On lui a déjà reproché son indifférence. Sur des fondations de douceur elle a élevé des façades d'insensibilité, mêlant d'austérité l'aménité qui lui avait été si apprécié. Comme ces églises hétéroclites qui ont passé les âges et qui se sont vues façonnées par plusieurs mains d'artistes aux inspirations diverses. Forgée par la main des hommes, les aimantes, les amantes, les démentes, elle est condamnée à ne jamais rentrer dans aucune case. Et derrière ses murailles de pierre, elle garde jalousement l'autel de ses sentiments. L'idolâtrie pour ses enfants, des inavouables cloîtré dans leur tabernacle et des regrets qu'elle essaie d'emmurer vif sous ses dallages. Oui, elle a le cœur en cathédrale accolé tout près au cimetière de son âme.

    Lentement, les mains s'abaissent un peu, restant jointes, tandis que les paupières se ré-ouvrent. Les pupilles contemplent les doigts liés. Et bien... voilà.... Tout est dit. Il n'y a plus qu'à... attendre ? Le sentiment qui l'enveloppe est étrange. Point de soulagement, mais une légère frustration, comme aux matins ou les paupières s'ouvrent après une nuit d'un trop bon sommeil. Il faut quitter le réconfort des rêves pour trouver la réalité. Oublié le calfeutré de la prière pour se rendre compte, qu'au final, après cela, rien a changé. A cet instant, elle croit comprendre pourquoi tous ses fervents se recueillent tellement dans les supplications. C'est parce qu'elles entretiennent l'espoir et donne l'illusion de faire quelques choses pour que ça aille mieux... Mais les mots ne vaudront jamais les gestes.

    Un regard se porte sur le visage figé de Notre-Dame et de son fils qu'elle tient au bras. Un regard comme un dernier hommage. La païenne ne se signera pas, non. Ce serait approuvé cette foi qu'elle exècre. Si elle veut bien louer la vierge, aucune brulure, aucun fouet, aucun drame ne lui fera embrasser les mœurs d'Aristote. Et alors qu'elle demeure contemplative, son ouïe s'aiguise timidement.

    Les gens prétendent que dans une église on ne peut se cacher au regard de dieu. Une chose est sûre en tout cas, on ne peut se cacher aux oreilles des autres. Les pas qui se rapprochent sont feutrés et ne l'alarment pas, mais c'est quand ils s'arrêtent qu'elle ressent un picotement impalpable sur sa peau. Le frisson de la présence. La tête pivote pour aviser l'arrivant. Elle aurait passé outre s'il n'avait été aussi identifiable.

    Cela l'a toujours fait sourire intérieurement de constater que ceux qui se prétendent les plus discrets sont pourtant ceux qui le sont le moins. Ils sont comme des tâches éclatantes sur un tableau aux diaprures délavées. Mercenaires, sicaires, bandits, tous parachevés de cuir et de cuir noir en sus. Il n'y a bien que les faux-mendiants de la Cours des Miracles qui savent encore y faire. Eux savent se mêler à la foule aussi surement qu'une larme dans une rivière. Anaon le sait bien, les trois-quart du temps elle n'échappe pas à la règle et les trois-quarts du temps aussi elle n'essaie pas de se cacher. Il faudrait tout de même songer à se racheter un peu de couleur...

    Malgré ce constat anodin la présence de cet homme ne l'apaise en rien. Aucun sourire sarcastique ne pointe sur son visage. A l'inverse, imperceptiblement, ses traits se resserrent alors que la nuque se tend, comme un coq dresse ses ergots quand il en croise un autre. Il est trop proche d'elle. Innocemment peut-être, mais la paranoïa a déjà sauvé bien des vies. La mercenaire a d'ailleurs arrêté depuis longtemps à croire à l'innocence. Et un être pareil peut-il prétendre savoir prier ?



    Le visage se détourne de son analyse insolente. Les sens restent pourtant braqués sur l'homme à ses côtés. Droite, les mains toujours croisées, elle attend qu'il esquisse le premier geste... et qu'il parte de lui-même. Elle crève d'envie de s'éloigner de la présence gênante, mais elle connait le refrain... La fuite engendre la chasse. Sa méfiante excessive voudra qu'elle ne présente jamais son dos à pareil personnage. Pas plus qu'elle n'imposera à son ego une marche à reculons pour sortir de la cathédrale.

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Vitriol
Prise d' un air inspiré où il fermera subrepticement ses yeux bleus, duperie
duperie à demi dont il n 'espère bien entendu guère de résultat sinon celui
d'attirer un rien l'attention de sa "voisine " .
Plus au choeur de l'édifice quelques religieuses avancent en congrégation ordonnée
cierges allumés et mains jointes sont de mises, voici qui fait naitre un rictus valant sourire
chez le corbeau.
Un bruissement du cuir se confrontant au bois patiné du "prie dieu " marque là la fin de
cet intermède, drôle d'entracte lors duquel il aura échafaudé un plan d'approche.
Car la personne l' intéresse non pour de sombres desseins et moins encore pour
quelconques activités galantes. Parmi une foule certains respirent une odeur, celle du sang
du combat. D'autres et ceux ci sont nombre, sentent la peur la crainte ou la déraison qui
fait perdre ses moyens. Hors là et il en est presque persuadé il n 'en est rien de la brune
ci là. Alors l' incongruité de voir deux personnes aguerris plus que de coutume à des affaires
loin bien loin des bondieuseries, ceci est de nature à amuser son humeur froide.
Comme une nouvelle légère provocation, sa dextre gantée de noir comme son autre
se resserre sur elle même. Crissement plus incisif un peu comme la lame qui se frotte
contre le cuir d' un aiguisoir occasionnel.

Alors il se lève dévoilant une silhouette toute à la fois fine et épaisse, indéfinissable en somme.
une gestuelle comme souvent qui parait au ralenti pour mieux fondre tel un serpent venimeux.
Sinon là ou simples et quelques pas se feront sans paraitre heurter
le pavé mosaïque de marbre blanc entrecroisé du noir du Lapis. Alors il s' adossera dans
une fausse négligence contre une colonne à l'exacte arrière d' Anaon deux coudées à
peine, presque à entendre distinctement son souffle.
La ferrure d'une semelle griffera d'un rien le galbe de pierre quand il la relèvera du
contre. Etirée et féline comme le fauve en prise d'appui voici la posture de ce qui semble
plus un cobra noir qu'un corbeau à présent. Mais quel est son dessein au juste,
rarement il aura observé ainsi ouvertement alors un observateur averti si d' aucun serait
là, se demanderait bien que trame le porteur de lames.
Anaon
    Froissement du cuir. Morsure glaciale dans ses nerfs. L'alerte. Et pourtant, elle ne bronche pas d'un cil. La poitrine se gonfle toujours dans cette même cadence. Posée. Imperturbable. Si les yeux restent couchés sur les pieds de la Vierge, ses oreilles le voit se lever. Passer derrière elle. Les muscles se contractent de manière infime. Il s'arrête...

    Les azurites se redressent. Qui ? Pour qui ? Les questions inéluctables se posent, son esprit ouvre à la volée les grands livres de sa mémoire pour tenter de coller un nom, une situation, un ressentit sur la silhouette qu'elle a décortiquée. Un ancien contrat ? L'homme de main d'un ex-client ou d'une victime loupée ? Un bourreau ? Elle ne sait... Mais il est encore là. A deux pas d'elle. Il n'est pas là par hasard... mais s'il avait voulu la tuer, il aurait pu le faire plus tôt.

    Le regard dévie sur la procession mouvante en robe de silence. Trop de présence le force peut être à plus de patience. L'attention quitte les femmes de serments pour retourner à Notre-Dame. Beaucoup trop de présences gênantes s'amassent en ce lieu. Malgré la tension qui lui hurle à la prudence la mercenaire ne se presse pas, mais tout son être reste entièrement dévoué à la présence qui la surveille dans son dos. Les doigts se délient enfin et la dextre s'approche du piédestal qui porte la Vierge. La pulpe épouse délicatement la pierre puis froisse avec douceur un pétale de lys blanc. Ave Maria... Je te dis adieu... ou à qui tu voudras... mais je doute que mes pas osent à nouveau se présenter en ce lieu... Aujourd'hui, ma dignité s'est agenouillée devant toi. Ave Maria...

    La main quitte la fleur alanguie aux pieds de la Sainte-Mère, et la balafrée se détourne de cette vision qui a su l'apaiser l'espace d'un instant. Il lui ne suffit que d'une seconde éclaire pour heurter son regard à la pose nonchalante de l'inconnu. Il la darde. Elle réplique...

    La tête se lève sans aucune pudeur et les yeux d'un bleu sombre se plantent dans les prunelles voisines. La douceur de l'ovale de son visage contraste avec ses traits nerveux qui ne cessent de s'endurcir avec l'âge. Héritage familial. Il est calme. Trop. Il joue avec elle... Dans quel but ? Elle ne sait. Mais le regard qu'elle lui renvoie lui fait comprendre qu'il a trouvé adversaire à sa mesure qui n'aime pas se plier aux règles. Joue si tu le désires... mais saches que je ne tolère pas la défaite. Et encore moins quand ce n'est pas moi qui tire les ficelles.

    La brune ne s'attarde pourtant pas et à peine s'est elle retournée qu'elle empreinte le dallage qui la mène à la sortie. L'oreille surveille son sillage, sondant le moindre bruit pour y déceler des pas qui prendraient sa suite. Sa peau se réchauffe là où sa dague est sanglée. L'esprit passe machinalement en revue la moindre de ses armes portée. La chaleur lui impose le minimum syndical. Pas de cape ou de manteau pour voiler le gros attirail.

    La démarche de la sicaire ne se presse pas, mais elle ne souffre néanmoins d'aucune hésitation. Le tympan est franchi. Elle cherche la discrétion de ruelles plus calmes. Attirée l'inconnu. Si l'Anaon est aussi cabossé qu'une vieille rosse, elle démontrera à son chasseur que sa poigne peut être encore aussi robuste que le plomb.

    Viens donc, viens. Nous verrons qui des deux est le chasseur ou la proie.

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Vitriol
Placide et impavide il observe avec la froideur désintéressée de ces gargouilles
qui décorent les hauteurs de l'édifice ,
surplombant de morgue intemporelle les passants , vulgaires proie pas à portée .
" Aquila non capit muscas " semblerait leur maxime toute droite tirée des arènes
où le moindre gladiateur avait sa vie ne tenant qu' à un ... Pouce .

Un bruit de porte par derrière la colonnade d' un coté du temple à la gloire
d'un créateur en lequel croit tant de gens ,
sauf ceux qui augurent pour la Mort sans doute .
La silencieuse pérégrination de bure et de cordelettes sera sortis ,
guère de présents .
Ce qui semble un sourire sur le visage indéfinissable du sicaire ,
ils partagent le même regard strictement semblables c'en est ...

Disparu

Pas même une ombre ni même un témoignage par le cuir ou la ferrure
dans l'immensité .
Rangs bien ordonnés de bancs , tout autant de rigueur dans les piliers
en rangées à cette équerre . Plus même un murmure comme il doit
forcément se tenir quelque part aux aguets , dehors cela semble improbable
et pourtant .

A distance d'un peu mais quelques coudées tout au plus , il est là adossé à
nouveau mais contre une porte secondaire du fronton de l'édifice à la
sénestre de la brune .
Elle l'intrigue à dire vrai .
Deux polarités semblables sont faites pour ne pas se rencontrer et
les forces naturelles les mettent dans l' impossibilité l' improbabilité
de se rencontrer .

Comme un appel , un rappel même , sa main se referme un peu sur le cuir
qui vitupère à sa façon , avec son cri bien à lui sourd et tout à la fois reconnaissable .

La voir ainsi de pied en cap est bien plus intéressant , alors comme si il avait
tout le temps du monde et même de plusieurs mondes il l' inspecte l'envisage
la détaille .

Rien ne traverse de ses deux orbes d'une glace immatérielle et toute à la fois
tangible , mais pas une once d'animosité ne perle de son corps complètement immobile
en cette posture d'un relâchement félin .

D'ailleurs les deux se jaugent surement un peu comme dans de lointaines
contrées les grands fauves peuvent passer là des heures à l' ombre sans
l' once d'un mouvement , parfois cela dégénère , d'autres il en va tout autrement .
Anaon


    Les bottes claquent la poussière du parvis de Notre-Dame dont elles abandonnent les diaprures et les accents claquants. Elle se dérobe de l'effervescence du marché pour se lover dans le calme des veines silencieuses de la capitale. La rue en face. Coin droit de la place. Bifurcation. Direction la Seine, plein Nord. La rue est encore vivante, mais le contraste avec le brouhaha du parvis est saisissant. Un presque vide comme une claque assourdissante. La mercenaire tend l'oreille. Elle perçoit dans son sillage le bruit feutré de pas calqués sur les siens.

    Elle passe un pouce sur sa lèvre inférieure. L'Anaon peut être capable d'un je-m'en-foutiste ahurissant. Une nonchalance qui dépasse l'entendement. Parce qu'elle n'offre pas au monde l'attention qu'il pourrait mériter. Habituellement, elle aurait surveillé l'inconnu, s'en foutant à demi, elle se serait posée dans le premier tripot croisé et verre en main elle aurait attendu le premier geste, le premier mot déclenchant l'esclandre. A défaut... le temps serait passé sans vague et puis... c'est tout. Aujourd'hui pourtant, la sicaire a décrété ne pas être d'humeur à se faire filer le train sans sourciller. L'Anaon peut aussi être capable d'une impulsivité maladive.

    Elle s'immobilise et fait mine de fouiller les reliefs de son serre-taille. Voilà une chose que la chaleur ne lui enlèvera pas. La pièce de cuir est habilement ouvragée. Des laçages et des coutures qui pourraient séduire les nobles et les bourgeoises avides de fanfreluches ou d'élégance. Mais à l'instar d'elle-même, Anaon ne s'encombre pas de fioritures inutiles. La parure est ingénieuse... mais avant tout martial.

    D'un air le plus naturel du monde, elle se retourne, fouillant les traces de son passage comme si elle y avait perdu quelque chose. L'autre n'est surement pas dupe. Qu'importe, on ne lésine jamais sur la tromperie. Elle ne voit que les jambes masculines et comprend immédiatement son attitude. Adossé à nouveau contre une porte. Attitude du dominant qui suinte d'un trop plein de confiance. Abandonnant sa perte imaginaire l'Anaon reprend sa route et tourne dans la première venelle qui apparait sur sa droite. Elle continue. Tourne encore sur sa dextre. Puis elle s'adosse derrière un renfoncement qui la voile du chemin. Les azurites scrutent alors qu'une main glisse sur son corsage. Elle tire un laçage qui longe son flanc gauche. Elle défait rapidement le ruban de cuir alors que sa dextre extrait deux stylets qu'elle garde planqués dans les fausses coutures de son corselet. Elle cale les deux pointes de métal sur le dos de sa senestre, entre les phalanges de l'index et du majeur, et du majeur à l'annulaire. Puis rapidement, elle enroule sa main du cordon de cuir pour y fixer ses armes. Le lien passent entre ses doigts. Pas de trace de l'homme.

    La balafrée s'active à nouveau remontant la ruelle. Qu'elle tente de le chopper de l'autre côté, le gus s'y attendra surement. Elle laisse filer les secondes. Elle penche une main vers sa botte avant de pester en se souvenant qu'elle n'y a pas logé sa perce-maille. Damned. La brune remonte les rues jusqu'à débusquer une fissure dans les battisses. Une venelle si étroite qu'on ne la remarquerait presque pas. Le plus discrètement du monde, la mercenaire s'y engage. Les étages élargis des maisons donnent l'impression d'un ciel de pierre et de bois. Ça lui rappelle un instant les traboules lyonnaises. Véritable gruyère dans les entrailles de la ville.

    Les pas se font de brume. La dague est tirée de son fourreau sans un cri. Elle approche de l'embouchure. Un demi-regard s'y glisse. Il est là. A sa droite. L'Anaon est patiente, la respiration est calme... elle se veut presque inexistante. Elle ne bouge pas. Elle attend que le marchand un peu plus loin rentre à nouveau dans sa boutique.

    C'est fait.

    Come on.

    Elle fonce. La main gauche s'abat sur le col qu'elle tire de toutes ses forces. Dans un craquement la garde de la dague vient bénir le nez avant qu'il n'est le temps de régir. D'un chassé de la botte elle l'envoie valser dans la venelle à l'abri des regards.

    _ Je te laisse dix secondes pour reprendre ton souffle et m'expliquer c'que tu me veux. Passer ce délais j'te garantis que tu passeras l'après-midi à chercher tes dents parmi les graviers.

    A distance, les azurites se font de glace. Le poing gauche se referme hérissant les stylets.
    Faut pas jouer au con avec moi.

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Images originales: Charlie Bowater, Eve Ventrue - Proverbe Breton - Anaon dit Anaonne[Clik]
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